Feu vert de l’ONU pour une intervention en Centrafrique
Par Agence | 05/12/2013 | 18:17
Citation :
Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné jeudi son accord à une résolution proposée par la France pour intervenir en République centrafricaine (RCA) afin de rétablir la sécurité, en appui à une force panafricaine.
La résolution, adoptée à l’unanimité des 15 pays membres du Conseil, donne mandat à la force panafricaine présente en RCA (Misca) de se déployer “pour une période de douze mois”, avec une clause de révision au bout de six mois, afin de “protéger les civils et de rétablir l’ordre et la sécurité par les moyens appropriés”.
Elle autorise aussi les forces françaises en RCA à “prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l’exercice de son mandat”, dans un pays en proie à l’anarchie et aux violences de bandes armées depuis le renversement en mars du président François Bozizé par la coalition rebelle Séléka.
La Misca doit compter jusqu’à 3.600 hommes mais n’a pu en rassembler pour l’instant que 2.500, venus du Tchad, du Gabon ou du Cameroun.
elon la résolution, sa montée en puissance sera financée par un fonds géré par l’ONU et alimenté par des contributions volontaires des Etats, qui sont invités à se montrer généreux.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a ainsi donné mandat aux forces françaises pour intervenir en République centrafricaine, alors que l’état-major des armées françaises a annoncé jeudi qu’environ 250 soldats français se sont déployés dans la capitale Bangui à la suite des violences, ajoutant qu’”aujourd’hui environ 650 militaires français étaient présents” dans la capitale de la Centrafrique.(Aps)
Centrafrique: 1.600 soldats français au total, avec mission de “désarmer” les milices
Par Agence | 07/12/2013 | 17:43
Citation :
Le contingent français en Centrafrique atteindra 1.600 hommes au total samedi soir et leur mission prioritaire sera de “désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations”, a annoncé le président François Hollande. L’intervention française sera “rapide, efficace” et devra “désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations”, afin de “retrouver la stabilité, et permettre le moment venu des élections libres et pluralistes”, a affirmé M. Hollande lors d’une conférence de presse de clôture du sommet sur la paix et la sécurité en Afrique à Paris.
“Jeudi soir, il y avait 600 militaires français, hier (vendredi) soir, il y en avait 1.000, et ce soir, il y en aura 1.600 et ce sera l’effectif qui demeurera autant que nécessaire pour cette mission”, a déclaré François Hollande. Jusqu’à présent, les autorités françaises n’avaient parlé que de 1.200 militaires mobilisés dans le pays pour une opération de soutien à la force africaine déployée en Centrafrique.
Elles n’avaient pas non plus indiqué que la mission des Français comprendrait aussi un désarmement des milices. Les forces françaises vont “se déployer le plus rapidement possible et partout où il y a des risques pour la population, avec les forces africaines présentes qui sont au nombre de 2.500 soldats”, a ajouté François Hollande. “Dans un délai, je crois court, nous pourrons faire cesser toutes les exactions et les massacres”, a-t-il enchaîné, précisant que selon ses informations, “il y en a peu aujourd’hui (samedi) alors que sur la seule journée de jeudi, les chiffres étaient effrayants, il y aurait eu 300 morts”. (Afp)
Centrafrique : 64% des Français contre l'intervention militaire
CRÉÉ : 08-12-2013 17:00
EXCLUSIF- Après le Mali, la France a ouvert un nouveau front en Afrique avec l'opération Sangaris en Centrafrique, lancée officiellement par François Hollande jeudi. Une intervention à laquelle s'opposent 64% des Français, d'après notre baromètre metronews-Clai-LCI réalisé par OpinionWay.
L'opération Sangaris a officiellement débuté jeudi. Photo : AFP
Citation :
Après l'"effet Mali", François Hollande va-t-il bénéficier d'un "effet Centrafrique" dans les sondages d'opinion ? Le Président a renfilé jeudi son costume de chef de guerre, pour la deuxième fois de son mandat. Destination la Centrafrique, où Paris, avec l'aval de l'ONU, a déployé ce week-end 1600 soldats pour l'opération Sangaris. Mais si les Français avaient largement soutenu l'intervention au Mali, en janvier dernier, avec près de 65% d'opinions favorables, il n'en est rien cette fois.
En effet, d'après notre baromètre metronews-Clai-LCI réalisé par OpinionWay, seulement 35% des Français sont favorables à l'intervention militaire en Centrafrique, quand 64% s'y disent opposés. Un résultat surprenant après le large soutien apporté à l'opération malienne, qui plus est considérée aujourd'hui comme un succès. Cette fois, si Sangaris reçoit de nouveau l'aval de la quasi-totalité de la classe politique, les Français eux, freinent des quatre fers. "Il y a certainement un effet de répétition dans l'opinion, analyse pour metronews Bruno Jeanbart, d'OpinionWay. Après le Mali, il y a eu l’épisode syrien, où François Hollande parlait d'une intervention imminente, et maintenant la Centrafrique. Les Français ont un peu l'impression que l'on passe son temps à faire le gendarme du monde, à un moment où la situation intérieure se dégrade".
Les Français méfiants
Le succès de Serval n'a d'ailleurs rien changé : lorsque l'on interroge les Français sur leur perception de la politique étrangère de François Hollande, seuls 39% d'entre eux se disent "satisfaits" (61% de mécontents). " Ce qui est presque un bon score quand on regarde la mauvaise opinion de son action globale, nuance Bruno Jeanbart. La politique du président ne récolte en effet que 24% d'opinions favorables dans notre baromètre de décembre, soient 2% de plus que le mois dernier, où il a atteint son record d'impopularité.
Enfin, "les Français connaissent peu la Centrafrique et les enjeux de cette intervention", note le sondeur. Si l'objectif de la France est clair - ramener la paix et protéger les populations- l'opération soulève des questions, et donc de la méfiance. Pourquoi intervenir seuls, en effet, alors même que la France a promis de ne plus s'ingérer dans les crises africaines ? Sans oublier que le spectacle de centaines de soldats français qui volent au secours des pays pour ramener l'ordre ranime son passé colonisateur. Sans doute est-ce pour cela que François Hollande a insisté sur ce point : "l'intervention sera rapide" et menée en "coordination avec les Africains et avec le soutien des partenaires européens". Après avoir séduit ses homologues africains, "papa Hollande", comme le surnommait la presse malienne, doit encore, chez lui, user de sa pédagogie.
Sangaris : 2 militaires français tués lors d’un accrochage à Bangui
10.12.2013 Crédit: EMA/armée de Terre
Soldats de 1re classe Antoine Le Quinio et Nicolas Vokaer
Citation :
Le 9 décembre 2013, peu avant minuit, à Bangui en République Centrafricaine (RCA), une section de la force Sangaris a été prise à partie à très courte distance au cours d’une patrouille.
Lors d’une patrouille à pied conduite dans le cadre de la mission de désarmement des groupes armés présents dans la capitale centrafricaine, un élément de la force Sangaris a été pris à partie à plusieurs reprises à l’arme légère d’infanterie par un groupe armé non-identifié. Durant l’échange de tirs, deux militaires français ont été très grièvement blessés.
Après avoir sécurisé la zone et apporté les premiers soins, la section s’est ré-articulée pour permettre l’évacuation des deux militaires vers l’antenne chirurgicale avancée stationnée sur l’aéroport de M’Poko où ils sont décédés des suites de leurs blessures.
Les militaires français tués au cours de cette action sont deux «marsouins parachutistes» du 8e Régiment parachutiste d’infanterie de Marine (8e RPIMa) de Castres. Il s’agit des deux premiers militaires français à mourir au combat depuis le lancement de l’opération Sangaris en RCA.
Centrafrique : l'impérialisme français, premier responsable du chaos
Lutte Ouvrière n°2367 du 13 décembre 2013
Citation :
L'armée française intervient désormais en Centrafrique, comme elle le fait au Mali. Le but de cette opération militaire est officiellement de mettre fin aux massacres et de désarmer les milices qui s'y livrent. À en croire les médias, la population, ou une partie d'entre elle, applaudit l'arrivée des troupes françaises. Après les tueries de ces derniers mois, cela se comprend aisément. Pourtant, s'il est un pays où la présence française a un triste bilan, c'est bien la Centrafrique.
Des troupes françaises y sont cantonnées presque sans interruption depuis l'indépendance. Cette présence n'a apporté au pays que pauvreté, dictature et au bout du compte la désintégration de l'État qui est à l'origine de la dramatique situation actuelle.
L'histoire de la Centrafrique est faite d'une longue suite de dictatures maintenues au pouvoir par la France, avant d'être lâchées quand elles ne faisaient plus l'affaire. Lorsque les colonies d'Afrique noire accédèrent à l'indépendance, l'objectif des gouvernements français de l'époque était, avant tout, d'instaurer un cadre leur permettant de continuer le pillage du continent.
Les grands ensembles territoriaux furent morcelés en pays sans véritable possibilité de développement économique, comme la Centrafrique ou le Mali totalement enclavés à l'intérieur des terres. Peu importait puisque qu'il s'agissait de continuer à drainer leurs richesses vers la métropole, et non de permettre une vie décente à leurs habitants. Les dirigeants des nouveaux États furent sélectionnés en fonction de leur soumission aux intérêts de l'ancienne métropole, ce qui écartait d'emblée ceux pour qui le bien-être de leur peuple était prioritaire.
Ainsi se forma un personnel politique constitué de prédateurs, n'ayant aucune base sociale dans la population, et dont Bokassa, qui se fit proclamer empereur de Centrafrique, ne fut qu'un représentant parmi d'autres.
Il y a bien longtemps que la fiction que constituait l'État centrafricain s'est délitée, non pas sous les coups de bandes rebelles, mais simplement à la suite du pillage des rares ressources du pays par ses dictateurs, de concert avec l'impérialisme français et ses représentants. La seule base des dictatures successives fut l'armée française, qui a fait et défait les présidents depuis cinquante ans. Cependant le pays plongeait de plus en plus dans la misère et l'insécurité, privé d'écoles, d'hôpitaux, d'infra-structures en particulier dans cette région du Nord abandonnée depuis longtemps aux bandes armées.
L'intervention militaire en cours menée sous couvert d'une opération humanitaire ne vise qu'à tenter de perpétuer cette situation. L'armée française n'a certes pas encore un président de rechange à sortir de ses fourgons, mais son intervention donne du temps à Hollande pour en fabriquer un. Le 23 mars dernier, quand la Séléka, ce regroupement de bandes armées venues du Nord, entra dans Bangui, mettant la ville au pillage, et que son chef, Michel Djotodia, se proclama président, Hollande en prit acte. Il ne répondit pas aux appels au secours de l'ex-président Bozizé qu'il avait décidé d'abandonner. L'armée française ne bougea pas, mais préserva dès cet instant la possibilité d'une intervention militaire en gardant le contrôle de l'aéroport de Bangui.
Quant à la Séléka, à peine au pouvoir, elle éclata en autant de bandes armées qu'elle avait de chefs. Sa dissolution officielle ne fut qu'une formalité. Les bandes de l'ex-Séléka mirent Bangui à feu et à sang, comme elles l'avaient fait du reste du pays, suscitant en retour la création de milices « anti-balaka » (anti-machettes), auxquelles on prête le soutien de l'ancien président Bozizé réfugié à l'étranger. Ces affrontements entre « ex-Séléka » et « anti-balakas » finirent par prendre l'allure de conflits religieux, la Séléka étant surtout composée de musulmans du Nord alors que la population centrafricaine est en majorité chrétienne.
C'est dans ce chaos entretenu depuis des décennies par la présence de l'impérialisme français que se place l'intervention d'aujourd'hui. Hollande a fixé comme objectif politique à cette opération la tenue d'élections fin 2014. Il s'emploiera d'ici là à faire émerger des chefs qui puissent prendre place dans la cohorte des dirigeants soutenus par Paris tout en continuant de garantir une place privilégiée aux trusts français. Loin d'être un facteur de sécurité pour la population, la domination de l'impérialisme français, garantie par son armée, est la cause principale de la pauvreté et des conflits qui ravagent la région. C'est elle qui fait que la Centrafrique, le Mali ou le Tchad restent des pays parmi les plus pauvres du monde.
C'est pourquoi il faut dire : hors d'Afrique les troupes françaises et l'impérialisme français !
Opérations en Afrique: Paris veut faire payer ses partenaires européens
Publié le 14/12/2013 à 12:05 - Point.fr
Citation :
Engagée dans plusieurs opérations militaires coûteuses en Afrique, la France va tenter de convaincre ses partenaires de créer un fonds européen destiné à financer les interventions d'urgence dans les pays en crise, lors du Conseil européen des 19-20 décembre.
Si elle ne devrait pas atteindre les 650 millions d'euros qu'a coûté Serval au Mali en 2013, l'opération Sangaris en Centrafrique pourrait à son tour faire exploser la facture. Et la France, condamnée à tailler dans les programmes militaires et à rogner les effectifs des armées en période de crise, ne veut plus assumer seule les dépenses.
"L'Europe fait beaucoup, mais elle le fait ponctuellement. Il faudrait un fonds européen permanent, pas un fonds par opération", a plaidé jeudi depuis le Brésil où il était en déplacement, le président François Hollande, qui demandera lors de la réunion de Bruxelles aux Européens de partager les frais.
"Il ne s'agit pas qu'on soit la force armée et qu'on demande à être payé, on n'est pas les mercenaires, ni les gendarmes de l'Europe", a affirmé François Hollande.
Dès l'intervention franco-britannique en Libye en 2011, les critiques se sont élevées en France pour dénoncer l'apathie des Européens, qui refusent de s'engager militairement pour défendre la sécurité commune.
Un fonds européen permanent permettrait de financer les interventions d'urgence jusqu'à ce qu'elles basculent sous statut d'opérations de maintien de paix des Nations unies, et bénéficient dès lors des crédits de l'ONU.
Si Paris aura du mal à convaincre ses partenaires dans un domaine, l'Europe de la défense, où les avancées sont souvent millimétriques, les Européens semblent disposés à accompagner financièrement les interventions militaires dès lors qu'on ne leur demande pas d'envoyer des troupes au sol.
Ainsi Berlin, Bruxelles et Londres ont promis une aide en transport aérien de troupes et matériels pour la Centrafrique, et l'UE a décidé de débloquer 50 millions d'euros supplémentaires pour appuyer la montée en puissance de la force africaine qui doit prendre à terme le relais des Français.
Bâtir une vraie Europe de la Défense
Pierre angulaire de cette Europe de la défense souvent qualifiée de "coquille vide", Paris veut bousculer ses partenaires.
"S'il y a une réflexion à avoir d'urgence, c'est sur le concept de groupement tactique. Comment l'utiliser à bon escient dans le cadre d'une relation entre l'Europe et l'Afrique qu'il faut remettre à l'ordre du jour", a estimé mercredi le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Ebauche d'une force de réaction rapide européenne, les GTUE (Groupements tactiques de l'UE) existent sur le papier mais n'ont jamais été mobilisés pour répondre aux situations d'urgence. Faute à un manque de volonté politique commune et à un mécanisme lourd qui nécessite l'accord des 28 membres de l'UE avant toute action.
"Chacun a pu constater, y compris dans la situation en RCA, que les GTUE ne sont pas au rendez-vous", s'agace Jean-Yves Le Drian.
Aucune décision ne devrait être prise les 19-20 décembre à Bruxelles, mais Paris pousse pour que le dossier "soit traité rapidement".
La France espère en revanche des avancées, dans plusieurs domaines. En premier lieu, une plus grande implication des européens pour aider les pays du Sahel à contrôler leurs frontières. Il ne s'agit pas, fait-on valoir, uniquement d'une question militaire, mais de lutte contre tous les trafics et de contrôle des flux migratoires. Autre "point majeur", la mise en oeuvre d'une stratégie européenne de sécurité maritime, pour lutter contre l'immigration clandestine et la piraterie au large de la Somalie ou dans le golfe de Guinée.
Sans oublier deux secteurs capacitaires dans lesquels les armées françaises ont montré leurs limites lors des opérations en Libye et au Mali: le transport militaire aérien et le ravitaillement en vol. La mise en oeuvre d'une flotte européenne d'avions ravitailleurs et l'extension du dispositif EATC (European air transport command), basé sur le partage des appareils de transport, seront au menu des discussions de Bruxelles.
Selon Laurent Fabius, des pays européens vont envoyer des troupes en Centrafrique (MàJ)
17 décembre 2013 – 18:35
Citation :
Ces derniers jours, il a été beaucoup reproché aux Etats membres de l’Union européenne (UE) de laisser la France en première ligne à Bangui, où la mission de ses forces armées est notamment de désarmer les milices qui y sévissent afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire tout en favorisant la montée en puissance de la Mission internationale d’aide à la Centrafrique (Misca), formée sous l’égide de l’Union africaine. Certains ont déploré une occasion manquée pour le premier déploiement d’un groupement tactique de l’Union européenne (GTUE).
Cependant, le Royaume-Uni et la Belgique ont proposé un soutien logistique, de même que les Etats-Unis, qui ont pris à leur compte le transport des troupes burundaises appelées à être déployées sous la bannière de la Misca. Est-il envisageable que d’autres pays européens puissent aller plus loin, en fournissant, par exemple, des forces au sol?
Oui, a priori. Ainsi, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé, ce 17 décembre, que des soldats venant d’autres pays européens, seraient bientôt déployés en Centrafrique.
“Je crois pouvoir vous affirmer que nous aurons bientôt des troupes au sol qui seront apportées par nos collègues européens”, a-t-il déclaré, à l’Assemblée natinonale. “Je tiens à le souligner, car c’est l’une des premières fois que cela se produit”, a-t-il ajouté. Le Quai d’Orsay a, de son côté, précisé que des “pays européens”, qui non pas été précisés, seraient sur le point d’envoyer des troupes en Centrafrique.
“Un certain nombre de pays ont déjà décidé de nous accompagner sur le plan logistique. Il est probable qu’un certain nombre de pays feront davantage encore, y compris sur le plan militaire”, avait déjà indiqué M. Fabius, la veille, à l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles.
Dans la foulée des propos tenus par le ministre français, une source militaire belge a indiqué que Bruxelles envisagerait d’envoyer un contingent de 150 hommes en Centrafrique, afin d’y assurer une mission de “protection” des aéroports.
Cela étant, l’on peut lire et relire la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a autorisé l’opération Sangaris en Centrafrique : il n’est nullement questions de déployer des troupes européennes autres que françaises (article 50). Un possible rôle pour l’Union européenne est évoqué à l’article 13, lequel demande aux “Etats membres et aux organisations régionales et internationales (…) de coordonner l’assistance qu’ils prêtent aux autorités de transition (ndlr, centrafricaines) en vue de la réforme du secteur de la sécurité”.
MàJ à 19h45 : Le gouvernement belge a annoncé qu’il décidera l’envoi de 150 militaires en Centrafrique qu’une fois que Paris en aura officiellement fait la demande. Ce qui n’a pas encore été fait. Suède, Finlande, Hongrie et Bulgarie ont indiqué que rien n’est encore décidé. Pour les Pays-Bas, l’Autriche, l’Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni, il n’est nullement question d’envoyer des troupes en Centrafrique. Reste donc encore 17 pays à consulter…
Centrafrique : l'opération Sangaris de plus en plus impopulaire
Par La rédaction de RTL.fr | Publié le 06/01/2014 à 11h34
Des manifestants musulmans protestent contre l'opération Sangaris à Bangui, le 22 décembre 2013 - Crédit : MIGUEL MEDINA / AFP
Citation :
La présence française est clairement impopulaire dans le quartier musulman PK5 à Bangui. Les habitants manifestent tous les jours leur rancœur contre les militaires Français. C'est le cas de Hassan qui voudrait tout simplement les voir partir : "Nous on ne veut pas les Français, on en a marre. Ils sont complices avec les milices chrétienne anti balakas. On n'a pas confiance en eux".
Le problème c'est que les Français ne sont plus vraiment populaires auprès des chrétiens non plus. Après un mois d'opération Sangaris, Bangui connait toujours la violence, et l'impatience de Nadège est palpable : "Les exactions continuent. Mais les Français qu'est-ce qu'il font ? Ils restent loin."
Le risque d'enlisement
Certains observateurs parlent déjà d'enlisement, d'autres de manque de moyens. En visite à Bangui la semaine dernière, le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian, a défendu bec et ongles l'opération. Tout en reconnaissant la difficulté de celle-ci, il a raillé les "analystes autoproclamés" qui brandissent le risque d'enlisement, s'appuyant sur le succès récent du Mali.
L'une des missions principales de la force Sangaris, le désarmement, est au cœur des débats. "Toute personne armée qui n'a pas lieu de l'être est désarmée, et si besoin de force", assure une source militaire. Mais la tâche est colossale, presque irréaliste, dans une capitale où les armes ont coulé à flot depuis l'entrée de l'ex-rébellion Séléka en mars.
Centrafrique : Un hélicoptère français touché par des tirs
14 janvier 2014 – 12:06
Citation :
Un hélicoptère de type Fennec de l’armée de l’Air, engagé dans l’opération Sangaris, en Centrafrique, a été touché par des tirs alors qu’il survolait Bangui, la capitale, le 10 janvier dernier, jour où Michel Djotodia, alors président de transition centrafricain grâce à l’appui de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, a annoncé sa démission.
Cette information, que l’on doit au quotidien Libération, a été confirmée par l’Etat-major des armées à Paris. “Un Fennec a effectivement été touché par un impact d’arme légère d’infanterie, l’équipage n’a pas été touché”, a indiqué le colonel Gilles Jaron, son porte-parole.
Selon le quotidien, qui cite une source “proche du dossier”, une balle est “passée tout près du pilote” de l’hélicoptère Fennec. Ce dernier, endommagé, a dû se poser précipitamment. Il est actuellement en cours de réparation.
Outre les hélicoptères Puma et Gazelle, la Force Sangaris dispose également de deux appareils de type Fennec, arrivés l’un et l’autre des bases aériennes d’Orange (EH 05.067 Alpilles) et de Villacoublay (EH 03.067 Parisis) par avion de transport Antonov.
Aucune autre précision concernant les circonstances de cette attaque n’a été avancée. Cela étant, l’impartialité de la Force Sangaris est régulièrement remise en cause par les combattants de l’ex-Séléka, lesquels accusent les militaires français de prendre parti pour les miliciens anti-balaka alors que Paris ne cesse d’expliquer que leur mission est de désarmer tous les groupes armés actifs dans Bangui, quelle que soit leur origine.
L’Union européenne approuve l’envoi d’une mission militaire en Centrafrique
20 janvier 2014 – 16:22
Spoiler:
Citation :
L’Europe “ne peut pas laisser la France seule” en Centrafrique, a affirmé, dans un publié le 19 janvier par le Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, Frank-Walter Steinmeier, le nouveau chef de la diplomatie allemande. Car, pour ce dernier, les intérêts européens sont en jeu “quand en Afrique noire et subsaharienne menacent l’instabilité, les déportations et le terrorisme, dont les conséquences débordent en Europe”.
Et l’Union europénne ne laissera pas la France seule en République centrafricaine puisque les ministres des Affaires étrangères de ses Etats membres ont approuvé à l’unanimité, ce 20 janvier, un concept de gestion de crise et le lancement d’une mission militaire qui viendra en appui de l’opération française Sangaris ainsi que des troupes africaines de la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique).
Le principe de cette mission militaire européenne avait déjà été validé, la semaine passée, par les ambassadeurs des pays membres en charge des questions de sécurité, sur la base d’options présentées par le Service européen pour l’action extérieure, conformément à ce qui lui avait été demandé à l’issue du Conseil européen sur la politique de sécurité et de défense commune du 19 décembre dernier.
“Ce que je souhaite est qu’il y ait, politiquement, une présence de l’Europe. Qu’on ne dise pas : ‘la France est seule’. C’est important pour l’Europe”, avait affirmé, à cette occasion, le président Hollande.
Dans cette affaire, Paris a cherché le soutien de ses partenaires européens quelques jours après le lancement de l’opération Sangaris, notamment afin de pouvoir en partager le coût financier via les mécanismes de financement de l’UE. Et cela en allant même jusqu’à brusquer les choses étant donné que le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait annoncé, à l’Assemblée, l’envoi de troupes de pays européens qui, manifestement, étaient les derniers à être au courant…
Reste désormais à préciser les modalités de cette mission militaire européenne, laquelle devrait se concentrer sur la protection de l’aéroport de Bangui, point névralgique de la capitale centrafricaine, ainsi que la nature des besoins en moyens et en effectifs. A priori, la France sera la nation-cadre de cette opération.
Autre point important, et non des moindres, il s’agit également d’identifier quels seront les pays européens qui contribueront à cette mission, qui devrait disposer entre 500 et 1.000 hommes. L’Estonie a déjà fait savoir qu’elle était prête à déployer 55 militaires (un peloton d’infanterie et une unité de soutien). La Belgique avait indiqué, en décembre, qu’elle n’était pas opposée à fournir une aide dans une cadre européen.
Quant à l’Allemagne, il ne faudra pas compter sur elle pour envoyer des troupes de combat en Centrafrique. C’est, du moins, ce qu’a indiqué Frank-Walter Steinmeier, dans son entretien au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung. Comme au Mali, où elle a engagé 3 Transall C-160 au profit de la Minusma (mission des Nations unies) et des instructeurs au sein de l’EUTM Mali, elle pourrait apporter un soutien logistique.
Autre détail important : la résolution 2127, qui a autorisé l’opération Sangaris et l’engagement de la MISCA, ne donne aucun rôle militaire à l’UE. Par conséquent, il faut un accord du Conseil de sécurité pour permettre le déploiement de cette mission européenne. Ce qui devrait être fait, a priori, le 22 janvier.
L’ONU autorise l’envoi en Centrafrique d’une mission militaire européenne commandée par le général Pontiès
28 janvier 2014 – 19:36
Lire la suite :
Citation :
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, à l’unanimité, ce 28 janvier, la résolution 2134 portant sur la situation en Centrafrique. Cette fois, ce texte autorise l’envoi dans ce pays d’une mission militaire de l’Union européenne, ce qui n’était pas le cas avec celui qui avait été voté le 5 décembre dernier (n°2127), lequel avait permis à la France de lancer l’opération Sangaris.
Avec la résolution 2134, le Conseil de sécurité a donc décidé de mettre sous mandat des Nations unies les 500 militaires européens qui doivent épauler les 1.600 Français de l’opération Sangaris ainsi que les troupes africaines de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique), dont les effectifs doivent passer de 4.000 à 6.000 hommes, selon les intentions affichées de l’Union africaine.
Cette mission militaire européenne (EUFOR RCA Bangui) a quant à elle été approuvé le 20 janvier dernier par les ministres des Affaires étrangères des 28 Etats membres de l’UE. Elle sera chargée d’assurer la protection de l’aéroport M’Poko de Bangui, d’une importance cruciale, afin de permettre aux militaires français et africains de se consacrer aux opérations de désarmement des milices armées dans d’autres parties du pays.
Pour le moment, l’on ne connaît pas encore le détail des contributions des membres de l’UE à cette mission, qui sera commandée depuis le quartier général opérationnel de Larissa (Grèce) par le général français Philippe Pontiès, actuellement commandant de l’Etat-Major de Force n°3 de Marseille. L’Estonie et la Finlande ont déjà fait part de leur intention d’envoyer respectivement 55 et 20 soldats à Bangui. D’autres pays, comme l’Allemagne, ont promis un soutien logistisque mais il n’est pas question d’y déployer des troupes au sol.
La résolution 2134 autorise les militaires européens à “prendre toutes les mesures nécessaires”, c’est à dire y compris l’usage de la force, pour défendre et protéger les civils. Cette disposition avait été adoptée pour les forces françaises ainsi que celles de la MISCA.
La mission EUFOR RCA Bangui devrait durer 6 mois. Après, l’on ignore quelle sera la situation en Centrafrique. A terme, cependant, il est probable qu’une opération des Nations unies prenne le relai, avec 10.000 casques bleus au moins pour sécuriser l’ensemble du pays.
Par ailleurs, la résolution 2134 menace de sanctions ciblées (interdiction de voyager, gels d’avoirs financiers) tous ceux qui menacent la stabilité et la paix en Centrafrique ou qui feraient obstacle au processus politique de transition, bloquent l’aide humanitaire, commettent des exactions ou violent l’embargo sur les armes. Les personnes éventuellement sanctionnés devront être désignées ultérieurmeent par un comité dépendant du Conseil de sécurité. La France a déjà quelques noms sur une liste, a indiqué Gérard Araud, l’ambassadeur français auprès des Nations unies.
Enfin, le Conseil a fixé à février 2015, au plus tard, voire au second semestre 2014, au plus tôt, l’organisation d’élections présidentielles et législatives. Pour cela la Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix (BINUCA) sera sollicité. Ce dernier aura également à assister la commission formée pour enquêter sur les violations des droits de l’homme commises en Centrafrique depuis 2013.
Centrafrique : en colère, le Tchad retire ses soldats
JEUDI 3 AVRIL 2014 / PAR ASSANATOU BALDÉ
Lire la suite :
Citation :
Suite aux différents incidents impliquant les soldats tchadiens, leur valant des critiques, le Tchad a décidé de retirer son contingent de la force africaine en Centrafrique MISCA.
Le Tchad n’a pas caché sa colère. N’Djamena est en effet agacé par les nombreuses critiques contres les soldats tchadiens suite à plusieurs incidents les impliquant en Centrafrique. Pas plus tard que samedi dernier, des militaires tchadiens, chargés de rapatrier leurs compatriotes, ont tiré sur la foule, tuant 24 personnes et faisant des centaines de blessés. Une affaire qui a fait polémique dans le pays, pointant du doigt les militaires tchadiens.
Face à tous ces évènements, le Tchad a par conséquent décidé de retirer son contingent de la force africaine MISCA, composé de 1 000 hommes. Un retrait que le ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, a signifié dans un communiqué à l’occasion du sommet UE-Afrique, à Bruxelles :
« Malgré des efforts consentis, le Tchad et les Tchadiens font l’objet d’une campagne gratuite et malveillante, tendant à leur faire porter la responsabilité de tous les maux dont souffre la Centrafrique. Face à ces accusation répétée le Tchad décide du retrait du contingent tchadien de la MISCA ».
Toutefois le ministre des Affaires étrangères a précisé que ce « retrait sera progressif ». Le Tchad continuera néanmoins d’assumer « sa mission de paix dans les zones relevant de sa responsabilité », a affirmé le ministre, soulignant que son pays « continuera de participer à la résolution de la crise centrafricaine. C’est notre rôle. Nous avons la présidence de la CEEAC, nous partageons la plus grande frontière commune, plus de 10 000 Tchadiens ont dû quitter la RCA ».
Centrafrique : déploiement des premières troupes de la mission militaire européenne
MERCREDI 9 AVRIL 2014 / PAR FOUÂD HARIT
Lire la suite :
Citation :
Les premiers renforts de la mission militaire européenne en Centrafrique ont été déployés à Bangui, la capitale.
Les renforts en Centrafrique sont déployés. Les premières troupes de la mission militaire européenne en Centrafrique (Eufor), composées notamment de gendarmes mobiles français, ont commencé à patrouiller dans Bangui. Ils arrivent en soutien aux soldats français de l’opération Sangaris. Un renfort qui tombe à pic après la décision du gouvernement tchadien de retirer ses troupes du contingent de l’Union africaine.
« Il s’agit de leurs premières sorties (dans Bangui). Cinquante-cinq gendarmes sont arrivés. Leur premier objectif est le maintien de la sécurité mais aussi la formation des gendarmes locaux », a expliqué le lieutenant-colonel François Guillermet, chargé de la communication de l’armée française à Bangui.
Les gendarmes mobiles, encadrés par des militaires de l’opération Sangaris, ont patrouillé dans certains quartiers sensibles de la capitale centrafricaine, tel que le quartier PK5, l’une des dernières enclaves musulmanes de Bangui. Les habitants de ce quartier sont menacés par des milices chrétiennes armées de machettes, les anti-balaka. Les gendarmes, vêtus d’uniformes bleu marine et armés de fusils automatiques, patrouillaient dans le cadre de l’opération Sangaris, en attendant le déploiement officiel de la force Eufor.
Près de 800 hommes de l’Union européenne seront déployés en renfort aux forces internationales françaises et africaines (Misca). La mission prendra pleinement effet à la fin du mois de mai, d’après le général français Philippe Pontiès, rapporte l’AFP. La France sera « nation cadre » de l’opération, à laquelle participent 13 nations européennes.