« Désormais, il n'y a que deux activités possibles à Tombouctou : aller à la mosquée et rester chez soi. » Hallé Ousmane, le maire, cache mal son dépit. Sa ville, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, se meurt à petit feu. Les façades sont éventrées, les archives de l'administration ont été détruites, des bâtiments saccagés servent d'abris aux animaux... Plus douloureux encore, les visages hagards. « Tombouctou est une ville fantôme, et moi, je ne suis qu'un notable parmi tant d'autres », peste-t-il.
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Messages : 2892Points actifs : 4005Localisation : Bab El OuedInscription : 11/04/2010Nationalité :
Sujet: Re: Violences au Mali Dim 27 Mai 2012 - 16:33
ALGÉRIE-MALI
Mali: rencontre Algérie-UE, Alger suggère un "dialogue" avec les rebelles
27-05-2012
Citation :
Les autorités algériennes et une délégation de l'Union européenne ont discuté dimanche à Alger de la situation au Mali voisin, a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères qui suggère un "dialogue" avec les rebelles du nord. Lors de cette rencontre avec notamment les chefs de missions diplomatiques européennes accrédites en Algérie, le ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines,
Abdelkader Messahel, a insisté sur "la préservation de l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali", indique l'agence de presse APS. M. Messahel a également insisté sur "le règlement de la question du Nord à travers l'organisation d'un dialogue avec les rebelles pour la prise en compte de leurs revendications légitimes, la prise en charge de la question humanitaire et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé", a ajouté la même source.
Cette rencontre a donné lieu "une convergence de vues autour de la nécessité du parachèvement du processus constitutionnel et de consolidations des institutions nationales maliennes, et la recherche d'une solution politique à la question du Nord dans le cadre du respect de l'intégrité territoriale du pays", a conclu le ministère algérien. Le Nord du Mali est tombé entièrement aux mains des groupes armés à la faveur du putsch du 22 mars à Bamako.
La rébellion touareg et le mouvement islamiste Ansar Dine, deux des groupes qui contrôlent cette région depuis près de deux mois, ont annoncé samedi leur fusion et y ont proclamé un "Etat islamique". Le gouvernement malien "rejette catégoriquement" la création de cet "Etat islamique", a déclaré dimanche à l'AFP le porte-parole Hamadoun Touré.
Sujet: Re: Violences au Mali Mar 29 Mai 2012 - 19:25
Mali : un Etat Al-Qaïda dans l'Etat
Par Europe1.fr avec Xavier Yvon Publié le 29 mai 2012 à 06h43 Mis à jour le 29 mai 2012 à 11h23
Citation :
Les islamistes, qui occupent plusieurs villes du Nord, appliquent déjà la charia.
Après s'être emparé de trois régions au mois d'avril dernier, les rebelles touaregs du MNLA ont proclamé l'indépendance de l'Azawad, cette région désertique du nord du Mali grande comme la France et la Belgique réunies. Depuis qu'ils occupent ces villes, les islamistes s'efforcent de faire appliquer la charia, ce qui a déclenché un certain nombre de protestations de la part d'habitants accoutumés à une lecture plus modérée de l'islam. Europe1.fr fait le point sur la situation.
La fusion des mouvements... La rébellion touareg, issue de MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) et le mouvement islamiste Ansar Dine, deux des groupes qui contrôlent le nord du Mali depuis près de deux mois, ont annoncé samedi leur fusion et proclamé un "Etat islamique" dans la région. Le MNLA, Mouvement national de libération de l'Azawad avait lancé mi-janvier l'offensive contre l'armée malienne dans le but de donner son indépendance à la région. Ansar Dine, "Défenseur de l'islam" en arabe, s'était joint aux combats quelques semaines plus tard. Cette organisation, dirigée par l'ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, a ensuite été appuyée sur le terrain par les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Progressivement, Ansar Dine et Aqmi sont devenus dominants - aux dépens du MNLA - dans le Nord, tombé entièrement aux mains des groupes armés.
…bloquée par des dissensions. Mais des désaccords de fond persistaient encore lundi entre les deux mouvements, notamment sur l'application de la loi islamique. "Nous avons refusé d'approuver le communiqué final, parce qu'il est différent du protocole d'accord que nous avons signé (samedi). Toute la journée d'aujourd'hui, nous avons discuté, mais il n'y a pas eu d'entente", a déclaré Ibrahim Assaley, élu du Nord malien et membre du MNLA, la rébellion touareg. "Dans le communiqué écrit par Ansar Dine, on parle d'application de la charia (loi islamique) pure et dure, on parle aussi d'interdire le Nord aux organisations humanitaires non-musulmanes : ce n'était pas précisé dans le protocole d'accord", a-t-il poursuivi.
En effet, Ansar Dine prône l'instauration de la charia dans tout le Mali, tandis que le MNLA, sécessionniste, s'affichait jusque-là laïc. La rébellion touareg a progressivement été marginalisée par les groupes islamistes. Le chef d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel dit Abou Moussaab Abdelouadoud, a conseillé à ses combattants du nord du Mali d'imposer "graduellement" la charia pour réussir la création d'un Etat islamique dans la région.
Des groupes se rapprochent de l'alliance rebelle... Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), présenté comme dissident d'Aqmi et qui comme lui commet des rapts dans la zone, est venu finalement également participé à cette réunion lundi. Le Mujao, dont le chef était présent à Tombouctou, "garde son autonomie, mais n'a plus désormais de différends avec les autres jihadistes. Ils ont la même ambition de faire le jihad mais ils se partagent le terrain", a affirmé une source proche de la rencontre. Selon des sources concordantes, l'Algérien Nabil Makloufi, qui coordonne les actions d'Aqmi dans les "katiba" (cellules combattantes) du Sahel, Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, deux autres chefs d'Aqmi, ont participé aux discussions.
... tandis qu'un mouvement contre les islamistes se crée. Un nouveau groupe armé a annoncé sa création dans le nord du Mali. "Suite aux événements malheureux que vit le Mali depuis quelques mois, un groupe de jeunes Maliens a décidé de créer le Front de libération du Nord-Mali", indique le texte à en-tête du "FLNM". Selon des recoupements, ce nouveau groupe ne compte pour l'instant qu'une centaine d'éléments. "L'objectif principal de ce regroupement est de mettre un terme à l'occupation du Nord-Mali mais aussi et surtout de combattre les groupes islamistes qui veulent instituer la charia dans cette partie du Mali", poursuit ce mouvement, revendiquant deux opérations récentes contre des mouvements islamistes, non confirmées de source indépendante. Ce "front" dit s'organiser "progressivement", sans donner plus de détails.
La situation sur le terrain. Ces islamistes ont commencé à transformer les villes qu'ils occupent depuis deux mois. C'est le cas par exemple à Tombouctou. Dans les rues, tous les panneaux de signalisation ont été remplacés. Ils sont désormais rédigés en arabe. Les seules voitures qui circulent sont celles des hommes en armes. "Ils disent aux femmes de se voiler. Les hommes et les femmes ne doivent pas monter dans le même véhicule. Ils disent qu'ils sont de la police islamique. On n'a plus le droit de fumer. Plus personne ne fume à Tombouctou. Tout le monde est inquiet. On ne sait pas qui est qui et qui fait quoi", affirme Bruno sur Europe 1, un habitant qui a demandé, par sécurité, à sa mère de quitter la ville. Cette présence des islamistes continuent d'attiser les tensions auprès de la population. Plusieurs centaines de personnes sont ainsi descendues dans les rues de Gao, ce mois-ci, pour contester l'interdiction de jouer au football ou aux jeux vidéo. Des combattants d'Ansar Dine avaient alors tiré en l'air pour disperser la foule.
Les réactions. La Communauté économique d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui regroupe quinze Etats, a dénoncé lundi "la tentative de création" d’un Etat islamique dans le nord du Mali, rejetant la "soi-disant déclaration d’indépendance" des groupes contrôlant cette région, et répété qu'elle était prête à prendre "toutes les mesures nécessaires" en vue de préserver l'intégrité territoriale du Mali. La Cédéao serait ainsi prête à envoyer une force armée au Mali si elle recevait une demande officielle en ce sens de Bamako.
Sujet: Re: Violences au Mali Mer 30 Mai 2012 - 16:40
Mali: le président de l'UA pour la création d'une "force" avec l'aval de l'ONU
Slate Afrique avec l'AFP - 30.05.2012
Citation :
Le chef de l'Etat béninois et président en exercice de l'Union africaine, Thomas Boni Yayi, a plaidé mercredi pour une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU en vue de la création d'une "force" africaine d'intervention au Mali, lors d'une conférence de presse à Paris.
"Nous proposons que l'UA renforce sa position pour que le Conseil de paix et sécurité (de l'UA) puisse saisir le Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il dit, évoquant une "force" qui pourrait être africaine sous l'égide de l'ONU.
"Nous pouvons prendre exemple de la Somalie, où une force africaine opère avec le soutien des Nations Unies. Nous pouvons aller dans cette direction", a-t-il dit, sans plus de précision quant à la composition et au mandat de cette force.
"Cette solution (militaire) doit venir après le dialogue, mais le dialogue ne doit pas trop durer", a-t-il ajouté.
"On ne dessaisit pas la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, qui mène une médiation au Mali), mais aucun de nos pays ne sera épargné" si les islamistes gagnent du terrain, a affirmé le président de l'UA.
"Tous les pays du champ (concernés par la menace terroriste au Sahel) ne sont pas membres de la Cédéao. Il y a l'Algérie, la Mauritanie, mais aussi la Libye, qui doivent être associés aux décisions. Cela relève de la compétence de l'Union africaine", a-t-il expliqué.
"Nous ne voulons pas d'un Afghanistan ouest-africain. La question de la stabilité n'est pas négociable pour nous", a-t-il martelé.
Le Mali est coupé en deux depuis deux mois, à la suite d'un coup d'Etat militaire qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré le 22 mars. Toute la partie nord du pays est sous le contrôle de rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et de groupes islamistes.
Les islamistes d'Ansar Dine, allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et le MNLA ont annoncé ce week-end la fusion de leurs mouvements avant de revenir sur cette annonce, évoquant des désaccords de fond sur l'application de la loi islamique.
"On ne peut pas décider de dire qu'on va transformer le Mali, pays démocratique et laïc par sa tradition, en une république islamique. Avec les dernières informations que nous recevons, j'ai du mal à faire la distinction entre MNLA, Ansar Dine et Aqmi", a relevé le président béninois.
"Le péril terroriste relève de la communauté internationale. J'ai eu l'occasion d'attirer l'attention de mon ami François Hollande sur cette question, dans une région où il y a six otages Français", a-t-il dit, au lendemain d'un entretien avec le nouveau président français à l'Elysée.
Interrogé sur la date à laquelle le Conseil de sécurité pourrait être saisi, Thomas Boni Yayi est resté très prudent.
"Nous sommes en train de dialoguer. Il y a des concertations pour obtenir l'accord des pays du champ. La question se pose aussi du côté des pays membres permanents du Conseil de sécurité. C'est pourquoi je suis venu voir François Hollande", a-t-il dit, expliquant avoir demandé à ce dernier de "convaincre les quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité".
Interrogé sur une éventuelle intervention militaire française au Mali, François Hollande avait répondu mardi que la France n'envisagerait une participation que "dans le cadre d'une décision du Conseil de sécurité".
Sujet: Re: Violences au Mali Dim 3 Juin 2012 - 20:56
LE DIRECTEUR DU CENTRE AFRICAIN D'ÉTUDES ET DE RECHERCHES SUR LE TERRORISME (CAERT) AVERTIT :
«Aqmi tente d'infiltrer les structures gouvernementales maliennes»
03-06-2012
Citation :
Face à la menace grandissante liée à la présence, au nord du Mali, d'Al Qaïda au Maghreb islamique et du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), auteur de l'enlèvement le 5 avril dernier, de sept diplomates algériens, le Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (Caert) et l'Unité de fusion et de liaison (UFL) multiplient les campagnes de sensibilisation sur le terrain et les séminaires ayant pour but d’harmoniser et de renforcer les efforts des pays du Sahel contre le danger terroriste.
C'est dans ce cadre qu'un atelier se tient depuis hier, et pour une durée de trois jours, au siège du CAERT, sur les systèmes juridiques des pays du Sahel en lutte.
Il s'agit des travaux d'un atelier sur le renforcement de la capacité de réponse des systèmes juridiques nationaux des pays du Sahel et de l'Afrique du Nord à lutter contre le terrorisme, qui ont débuté hier en présence d'experts internationaux. Organisée par le Caert en collaboration avec l'UFL, la rencontre vise à «aider les pays de la région du Sahel et de l'Afrique du Nord à promouvoir la capacité des institutions quant à l'application de la loi face à des cas de terrorisme». Le cadre juridique universel de lutte contre le terrorisme, le financement du terrorisme, la coopération internationale en matière de lutte antiterroriste et la plateforme de coopération juridique des pays du Sahel figurent parmi les principaux thèmes qui seront abordés lors de cette session de formation, est-il noté.
Le directeur du Caert, Francisco Caetano José Madeira a, en marge des travaux, déclaré à des journalistes être «optimiste» suite à la non-reconnaissance de la déclaration d'indépendance de l'Azawad, surtout, a-t-il ajouté, qu'aucun pays «n'a reconnu l'indépendance» du nord du Mali proclamée par la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). «Nous sommes optimistes dans la mesure où la déclaration d'indépendance de l'Azawad a été condamnée et aucun pays dans le monde n'a reconnu cette déclaration», a indiqué le directeur du Caert. Il a ajouté que l'existence de «deux Mali est inacceptable et inadmissible». «Les Touareg sont des Maliens à part entière devant jouir de leurs droits civiques», a-t-il souligné, estimant qu'il est «impossible d'accepter la déclaration d'indépendance et de sécession.
Pour ce qui est de la situation sécuritaire au nord du Mali, dont des parties de villes sont contrôlées par Aqmi et le Mujao, le directeur du Caert a appelé à régler le problème du terrorisme qui risque de «profiter» à l'organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ajoutant que cette organisation «tente de manipuler ces groupes dans le but d'infiltrer les structures gouvernementales au Mali».
«Le problème du Mali doit être réglé en référence à la Constitution régissant le pays, comme il appartient au peuple malien de décider et de choisir ceux qui le gouvernent», a-t-il expliqué, affirmant que le Caert refuse ce qui est «imposé par la force».
Sujet: Re: Violences au Mali Mar 5 Juin 2012 - 17:57
LE DIRECTEUR DU CENTRE AFRICAIN D’ÉTUDES ET DE RECHERCHES SUR LE TERRORISME (CAERT) AVERTIT « Aqmi tente d’infiltrer les structures gouvernementales maliennes »
Sujet: Re: Violences au Mali Jeu 7 Juin 2012 - 17:54
Nord du Mali: sous la charia, le ventre creux
Publié le 07 juin 2012 à 07h32
Citation :
(Bamako, Mali) Depuis que le Mali est divisé en deux, les habitants du Nord doivent subir le joug des islamistes. La communauté internationale y voit le sanctuaire d'Al-Qaïda. Ceux qui restent vivent sous la charia, la faim au ventre.
Dans un hôpital de Gao, ville du nord du pays, le Dr Abdou Aziz Yacouba multiplie les chirurgies dans une salle d'opération sans climatisation, sans aspirateur, sans oxygène. Des pillards ont tout pris lors des combats. Depuis que le groupe islamiste Ansar Dine contrôle la ville, l'hôpital a pu difficilement reprendre ses activités, ravitaillé par des convois humanitaires en provenance du Sud.
Entre les murs de l'hôpital, toute arme est interdite. Les islamistes voulaient séparer les hommes des femmes, ce qui est impossible par manque de personnel. «Les rebelles sont devenus un peu invisibles avec le temps», dit-il, entrevu à Bamako où il était venu se reposer.
Le nord du Mali est coupé du monde depuis mars dernier. Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) se partagent le territoire. Le 26 mai dernier, les deux groupes ont annoncé leur union, une alliance qui n'a pas tenu 24 heures. Le MNLA a dénoncé par communiqué «l'intransigeance d'Ansar Dine à appliquer la charia» et soutient que des pourparlers sont engagés sans qu'il y ait accord.
Ansar Dine impose déjà la charia dans les zones qu'elle contrôle. L'alcool, le tabac, le rasage, le soccer, la télévision y sont maintenant interdits sous peine de flagellation. Les femmes n'ont plus le droit de quitter la maison, même pour aller au marché.
Niamoye Alidji a fui Tombouctou il y a trois semaines avec sa famille. Sur son téléphone, elle montre une photo de sa fille de 10 ans forcée de porter le niqab. «Elle tremblait de peur. Son niqab n'arrêtait pas de tomber.»
Les histoires fusent sur le harcèlement quotidien d'Ansar Dine. «Ils viennent vous dire comment vous comporter. C'est humiliant», explique son beau-frère, Alpha.
Des rebelles s'en sont pris à l'imam de Tombouctou pour diffuser l'appel à la prière au microphone. L'imam a demandé aux islamistes de lui montrer le verset du Coran qui l'interdit. Ils sont repartis.
L'Afghanistan africain
La communauté internationale s'inquiète de la présence d'Al-Qaïda. Le président de l'Union africaine, Thomas Boni Yayi, craint un «Afghanistan africain» et demande l'aide de l'ONU. La Communauté des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) souhaite l'envoi d'une mission militaire.
En attendant, le Nord subit de graves pénuries d'aliments, de carburant et de médicaments. Près de 160 000 Maliens ont fui la région selon l'ONU.
Les citoyens ne restent pas muets. Plusieurs manifestations ont été tenues. Mardi dernier, 300 femmes ont marché à Kidal. Réprimées par les rebelles, elles ont répondu en lançant des pierres. Les islamistes ont été obligés de se replier et de laisser les femmes circuler sans voile.
L'armée malienne s'est effondrée devant les rebelles au début de l'année. Des mutins, exigeant plus de moyens pour combattre, ont fomenté un coup d'État le 21 mars. Profitant de la confusion, les rebelles ont pris le contrôle du Nord en 48 heures.
QUI CONTRÔLE LE NORD ?
Le 6 avril, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), un mouvement laïque et touareg, a déclaré l'indépendance de près des deux tiers du territoire malien. Elle mettait fin à quatre mois de rébellion menée par d'anciens combattants revenus de Libye bien armés et entraînés.
Depuis, une faction islamiste a pris le contrôle des villes les plus importantes: Ansar Dine (défenseur de l'islam, en arabe). Il est dirigé par un combattant touareg légendaire, Iyad Ag Ghali, qui a servi d'intermédiaire avec AQMI pour la libération d'otages, dont celle des Canadiens Robert Fowler et Louis Guay. Ansar Dine n'a jamais confirmé ou infirmé ses liens avec AQMI.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a profité du conflit pour élargir sa base au Mali. Avant 2007, il était constitué de combattants salafistes algériens. Il a depuis adopté la cause djihadiste d'Oussama ben Laden. AQMI finance ses activités par l'enlèvement d'étrangers et le trafic de carburant, drogue, cigarettes, humains.
Plusieurs groupuscules ont aussi fait surface, notamment le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) qui a revendiqué l'enlèvement de sept diplomates algériens au Mali. La secte nigériane Boko Haram et d'autres groupes étrangers ont aussi été signalés.
Sujet: Re: Violences au Mali Sam 9 Juin 2012 - 15:22
Affrontements entre le MNLA et Ançar Edine
Le Mali s’enfonce dans la crise
Par : Djilali BENYOUB - samedi 9 juin 2012
Citation :
M. Messahel a déploré que les efforts entrepris par les pays du champ pour mettre en place une stratégie commune avec des mécanismes de lutte contre le terrorisme soient “contrariés par les événements qui ont eu lieu au Mali”.
Sujet: Re: Violences au Mali Lun 11 Juin 2012 - 15:01
Mali : Le président Français Hollande redoute « l’installation de groupes terroristes »
11/06/2012 | 14:50
Citation :
Le président François Hollande a dit lundi redouter l’installation de « groupes terroristes » dans le nord du Mali, actuellement aux mains de forces touaregs et islamistes, et réaffirmé le soutien de la France à une éventuelle opération militaire africaine pour les déloger.
« Il y a une menace d’installation de groupes terroristes au nord-Mali (…), il y a une intervention extérieure qui déstabilise le Mali et qui installe des groupes dont la vocation est une intervention qui va bien au-delà du Mali, en Afrique et peut-être au-delà », a déclaré M. Hollande à l’issue d’un entretien avec le président nigérien Mahamadou Issoufou.
« Cette menace existe, c’est aux Africains de la conjurer, à eux de décider. La Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) en est à la fois l’instrument juridique et l’instrument éventuellement militaire », a poursuivi le chef de l’Etat français devant la presse. « Aux Africains de saisir le Conseil de sécurité (de l’ONU). Nous, nous appuierons la résolution qui sera présentée par la Cédéao.
Si une intervention est décidée, c’est aux Africains de la mener, la France comme d’autres puissances se mettant au service des Nations unies », a dit M. Hollande, confirmant implicitement son accord à un soutien logistique français. Devant la presse, le président nigérien a confirmé les informations faisant état de la présence de « jihadistes afghans, pakistanais, en tout cas étrangers au Mali qui entraîneraient des groupes terroristes ».
« Je confirme cette information (…), la situation est préoccupante, il s’agit d’une menace non seulement pour la sous-région mais aussi pour le monde », a précisé M. Issoufou, plaidant pour une « réponse internationale ». Le chef de l’Etat nigérien a confirmé aussi que les pays africains (Cédéao et/ou Union africaine) se préparaient à saisir le Conseil de sécurité de l’ONU d’un projet de résolution sur la situation dans le nord du Mali.
A la faveur du coup d’Etat militaire qui a renversé le 22 mars dernier le président Amadou Toumani Touré à Bamako, cette immense région désertique est contrôlée depuis plus de deux mois par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout le mouvement Ansar Eddine et son allié jihadiste d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
« Si on peut trouver une solution négociée, tant mieux, si on ne peut pas (…), nous serons obligés de recourir à la guerre avec pour objectif de restaurer la démocratie au Mali et de restaurer l’intégrité territoriale au Mali », a répété M. Issoufou lundi. « Nous sommes en train de nous préparer, le temps que ça prendra, je ne peux pas vous dire », a-t-il ajouté.
Lors de leur entretien, MM. Hollande et Issoufou ont également évoqué la situation des six otages français détenus au Sahel par Aqmi. Le président nigérien a confirmé que, selon les informations disponibles, ils étaient « vivants et en bonne santé ». « Nous cherchons les conditions de leur libération, des initiatives sont en cours », a-t-il ajouté. « Je fais confiance aux autorités nigériennes pour agir de façon à ce qu’il y ait une libération aussi rapide que possible », s’est borné à indiquer son hôte français.(Afp)
Sujet: Re: Violences au Mali Lun 11 Juin 2012 - 15:09
Au lieu de continuer à danser comme des idiots, les Maliens feraient mieux de se prendre en charge, de se mobiliser et d'aller au front pour libérer leur pays.
Il n'est pas question que l'ANP le fasse à leur place
Sujet: Re: Violences au Mali Lun 11 Juin 2012 - 23:18
Le nœud gordien malien
Publié le11 juin 2012 - parCOULIBALY VAMARA
Citation :
Qu’en est-il de la médiation ouest-africaine dans la crise malienne depuis le 22 mars 2012, après le coup d’État qui a renversé le Général Amadou Toumani Touré ? Cette question alimente les commentaires et est au centre de toutes les lignes de réflexion dans ce qu’il convient de qualifier aujourd’hui de véritable «casse tête du désert».
A ce jour, nombre d’Africains et d’observateurs de la scène politique africaine sont pris de vertige devant ce qui se passe au Nord Mali, où activistes de tout acabit et de tout bord et dont certains ont parti lié avec Al-Qaïda, font la loi. Ceux qui, face à la farouche détermination du président en exercice de la Cedeao, l’Ivoirien Alassane Ouattara, de déployer la Force en attente de cette institution au pays de Modibo Kéita, avaient soutenu que l’organisation sous-régionale n’a ni les moyens financiers, ni les armes, ni même les hommes, pour une telle mission ne sont plus loin d’avoir raison.
C’est en tout cas le sentiment que l’on a face aux difficultés que connaît la résolution de la crise malienne par la Cedeao d’une part et par l’Union Africaine d’autre part. Passé le temps des sanctions économiques, diplomatiques, de l’embargo et de la décision de la dissolution immédiate du CNRDRE, l'ex-junte malienne, et son retrait immédiat de la gestion de la transition, prise jeudi dernier à Abidjan, il n’est pas exagéré, aujourd’hui, d’affirmer que la négociation ouest-africaine piétine, sinon qu’elle est en train de s’embourber dans le sable du désert malien.
La machine est en passe de se gripper. Cela s’avère d’autant plus vrai que, le chef des putschistes, le Capitaine Sanogo et ses hommes, faisant fi de tous les accords signés, comme pour dire que «le chien aboie, la caravane passe», continuent de régner en maître sur Bamako pareillement qu’aux premières heures du coup d’Etat, pendant que dans le nord du pays le groupe Ansar-Dine et les rebelles touaregs du Mnla tentent, vaille que vaille, d’établir une alliance sous le regard bienveillant d'Aqmi. Ne sachant plus à quel Saint se vouer, exaspérés par les actes de violences gratuites sur les populations, notamment de Kidal, Tombouctou et autres, celles-ci s’organisent comme elles peuvent pour se libérer de l’étreinte des rebelles islamistes avec son corollaire de l’application de la charia, la loi islamiste.
De nombreuses personnes ont décidé de se révolter et des actions de grandes envergures sont en train d’être mûries. Mais, ces populations sont-elles suffisamment armées, psychologiquement et véritablement engagées à incliner en leur faveur les rapports de force pour espérer bouter dehors les envahisseurs ? Rien n’est moins sûr… Néanmoins, du point de vue purement symbolique, cette action a le mérite d’envoyer un message fort, aussi bien à la communauté internationale qu’aux rebelles.
La Cedeao et l’UA sont en passe de s’embourber dans le désert malien au point que le président en exercice de l’Union Africaine, le chef de l’Etat béninois, Yayi Boni ayant finalement réalisé que la guerre est plutôt une affaire de puissance et non de déclarations tapageuses, s’est vu obligé de jouer son va-tout, à travers un plaidoyer, lors de sa visite en France, pour l’envoi d’une force africaine placée sous l’égide des Nations Unies. «En tout cas, il faut envisager autre chose, car le déploiement ne peut se faire qu’à la demande expresse des autorités de Bamako, or la situation ne le permet pas…» a confié un ministre ouest-africain des affaires étrangères.
Pourtant, en l’état actuel de la situation, il est improbable, voire quasi impossible que les autorités de Bamako demandent l’intervention de forces étrangères sur leur territoire. Pourtant, envisager autre chose ici renvoi à se donner les moyens d’aller au-delà des menaces en passant à la phase active. C’est-à-dire l’intervention militaire contre la volonté des autorités maliennes. Yayi Boni s’est presque plié en quatre pour demander au nouveau président français, François Hollande «l’envoi d’une force africaine opérant avec l’appui des nations unies» avant de tenter de le prendre au sentiment indiquant que «le péril islamiste et terroriste est un problème mondial et nous ne voulons pas d’un Afghanistan dans la région ».
Mais en France, les décisions ne se prennent plus de façon épidermique, mais dans le respect des procédures et des conventions signées. En témoigne la réponse de François Hollande à son homologue béninois «je comprends votre SOS. Si vous saisissez le Conseil de sécurité, la France jouera sa partition, mais dans le cadre d’une décision des nations unies». Voilà qui est clair. La France n’interviendra plus dans les conflits africains en dehors d’une résolution des nations unies. Or depuis quelque temps la Russie et la Chine, deux membres permanents du Conseil de sécurité semblent avoir décidé de ne plus aller dans le même sens que les autres membres, ou du moins ont décidé d’utiliser leur droit de véto contre les décisions qui font appel à la force.
En tout cas, leur niet à l’usage de la force en Syrie, contre le régime de Bachar Al-Assad, témoigne de leur volonté de privilégier la diplomatie dans le règlement des conflits dans le monde. Yayi Boni, l’Union africaine et la Cedeao peuvent avoir le soutien verbal de la France, mais leur volonté d’user de la force au Mali avec l’appui du Conseil de sécurité des Nations unies pourrait, à ce qu’on voit, se heurter à cette nouvelle vision. Les scénarios ivoiriens et libyens pourraient, à bien y réfléchir, expliquer la nouvelle position des Russes et des Chinois.
Pourquoi utiliser la force, faire des milliers de morts et des personnes marquées à vie, causer d’innombrables dégâts là où l’on peut user de la diplomatie pour parvenir à des résultats probants? C’est vrai qu’il règne en ce moment une confusion au Mali du fait du Capitaine Sanogo qui ne veut rien lâcher et de l’absence prolongée du président intérimaire Diancounda Traoré en repos médical en France depuis son agression au palais présidentiel le 21 mai dernier, mais la situation malienne n’est pas désespérée au point de vouloir engager des Frégates, porte-avions, sous-marins nucléaires, avions de chasse … en somme les appareils de guerre les plus redoutables de la planète que la France, les États-Unis, la Grande Bretagne et l’Italie avaient déployé en Libye pour faire chuter le régime de Kadhafi.
L’opération avait coûté à ce quatuor, la bagatelle de 1.000 milliards 150 millions de Fcfa sans compter les primes versées aux soldats et autres dépenses diverses. Combien pourrait alors coûter une guerre dans le désert malien ? Le Conseil de sécurité de l’Onu va-t-il accepter d’accompagner l’Union africaine et la Cedeao dans une autre guerre en Afrique après celles de la Libye et de la Côte d’Ivoire ? Dans quels intérêts le ferait-il ? Ce sont autant de questions qui font éloigner de nous l’idée de voir l’Onu accompagner l’Union africaine dans l’usage de la force au Mali.
Une chose est cependant sûre et certaine, s’il est prouvé et démontré que le sous-sol de cette partie de l’Afrique de l’ouest contient du pétrole, l’Union africaine et la Cedeao peuvent être convaincus de bénéficier du même investissement qu’en Côte d’Ivoire et en Libye, sinon plus, de la part de l’Onu pour faire la guerre au Mali contre la volonté des Maliens. Ainsi va le monde…
Sujet: Re: Violences au Mali Mer 13 Juin 2012 - 22:54
Comment libérer des Maliens prisonniers d'eux-mêmes
13.06.2012
Citation :
La menace d’une intervention militaire extérieure se précise. Mais les bruits de botte ne changent rien, pour l’instant, à la crise profonde que traverse le Mali.
Sujet: Re: Violences au Mali Jeu 14 Juin 2012 - 19:07
UNE INTERVENTION ÉTRANGÈRE AU NORD DU MALI PEU PROBABLE
Le brasier sahélien maintenu en feu
Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE - Jeudi 14 Juin 2012
Citation :
La crise du Sahel, une poudrière qui risque d'exploser à tout moment. L'expérience afghane, somalienne et libyenne laisse supposer qu'il n'y aura pas d'intervention étrangère au nord du Mali quoique tout semble militer pour une telle initiative.
Le nord du Mali est devenu le souci partagé des notes sécuritaires des pays de la région et des puissances occidentales. Plus rien n'est comme avant au nord du Mali, où il y a une foultitude de groupes terroristes, outre le Mouvement indépendantiste, qui se disputent le terrain. Entre-temps, l'on craint le pire à Bamako avec l'anarchie institutionnelle qui persiste.
Sujet: Re: Violences au Mali Ven 15 Juin 2012 - 14:16
Mali : Les islamistes tirent sur deux avions au dessus de Tombouctou
Par Agence | 15/06/2012 | 12:36
Citation :
Les islamistes qui occupent Tombouctou (nord-ouest du Mali) ont tiré à l’arme lourde sur deux avions qui survolaient la ville, sans les atteindre, a appris vendredi l’AFP de sources concordantes.
« Deux avions de couleur blanche survolaient jeudi la ville de Tombouctou et les islamistes ont tiré avec des armes lourdes contre ces avions », a affirmé Oumar Maïga un habitant de la ville.
Un journaliste local a précisé que les avions n’ont pas été touchés et « ont rapidement pris de l’altitude ». Oumar Ould Hammaha, un des chefs militaires du mouvement islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) qui contrôle Tombouctou avec le soutien d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a confirmé l’information.
« Oui, nous avons tiré, et s’il plaît à Dieu, nous allons bientôt abattre des avions ennemis qui survolent Tombouctou. La France, l’ONU, peuvent envoyer tous les moyens du monde. grâce à Dieu, nous allons vaincre l’ennemi », a-t-il déclaré. A la faveur de la crise libyenne, la branche maghrébine d’Al-Qaïda est soupçonnée de s’être procuré de l’armement antiaérien.
Selon des sources sécuritaires de la région, des islamistes – venus notamment d’Egypte – seraient récemment venus ans le nord du Mali pour rendre opérationnel cet armement et expliquer son fonctionnement aux jihadistes locaux.
L’armée américaine a développé depuis 2007 un réseau de bases aériennes en Afrique pour surveiller secrètement Al-Qaïda ou d’autres groupes terroristes ou de rebelles avec de petits avions maquillés en appareils privés, a rapporté jeudi le Washington Post.
Selon le Post, les Etats-Unis opèrent à partir d’une dizaine de bases établies sur le continent, entre autres au Burkina Faso et en Mauritanie pour surveiller Aqmi.(Afp)