Sujet: Re: Intervention militaire française Lun 22 Oct 2012 - 17:04
Or, tous les pays candidats en sont conscients : sans solution diplomatique durable, l'intervention militaire ne sera pas suffisante pour régler le problème des djihadistes dans le Sahel.
Sujet: Re: Intervention militaire française Lun 22 Oct 2012 - 17:05
L'ONU et l'Union africaine ont annoncé, de leur côté, l'ouverture de bureaux permanents à Bamako afin de coordonner leurs actions respectives face à la crise.
Sujet: Re: Intervention militaire française Lun 22 Oct 2012 - 17:06
Mais, à Bamako, la situation politique demeure bloquée à la fois par la confusion sur le partage du pouvoir après le coup d’Etat et par des désaccords internationaux, notamment au sein de la Cédéao, sur le bien-fondé quand ce n’est pas d'un éventuel dialogue avec les islamistes, sur l'emploi de la force.
Sujet: Re: Intervention militaire française Lun 22 Oct 2012 - 17:09
La France pressée d’intervenir au Nord-Mali
Le plan de François Hollande opérationnel en mars 2013
Par : Djamel Bouatta - Lundi, 22 Octobre 2012 09:50
Citation :
François Hollande joue la météo. Son opération au Nord-Mali doit être amorcée au plus tard en mars 2013, avant la saison des pluies. Paris, qui assure ne pas envoyer ses troupes au sol, peaufine son plan d’intervention.
La première phase du dispositif doit être lancée dès novembre. L'opération militaire n’est plus, selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qu'“une question de semaines”. Le Conseil de sécurité de l'ONU a en effet donné au début du mois, 45 jours aux pays d'Afrique de l'Ouest pour proposer un plan concret d'intervention. Poussée par la France,
la Cédéao s’active donc à faire partager le plan français par ses membres, un plan que l'Union européenne endossera, selon toujours le ministre de la guerre du président socialiste français. François Hollande a d’ores et déjà présenté à ses pairs de Bruxelles un projet de gestion de crise pour chasser les djihadistes qui occupent le Nord-Mali depuis mars 2012, à la suite du putsch organisé à Bamako contre le président ATT à quelques mois de la fin de son mandat qu’il n’allait pas renouveler.
Ce coup d’Etat n’a pas encore livré tous ses secrets mais on retient qu’il a complètement déstabilisé la Sahel saharien, brusquement livré à l’islamisme politique radical mais aussi et surtout à de nombreux appétits étrangers, franco-américains particulièrement. Le ministre de la guerre française est pressé car, si l’opération ne se déroule pas avant le printemps, il faudra attendre une année, les périodes de grande chaleur n’étant pas propice aux manœuvres d’armées conventionnelles. “Il faut pas rater la fenêtre météo”, a averti Jean-Yves le Drian. Tout doit être largement engagé avant la fin du mois de mars, date du début de la saison des pluies. Concrètement, selon des fuites à Paris, dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian, on planche sur un programme en trois phases. D’abord, stabiliser le sud du Mali et protéger Bamako, dès la fin du mois de novembre. Puis, mettre en place la formation des armées africaines, en janvier pour, enfin, amorcer la reconquête du nord début mars au plus tard. Officiellement, ce sont les armées africaines qui mèneront l'opération, la Cédéao a promis de mettre à la disposition de l’équipée française environ 3 500 hommes. Le subterfuge de la Cédéao et la demande officiellement déposée par les autorités de transition maliennes, de même que la résolution du Conseil de sécurité, c’est pour “protéger” la France. Bien qu'étant désigné comme l'ennemi principal par Aqmi et son alter égal en Afrique de l’Ouest, le Mujao, François Hollande, qui vient de prétendre rompre avec les habitudes passées de la “Françafrique” à Kinshasa devant le sommet de la francophonie, espère en se positionnant dans les coulisses de la guerre au Nord-Mali ne pas se voir reprocher le passé colonial de la France. Les opinions africaines, malienne notamment, ne sont pas dupes : la France socialiste fait semblant de refuser d'être en première ligne, se contentant de se poser en soutien des pays africains qui seront assistés dans la planification et la logistique. François Hollande se cache, par ailleurs, derrière l’Union européenne. Les forces spéciales françaises sont à pied d'œuvre dans la région pour préparer en amont l’intervention, dont le recueil de renseignements pour guider les forces africaines sur place. Des sources proches du dossier ajoutent que ces commandos français pourraient agir plus rapidement encore si les intérêts de la France ou la vie des otages venaient à être menacés. Comme en Libye et en Côte d'Ivoire en 2011, des moyens clandestins sont mis en place pour épauler les forces locales, notamment l'armée malienne, sous-équipée et démoralisée après sa défaite contre les islamistes. Restés jusque-là en retrait sur ce dossier du Sahel, les États-Unis ont changé de posture après l'attaque commise contre leur représentation diplomatique à Benghazi, le 11 septembre dernier, qui s'est soldée par la mort de leur ambassadeur. “Le Sahel est devenu un enjeu pour eux. Ils veulent désormais être associés de manière plus étroite à l'intervention”, confirme un proche du ministre français de la Défense, lequel s'est longuement entretenu du sujet avec son homologue américain, Leon Panetta. Les Américains, qui ont des drones armés dans la région, n'excluent plus d'intervenir directement au nord du Mali, en menant par exemple des frappes aériennes ciblées. Reste à régler quelques détails de l'opération militaire côté Cédéao. La liste de ses membres qui participeront à l'intervention n'est pas encore finalisée, pas plus que le règlement politique. Or, tous les pays candidats en sont conscients : sans solution diplomatique durable, l'intervention militaire ne sera pas suffisante pour régler le problème des djihadistes dans le Sahel. L'ONU et l'Union africaine ont annoncé, de leur côté, l'ouverture de bureaux permanents à Bamako afin de coordonner leurs actions respectives face à la crise. Mais, à Bamako, la situation politique demeure bloquée à la fois par la confusion sur le partage du pouvoir après le coup d’Etat et par des désaccords internationaux, notamment au sein de la Cédéao, sur le bien-fondé quand ce n’est pas d'un éventuel dialogue avec les islamistes, sur l'emploi de la force.
Sujet: vandales au Nord, Transall au Sud Mar 23 Oct 2012 - 23:13
vandales au Nord, Transall au Sud (actualisé)
22.10.2012
Citation :
L'AFP (abondamment reprise) a annoncé, dimanche, que des centaines de jihadistes étrangers sont arrivés ce week-end dans le nord du Mali occupé par des islamistes armés depuis près de sept mois. Leur objectif: se battre à leur côté en cas d'intervention armée internationale pour reconquérir cette région.
Extraits de la dépêche: "Un habitant de Tombouctou a affirmé que "plus de 150 islamistes soudanais sont arrivés en 48 heures" dans la ville. "Ils sont armés et ont expliqué qu'ils sont venus aider leurs frères musulmans contre les mécréants". Une autre source proche d'une ONG, a confirmé l'arrivée à Tombouctou et sa région de Soudanais, mais aussi d'islamistes "d'autres nationalités".
En revanche, on m'a signalé l'arrivée à Bamako, dimanche soir vers 22h d'un Transall français qui "a filé en zone militaire". Tout comme une hirondelle ne fait pas le printemps, un Transall ne fait pas un déploiement ou une ébauche d'offensive. Mais entre le Burkina, le Sénégal, le Niger, la Côte d'Ivoire et la Gabon, le dispositif français ne me semble pas inactif. Discret, oui.
Actualisation: La France a décidé de reprendre sa coopération militaire avec le Mali, interrompue depuis un coup d'Etat en mars, a annoncé Jean Félix-Paganon, envoyé spécial de la France au Sahel.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 24 Oct 2012 - 16:58
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré ce mercredi que «pour l’instant l’heure n’est pas à l’intervention» au Mali pour reprendre le contrôle du nord du pays occupé par des islamistes armés.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 24 Oct 2012 - 16:58
«Pour l’instant l’heure n’est pas à l’intervention, pour l’instant l’heure est à la mise en œuvre des dispositions qui ont été recommandées par le conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré Jean-Yves Le Drian sur RFI.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 24 Oct 2012 - 17:14
«Il s’agit pour les Etats africains (…) de mettre en place un plan d’action qui doit être soumis à nouveau au conseil de sécurité dans un délai d’un mois et c’est après que la question de l’intervention se pose», a-t-il ajouté.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 24 Oct 2012 - 17:15
«La France a dit par la voix du président de la République qu’elle accompagnerait, qu’elle soutiendrait, cela veut dire formation, soutien logistique, apport de matériel», a rappelé le ministre de la Défense.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 24 Oct 2012 - 17:17
«Par contre, il est nécessaire qu’à partir des bases que nous avons en Afrique nous essayions de rechercher nos otages et donc que l’on fasse du renseignement, de l’information, de la recherche de visibilité sur la localisation», a précisé Jean-Yves Le Drian, alors que six otages français sont détenus au Sahel.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 24 Oct 2012 - 17:18
«Tout est dangereux pour nos otages. C’est la raison pour laquelle nous sommes très prudents lorsque nous en parlons et la raison pour laquelle nous déployons énormément de moyens pour rechercher leur implantation- ils ne sont pas tous au même endroit- et pour imaginer leur exfiltration», a-t-il ajouté.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 24 Oct 2012 - 17:18
Le ministre a refusé de préciser si la France entretenait un dialogue avec les groupes de ravisseurs. «Concernant les groupes, il faut essayer de créer des liens avec certains d’entre eux», a-t-il dit.
Sujet: Re: Intervention militaire française Mer 24 Oct 2012 - 17:19
Mali : Paris estime que “l’heure n’est pas à l’intervention”
Par Agence | 24/10/2012 | 11:57
Citation :
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré ce mercredi que «pour l’instant l’heure n’est pas à l’intervention» au Mali pour reprendre le contrôle du nord du pays occupé par des islamistes armés.
«Pour l’instant l’heure n’est pas à l’intervention, pour l’instant l’heure est à la mise en œuvre des dispositions qui ont été recommandées par le conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré Jean-Yves Le Drian sur RFI.
«Il s’agit pour les Etats africains (…) de mettre en place un plan d’action qui doit être soumis à nouveau au conseil de sécurité dans un délai d’un mois et c’est après que la question de l’intervention se pose», a-t-il ajouté.
«La France a dit par la voix du président de la République qu’elle accompagnerait, qu’elle soutiendrait, cela veut dire formation, soutien logistique, apport de matériel», a rappelé le ministre de la Défense. «C’est les Africains qui sont à l’initiative et qui doivent mener la reconquête de leur propre territoire», a-t-il dit.
«Tout est dangereux pour nos otages»
A la question d’un supposé acheminement de drone français sur le secteur, le ministre français a déclaré qu’à sa «connaissance, il n’y en a pas».
«Par contre, il est nécessaire qu’à partir des bases que nous avons en Afrique nous essayions de rechercher nos otages et donc que l’on fasse du renseignement, de l’information, de la recherche de visibilité sur la localisation», a précisé Jean-Yves Le Drian, alors que six otages français sont détenus au Sahel.
«Tout est dangereux pour nos otages. C’est la raison pour laquelle nous sommes très prudents lorsque nous en parlons et la raison pour laquelle nous déployons énormément de moyens pour rechercher leur implantation- ils ne sont pas tous au même endroit- et pour imaginer leur exfiltration», a-t-il ajouté.
Le ministre a refusé de préciser si la France entretenait un dialogue avec les groupes de ravisseurs. «Concernant les groupes, il faut essayer de créer des liens avec certains d’entre eux», a-t-il dit. (AFP)
Sujet: Re: Intervention militaire française Lun 29 Oct 2012 - 20:28
Pourquoi la France est-elle en pointe pour intervenir au Nord-Mali?
Citation :
La France n’est pas seule. Les Européens et les Américains, tout comme les pays africains voisins, s’inquiètent de la constitution progressive dans le Nord-Mali d’un sanctuaire islamiste.
Les qualificatifs changent: nouvelle Somalie, Afghanistan africain, Sahélistan. Mais la réalité est là: des bandes armées islamistes contrôlent une région grande comme la France, au cœur du Sahel, une région pauvre et instable, située entre Maghreb et Afrique subsaharienne.
Au sein des Occidentaux, la France a pris les devants en raison de sa connaissance de la région, tissée depuis plus d’un siècle. Et de forts liens politiques, économiques, culturels et linguistiques.
De plus, la France est la seule puissance à disposer de forces militaires dans le voisinage: une implantation militaire à Dakar, au Sénégal, une autre à Abidjan, en côte d'Ivoire, et des forces spéciales au Burkina Faso.
Elle dispose également de centaines de militaires postés au Tchad et au Gabon.
C’est en conséquence, le seul pays à pouvoir agir rapidement, d’un point de vue militaire, dans cette région. De plus, Washington ne veut pas ouvrir un nouveau front en pleine élection présidentielle et laisse son allié français à la manœuvre, tout en lui offrant une aide logistique.
Sujet: Re: Intervention militaire française Lun 29 Oct 2012 - 20:30
Comment la France va-t-elle intervenir?
Citation :
Paris le répète sur tous les tons: il n’y aura pas de soldats français déployés au Mali. La France n’interviendra qu’en soutien d’une force ouest-africaine en voie de constitution. Elle pourrait former des soldats ouest-africains, fournir des renseignements, effectuer des surveillances aériennes.
Si le ministère français de la Défense martèle qu’il n’y a pas «aujourd’hui de drones dans la zone sahélienne», il ne s’engage pas pour autant pour l’avenir. Les Américains utilisent avec succès ce genre de mini-avions sans pilote en Afghanistan et au Pakistan. Et aussi au Yémen et en Somalie.
Il existe deux types de drones: les appareils de surveillance et les drones armés, capables de frapper une colonne de djihadistes ou d’éliminer un chef salafiste. Les Etats-Unis possèdent les deux, mais la France n’aurait pas les seconds.
Un demi-siècle après les indépendances africaines, l’engagement occidental, et notamment français, doit de toute façon se faire avec beaucoup de précaution, au risque de déclencher des réactions violentes chez des militants islamistes fanatisés.
Sujet: Re: Intervention militaire française Lun 29 Oct 2012 - 20:31
Quand aura lieu l’intervention?
Citation :
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a créé une certaine confusion en déclarant à la mi-octobre qu’une intervention armée aurait lieu «dans quelques semaines». Du coup, la tension est montée d’un cran et la pression des salafistes sur les otages français s’est encore accrue.
En réalité, une éventuelle intervention ne peut techniquement pas avoir lieu avant début 2013. Mais le compte à rebours est lancé et les choses s’accélèrent. Le 12 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a enfin commencé à bouger en adoptant une résolution préparant le déploiement de la force ouest-africaine.
Mais aussi et surtout en donnant 45 jours aux pays participants pour préciser leurs plans et engagements. Aux alentours du 26 novembre, le conseil de sécurité de l’ONU aura la réponse des Africains et pourra donc voter, au plus tôt en décembre, une résolution mandatant une force pour reconquérir le Nord-Mali.
Il restera ensuite à régler l’épineux problème du financement de cette force composée de 3.000 hommes, au moment où une très sévère crise économique frappe l’Europe et les Etats-Unis.
Le retrait anticipé des Occidentaux d’Afghanistan, notamment des Français, devrait toutefois dégager des marges de manœuvre, tant d’un point de vue militaire que financier.
Sujet: Re: Intervention militaire française Lun 29 Oct 2012 - 20:32
Qui sont les alliés africains de Paris?
Citation :
Pour l’instant, on ne se bouscule pas pour aller se battre dans les sables du septentrion malien…
Le Nigeria, poids-lourd régional, est partant. Bien que très occupé avec ses propres islamistes dans le Grand Nord (Boko Haram), Abuja espère asseoir son leadership régional et africain et montrer sa détermination à combattre les «fous de Dieu» aux côtés de Washington et Paris.
L’armée nigériane est déjà intervenue hors de ses frontières, notamment au Liberia. Avec des effets souvent désastreux. Elle ne fait pas dans la dentelle et ses détracteurs ne retiennent souvent que sa brutalité et son manque de discernement entre civils et militants islamistes.
Comment va-t-elle se comporter au milieu du Sahara dans un environnement qu’elle ne connaît absolument pas?
L’autre grand allié militaire des Français dans cette opération, c’est le Tchad. Le président Idriss Déby est solidement vissé au pouvoir depuis plus de deux décennies et a maté, en 2008, avec l’aide des Français, une rébellion partie du Soudan voisin qui était arrivée jusqu’au centre de la capitale.
Avec l’argent du pétrole (120.000 barils par jour), il a modernisé son armée, dotée notamment d’avions et d’hélicoptères d’attaque.
Quelle sera la contrepartie de son aide militaire, s’interrogent les spécialistes. La démocratie et la situation des droits de l’Homme en profiteront-ils? Rien n’est moins certain…
Le Burkina Faso et le Sénégal pourraient également envoyer quelques hommes, pour le symbole. La Côte d’Ivoire hésite: son armée est en pleine restructuration et la situation intérieure n’est encore guère stabilisée. Mais son absence totale affaiblirait son leadership régional.
Sujet: Re: Intervention militaire française Lun 29 Oct 2012 - 20:34
François Hollande est-il un chef de guerre?
Citation :
Impliquer militairement son pays dans une opération militaire n’est jamais chose facile. Surtout en début de mandat. Mais on se souvient que François Mitterrand s’impliqua au Liban en 1983 et Jacques Chirac à Sarajevo en 1995. Et Nicolas Sarkozy envoya des renforts en Afghanistan en 2007.
Les adversaires du président Hollande le peignent comme un homme hésitant à prendre des décisions franches, plus apte à favoriser un improbable consensus qu’à se prendre pour un Don Quichotte du Sahara.
Mais ils reconnaissent également que celui qui a été affublé du sobriquet de «flamby» avant son élection pour sa présumée mollesse fait preuve d’une grande détermination dans le dossier sahélien. Hollande connaît peu l’Afrique, mais il apprend vite.
Sa première tournée sur le continent, à Dakar et à Kinshasa, s’est passée sans anicroche. Et il prépare avec minutie pour début décembre une visite décisive en Algérie, un pays crucial dans la région.
Le président français sait qu’il doit avoir le feu vert d’Alger avant le début de la «reconquête» du Nord-Mali. Et il espère bien repartir d’Alger avec le sourire.
Sujet: L'engagement militaire français Lun 29 Oct 2012 - 21:21
Mali : le point sur engagement militaire français
Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Dimanche 28 Octobre 2012 à 18:34
Citation :
Cet automne, le "brouillard" de la guerre de Clausewitz s'étend même sur une guerre tout juste annoncée, celle du Mali. Depuis le discours du président Hollande devant les Nations Unies, le 25 septembre, les déclarations les plus contradictoires et les spéculations les plus hasardeuses se multiplient, au point que plus personne ne sait où l'on en est. En une semaine, le ministère de la défense a, par exemple dit que l'intervention était "une question de semaines" (le 16 octobre), puis que "l"heure n'est pas à l'intervention" (le 24 octobre). Ici et là, on a vu fleurir des scénarios en trois phases ou cru apercevoir des drones français là où ils seront bientôt. Tentons d'y voir clair, au moins sur le plan militaire.
La résolution 2071, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies le 15 octobre, n'est pas un feu vert donné à une intervention militaire. Elle demande simplement au "Secrétaire général des Nations unies de présenter un rapport, en concertation notamment avec la CEDEAO et l’Union africaine sur la base duquel le Conseil de sécurité pourra autoriser dans 45 jours le déploiement d'une opération africaine". 45 jours nous amène fin novembre, mais on parle déjà de début décembre... Si une nouvelle résolution est alors adoptée, ce qui est probable, les opérations pourront débuter.
La CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) regroupe 15 pays de la région - dont le Mali. Le principal d'entre eux est le Nigéria et c'est dans la capitale de celui-ci, Abuja, que siège son organisme militaire qui travaille actuellement sur une planification d'une opération de la future Micema (mission de la cedeao au Mali). Quatre officiers français, dont l'officier de liaison permanent y participent.
La France a exclu toute intervention militaire directe dans cette affaire. Le président de la République l'a assuré : "pas d'hommes au sol", mais un "soutien logistique". "Pas d'hommes au sol" est sans doute un raccourci un peu rapide, comme l'était la fin de la présence des troupes en Afghanistan, fin 2012... mais passons. La consigne est claire : pas d'implication directe dans d'éventuels combats. On fera avec les Africains ce que les Américains ont fait avecnous en Libye, un "leadership from behind".
La France assurera pour une bonne part la formation des FAM (forces armées maliennes) dont la valeur militaire est aujourd'hui proche de zéro, ainsi que celle du contingent que la CEDEAO parviendra finalement à dépêcher. On parlait le mois dernier de 3300 hommes, on est aujourd'hui beaucoup plus vague. Cette mission de formation sera assurée par les Eléments français au Sénégal (EFS), qui non seulement connaissent bien la région, mais dont c'est le premier métier. Ces hommes (450 au total) fourniront les DIO, détachements d'instruction opérationnelles nécessaires. Quels pays africains participeront ? Sur les 15 membres de la CEDEAO, seuls trois d'entre eux ont répondu présent : la Cote d'Ivoire, le Nigeria et le Burkina. Le Tchad (non membre) est évoqué. La Mauritanie voisine et militairement accrocheuse ne participera pas.
La France déploiera ses drones Harfang en décembre, selon toute vraisemblance. Ils seront basés à Niamey, capitale du Niger. L'armée n'en possède que quatre - dont seuls trois peuvent voler, le quatrièrme servant de magasins de pièces de rechange... Les Harfang, dont l'optique est assez obsolète, ne sont pas armés. Ils seront utiles, mais ne fantasmons pas ! Rien à voir avec ce que les Américains font avec les leurs au Pakistan ou au Yémen.
Les forces spéciales sont présentes dans la région depuis plus de deux ans dans le cadre de l'opération Sabre. Leur détachement est basé à Ouagadougou (Burkina) et dispose de moyens aériens de l'escadron Poitou (hélicoptères, avions de transport tactiques).
Enfin, l'armée de l'air aligne quatre avions de combat (3 Mirage 2000D pour les frappes et un Mirage F1CR de reconnaissance) appuyés par un ravitailleur en vol C-135 à N'Djaména (Tchad).