Sujet: Géopolitique et mondialisation Dim 14 Fév 2010 - 22:33
Géopolitique : définition - 09/02/2010
Citation :
La géopolitique est une discipline affiliée aux sciences humaines, qui s'attache pour principal objet d'étudier les rapports entre domaines territoriaux et stratégies politiques. En d'autres termes, la géopolitique s'intéresse à la relation entre l'occupation d'un espace physique donné et les choix politiques que cela suppose. Inversement, la discipline observe également la portée des orientations politiques sur la pérennisation de l'occupation d'un territoire donné.
À propos d'occupation d'espace territorial, la définition de la géopolitique a longtemps intégré la notion de puissance. C'est-à-dire qu'auparavant, le droit sur un espace géographique était acquis par l'entité qui savait s'imposer, quels que soient les motifs invoqués : suprématie des forces militaires ou avantage économique, par exemple.
La géopolitique moderne se veut, quant à elle, plus pacifique, faisant abstraction du facteur « puissance » pour mobiliser des méthodes plus rationnelles comme la législation, les réglementations et autres normes. Cette approche est devenue particulièrement pertinente au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, alors que le monde prend conscience des ravages et désastres causés par ce chapitre noir de l'Histoire de l'humanité.
Il est utile de noter que la géopolitique, en tant que discipline d'étude, connaît différents courants de pensée, selon les écoles où évoluent ceux qui se penchent sur la question. On dénombre alors quatre principales orientations. La « Geopolitik » des disciples de l'Ecole de Berlin développe, par exemple, une approche qui compare l'État à n'importe quelle espèce vivante passant par les mêmes phases de naissance, croissance, essor et déclin. A cet effet, il importe de lui assurer de façon pérenne un territoire pour lui servir de sphère vitale.
De nombreux analystes s'accordent à penser que l'extrapolation de cette notion de pérennisation du territoire et son attachement à la perspective d'hégémonie sont à la base des décisions qui ont préparé le terrain à la Deuxième Guerre mondiale. Outre les Allemands, les universitaires français et anglais ont eux aussi développé des approches spécifiques de la géopolitique.
Si les premiers se sont surtout attachés à contester la théorie de l'école allemande, les seconds ont plus concrètement mis la maîtrise de l'espace maritime - et partant, des routes du commerce - au centre de leur vision d'une géopolitique efficace. Enfin, l'école américaine intègre une part de la vision allemande, mais s'en distingue par le fait qu'elle mobilise en plus l'importance de la culture dans l'acquisition d'un territoire.
Si la géopolitique a quelque peu perdu de sa pertinence après la reconstruction post-guerre mondiale et le retour de la paix, l'émergence de quelques tensions dans les relations internationales des années 1970 lui vaut un regain d'intérêt. Afin d'éloigner le risque que des chapitres similaires au scénario de la guerre de 1939-1945 n'aient lieu, les géopolitologues prêchent une approche plus rationnelle.
Cette dernière tend plus à étudier comment exploiter les ressources du territoire pour prévenir et/ou gérer les tensions ou conflits politiques qu'elles peuvent engendrer. L'on ne parle pas seulement de ressources naturelles ou économiques, mais aussi de richesses culturelles et de capital humain. En l'état actuel des choses, la géopolitique mondiale est appelée à composer avec deux principales préoccupations.
Il s'agit d'une part de l'apparition de nouveaux épicentres de conflits et d'autre part, de la mise en place de dispositifs efficaces et communément reconnus pour gérer ces tensions. Ce second aspect tient une importance d'autant plus grande que les pays du monde évoluent actuellement dans le même cadre du village planétaire. Il est impossible de laisser s'étendre un foyer de tension quelque part sans prendre de dispositions rapides et concertées, car l'effet tâche d'huile de telles tensions menace de mettre en péril tout le système.
C'est justement pour gérer au mieux le risque d'émergence de telles tensions que les pays du monde contemporain s'organisent de plus en plus autour de divers consortium régionaux. La plupart de ces alliances étaient au départ à visée économique. On peut citer les zones de libre échange comme l'ASEAN du sud-est asiatique, les organisations comme l'OPEP et autres communautés dont l'Union européenne figurent parmi les plus abouties, en ayant réussi à intégrer des dimensions comme la sécurité en plus de l'économie.
Enfin, de nombreuses autres questions cruciales alimentent la réflexion géopolitique du monde à l'heure actuelle. Croissance démographique et occupation territoriale, pression sur les ressources et menaces écologiques, société de l'information et pérennisation des langues n'en sont que quelques exemples
Sujet: Re: Géopolitique et mondialisation Jeu 25 Mar 2010 - 0:30
Atlas géopolitique des espaces maritimes - 24/03/2010
Illustré d'une cartographie remarquable, cet ouvrage aborde l'ensemble de la problématique des mers et des océans, toutes les questions portant sur la délimitation des espaces maritimes mer territoriale, zones sous juridiction (zones économiques exclusives, zones de protection de la pêche, zones de protection écologique, plateau continental).
Il évoque la genèse du droit de la mer, la jurisprudence de la Cour internationale de justice et la pratique des États. Il analyse tous les conflits ou contentieux maritimes : Pacifique Occidental, mer de Chine Méridionale, Méditerranée, golfe de Guinée, golfe du Bengale, golfe Persique, etc. Les enjeux économiques (gestion de la pêche, énergie, exploitation des fonds marins avec les nodules et sulfures polymétalliques) et la dimension géopolitique des transports maritimes (détroits stratégiques, hydrocarbures, piraterie) font l'objet de développements.
Les menaces pesant sur l'environnement et les mesures adoptées pour y faire face sont largement abordées protection du milieu marin, régime des fonds marins, hydrothermalisme sous-marin, patrimoine culturel sous-marin, régime de l'Antarctique et des mers australes, gouvernance de l'Arctique.
Cette deuxième édition prend en compte les développements intervenus ces trois dernières années dans les différents contentieux maritimes et comporte de nouveaux chapitres sur la piraterie, les transports maritimes et la protection du patrimoine culturel sous-marin. Elle présente une analyse très détaillée du processus d'extension du plateau continental qui a provoqué, en 2009, une multiplication des contentieux maritimes.
La centaine de cartes originales en couleurs, représentant l'ensemble des espaces maritimes avec leur bathymétrie, les problèmes de délimitation et les contentieux, a été enrichie des revendications intervenues dans le cadre du processus d'extension du plateau continental. Une vingtaine de cartes nouvelles a été insérée.
Ce travail inédit, réalisé par une équipe de spécialistes, constitue une base unique de réflexion pour les questions géopolitiques liées à la mer et s'adresse aux universitaires, étudiants, spécialistes en relations internationales, et aux professionnels de la mer (énergie, pêche, transports, environnement). La première édition de cet ouvrage a obtenu le prix Eugène-Potron 2009, décerné par la Société de Géographie.
DIDIER ORTOLLAND est conseiller des Affaires étrangères. Il a occupé différents postes notamment en Amérique latine et a servi à la Direction des Affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères (droit de la mer, des pêches et de l'Antarctique). Il est actuellement en poste en Asie du Sud-Est.
JEAN-PIERRE PIRAT est ingénieur divisionnaire des travaux géographiques et cartographiques de l'État, formé à l'institut géographique national pour lequel il a fait de nombreuses missions géodésiques en France, en Afrique (Côte d'ivoire, Centrafrique), Arabie saoudite, Guyane, aux Antilles, au Vanuatu et à l'île de Sainte-Hélène. Depuis moi, il est ingénieur-cartographe à la division géographique du ministère des Affaires étrangères et européennes.
Sujet: Re: Géopolitique et mondialisation Sam 17 Avr 2010 - 18:08
"Il fournit une remarquable analyse stratégique". Héraclès
Un "véritable ouvrage de synthèse (qui) apparaît donc comme une référence dans le domaine de l'analyse des relations internationales et stratégiques". Défense & Sécurité Internationale
Un "ouvrage en tout point remarquable. Le choix des rubriques souligne la recherche de l’exhaustivité, offrant ainsi un dossier très bien fait sur l’analyse des conséquences de la dernière guerre en Irak." François Géré
"La conclusion offerte au lecteur à la fin du livre, après une réflexion stratégique de haute tenue sur la pensée de Clausewitz et la nature des conflits, est particulièrement claire : celle de vivre à l’avenir des guerres non plus totales, mais bien sociétales. Au risque du chaos est donc une lecture hautement recommandée". Ludovic Monnerat
"Dessiner, de manière argumentée et raisonnée, la carte du nouvel espace international. L'ouvrage développe ainsi les leçons géopolitiques, économiques, stratégiques de la guerre, de manière très détaillée et toujours documentée (...) L'exercice mérite d'être salué". Diplomatie Magazine
"En faisant de ce conflit un catalyseur des complexités politiques, sociologiques, stratégiques, économiques et militaires de notre temps, le collectif nous éclaire sur les répercussions qu’il ne manquera pas d’avoir dans le débat stratégique européen. Il est grand temps que le débat public européen investisse le champ des questions de défense et de sécurité. Au risque du chaos nourrit là un débat essentiel". Bénédicte Suzan
Joseph Henrotin (dir.), Au risque du chaos. Leçons politiques et stratégiques de la guerre d'Irak, Paris, Armand Colin, Coll. Interventions, disponible depuis le 9 septembre 2004. Comprendre puis dessiner les enjeux et les conséquences d’une guerre n’est jamais un exercice facile. Surtout lorsqu’elle est partie d’un tout complexe, chaotique, postérieur au 11 septembre – malgré des racines plus profondes – et qu’elle constitue un des premiers événements majeurs d’un 21ème siècle dont on attendait plus que la redite du précédent.
L’effort mérite d’être posé. Parce qu’il est une part de notre vision de l’avenir, qu’il constitue une pierre parmi d’autres dans le jardin d’une anarchie internationale que l’Europe et ses membres entendent éviter. L’évènement est de taille : il affecte nos visions du monde en affectant ce dernier. Plus d’un an après le conflit, ses leçons et ses conséquences géopolitiques, stratégiques et économiques se dessinent, sortant des brumes d’une histoire-bataille toujours actuelle.
Elles montrent de nouvelles distributions de la puissance, une radicalisation des tendances antérieures et, finalement, le rôle de catalyseur que la guerre d’Irak a eu sur le système international. Elles montrent aussi de nouvelles reconfigurations politiques, balayant partiellement les cadres de référence que les observateurs et analystes utilisaient traditionnellement.
La guerre d’Irak, révolutionnaire dans un monde aux révolutions quotidiennes ? Pas a priori. Dans toute sa complexité, un modèle pour les conflits à venir, alors ? Sous de nombreux aspects certainement, tant elle fait appel non seulement à des conceptions anciennes mais aussi à de nouvelles visions du monde. Mais elle constitue aussi et très certainement un point focal des possibles, une matrice de laquelle partent des évolutions parfois radicales, jusque dans une épistémologie des sciences sociales que les auteurs défendent pourtant fermement.
Par delà les analyses manichéennes des « pros » et des « antis » qu’engendrent facilement les conflits, cherchant l’objectivité, des professeurs et des chercheurs ont tenté d’ébaucher la carte de ces radicalisations, d’en cerner des ramifications aux contours brouillés.
Ils ont produit un ouvrage certes prospectif mais toujours argumenté, passionnant mais raisonné, incisif et parfois impertinent, mais toujours éclairant, n’hésitant pas à lancer une pierre dans le jardin des a prioris.
Sujet: Re: Géopolitique et mondialisation Ven 10 Sep 2010 - 2:30
Comment avoir une carte interactive mondiale des données démographiques, économiques, politiques, militaires…
Citation :
Je vous propose aujourd’hui, de partager deux ressources gratuites et très intéressantes, concernant les données économiques et démographiques mondiale, sous forme statique avec le world Factbook de la CIA, ou animée avec la carte interactive d’IBM.
Tout d’abord le CIA World Factbook, qui est une référence dans la précision, la quantité et la mise à jour des données. Les données sont mise à jour toutes les deux semaines.
Selon Wikipédia : Le CIA World Factbook (aussi connu sous le nom de The World Factbook) est une publication annuelle officielle de la CIA détaillant chaque pays du monde, du point de vue géographique, démographique, politique, économique, des communications et militaire
C’est vraiment extrêmement complet….
Pour les données de la CIA c’est par ici : CIA World Factbook, vous pouvez aussi obtenir ces cartes en français (uniquement les cartes) sur wikimedia commons: Carte en Français du CIA World Factbook.
La deuxième ressource de données provient de la carte interactive d’IBM (World Factbook Dashboard.)
Je suis un peu plus perplexe concernant la mise à jour des données IBM, cette carte indique que nous serions 59 millions en France, alors que le chiffre à jour est de 64,057,792 (données CIA). Mais bon cette carte interactive vaut le coup d’œil et je vous invite vivement à la découvrir ici : visunetdemos.demos.ibm.com.