Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Mar 3 Juil 2012 - 14:49
Force africaine au Mali : Paris optimiste sur une résolution à l’ONU
Par Agence | 03/07/2012 | 14:15
Citation :
La France a bon espoir de voir adoptée prochainement au Conseil de sécurité de l’ONU une résolution permettant le déploiement d’une force africaine au Mali, a déclaré mardi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
Nous avons bon espoir qu’elle sera adoptée, a-t-il dit à la presse à l’issue d’un entretien avec son homologue allemand, Guido Westerwelle.
Vendredi, des dirigeants ouest-africains avaient appelé le Conseil de sécurité à accélérer le vote d’une résolution autorisant l’envoi d’une force régionale au Mali contre les groupes armés qui contrôlent le Nord.
Une première mouture de résolution avait été jugée pas assez précise pour certains, a relevé Laurent Fabius. Une nouvelle résolution est en train d’être discutée aux Nations unies.
Nous avons bon espoir qu’elle sera adoptée. Cela permettra à nos amis africains de prendre toute une série de décisions appuyées, bien sûr, sur la légalité internationale, a insisté le ministre français.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prépare depuis plusieurs semaines l’envoi éventuel d’une force au Mali, dont l’effectif est actuellement fixé à quelque 3.300 hommes.
Elle estime que les groupes terroristes présents au Sahel ont l’objectif de créer dans le Nord-Mali un sanctuaire et un centre de coordination pour les réseaux terroristes du continent, comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mujao (groupe dissident d’Aqmi, qui fait partie des groupes qui se partagent le Nord-Mali depuis trois mois), le mouvement islamiste nigérian Boko Haram et les rebelles somaliens shebab.(Afp)
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Mar 3 Juil 2012 - 14:54
U480 a écrit:
Le CS/ONU aura certainement du mal pour faire adopter une telle résolution qui rappelle le mauvais exemple de la Libye
En effet, d'une simple exclusion aérienne décidée par l'ONU, le NATO est passé carrément à l'offensive militaire avec les conséquences que nous connaissons tous.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Mar 3 Juil 2012 - 19:29
Crise malienne
Les Russes, les Chinois et les Américains se concertent avec les Algériens
Riyad Hamadi - 03/07/2012 à 14:27
Citation :
Les pourparlers entre l’Algérie et les grandes puissances se poursuivent sur le dossier malien. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a reçu successivement en audience ce mardi 3 juillet les ambassadeurs de Russie, de Chine et des États‑Unis d'Amérique, a indiqué le porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, dans une déclaration.
Les entretiens ont porté sur la situation qui prévaut au Mali, appelée à être examinée dans les prochains jours par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA), a précisé M. Belani. « Le ministre délégué a développé à cette occasion l'approche algérienne en matière de règlement de la crise malienne », a souligné la même source.
En outre, dans le cadre des consultations que mène l'Algérie avec les pays membres du Conseil de sécurité, « une délégation française conduite par Mme Helene Legal, conseillère "Afrique" à l'Élysée, arrivera mercredi 4 juillet à Alger », a ajouté M. Belani. Au cours de son séjour, Mme Legal aura des entretiens avec M. Messahel sur « la situation au Mali et au Sahel », a également indiqué M. Belani, précisant que la conseillère française sera accompagnée à cette occasion par le représentant spécial pour le Sahel du ministre français des Affaires étrangères, Jean Félix‑Paganon.
Pour Paris, l’Algérie, puissance régionale, a un rôle important à jouer dans la crise malienne. Comme nous l’écrivions samedi (lire), l’Algérie n’exclut plus une intervention militaire dirigée contre les groupes terroristes. Les Français sont également favorables à une telle option. Mais Paris veut que l’intervention militaire soit menée par des pays de la région. Or, de tous les pays voisins du Mali, seule l’Algérie dispose d’une véritable armée capable de mener une opération contre des groupes lourdement équipés.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Mar 3 Juil 2012 - 19:46
Moi je ne vois pas pourquoi les américains se contrediraient dans un vote positif au CS/ONU alors qu'ils ont fermement déconseillé à la CEDEAO d'intervenir militairement au nord mali
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Mar 3 Juil 2012 - 19:48
Alien a écrit:
Moi je ne vois pas pourquoi les américains se contrediraient dans un vote positif au CS/ONU alors qu'ils ont fermement déconseillé à la CEDEAO d'intervenir militairement au nord mali
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Mar 3 Juil 2012 - 21:54
Mali: Avec le feu vert de l’Algérie, l'assaut est imminent
03/07/2012
Citation :
Après avoir exprimé des réserves sur une intervention militaire au Mali, un pays avec lequel elle partage 1.000 kilomètres de frontière, l’Algérie montre tous les signes d'un changement d'option.
Devant l'inextricable situation au Nord-Mali et les dernières offensives d'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) et du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), le dernier verrou qui bloquait une intervention militaire vient de sauter, l'hostilité de l'Algérie quant à la solution armée. Tous les pays ouest-africains étaient déjà prêt et attendaient le feu vert de l'Algérie, qui partage une frontière de mille kilomètres avec le Mali. L'assaut semble désormais imminent.
Depuis quelques semaines, un intense ballet diplomatique a lieu à Alger. Après les Français, les Américains et les Britanniques, ce sont les Ivoiriens, puis les pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédeao) qui ont fait escale dans la capitale algérienne, et bien sûr l'émissaire burkinabè, son président, Blaise Compaoré, ayant été désigné médiateur dans la crise malienne par la Cédeao:
«Le rôle de l'Algérie dans le règlement de la crise qui secoue depuis plusieurs mois le Mali est extrêmement important», a insisté Djibril Bassolé, pendant que les observateurs notaient que, depuis le départ de Nicolas Sarkozy, les Etats de la Cédéao ne se concertent plus avec la France sur la crise malienne, mais avec l'Algérie.
Sauf que celle-ci était restée intransigeante sur sa politique extérieure non-interventionniste, et a toujours refusé le déploiement d'une force militaire au Mali.
Ansar Dine et MNLA contre le Mujao
En réalité, Alger attendait plutôt de voir qui allait prendre le dessus entre les groupes touareg du MNLA (mouvement national de libération de l'Azawad), et les groupes islamistes (Ansar Dine, Aqmi, et le Mujao).
D'ailleurs, il y a quelques jours, Alger recevait même des émissaires de Ansar Dine venus officiellement négocier la libération des 7 otages algériens kidnappés au consulat algérien de Gao, en avril 2012, des mains du Mujao, qui demande 15 millions d'euros de rançon et la libération de 30 des leurs, détenus dans les prisons algériennes.
Pour Alger, qui est déjà en contact permanent avec le MNLA, il s'agit de neutraliser le Mujao, le groupe le plus offensif et le plus hostile à l'Algérie, quitte à s'allier temporairement avec Ansar Dine.
Rien n'a filtré sur les négociations. Mais quelques jours après, le 30 juin 2012, une source gouvernementale algérienne déclarait sous couvert d'anonymat que «en définitive, l'usage de la force ne peut être exclu. Mais il restera l'ultime recours dans le cadre d'une action concertée des pays du champ.»
L'Algérie n'est plus hostile à une intervention militaire et dans la foulée, le lendemain, c'est la dernière visite, celle du ministre malien des Affaires étrangères, lui-même, Sadio Lamine Sow:
«Les positions algériennes et maliennes convergent», résume-t-il, soulagé, à l'issue de sa rencontre.
A vos marques!
La bête noire de l'Algérie
Contrairement à Ansar Dine, islamistes mais de composante touareg, qui ne se sont jamais attaquée directement à l'Algérie, le Mujao a signé une déclaration de guerre contre le grand voisin du Nord.
D'abord, l'année dernière, en octobre, la prise d'otages à Tindouf (sud-est de l'Algérie) de deux ressortissants européens, pied de nez dans une région hyper militarisée.
Puis l'attaque d'une brigade de gendarmerie à Tamanrasset, première du genre, en mars dernier, une autre prise d'otage, celle des membres du consulat algérien de Gao (dont le consul lui-même), et surtout, dernière en date, l'attaque, le 29 juin 2012, d'une autre brigade de gendarmerie à Ouargla, faisant un mort, selon le même procédé, une voiture bourrée d'explosifs se fait exploser à l'intérieur de l'enceinte.
Ces attaques, opérées dans les trois grandes régions militaires du sud algérien, sont ciblées. Le Mujao, dissidence du groupe Aqmi, entre en guerre ouverte avec l'Algérie. Selon un autre diplomate qui a requis l'anonymat, «c'est la goutte de sang qui a fait déborder le vase». Prêts?
Les Algériens des deux camps
L'intervention, doux euphémisme qui désigne une guerre totale, se fera dans un vaste territoire désertique qui s'étend sur près d'un million de kilomètres carrés, mais se fera surtout contre les groupes surarmés d'Aqmi et du Mujao, alors que Ansar Dine tout comme le MNLA auront peut-être un autre rôle à jouer.
De l'autre côté, la Cedéao, l'Union africaine, les forces maliennes aidées par les Américains, dont les avions-espions volent déjà sur des centaines de miles au Nord-Mali et ont étendu leurs opérations secrètes en Afrique, selon le Washington Post, avec Ouagadougou comme plaque tournante.
Et bien sûr l'Algérie, plus forte armée de la région, la mieux équipée d'Afrique et du monde arabe, dont l'accord était essentiel pour cette opération. Reste le calendrier à fixer, les températures dépassent actuellement les 45 degrés au Nord-Mali, même si les premières pluies sahéliennes viennent de tomber, et le ramadan commence le 20 juillet.
Un assaut en été ou à la rentrée? Dans tous les cas, la guerre se fera en partie entre Algériens. Comme s'il sentait le vent de sable arriver, l'un des chefs d'Aqmi dans la région, vient avec fermeté de menacer «ceux qui collaboreront avec une force militaire appelée à intervenir dans la région».
Il s'agit de Mokhtar Belmokhtar, lui-même Algérien, comme beaucoup de membres de ce groupe. C'est peut-être la morale de l'histoire, pour cet assaut final au Nord-Mali, l'Algérie se retrouvera quelque part face à elle-même.
La république du Mali, gagnée par des manifestations, a besoin d’une intervention militaire de l’étranger, mais seuls les pays du continent africain devraient intervenir, est persuadé le président de Guinée Alpha Condé, expliquant son point de vue dans le quotidien français Libération ce mercredi.
Le président guinéen a affirmé qu’avant l’envoi par l’ONU des troupes au Nord du Mali, il est important de créer un vrai gouvernement d’unité nationale dans le Sud du pays, à Bamako. Sans la création de ce gouvernement, il ne faut pas commencer l’intervention, qui appelle à « libérer le Nord, contrôlé par les islamistes », a-t-il expliqué.
Alpha Condé a fermement condamné les actions des islamistes radicaux, qui détruisent des monuments historiques dans la ville ancienne de Tombouctou.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Mer 4 Juil 2012 - 19:47
Il n'y aura pas d'intervention militaire étrangère au Mali sous l'égide du Conseil de Sécurité de l'ONU car la Russie et la Chine s'y opposeront fermement compte tenu de la mauvaise expérience vécue en Libye.
En effet, dans ce pays, la résolution portant sur l’exclusion aérienne a été immédiatement contournée et détournée par le NATO et ses valets (Qatar + Arabie Saoudite) qui l'ont transformée en offensive militaire impitoyable menée par l"aéronavale et des troupes au sol.
Le NATO a perdu la guerre en Afghanistan, il perdra encore plus au Sahel.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Jeu 5 Juil 2012 - 18:14
Mali : Une intervention militaire «en dernier recours», affirme le président gabonais
05/07/2012 | 18:04
Citation :
Le président gabonais Ali Bongo a estimé ce jeudi à Paris qu’une intervention au Mali, confronté à une rébellion de groupes islamistes liés à al-Qaïda, ne devrait être envisagée qu’«en dernier recours» et a jugé qu’«il serait malheureux d’en arriver là».
«Ce qui se passe dans un pays frère comme le Mali ne peut nous laisser indifférent», a déclaré Ali Bongo à la presse à l’issue d’un entretien avec le président François Hollande à l’Élysée.
Il serait «malheureux que nous arrivions à cette solution-là»
«Donc chacun d’entre nous essaie de voir la contribution qui peut être la nôtre pour amener ce pays sur la voie de la normalisation et retrouver un calme, une stabilité et une paix pour tous les ressortissants maliens», a-t-il ajouté.
Interrogé sur l’opportunité d’une intervention militaire dans ce pays, il a répondu: «En dernier recours, c’est une solution qui devrait peut-être être examinée et regardée». Mais selon lui, il serait «malheureux que nous arrivions à cette solution-là».
«Nous allons voir avec le Conseil de sécurité ce qui va ressortir comme résolution mais dans un premier temps, nous essayons de voir quelles sont les autres possibilités qui nous sont offertes pour pouvoir répondre à l’attente de nos frères maliens», a-t-il dit.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à des sanctions contre les rebelles du Nord du Mali qui s’allieraient à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans une résolution adoptée à l’unanimité jeudi.
La résolution, présentée notamment par la France, «soutient pleinement» les efforts des organisations régionales pour régler la crise au Mali, sans leur donner de mandat de l’ONU pour déployer une force africaine contre les rebelles qui contrôlent le Nord du pays. ( AFP)
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Jeu 5 Juil 2012 - 18:18
Du coup, M6 qui a appelé à une intervention militaire internationale se trouve à contre-courant avec les positions franches et sincères des pays africains.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Jeu 5 Juil 2012 - 18:20
yazid a écrit:
Du coup, M6 qui a appelé à une intervention militaire internationale se trouve à contre-courant avec les positions franches et sincères des pays africains.
Il a fait preuve d'une cécité politique
En effet, l'Algérie et les pays de l'Afrique noire n'oublient pas l'exemple de la Libye et donc ne veulent pas que l'offensive militaire catastrophique se reproduise au coeur de l'Afrique.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Jeu 5 Juil 2012 - 20:40
Mali: L'option militaire que privilégie la France
Paris est de plus en plus favorable au principe d'une intervention militaire au nord du Mali, mais compte apporter son soutien selon des modalités bien précises.
La France signant un accord avec la Cédéao à Bondoukou, Côte d'Ivoire,15 mars 2003.
Citation :
La mise hors-jeu du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) du Nord-Mali, qui laisse maintenant le terrain entièrement libre aux islamistes d’Ansar Dine (Défenseur de l’islam) et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), semble avoir décidé la France à s’engager davantage dans la crise malienne.
D’une attitude au début indifférente ou prudente (c’est selon), l’Hexagone se montre maintenant préoccupé par ce qui se passe dans le septentrion malien.
L’ancienne puissance coloniale, par la voix de son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, se dit désormais déterminée à «empêcher des groupes comme Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) de constituer, au nord du Mali, des bastions du terrorisme international.»
Le ton est donné et fait oublier que c’est le même pays qui était vu d’un œil suspicieux du côté de Bamako où certaines personnes déclaraient ouvertement que Paris soutenait, au début de la rébellion, le MNLA en offrant le gîte et le couvert à des représentants de ce mouvement sur son sol. C’est vrai que cela, c’était sous le régime de Nicolas Sarkozy.
Mais le successeur de ce dernier, François Hollande, ne s’est guère montré plus enthousiaste par rapport au dossier malien. Cette attitude a achevé de convaincre des observateurs que la France a les mains liées dans ce dossier, en raison notamment des otages détenus quelque part dans la bande sahélo-saharienne par Aqmi.
Engagement timide
Toutefois, il ne faut pas attendre un engagement à fond de la France. En effet, ce n’est pas demain la veille que l’on verra Paris envoyer des troupes au sol pour participer à la reconquête du Nord-Mali.
Ce que l’Hexagone compte faire avant tout, c’est de peser de ton son poids à l’Onu pour que le Conseil de sécurité donne son feu vert à une intervention militaire. Déjà, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dit «avoir bon espoir» quant à l’obtention du fameux quitus.
Après, il restera l’intervention elle-même, sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Le rôle que compte jouer la France après avoir fait bouger les lignes au Conseil de sécurité de l’Onu est connu de longue date.
Il n’y aura pas de Côte d’Ivoire bis
Comme d’autres puissances occidentales, son implication se bornera à un appui logistique et financier. Pas d’intervention directe comme dans la crise post-électorale ivoirienne où la Licorne, après avoir obtenu le feu vert de l’Onu, a été obligée de détruire les armes lourdes de Laurent Gbagbo.
A l’époque, la Cédéao avait envisagé une intervention militaire sans qu’elle n’ait jamais été concrétisée. Aujourd’hui, on est un peu dans le même scénario avec la crise malienne où il est également question de mobiliser plus de 3 000 hommes sans que l’on n’ait rien vu jusque-là. Faut-il en déduire que la solution au problème malien viendra de l’intérieur?
On n’est pas loin de le croire. Seulement, à Bamako, il sera difficile d’entreprendre la reconquête du Nord en l’absence d’une armée capable de relever le défi, d’une entente de la classe politique et d’un gouvernement fort.
Un gouvernement dont la mollesse face au problème du Nord a été dénoncée le 4 juillet 2012 au cours d’une manifestation de ressortissants du Nord résidant à Bamako.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Jeu 5 Juil 2012 - 21:03
Mali: l'ONU appelle à sanctionner les rebelles liés à al-Qaïda
Slate Afrique avec l'AFP - 05 juillet 2012
Citation :
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à des sanctions contre les rebelles du Nord du Mali qui s'allieraient à Al-Qaïda, dans une résolution adoptée à l'unanimité jeudi.
La résolution "appelle les Etats membres à soumettre (..) les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à Al-Qaïda, y compris dans la région du Sahel et en particulier dans le nord du Mali" afin qu'ils fassent l'objet des sanctions prévues par l'ONU contre ceux qui soutiennent Al-Qaïda.
Elle "demande instamment aux groupes rebelles au Mali de s'abstenir de toute forme d'association avec al-Qaïda au Maghreb islamique et de lutter contre la menace représentée par des groupes terroristes au Mali".
La résolution "soutient pleinement" les efforts des organisations régionales, dont la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union africaine, pour régler la crise au Mali. Mais elle ne leur donne pas encore de mandat de l'ONU pour déployer une force africaine contre les rebelles qui contrôlent le Nord.
La résolution, présentée notamment par la France, "prend note de la demande de la Cédéao et de l'Union africaine d'un mandat du Conseil de sécurité autorisant le déploiement de la force". Le Conseil se contente "de se déclarer prêt à examiner plus avant cette requête une fois que des informations supplémentaires auront été fournies en ce qui concerne les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé".
La Cédéao prépare depuis plusieurs semaines l'envoi éventuel d'une force au Mali, dont l'effectif est actuellement fixé à quelque 3.300 hommes. Ses dirigeants avaient appelé vendredi dernier le Conseil à "accélérer" l'adoption d'une résolution autorisant formellement son déploiement.
Une mission d'une dizaine de jours
Le président de la Commission de la Cédéao, Kadre Desire Ouedraogo, a indiqué jeudi à la presse qu'une "mission d'évaluation technique" allait se rendre vendredi au Mali pour "peaufiner les plans et les détails de l'opération", qui seront ensuite transmis à l'ONU.
La mission restera une dizaine de jours sur place et les chefs d'Etat-majors des pays de la Cédéao se réuniront ensuite pour définir le concept opérationnel.
Il a "espéré que cette résolution, qui est une première étape importante, va ouvrir la voie à une résolution encore plus ferme autorisant le déploiement de la force" africaine.
Selon l'ambassadeur français Gérard Araud, "la résolution n'est qu'une première étape, qui fixe le cadre d'une solution politique globale au Mali et témoigne donc de la mobilisation de la communauté internationale comme l'avait demandé la France".
En ce qui concerne la force africaine, "nous n'allons pas donner carte blanche à la Cédéao", a-t-il souligné. Mais le schéma opérationnel qui doit être fourni bientôt à l'ONU "sera accueilli ce manière très positive", a-t-il estimé.
La résolution adoptée jeudi avertit aussi les islamistes qui ont détruit des mausolées musulmans à Tombouctou qu'ils pourraient être traînés devant la Cour pénale internationale (CPI).
Le texte souligne que de telles attaques contre le patrimoine culturel ou religieux "peuvent constituer des violations des lois internationales", aux termes du Statut de Rome qui a créé la CPI ainsi que des Conventions de Genève.
Le document appelle ainsi "toutes les parties au Mali à prendre toutes les mesures appropriées pour assurer la préservation" des sites qui appartiennent au Patrimoine mondial.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Jeu 5 Juil 2012 - 22:54
Mali : le Premier Ministre accuse l’ONU
Cheick Modibo Diarra, Prémier Ministre de Transition
05 juillet 2012
Citation :
En privé, le Premier ministre du Mali, Cheikh Modibo Diarra, éreinte volontiers les instances internationales qui s’efforcent – en vain pour l’heure – d’oeuvrer à la restauration de l’intégrité territoriale de son pays, dont une nébuleuse de rébellions djihadistes et touareg occupe les deux tiers nord.
« Que l’ONU, l’Union africaine et la Cedeao [Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest] nous fichent la paix ! a récemment confié l’ancien astrophysicien à un visiteur. Nous pouvons très bien régler ça entre Maliens.
Si les efforts de médiation en cours échouent, il y aura la guerre. Si nous la gagnons, tant mieux. Sinon, le Mali deviendra une République islamique. Où est le problème ? » Commentaire atterré d’un ancien chef d’Etat subsaharien : « Voilà qui démontre combien la nomination de Diarra à la primature fut une tragique erreur de casting. »
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Sam 7 Juil 2012 - 14:33
L’ONU rejette l’option militaire
Pourquoi l’Algérie n’interviendra pas au Mali
Par : Djilali BENYOUB
Citation :
Pour la troisième fois, le Conseil de sécurité accorde la priorité à l’option politique qui prône le dialogue et le retour à l’ordre constitutionnel tout en garantissant l’intégrité territoriale du Mali.
La position de l’Algérie se trouve ainsi confortée, elle qui a toujours plaidé pour une solution politique et appelé à un dialogue entre toutes les parties maliennes excluant cependant l’atteinte à l’intégrité et à la souveraineté du Mali. Tout comme elle refuse toute intervention militaire. Tout comme elle fait une nette distinction entre les parties maliennes impliquées dans la déstabilisation du Nord et les groupes terroristes qui profitent de cette situation pour se renforcer et mener leurs activités criminelles.
L’ONU a appelé encore une fois à l’élaboration d’une stratégie intégrée tout en rappelant son rejet de l’indépendance déclarée par les rebelles de l’Azawad mais surtout que la menace vient d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
La Cédéao qui a, au départ, opté pour une intervention militaire semble revenir à la solution politique. Malgré l’annonce de sa disposition à l’envoi d’une force de 3 000 hommes, ses objectifs restent vagues. Bamako voudrait stabiliser le Sud en proie à un désordre depuis le coup d’État du 22 mars suivi malheureusement par l’agression du président par intérim, Dioncounda Traoré, alors que la junte avait signé un accord pour le retour à l’ordre constitutionnel au mois d’avril. Dans les faits, la situation est encore instable, la junte refusant tout de même de se soumettre entièrement aux accords.
Le SG de l’ONU a appelé les pays de la région et la communauté internationale, après l’agression du président par intérim, à assurer la sécurité des personnalités, président et membres du gouvernement ainsi que les institutions et les points stratégiques et sensibles du pays. Consciente de la nécessité et de l’urgence de protéger les institutions de transition et en réponse à l’appel de l’ONU aux pays amis du Mali, l’Algérie a décidé de répondre en apportant son soutien pour le renforcement de la stabilité au Mali.
Cette réponse exclut, cependant, l’intervention ou la présence physique de militaires ou d’experts algériens à Bamako. Ce soutien, a-t-on appris de sources sûres, sera sous forme de formation du personnel appelé à assurer la sécurité des personnalités et des sites sensibles, d’assistance et de conseil pour assurer cette mission. En aucun cas, l’Algérie, qui rejette dans le principe toute intervention militaire ou atteinte à la souveraineté du Mali, s’impliquera dans cette crise comme le souhaitent des capitales occidentales et africaines.
Par ailleurs, le soutien qu’apporte l’Algérie aux autorités de transition est en conformité à la fois avec la législation algérienne en matière de sécurité des infrastructures, sites et points sensibles ainsi qu’aux accords bilatéraux signés avec le Mali concernant la sécurité, l’entraide et l’assistance en la matière.
La stabilisation du Sud peut ouvrir la voie à la solution dans le Nord. L’Algérie a appelé les parties en conflit, le MNLA et Ançar Eddine à privilégier la voie de la négociation et à ouvrir le dialogue avec Bamako. La même option à laquelle est revenue la Cédéao avec la désignation du président burkinabé, Blaise Compaoré comme médiateur.
Le Conseil de sécurité de l’ONU appuie cette initiative et insiste sur la mutualisation des efforts des pays amis du Mali, des pays de la région, de la Cédéao ainsi que l’Union africaine en adoptant une stratégie globale pour le Mali incluant le développement et la lutte contre Aqmi qui représente, selon le Conseil de sécurité de l’ONU, une menace pour la paix internationale.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Sam 7 Juil 2012 - 14:57
Mali : La Guinée va déployer un contingent aux côtés de la force d’intervention africaine
07/07/2012 | 12:40
Citation :
Le président guinéen Alpha Condé a fait savoir que son pays va déployer un contingent pour constituer la force d’intervention africaine au Mali et dont la mise en place a été décidée par la communauté internationale, a-t-on indiqué vendredi de sources officielles.
Le Chef de l’Etat guinéen, qui défend l’idée d’une intervention d’une force africaine au Mali depuis le début de la crise malienne, a révélé jeudi, que des soldats de son pays étaient en train de subir une formation dans le cadre de leur participation à cette future force.
Ce contingent dont le nombre n’a pas été déterminé par Alpha Condé est entrainé sur place en Guinée. (APS)
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Dim 8 Juil 2012 - 20:57
LE MINISTRE FRANÇAIS DE LA DÉFENSE ÉVOQUE LA SITUATION AU MALI :
«On a sous-estimé les conséquences de la chute de Kadhafi»
08-07-2012
Citation :
Dans un entretien accordé au journal français Le Parisien, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian évoque la situation au Sahel et ses répercussions sur la stabilité dans la sous-région. Le ministre estime que «l'adoption jeudi à l'initiative de la France de la résolution 2056 du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Mali est déjà un pas important qui en appelle d'autres».
Le ministre a estimé que le Sahel «risque d'apparaître demain comme un sanctuaire du terrorisme, un nouvel Afghanistan miné par l'islamisme au cœur de l'Afrique. On a sous-estimé politiquement la fragilité du Mali et les conséquences de la chute de Kadhafi, dont une partie des milices soutenant le régime sont passées au Mali». Le ministre français de la Défense a souhaité un engagement européen au cas où l'option d'une intervention armée soit fixée pour le nord du Mali.
«Il faut maintenant que l'Union africaine trouve les voies et les moyens de la mise en œuvre d'un tel dispositif qui sera soumis à une nouvelle résolution, mais ce n'est pas la vocation des forces françaises. Si cette initiative appelle un soutien d'autres acteurs, il serait souhaitable que celui-ci soit européen», dira Jean-Yves Le Drian à propos de la résolution onusienne qu'il a citée.
Les organisations terroristes, notamment l'Aqmi et le Mujao, tirent profit d'importants lots d'armes libyennes volées de casernes de l'armée libyenne au cours du conflit armé qui a abouti à la chute de Mouammar El Kadhafi.
Certaines informations font par ailleurs état de la sollicitation de l'Algérie par la France pour le soutien à une telle option. L'Algérie avait exprimé son attachement à l'option politique pour trouver une solution à la situation au nord du Mali. Alger comme Paris comptent des ressortissants pris en otages par les organisations terroristes.
Des observateurs attendent d'ailleurs dans cette situation que le mouvement Ançar Eddine se démarque de l'AQMI et du Mujao, deux organisations terroristes. Ançar Eddine a tenté de sceller une alliance avec le mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
L'AQMI et le MUJAO occupent, selon certaines sources, une partie du nord du Mali, et procèdent à des enlèvements ainsi qu’au trafic d'armes et de stupéfiants. L'Algérie est préoccupée par cette situation, d'autant que son consul général à Gao (ville du nord du Mali) et six autres membres de sa mission diplomatique ont été enlevés le 5 avril de l'année en cours dans cette ville malienne.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Lun 9 Juil 2012 - 21:21
«Afghanistan du Sahel» : Fabius à Alger pour inciter les Algériens à ne pas rester «les bras croisés»
Lundi, 09 Juillet 2012, 08:32 - Tayeb Belmadi et Mohamed Youcef
Citation :
Le président français l’avait dit à ses ministres lors d’un Conseil tenu mercredi 13 juin : la solution à la crise malienne se trouve « notamment en Algérie ». Pour ébaucher cette solution pour ce Mali en passe de venir l’« Afghanistan du Sahel », le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, sera à Alger dimanche 15 et lundi 16 juillet. Objectif : évoquer avec les dirigeants algériens la situation dans ce pays voisin dont une bonne partie de ces territoires du nord est tombée entre les mains des islamistes d’AQMI, du Mujao et d’Ansar Dine.
Selon le Canard Enchainé du mercredi 4 juillet, la mission du ministre français est d’inciter ses interlocuteurs algériens « avec toute la courtoisie requise » de pas « rester les bras croisés face à ‘l’Afghanistan africain’ qui s’installe à leur porte ».
Mission compliquée car les Algériens ne souhaitent pas intervenir militairement dans ce bourbier et craignent, selon Le Canard, « les retours de bâton terroriste ».
De plus, ajoute l'hebdomadaire satirique, les autorités algériennes se disent hostiles « à toute ingérence étrangère, notamment française, aux confins de ‘son’ Sahara. »
Depuis la chute, début avril des villes du nord du Mali, entre les mains des islamistes et des touaregs du MNLA, l’Algérie martèle qu’elle privilégie la solution politique plutôt que l’option militaire.
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Lun 9 Juil 2012 - 21:25
Ballet médiatique à Alger
09 juillet 2012
Citation :
C’est ainsi que depuis juin dernier, Alger enregistre un ballet médiatique incessant de ministres africains et européens et de responsables militaires pour tenter de trouver une issue à cette poudrière terroriste qu’est devenu le nord du Mali avec lequel l'Algérie partage plus de 1300 kms de frontières.
Mais les Français ne sont pas les seuls à pousser les Algériens à ne pas rester « les bras croisés ». L’administration américaine en fait de même, sans doute avec autant de courtoisie et de tact que Paris.
Une source diplomatique américaine qui s’est confiée récemment à DNA confirme la volonté de Washington de voir les Algériens jouer un rôle prépondérant dans la crise malienne.
Comprendre : envoyer des troupes sur place, ou à tout le moins, offrir une logistique militaire conséquente pour traquer les groupes islamiques qui y font désormais régner leur loi. C’est encore plus vrai que les Algériens possèdent une expérience reconnue dans la lutte contre le terrorisme.
Mais là encore Alger refuse d’autant plus que les Américains rechignent à vendre aux Algériens leurs fameux drones, ces petits avions espions qui survolent déjà le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.