WASHINGTON - La France compte acheter deux drones de surveillance Reaper aux Etats-Unis pour une livraison avant la fin 2013 afin de soutenir ses opérations au Mali, a-t-on appris vendredi de sources concordantes en marge d'une visite du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à Washington.
Il s'agit de matériels en cours de production et initialement destinés à l'US Air Force qui seront redirigés vers l'armée française, a-t-on indiqué à l'AFP dans l'entourage du ministre français de la Défense.
Le magazine Air et Cosmos avait révélé dans la matinée sur son site internet que la vente portait sur deux drones MQ-9 Reaper, dans une version non armée.
Afin de disposer de cette nouvelle capacité le plus tôt possible, une vingtaine de militaires partiront dès juillet aux Etats-Unis pour y être formés à l'emploi du Reaper, précise le magazine.
M. Le Drian s'est refusé à confirmer tout accord sur l'achat de drones.
Je ne suis pas venu pour ça (...). Il se trouve que parallèlement il y a des discussions pour l'achat de drones. Tout le monde sait que nous discutons avec les Américains, potentiellement aussi avec les Israéliens, a affirmé le ministre devant la presse.
Il a reconnu le besoin urgent pour la France de se doter de drones d'observation de théâtre. Pour pourvoir le plus rapidement possible à cette lacune, il faut acheter sur étagères, c'est-à-dire tels quels, sans les adapter avec des technologies autres que celles fournies par le constructeur.
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel et son homologue français ont discuté du sujet lors de leur entretien au Pentagone qui a duré une heure trente, a confié à l'AFP un responsable américain.
Tout achat de drones MQ-9 Reaper aux Etats-Unis suppose l'accord du Congrès. Lors de sa visite, M. Le Drian a notamment rencontré le président de la commission des Forces armées du Sénat, le démocrate Carl Levin.
Le Reaper, qui dispose d'une autonomie supérieure à 24 heures, est doté de nombreux équipements de surveillance, notamment des caméras. Il peut emporter bombes et missiles mais les Français ne veulent les utiliser que pour l'observation. Nous n'avons jamais parlé d'autre chose, a assuré le ministre.
Les Etats-Unis ont 104 Reaper dans leur inventaire. Ils doivent encore en acquérir une vingtaine cette année, et 12 en 2014, selon le Pentagone.
Au Pentagone, comme à la Maison Blanche, où il a rencontré le conseiller adjoint pour la sécurité nationale Tony Blinken, Jean-Yves Le Drian a présenté les conclusions du Livre blanc français sur la défense.
(Tony) Blinken a salué l'engagement du président (français François) Hollande de maintenir le niveau actuel de dépenses de défense ainsi que les importantes contributions de la France à la paix et à la sécurité mondiales, notamment au Mali, a fait savoir la Maison Blanche.
Lors d'une intervention devant la fondation Carnegie, le ministre français a par ailleurs dit souhaiter que Etats-Unis et les pays européens prennent des sanctions décisives contre l'Iran et son programme nucléaire controversé.
Sur la Syrie, également évoquée lors de ses entretiens, M. Le Drian a noté que la vraie sortie (de la crise, ndlr) ne peut être que politique, tout en rappelant le soutien indéfectible au Conseil national syrien. Il a dit soutenir l'initiative américano-russe d'organiser une conférence internationale sur la Syrie à Genève.
Il y a quelque chose d'assez insupportable de voir que Moscou peut livrer des armes alors qu'il y a un embargo de l'Union européenne, que la France souhaite revoir, a-t-il toutefois dénoncé, interrogé sur la livraison de missiles de croisière antinavires au régime de Bachar al-Assad.
Sujet: Intervention militaire française 1 Ven 24 Mai 2013 - 11:31
Opération de libération du Mali : A quoi joue finalement la France ?
Par Zénith Balé - Date: 21 Mai 2013 10 réactions
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Au moment où les autorités maliennes s’apprêtent à s’asseoir avec le MNLA pour discuter, l’armée française vient de prouver à la face du monde qu’elle protège belle et bien le MNLA. La preuve ! En venant au Mali, la France intervenait aussi bien pour le Mali, l’Afrique voire le monde mais aussi pour ses propres intérêts. Il s’agissait de chercher à sauver ses otages mais aussi à préserver le MNLA qui semble son bras séculier pour préserver ses intérêts au Mali. Sachant que depuis 1960, le Mali a prôné son indépendance et totale vis-à-vis de son ex-colonisateur.
Il nous est revenu de sources concordantes que l’Armée française s’est lourdement déployée contre le MAA (l’autre branche du MNLA) qui avait attaqué les positions du MNLA. Il s’agissait pour le MAA de prendre Anéfis. Ayant presque conquis la ville en faisant des morts et des blessés au sein du MNLA, dos au mur, il a fait recours à son protecteur qui aurait intervenu pour détruire l’arsenal de guerre du MAA. C’était le vendredi soir aux environs de 20H GMT. Pour trouver un alibi à leur intervention, ils s’adossent sur de faux arguments indiquant que c’était des terroristes du MUJAO. Pourtant, il est clair que depuis le début des hostilités, le Mujao n’avait qu’une seule zone d’intervention, la région de Gao.
Alors, avec cette attitude peu orthodoxe et l’empêchement de l’Armée malienne à rentrer dans Kidal, la France commence à montrer son vrai visage. C’est vrai que privilégier le dialogue que la guerre a toujours été le dada des autorités maliennes avec une seule condition l’intégrité du Mali et sa laïcité. Avec ces bourdes, l’on se demande finalement à quoi joue la France dans cette opération de libération. Cependant qu’elle sache que les Maliens sont de véritables bon hôtes mais que leur patience a des limites. A bon entendeur salut !
Sujet: Le ton monte contre François Hollande Ven 31 Mai 2013 - 6:32
URGENT: Mali : le ton monte contre François Hollande
Absence des militaires maliens à Kidal : les Maliens entre confusion et exaspération
Par journaldumali - Date: il ya 9 heures 6 minutes - 31 mai 2013
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L’absence prolongée des soldats à Kidal plonge beaucoup de Maliens dans un sentiment de colère et de révolte. Certains radicaux en appellent à une mobilisation pour mettre fin à cette situation.
Vive le président ! A bas le président ! Dans un morceau célèbre, l’emblématique reggae man ivoirien, Alpha Blondy, dénonçait ainsi dans les années 80 la versatilité des masses populaires qui ont ce pouvoir de porter un homme politique sur un piédestal avant de provoquer sa chute. Voilà aujourd’hui ce à quoi la situation de la France ressemble au Mali. Adulée par une bonne partie des Maliens pour son intervention salvatrice, la France perd de sa superbe au Mali en raison de la situation à Kidal.
Les militaires maliens sont toujours bloqués toujours aux portes de Kidal par la France. La région demeure sous le contrôle du Mouvement national de libération de l’Azawad(MNLA) qui reste allergique à toute idée de présence des militaires maliens. La France a voulu et obtenu presque au forceps l’organisation de l’élection présidentielle le 28 juillet prochain. Elle propose l’organisation du scrutin à Kidal sous le contrôle des militaires français. Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire des Maliens, réduits à se demander sur l’intention réelle de l’ancienne métropole qu’ils soupçonnent de flirter avec les indépendantistes. L’absence de nos soldats à Kidal est perçue comme une entrave à la souveraineté nationale et traduirait, si ça se confirme, la partition de fait du pays.
Le voyage du ministre français des Affaires étrangères était attendu par les Maliens pour résoudre cette équation. Hélas Laurent Fabius, a manié une fois de plus le langage sibyllin comme en bon diplomate. Au lieu de déclarations claires, il s’est borné à rabâcher les mêmes mots : « les élections vont se dérouler partout au Mali. Pour la France, il est évident qu’il ne peut pas y avoir deux armées dans un même pays. Les dispositions seront prises pour qu’à Kidal, on puisse voter comme partout ailleurs ». Commentaire d’un homme politique « il est venu pour divertir. Il est venu pour dire ce qu’on avait déjà entendu.
Rien de concret qui touche aux aspirations des Maliens. On veut voir nos militiares à Kidal, c’est tout. ». Les assurances de Dioncounda Traoré, selon lesquelles les militaires et l’administration seront à Kidal avant le 1èr tour du scrutin, laissent perplexes des Maliens qui le trouvent téléguider par l’Hexagone.
Les propos présidentiels sont d’autant moins pris au sérieux qu’ils interviennent après les assurances du ministre de la Défense et Anciens combattant, le Gal Yamoussa CAMARA. Celui-ci avait déclaré péremptoirement devant l’Assemblée nationale que nos militaires seront à Kidal au plus tard le 15 mai. Jusqu’à présent les militaires, aux lisières de la région, n’ont pas bougé d’un iota et aucune information ne filtre sur la promesse non-tenue du ministre.
Place donc aux rumeurs qui exacerbent du coup le sentiment de colère et d’exaspération de beaucoup de compatriotes. Dans leur écrasante majorité, ils pensent que le pays de François Hollande est en train de dévier de son chemin à savoir stopper les jihadistes et aider le Mali à retrouver son intégrité territoriale. Pour eux, le deuxième point ne saurait se réaliser tant que le contrôle d’une portion du pays échappe aux forces de défense maliennes.
Face à la situation, voici le commentaire d’un professeur d’histoire et géographie : « J’ai toujours dit au moment de son intervention au Mali que la France avait un agenda caché. C’est maintenant que le masque tombe. Il n’y aucune raison que nos militaires ne puissent être à Kidal avec l’administration, faute de quoi il ne doit pas avoir d’élection le 28 juillet. Il y a un deal entre la France et le MNLA »
Plus alarmiste, Amadou Coulibaly, commerçant pense à un complot entre la France et MNLA contre le Mali. Il appelle les Maliens à se mobiliser pour dire non aux élections sans la présence des militaires à Kidal. Par Moussa CAMARA
Sujet: Re: Intervention militaire française Mar 11 Juin 2013 - 4:47
L’intervention militaire française s’éternise: Menace sur l’intégrité territoriale du Mali et les frontières algériennes
AFRIQUE - LUNDI 10 JUIN 2013 18:15
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L’intervention militaire française au Mali, qualifiée d’Opération Serval, a tendance à s’éterniser. La guerre se poursuit et rien ne présage d’une fin proche de cette intervention qui risque de s’étendre aux autres pays de la région.
La France avait prétexté de «libérer» le Mali des groupes terroristes en un temps record. Or, la réalité de tous les jours prouve le contraire. Les groupes terroristes qui sont traqués par les forces militaires françaises et africaines se sont repliés pour s’installer dans les pays voisins.
Les attentats terroristes au Niger, en Libye et en Tunisie dénotent du retrait des groupes terroristes dans ces pays. Fuyant le Mali, les terroristes continuent de déstabiliser la région, ce qui a amené la France à songer à intervenir en Libye.
En ce sens, l’esprit expansionniste et colonialiste de la France est toujours de mise, l’embrasement de la région du Sahel devant permettre à ce pays de procéder à une redistribution des cartes, à même de préserver son influence et par conséquent ses intérêts militaires, politiques et économiques dans la région.
Cela se passe aux frontières de l’Algérie où la surveillance et la sécurité sont renforcées certes, mais qui demeurent vulnérables face à un terrorisme transnational dangereux pouvant frapper à tout moment et en tous lieux.
La déstabilisation de la région affaiblit les pays du Sahel qui font face à de multiples contraintes dues à la pauvreté et la mauvaise gouvernance notamment. Du coup, les dirigeants de ces pays restent tributaires des pays occidentaux, à leur tête la France qui maintient son influence sur la région. La guerre contre les terroristes au Mali consolide les groupes séparatistes, lesquels sont en train de se déployer à travers toute la région.
Du fait de cette évolution, ces groupes risquent de revenir à la charge pour revendiquer l’instauration d’un Etat touareg. Il s’agit d’une ancienne revendication encouragée par les pays occidentaux, à leur tête la France, au nom de la défense des droits des minorités.
Face à ces évolutions dangereuses, l’Algérie continue d’appeler à l’organisation d’élections générales au Mali pour que ce pays recouvre sa légitimité populaire. Il s’agit d’élections sans exclusive, ouvertes à l’ensemble des couches sociales du pays. Un éventuel échec ou remise en question de l’élection présidentielle prévues en juillet prochain risque d’approfondir et d’aggraver la crise au Mali dont l’intégrité territoriale est plus que jamais menacée.
Sujet: Intervention militaire française Jeu 8 Aoû 2013 - 18:09
Le Tchad reste une plaque tournante des opérations militaires françaises
Mercredi, 07 Août 2013 09:05 AEM - AFP - Par Pierre-Marie GIRAUD
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PARIS, France - Trente ans après l'opération Manta pour stopper une offensive libyenne dans le nord du Tchad, ce pays et la base française de N'Djamena restent une plaque tournante des opérations extérieures militaires françaises en Afrique, comme dernièrement au Mali.
A son lancement en janvier 2013, l'opération Serval au Mali s'est appuyée sur la base de N'Djamena pour ses avions de combat et a bénéficié du concours décisif des forces tchadiennes pour traquer les jihadistes retranchés dans le massif montagneux des Ifoghas dans le nord-est du Mali.
Le 9 août 1983, le président François Mitterrand déclenchait Manta à la demande du Tchad pour stopper l'offensive de forces libyennes alliées aux opposants du président Hissène Habré, qui venaient de prendre la grande palmeraie de Faya dans le nord du pays.
Au plus fort de l'opération, Manta (raie géante des mers chaudes), menée à près de 5.000 km du sol français, mobilisera plus de 3.000 parachutistes, légionnaires, marsouins de l'infanterie de marine et aviateurs, 700 véhicules, avions Mirage F1 et Jaguar, hélicoptères Gazelle et Puma.
Elle est alors la plus importante opération jamais entreprise par la France depuis la guerre d'Algérie.
En quelques jours, des soldats français s'installent sur des positions avancées le long d'une ligne imaginaire dite "ligne rouge" et dont tout franchissement est susceptible d'entraîner une riposte armée. Située à hauteur du 15e puis du 16e parallèles, elle coupe le pays en deux, presque en son milieu, la partie nord demeurant sous contrôle libyen.
Selon la France, la mission est "de dissuader l'agresseur de nouvelles opérations" en gelant la situation pour permettre des négociations.
Avoir des "pompiers" sur place
Pendant plus d'un an, Manta sera le bouclier du régime Habré au pouvoir depuis juin 1982. Le 16 septembre 1984, la France et la Libye signent à Tripoli un accord de désengagement militaire "total et concomitant". L'armée française évacue ses positions, retire ses matériels et met fin à sa présence au Tchad début novembre 1984.
Mais en dépit des affirmations de Tripoli, François Mitterrand doit reconnaître, peu après une rencontre le 16 novembre en Crète avec le dirigeant de Tripoli, le colonel Mouammar Kadhafi, que les troupes libyennes, estimées à 5.000 hommes, sont toujours en force dans le nord du Tchad.
Ce n'est qu'en 1987, à la suite d'une guerre de "reconquête" que l'armée tchadienne reprendra peu à peu le nord, à l'exception de la bande d'Aouzou qui ne sera rétrocédée par la Libye qu'en 1994 après 21 ans d'occupation.
Entre-temps, la France reviendra au Tchad en 1986 avec un dispositif militaire à dominante aérienne baptisé Epervier et qui se poursuit depuis cette date avec des formats différents selon la situation politique au Tchad. Actuellement, Epervier compte 950 militaires et 12 aéronefs, dont cinq Mirage, installés principalement à N'Djamena et Abéché (est).
"Epervier n'est pas un accord de défense franco-tchadien mais un accord de stationnement des forces françaises dans ce pays dont les facilités logistiques n'ont jamais été remises en cause", rappelle à l'AFP le général Henri Poncet, bon connaisseur de l'Afrique où il participa à plusieurs opérations françaises et ancien patron du Commandement des opérations spéciales (COS).
"Les aviateurs français disposent d'une zone immense pour entraîner leurs avions de combats et les troupes de marine peuvent s'aguerrir à la nomadisation", ajoute le général Poncet.
Pour l'ancien chef d'un service de renseignements s'exprimant sous la condition de l'anonymat, "Epervier reste indispensable, car si la France veut continuer à avoir une politique d'influence en Afrique, il lui faut y avoir des points d'appui".
Depuis N'Djamena, rappelle-t-il, la France a pu intervenir à plusieurs reprises en Centrafrique : "Si l'on veut éteindre l'incendie dès que les premières brindilles s'enflamment, il est bon d'avoir des pompiers sur place".
Pour autant, le général Poncet se demande si la base française d'Epervier aura toujours autant d'importance : "Le Tchad reste-t-il toujours du même intérêt stratégique pour la France alors que nos intérêts économiques sont surtout au Niger et en Algérie?".
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Sujet: Re: Intervention militaire française Jeu 14 Nov 2013 - 14:42
Mali. Comment la France profite du meurtre des journalistes de RFI
Kumaran Ira - 14/11/2013 04:41:38
On aurait du mal à imaginer un exemple plus dévastateur de la faillite du capitalisme en Europe. Poussé par des contradictions sociales qu'il ne peut pas résoudre, Paris tente de trouver une solution à ses problèmes intérieurs par l'aventurisme militaire et les agressions.
Ghislain Dupon et Claude Verlon
Citation :
Le meurtre de deux journalistes français au Nord Mali il y a une semaine est utilisé comme prétexte par Paris pour poursuivre sa guerre au Mali, déguisée en une lutte contre « le terrorisme islamiste. »
Le 2 novembre, la correspondante expérimentée Ghislaine Dupont et le technicien de production Claude Verlon, qui travaillaient pour la chaîne Radio France Internationale (RFI) ont été enlevés par des hommes armés non identifiés. Ils venaient de s'entretenir avec un chef séparatiste touareg du MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad), dans la ville de Kidal au Nord du Mali. Quelques heures plus tard, ils ont été retrouvés morts à plusieurs kilomètres à l'Est de Kidal.
Les circonstances du meurtre des journalistes restent troubles. Il a eu lieu dans une région située au cœur de la guerre de la France au Mali, où la France maintient une forte présence militaire aux côtés des forces de l'ONU. Ces dernières semaines, des forces françaises et de l'ONU ont lancé des opérations de grande envergure au Nord du Mali, soi-disant pour écraser les « mouvements terroristes. »
Des témoins ont déclaré qu'un hélicoptère militaire français survolait la zone après l'enlèvement des journalistes. Avec certaines indications sur la possibilité d'un incident causé par des tirs français, la présidence française a déclaré à RFI que « l'autorisation de l'usage de la force n'a été ni demandée ni accordée. »
Le 6 novembre, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué la responsabilité des deux meurtres. Dans une déclaration publiée par l'agence de presse mauritanienne Sahara Media, AQMI a dit que Dupont et Verlon avaient été tués en représailles des « crimes perpétrés par la France et ses alliés des Nations-unies, maliens et africains. »
Cette source n'a pas pu être complètement vérifiée cependant. Jeudi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s'est contenté de dire, « Nous sommes en train de la vérifier mais elle semble plausible. »
Le meurtre des journalistes est intervenu quelques jours seulement après la libération de quatre otages français, détenus par AQMI depuis trois ans, au Niger voisin. Même si Paris l'a nié, les médias ont indiqué qu'une rançon de 20 millions d'euros aurait été versée.
Paris a répondu au meurtre des journalistes en envoyant 150 soldats depuis le Sud du Mali jusqu'à Kidal. La France a déployé près de 3 200 soldats au Mali depuis que le gouvernement Hollande a lancé son intervention militaire au début de janvier.
Plus largement, elle se sert de l'incident pour ralentir la diminution prévue des troupes françaises déployées au Mali. « Immédiatement, le président de la République a décidé de renforcer pas déplacement géographique notre présence du sud vers Kidal, mais cela ne remet pas en cause le calendrier général de présence puis de réduction de présence de la force française, » a déclaré Fabius au cours d'un entretien avec RFI.
En fait, Paris a déjà retardé de deux mois le plan initial de réduire le nombre de soldats de 3200 à 1000 pour la fin de l'année. Malgré les promesses cyniques de réduire les effectifs, les soldats français sont déployés de manière permanente, et jouent le rôle dominant dans la mission militaire dite MINUSMA qui va prendre le relais avec un afflux de 12 600 soldats dans la région.
La semaine dernière, les Pays-Bas ont promis d'envoyer des hélicoptères de combat et environ 380 soldats pour renforcer la mission de l'ONU au Mali.
L'enlèvement et le meurtre des deux journalistes de RFI sont profondément réactionnaires et ont provoqué des réactions d'horreur et de tristesse en France. S'il devait être confirmé que les forces d'AQMI ont perpétré ce meurtre, cela soulignerait une fois de plus le caractère réactionnaire d'Al Qaïda, une force avec laquelle Paris a beaucoup travaillé dans ses guerres en Libye et en Syrie. Les milices islamistes soutenues par des avions de combat et des commandos français, américains et de l'OTAN ont fourni les troupes au sol essentielles à la destruction du régime du colonel libyen Mouammar Kadhafi.
La collaboration de Paris avec Al Qaïda en Libye souligne que la responsabilité politique principale pour le décès de Dupont et Verlon n'est pas imputable aux diverses milices et groupes criminels liés à AQMI, mais au gouvernement français.
La guerre du Mali est intimement liée à la guerre de l'OTAN contre la Libye en 2011, au cours de laquelle, Paris a travaillé en étroite collaboration avec des forces islamistes liées à Al Qaïda. Paris a lancé son intervention en janvier au Mali, ex-colonie française, afin de soutenir le régime impopulaire de la junte militaire établie à Bamako après la prise d'une grande partie du Nord du Mali par les forces rebelles au début de 2012, et qui avait déclenché un coup d'Etat militaire dans la capitale.
L'armée, dirigée par le Capitaine Amadou Sanogo, a fait tomber le président Amadou Toumai Touré avant les élections présidentielles prévues pour avril 2012. L'armée a accusé Touré de ne pas lutter efficacement contre les milices touaregs, qui s'étaient fournies en armes auprès des forces islamistes libyennes après le pillage des stocks d'armes du gouvernement libyen une fois que l'OTAN avait détruit le régime de Kadhafi.
Hollande a réagi en lançant une guerre au Mali tout juste 6 mois après son élection. Cette décision souligne l'imprudence de plus en plus ouverte de la politique militaire de l'impérialisme français en Afrique et au Moyen-Orient. Paris ajouté à sa criminalité en s'alliant ensuite à nouveau à des forces semblables liées à Al Qaïda dans la guerre par procuration menée par l'OTAN en Syrie.
L'intervention française au Mali est une guerre politiquement criminelle, qui combine la poursuite des intérêts stratégiques et économiques de l'impérialisme français en Afrique avec une conspiration politique visant à renforcer les attaques sociales contre la classe ouvrière à l'intérieur du pays.
Des responsables français et des journalistes ont clairement dit à plusieurs reprises que le but de cette intervention est de pousser le climat politique en France franchement à droite, pour permettre à Hollande de poursuivre ses attaques impopulaires contre la classe ouvrière.
Quand la guerre a été lancée, les responsables français et les médias comparaient la guerre du Mali avec la guerre des Malouines de 1982 lancée par le premier ministre Margaret Thatcher. Le magazine d'information Le Point a fait un reportage indiquant qu'« À l'Élysée, les conseillers de Hollande rêvent, comme le dit l'un d'eux, d'un "effet guerre des Malouines. » La journaliste du Point Anna Cabana expliquait le contenu de cette stratégie tel qu'il lui était présenté par les conseillers de Hollande : « Lorsque les troupes argentines débarquent aux Malouines en 1982, Margaret Thatcher décide de répliquer militairement. La dame de fer, qui était alors extrêmement impopulaire à cause de ses réformes drastiques, embarque le Royaume-Uni dans une aventure militaire qui a assuré la réélection de son gouvernement en 1983. »
Après avoir obtenu sa réélection en 1983, Thatcher avait accentué ses attaques sociales contre la classe ouvrière. Avec l'aide des syndicats britanniques, le gouvernement Thatcher avait vaincu la grève des mineurs en 1985, durant laquelle 20 000 mineurs avaient été blessés, 13 000 arrêtés, 200 emprisonnés, près de 1000 licenciés sur le champ, et deux tués sur le piquet de grève. Elle avait enchaîné en imposant une politique de désindustrialisation et de financiarisation, fermant des industries et détruisant des milliers d'emplois.
Les commentaires du gouvernement Hollande selon lesquels le gouvernement modèle sa politique sur celle de Thatcher témoignent de la criminalité politique du Parti socialiste de François Hollande comme de l'ensemble de l'élite médiatique et politique, qui n'ont pas remis en cause cette politique.
S'étant rendu lui-même profondément impopulaire par ses attaques contre les emplois et les dépenses sociales, Hollande essaie de se rallier du soutien en se lançant dans des aventures militaires de plus en plus dangereuses à l'extérieur, il espère ainsi se donner un avantage dans l'opinion pour poursuivre avec des attaques sociales encore plus graves.
On aurait du mal à imaginer un exemple plus dévastateur de la faillite du capitalisme en Europe. Poussé par des contradictions sociales qu'il ne peut pas résoudre, Paris tente de trouver une solution à ses problèmes intérieurs par l'aventurisme militaire et les agressions.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 22 Jan 2014 - 17:27
Une brigade germano-française pour le Mali
Publié le 22 jan 2014 - 2:37
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Des bidasses de la brigade franco-allemande vont participer à l’intervention militaire au Mali, avec une structure de commandement, affirme ce samedi le quotidien allemand « Süddeutsche Zeitung », citant des sources militaires. En Centrafrique, le gofernement allemand va également proposer d’organiser des transports aériens de troupes et de matériel dans la capitale, Bangui, dans le cadre d’une intervention européenne, selon la même source. Jusqu’à présent, seuls des vols vers un pays voisin étaient évoqués.
Ce projet reste provisoire, selon les autorités allemandes. Le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères indiquait, vendredi, que rien n’a « encore été décidé », mais, lundi déjà, l’Union européenne a annoncé qu’elle enverrait 500 bidasses en Centrafrique. C’est la suite des discussions, qui étaient en cours concernant une éventuelle mission militaire en Centrafrique. Selon la « Süddeutsche Zeitung », une décision sur une coopération militaire conjointe au Mali doit être prise avant le conseil franco-allemand de la Défense prévu le 19 février. Berlin et Paris sont encore en train de régler les détails de cette éventuelle coopération. Des soldats allemands participent à la mission de stabilisation de l’ONU au Mali, la Minusma, ainsi qu’à celle de l’UE consacrée à la formation.
Une prolongation du mandat de la Bundeswehr doit intervenir à la mi-février. Lors de sa confépresse, de la semaine dernière, François Hollande avait souhaité que la France et l’Allemagne œuvrent à un « couple qui puisse agir pour l’Europe de la défense ». « Nous devons montrer une responsabilité commune pour la paix et la sécurité dans le monde », avait-il déclaré, citant en exemple la brigade-franco-allemande « chère à Jean-Yves Le Drian », son ministre de la Défense.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 19 Fév 2014 - 16:16
La France et l'Allemagne décident d'engager des éléments de la BFA au Mali
2014-02-19 22:18:48 xinhua
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La France et l'Allemagne ont dé cidé d'engager des éléments de la Brigade Franco-Allemande (BFA) au Mali à l'issue du Conseil franco-allemand de défense et de sé curité, réuni mercredi à Paris.
"Ce premier déploiement dans le cadre de l'UE et sur un théâ tre africain incarnera leur engagement commun pour la stabilisation de la région", indiqué une déclaration après ce Conseil.
"La BFA s'intégrera dans la mission européenne EUTM Mali de formation des forces armées maliennes. Cette mission, lancée le 18 février 2013, a déjà permis, en un an, de renforcer les capacités opérationnelles de près de 3000 soldats, de manière à permettre au gouvernement malien d'assurer ses missions régaliennes sur l' ensemble de son territoire. La BFA va désormais y concourir directement", précise la déclaration.
"L'Allemagne et la France célèbrent cette année le 25ème anniversaire de la BFA. Depuis 1989, la BFA est un symbole fort du haut niveau de la coopération franco-allemande en matière de dé fense. Elle constitue également un outil politique et militaire au service des intérêts de sécurité de leurs deux pays et de l'Europe, ainsi que l'ont illustré ses déploiements dans les Balkans et en Afghanistan", souligne la déclaration du Conseil franco-allemand.