oui, le néant

Les évènements en Tunisie ont changé la donne des relations algéro-françaises

La visite de Bouteflika à Paris sérieusement compromise

Les conséquences des évènements de Tunisie et de la chute de Ben Ali n'ont pas fini de se faire sentir au Maghreb et ailleurs.

En Algérie, elles pourraient ainsi avoir une influence sur les relations diplomatiques avec Paris.

Annoncée et reportées à maintes reprises depuis maintenant plus d'un an, la visite officielle du président Abdelaziz Bouteflika en France semblait cette fois sur les rails.

Le terrain avait été balisé ces derniers mois pour apaiser les tensions entre Alger et Paris, faire avancer les dossiers en cours et créer le contexte le plus favorable pour ce déplacement.

Les venues à Alger de Claude Guéant et de Michèle Alliot‑Marie –alors encore ministre de la Justice– et la résolution de l'affaire Hasseni, avaient ainsi permis d'envisager cette visite dans un délai proche.

Certains évoquaient le premier trimestre 2011.

Mais c’était avant le 14 janvier et la chute de Ben Ali en Tunisie.

Aujourd'hui, tout a changé.

Les évènements de Tunisie ont modifié la donne.

La France, accusée d'avoir été trop complaisante avec le régime de Ben Ali, ne peut prendre le risque de se retrouver piégée par un éventuel scenario algérien.

Les tensions sociales que connait l'Algérie ces dernières semaines ont débouché sur plusieurs jours d'émeutes violentes.

Des citoyens en sont réduits à exprimer leur désespoir par des actes extrêmes d'immolation par le feu.

Comme en Tunisie au début des émeutes, le pouvoir algérien, à sa tête le président Bouteflika, observe le silence sur ces drames humains.

Les émeutes ont également été violemment réprimées.

Certes, la police n’a pas utilisé de balles réelles comme en Tunisie.

Mais la répression a été dure et plusieurs centaines de manifestants ont été arrêtés.

Jusqu'ici, la France est restée distante vis-à-vis de ces évènements.

Le président français ne les a pas commentés.

Mais s'afficher avec le président Bouteflika dans cette période risquerait de raviver les critiques formulées ces derniers jours,

notamment par l'opposition française et la communauté d'origine maghrébine présente en France,

sur l'attitude du gouvernement dans la crise tunisienne.

D'autant que des échéances électorales majeures se profilent en France.

La campagne pour l'élection présidentielle de 2012 se prépare déjà.