Sujet: Re: Lutte antiterroriste Mar 25 Mai 2010 - 20:04
S’agissant de la dualité militaires-policiers
Citation :
Par ailleurs, la notion de guerre au terrorisme s’inscrit également dans une autre relation ambiguë qui s’est forgée tout au long des guerres dites révolutionnaires, anti-subversives, de basse intensité, autre que la guerre (OOTW10) et plus récemment dans le processus de construction de l’Union Européenne au travers de la lutte contre les « nouvelles menaces » : celle d’une soi disant militarisation des polices et « policiarisation » des militaires. Cette transmission des cultures se serait peu à peu effectuée par le biais des transferts des technologies, de la gestion du renseignement, des opérations de maintien de la paix et du lien entre terrorisme et crime organisé. Si l’on ne peut ici étudier dans les détails la réalité des motifs avancés pour cette double assimilation11, en revanche, il convient de souligner combien persiste une différence fondamentale de culture entre les deux institutions qui transcende toutes les raisons avancées pour leur prétendue fusion. Les modes d’action militaires et policiers sont de nature fondamentalement différents car leur légitimité n’est pas du même ordre. Les modes d’action militaires sont des modes essentiellement collectifs, ce que traduisent bien les règles d’ouverture du feu – le feu militaire est un feu collectif qui s’effectue sous la légitimité de l’Etat : « lorsque l’un de nos soldats tire, ce n’est pas lui qui tire, c’est l’Etat qui tire »12. En revanche, lorsqu’un policier tire, il établit une relation violente d’individu à individu sous le regard de la loi et plus précisément du code pénal. Il s’agit donc moins de fusion que de confusion.
Une confusion qui résulte des missions qui sont confiées aux militaires et aux policiers par le pouvoir politique en dépit de leurs cultures et de leurs modes d’action essentiellement différents. Une confusion qui demeure la principale source d’incertitude quant aux attributions des deux forces et qui s’accroît dans les pays où il existe une catégorie intermédiaire telle que les forces de sécurité à statut militaire. On comprend alors mieux toute la difficulté d’user de l’outil militaire contre des actions terroristes et les inévitables débordements que cela entraîne chaque fois que ce processus de légitimation du feu est enfreint13. Il reste également à vérifier empiriquement que la nouvelle dualité des forces militaires et policières sous l’égide des transferts de technologie de surveillance et de gestion commune du renseignement s’inscrit bien dans une réalité quotidienne. En effet, si le début des années 1990 a bien vu ces transferts de technologie s’effectuer des organisations militaires vers les organisations policières, c’est qu’ils venaient combler un manque dans les architectures policières de renseignement. Les militaires disposaient en effet de l’aptitude à observer et à analyser le renseignement sur des zones géographiques larges et selon un processus organisationnel qui leur était typique et, qui plus est, la technologie militaire permettait également l’observation de nuit. Si effectivement des technologies comme l’observation satellitaire ou l’utilisation du GPS ou encore les caméras à bas niveau de lumière, ainsi que les modes d’exploitation du renseignement en cycle, ont pu être adaptées temporairement aux exigences policières, ces transferts ne disent rien de la manière dont ils ont été utilisés par les agences de police. Pas plus qu’ils nous renseignent sur les nouveaux processus de coopération qu’ils auraient déclenché entre ces agences et extrêmement peu de chose sur une collaboration institutionnelle entre forces militaires et forces de police14 , en dehors de l’affirmation sans cesse renouvelée par tous les pouvoirs politiques que les militaires agissent seulement en soutien des forces ou des agences de police.
A cet égard, il est bon de trancher sur la polyvalence que représenteraient les forces de sécurité militaire de type gendarmeries. Si effectivement ces forces sont mieux à même de faire le lien entre forces militaires et agences de police, il n’en reste pas moins que leurs missions, leurs modes d’action et même leur culture sont d’essence policière. Très clairement, l’enquête judiciaire, les conditions d’ouverture du feu, les techniques de maintien de l’ordre, la collecte du renseignement chez les gendarmes ne s’inspirent d’aucune tradition ou modes d’action militaires. Les luttes discrètes mais très réelles qui opposent Gendarmerie française et Armée de Terre, Gendarmerie et Police à propos des questions budgétaires et d’effectifs d’abord, de missions ensuite, témoignent que le terme coopération n’a pas le même sens pour tous. Surtout, et de manière plus large en Europe, il resterait à analyser comment s’effectue techniquement et légalement le transfert du renseignement policier entre agences nationales de police et entre polices nationales et forces armées15.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Mer 26 Mai 2010 - 19:30
S’agissant des attentats du 11 septembre
Citation :
Enfin, il apparaît nécessaire de revenir sur le caractère apocalyptique des attentats du 11 septembre 2001 : « attentats qui valent une guerre ». Force est de constater tout d’abord que l’attentat terroriste commis contre les tours jumelles appartient au répertoire de base de l’action terroriste comme appartiennent à ce même répertoire de base toutes les actions qui pourraient être perpétrées contre les infrastructures de transport.
A cet égard, on pourrait émettre l’hypothèse que le choix tout électronique de la collecte et de l’exploitation du renseignement qui a été fait par les agences américaines résulte de trois facteurs concomitants : la croyance immodérée en la rationalité technologique, l’influence des concepts de guerre informationnelle et de supériorité informationnelle tirés de la révolution dans les affaires militaires (RMA), la compétition d’une part entre agences de police et, d’autre part entre ces agences de police et les structures de renseignements militaires, qui caractérise la lutte antiterroriste aux Etats-Unis.
Quant à l’anticipation des actions terroristes et de leur traitement, les attentats du 11 septembre, dans leur banalité opérationnelle, démontrent combien la lutte antiterroriste aux Etats-Unis a été pervertie par une forme de pensée militaire privilégiant une croyance immodérée dans les technologies du renseignement et de la surveillance à grande échelle, croyance qui a imprégné les institutions policières au dépend des cultures et des savoir-faire essentiels16.
A ce niveau de la réflexion, s’est posée et se pose toujours la question de ce qui relève de l’action des forces armées et de ce qui relève de l’action policière et judiciaire. Autrement dit, comment adopter une posture de défense face à des modes d’action extrêmement variés et difficilement prévisibles qui ont pour but premier de déstabiliser l’Etat ? Comment légitimer l’action des forces armées dans la lutte antiterroriste ?
Comment légitimer l’indisponibilité de ces forces pendant des périodes de temps indéterminées face à un danger d’intensité variable ? A ce niveau de la réflexion également, il reste en conséquence à comprendre comment l’Union Européenne et l’OTAN en sont venus à légitimer l’outil militaire dans la lutte antiterroriste et à faire leur la notion de « guerre au terrorisme ».
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Mer 26 Mai 2010 - 19:32
Les implicites de l’architecture de sécurité européenne dans la lutte antiterroriste
Citation :
De manière paradoxale, l’architecture européenne de lutte antiterroriste n’est pas le simple résultat d’un bouleversement stratégique né des attentats du 11 septembre. Elle correspond d’abord selon nous à une réalité ancienne qui est la non différenciation ou encore la dédifférenciation graduelle des objectifs et des missions de sécurité en Europe sous l’égide de l’évolution des structures de sécurité mises en place depuis deux décennies.
Elle correspond ensuite à la reprise du discours manichéen américain pour des raisons politiques : l’impossibilité d’une rupture stratégique complète avec les Etats-Unis, et à la réappropriation, dans les termes sinon dans le fonds, de ce discours par les forces armées en Europe. Elle est enfin validée par la nouvelle dimension apocalyptique des formes que revêt le terrorisme contemporain, c’est-à-dire son extrême violence appliquée à des populations civiles.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Jeu 27 Mai 2010 - 20:00
Une architecture de sécurité européenne ancienne dont la construction vient valider la menace terroriste
Citation :
Si l’on considère la période allant de 1985, date de l’accord Schengen, au Conseil de Tampere, il est notable de constater que la mise en place de l’Acquis Schengen qui supprime les contrôles à l’intérieur des frontières européennes, la réarticulation des politiques de défense et de sécurité européennes lors du traité de Maastricht puis d’Amsterdam en 1997, la décision de mettre en œuvre une politique d’asile et d’immigration commune au Sommet de Tampere, ont eu pour conséquences, du point de vue policier, d’institutionnaliser l’idée d’un « déficit de sécurité en Europe » consécutif à la suppression des frontières internes. Ce déficit serait dû à une nouvelle linéarité qui lierait du plus loin au plus près le crime organisé, l’immigration illégale, la petite délinquance, et que seule une collaboration des polices européennes pourrait combattre.
Cette nouvelle architecture de la sécurité, mise en place au gré des accords et des sommets a eu pour premier corollaire une extension du périmètre de sécurité de l’Union européenne calqué sur l’horizon menaçant, c’est-à-dire englobant tous les pays d’immigration, et qui devrait être désormais géré au plus loin par le contrôle systématique des populations qui bougent. Le terrain était donc prêt pour qu’avec les attentats du 11 septembre un nouveau continuum vienne s’inscrire naturellement dans cette construction : celui qui lierait immigration, crime organisé et terrorisme, nouvelle variante d’une économie globale de l’insécurité.
On assiste parallèlement à une évolution similaire des missions et des objectifs que s’assigne la Politique Européenne de Sécurité et de Défense (PESD) et l’OTAN. Les Sommets de Saint-Malo en 1998, de Cologne et d’Helsinki en 1999, de Nice et Ferreira viennent confirmer que les missions humanitaires demeurent la priorité en matière de défense, que les liens avec l’OTAN doivent s’intensifier17 et que les polices viennent s’inscrire dans les territoires d’engagement humanitaire en complément des forces armées18. Cependant, dans les faits, cette architecture comme le déclarait à l’époque le Ministre de la Défense allemand Volker Rühe, a d’abord comme objectif « d’exporter de la stabilité pour ne pas importer de l’instabilité dans l’Union Européenne ». En quelque sorte, les forces armées seraient aussi une force de restriction de l’immigration et deviendraient un acteur à part entière du triptyque crime organisé, immigration illégale, petite criminalité.
Cette adaptation, très logiquement, prend un nouveau visage lorsque les chefs d’Etat et des gouvernements au sommet de Prague valident le concept de « défense militaire contre le terrorisme » approuvé quelque temps auparavant par le Conseil de l’Atlantique Nord et actualisé en octobre 200319. Le concept identifie quatre différents rôles pour les forces armées dans le cadre des opérations de défense militaire contre le terrorisme : la conduite de mesures défensives antiterroristes telles que le partage du renseignement ou le soutien à la protection des accès aériens et maritimes, la gestion des conséquences d’une attaque terroriste de grande ampleur, des actions de contre-terrorisme et enfin la mise en place de mesures de coopération militaire avec « les autorités civiles telles que la Police, les Douanes, les responsables de l’immigration, les ministres de l’Intérieur, les services de sécurité et de renseignement »20.
En outre, un certain nombre de responsables OTAN estiment que les menaces ont changé de nature en Europe, en particulier sous l’effet de la « prolifération technologique », que les armées européennes sont mal dimensionnées et que celles-ci n’ont pas les bons matériels pour traiter ces nouvelles menaces21. En d’autres termes, le changement de nature de la menace exigerait une reconfiguration des forces armées occidentales. Ce qui vient parfaitement conforter l’idée que le terrorisme fait dorénavant partie des menaces justiciables de la force militaire.
In fine, la construction graduelle de ces deux architectures de sécurité européennes, l’une policière, l’autre militaire, concourt à des approches similaires de la menace22. Celle-ci est éminemment mouvante, imprévisible, liée au crime organisé et de mieux en mieux structurée sous l’effet de la vulgarisation des technologies de l’information. On comprend mieux alors comment l’Union Européenne a pu greffer facilement la menace terroriste sur cette architecture dans la mesure où cette menace terroriste est affectée des mêmes caractéristiques que la précédente : hétérogénéité, indétermination, lien avec le crime organisé, extrême mobilité. La lutte antiterroriste devient alors un des moyens privilégiés pour continuer l’impératif de toujours : restreindre le mouvement des populations potentiellement dangereuses. Restait à convaincre et à valider dans le discours cette double construction mimétique : les événements du 11 septembre 2001 sont venus tout à la fois consacrer le passé et lui donner la cohérence qu’il n’avait pas.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Jeu 27 Mai 2010 - 22:26
Avec Atlas, le contre-terrorisme européen s'entraîne à Chateauroux - 27 mai 2010
Citation :
Exercice exceptionnel aujourd'hui sur l'aéroport de Chateauroux-Déols (Indre) : 32 unités d'intervention contre-terroristes issues de 27 pays européens se sont entrainées en commun autour d'un scénario de prises d'otages à bord de deux avions de ligne. Fort de son expérience en la matière, le GIGN était la puissance invitante de ces groupes, qui se préparaient depuis mardi. Au total 370 hommes, dont 150 étrangers, ont participé à cet exercice.
Les groupes d'intervention européens, type GIGN, se connaissent bien. Depuis 2003, ils coopèrent discrètement au sein d'un réseau baptisé Atlas. Les 27 pays de l'UE, ainsi que la Suisse et la Norvège, en sont membres. Au total, 35 groupes, car certains pays possèdent plusieurs unités d'intervention à l'image de la France avec le GIGN et le RAID.
Ce réseau vise à faciliter la coopération, grâce à des séminaires, des échanges de retex (retour d'expériences), des rencontres, mais c'était la première fois qu'un scénario d'une telle ampleur était joué. Atlas est organisé en quatre groupes de travail : naval, bâtiment (building), tubes (train, métro...) et aérien, le GIGN étant leader de ce dernier groupe.
Le scénario d'aujourd'hui consistait en une prise d'otages à bord d'un Airbus et d'un Boeing. Le commandement était assuré, en anglais, par un état-major placé auprès du général Denis Favier. Des équipes de négociateurs ont d'abord été sollicitées. Le "top" de l'assaut a été donné par un tir opérationnel, coordonné et simultané, de huit tireurs d'élite, cachés à 150 mètres des avions. Huit tireurs de huit nationalités différentes... L'assaut proprement-dit a été conduit par des groupes mélangeant des nationalités différentes. Ainsi trois types de véhicules blindés se sont approchés des avions : les Swatec du GIGN, dun engins chenillé hollandais et un Hummer espagnol.
"En cas de prise d'otage à l'étranger impliquant la France, la mise en oeuvre du plan Piratair est possible, explique un participant français. La France est ainsi en mesure de proposer les capacités de gestion du GIGN - ce qu'un texte européen de 2008 facilite".
Sans compter le scénario de prises d'otages massives ou multiples, qui pourraient impliquer plusieurs centaines d'hommes des groupes d'intervention. Mieux vaut donc se connaître à l'avance... et surtout se faire confiance mutuellement. Rien de tel qu'une démonstration comme celle d'aujourd'hui.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Ven 28 Mai 2010 - 22:48
Un discours politique et militaire venant valider la menace terroriste comme menace de défense
Citation :
Un discours politique : un double consensus se fait jour parmi les leaders politiques européens : d’une part, l’idée que les évènements du 11 Septembre sont venus conforter l’analyse selon laquelle l’attentat terroriste n’entrait dans aucune législation particulière, pénale ou criminelle, ou loi de la guerre et que, par conséquent, les citoyens européens accepteraient d’assez bon gré une diminution de leur liberté individuelle pour une plus grande protection, sans qu’il soit nécessairement utile de leur demander leur avis et sans véritable consultation des institutions nationales ou de l’Union européenne.
D’autre part, la conviction que si l’attentat terroriste n’entre dans aucune catégorie, il n’y a pas de raison de ne pas recourir aux moyens militaires et que les opinions publiques ne comprendraient pas que l’on n’utilise pas des moyens coercitifs disponibles à la demande et, par ailleurs, fort coûteux. La déclaration de Wolfgang Schäuble et du Président de la CSU Edmund Stoiber dans le Spiegel, le 14 janvier 2003, est révélatrice de ce point de vue largement partagé : « Il est nécessaire de changer la loi [en Allemagne] de façon à ce que la Bundeswehr en tant que force défensive antiterroriste puisse recevoir l’autorisation légale d’agir à l’intérieur du pays »23.
Qu’en est-il du discours militaire ? Ce dernier est motivé par un certain nombre de raisons qui s’interpénètrent. Tout d’abord, il existe une conviction profonde chez des responsables militaires de haut niveau que la violence terroriste a atteint des niveaux insupportables et que les armées sont un outil de plus dans la lutte, c’est-à-dire la guerre antiterroriste. Une telle argumentation est assez bien résumée par les propos suivants :
« A vision humaine, il n’y aura pas, avant au moins 20 ans, d’armées capables ‘d’équilibrer’ les coalitions de l’Europe et de l’Alliance atlantique. Mais, il y a et il y aura, de plus en plus, d’adversaires, souvent désespérés, idéologues et qui pratiqueront contre nous, de facto, ce qu’il faut dorénavant nommer guerre subversive, parce que toutes leurs actions visent et viseront un bouleversement et un renversement de l’ordre et des valeurs universelles établis.
Cette guerre se caractérise par la combinaison d’actions psychologiques et d’actions directes terroristes. Seront visées les fragilités de nos démocraties et notamment l’assassinat de nos soldats et de nos ressortissants en grand nombre. Voilà en complément des avancées technologiques à partir de quoi il convient désormais de réfléchir pour l’organisation, l’équipement, les modes d’actions et les procédures de nos forces »24.
Ensuite, l’absence de menace stratégique pour l’OTAN et l’Union européenne, à un moment où il faut convaincre les pays qui ont récemment rejoint ces deux organisations d’effectuer les efforts d’équipements militaires et de structuration des forces en rapport avec la politique de sécurité et de défense européenne, conduit à réaffirmer cette conviction de l’utilité de l’engagement militaire dans la guerre antiterroriste : « Les efforts de l’OTAN pour s’opposer au fléau du terrorisme s’inscrivent dans l’effort plus large de la Communauté internationale pour combattre ce même terrorisme…
Pour combattre le terrorisme avec efficacité, notre réponse doit être à la fois globale et flexible. Elle requiert donc une coopération étroite et continue avec les autres organisations internationales et les partenaires de l’Alliance »25. Enfin, le souci pour un certain nombre de responsables militaires opérationnels d’endiguer la chute continue des effectifs militaires – alors que les opérations de maintien de la paix sont de plus en plus nombreuses et que les effectifs des polices (et des gendarmeries) ne cessent, eux, d’augmenter – conduit très certainement à abonder dans le sens d’un engagement militaire contre le terrorisme.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Ven 28 Mai 2010 - 22:49
La nouvelle dimension apocalyptique du terrorisme
Citation :
L’extrême violence des actions terroristes contemporaines est venue confirmer le sentiment de leur totale irrationalité et que les populations les plus fragiles étaient désormais celles qui étaient ciblées en premier : en quelque sorte, que l’effet de déstabilisation recherché passait par la destruction des plus faibles.
A cet égard, la prise en otage et l’exécution d’enfants en Tchétchénie et en Irak ont constitué un tournant et ont confirmé dans les opinions publiques l’idée que toutes les forces coercitives capables d’endiguer le terrorisme devaient être utilisées26. Jacques Derrida, une nouvelle fois, avait déjà pressenti cette dimension apocalyptique du terrorisme contemporain :
« Ce qui me paraît inacceptable dans la stratégie (pratique, armée, idéologique, rhétorique, discursive, etc.) de l’effet Ben Laden, ce n’est pas seulement la cruauté, le mépris de la vie, le mépris du droit, le mépris des femmes, etc., l’usage de ce qu’il y a de pire dans la modernité techno-capitaliste au service du fanatisme religieux. Non, c’est surtout que cette action et ce discours n’ouvrent aucun avenir et selon moi n’en ont aucun »27.
Ces discours et représentations traumatiques ont fortement contribué à cette dé-différenciation graduelle des objectifs et des missions de sécurité qu’avait déjà entamé la construction d’une architecture européenne de sécurité et de défense. Cette dé-différenciation des objectifs et des missions de sécurité a fini par prendre en compte la menace terroriste en tant que menace de défense, faisant ainsi émerger un consensus doctrinal sur cette dernière.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Sam 29 Mai 2010 - 15:46
Du discours et des pratiques à la doctrine
Citation :
Les différents documents européens de conception qui traitent actuellement des politiques de sécurité et de défense s’accordent sur un certain nombre de justifications communes au bien fondé de leur politique antiterroriste28 qui plagient pour l’essentiel les conceptions américaines29. Ces justifications ont rapport à la nouvelle menace globale que constituerait le terrorisme et par conséquent à sa requalification en tant que menace de type militaire, aux liens qu’entretiendrait ce terrorisme avec certains Etats qui le soutiendraient, à l’élargissement de ses modes d’action et en particulier l’utilisation d’armes de destruction massive. Ces justifications ont également rapport aux risques que le terrorisme ferait courir aux démocraties et en particulier à celles qui peuvent servir de modèle, ou aux plus fragiles d’entre elles, à son caractère éminemment destructif pour les populations victimes potentielles des attentats ; d’où des politiques antiterroristes reposant sur des principes d’action qui partagent des objectifs communs.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Sam 29 Mai 2010 - 15:47
S’agissant des militaires
Citation :
Les différents concepteurs et planificateurs du volet terroriste des nouvelles stratégies mises en place insistent tous :
d’une part, sur le caractère asymétrique du conflit, l’action préemptive des forces30, la capacité pour les forces armées à agir sur toute l’étendue du spectre des conflits – caractérisé désormais par l’importance donnée à la « guerre au terrorisme ».
d’autre part, sur le recours systématique aux technologies de l’information et du concept de « système des systèmes » reliant la totalité des forces, typique de la stratégie américaine telle qu’elle a été élaborée au sein de « la révolution dans les affaires militaires » et sa traduction dans les règlements de combat américain.
Enfin sur l’importance du renseignement dont il est admis qu’il puisse être la synthèse des sources provenant à la fois des organismes militaires, des systèmes policiers et des services secrets .
Ces concepteurs et planificateurs ont également mis l’accent sur l’utilisation accrue de personnels civils dans les architectures citées ci-dessus pour des raisons qui tiennent à la fois aux difficultés de recrutement militaire, au coût de l’entraînement et à la spécialisation de plus en plus forte de ces mêmes militaires qui interdit qu’on les emploie à d’autres tâches que celles pour lesquelles ils sont formés. Ils ont également préconisé un recours accru aux formes privatisées de guerre, la nécessité de mener à la fois la lutte contre le terrorisme et de régler les problèmes civils et humanitaires qu’engendre ce type de conflit31.
Il est assez saisissant de constater que l’on assiste là à la répétition de l’erreur commise par les agences de police et les forces militaires américaines : de même que la rationalité omnipotente du renseignement technologique avait évacué sa collecte et sa nécessaire synthèse par moyens humains, pour reprendre un vocable militaire, on a considéré que cette même foi dans le tout technologique dispensait d’engager en Irak les effectifs nécessaires à un conflit aussi diffus, conduisant de facto à une militarisation rampante de pans entiers de la société civile. Ce qui pose la question plus large de savoir si la réflexion stratégique peut se dispenser d’une réflexion plus sociologique sur la relation ami-ennemi.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Sam 29 Mai 2010 - 15:53
S’agissant des structures policières
Citation :
L’accent cette fois-ci est d’abord mis sur le lien entre terrorisme, contrôle des flux des populations et crime organisé, sur le rapport entre la lutte antiterroriste et le maintien de la cohésion sociale par répression de la contestation violente, puis sur la nécessité d’une meilleure coopération entre agences nationales d’une part, et agences nationales et européennes d’autre part. Enfin, on insiste sur l’absolu impératif que constitue la coordination du renseignement et l’obligation de desserrer les lois protégeant les libertés publiques lorsqu’elles semblent constituer un carcan à l’obtention de l’information policière.
La croyance en des systèmes d’enquête et d’interpellation qui s’affranchiraient des contraintes légales en œuvre sur un territoire national devient alors une nécessité32. Dans les deux cas, le dénominateur commun des nouvelles doctrines militaires et policières est bien celui du renseignement, de l’action préemptive face à des groupes menaçants, non homogènes et mobiles.
Se dessine ainsi non pas une fusion des appareils policiers et militaires, comme d’aucuns le prétendent, mais bien une nouvelle complémentarité ou linéarité qui va de l’emploi de forces civiles ou privatisées pour les tâches de basse police aux agences de police et services de renseignement pour les tâches de haute police ; les forces militaires jouant le rôle de la variable d’ajustement, ou de non ajustement, sur tout le spectre.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Sam 29 Mai 2010 - 15:54
Pertinence de l’outil militaire dans la lutte antiterroriste
Citation :
Les attentats du 11 septembre auraient créé un précédent en contribuant à faire du terrorisme un enjeu mondial s’inscrivant dans un discours universel et dans un contexte caractérisé par l’absence de menace stratégique pour les forces armées.
Cependant, cette justification du recours aux forces armées pour lutter contre le terrorisme pose une double question : la menace terroriste est-elle suffisamment pertinente pour palier les menaces traditionnelles et devenir la menace à combattre par les forces armées, et est-elle suffisamment pertinente pour influer sur les missions traditionnelles des forces armées ?
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Sam 29 Mai 2010 - 15:56
L’opération « liberté immuable »
Citation :
Première opération de grande ampleur avec emploi massif de forces militaires, l’opération « liberté immuable » a certes permis de démontrer que le gouvernement américain était capable de réactions immédiates et qu’il pouvait frapper au plus loin pour garantir la sécurité du pays. Cependant, si cette campagne s’est révélée un succès dans la mesure où elle a privé le réseau Al Qaida de sa base opérationnelle et logistique, elle n’a pas pour autant affecté le potentiel destructif du réseau.
Il pourrait même être ajouté que le feu collectif militaire a eu aussi pour résultat de redimensionner l’hétérogénéité et la fluidité du réseau, augmentant par la même sa nocivité. Par ailleurs, « liberté immuable » traduit une conception biaisée et traditionnelle de la diplomatie américaine qui relie terrorisme, Rogue States et terrorisme à base d’armes de destruction massive.
L’impossibilité de désigner clairement l’ennemi, de l’identifier en tant que menace militaire, a conduit à faire de la guerre en Afghanistan un objectif d’opportunité, s’inscrivant dans un discours manichéen qui sert de justification à des orientations déjà anciennes de politique étrangère transformant la lutte antiterroriste en un phénomène de guerre globale dont l’intervention en Irak n’aurait du être qu’un épisode.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Sam 29 Mai 2010 - 15:59
Guerre au terrorisme et délégitimation des forces armées
Citation :
L’emploi des forces armées pour lutter contre le terrorisme ne va pas sans effet pervers à la mesure du système organisationnel et de la capacité destructive de ces dernières. En effet, utiliser le feu collectif contre un adversaire dont la fluidité est la ressource première, c’est bien évidemment lui redonner une consistance, le « recollectiviser » en quelque sorte, agréger autour de lui les victimes du feu militaire, bref lui permettre de se solidifier en passant de l’action isolée à des formes plus organisées qui s’apparentent à la guérilla, lui donner ce dont justement il ne disposait pas : un soutien humain et logistique et donc une capacité à s’organiser.
De la destruction organisée naissent donc d’autres formes organisées d’anéantissement qui engendrent une dynamique de la violence dont les effets perdureront bien après la fin du conflit33. Si l’action policière traditionnelle contre les groupes terroristes a entre autre pour objectif de criminaliser l’acte terroriste de façon à lui ôter toute légitimité et toute prétention à concurrencer l’Etat, en revanche, l’emploi des forces armées s’inscrit à rebours de cette dynamique.
L’emploi des forces armées, comme l’a démontré le passé, alimente le cycle « provocation/répression/justification » recherché par les groupes terroristes car c’est bien de la répression que les terroristes tirent leur crédibilité opérationnelle et politique34. Dans ce cadre, utiliser les forces armées revient comme toujours à considérer les terroristes comme un acteur stratégique à part entière et à reconnaître son aptitude à concurrencer l’Etat.
C’est donc, en dépit de tous les discours sur la guerre asymétrique, faire du groupe terroriste un ennemi de type militaire, justiciable du feu collectif, un ennemi symétrique. Donner au groupe « terroriste » la dimension de l’ennemi, c’est à la fois lui conférer un caractère exceptionnel et recourir à des stratégies d’exception qui ne pourront manquer de se situer hors de la légalité. Traiter le groupe terroriste en ennemi, c’est redonner au conflit sa dimension collective, c’est aussi mobiliser et affecter tous les secteurs de la société en prise avec le conflit.
En conséquence, si la force militaire peut sembler la plus efficace au niveau opérationnel, elle est le plus souvent celle qui est condamnée à l’échec dans le moyen terme. En faisant du terrorisme un conflit de légitimité et un affrontement manichéen, l’intervention de troupes américaines et européennes en Irak a d’abord eu pour résultat d’augmenter la destruction des populations civiles et de conférer à l’alliance « islamo-sunnite nationaliste » une épaisseur qu’elle n’avait pas avant l’intervention et de propager ainsi son combat comme modèle à reproduire.
Il est également nécessaire de revenir sur le caractère exceptionnel de l’intervention armée contre le terrorisme. L’emploi des forces armées constitue pour l’Etat un moment exceptionnel dans la mesure où il remet en cause un ordre juridique qui était celui de l’action policière et qui par ailleurs va redimensionner le conflit en lui conférant une dimension exceptionnelle à la mesure du potentiel destructif des forces armées.
C’est cette conscience de l’exceptionnel, c’est-à-dire de l’anormal qui au premier chef insécurise l’Etat et donc nourrit le succès de la stratégie terroriste. On peut aller jusqu’à affirmer que le terrorisme sous sa forme actuelle se nourrit délibérément de l’exceptionnalisme et que sa recherche est une finalité de la stratégie terroriste : c’est l’Etat qui devient la source potentielle du désordre et du chaos.
Enfin, sur le plan opérationnel, le conflit en Irak s’avère être une démonstration a contrario des théories de militarisation des polices et de « policiarisation » des militaires : les opérations dans lesquelles sont engagées les forces américaines sont des opérations de combat lourdes qui ressortent aux classiques opérations de combat dans les localités et de lutte anti-guérilla, alors que dans le même temps ces forces n’ont ni les moyens, ni les effectifs, ni la formation35 pour lutter contre les attentats à la voiture piégée qui frappent Bagdad, les grands centres urbains et les polices militarisées irakiennes.
L’utilisation de la force militaire dans la « guerre au terrorisme » est plus le résultat d’une absence de vision politique, d’une politique du pis-aller sous le signe de l’urgence, que d’une véritable prise en compte du phénomène terroriste. Absence de vision que signale une stratégie déficiente des moyens dans la mesure où la place et la complémentarité des acteurs de la lutte antiterroriste face aux formes contemporaines du terrorisme ne sont pas réellement pensées. De fait, l’emploi de l’outil militaire comme instrument de guerre au terrorisme s’avère surtout un puissant révélateur, en dépit de tous les discours tenus sur le bien-fondé et l’efficacité d’une politique de défense et de sécurité européenne, d’une perversion du processus même de la construction européenne.
Radicaliser la lutte antiterroriste de cette manière, en dépit des leçons du passé, c’est aussi confondre à dessein violence extrême et immigration au sens large de façon à toujours mieux contrôler le mouvement de toutes les populations et les groupes humains qui ne s’inscrirait pas dans la belle fluidité ordonnée et rationnelle qu’exigerait la nouvelle Europe. Pour preuve : l’absence complète d’une stratégie européenne de l’information destinée à rassurer et à protéger ces mêmes populations, en accord avec le projet fondateur initial. Peut-on trahir dans le long terme ?
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Dim 30 Mai 2010 - 15:07
Washington abandonne le terme de "guerre contre le terrorisme"
vendredi 28 mai 2010,
Citation :
Dorénavant, la nouvelle stratégie nationale de Barack Obama désigne spécifiquement Al-Qaïda comme l’adversaire principal des Etats-Unis.
Selon un document rendu public jeudi 27 mai par la Maison Blanche, la nouvelle stratégie de sécurité nationale du président américain Barack Obama désigne spécifiquement Al-Qaida comme l’adversaire principal des Etats-Unis.
Désormais, Washington ne fait plus référence à la "guerre contre le terrorisme".
"Nous chercherons toujours à délégitimer l’usage du terrorisme et à isoler ceux qui y ont recours", indique ce document qui a fait l’objet d’intenses consultations au sein de l’administration Obama depuis seize mois. "Ce n’est pas une guerre mondiale contre une tactique - le terrorisme - ou une religion - l’Islam -", précise le texte.
"Nous sommes en guerre contre un réseau spécifique, Al-Qaïda, et ses terroristes affiliés qui appuient les efforts pour attaquer les Etats-Unis, nos alliés et partenaires", souligne le document.
Three ethnic Chechens arrested by French police, have been charged with having links to a terror network
RussiaToday | 16 juillet 2010
Three ethnic Chechens arrested by French police, have been charged with having links to a terror network. Russian officials say they belong to the group led by infamous terrorist leader Doku Umarov.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Dim 19 Sep 2010 - 18:55
La guerre presque invisible contre le terrorisme
Ecrit par Romain Mielcarek le 18 août 2010
Yémen, Somalie, Pakistan, Kenya. La CIA et les forces spéciales américaines mènent des opérations dans une douzaine de pays pour réduire à néant les efforts d’Al-Qaeda. A côté de la grande guerre en Afghanistan, une autre plus discrète mais tout aussi importante se déroule dans le plus grand secret.
Citation :
Ces opérations secrètes invisibles du point de vue médiatique mais pourtant primordiales dans la lutte contre le terrorisme.
Et si le vrai bourbier ce n’était pas l’Afghanistan ? La guerre contre le terrorisme focalise les efforts des services de sécurité américains civils et militaires à travers le monde entier. Dans une douzaine de pays en particulier, notamment en Afrique du nord où les filières d’Al-Qaeda se sont installés confortablement depuis le Sahel jusqu’aux côtes somaliennes.
Pour combattre ces cellules terroristes plus ou moins opérationnelles et plus ou moins internationales, Washington base ses efforts sur une combinaison entre agences de renseignements et forces militaires. La méthode : une bonne dose de renseignement humain et une pointe de frappes chirurgicales. Les Etats-Unis n’hésitent pas à recourir à des espions étrangers, des opérations commandos et des piratages informatiques pour repérer, identifier et cibler leurs ennemis. La CIA reste ainsi un des principaux opérateurs de drones de combat, notamment sur Predator.
Ces opérations « au scalpel » selon les mots de John Brennan, conseiller en contre-terrorisme du Président américain, sont normalement presque invisibles. Exception faite des bavures qui peuvent survenir, comme le 25 mai dernier quand une frappe aérienne causait la mort d’un haut fonctionnaire yémenite. Question de méthodes
A Washington, le message est clair : « pour la première fois dans notre histoire, une organisation nous a déclaré une guerre secrète. Nous lui répondons de la même manière, en utilisant les meilleurs outils clandestins de la puissance américaine », déclarait récemment le député Adam Smith (Parti démocrate) dans les colonnes du New York Times.
La CIA se retrouve au coeur du dispositif de lutte contre le terrorisme. Déployés partout dans le monde, ses agents couvrent un front généralisé. Ils opèrent en Afghanistan mais aussi en Somalie, au Yémen … et sur Internet comme l’explique très bien un article dans le Figaro d’aujourd’hui.
L’Afrique devient l’un des champs de bataille de cette guerre entre les Etats-Unis et le terrorisme islamiste. Cinq des douze pays ciblés par les opérations américaines appartiennent à ce continent. On peut également y ajouter l’Arabie Saoudite et le Yémen, très proches. Une zone couverte par un Africa command militaire de plus en plus stratégique et une antenne de la CIA parmi les plus importantes au monde.
Barack Obama adepte du soft power ? Peut être pas en ce qui concerne une guerre qu’il est visiblement difficile à mener de manière conventionnelle. Si les Etats-Unis cherchent un moyen de se sortir du « bourbier afghan », régulièrement comparé au Viet Nam, cette « guerre de l’ombre » risque de durer longtemps, même si elle est pour l’instant médiatiquement discrète.
A voir également : Le Yémen, passerelle terroriste vers le reste du monde. La guerre oubliée du Yémen. Des commandos américains capturent des terroristes en Somalie. La carte de la « guerre de l’ombre » par le New York Times.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Sam 20 Nov 2010 - 1:24
La baronne Tonge déclare qu’Israël est la principale cause du terrorisme planétairre
Citation :
19/11/2010 - Le Pair britannique (du parti démocrate) Jenny Tonge affirme qu’Israël est la cause du terrorisme au niveau mondial et que des problèmes tels ceux du Cachemire et de la Palestine sont en train de retourner les musulmans du monde entier (contre l’Occident). S’exprimant devant la commission de la défense stratégique et de la sécurité, dimanche passé, à la Chambre des Lords, à Londres, Mme Tonge a dit notamment : « Les traitements brutaux d’Israël à l’encontre des Palestiniens sont un exemple de la manière dont l’Ouest traite les musulmans, et ce mauvais traitement est la principale source du terrorisme à l’échelle mondiale ».
« Même l’envoyé spécial du Quartette au Moyen-Orient, Tony Blair, a reconnu cela publiquement », a-t-elle fait observer.
La baronne Tonge a dit devant la Chambre des Lords que le comportement d’Israël à l’encontre des Palestiniens continue à bénéficier d’une totale impunité, sans doute à cause de la « culpabilité de l’Holocauste » et/ou du « pouvoir du lobby pro-israélien » au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Jeu 30 Déc 2010 - 21:54
Terrorisme : attentat déjoué au Danemark - cinq hommes arrêtés
Citation :
Copenhague - 30/12/2010 - Cinq hommes soupçonnés de préparer une "attaque terroriste" contre le quotidien danois "Jyllands-Posten" ont été arrêtés mercredi au Danemark et en Suède. Ce journal avait publié des caricatures du prophète Mahomet. "Le Renseignement danois a arrêté aujourd’hui (mercredi) quatre personnes soupçonnées de préparer une attaque terroriste à Copenhague", selon un communiqué du Renseignement danois (PET).
Dans le même temps, le Renseignement suédois (Säpo) annonçait à l’AFP l’arrestation en Suède d’un cinquième homme lié au complot danois. Le PET précise que la cible devait être les locaux du "Jyllands-Posten", objet de nombreuses menaces, à Copenhague. "Ces arrestations ont empêché une attaque terroriste imminente où plusieurs des suspects (...) allaient s’introduire dans (le bâtiment du Jyllands-Posten) à Copenhague et tuer autant de personnes que possible", affirme le directeur du PET, Jacob Scharf, dans ce communiqué.
D’après le PET, trois des personnes arrêtées au Danemark vivent en Suède et sont arrivées au Danemark dans la nuit de mardi à mercredi. Il s’agit d’un citoyen tunisien de 44 ans, d’un citoyen suédois d’origine libanaise de 29 ans et d’un citoyen suédois d’origine non précisée de 30 ans. La quatrième personne arrêtée au Danemark est un demandeur d’asile irakien, précise le PET.
Quant à la personne arrêtée en Suède, la Säpo ne donne aucune précision, mais d’après le PET, il s’agit d’un citoyen suédois d’origine tunisienne de 37 ans. Un attentat suicide manqué a frappé Stockholm le 11 décembre ne faisant qu’un mort, le kamikaze qui voulait punir la Suède de sa présence militaire en Afghanistan ainsi que de son soutien au dessinateur Lars Vilks auteur d’une caricature de Mahomet.
Sujet: Re: Lutte antiterroriste Ven 31 Déc 2010 - 21:41
Moscou est perplexe devant le refus de la Cour suprême finlandaise d'extrader vers la Russie un citoyen russe accusé de terrorisme, lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié vendredi.