Sujet: Lutte antiterroriste Sam 6 Fév 2010 - 20:14
Une commission européenne refuse aux Etats-Unis un droit de regard sur les données bancaires des citoyens européens dans le cadre de la lutte anti-terroriste - 05/02/2010
Citation :
Ce vote est de nature à irriter les autorités américaines, qui ont mis en garde contre une "erreur tragique" pouvant mettre à mal la prévention d'attentats des deux côtés de l'Atlantique, à un moment où les relations entre Washington et l'UE traversent déjà une phase délicate.
Les élus de la Commission des Libertés civiles et de la Justice, qui fait autorité sur ce dossier, ont voté à la majorité contre. Ils recommandent au Parlement de ne pas approuver cet accord lors d'un vote définitif prévu la semaine prochaine en session plénière à Strasbourg.
A leurs yeux, l'accord permettant aux autorités américaines d'accéder aux informations du réseau inter-bancaire Swift n'offre pas assez de garanties pour la protection de ces données privées.
Les Etats-Unis avaient menacé de ne plus travailler avec les institutions de l'Union européenne (UE) sur la question des échanges de données bancaires pour la lutte anti-terroriste, en cas de veto du Parlement européen la semaine prochaine à un accord controversé sur cette question.
"Si le Parlement européen s'oppose à cet accord" permettant à Washington d'avoir un droit de regard sur les données bancaires des citoyens européens, "je ne suis pas certain que les autorités américaines souhaiteront de nouveau discuter du sujet au niveau de l'Union européenne", a affirmé l'ambassadeur américain auprès de l'UE, William Kennard dans une lettre.
Cette lettre a été adressée au président du Parlement européen Jerzy Buzek et aux chefs des différents groupes politiques qui le constituent.
Sujet: Sécurité Aérienne Internationale Ven 19 Fév 2010 - 18:23
USA : un conseil islamique nord-américain contre l'installation des scanners corporels dans les aéroports 17-02-2010
Un conseil islamique nord-américain désaprouve l'installation de scanners corporels dans les aéroports américains et européens qui violeraient la charia.
Le conseil s'appuie sur les passages du coran 7:26-27, 24:30-31, 33:59 relatifs à la "nudité".
Il est étrange que cette information sensible (datant du 9 février) ne fut relayée par aucun média.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Mer 3 Mar 2010 - 18:33
Accusation de terrorisme: Bruxelles extrade au Maroc un Algérien 03-03-2010
Citation :
La Belgique vient d'extrader au Maroc un ressortissant algérien accusé par Rabat d'avoir projeté de commettre des "actes terroristes" en liaison avec le réseau islamiste du Belgo-marocain Abdelkader Belliraj, a-t-on appris mercredi de source officielle. Le ressortissant algérien -dont l'identité n'a pas été précisée- "a été remis par les autorités belges" et "écroué à la prison de Salé" (ville jumelle de Rabat), a indiqué l'agence marocaine MAP, sans préciser la date de son extradition.
Le tribunal antiterroriste de Salé avait condamné en juillet dernier les 35 membres du réseau Belliraj à des peines allant d'une année de prison avec sursis à la perpétuité. Né en 1966 à Sidi Bel-Abbes (ouest algérien), le ressortissant algérien est accusé de "constitution de bande criminelle visant à préparer et perpétrer des actes terroristes, possession d'armes à feu et collecte de fonds dans l'intention de financer des actes terroristes". Un juge d'instruction a procédé lundi à une "confrontation" entre le ressortissant algérien et Abdelakder Belliraj, selon la même source. Celui-ci a été condamné à la prison à vie pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat et meurtre avec préméditation". M. Belliraj est aussi soupçonné d'avoir "commis six meurtres en Belgique à la fin des années 80 et au début des années 90", ce qu'il avait catégoriquement nié devant le tribunal antiterroriste de Salé.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Jeu 11 Mar 2010 - 18:08
Etats-Unis :: Jihad Jane, la terroriste américaine 11/03/2010
Sur Internet, cette Américaine recrutait des adeptes de la guerre sainte et proposait ses services pour la cause jihadiste. Aujourd'hui incarcérée, Jihad Jane a fait trembler l'Amérique.
Colleen LaRose, originaire de Pennsylvanie, convertie à l'islam depuis 2008, projettait l'assassinat d'un caricaturiste suédois (The Sun)
Citation :
L'Américaine Colleen LaRose risque la prison à vie pour s'être rendue complice de tentative d'attentat en Europe. Sur Internet, elle serait entrée en contact avec des terroristes islamistes qui lui auraient proposé d'apporter son aide à la préparation de l'assassinat du Suédois Lars Vilk. Ce caricaturiste avait affûblé le prophète Mohammed d'un corps de chien. La plaisanterie n'est pas passée et Colleen LaRose était prête à se damner pour venir en aide aux djihadistes.
Son arrestation a coïncidé avec celle de sept autres personnes en Irlande, accusées d'avoir voulu assassiner le même Lars Vilks.
A 46 ans, cette Américaine, originaire de Pennsylvanie, se faisait appeler "Jihad Jane" sur sa page Myspace, un jeu de mot facétieux sur les figurines offertes aux enfants, les "G.I. Joe". Cette convertie à l'islam en 2008 affectionnait également le surnom "Fatima LaRose". Son credo? Avec son physique de blonde, elle passerait inaperçue en Europe, et déjouerait facilement les mesures de sécurité. Pour le procureur américain Michael Levy, Jihad Jane torpille le reste de croyance selon lequel les Etats-Unis pourraient "arrêter un terroriste en fonction de son apparence". Un commentaire à relativiser, au vu des nombreux musulmans qui se déclarent victimes de discriminations, à l'instar de l'acteur indien Shahrukh Kan qui a subi un interrogatoire de deux heures à l'aéroport de Newark, en août 2009. Cette affaire avait ému l'Inde toute entière.
Les chaînes américaines multiplient les reportages depuis l' arrestation de Jihad Jane. Ci-dessous, celui de Fox News:
Dans celle-ci, les réactions des voisins de Jihad Jane, sur MSNBC et CNN:
Colleen LaRose n'était pas la seule à utiliser le surnom de Jihad Jane... Cette vidéo postée en 2006 est extraite d'un film parodique américain:
Terrorisme: forum sur le partenariat Etat-affaires-société le 12 avril en Allemagne
Citation :
La 4ème édition du Forum international intitulé "Partenariat de l'Etat, des affaires et de la société civile pour garantir la sécurité informationnelle et réprimer le terrorisme" entamera ses travaux le 12 avril prochain à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne.
Le Forum portera sur les problèmes les plus graves en matière de sécurité informationnelle pour l'ensemble de la communauté internationale et sur la recherche des voies à emprunter pour les résoudre.
Savants, diplomates, hommes d'affaires et représentants des structures judiciaires et de sécurité de l'Allemagne, de l'Inde, de la Chine, de la Russie, des Etats-Unis, du Japon et d'autres pays, ainsi que de l'Onu et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) discuteront de la lutte contre la cybercriminalité et du contrôle des cyberarmes, de la protection des infrastructures stratégiques et des moyens de lutte idéologique contre terrorisme
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Mer 7 Avr 2010 - 14:50
Liste noire: après le revirement américain, que va faire la France? - 07/04/2010
Citation :
Les Etats-Unis ont décidé de supprimer leur liste noire en matière de sécurité dans le transport aérien. Tous les voyageurs, y compris américains, seront donc soumis aux mêmes procédures de contrôle avant de prendre un vol vers les Etats-Unis.
La question qui se pose désormais est de savoir ce que va faire la France.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Mer 7 Avr 2010 - 17:30
La France est tenue par des engagements sécuritaires formels ou informels avec les Etats-Unis d'Amérique, en conséquence elle ne peut que suivre la voie tracée par les USA en redéfinissant ses choix et critères en matière de sécurité aérienne et du risque y afférent lié au terrorisme international. Elle ne peut certainement pas se permettre de s’émanciper des USA sur une question aussi sensible.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Jeu 15 Avr 2010 - 14:56
Lutte antiterroriste : Les conseils d’Ahmadinejad à Obama - 15/04/2010
Citation :
Au moment où les rapports entre les États-Unis et l’Iran sont au plus bas en raison du programme nucléaire de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad a adressé une lettre à son homologue américain pour proposer de s’inspirer de l’expérience antiterroriste iranienne, car la politique américaine en la matière laisse à désirer, selon lui.
Après avoir écrit une lettre au président américain sortant Georges Bush, en mai 2006, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a adressé une autre missive à son homologue américain Barack Obama pour critiquer la politique antiterroriste des États-Unis. Esfandiar Rahim Mashaie, le chef du bureau de la présidence iranienne, connu pour être un des proches du chef de l’État iranien, a proposé au patron de la Maison-Blanche de s'inspirer de l'expérience iranienne dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.
Ahmadinejad s’est permis de poser des questions à Obama, notamment sur “l'attitude du gouvernement américain” après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Esfandiar Rahim Mashaie a indiqué au site internet de la télévision d'État iranienne que “des questions comme l'attaque contre l'Afghanistan, l'extension de l'insécurité dans la région et le soutien américain au terrorisme sont soulevées dans cette lettre”.
La même source a souligné que “le président a également suggéré à Obama de s'inspirer de l'expérience de l'Iran pour combattre le terrorisme”. Elle a révélé que parmi les sujets abordés par Mahmoud Ahmadinejad figure celui d'Abdolmalek Righi, chef du mouvement sunnite extrémiste Joundallah qui mène depuis plusieurs années une lutte armée contre le régime iranien dans le sud-est du pays. Pour rappel, Téhéran, qui a arrêté Righi en février, accuse Washington d'avoir aidé et armé son mouvement pour entretenir l'insécurité en Iran.
Cette lettre, envoyée au président Obama durant le mois iranien d'Esfand (20 février/20 mars), selon Machaie, avait été évoquée pour la première fois mardi par le président Ahmadinejad dans une interview télévisée.
Par ailleurs, l’Iran a déposé une plainte officielle auprès de l'ONU contre le président américain Barack Obama pour “chantage nucléaire” contre Téhéran, a annoncé hier l'agence officielle Irna. Dans une lettre transmise mardi à l'ONU par le représentant iranien Mohammad Khazaï, l'Iran s'interroge sur les intentions de Washington et parle de menaces d'attaque nucléaire contre l'Iran, selon Irna. “Les membres de l'ONU ne doivent pas tolérer ou ignorer un tel chantage nucléaire au XXIe siècle”, est-il écrit dans la lettre.
“Les États-Unis, de manière illégitime, ont identifié un pays non nucléaire comme une cible de leurs armes atomiques et préparent des plans militaires sur cette base.” La lettre, qui ajoute que la doctrine et les déclarations des dirigeants américains qui ont suivi “n'expriment pas seulement une intention, mais font partie de documents officiels exprimant la politique américaine de recours à l'arme atomique contre un pays membre du TNP”, estime que “cela est une véritable menace contre la paix et la sécurité internationales et porte atteinte au TNP”.
Il est également indiqué que le secrétaire à la Défense Robert Gates et la secrétaire d'État Hillary Clinton ont lancé en public des “menaces implicites” sur “l'utilisation de l'arme atomique contre l'Iran sur la base d'hypothèses complètement fausses”. Au passage, l’Iran, qui réaffirme son engagement à créer un monde sans arsenaux nucléaires, considère que “les membres de l'ONU doivent prendre des mesures fermes en détruisant l'ensemble des armes nucléaires, car c'est la seule garantie contre le recours à ces armes ou la menace d'y recourir”.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Ven 16 Avr 2010 - 18:16
Guerre contre le terrorisme, vraiment ? - 16.04/2010
Citation :
[Résumé : la révélation en vidéo du comportement des soldats américains à Bagdad n’a suscité que la réaction de quelques experts. Aucune réaction politique. Ne doit-on pas revoir pourtant la notion de guerre contre le terrorisme ? Il semble que tout cela n’intéresse plus personne. Pourtant la France est bien engagée aux côtés des américains et de leurs drones en Afghanistan]
La diffusion de la vidéo de la « bavure » américaine de juillet 2007 à Bagdad est tout sauf un événement mineur, tout sauf quelque chose de déjà connu, de déjà réglé et au final d’assez habituel qu’on aurait déjà vu plusieurs fois et plusieurs fois déjà oublié.
Cette diffusion, cette fuite, révélée sur le site Wikileaks.org le lundi 5 avril n’a certes pas manqué d’être commentée par la presse les jours suivants. Mais étrangement, elle n’a donné lieu à aucune réaction politique, ni des pouvoirs en place chez les membres de l’OTAN, ni chez les partis d’opposition.
Entre autres commentaires, on a pu lire l’analyse selon laquelle le détachement des militaires américains, qui dans leur hélicoptère Apache ont ouvert le feu sur un groupe d’irakiens qui ne les menaçaient pas, puis plus tard sur une camionnette qui chargeait un blessé, ce détachement, cette froideur dans l’action, voire les quelques rires et remarques légères des militaires, étaient à considérer comme « la distance psychologique qu’un militaire doit toujours prendre avec l’ennemi ». (article du New York Times, 7 avril 2010)
L’ennemi ? Quel ennemi ? Tout irakien dont on croit distinguer sur une image infrarouge qu’il porterait une arme, les journalistes, les enfants, n’importe quel civil irakien qui n’est pas au bon endroit, au bon moment ?
Il est utile, indispensable, ici de rappeler le principe de justification des deux guerres, américaine en Irak, de l’OTAN en Afghanistan (où la France est engagée). Les mensonges de l’ère Bush sur les armes de destruction massive possédées par l’Irak ayant fait long feu, il reste la sécurisation de ces pays et la guerre contre le terrorisme.
Mais après la vidéo du mitraillage depuis l’hélicoptère, la désignation comme « terroristes » des « ennemis » de l’Amérique ou de l’OTAN perd grandement de sa pertinence. Car il s’agit ici aussi, bien à l’évidence, d’une forme d’action terroriste.
Et doit-on continuer à désigner comme terroriste toute personne qui entend résister contre ce qui, de son point de vue pas toujours illégitime, apparaît comme l’occupation de son pays.
Il faudrait aussi parler ici des opérations menées en Afghanistan et au Pakistan par les drones américains (mais aussi anglais et allemands ?) ciblant des « terroristes » (ou serait-ce des résistants ?) et qui font un nombre de victimes civiles collatérales dont on ne sait pas estimer le pourcentage (voir Der Spiegel Online, article du 12 mars 2010 : Drones Are Lynchpin of Obama’s War on Terror).
Le visionnage de la vidéo de 2007, comme si on y était, et bien mieux que les reportages de journalistes incorporés, nous montre aujourd’hui une autres réalité que celle des discours officiels.
Il serait certainement grand temps, de la part des gouvernements des membres de l’OTAN, et de la part des partis politiques d’opposition, de reconsidérer sérieusement la question de la pertinence des guerres en Irak et Afghanistan.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Sam 17 Avr 2010 - 13:54
Scipion a écrit:
Guerre contre le terrorisme, vraiment ? - 16.04/2010
L’ennemi ? Quel ennemi ? Tout irakien dont on croit distinguer sur une image infrarouge qu’il porterait une arme, les journalistes, les enfants, n’importe quel civil irakien qui n’est pas au bon endroit, au bon moment ?[/color]
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Jeu 22 Avr 2010 - 19:26
Les étudiants musulmans sous étroite surveillance - 21 Avril 2010
Citation :
Dans le cadre d’une enquête sur la tentative d’attentat du vol Amsterdam-Detroit en décembre 2009, les données personnelles de près d’un millier d’étudiants britanniques musulmans seront partagées entre les autorités britanniques et la CIA, rapporte The Independent. Cette décision a enragé les groupes musulmans et étudiants non-radicaux qui craignent que leurs noms ne soient ajoutés sur les listes internationales de terroristes.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Jeu 22 Avr 2010 - 20:46
M. Gates prône une politique sécuritaire américaine basée sur la coopération civile
Citation :
21 Avril 2010 - Quelles sont "les menaces les plus létales à venir pour la sécurité et la sûreté des Etats-Unis", celles qui, selon Robert Gates, constituent "le principal défi de notre temps" ? Il ne s’agit pas du terrorisme islamiste. Pas plus que de l’Iran que le secrétaire américain à la défense n’évoque même pas, dans l’article intitulé "Aider les autres à se défendre eux-mêmes" qu’il publie, lundi 19 avril, dans le dernier numéro de la revue Foreign Affairs.
La première menace sur la sécurité américaine viendra des "Etats fracturés ou faillis". Ces "pays à risques" où le chaos menace et d’où peuvent émerger les plus imprévisibles périls.
Sans lister les pays en question, M. Gates cite l’Afghanistan et le Pakistan, les Philippines et le Yémen, où "des opérations récentes contre des groupes extrémistes" ont donné l’exemple du nouveau mode de coopération américaine avec des pouvoirs locaux, pouvant "aboutir à de réels succès". Il cite encore le Liban, l’Indonésie et "des pays africains". Tous ont la particularité d’être l’objet de conflits internes ethniques, claniques ou religieux. Dans tous ces pays, la stabilité et même la pérennité de l’Etat ne sont pas assurées.
Par touches successives, le seul rescapé de l’administration Bush dans l’équipe Obama redessine les contours d’une nouvelle doctrine sécuritaire américaine dans un monde "plus complexe, plus imprévisible et, même sans superpuissance adverse, par nombre d’aspects plus dangereux".
GRAVE ERREUR
Pour justifier ses propositions, il ne ménage pas les critiques sur les erreurs commises, selon lui, par son pays. "Durant la décennie qui précéda le 11-Septembre (en 2001), les Etats-Unis ont abandonné l’Afghanistan à son sort. En même temps, Washington réduisait les échanges de militaires à militaires et les programmes de formation au Pakistan", juge-t-il
Qualifiant cette erreur de "stratégiquement dommageable", M. Gates critique aussi l’un des choix faits après l’intervention militaire américaine en Afghanistan. Plutôt que de concentrer ses efforts sur la formation des forces afghanes (ou irakiennes), l’armée américaine "s’est lourdement appuyée sur des contractants" privés, qui ont multiplié les bavures.
M. Gates prône donc une refonte complète de la coopération avec les "partenaires" de l’Amérique dans ces zones "à risques". La doctrine actuelle lui semble désuète sur le plan logistique et inadaptée, dans sa philosophie, aux enjeux contemporains. Selon lui, "la répétition de missions de la taille de celles en Afghanistan et en Irak, visant à obtenir par la force un changement de régime (...) est très improbable dans le futur". A l’avenir, soutient-il, la coopération civile (gouvernance, maintien de l’ordre, justice...) sera aussi importante, voire plus, que son pendant militaire.
Cette nouvelle politique, enfin, "signifie que les Etats-Unis ne peuvent pas cesser leur assistance chaque fois qu’un pays partenaire fait quelque chose qui déplaît à Washington". Et de rappeler, après avoir énuméré les changements possibles pour "réformer et moderniser l’appareil américain" de coopération, que son action devra désormais "baigner dans de fortes doses de modestie et de réalisme : il y a des limites à ce que les Etats-Unis peuvent faire pour influencer la direction de pays et de cultures radicalement différents".
Le chef d’Etat-major russe parle terrorisme à Washington - 26 Avril 2010
Citation :
Des généraux russes et américains ont passé en revue dans la cadre d’une visite du chef d’Etat-major général russe Nikolaï Makarov aux Etats-Unis la lutte contre le terrorisme, a annoncé lundi son homologue américain Michael Mullen.
"Nous avons examiné un vaste éventail de questions notamment notre coopération antiterroriste et nos intérêts communs en Afghanistan, dont la lutte contre les stupéfiants", a expliqué le chef du Comité des chefs d’Etats-majors des forces armées américaines.
Selon le général, la Russie possède une expérience dont les Etats-Unis pourraient profiter en Afghanistan.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Mar 11 Mai 2010 - 21:20
Chili: un Pakistanais arrêté à l'ambassade US avec des traces d'explosif - 11 Mai 2010
Citation :
Un ressortissant pakistanais a été arrêté lundi à l'ambassade des Etats-Unis à Santiago après la découverte de résidus d'explosif sur lui et sur ses objets personnels, a indiqué la police chilienne dans la nuit de lundi à mardi.
La substance, un explosif dérivé de TNT, a été détectée sur Mohamed Said Uf Rejaman, 28 ans, lors de son passage à un contrôle de sécurité de l'ambassade américaine, dans l'est de Santiago. Des traces ont été décelées sur ses mains, son téléphone portable, son sac et des documents.
Selon des médias chiliens mardi, le Pakistanais ne figure sur aucune liste internationale de personnes recherchées.
Rejaman qui se trouve au Chili depuis trois mois, était en stage de tourisme dans un hôtel de Santiago, perfectionnant son espagnol.
Il a été entendu par la police dans la nuit, tandis que des policiers perquisitionnaient son domicile dans le centre de Santiago.
L'homme a dit ignorer absolument tout de la provenance de la substance suspecte, et expliqué qu'il était venu à l'ambassade des Etats-Unis pour renouveler un visa, a indiqué la police. Le ressortissant pakistanais devait être inculpé mardi pour infraction à la législation chilienne sur les armes et explosifs, a indiqué à l'AFP une source policière.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Jeu 20 Mai 2010 - 18:37
Attentat de Times Square: un commandant de l'armée pakistanaise arrêté
Citation :
20/05/2010 Un commandant de l'armée pakistanaise a été arrêté dans son pays dans le cadre de l'enquête sur l'attentat raté du 1er mai à Times Square, c'est ce qu'a rapporté mercredi le Washington Post en citant des sources policières pakistanaises.
Sujet: Lutte antiterroriste Dim 23 Mai 2010 - 0:03
Militaires et lutte antiterroriste - 22 mai 2010
Parmi la multiplicité des débats suscités par les attentats du 11 septembre 2001, il en serait un qui affecterait plus particulièrement les forces armées : celui de leur engagement contre le terrorisme.
Citation :
La « guerre au terrorisme », paradigme ultime du conflit asymétrique, serait venue tirer les militaires de la routine des opérations de maintien de la paix pour des missions plus en accord avec leurs capacités réelles et les budgets consentis par les Etats pour l’entretien d’un outil de défense. Cette plongée du militaire dans la lutte antiterroriste, leur implication essentielle dans la guerre au terrorisme, aurait transformé par là même la nature politique, organisationnelle et même sociale de leurs rapports avec le monde de la police et accessoirement celui des magistrats. En quelque sorte, la lutte antiterroriste verrait la fusion ultime des mondes policiers et militaires, fusion consacrée par sa version la plus aboutie : la guerre au terrorisme.
De manière surprenante, ce débat n’a pas épargné les pays de l’Union Européenne et en particulier ceux déjà concernés historiquement par le phénomène terroriste : la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume Uni, l’Espagne, la Grèce ont tour à tour depuis 30 ans eu maille à partir à des degrés divers avec le phénomène terroriste. Autant de pays dont on aurait pu croire qu’ils avaient déjà éprouvé par le passé les limites de la participation des forces militaires à la lutte antiterroriste, son ambiguïté et sa dangerosité. C’est donc dans cette logique qu’il est maintenant demandé aux forces armées de l’Union Européenne et de l’OTAN de contribuer davantage, et à des niveaux variables, à cette lutte antiterroriste. Toute la question serait donc de savoir comment les forces armées peuvent ou doivent se positionner dans le nouveau combat mené contre le terrorisme.
Tenter de répondre à cette question, c’est éclaircir un débat déjà ancien sur la nature de la menace terroriste, sur la militarisation des taches policières et sa contrepartie, la « policiarisation » des missions militaires. Cependant, de manière plus contemporaine, c’est également tenter de reconsidérer le caractère exceptionnel des attentats du 11 septembre 2001, c’est-à-dire de faire pièce à un débat qui s’est nourri autant d’images traumatiques, de discours officiels, de conflits de compétences que d’une véritable analyse, politique et stratégique, de la nouvelle menace à laquelle il s’agissait de se confronter.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Dim 23 Mai 2010 - 8:55
Citation :
Comment donc juger de la réalité de la lutte antiterroriste contemporaine ? Et pour cela peut-on faire l’impasse sur les expériences européennes du passé ? Comment comprendre le terme de « menace » terroriste, terme qui chez les militaires recouvre un sens précis ? Qu’en est- il de la pseudo alliance du militaire et du policier ?
Qu’en est-il des discours qui ont saturé presse d’opinion et revues spécialisées, tels que ceux sur « l’hyperterrorisme », les conflits asymétriques, la menace globale et qui visent à monopoliser les opinions publiques et les institutions représentatives de façon à les convaincre de la nouvelle nature du conflit qui s’est engagé, des changements organisationnels qu’il induit au sein des architectures de sécurité et des inéluctables restrictions en matière de libertés publiques qui s’imposent pour la sécurité de tous ?
Mais aussi, quelles sont les implications de la violence apocalyptique qui cible d’abord les populations les plus fragiles du conflit, et ce de manière délibérée ? Quelles pourraient être les formes de réponse à apporter et l’outil militaire est-il l’instrument le plus approprié pour les formuler, si tant est qu’historiquement la violence terroriste aurait atteint de nouveaux extrêmes ? On le voit la question du rôle des forces armées dans la lutte antiterroriste ne va pas sans soulever un ensemble de problématiques complexes qui s’enchevêtrent et ramène au total au positionnement des autres acteurs de cette lutte et à l’équilibre jamais assuré entre sécurité et liberté.
D’une manière plus large elle pose la question du choix et de la validité des appareils coercitifs les plus à mêmes de diminuer la violence dans des sociétés de plus en plus interconnectées. Il n’est évidemment pas possible de répondre dans le détail, et dans un article aussi court, à l’ensemble des questions soulevées ici. Néanmoins, celui-ci a pour ambition de mener une première réflexion exploratoire sur la pertinence de la notion de « guerre au terrorisme », puis de décrire les implicites de l’architecture européenne de la lutte antiterroriste telle qu’elle apparaît depuis le 11 septembre 2001 pour éventuellement tenter d’éclaircir le rapport entre militaires, policiers et libertés publiques.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Dim 23 Mai 2010 - 23:43
Pertinence de la notion de « guerre au terrorisme »
Citation :
Il ne s’agit pas ici de caractériser le terrorisme, ou de juger de ses multiples définitions1 ou encore de penser sa relation au politique – il existe déjà sur ces sujets une ample littérature2 –, mais plutôt de juger de la pertinence de la notion de « guerre au terrorisme » et de l’emploi corrélatif des forces armées qui serait l’outil le plus à même de faire face au caractère global, stratégique de la menace terroriste.
Jacques Derrida mentionnait à juste titre que « la guerre a toujours eu pour parasite le terrorisme, qui passe par l’intimidation des civils et qu’il est difficile de distinguer entre l’un et l’autre »3. Pour lui, l’Etat reste au cœur de la relation terroriste car « tous les terroristes du monde prétendent répliquer, pour se défendre, à un terrorisme d’Etat antérieur et qui, ne disant pas son nom, se couvre de toutes sortes de justifications plus ou moins crédibles »4.
Le terrorisme et par conséquence « la guerre au terrorisme » sont des concepts flous car il est impossible « d’établir des démarcations claires entre guerre et terrorisme, terrorisme d’Etat et terrorisme non étatique, terrorisme et mouvements de libérations nationales, terrorisme national et international »5. Le terrorisme, notion éminemment « énigmatique », devient alors un concept qu’il est facile de s’approprier par opportunisme. Jacques Derrida n’hésite pas à déclarer « que la plus puissante et la plus destructrice appropriation opportuniste du terrorisme est précisément son emploi par toutes les parties impliquées dans la lutte, y compris les militaires, comme un concept évident en soi »6.
On retrouve là un démenti formel à la caractérisation du terrorisme en tant que menace7, alors qu’il est aussi et surtout un jeu d’accusation et de justification destiné tout à la fois à délégitimer l’adversaire et à monopoliser les opinions publiques : la notion de guerre au terrorisme proviendrait « d’une appropriation globale du concept8 sans user des plus élémentaires précautions de langage ». Dans le cas de la guerre au terrorisme, cette appropriation opportuniste se heurte cependant à quelques objections majeures.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Lun 24 Mai 2010 - 12:42
S’agissant de l’histoire
Citation :
Historiquement, la guerre d’Algérie et la lutte des forces armées françaises contre le FLN, le combat contre l’ETA en Espagne, l’emploi de l’armée britannique contre l’IRA en Irlande, viennent rappeler que le terrorisme est avant tout une tactique, un substitut à la guérilla lorsque celle-ci devient une organisation trop complexe à mettre en œuvre, qui de fait démultiplie le sentiment d’insécurité par l’impact social de l’acte violent, terroriste. Le terrorisme se veut avant tout une stratégie de la déstabilisation. C’est dans ce piège que sont tombés tour à tour les militaires français en Algérie en répondant par les mêmes moyens à la provocation terroriste du FLN, le gouvernement Aznar en attribuant derechef les attentats de Madrid du 11 mars 2004 à l’ETA, le Royaume Uni et les forces britanniques en privilégiant la lutte contre l’IRA alors que les attentats commis par les paramilitaires et milices protestantes se sont révélés beaucoup plus sanglants que ceux commis par le groupe terroriste cible du déploiement militaire.
Avec un certain recul, la question peut se poser de savoir si la déstabilisation recherchée par ces groupes terroristes était suffisamment importante, stratégique, pour en faire une menace de défense. D’où peut-être une première réflexion : ce que nous montre l’histoire, c’est que la difficulté à apprécier le terrorisme en tant que menace est fondée sur le décalage entre les buts recherchés de l’action terroriste d’une part et les moyens mis en œuvre d’autre part. Autrement dit, à ne pas suffisamment considérer l’action violente, celle-ci risque de s’intensifier et, à trop la considérer, en particulier par l’emploi de forces militaires, revient à lui donner la crédibilité que les terroristes recherchent. L’histoire rappelle que guerre et terrorisme sont de nature différente : en effet, l’action terroriste est contraire à toute stratégie cohérente des objectifs et des moyens que nécessite « la guerre en tant qu’expression d’une volonté politique claire »9.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Mar 25 Mai 2010 - 20:04
S’agissant de la dualité militaires-policiers
Citation :
Par ailleurs, la notion de guerre au terrorisme s’inscrit également dans une autre relation ambiguë qui s’est forgée tout au long des guerres dites révolutionnaires, anti-subversives, de basse intensité, autre que la guerre (OOTW10) et plus récemment dans le processus de construction de l’Union Européenne au travers de la lutte contre les « nouvelles menaces » : celle d’une soi disant militarisation des polices et « policiarisation » des militaires. Cette transmission des cultures se serait peu à peu effectuée par le biais des transferts des technologies, de la gestion du renseignement, des opérations de maintien de la paix et du lien entre terrorisme et crime organisé. Si l’on ne peut ici étudier dans les détails la réalité des motifs avancés pour cette double assimilation11, en revanche, il convient de souligner combien persiste une différence fondamentale de culture entre les deux institutions qui transcende toutes les raisons avancées pour leur prétendue fusion. Les modes d’action militaires et policiers sont de nature fondamentalement différents car leur légitimité n’est pas du même ordre. Les modes d’action militaires sont des modes essentiellement collectifs, ce que traduisent bien les règles d’ouverture du feu – le feu militaire est un feu collectif qui s’effectue sous la légitimité de l’Etat : « lorsque l’un de nos soldats tire, ce n’est pas lui qui tire, c’est l’Etat qui tire »12. En revanche, lorsqu’un policier tire, il établit une relation violente d’individu à individu sous le regard de la loi et plus précisément du code pénal. Il s’agit donc moins de fusion que de confusion.
Une confusion qui résulte des missions qui sont confiées aux militaires et aux policiers par le pouvoir politique en dépit de leurs cultures et de leurs modes d’action essentiellement différents. Une confusion qui demeure la principale source d’incertitude quant aux attributions des deux forces et qui s’accroît dans les pays où il existe une catégorie intermédiaire telle que les forces de sécurité à statut militaire. On comprend alors mieux toute la difficulté d’user de l’outil militaire contre des actions terroristes et les inévitables débordements que cela entraîne chaque fois que ce processus de légitimation du feu est enfreint13. Il reste également à vérifier empiriquement que la nouvelle dualité des forces militaires et policières sous l’égide des transferts de technologie de surveillance et de gestion commune du renseignement s’inscrit bien dans une réalité quotidienne. En effet, si le début des années 1990 a bien vu ces transferts de technologie s’effectuer des organisations militaires vers les organisations policières, c’est qu’ils venaient combler un manque dans les architectures policières de renseignement. Les militaires disposaient en effet de l’aptitude à observer et à analyser le renseignement sur des zones géographiques larges et selon un processus organisationnel qui leur était typique et, qui plus est, la technologie militaire permettait également l’observation de nuit. Si effectivement des technologies comme l’observation satellitaire ou l’utilisation du GPS ou encore les caméras à bas niveau de lumière, ainsi que les modes d’exploitation du renseignement en cycle, ont pu être adaptées temporairement aux exigences policières, ces transferts ne disent rien de la manière dont ils ont été utilisés par les agences de police. Pas plus qu’ils nous renseignent sur les nouveaux processus de coopération qu’ils auraient déclenché entre ces agences et extrêmement peu de chose sur une collaboration institutionnelle entre forces militaires et forces de police14 , en dehors de l’affirmation sans cesse renouvelée par tous les pouvoirs politiques que les militaires agissent seulement en soutien des forces ou des agences de police.
A cet égard, il est bon de trancher sur la polyvalence que représenteraient les forces de sécurité militaire de type gendarmeries. Si effectivement ces forces sont mieux à même de faire le lien entre forces militaires et agences de police, il n’en reste pas moins que leurs missions, leurs modes d’action et même leur culture sont d’essence policière. Très clairement, l’enquête judiciaire, les conditions d’ouverture du feu, les techniques de maintien de l’ordre, la collecte du renseignement chez les gendarmes ne s’inspirent d’aucune tradition ou modes d’action militaires. Les luttes discrètes mais très réelles qui opposent Gendarmerie française et Armée de Terre, Gendarmerie et Police à propos des questions budgétaires et d’effectifs d’abord, de missions ensuite, témoignent que le terme coopération n’a pas le même sens pour tous. Surtout, et de manière plus large en Europe, il resterait à analyser comment s’effectue techniquement et légalement le transfert du renseignement policier entre agences nationales de police et entre polices nationales et forces armées15.