Trident16 Caporal
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| Sujet: La Force K Jeu 8 Mai 2014 - 21:51 | |
| Parcours d’un traitre : Belhadj El-Djilali dit KobusPar Fateh Adli - Publié le 27 nov 2013 - Lire la suite :
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- Son nom restera dans les annales comme une figure emblématique de ces renégats qui ont choisi de trahir leurs frères avec préméditation. Car lui, contrairement à d’autres symbole de la collaboration avec l’ennemi, est doublement condamnable pour avoir joué un rôle sournois dès le début de son engagement militaire. Son parcours résume la trajectoire de toute une frange de collaborateurs obnubilés par leur sentiment de puissance, mais aussi par leur ignorance.
Né dans la région d’Aïn Defla, Belhadj El-Djilali Abdelkader a suivi une formation militaire à l'école des officiers de réserve de Cherchell ; un privilège dont seuls les enfants issus de familles de notables alliés à l’administration coloniale pouvaient bénéficier. Il en est sorti avec le grade de sergent.
Fin des années 1940, il adhéra au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), puis à l'Organisation spéciale (OS) ; mais certaines sources soutiennent que le jeune Belhadj était bien infiltré par des officiers français dans les rangs du mouvement national, avec comme mission précise de les informer sur les déplacements des militants nationalistes.
D’autres sources affirment que le militant Belhadj, n’était pas « travaillé » en amont, mais tout aurait changé pour lui après son arrestation en 1950, suite à la découverte de l’OS. Ainsi, d’après cette version, Belhadj aurait avoué au cours de l'interrogatoire les noms des chefs de l'organisation nationaliste. Rassurés par son allégeance à la France, les autorités coloniales décidèrent de le libérer. Dans les deux cas de figure, la présence de Belhadj El-Djilali dans les rangs du mouvement national aura été un élément décisif dans le démantèlement de l’Organisation spéciale et l’arrestation de ses principaux dirigeants à partir de 1950. Situation qui plongera le mouvement national dans une longue période de léthargie, avant la résurrection du 1er novembre 1954.
Au lendemain du déclenchement de la Révolution, Belhadj El-Djilali créa une force militaire dans la région d’Aïn Defla, soutenue en douce par l’armée française, mais se présentant aux yeux de la population comme étant un détachement de l'Armée de libération nationale luttant contre l’occupation française, poursuivant ainsi son travail de noyautage et de déstabilisation de la Révolution.
Mais son jeu ne tarda pas à se dévoiler, puisque l’ALN décida de mener plusieurs offensives contre tous les groupes contre-révolutionnaires, l’enjeu étant de les couper de leur base sociale et de tout lien avec la population civile. C’est ainsi que l’ALN dût ouvrir plusieurs front à la fois : contre le général d’opérette Mohamed Bellounis dans son fief allant de la région de Bordj Bou Arreidj jusqu’à Djelfa et Aflou, aux portes du désert, et contre le groupe de Belhadj qui s’est lui aussi autoproclamé général, sous son nom de harki, Kobus, plus au nord, dans la région d’Aïn Defla.
L’armée du « général » Kobus installés dans un poste à Zédine (Aïn-Defla), coordonna ses efforts avec celle du «général» Bellounis, et les deux armées projetaient d’encercler et d’anéantir tous les combattants de l’ALN de la wilaya IV. Sur instigation de l’armée française, ces deux forces alliées ont tracé un plan : les Bellounistes devaient remonter du Sud (Djelfa, Laghouat, Aflou) vers le Nord, tandis que les Kobustes devaient partir du Nord vers le Sud, pour acculer les compagnies de L’ALN dans les montagnes de Theniet El Had, Amrouna, El Meded, Matmata et Zemoura Djebel Louh… Mais, dans leur tactique, les deux compères ont sous-estimés les forces de l’ALN et, surtout, ne croyaient pas à des défections dans leurs rangs qui leur seront fatales.
Selon des témoignages écrits, les premiers accrochages avec les troupes de Kobus, qui eurent lieu en 1957, éveilleront de nombreux éléments manipulés sur la vérité de leur chef, lesquels décidèrent de rejoindre les rangs de l’ALN, par dizaines.
Acculé, Belhadj Kobus s'allia avec un richissime et puissant collaborateur, le Bachaga Boualem. Mais cela ne lui sera d’aucun secours. Le commandement de la wilaya IV, sous la conduite du colonel M’hammed Bougara, mobilisa toutes ses forces pour endiguer ces nouvelles alliances des contre-révolutionnaires, et échafauda tout un plan d’éradication par le renseignement.
Le commandant Si Djilali Bounaâma, chef de la zone III et Si Rachid Bouchouchi, commandant de la région de Theniet El Had, avaient noué des contacts secrets avec les colonels adjoints du général Kobus, qui désiraient rejoindre la Révolution avec armes et bagages, ce qui représentait une importante et bonne opération pour l’ALN. Toutefois, le commandement de l’ALN avait tenu à exiger aux éléments belhadjistes de liquider leur chef. Ce qui fut fait le 28 avril 1957, signant la fin d’une triste épopée
Adel Fathi
http://memoria.dz/nov-2013/dossier/parcours-d-un-traitre
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