Sujet: Statut géopolitique de l'Algérie Ven 26 Fév 2010 - 14:09
Statut géopolitique de l'Algérie
L'Algérie dans le monde
Citation :
L'armée algérienne constitue l'une des plus importantes puissances militaires dans le monde et l'une des plus modernes du continent africain (3ème) et du monde arabe (2ème), elle a procédé à partir de l'année 2000 au remplacement d'une quantité considérable de matériel obsolète.
La diversification des sources d'approvisionnement en systèmes d'armes et en équipements de défense est devenue une priorité. La consolidation des industries militaires locales et leur développement demeure un souci de premier ordre.
Depuis la fin des années 1990, l'Algérie s'est lancée dans un processus de professionnalisation qui a engendré une baisse de ses effectifs au profit d'une modernisation intensive de son armée.
De par la position centrale qu’occupe l’Algérie en Afrique du Nord (seul pays de la région à partager six frontières terrestres), l’armée algérienne représente à ce titre un facteur de stabilisation qui participe à sous-tendre l’activisme de la diplomatie algérienne au niveau de la sous-région.
À partir de l'année 2000, l'Algérie et l'OTAN ont engagé un dialogue qui se traduit sur le terrain par des manœuvres communes qui engagent d'une part la Marine algérienne avec les différents partenaires qui composent l'OTAN, l'objectif étant d'instaurer un dispositif pour la sécurisation des points stratégiques en Méditerranée.
Le budget de la défense s'élève en 2006 à environ 3 milliards d'euros [21] . Il sera doublé en 2009 pour atteindre 5 milliards d'euros. A noter également que le souci majeur de l'armée algérienne est l'acquisition d'armes sophistiquées avec un transfert de technologie. Le ministère de la défense s'est fixé un objectif majeur quant à l'achat d'armes de première pointe avec des licences de fabrication ou de montage sur le sol algérien.
L'idée est de sortir le pays du titre de client pour devenir producteur et vendeur à la fois. L'installation de nouvelles usines d'armes au pays réduirait la facture des achats, diminuerait le chômage et surtout donnerait à l'Algérie une dimension nouvelle dans la région sur les plans militaire et économique.
Le choix de l'Algérie de diversifier ses fournisseurs en matière d'armes, rentre aussi dans cette stratégie à savoir trouver les pays avec lesquels les négociations sur le transfert de technologie, seraient les moins pénibles et avec un coût et des conditions beaucoup plus avantageux. La France, l'Allemagne, l'Italie et l'Angleterre semblent être des pays en faveur d'un transfert de technologie pour l'Algérie mais jusqu'à ce jour les négociations sont encore en cours.
Sujet: Re: Statut géopolitique de l'Algérie Dim 25 Avr 2010 - 18:44
L’ANP gardienne de la république en Algérie
L’armée nationale populaire (ANP) est au coeur de la lutte contre le terrorisme en Algérie et oeuvre pour la pérservation du caractère rpublicain de l’Algrie.
Citation :
Le président de la Rpublique, Abdelaziz Bouteflika, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, était hier à Cherchell l’Acadmie militaire interarmes (AMIA) sise dans la wilaya de Tipasa. Il a affirmé que l’Arme nationale populaire doit être un outil de défense « fléxible et dissuasif ».
Elle doit aussi pouvoir « prévenir les risques quels qu’ils soient » a affirmé son chef suprême. Sans critiquer ou porter le moindre reproche à son « rendement » actuel, – il n’y a pas lieu ici de rappeler le rôle de l’arme dans la préservation du caractère républicain de l’Algérie – il n’en reste pas moins que de l’avis du Président « il est impratif que nous fassions de l’Armée nationale populaire un outil de défense intègre, toujours prêt à servir, flexible et dissuasif ».
Mieux, le ministre de la défense souhaiterait que l’ANP s’implique davantage, puisque a-t-il affirmé, elle doit même être « capable de prévenir les risques quels qu’ils soient, de les évaluer dans l’apparition de leurs signes précurseurs et d’y faire face le cas échant ».
Et pour cause, l’Algérie est loin d’être à l’abri de menaces, puisque la sophistication de l’armement et les moyens technologiques mis la disposition des militaires, au point où le monde est devenu un petit village, font que l’on n’est jamais suffisamment prémuni contre tout danger. Du reste, c’est certainement à bon escient que le président Bouteflika rappellera au sein même de l’Acadmie interarmes de Cherchell qui assure la formation d’officiers et de sous-officiers de l’armée, ceux-là même qui un jour seront appelés à occuper les hauts postes dans la hiérarchie militaire que « nous vivons dans un monde chargé de risques de nature multiple et changeante.
Aussi, devrons-nous veiller à faire évoluer notre instrument de défense à travers la professionnalisation et la formation des nouveaux éléments de notre Armée nationale populaire, une formation adaptée aux exigences d’une défense moderne et à la nature des défis », a-t-il ajouté.
Sujet: Géopolitique Algérie Jeu 26 Jan 2012 - 6:29
L’Algérie au centre de rivalités coloniales franco-américaines
25.01.2012
Vers quelle puissance le pouvoir se penche pour survivre ?
Citation :
En échange de la protection du système politique totalitaire des militaires algériens par les Français, les premiers devaient céder de la souveraineté nationale. Notamment en se pliant aux exigences de leurs protecteurs en matière de relations économiques.
Le projet du "Grand Moyen-Orient", cher aux Américains, se fonde principalement sur trois principaux objectifs : la destitution du nationalisme conservateur et totalitaire représenté par une petite bourgeoisie militaire, qu’ils contrôlaient, protégé et instrumentalisé en tant que moyen de stabilisation de la région, pour préserver les garanties de leur accès à l’énergie et à la sécurité d’Israël, parce que devenu obsolète devant la mutation géostratégique à la suite de la fin de la guerre froide, et inopérant devant la vague de contestation massive des populations arabes, d’une part ; la consécration de démocratie de façade dominée par une idéologie islamiste dit "modérée" et qui en réalité est croupion, facilement maniable et plus perméable à la corruption, capable de maintenir les populations de la région dans un stade prépolitique, pour maintenir les sociétés arabes dans un statu quo ; et enfin la neutralisation des véritables forces démocratiques, porteuses de volonté de contestation des conditions de la distribution internationale des richesses, et de solidarité active avec les peuples en luttent pour leur autodétermination, particulièrement la Palestine et le Sahara occidental.
Le concours des théocraties pétrolières
Ce projet est en train de se réaliser grâce à l’aubaine du "printemps arabe" avec le concours des théocraties pétrolières dont l’Arabie Saoudite et particulièrement le Qatar, qui a investi dans ce chantier sa diplomatie, ses pétro-dollars et sa machine de propagande, la chaîne satellitaire Al Jazira, et avec la complicité d’une petite bourgeoisie conservatrice locale par sa caution de l’idéologie nouvelle "l’islam politique modéré", disposée à ce jeu pour ses intérêts et aussi pour se venger de plusieurs décennies de répression de la part des militaires qui ont régné jusque-là sur la société de façon absolue et sans partage.
Si les régimes nationalistes arabes sont tombés facilement les uns après les autres, le cas de la Syrie reste à ce jour suspendu aux résidus de la fin de la guerre froide, par la résistance de la Russie à son dénouement.
Quant au cas de l’Algérie, il se présente sous une forme très complexe. Passé, après la fin de la guerre froide de la protection du bloc de l’Union soviétique, à une forme particulière de "protectorat" français, tellement les intérêts de ceux-là et de ceux de la petite bourgeoisie militaire algérienne se confondaient. En échange de la protection du système politique totalitaire des militaires algériens par les Français, les premiers devaient céder de la souveraineté nationale, notamment en se pliant aux exigences de leurs protecteurs en matière de relations économiques et à travers une passivité devant les passifs que représentent les crimes contre l’Humanité, commis pendant la période coloniale. Il devient donc vital pour les Français de protéger par tous les moyens le régime militaire algérien pour sauvegarder leurs intérêts avec ce pays. Dans ces conditions, les Français ne trouvent rien à redire sur l’instrumentalisation d’une démocratie de façade et de fausses réformes par le pouvoir algérien, qui sont pourtant rejetés et critiqués radicalement et sans concessions par l’opposition politique, la société civile et par la presse libre.
La situation de la Syrie et de l’Algérie, qui vient contredire le projet du "Grand Moyen-Orient" américain, tel un grain de sable dans les rouages de ce grand chantier colonial, entraîne les Américains dans un bras de fer tactique, aussi bien contre les Russes pour la Syrie que contre la France pour le cas de l’Algérie. Plusieurs indices rendus publics dans les médias ces derniers temps viennent renforcer la crédibilité de cette thèse.
En ce qui concerne l’Algérie, il y a eu d’abord l’assassinat du Professeur Ahmed Kerroumi, un activiste politique qui faisait partie des représentants de la société civile avec lesquels le rapporteur spécial des Nations unies à la liberté d’expression et la liberté de la presse Frank La Rue, s’était entretenu, lors de sa visite d’Oran, de la situation des droits de l’homme dans le pays.
Il y a eu ensuite les révélations du quotidien national El Khabar, que les Américains veulent créer un CNT algérien comprenant les islamistes Anouar Haddam, exilé aux États-Unis, Rabah Kebir en Allemagne, Abassi Madani au Qatar et Saïd Sadi, dans une forme renouvelée de la version du contrat de Rome.
Pour sa part de révélations, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune qui s’exprimait lors d’une conférence de presse bilan de la Conférence internationale, organisée conjointement avec l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) sur le thème : "Contre les guerres d’occupation", a révélé que la délégation américaine présente à cette conférence a pu obtenir des informations selon lesquelles le CNT libyen a entrepris des démarches, soutenues par Washington, pour la création d’un CNT algérien, pour renverser le régime en place. Cette information sera corroboré par Wikileaks, qui révèle, qu’un sénateur américain a rendu public, récemment, un document, adressé par Benkhelifa, membre du CNT libyen, à la CIA, dans lequel il a dit que Mostefa Abdeljalil, le président du CNT est prêt pour apporter son soutien à la démarche de création d’un CNT en Algérie.
L’indice le plus spectaculaire et le plus près de nous, est l’arrestation et la demande d’extradition le 16 janvier de Mourad Dhina, en exécution d'un mandat d'arrêt international émis par Alger, suite à une condamnation par la justice algérienne en 2003. Mourad Dhina est cadre du FIS dissous, et membre fondateur du mouvement d'opposition islamiste en exil Rachad, qu'il avait fondé en 2004 avec notamment des officiers dissidents, dont le colonel Mohamed Samraoui (*), ancien officier du contre-espionnage qui a déserté sa fonction et s’est réfugié en Allemagne, il est également directeur exécutif de l’ONG de défense des droits de l’homme Karama, basée à Genève,
Pourquoi Mourad Dhina fut arrêté ce jour-là et non pas avant ? Pourtant, ce dernier se rendait régulièrement à Paris, où les militants du mouvement Rachad activent publiquement, en ayant un bureau et un studio d’enregistrement pour la chaîne de télévision Rachad TV.
Tout porte à croire que le mouvement Rachad est associé au projet de création d’un CNT algérien pour renverser le régime d’Alger. Il y eut d’abord, le 11 janvier, le rassemblement organisé par ce mouvement justement, devant l’ambassade d’Algérie à Paris pour dénoncer la dictature militaire. Selon un membre du bureau politique de Rachad, le jour de son arrestation, il venait d’assister à une réunion, au cours de laquelle, ce mouvement a décidé d’une initiative politique importante impliquant toute l’opposition. Auparavant, le 13 janvier, des militants de Rachad ont participé à la réunion de fondation du mouvement Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), dont Rachad est co-auteur de la rédaction de la charte de ce mouvement.
L’ACDA dans son objectif inavoué, comme relaté dans mon article : "Impasse à la crise politique et danger de recolonisation", paru sur le Matindz.net le 17 janvier, envisage de rassembler le maximum de militants et des personnalités de l’opposition algérienne, pour faire front commun et aller ensemble à une constituante, qui ne peut se faire logiquement que par le renversement du régime d’Alger, dans le cadre d’un CNT. La charte de ce mouvement, qui est ambiguë sur la question de la séparation du religieux et du politique, vise notamment à rassembler toutes les tendances idéologiques à ce projet, et activer sans porter le soupçon sur elle d’être associée à la mouvance islamiste Rachad, ni au projet de CNT américain.
Contacts DCI et Rachad
Selon un membre du bureau politique de Rachad, quelques jours avant son voyage à Paris, Mourad Dhina a eu un entretien avec un émissaire du général Bachir Tertag, nouveau patron de la DSI (Direction de la sécurité intérieur). La réponse de Mourad Dhina n’a pas été satisfaisante aux attentes du régime d’Alger, qui, à défaut d’arrangement, a opté pour le contre offensif. La France avait tout à gagner à s’exécuter par l’arrestation de Mourad Dhina, pour déjouer le projet américain, et préserver ses intérêts dans sa relation avec l’Algérie. Le bras de fer franco-américain ne fait que commencer.
L’Algérie, d’une façon ou d’une autre, court à sa perte. La solution pour elle de préserver sa souveraineté nationale et sa paix civile est de trouver une solution interne, par la normalisation de la vie démocratique et de trouver un compromis assez juste pour les passifs de la décennie noire en matière de morts, de disparitions, de destruction des bien publics, ainsi que la dilapidation de l’argent de la rente pétrolière qui se poursuit à ce jour.
Youcef Benzatat
(*) Le colonel Samraoui est rentré en Algérie l'année dernière.
Sujet: Re: Statut géopolitique de l'Algérie Mer 16 Mai 2012 - 7:20
YVES BONNET, ANCIEN PATRON DE LA DST (SERVICES SECRETS FRANÇAIS) AU TEMPS D' ALGÉRIE :
«Que l’Algérie soit une puissance régionale est une évidence que nul gouvernant ne peut contester»
15-05-2012
Citation :
Né le 20 novembre 1935 à Chartres (Eure-et-Loir), Yves Bonnet, Directeur de la surveillance du territoire (DST, services secrets français) de 1982 à 1985, est un homme politique et du renseignement français qui a occupé plusieurs autres postes, dont celui de député de 1993 à 1997 (groupe parlementaire UDFC).
Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages qui vont du document d'enquête au roman d'espionnage. Parmi les nombreux ouvrages édités, «Contre-espionnage, mémoires d'un patron de la DST», «De qui se moquent-ils ?», «Portraits de nos chers politiques» (Paris, Flammarion, février 2001), «La cour des miracles», «La Liberté surveillée», «La trahison des ayatollahs» et «Les grandes oreilles du Président».
L'homme, rompu au renseignement, est aussi l'auteur de la phrase «un service de police vaut à travers ses archives, à travers sa mémoire. Un bon policier, c'est premièrement quelqu'un dont on ne parle pas, et deuxièmement quelqu'un qui a de la mémoire.
La police, c'est le silence et la mémoire.» Il décortique, dans cet entretien accordé au «Temps d'Algérie» les relations algéro-françaises dans les cinq prochaines années, à la faveur de l'élection de François Hollande, président de la République française, la situation sécuritaire au nord du Mali, donc aux frontières algériennes sud, l'enlèvement de sept diplomates algériens par le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) le 5 avril dernier à Gao (ville du nord du Mali) et le «cadeau inespéré» offert à des organisations terroristes par les ingérences étrangères en Libye.
Le Temps d'Algérie : Quelle serait selon vous la nouvelle politique française envers l'Algérie avec le départ de Sarkozy de l'Elysée et l'élection de François Hollande ?
Yves Bonnet : La France ne manquera certainement pas l'occasion de redonner au dialogue franco-algérien ce supplément de fraîcheur et de sentiment qui ne sont pas inconciliables avec la recherche de solutions communes aux difficultés qui les assaillent au Sahel ni au développement d'échanges de biens et de services de haut niveau. Je pense que le Président Hollande voudra rompre avec une approche exclusivement mercantile des problèmes, sinon une attitude de méfiance que plus rien ne justifie.
L'opportunité qu'offre la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie ne peut être ignorée ni mésestimée. Je suis de ceux qui y voient un clin d'œil du destin. Pour en revenir au fond même de votre question, je crois réaliste de nous engager mutuellement dans une concertation permanente et organisée avec l'Algérie, de même nature et contenu que celle entretenue avec l'Allemagne.
La paix et la prospérité régionales en sont l'enjeu et la condition, surtout si nous admettons enfin, de part et d'autre de la Méditerranée, que nous ne pouvons nous désintéresser de l'Afrique subsaharienne.
Vous avez maintes fois appelé à une coopération renforcée entre l'Algérie et la France pour ce qui concerne notamment la lutte antiterroriste dans la région du Sahel. Croyez-vous que François Hollande exaucera ce vœu?
Le Président Hollande est un homme réaliste et lucide qui sait qu'il n'est pas possible de sortir «par le haut» de l'enlisement au Sahel sans une étroite coopération avec l'Algérie. Il l'a dit, il l'a manifesté au moins à deux reprises : lors de son voyage en Algérie en décembre 2010, où malheureusement aucune porte «officielle» ne lui a été ouverte, et le 17 octobre 2011 où son premier geste de candidat élu fut d'aller rendre hommage aux Algériens victimes d'une déshonorante «ratonnade».
Un tel homme qui doit probablement changer les têtes de ses services ne peut éluder la relance de la coopération opérationnelle entre nos deux pays. Croyez-vous que le nouveau président de la République française, François Hollande, veillera au respect des accords de coopération sécuritaire conclus entre l'Algérie et des pays d'Afrique comme le Mali ? Le Président Hollande est un légaliste convaincu et rigoureux ; nous verrons bientôt qu'il aura à cœur de se placer dans la ligne des accords conclus en leur temps par ses prédécesseurs.
Dans son dernier meeting entrant dans le cadre de la campagne électorale pour le deuxième tour de la présidentielle française, Sarkozy a reconnu que «l'Algérie est une puissance régionale» et qu'«elle possède les clés du règlement de la situation dans la région. Comment expliquez-vous cette déclaration faite par le président sortant?
Le Président Sarkozy a eu, quant à lui, la lucidité tardive, et je regrette profondément que, lors du «printemps arabe», il n'ait pas pris soin de se concerter avec le «vieux sage» qu'est le Président Bouteflika. Nous aurions évité les déconvenues que nous connaissons aujourd'hui. Que l'Algérie soit une «puissance régionale» est une évidence que nul gouvernant ne peut contester.
Comment évaluez-vous la situation actuelle dans le nord du Mali?
Même dans des limites qui sont gigantesques, et qui, au passage, ne signifient pas grand-chose, la déstabilisation du Sahel est contenue par les Etats riverains, entre lesquels les disparités d'efficacité sont grandes. Indiscutablement, le Mali connaît les pires difficultés que la France a la capacité, avec l'Algérie à mon sens, de maîtriser. Ces trois pays doivent coopérer de manière impérative ; s'ils le font, la partie sera gagnée.
Comment expliquez-vous l'apparition d'une multitude d'organisations terroristes (AQMI, MUJAO et Ansar Eddine) dans le nord du Mali?
Les mouches prospèrent et se multiplient sur des terrains favorables : nous vivons les suites de la déstabilisation de la Libye et de la disparition d'un Etat, certes critiquable, mais qui remplissait plutôt bien son office d'obstacle aux métastases du terrorisme salafiste. Il était irresponsable de jeter à bas une structure, même dictatoriale, sans s'assurer des capacités de ceux qui en prenaient la relève.
Quelle serait votre lecture quant à l'ultimatum fixé par le MUJAO, menaçant d'exécuter les diplomates algériens retenus en otages, et comment expliquez-vous que cette organisation terroriste sévisse au nord de l'Afrique alors que d'après son appellation, elle est censée sévir en Afrique de l'Ouest ?
Je veux seulement souligner quel cadeau inespéré a été fait à ces organisations par les ingérences étrangères en Libye. La localisation du MUJAO en est probablement une autre conséquence.