Sujet: Rebellion Azawad - Mali Mer 11 Avr 2012 - 14:20
Les 12 plaies du Mali
Publié le 11/04/2012 à 13:01
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Si la junte se voit contrainte de restituer le pouvoir aux civils, les acteurs de la transition héritent d'un chantier écrasant : pacifier le nord du pays, passé sous la coupe de séparatistes touareg et de milices islamistes. Décryptage d'un désastre qui inquiète l'Afrique. Et au-delà...
1. Pourquoi le pouvoir malien s'est-il effondré si vite ?
Le 22 mars, les mutins emmenés par l'obscur capitaine Amadou Sanogo conquièrent moins le pouvoir qu'une impuissance. Car ils s'engouffrent dans le vide creusé par l'apathie d'Amadou Toumani Touré, alias "ATT", chef d'Etat en fin de mandat et à bout de souffle. Leur pronunciamiento suscite d'ailleurs à Bamako, la capitale, une indéniable adhésion. Notamment celle des "petits soldats", lassés de monter au casse-pipe face à des rebelles venus de Libye plus aguerris et bien mieux équipés qu'eux, et écoeurés par le train de vie d'officiers corrompus, souvent en cheville avec les trafiquants d'armes et de drogue qui sillonnent le Sahel.
2. Pourquoi le putsch a-t-il viré au fiasco ?
Même si la junte a fait vibrer la corde patriotique, elle précipite une partition nord-sud qu'elle prétendait enrayer. Sur fond d'anarchie, ses maigres troupes ne tentent rien pour entraver l'avancée des insurgés, touareg ou djihadistes. Les "pieds nickelés du camp Kati" - ainsi un général français les désigne-t-il - finiront par appeler à la rescousse des partenaires occidentaux et africains qu'ils vouaient aux gémonies, avant, toute honte bue, de sommer les civils nordistes d'entrer en résistance... La piteuse aventure trouve son épilogue le 6 avril, sous la forme d'un "accord-cadre" aux allures de reddition conclu avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui lève aussitôt l'embargo "total" infligé au Mali. En contrepartie d'une amnistie consentie à lui-même et à sa clique, Sanogo s'engage alors à restituer le pouvoir aux civils dès la démission formelle d'ATT, l'élu déchu. Laquelle survient deux jours plus tard.
3. Quelles seront les étapes du retour à l'"ordre constitutionnel" ?
Celui-ci s'inspire d'une loi fondamentale - celle de février 1992 - que la junte avait prétendu abroger au profit d'un texte taillé sur mesure. Conformément à l'article 36 de la Constitution, l'intérim de la présidence revient au patron de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré. Lourde tâche que celle qui échoit à ce mathématicien, chargé de conduire une transition dont la durée reste à fixer. Il doit certes nommer un Premier ministre qui, doté de pouvoirs étendus, animera un gouvernement d'union nationale ; parmi les favoris, une poignée de prétendants à la succession d'ATT, ainsi qu'un Arabe "nordiste", Zahby Ould Sidi Mohamed, pour l'heure fonctionnaire onusien au Soudan. Mais Traoré a aussi pour mission d'organiser des scrutins présidentiel puis législatif. Une certitude : les Maliens n'éliront pas le prochain chef de l'Etat dans un délai de quarante jours, comme l'exige la loi - d'autant qu'un toilettage du fichier électoral devrait précéder l'appel aux urnes. Au rayon des urgences, un chantier plus herculéen encore attend le régent du palais de Koulouba : pacifier le grand Nord malien et le ramener dans le giron national.
4. Qui sont les Touareg et que veulent-ils ?
Le peuple touareg compte 1,5 million de personnes, dispersées entre le Mali, le Niger, l'extrême sud de l'Algérie, la Libye et le nord du Burkina Faso (voir la carte, page 66). D'origine berbère, les "hommes bleus" parlent leur propre langue, le tamacheq, et sont restés pendant plus de mille ans les maîtres du Sahara central. Au début des années 1960, lors des indépendances, ces nomades ont été relégués aux marges des nouveaux Etats africains. Dans le nord du Mali, où ils seraient environ 550 000, les Touareg se sont rebellés à plusieurs reprises contre Bamako (voir la chronologie, page 72). Depuis janvier dernier, la "révolution" menée par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a pris une ampleur inédite. Les rebelles contrôlent aujourd'hui la moitié nord du pays, un territoire grand comme une fois et demie la France. Le MNLA chapeauterait 3 000 combattants : des Touareg ayant servi dans l'armée libyenne et rentrés lourdement armés au Mali après la chute de Kadhafi, des intellectuels et anciens rebelles, ainsi que des jeunes de langue tamacheq sans perspective d'avenir. Durant sa conquête éclair, le MNLA a attiré dans son sillage des groupes djihadistes. En premier lieu, Ansar ed-Din (Défenseurs de la religion), commandé par Iyad ag Ghali, un ancien chef rebelle touareg converti au salafisme et proche de certains émirs d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), mais aussi le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un groupuscule qui aurait commis des viols et enlevé sept diplomates algériens à Gao, la ville principale du nord du Mali.
C'est peu probable, car leurs ambitions respectives sont incompatibles et la rébellion touareg a intérêt à se démarquer des djihadistes dans l'opinion internationale. Le MNLA, qui se proclame laïque, a atteint son objectif : contrôler l'Azawad (le grand Nord malien), dont il a déclaré l'indépendance afin de négocier en position de force. De plus, les Touareg pratiquent d'ordinaire un islam paisible : les femmes ne portent pas le voile et jouissent d'une liberté inégalée dans le monde musulman. A contrario, le mouvement djihadiste Ansar ed-Din prétend imposer la charia à l'ensemble du Mali. Quant à Aqmi et sa branche dissidente, le Mujao, ils veulent déstabiliser l'ensemble des Etats de la région afin d'établir un émirat islamique au Sahel.
6. Le nord du Mali restera-t-il un sanctuaire d'Aqmi ?
Tout dépendra de l'évolution de la situation politico-militaire dans la région. Depuis 2007, l'Etat malien n'a rien fait pour empêcher les groupes d'Aqmi de s'enkyster dans le grand Nord du pays, où ils retiennent des otages occidentaux et prélèvent leur dîme sur tous les trafics transfrontaliers. Certains élus et officiers maliens se gardaient d'ailleurs d'intervenir, en échange de contreparties financières. Aujourd'hui, l'armée de Bamako, refoulée vers le sud du pays, est incapable d'intervenir. De même, si la Cedeao envoie dans le sud du Mali une force militaire, cette dernière se trouvera en premier lieu confrontée à la rébellion touareg et non aux djihadistes. A moyen terme, les mieux placés pour déloger Aqmi des zones désertiques des confins du Mali, de l'Algérie et de la Mauritanie, sont sans doute les combattants du MLNA. Toutefois, l'armée mauritanienne a déjà mené, à plusieurs reprises, des raids contre des groupes d'Aqmi dans le Nord malien.
A Bamako, où le coup d'Etat avait bien été accueilli, on vit dans le dénuement et l'angoisse d'incursions armées ou d'attentats. REUTERS/ Luc Gnago
7. La partition du Mali est-elle irréversible ?
Non. Mais pour conjurer un tel scénario, il faudra y mettre le prix. Echaudés par les déconvenues antérieures, les leaders du MNLA ont proclamé "solennellement" le 6 avril l'indépendance pleine et entière de l'Azawad. Déclaration unilatérale nulle et non avenue, ont promptement riposté l'Union africaine (UA), la France et les Etats-Unis. "Il faut y voir un effet d'annonce et une posture de négociation, avance un proche de Sarkozy. Nos interlocuteurs touareg savent cet objectif inatteignable. Et inacceptable aux yeux de tous les acteurs de la région, à commencer par l'Algérie." Mortifiée par l'enlèvement de sept de ses diplomates en poste à Gao, dont le consul, le puissant voisin du Nord martèle qu'il "n'acceptera jamais" la moindre entorse à l'"intégrité territoriale du Mali". Reste que la version 2012 d'une révolte centenaire ne se contentera cette fois ni de promesses de "large autonomie" ni de "programmes de développement" sans lendemain. "Il faudra, concède un "africain" de l'Elysée, lui prodiguer de robustes garanties, frappées du sceau de l'ONU, de l'UA, de l'Europe et de Paris. Si ATT n'avait pas fait la sourde oreille à nos appels répétés au dialogue, le Mali n'en serait pas là." Le hic ? Un tel schéma suppose que les hommes bleus supplantent leurs rivaux islamistes. Dénouement pour le moins hypothétique. Vu des bords de la Seine, il n'est pourtant qu'une stratégie à ce stade : enfoncer un coin entre les irrédentistes "canal historique", supposés laïques, et leurs alliés de circonstance djihadistes. La hantise : des attentats terroristes au coeur de Bamako.
8. Une intervention militaire est-elle envisageable ?
Sur le papier, oui. Même si Alger réprouve le recours à la force. Réunis le 5 avril à Abidjan (Côte d'Ivoire), les chefs d'état-major de la Cedeao ont esquissé les contours d'une force interafricaine de 2 000 à 3 000 hommes, appelée à renvoyer dans leurs foyers les insurgés nordistes de toutes obédiences. "Mais le temps presse, souligne un expert militaire. Or, assembler in situ un tel contingent requiert une sacrée volonté politique et, a minima, de cinq à dix semaines : il faut identifier les unités, les mettre à niveau, les équiper, les acheminer, arrêter un plan opérationnel. Et s'assurer que le troufion sénégalais est prêt à se faire tuer pour l'unité du Mali." Si la France et les Etats-Unis excluent l'envoi du moindre détachement, ils fourniraient en revanche aux Casques blancs de la Cedeao, Nigérians en tête, un appui substantiel, sous la forme de véhicules, d'armements, de transmissions, de renseignement, voire de couverture aérienne. En la matière, il importe de "faire comme si". De brandir le glaive pour ne pas avoir à l'abattre.
9. La France a-t-elle sous-estimé l'impact de la révolution libyenne ?
Quoi qu'on en dise à l'Elysée, la réponse est oui. "On a été nuls ! soupire un officier supérieur familier des théâtres africains. Le Mali sera notre Irak. Comme les Américains là-bas, nous avons déclenché un bordel régional. La diplomatie des "coups" a un prix. Prohibitif." Civils ou militaires, les cassandres assez lucides pour pressentir les effets collatéraux de l'effondrement de la Jamahiriya de Mouammar Kadhafi ont été priées de rengainer leurs prophéties. "Nous étions inaudibles, râle l'une d'elles. Pas question de ternir l'épopée du grand chef." En clair, de Nicolas Sarkozy. De fait, il est plus aisé d'imputer la faute à ATT, coupable de cécité. A la clef, un match "nul", en effet - un déni partout.
10. Quel est le risque de contagion ?
Tout dépend de ce qu'il adviendra au nord du Mali. Le Niger voisin, où vivent 700 000 hommes bleus, a connu deux rébellions armées dans le Nord, entre 1990 et 1995, puis en 2007-2009. Mais, depuis l'année dernière, le nouveau président, Mahamadou Issoufou, a largement associé les élites touareg au pouvoir. Le Premier ministre, Brigi Rafini, est lui-même de langue tamacheq, et Rhissa ag Boula, l'un des anciens leaders rebelles, est aujourd'hui conseiller à la présidence. Ce dernier a affirmé que l'aventure séparatiste menée par les "frères touareg du Mali" était une voie sans issue. Cependant, certains jeunes ex-combattants pourraient être tentés d'y monnayer leurs services. "Si la force militaire de la Cedeao attaquait l'Azawad, cela susciterait une énorme émotion chez les Touareg des pays voisins, avec des conséquences imprévisibles", estime Pierre Boilley, historien spécialiste des peuples sahariens. Le Niger a renforcé sa présence militaire aux abords de sa frontière avec le Mali.
11. Quid des otages français ?
Aqmi et ses satellites détiennent dans le nord-est du Mali 13 otages occidentaux, dont six Français. Quatre d'entre eux, employés d'Areva ou d'une filiale de Vinci, Satom, ont été kidnappés sur le site uranifère d'Arlit (Niger) le 16 septembre 2010 ; deux en novembre 2011 à Hombori, entre Mopti et Gao. A l'Elysée comme au Quai d'Orsay, on considère que leur vie n'est pas plus en péril aujourd'hui qu'hier. En revanche, le chaos ambiant brouille davantage les écrans radars des médiateurs qui s'activent dans l'ombre. "C'est déjà galère d'établir et de maintenir le contact avec des interlocuteurs identifiés, soupire un diplomate. Alors là..." Seuls les plus optimistes arguent que toute redistribution des cartes, si confuse soit-elle, ouvre de nouveaux canaux. De l'aveu d'un haut gradé, le sort des captifs, qui obsède le président français sortant, Nicolas Sarkozy, pèse d'un poids "écrasant" sur la posture adoptée par Paris. Et dicte le serment de ne pas engager un seul soldat dans le bourbier malien. "Les aléas de terrain, concède un initié, menacent moins nos compatriotes que les échéances électorales hexagonales, propices à toutes les surenchères."
12. Quel est le coût humanitaire du chaos malien ?
Les principales victimes de la crise sont une nouvelle fois les populations civiles, toutes ethnies confondues. La région, déjà touchée par la sécheresse, se trouve "au bord d'un désastre humanitaire majeur", alerte Amnesty International. Depuis le début des combats, le 17 janvier dernier, au moins 210 000 personnes ont fui leur domicile. Plus de la moitié d'entre elles ont trouvé refuge dans des camps, hors du Mali : 46 000 en Mauritanie, 30 000 en Algérie, 25 000 au Niger et 23 000 au Burkina Faso. Environ 90 000 autres, déplacées à l'intérieur du pays, sont prises au piège. Les réfugiés parvenus à Kidal, Gao et Tombouctou, les trois principales villes du Nord, ont subi les exactions de bandes armées. Des cas d'enlèvements et de viols ont été rapportés à Gao et à Menaka. Des hôpitaux et les entrepôts d'ONG ont été pillés dans ces villes où l'accès à l'eau, aux soins et à la nourriture devient chaque jour plus difficile. D'où l'urgence d'ouvrir des "corridors" humanitaires.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mer 11 Avr 2012 - 17:16
Épouse de l’un des diplomates algériens enlevés : « Nous devons nos vies aux touaregs »
Madame Kessas et sa fille
10 Avril 2012, 20:40
Citation :
Le journal Echorouk s’est rendu hier mardi au domicile de M. Mourad Kessas, l’un des sept diplomates algériens enlevés au Mali, et a rencontré sa famille. L’épouse de ce diplomate a accordé à Echorouk une interview dans la maison familiale au village Ikhetaben situé entre Tazmalt et Bouira. La famille du diplomate qui travaille au Mali depuis 2007 est encore sous le choc.
Echorouk : pouvez vous nous raconter votre fuite du Mali ?
Mme Kessas : moi et ma fille avons beaucoup de chance d’échapper au ravisseurs. Nous sommes sorties avec cinq autres femmes qui étaient au moment de l’enlèvement à la résidence du consulat. M. Kamel Ali, le seul diplomate qui a échappé à l’enlèvement et son épouse enceinte de quatre mois étaient également sortis avec nous au même titre qu’un commerçant algérien et de sa femme. Nous avons quitté le consulat à environ 22 H et nous nous sommes dirigés vers la maison d’une famille touareg. Cette famille, que je remercie beaucoup, nous a caché des ravisseurs armés pendant huit heures. Par la suite, nous avons pris le chemin de Gao jusqu’à Bordj Badji Moukhetar dans deux véhicules tous terrains. Une fois, arrivés à notre destination, nous étions accueillis par les services de sécurité algériens qui nous ont transportés par hélicoptère vers l’aéroport de Boufarik (Blida).
Echorouk : comment étiez-vous au moment de quitter Gao ?
Mme Kessas : j’étais entre la mort et la vie. J’ai laissé mon mari à Gao et j’ignore son sort. J’ai quitté Gao avec ma fille avec un cœur très lourd.
Echorouk : avez-vous rencontré des difficultés durant votre trajet entre Gao et Bordj Badji Moukhetar ?
Mme Kessas : nous avions très peur à cause de la situation sécuritaire très tendue. Nous avons fui Gao et nous craignons d’être interceptés ou carrément bombardés par les terroristes qui ont mené l’enlèvement ou par les deux parties du conflits au nord du Mali.
Echorouk : aviez-vous suffisamment de vivres lors de votre trajet entre Gao et Bordj Badji Moukhetar ?
Mme Kessas : nous n’avions rien pris avec nous en quittant la résidence du consulat. Nous devons nos vies aux touaregs qui nous ont accueilli et caché. En plus de cela, ils nous ont offert à manger. Ils nous ont beaucoup aidé. Ils ont surtout bien pris en charge la femme enceinte du diplomate Kamel Ali qui a mis en danger sa vie et celle de son enfant tout au long du trajet très éprouvant. Nous remercions encore une fois ces touaregs. Nous remercions également les services de sécurité algériens qui nous ont accueilli et transporté par hélicoptère de Bordj Badji Moukhetar vers Boufarik.
Echorouk : étiez-vous en contact avec les otages ou d’autres parties durant votre voyage ?
Mme Kessas : nous n’avons eu aucun contact avec les otages depuis leur enlèvement. Le seul contact que nous avons effectué c’était à notre ministère de la défense pour demander notre rapatriement.
Echorouk : une fois de retour au pays, avez-vous été contactés par les autorités nationales ?
Mme Kessas : Oui, les autorités nous ont contactés plusieurs fois pour nous rassurer. Des responsables nous ont dit que tout ira bien.
Echorouk : avez-vous reçu la visite des autorités nationales ?
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mer 11 Avr 2012 - 22:54
Le Mali sera confronté à une catastrophe humanitaire
11.04.2012, 23:19
Citation :
Le Mali, où, un coup d'Etat militaire a eu lieu au mois de mars, est confronté actuellement à une catastrophe humanitaire. Ce point de vue a été exprimé mercredi par la commissaire européenne chargée de l'aide humanitaire Kristina Georgieva. Selon elle, la partie Nord du Mali subira le même sort, si une livraison de nourriture et des médicaments ne sera pas établie dans cette région au cours des prochains jours.
L'UE prévoit de débloquer dans ce but 9 milliards d'euros supplémentaires. Un coup d'Etat militaire s'est produit le 22 mars au Mali. Profitant d'une situation politique instable, les Touaregs, qui se plaignent de la discrimination de la part du gouvernement, ont pris d'assaut les grandes villes de la région d'Azavad.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Jeu 12 Avr 2012 - 9:47
Iyad ag Ghali, chef d'Ansar ed-Dine, le rebelle touareg devenu djihadiste
12/04/2012 à 09:22
Citation :
Grand vainqueur de l'offensive dans le nord du Mali et chef charismatique de la communauté touareg, Iyad Ag Ghaly est incontournable. Portrait d'un combattant au service de l'islam.
A Tombouctou, les indépendantistes touareg du MNLA ont lancé un ultimatum à Iyad ag Ghali, l'"enjoignant de déposer les armes et de ne plus entraver [leur] mouvement". Reste à savoir s'ils parviendront à juguler cette ancienne gloire, devenue bien trop encombrante.
Le chef d'Ansar ed-Dine (Défenseurs de la religion), le groupe djihadiste qui veut imposer la charia à l'ensemble du Mali, est un personnage de roman, aussi charismatique qu'ambigu. Bien avant de devenir un prêcheur salafiste à la barbe imposante, Iyad ag Ghali, bientôt la soixantaine, fut un véritable héros pour les Touareg.
Fils d'un éleveur nomade, il est issu des Kel Afella, tribu noble de la confédération des Ifoghas, établie dans la région de Kidal, le grand nord malien. Au tournant des années 1980, comme tant d'autres "ichoumar" (du français chômeur), le jeune homme s'exile en Libye, attiré par les pétrodollars. Mais, là, il s'engage dans la "Légion islamique" du colonel Kadhafi. C'est ainsi que Iyad ag Ghali a notamment combattu au Liban, en 1982.
Rentré au Mali, ce guerrier d'élite prend, en 1990, la tête de la rébellion touareg. A l'époque, Iyad arbore une moustache fournie, fume des cigarettes et s'autorise parfois un bon whisky. Négociateur des accords de paix de 1992, il devient conseiller auprès de la présidence Malienne.
"C'est en 1999-2000 qu'il a versé dans le salafisme, au contact de prédicateurs pakistanais installés à Kidal", explique l'historien Pierre Boilley, spécialiste du Sahara. A partir de 2003, Iyad ag Ghali sert d'intermédiaire dans la libération d'otages occidentaux détenus par le Groupement salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, future Aqmi). A chaque transaction, il empoche de confortables commissions.
Depuis cette période, il entretient des contacts personnels avec certains émirs d'Aqmi. L'un de ses cousins, Amada ag Hama, dirige d'ailleurs un de leurs groupes armés. En 2007, le président malien d'alors, Amadou Toumani Touré, nomme Iyad ag Ghali consul à Djeddah (Arabie saoudite). Il en sera expulsé, trois ans plus tard, à cause de sa proximité avec des islamistes trop radicaux.
Ecarté du MNLA
A la fin de l'année dernière, alors que la rébellion touareg couve de nouveau, il tente un coup de poker : il revendique le commandement militaire du Mouvement national de la libération de l'Azawad (MNLA), aux ambitions séparatistes. Ecarté, il fonde alors Ansar ed-Dine, ramenant dans son orbite quelques jeunes Touareg proches d'Aqmi et des djihadistes confirmés. Son mouvement, qui compte 300 combattants au maximum, pèse moins aujourd'hui par sa puissance que par l'aura de son leader.
A Tombouctou, les indépendantistes touareg du MNLA ont lancé un ultimatum à Iyad ag Ghali, l'"enjoignant de déposer les armes et de ne plus entraver [leur] mouvement". Reste à savoir s'ils parviendront à juguler cette ancienne gloire, devenue bien trop encombrante.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Jeu 12 Avr 2012 - 9:56
Inquiétude à Bamako - 11/04/2012
Près de 2000 Maliens ont marché à Bamako, ce mardi, contre la scission de leur pays et une imminente crise humanitaire. Les manifestants ont appelé à une intervention de la communauté internationale contre les rebelles touaregs et islamistes qui ont pris le contrôle du nord du pays.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Jeu 12 Avr 2012 - 19:59
Chaos malien
Le bilan désastreux de la géopolitique française
11 Avril 2012
Citation :
Les contrecoups de la guerre de Nicolas Sarkozy et de ses alliés de l’Otan en Libye déstabilisent la zone sahélo-saharienne. Toute une région est menacée de dislocation. Une aubaine pour les djihadistes et les trafiquants.
Armes françaises pour les rebelles libyens
Alain Juppé qualifiait en 2011 l’intervention française en Libye d’« opportunité » pour la France et ses « entreprises », écartant tout risque de déstabilisation régionale. Alain Juppé, qui bottait régulièrement en touche dès lors que le risque islamiste était évoqué, n’hésitant pas à démentir tout armement des «rebelles» libyens avant que des avions français ne leur parachutent des armes, fait aujourd’hui mine de s’inquiéter.
Or il savait que le pillage des arsenaux du régime de Kadhafi suscitait l’inquiétude des pays voisins, singulièrement du Mali et de l’Algérie.
Des armes françaises et du "Semtex" libyens utilisés par l'AQMI en Algérie
En août 2011, alors que l’Élysée et Bernard-Henri Lévy célébraient l’avènement de la « nouvelle Libye », des militaires algériens expliquaient la recrudescence d’attentats frappant le nord de leur pays par l’arrivée massive d’armes, de munitions et d’explosifs en provenance de Libye: cette vague d’actes terroristes portait la marque du semtex, un puissant explosif dont Khadhafi possédait des réserves.
Réactivation du projet néocolonial OCRS de 1957
Après la proclamation unilatérale du MNLA le 6 avril, la France a estimé que l’indépendance de l’Azawad était « nulle et non avenue ». Ce qui ne signifie nullement qu’elle ferme la porte à une autonomie de cette région dans le cadre d’une solution de type fédéral. Avec, peut-être, la tentation de sous-traiter aux nouveaux maîtres de l’Azawad la lutte contre les groupes islamiques armés, non sans l’appui militaire des puissances occidentales. À Alger comme à Bamako, d’aucuns soupçonnent d’ailleurs Paris de vouloir réactiver un vieux projet néocolonial datant de 1957, l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS), que le FLN algérien avait mis en échec.
L'Algérie, trop grande pour les Algériens
Après le démembrement du Soudan, le Mali, État fragile, est aujourd’hui menacé de partition. Il n’est pas le seul. Le Qatar et les pays du Golfe encouragent, en Libye, la tentative de séparation de la Cyrénaïque, riche en hydrocarbures. L’Algérie, « trop grande pour les Algériens » selon certaines officines occidentales, n’est pas non plus à l’abri.
Jusque-là passif, ce pays pourrait davantage s’impliquer : le rapt de sept de ses diplomates, dont le consul d’Algérie à Gao, change radicalement la donne. Alger, que Paris s’est efforcé de mettre hors jeu dans la crise malienne en poussant la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur le devant de la scène, revient dans le jeu régional.
Violence et chaos au Sahel
Par leur guerre en Libye sous couvert de « protéger les populations de Benghazi », Nicolas Sarkozy et ses alliés ont mis le feu au désert, exposant des millions de personnes à la violence et au chaos.
Les contrecoups de la guerre de Nicolas Sarkozy et de ses alliés de l’Otan en Libye déstabilisent la zone sahélo-saharienne. Toute une région est menacée de dislocation. Une aubaine pour les djihadistes et les trafiquants.
«Il est exact que la situation en Libye, la circulation des personnes et des armes ont ravivé ce conflit et favorisé l’offensive de la rébellion en janvier. Mais elles ne l’expliquent pas », affirmait le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, le 3 avril dernier, dans un entretien à l’AFP, à propos de la situation dans le nord du Mali. « Il est exact que des hommes et des armes sont arrivés au Sahel et cela concerne toute la région », admettait-il encore trois jours plus tard, qualifiant al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) de « péril grave pour le Mali » et pour toute la bande sahélo-saharienne. Le même qualifiait en 2011 l’intervention française en Libye d’« opportunité » pour la France et ses « entreprises », écartant tout risque de déstabilisation régionale. Alain Juppé, qui bottait régulièrement en touche dès lors que le risque islamiste était évoqué, n’hésitant pas à démentir tout armement des « rebelles » libyens avant que des avions français ne leur parachutent des armes, fait aujourd’hui mine de s’inquiéter. Or il savait que le pillage des arsenaux du régime de Kadhafi suscitait l’inquiétude des pays voisins, singulièrement du Mali et de l’Algérie. Les autorités françaises étaient parfaitement informées de la présence active en Libye de groupes islamistes armés liés à al-Qaida, comme le Groupe islamique combattant libyen (GICL, devenu Mouvement libyen pour le changement) d’Abdelhakim Benhadj, aujourd’hui gouverneur militaire de Tripoli grâce au soutien du Qatar et de l’Otan. Citons encore le seigneur de guerre de Misrata, Abdelhakim Al Assadi, formé par les talibans. Il était évident que ces hommes aideraient leurs « frères » du Maghreb et de la zone sahélo-saharienne, impliqués dans des groupes armés comme Aqmi, Ansar Eddin (« les partisans de la religion ») de l’ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghali, ou encore le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), branche dissidente d’Aqmi qui a revendiqué l’enlèvement de trois Européens à l’automne 2011 près de Tindouf et, plus récemment, l’attentat de Tamanrasset, début mars 2012.
En août 2011, alors que l’Élysée et Bernard-Henri Lévy célébraient l’avènement de la « nouvelle Libye », des militaires algériens expliquaient la recrudescence d’attentats frappant le nord de leur pays par l’arrivée massive d’armes, de munitions et d’explosifs en provenance de Libye: cette vague d’actes terroristes portait la marque du semtex, un puissant explosif dont Khadhafi possédait des réserves. De même, il était évident que les Touareg ayant combattu dans les rangs de l’armée de Kadhafi viendraient grossir, avec armes et bagages, les troupes du Mouvement national de libération de l’Azawed (MNLA) en lutte contre Bamako. « Le retour de ces hommes ayant combattu en Libye est une grave préoccupation, ils reviennent avec des armes lourdes, des missiles, des convois de centaines de véhicules, dont des 4 x 4 pick-up équipés d’armes, qui circulent librement dans le nord du Mali. Il y a des acheteurs potentiels pour ces armes, al-Qaida au Maghreb islamique, les réseaux de drogue, et on sait qu’il y a de plus en plus de passerelles entre les deux », s’alarmait, à la mi-octobre 2011, Saïd Djinnit, le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest.
Après la proclamation unilatérale du MNLA le 6 avril, la France a estimé que l’indépendance de l’Azawad était « nulle et non avenue ». Ce qui ne signifie nullement qu’elle ferme la porte à une autonomie de cette région dans le cadre d’une solution de type fédéral. Avec, peut-être, la tentation de sous-traiter aux nouveaux maîtres de l’Azawad la lutte contre les groupes islamiques armés, non sans l’appui militaire des puissances occidentales. À Alger comme à Bamako, d’aucuns soupçonnent d’ailleurs Paris de vouloir réactiver un vieux projet néocolonial datant de 1957, l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS), que le FLN algérien avait mis en échec.
Après le démembrement du Soudan, le Mali, État fragile, est aujourd’hui menacé de partition. Il n’est pas le seul. Le Qatar et les pays du Golfe encouragent, en Libye, la tentative de séparation de la Cyrénaïque, riche en hydrocarbures. L’Algérie, « trop grande pour les Algériens » selon certaines officines occidentales, n’est pas non plus à l’abri. Jusque-là passif, ce pays pourrait davantage s’impliquer : le rapt de sept de ses diplomates, dont le consul d’Algérie à Gao, change radicalement la donne. Alger, que Paris s’est efforcé de mettre hors jeu dans la crise malienne en poussant la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur le devant de la scène, revient dans le jeu régional. Son gouvernement a fait savoir qu’il ne reconnaissait pas l’indépendance de l’Azawad. Autrement dit, pas question de remettre en cause les frontières issues de la décolonisation. Des forces d’élite, on parle de 3 000 hommes, des avions de guerre et des hélicoptères de combat ont été déployés aux confins du Mali. En arrière-plan, Alger compte faire pression sur le MNLA afin qu’il s’implique dans la traque des djihadistes d’Aqmi et rompe tout lien avec le chef d’Ansar Eddin, Iyad Ag Ghali, une vieille connaissance qui a participé à la négociation des accords d’Alger, conclus en 2006 entre Bamako et la rébellion touareg. Mais la situation menace d’échapper à tout contrôle. Par leur guerre en Libye sous couvert de « protéger les populations de Benghazi », Nicolas Sarkozy et ses alliés ont mis le feu au désert, exposant des millions de personnes à la violence et au chaos.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 13 Avr 2012 - 13:11
Enlèvement des diplomates algériens : L’intervention militaire à Gao, ultime recours ?
Sofiane Abi le 13 avril 2012 à 6:29
Citation :
Sept jours après l’enlèvement des sept diplomates algériens à Gao, Mali, parmi lesquels le consul Boualem Sias, il n’y a toujours pas de nouvelles.
Une intervention militaire serait un suicide ?
Le rapt revendiqué le 7 avril dernier par le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) semble ne pas s’acheminer vers un proche dénouement. Face à cette situation, l’Algérie a installé une cellule de crise afin de suivre l’évolution de l’affaire. De leur côté, les fous de Dieu, les terroristes vétérans de l’Afghanistan, semblent déterminés à aller jusqu’au bout. Une intervention militaire pour libérer les sept otages algériens serait un «suicide» et l’Etat Algérien en est conscient.
Où sont détenus les otages algériens ?
Présentement, une intervention militaire des troupes spéciales algériennes, qui sont en alerte, semble être l’ultime recours, dans le cas où toutes les portes menant à une issue rapide restent fermées. Hautement entraînées à ce genre de situation, les unités d’élite auraient déjà élaboré un plan pour libérer les sept diplomates algériens des mains de leurs ravisseurs (les terroristes du MUJAO), mais l’intervention ne serait pas sans risque. Toutefois, la grande question qui se pose aujourd’hui c’est de savoir où sont détenus les sept diplomates algériens ?
Négocier avec les ravisseurs ? Faire pression sur les Touaregs du MNLA ?
La situation est critique pour les autorités algériennes. Sur ce plan, il est important de rappeler qu’un même scénario a déjà été vécu par l’Etat Algérien en 2005, en Irak, lorsque des terroristes d’Al Qaida avaient enlevé deux diplomates algériens avant de les exécuter quelques semaines après.
Allons-nous vers le même sort ?
Les sept diplomates algériens seront-ils exécutés par les terroristes du Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest ? Ou négocient-ils leur libération en échange de chefs notoires détenus par l’Algérie ? Les ravisseurs exigeront-ils une rançon ? Beaucoup de questions qui trouveront peut-être des réponses dans les jours à venir. Il faut retenir une chose : l’Algérie n’acceptera ni le paiement d’une rançon ni la libération d’un chef notoire, tel qu’El Para, dans l’éventualité où les ravisseurs posent ces conditoins. La voie militaire paraît aujourd’hui la plus rentable contre les sbires d’Abou Gaâgaâ, chef du MUJAO, mais pas dans l’immédiat. Mais cette solution militaire comporte des risques pour l’Algérie et pour les otages.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Lun 16 Avr 2012 - 15:45
21 otages retenus au Sahel
Lundi 16 Avril 2012
Citation :
Une ressortissante suisse a été enlevée dimanche à Tombouctou, ville contrôlée par des groupes islamistes armés depuis deux semaines dans le nord du Mali, portant à 21 le nombre d'otages enlevés au Sahel.
Vingt otages sont retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et un groupe dissident, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao): treize Européens enlevés dans trois pays de la région et sept diplomates algériens kidnappés dans le nord du Mali tombé aux mains de mouvements islamistes, de rebelles touareg et de divers groupes criminels.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Lun 16 Avr 2012 - 16:06
La guerre totale contre l’Azawad menace l’Algérie d’isolement
lundi 16 avril 2012, par Saâd Lounes
Citation :
L’Azawad s’est installé dans une veillée d’armes qui risque d’être fatale pour le Sahara. Après une guerre éclair de 11 semaines, le MNLA a déclaré l’indépendance de l’Azawad le 6 avril. Après un putsch à Bamako, le nouveau pouvoir malien a déclaré une « guerre totale et implacable » au MNLA le 12 avril. La République bananière malienne n’est pas capable de régler seule militairement cette grave crise. Le compte à rebours d’un désordre meurtrier et durable à nos frontières Sud sera enclenché le 6 mai lorsque le prochain président français sera connu.
Si Nicolas Sarkozy est réélu, il ne fait aucun doute qu’il rejouera un rôle qu’il affectionne, celui du gendarme de l’Afrique, un nouveau Bush défenseur de « l’Axe du Bien judéo-chrétien contre l’Axe du Mal islamiste ». Si le socialiste François Hollande est élu, il peut céder aux pressions des va-t-en guerres de l’establishment militaro-industriel, et perpétuer les traditions coloniales de la Françafrique, comme l’avait fait François Mitterand.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Lun 16 Avr 2012 - 17:51
Premières images des diplomates algériens enlevés à Gao
14.04.2012
Citation :
Pour la première fois depuis leur enlèvement à Gao au Mali, les diplomates algériens ont donné signe de vie. C’est à travers une brève séquence vidéo diffusée sur les écrans de la Chaîne du Qatar Al Jazeera que les otages sont apparus apparemment en bonne santé.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Lun 16 Avr 2012 - 20:42
Mohamed Ould Abdel Aziz, l’Azawad et la sous-région
dimanche 15 avril 2012/ 13:31
Citation :
Le 22 mars 2012 des mutins de l’armée malienne, basés à Kati dans les environs de Bamako, montent au palais de Koulouba et prennent le pouvoir pour, disent ils, « mettre fin à l’incompétence (entendez incapacité) » du Président Amadou Toumani Touré (ATT) à lutter contre la rébellion Touareg qui non seulement a pris les villes du nord (Aguelhok, Tessalit) mais en plus aurait été coupable d’atrocités sur leurs camarades désarmés.
Ces mutins entendaient montrer aux femmes, en l’occurrence les mères et les épouses de soldats tués, qu’ils n’étaient pas des Bilakoro.
Le 08 avril 2012, sous la pression de la communauté internationale conjuguée à l’avancée fulgurante de la rébellion indépendantiste Touareg du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) - alliée à Al Qaeda pour le Maghreb Islamique (AQMI) - qui occupe désormais le nord et le centre du pays (jusqu’à Tombouctou et Gao) qu’elle considère comme le berceau naturel du peuple Touareg, l’Azawad, les mutins rendent le pouvoir aux civils.
Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale est chargé, pendant une période transitoire d’assurer la continuité de l’État Malien, d’organiser les échéances électorales et surtout de pacifier le Nord dont l’occupation s’est rapidement faite entre le 17 janvier et le 04 avril 2012. Sur le terrain le MNLA ne semble plus maître du jeu, il serait doublé par AQMI et sa fraction ouest africaine, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
On parle de plus en plus de la présence sur le terrain d’éléments nigérians de Boko Haram qui auraient participé à l’enlèvement des diplomates algériens.
Comment le Mali est arrivé à cette situation ?
La responsabilité du Président ATT est pleine et entière car tout laisse à penser qu’il aurait voulu terminer son deuxième mandat sans vague et laisser la patate chaude au futur Président élu. Des informations croisées font état de corruption généralisée au sein de l’armée malienne et surtout au niveau de son commandement. Mieux ATT aurait fermé les yeux sur les activités criminelles de toutes sortes dans la partie nord de son pays.
Pour le Forum pour un Autre Mali (FORAM), un regroupement d’intellectuels, l’expérience démocratique malienne assistée et encensée par la communauté internationale a accouché d’une souris dans un contexte de corruption généralisée d’un régime dont la règle non écrite du jeu politique est « Enrichissez vous et taisez vous ». Les auteurs de cette chronique d’une recolonisation du Mali datée du 04 avril 2012, n’épargnent ni les partis politiques jugés sans base électorale, ni la société civile, encore moins l’administration qualifiée de corrompue.
Le refus d’ATT de s’engager dans la lutte contre l’AQMI et son soutien à Kadhafi ont fini par rendre son pouvoir moribond. Il paye cash.
Le double jeu de Mohamed Ould Abdel Aziz ?
Vu de Bamako, le soutien d’Ould Abdel Aziz à la rébellion Touareg ne fait l’ombre d’aucun doute. Outre le fait d’héberger des éléments du MNLA, il utiliserait ses deux généraux, passés dans l’art de la répression à l’intérieur et de la déstabilisation à l’extérieur, pour conseiller, aider et manipuler cette rébellion dont des responsables auraient pignon sur rue à Nouakchott. On cite les généraux mauritaniens Hadi et Meguette. Un journal de Bamako, dans sa livraison du 07 mars rapporte des propos jugés belliqueux du ministre mauritanien des Affaires Étrangères, Hamadi Ould Hamadi, qui aurait déclaré sur les ondes de RFI que « les Touareg sont une communauté ethnique…, …. (ils) n’ont jamais attaqué un pays étranger… ».
Quoi qu’il en soit, depuis 2010, Mohamed Ould Abdel AZIZ a fait de la lutte contre Al Qaeda au Sahel un objectif presque obsessionnel. A plusieurs reprises, des éléments de l’armée mauritanienne ont conduit des opérations sur le territoire malien au motif de lutter contre la nébuleuse Al Qaeda et des éléments affiliés à l’AQMI, disséminés dans cette partie du Sahel.
La répétition de ces opérations pose questions :
Quelle légitimité fonde cette action ?
Comment une armée étrangère (la mauritanienne) peut-elle pénétrer dans un territoire souverain (le Mali) sans l’aval des autorités de ce pays ?
ATT aurait il sous-traité la sécurité dans le nord de son pays ?
Faute de pouvoir apporter une réponse à ces interrogations, la deuxième nous donne une idée de l’état de déliquescence dans lequel se trouve peut-être depuis longtemps l’armée malienne.
Quel que soit le résultat de ces opérations, elles apparaissent comme un signalement, voire un coup d’envoi pour les forces rebelles qui n’attendaient qu’à en découdre avec le régime de Bamako.
La situation qui prévaut actuellement au Mali est préoccupante et constitue un facteur de tension majeure dans notre pays car il n’y a aucune frontière humaine entre nos deux pays. Nous sommes donc interpellés à plusieurs niveaux :
L’expérience démocratique, qui a un enracinement vieux de plus de vingt ans dans ce pays, s’en trouve tout d’un coup battue en brèche.
AQMI opère désormais à visage découvert sur plus de 800 km le long de notre frontière Est, commune avec le Mali.
Les effets évidents, mais aujourd’hui incalculables, de cette situation sur l’échiquier politique national, notamment au regard des mauritaniens noirs
Alors, le régime de Ould Abdel Aziz a beau rejeter la reconnaissance de la proclamation de l’indépendance de l’Azawad, ou condamner l’enlèvement des autorités consulaires algériennes, sa responsabilité directe ou indirecte semble engagée dans cette affaire.
La France soutient elle la rébellion ?
A croire le MNLA, il bénéficierait du soutien de la France. Le Président de son bureau politique, Mahmoud Ag Aghaly, s’est en effet fendu d’un communiqué depuis Ménaka le 08 février 2012, dans lequel on peut lire : « le MNLA exprime ses vifs remerciements aux Autorités Françaises pour l’intérêt qu’elles accordent à la révolution du peuple de l’Azawad.
Le bureau politique exécutif, salue l’initiative de la France, telle exprimée par son Ministre des Affaires Etrangères, son Excellence Alain Juppé face au Sénat Français ce mardi 07/02/2012, soutenant que la question de la révolution du peuple de l’Azawad, mérite d’être traitée au fond pour une issue définitive, étant donné que militairement, le Mali a échoué face aux combattants du MNLA. (…..) Le MNLA se déclare ouvert à un dialogue sincère sur le principe et de la reconnaissance du droit à l’autodétermination au peuple de l’Azawad. Le MNLA accueille ouvertement le soutien de la France pour la recherche d’une solution durable et définitive de cette crise ».
S’agit-il d’une intox ?
Au Mali, l’opinion est convaincue de ce soutien. le FORAM, pourtant pas tendre avec le régime d’ATT, souligne que « …la France espère obtenir de la future République laïque et démocratique de l’Azawad ce que le Président malien Amadou Toumani Touré n’a pas su ou pas voulu lui accorder : La base de Tessalit hautement stratégique au plan économique et militaire ; de la fermeté dans la lutte contre l’émigration clandestine et Al Qaeda au Maghreb ».
Le commerce des otages :
Dans le nord du Mali, les ravisseurs des otages européens sont maîtres du jeu depuis plusieurs années. Ces cinq dernières années, le commerce des otages aurait rapporté plus de 180 millions à ces auteurs.
A titre indicatif, la somme exigée par l’AQMI pour libérer l’ensemble des otages encore détenus, entre 90 millions et 100 millions de dollars, correspondrait à la moitié du budget malien de Défense.
Les inquiétudes des mauritaniens
Outre, les risques de contagion en termes de sécurité et de déstabilisation, Mohamed Ould Abdel Aziz apparait désormais comme l’homme fort de la sous-région et un bon ami de Paris.
Ce qui pourrait entrainer un musèlement de l’opposition et expédier aux calendes grecques nos préoccupations premières. On sait qu’un pouvoir en « guerre » mobilise facilement autour de la fibre nationaliste. Les arrestations en cours à Nouakchott et à Nouadhibou soi disant pour des raisons de sécurité, et les expulsions vers le Sénégal de plusieurs centaines de migrants Ouest-africains ou supposés tels, rappellent 1989. Elles s’annoncent comme un bizutage et un cadeau empoisonné à l’endroit du tout nouveau Président élu du Sénégal, Macky SALL. Se laissera-t-il impressionner comme ses prédécesseurs WADE et DIOUF ?
Notre armée, même si elle a renforcé ses capacités de frappes au sol et aérienne avec la commande de nouveaux avions, peut elle faire face a un adversaire mobile, déterminé et fanatisé ? Elle risque un embourbement. Qui paiera la facture, forcément lourde, de cette guerre alors que la famine menace une fois de plus des milliers de nos concitoyens ? La communauté noire de Mauritanie est très inquiète, une partie de son intelligentsia est en droit de penser que l’Azawad risque d’être un prolongement de la Mauritanie « arabe » si chère aux milieux panarabistes.
Si la situation actuelle se maintenait, ce qui constitue aujourd’hui une frontière entre nos deux pays, pourrait ne plus l’être. La nouvelle géopolitique pourrait avoir des conséquences multiformes. La base de la revendication indépendantiste étant identitaire (Touareg), que deviendraient les milliers de Songhaï, Arabes, Fulbé, Bamanan et autres minorités enracinées depuis des siècles dans cette partie du territoire malien ? Plus généralement, la porosité de nos frontières Est et Nord et le développement d’activités de trafics de tous genres dont cette partie est jusque-là le théâtre constituent une source d’instabilité sérieuse pour les populations des Hodhs et de l’Assaba, ainsi que pour leurs activités productives d’agriculture et d’élevage.
L’enseignement ultime à tirer de cette situation pour nous Mauritaniens, est que dans un pays multiracial, il faut prendre en compte les revendications légitimes des différentes composantes au risque de les voir ressurgir plusieurs dizaines d’années plus tard. Pour le cas malien comme pour la Mauritanie, la prise en compte des intérêts de l’ensemble des populations à travers une véritable politique qui mette en valeur les ressources et les spécificités de chacune des parties semble être le meilleur rempart. Cette situation rappelle la nécessité impérieuse d’une véritable décentralisation dont l’objectif recherché est le développement des collectivités territoriales, accordant une large place à la gouvernance locale.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Lun 16 Avr 2012 - 20:51
UNE VIDÉO LES MONTRANT DANS UN VÉHICULE A ÉTÉ DIFFUSÉE PAR AL JAZEERA
Les diplomates algériens sont en vie
Par Nabil BELBEY - Lundi 16 Avril 2012
Le Mujao, qui dément tout contact avec Alger, n'a pas fait de revendication particulière ni de demande de rançon. Bonne nouvelle ou presque. Les sept diplomates algériens enlevés au Mali sont en vie.
En effet, la chaîne Al Jazeera a diffusé samedi soir une vidéo montrant les diplomates algériens dans un véhicule, visages fermés mais visiblement en bonne santé. Chose confirmée par un des ravisseurs qui se dit membre du Mouvement pour l'unité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui, faut-il le rappeler, a revendiqué cet enlèvement.
«Les diplomates sont en bonne santé et sont bien traités», a déclaré le représentant de ce mouvement dissident d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a appelé le gouvernement algérien à des négociations pour libérer les diplomates.
«Nous attendons une offre du gouvernement algérien pour les libérer», a-t-il dit, en démentant tout contact avec Alger. Selon lui, les autorités algériennes n'ont pas pris contact avec eux. «Tout ce que la presse a dit à ce sujet est faux», a-t-il affirmé.
Que veut exactement le Mujao? La question reste en suspens. Surtout que ce groupe terroriste n'a, pour le moment, pas fait de revendication particulière ni de demande de rançon. Les motivations du Mujao restent donc floues. Al Jazeera a également interrogé un membre du Mnla, le mouvement rebellé touareg.
Celui-ci nie implicitement toute implication du Mnla dans ce rapt. «Nous n'avons aucune responsabilité dans leur enlèvement», a-t-il assuré. Il révèle même que son mouvement avait offert de l'aide aux membres du consulat d'Algérie à Gao, avant leur kidnapping.
«Nous leur avons proposé de les conduire jusqu'à la frontière avec le Niger, mais le consul général a refusé, invoquant des ordres d'Alger de rester dans la ville de Gao», a-t-il expliqué. Il faut rappeler que les sept diplomates - le consul général d'Algérie à Gao, dans le nord du Mali, et six membres de sa mission - avaient été enlevés par des hommes armés le 5 avril dernier dans la foulée des événements qui ont ébranlé cette région.
Des islamistes d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) et des rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad ont pris le contrôle de plusieurs villes du nord du Mali alors qu'à Bamako, le président malien, Amadou Toumani Touré, a fait l'objet d'un putsch mené par des militaires.
Cette vidéo a donc plus ou moins rassuré les familles des diplomates sur leur état de santé, néanmoins le flou total entoure toujours leur sort. L'inquiétude est totale. Les déclarations contradictoires se succèdent. Il était même question de leur libérations. Mais en vain! A quand donc la libération de nos diplomates? http://www.lexpressiondz.com/actualite/152032-les-diplomates-algeriens-sont-en-vie.html
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mar 17 Avr 2012 - 11:00
L’Azawad fait de l’appellation « Nord Mali » un tabou El Khabar s’est rendu au Nord du Mali et fait état des dégâts dûs à la guerre
Citation :
Le drapeau Azawad a été brandi dans chaque coin des territoires Nord Maliens libérées et le drapeau du Mali ont été descendus. Le mot liberté a été écrit sur chaque muraille des tribus entre les frontières algériennes et la ville de Kidal. Les combattants Azawad maitrisent l’ensemble de leur territoire. Il est devenu « pêché » en Azawad de prononcer le terme « Nord Mali ». Les combattants conseillent à tous leurs visiteurs de prononcer le terme « Etat Azawad » au lieu Nord Mali.
L’accès au Mali n’est plus facile comme il l’était avant et sans autorisation des « nouveaux gouvernants ». Dorénavant c’est les combattants Azawad qui maitrisent la plupart des régions du Nord Malien. Le Mouvement National de Libération de l’Azawad a veillé à ce que le drapeau de l’Etat Azawad soit levé dès l’accès à leur territoire, signifiant l’indépendance de leur Etat. Les combattants Azawad assurent les patrouilles de surveillance et de contrôle des personnes qui arrivent à la région. C’est la nouvelle loi à laquelle toute personne désirant accéder à ce territoire doit respecter. Une loi qui a fait du terme « Nord Malien » tabou.
Tinzaouatine
« El Khabar » a choisi de joindre le Nord malien en passant par Tinzaouatine, à l’extrême sud de Tamanrasset, après avoir eu l’accord du Mouvement national de libération de l’Azawad. Tinzaouatine, qui a le statut de daïra dans la classification administrative, est un point perdu dans le sud algérien. Un coin qui n’a aucun lien ni de près ni de loin avec la notion du développement. Pour éclairer l’image, il suffit de savoir que pour y arriver, on est obligé de rouler en voiture pendant près de 15 heures sur une trajectoire de 600km de route, dont seulement 100km est goudronnée, alors que la distance qui reste est sous forme de Sahara, des rivières et des monts que l’on ne peut traverser qu’en voitures à quatre roues motrices.
Il est quasiment impossible de trouver un moyen de transport pour joindre la région de Tinzaouatine, le seul moyen pour y arriver c’est de louer une course avec 5 ou 6 autres passagers, dont chacun paie la somme de 2500DA. La seule solution que l’on avait pour y arriver rapidement était de louer un transporteur à 15000DA. Ce qui est le cas pour les habitants de cette région, en cas d’urgence médicale. Tinzaouatine se situe entre le Mali et l’Algérie, à un point où l’on ne peut distinguer où on est, en Algérie ou au Mali. Quoique les évènements se soient déroulés trop vite, sur l’autre rive, toutefois, cela n’a pas empêché les habitants de cette ville de mener leur vie le plus normalement du monde.
Par ailleurs, on peut constater des patrouilles de l’Armée Nationale et Populaire, chargées de la protection des frontières mener des missions de prospection. On peut, également, constater des avions de chasse algériens sortir en mission de surveillance sur la bande frontalières avec ce pays. Les services de sécurité ont, également, intensifié leurs mouvements au courant des dernières semaines. Les citoyens maliens sont notamment soumis à des mesures de sécurité et à une fouille minutieuse à leur accès en Algérie. Les mêmes services suivent les mouvements suspects de certains maliens qui ont accédé en Algérie et distribuent des tracts appelant à soutenir l’indépendance de l’Azawad.
Traces d'une bataille à 22 mètres
A 22 mètres seulement de la ville de Tinzaouatine, on peut constater les traces d’une bataille qui s’est déroulée entre les combattants Azawad et l’Armée Malienne, notamment, sur des bâtiments officiels algériens. Des habitants de la région de Tinzaouatine ont raconté à El Khabar que le bâtiment des gardes frontières a été touché par des balles. Ils nous ont également raconté qu’une bataille cruciale s’est déroulée près de cette région entre les combattants du MNLA et les derniers bataillons de l’Armée Malienne. A ce propos, cheikh El Aid que nous avons rencontré nous a révélé que les habitants de Tinzaouatine se sont réfugies dans leurs maisons pendant plusieurs heures. « …on a commencé à entendre les coups de feu à partir de 04 :00h et les accrochages ont continué jusqu’à 18h », nous a révélé la même personne.
Drapeau Azawad sur un poste malien
Sur l’autre côté des frontières, le drapeau de l’Azawad a été scandé sur un bâtiment utilisé auparavant par l’Armée Malienne comme poste de surveillance, que les combattants Azawad ont transformé en un département central de coordination. C’est dans ce bâtiment que les nouvelles autorités Azawad reçoivent et accueillent les refugiés qui arrivent quotidiennement de Oued Tinzaouatine et dressent leurs tentes, attendant que les aides leur arrivent de l’Algérie. le centre joue également le rôle de coordination avec les autres Etats Majors du MNLA et avec le secrétariat politique dont les membres sont répartis entre Kidal et Gao et Tombouctou.
Les Azawad rejettent le terme « Nord Mali » et tout lien avec Al-Qaida
En dépit du fait qu’il ait eu un précédent accord entre différents Etats Majors du secrétariat politique du MNLA, pour libérer les régions du Nord du Mali, il aurait toutefois fallu plus de deux jours de négociations et de discussions entre ces Etats Majors pour structurer les milices qui se chargent de la surveillance et la sécurité des frontières de l’Azawad. On a appris durant les jours que nous avions passés avec les combattants du MNLA que ces milices suivent un régime militaire très strict étant donné qu’elles se considèrent toujours en guerre.
Gao future capitale Azawad
On a, également, su que le MNLA suit de près avec une grande attention ce qui se diffuse par les médias algériens et internationaux. Ces combattants n’ont pas aimé ce qui a été rapporté par certains médias faisant lien entre le MNLA et les organisations terroristes. À chaque instant que nous avions passé avec les combattants du MNLA, ces derniers n’arrêtaient pas de nous confirmer qu’ils n’étaient pas des terroristes et qu’ils n’ont aucun lien avec Al-Qaida et/ou avec « l’Unicité et Djihad » qui retient les diplomates algériens enlevés à Gao, prévue devenir la capitale de l’Azawad.
Ces derniers font également de leur mieux pour garder une bonne relation avec leur voisin du Nord l’Algérie. Nous nous sommes rendus au poste de coordination à Tinzaouatine dans l’autre côté de Tinzaouatine. Nous avions été soumis à une fouille minutieuse et à un interrogatoire. On dirait que c’était un procès. On nous interrogeait sur tout ce qui a été écrit dans la presse et rapporté par les médias algériens. Parmi les responsables de ce poste, un élément qui suivait les moindres détails de ce qui a été rapporté par la presse algérienne. Ce dernier m’a adressé la parole et m’a dit : « vous écrivez dans vos journaux que nous encourageons l’accès des drogues et que nous sommes les alliés d’Al-Qaida…pourquoi écrivez vous çà sur nous ?
J’ai été obligé de supporter cet homme pendant longtemps avant l’arrivée d’Aissa Ag Doudou, un des commandants militaires du MNLA, accompagné par un deuxième militaire dont la langue était proche du dialecte Libyen. J’ai compris alors que c’était un des Touaregs de retour de Libye après la chute du régime Kadhafi. Aissa Ag Doudou est l’un des combattants imminents dans le Nord Malien. J’ai appris par la suite qu’il fut le chauffeur personnel et l’homme de confiance d’Ibrahim Bahanga, chef des escadrilles rebelles décédé l’été passé dans un accident de la circulation.
Un autre commandant était en contact avec Bilal Ag Cherif, le secrétaire général du MNLA pour se renseigner sur nous. C’est là que Aissa Ag Doudou nous transmis les conditions du MNLA. Il nous a dit de rapporter ce que nous voyons, sans mensonge ni diffamation et que nous avions la liberté de poser n’importe quelle questions que nous voulions aussi « embarrassantes » soient-elles. Après une journée de négociation avec ce responsable politique du MNLA, nous sommes parvenus à un accord définitif. Ce responsable nous a révélé : « il y a des questions que vous allez voir et sur lesquelles vous avez la liberté d’écrire ce que vous voulez, alors que vous allez voir des choses sur lesquelles vous n’allez écrire que le moment venu.
Le lendemain matin, El Khabar s’est rendu au camp d’ « Achebreche » aux limites de la ville de Boughassa et la ville d’Abeibara proches de Kidal.
Destruction massive et effacement des symboles du Mali
Le moment venu, une voiture 4x4 avec deux hommes à bord s’est rapprochée de nous. Le chauffeur s’est présenté sous le nom de Moussa Ahmed. Il maitrise à peine la langue arabe et porte des lunettes solaires. Moussa s’adressait à ses compagnons en Targui. En descendant de la voiture qu’il conduisait, nous avons vu qu’il était d’une grande taille et qu’il était armé d’une Kalachnikov. Nous avions monté à bord de cette voiture de marque « Station » et nous nous déplacions vers une destination inconnue et à laquelle nous avions mis beaucoup de temps et où campaient les forces du MNLA. C’est là que nous avions commencé à constater les traces de la guerre que le MNLA a menée contre l’armée malienne. Nous nous sommes aperçus d’un bâtiment utilisé par l’Armée malienne comme poste de garde détruit en entier. Les combattants du MNLA ont scandé partout les drapeaux de leur Etat, en signe d’indépendance du Mali. Près d’un bâtiment qu’ils utilisent comme centre
Près d’un bâtiment qu’ils ont transformé en poste de garde, les combattants du MNLA ont laissé un véhicule militaire en panne et criblé de balle. Un deuxième char entièrement démoli était stationné derrière le même bâtiment. On a également aperçu les taches de sang à l’intérieur de deux casemates que les soldats maliens ont creusé près de ce poste. Ce qui reflète l’ampleur des batailles qui ont eu lieu dans la région.
Suite à notre rencontre avec la plupart des commandants du MNLA et après que nous avions observé l’arsenal militaire que possèdent les combattants Azawad, Aissa Akli, le commandant militaire du MNLA dans la région d’Achebreche nous a proposé de nous rendre à ce village et constater l’ampleur des dégâts et de la destruction dues à la guerre. Aissa Akli se considère porteur de message de la libération de l’Azawad. Il a plusieurs hommes sous son autorité et possède un arsenal d’armes. Il n’arrêtait pas de me dire que feu Ibrahim Bahanga lui a laissé un testament dans lequel il lui conseillait de faire du bien à cette région et à prendre en charge ses habitants.
Toutefois, la guerre a tout détruit et la région est désertée de ses habitants. Le commandant militaire compte entretenir des relations excellentes avec l’Algérie pour redonner vie à cette région après la fin de la guerre de libération. Les combattants considèrent la libération des territoires Azawad, une fatalité et une question irrévocable. Pour cette raison, ils n’arrêtent pas d’exprimer la conception des bonnes relations qu’entretiendra leur nouvel Etat avec les pays voisins. Le village de « Achebreche » est situé au milieu de sommets montagneux utilisés par les combattants « Azawad » pour installer leur missiles Hawn et Douchka, les combattants ont gardé de la rancune contre les forces militaires maliennes pour avoir utilisée de forces un grand nombre de maisons des habitants à « Achebreche » depuis 2006, ils rappellent cette date comme une sorte de réponse aux lectures leur faisant porté la responsabilité de la violation de l’accord d’Alger signés cette année-la :
« ils ont occupés ces maisons et ont chassé leurs habitants, quel accord le gouvernement de Bamako prétend donc avoir respecté » déclare Aissa Akli. Le plus déplorable est que les répercussions de la guerre comme elles apparaissent dans cette région sont plus importantes qu’une simple opération de libération des terres comme le disent les touaregs du nord Mali, puisque comme les habitants ont quitté leurs villages, les élèves ont déserté la seule école de la région ou flotte désormais le drapeau Azawadi.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mar 17 Avr 2012 - 11:44
Timiaouine : le râle des réfugiés touareg
le 17.04.12 | 10h00
Citation :
Cap sur Timiaouine dans l’Adrar (wilaya), porte Est du Tanezrouft, la plus grande immensité désertique du monde
Six cents kilomètres de désert absolu, du nord au sud, à cheval entre l’Algérie et le Mali. «N’y allez pas, nous enjoint un officier du DRS en poste à Tinzaouatine, je vous le déconseille vivement. La route n’est pas sûre.» Le chef de brigade de la gendarmerie est du même avis, tout indisposé par la présence encombrante de journalistes.
La piste rocailleuse, longeant la bande frontalière avec le Mali sur plus de 180 km de regs et oueds peuplés de campements nomades, serait, d’après les services de sécurité, un véritable coupe-gorge, elle est infestée de trafiquants, contrebandiers, coupeurs de route et autres groupuscules terroristes ; AQMI et ses filiales présumées Ançar Eddine et Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest seraient établies dans ce ventre mou du Sahara, notamment dans la région inaccessible du Taoudéni au Mali , frontalière avec l’Algérie et la Mauritanie. Mais qu’à cela ne tienne ! Timimoun et Bordj Badji Mokhtar, au nord-ouest de Tinzaouatine, sont en première ligne.
Les deux «communes» font face, depuis le déclenchement du conflit Azawad, à des flux importants de réfugiés, touareg maliens notamment. Officiellement, ils sont plus de 30 000, parqués dans des camps au nord-ouest de Tinzaouatine, à Bordj Badji Mokhtar et à Timiaouine.
L’armée aussi envoie des bataillons en «renforts». D’après une source au fait de la situation sécuritaire sur place, 14 000 militaires renforceront, dans les semaines qui viennent, le dispositif, très discret, déjà en place.
Le maire de Timiaouine, Yahia Baâyaoui, rencontré dans la brousse de Tawendert, village touareg, à 90 km de sa municipalité désertique, se fait un sang d’encre. Et pour cause, en un mois et demi, la population de la commune (8000 habitants – dont 60% de Touareg nomades, qui fuient de plus en plus le «village», ndlr), a presque doublé. A cette intempestive explosion démographique, s’ajoute la montée de l’insécurité et des vols de véhicules 4x4 appartenant notamment à des particuliers et des sociétés comme Hydro technique ont été signalés.
Mise out, l’Assemblée communale n’a aucune emprise sur la gestion locale des événements. Le dossier des réfugiés est piloté conjointement par les départements de l’Intérieur et de la Défense. Timiaouine manque de tout : vivres, couverture médicale, peu de médicaments, mais aussi et surtout d’eau, dont la consommation a atteint des pics et suffit à peine à couvrir les besoins domestiques de la commune.
14 000 militaires au «front» du Mali
Le camp de réfugiés, érigé sur un plateau à la sortie nord de la commune, égraine des chapelets de souffrances. De Gao, Tombouctou, Ménaka, Tessalit, Aguelhok, etc., des réfugiés arrivent presque chaque jour, bravant l’immensité saharienne. Le camp, nouvellement créé, abrite 328 familles de réfugiés, transférées (pour des raisons de sécurité ?) par camions du camp saturé de Bordj Badji Mokhtar, distant de Timiaouine de plus d’une centaine de kilomètres.
Ce sont 62 tentes, entourées de grillage, gardées par des gendarmes. Le gros des réfugiés est laissé en rade, dans la nature, établi en dehors du camp. Plus de 300 familles, selon une source locale. Les autorités refusent leur admission dans le camp. L’armée a par ailleurs refusé l’établissement d’un autre camp, au nord de Bordj, à PK 50, plus exactement. De l’autre côté de la frontière, Khalil, un camp de réfugiés à qui l’Algérie refuse l’accès, est établi sauvagement. Les récits des rescapés du camp sont terrifiants.
Plus de 1000 personnes sont établies à Kalil. A l’intérieur du camp de Timiaouine, seul l’instinct de survie anime les réfugiés. Aita Mohamed, agent de santé malien, regrette presque de ne pouvoir retourner au Mali. «Certes, dit-il, nous avons été accueillis comme des frères, par des frères, mais nous sommes comme des prisonniers. Certains d’entre nous veulent même retourner au Mali, tellement les conditions de vie sont insupportables.» La couverture sanitaire laisse à désirer. Un seul médecin pour une population totale de 15 000 habitants, entre nouveaux arrivants et anciens réfugiés.
Dix femmes enceintes, sans gynéco à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde ; 200 enfants souffrant de malnutrition (pas de lait pour nourrissons), de céphalées, de conjonctivite, de diarrhées sévères, etc. Déjà, deux décès ont été enregistrés dans le camp : un bébé de 7 mois, mort d’une céphalée sévère et une jeune fille de 22 ans, de malnutrition.
Tout est rationné ici bas, dans cette antichambre de l’enfer. Une famille de dix membres reçoit du comité local du Croissant-Rouge 8 kilogrammes de vivres chaque semaine, soit 80 grammes de pâtes ou de légumes secs. Les aides arrivent, mais très peu à destination. Nombre de réfugiés demandent carrément l’intervention d’ONG. «Dites au monde ce que nous endurons, supplie Aita Ag Mohamed, rapportez ce que vous avez vu, ce que nous endurons !»
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mar 17 Avr 2012 - 12:20
Notre reporter Mohand Aziri à la frontière algéro-malienne
A Tinzaouatine et Timiaouine, aux portes de l’Azawad
le 17.04.12 | 10h00
Tinzaouatine, à 2600 kilomètres au sud du Club des pins. La «49e wilaya» frit au soleil en ce vendredi 13, respire l’air vicié du tamadalit (tempête de sable en tamasheq) dont la saison vient juste de commencer.
Tinzaouatine. De notre envoyé spécial
Citation :
La bourgade de Tinzaouatine, à l’extrême sud de l’Algérie, 10 000 habitants, un concentré de tribus touareg, arabes, d’anciens et nouveaux réfugiés maliens et autres naufragés négro-africains, est sur la «ligne de front» avec le Mali. Une commune ouverte aux quatre vents. Pas de barrages filtrants ni à l’entrée ni à la sortie de cette agglomération du vieux monde, tout de même connectée à internet. Pas de présence imposante ou visible des services de sécurité ou de l’armée. Tout semble confiné autour de cette improbable ligne Maginot dont il est difficile de distinguer les fortifications. En juillet 2010, une section complète de GGF (les gardes-frontières), 11 gendarmes et gardes communaux, a été décimée, ici, par les terroristes d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI).
A la menace permanente que font peser les groupuscules fondamentalistes s’ajoute désormais le chaos sécuritaire au Nord-Mali. Le drapeau de la brinquebalante «république de l’Azawad», frappé du signe amazigh, flotte de l’autre côté de l’oued Tinzaouatine, un oued qui incarne sommairement un bout de ces «frontières intangibles héritées de la colonisation» et sépare virtuellement les deux Tinzaouatine, l’algérienne et la malienne, peuplée, depuis la nuit des temps, par la communauté touareg.
A dix kilomètres de là, Chebrech, la Tinzaouatine malienne, passée depuis février sous le contrôle précaire du Mouvement pour la libération de l’Azawad (MNLA). Des véhicules de l’armée malienne, prisés par les insurgés, campent sur la butte faisant face au poste-frontière algérien. Hissé sur le toit des cabines des camions, peint sur les rochers, l’emblème azawad, bien en évidence, annonce la couleur des «territoires libérés». «Rien de malien ne subsiste ici. Nous sommes azawadiens», déclare, une étincelle dans les yeux, Mohamed Ag Sidi, du bureau politique du MNLA à Tinzaouatine.
La déroute de l’armée malienne, qui surveillait tant bien que mal cette frontière passoire et virtuelle, est totale. La Berezina en terre saharienne. Dans la nuit du 8 au 9 février dernier, la forte charge sonnée par les insurgés contraint les militaires maliens à abandonner postes et casernement pour se précipiter en terre algérienne trouver asile.
Les «damnés» de Tinzaouatine
Moissé Keita, immigrant nigérian, refoulé «abusivement» d’Algérie après des années d’études à l’université de Blida, a assisté à la débandade : «C’était un déluge de feu, militaires maliens, immigrants camerounais, Bambaras, Nigérians (…) avons tous fui nos ‘républiques’ (maisons en toub squattées par les immigrants expulsés d’Algérie) pour nous réfugier de l’autre côté de la frontière. Des avions de chasse algériens survolaient l’espace. C’était la guerre.»
Nouvel aérodrome pour l'AAF
Cette guerre «éclair» Yazid, conducteur d’engins à la Sonatro – entreprise publique de BTP qui, depuis plus d’un an, construit à Tinzaouatine un aérodrome pour l’armée de l’air algérienne – dit l’avoir aussi vécue «en direct», à partir de la base de vie de sa société : «Impressionnant, on aurait dit un tremblement de terre.»
La guerre a charrié son contingent de malheurs et de réfugiés. Dans le lit de l’oued, à côté d’une nécropole surannée, une quarantaine de familles de réfugiés issus de tribus touareg (Ifoghas) et descendants des Banou Hillal (Kel Essouk) ont installé un campement rudimentaire. Les plus nanties d’entres elles disposent de tentes en bonne et due forme (dont trois offertes par le Croissant-Rouge), les autres en ont bricolé quelque unes à l’aide des loques et d’oripeaux ramassés alentour, mais vite emportés, dispersés par les tempêtes de sable. Oubliés des dieux et des hommes, leur situation est des plus critiques. Pas d’eau, pas de nourriture ni de médicaments, ces réfugiés originaires du Nord-Kidal ayant fui les bombardements de l’aviation malienne, en mars dernier, frôlent le désastre humanitaire.
Pour le maire de Tinzaouatine, le «problème» des réfugiés ne date pas de ce conflit. L’afflux de populations, touareg notamment, réprimées par le pouvoir malien est récurrent depuis les années 1960. «C’est pas nouveau chez nous et cette fois-ci, les réfugiés ne se sont pas installés chez nous», insiste-t-il. La situation des réfugiés et la proclamation d’un «nouvel Etat» à la frontière de sa commune ne semble pas trop inquiéter Ahmed Chitou, le président de l’APC (FLN).
«Le risque de contamination est quasi nul», estime-t-il d’emblée. Et pour cause : «La situation des Touareg du Mali, marginalisés et réprimés par le pouvoir central, est sans commune mesure avec celle des Touareg d’Algérie qui bénéficient de la bienveillance de l’Etat, de plans de développement, etc.» «Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas affectés, ce sont nos frères après tout et ce qui les affecte nous affecte aussi. C’est normal», ajoute-t-il. L’Azawad ? «Je ne le commenterais pas. Les Touareg, chacun y va de sa propre opinion.»
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mar 17 Avr 2012 - 23:21
Selon un porte-parole du MNLA
Des notables touareg sont en négociations avec les ravisseurs des diplomates algériens
Rania Slimane - 17/04/2012 à 19:13
Citation :
La libération des sept diplomates algériens enlevés début avril au Mali serait proche, a affirmé ce mardi 17 avril à TSA, le porte‑parole du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), Hama Ag Sid Ahmed. « Des notables Touareg de Kidal et des négociateurs proches d’Aqmi ont approché [les ravisseurs, NDLR] et ont négocié la libération des diplomates Algériens enlevés par le MUJAO à Gao », a déclaré M. Hama, qui s’est montré optimiste quant à un dénouement rapide dans cette affaire.
Le consul général d’Algérie à Gao, dans le nord du Mali, et six membres de sa mission ont été enlevés par des hommes armés le 5 avril dernier dans la foulée des évènements qui ont ébranlé cette région. Le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), décrit comme dissident d’Aqmi, a revendiqué par la suite cet enlèvement. Samedi dernier, la chaîne Al‑Jazeera a diffusé une vidéo montrant les otages. « Nous attendons une offre du gouvernement algérien pour les libérer », a indiqué un membre du Mujao à la chaîne qatarie.
Ce mardi, Amar Belani, porte‑parole du ministère des AE, réagissant à la libération de l’otage italienne Maria Sandra Mariani a dit espérer voir tous les autres otages libérés à leur tour. « Nous nous félicitons vivement de la libération de la ressortissante italienne, Maria Sandra Mariani, et nous formons le vœu ardent que tous les otages détenus par différents groupes puissent, à leur retour recouvrer la liberté et revenir, sains et saufs, à leurs familles et à leurs proches », a‑t‑il indiqué dans une déclaration transmise à TSA.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mar 17 Avr 2012 - 23:24
Diplomates algériens otages au Mali
Alger confirme des "contacts étroits et suivis"
Samir Allam - 17/04/2012 à 19:56
Citation :
Des « contacts étroits et suivis » ont été engagés en vue d’obtenir la libération des sept diplomates algériens détenus au Mali, a indiqué, ce mardi 17 avril, Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères dans une déclaration. M. Belani réagissait aux propos du porte‑parole du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), Hama Ag Sid Ahmed, tenus plus tôt sur TSA (lire).
« Pour des raisons évidentes d'efficacité et de discrétion, nous ne commenterons pas les informations relayées par les organes de presse mais je confirme que des contacts étroits et suivis sont engagés à différents niveaux et nous avons bon espoir d'obtenir la libération rapide de nos collègues », a indiqué Amar Belani dans un message écrit.
« La cellule de crise du ministère, placée sous l'autorité du ministre Mourad Medelci, est en session ouverte et l'ensemble de nos réseaux sont pleinement mobilisés pour faire en sorte, d'abord, que l'intégrité physique et la sécurité de nos ressortissants soient préservées et garanties et ensuite pour que leur libération intervienne dans les meilleures conditions et dans les meilleurs délais possibles », a‑t‑il ajouté.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mer 18 Avr 2012 - 11:14
LE PORTE-PAROLE DU MNLA, HAMA AG SID-AHMED, AU TEMPS D’ALGÉRIE:
«Les diplomates algériens pourraient rejoindre leurs familles dans les heures qui viennent»
17-04-2012
Citation :
«Les diplomates algériens seraient libres et pourraient retrouver leurs familles dans les heures qui viennent après des négociations menées par des notables touaregs de la région de Kidal et des négociateurs proches d’AQMI», nous a annoncé, hier, Hama Ag Sid-Ahmed, porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), sans donner plus de détails.
Selon notre interlocuteur, «les notabilités touaregs de la région travaillent depuis plusieurs jours pour la libération très prochaine des diplomates algériens». Il a ajouté que «des discussions ont bien commencé», et que cette libération est aujourd’hui «imminente».
A notre question relative à la facilité avec laquelle les terroristes du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), qui a revendiqué le rapt de nos diplomates à Gao, au nord du Mali, ont pu filmer les diplomates algériens après leur enlèvement et la diffusion de la vidéo par la chaîne de télévision qatarie «Al Jazeera», le porte-parole du MNLA nous dira : «Bien entendu, on voit bien qu’ils évoluent et qu’ils ont des complicités et des équipements militaires et financiers importants par rapport
aux Touareg qui ne comptent que sur eux-mêmes». Comment le MNLA s’organise-t-il à la faveur de l’actuelle situation au nord du Mali ? A cette question, Hama Ag Sid-Ahmed nous dira : «Le Mouvement national de Libération se réorganise, sensibilise les populations locales, organise des meetings d’explications à Gao, Kidal et Tombouctou. Il y a eu la semaine dernière des manifestations de solidarité avec le MNLA à Gao et à Kidal. Il y a aussi des rencontres importantes avec les notabilités de Gao, Kidal et Tombouctou».
«Il y a plus de désinformation que d’information fiable»
Les organisations armées, telles que l’AQMI, MUJAO et Ansar Dine continuent-elles de circuler et de gérer à leur guise la situation dans la région? C’est une autre question que nous avons posée au porte-parole du MNLA. «Je pense qu’il y a plus de désinformation que d’information fiable. Il est vrai par ailleurs que les groupes terroristes ont profité de la situation de guerre entre Bamako et le MNLA, comme on s’y attendait, pour pénétrer dans certains quartiers à Gao et à Tombouctou, avec des complicités qui existaient déjà depuis plusieurs années dans ces deux régions pour récupérer le maximum d’armes, instaurer un climat de peur et contrer ainsi l’image du Mouvement.
A Gao, la ville reprend son rythme et le MNLA contrôle la ville, sauf une douzaine de commerçants de la ville de Gao bien connus qui agissent au nom des groupes terroristes», nous répond-il. «Pour parler d’Ansar dine, je dirai qu’il s’agit d’un mouvement qui n’existe pas concrètement aujourd’hui,
mais que les groupes terroristes déjà installés ont voulu certainement utiliser comme une passerelle pour créer plus de confusion dans la région. Les jeunes qui le composent sont en train de se retirer de ce groupe qui ne représente pas leurs revendications politiques et culturelles», selon le porte-parole du MNLA. «Ces jeunes ont compris, après sensibilisation et les réalités culturelles du terrain, que ce mouvement ne les concerne pas», explique-t-il.
«Des notables de la région de Kidal et de Gao se sont entendus pour mettre ‘’hors d’usage’’ Ansar Eddine»
«Des notables de la région de Kidal et de Gao se sont entendus pour mettre ‘’hors d’usage’’ ce slogan. Il y a des avancées importantes», poursuit Hama Ag Sid-Ahmed. Qu’en est-il de la ville de Kidal ? Pour Hama Ag Sid-Ahmed «la ville de Kidal a été maîtrisée dès la fin des hostilités militaires par les notabilités de la région et des responsables du Mouvement». Et pour ce qui est du MUJAO ?
«Quant au MUJAO, il n’est plus dans la ville de Gao comme on le laisse entendre dans certains organes de presse ; il ne contrôle rien. Certes, ils ont profité de la situation au moment où les responsables militaires du MNLA étaient très occupés par l’armée malienne pour entrer dans un quartier et enlever les diplomates algériens. Ils contrôlent une vallée qu’ils ont transformée en sanctuaire loin des villes et villages depuis quelques jours», nous répond le porte-parole du MNLA.
«L’AQMI et le MUJAO n’ont aucune assise parmi les populations locales»
«Par ailleurs, un petit groupe appartenant à l’AQMI tente de rester dans les confins de la ville de Tombouctou grâce aux relais qu’ils avaient installés depuis plusieurs années. Il s’agit d’une stratégie d’AQMI comme du Mujao pour trouver le maximum d’armes et de munitions et contrer la présence des Touaregs dans la région pour ensuite se retirer dans leurs sanctuaires. On voit bien qu’ils n’ont aucune assise parmi les populations locales, sinon parmi certains barons de la drogue bien connus qui veulent garder leur zone de trafic chez les Touareg», nous dira Hama Ag Sid- Ahmed.
«L’AQMI et le MUJAO sont en concurrence sur le partage des rançons»
Quelles seraient, selon vous, les motivations du MUJAO en ce qui concerne l’enlèvement ? A cette question, le porte-parole du MNLA nous répond : «Je pense qu’il y a une concurrence entre les deux organisations terroristes, celle qui se réclame du Maghreb et celle qui se réclame de l’Afrique de l’Ouest».
Il ajoute que «le MUJAO qui est devenu un dissident de l’AQMI dont il ne veut pas entendre parler et se réclame de l’Afrique de l’Ouest. Ils ont du mal à partager le même territoire et les mêmes objectifs. Il s’agit d’une querelle qui a commencé sur le partage non équitable des rançons versées après la libération des otages occidentaux en 2011».
Le MNLA a exprimé sa détermination à ne pas laisser les organisations extrémistes, comme l’AQMI, contrôler le Mali et imposer le diktat des terroristes. Que peut le MNLA face aux terroristes de l’AQMI, Ansar Dine et le MUJAO, armés jusqu’aux dents? C’est une autre question que nous avons posée à Hama Ag Sid’ Ahmed. «Le MNLA est en train de gagner la confiance des notabilités de la région, de la population, ce qui n’est pas le cas des terroristes. Nous sommes sur le point de gagner la première bataille.
Nous avons encore besoin de quelques semaines pour la réorganisation de notre structure militaire et politique pour stopper tout élément extérieur nuisible à la région et qui remettrait en cause notre lutte pour la dignité. Nous comptons par ailleurs sur la confiance de certains États très impliqués dans la lutte contre le terrorisme pour nous aider à détruire toute action dans la région de l’AQMI», nous dira-t-il.
«Le président par intérim du Mali invite le MNLA à faire la paix. Quelle serait votre réponse?» A notre question, le porte-parole du MNLA répond : «Nous attendons d’abord que se terminent les négociations entre eux à Bamako et à Ouagadougou. Pour le moment, la junte et le pouvoir civil n’arrivent pas à s’entendre sur la mise en place de la transition politique. Depuis le mois de décembre 2011, nous avons fait savoir notre disponibilité pour des négociations sérieuses sous les auspices de la communauté internationale qui tiennent compte des souhaits des citoyens de l’Azawad».
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Jeu 19 Avr 2012 - 11:42
El Khabar rapporte les trois « non » du MNLA« Non » à lâcher l’indépendance, à tout lien avec Al-Qaida et à rompre les bons rapports avec l’Algérie
mercredi 18 avril 2012
Citation :
Trois importantes remarques peuvent être tirées de l’interview qui nous a été accordée par les commandants militaires du mouvement national de libération de l’Azawad.
- La première, c’est leur refus d’abandonner leur revendication d’indépendance. - La seconde, c’est leur refus de les comparer ou les lier à des groupes terroristes et aux phénomènes d’extrémismes concrétisés dans les autres groupes de la région. - Quant à la troisième, c’est pour éviter toute détérioration de ses relations avec l’Algérie.
Les combattant Azawad sont répartis et implantés dans différents coints du territoire, dans les sommets des montagnes, dans les rivières et sous l’ombre des arbres. On sent partout où l’on va à travers le territoire Azawad que des personnes nous surveillent. Les combattants Azawad sont munis de différentes sortes d’armes, légères et lourdes, qu’ils ont dû se procurer suite à leurs accrochages et batailles sanglantes face à l’Armée malienne au fins fond du territoire malien que les combattants appellent le pays de l’Azawad.
Ils se sont également procurés d’autres armes de la Libye dont les dépôts d’armes sont ouverts à toute personne voulant s’en procurer. Des combattants sont campés en groupes à travers l’ensemble des régions du Nord du Mali. L’un d’eux a représenté le noyau et l’avant-garde dans la guerre contre l’Armée Malienne, dont les membres semblent parfaitement entrainés dans le maniement des armes et dans la guerre des gangs.
D’autres membres de ces groupes sont positionnés en hauteurs pour assurer la mission de contrôle. Les éléments les moins entrainés sont chargés de d’assurer la sécurité de dizaines de familles maliennes retenues en otages par les combattants Azawad. D’autres membres s’occupent d’assurer la nourriture aux combattants et d’apporter l’eau des sources et d’autres régions à proximité. Les milices Azawad refuse, également, qu’on appelle des escadrilles et préfèrent les appeler toutes par « Mouvement de Libération de l’Azawad ».
Les combattants ont le sentiment qu’ils n’ont jamais été unis à travers leur Histoire tels qu’ils le sont aujourd’hui. Ce qui reste de simples déclarations qui peuvent s’avérer vraies comme elles peuvent s’avérer fausses. Les combattants Azawad ne cessent d’exprimer leur allégeance au MNLA et à leurs dirigeants politiques. Le commandant du MNLA à l’extrême nord de l’Azawad, Aissa Akli a, dans ce cadre révélé à El Khabar : « Nous avons arrêté les combats et observé un cessez le feu en réponse à la décision du Mouvement ».
Interrogé par El Khabar sur la question d’ingérence militaire dans la région, le commandant Aissa Akli a répondu : « Nous avons appris que le Niger a proposé l’idée d’une ingérence militaire dans la région…ça sera l’idée la plus bête qu’aura la communauté internationale si elle venait d’être acceptée.
Avant d’enchainer « nous saluons la position de l’Algérie s’opposant à toute ingérence étrangère quoique nous sommes prêts à mener d’autres guerres ». Le dirigeant imminent du MNLA refuse également l’idée du dialogue et déclare : « si nous sommes appelés à le faire, les pays voisins devront nous reconnaître ».
J’ai ensuite interrogé les soldats sur leur manière de ou conception de bâtir leur Etat, alors que la région du Nord du Mali est pauvre en ressources et ils m’ont répondu « la question nécessite une concertation avec les pays voisins. Nous savons pertinemment que le développement de la région doit passer par le soutien et l’aide des pays voisins sur lesquels nous comptons vraiment.
L’Azawad rejette tout lien avec Al-Qaida et prévoit de la combattre
Interrogé pourquoi l’Azawad refuse à ce qu’on le lie à « Al-Qaida », ou au groupe « Unicité et Jihad », le MNLA a qualifié ce genre de rapprochement de tentative d’avortement de leur révolution et de leur rêve d’indépendance. A la question d’avoir combattu côte à côte avec Al-Qaida à Tombouctou et à Gao, un des commandants a qualifié ces déclarations de rumeurs et que ce genre d’intox vise à torpiller nos relations avec les pays voisins, en particulier avec l’Algérie.
Il a, ensuite enchainé « savez vous que même l’enlèvement du consul algérien et de ses six collaborateurs est une conspiration qui cible le MNLA et l’Algérie ? Je lui ai demandé d’expliqué et il m’a répondu : « ils essaient de mettre l’Algérie en colère et peut être la pousser à nous combattre ».
A la question des médias internationaux, notamment, les médias français, que combattants Azawad accusent d’être contre leur cause et les qualifiant de groupes terroristes, un commandant Azawad a expliqué : « nous ne nions pas l’existence de ces groupes, Toutefois le fait qu’on dise qu’ils maitrisent les villes en est une grande conspiration, puisque seul le MNLA qui domine le territoire Azawad ».
Les combattants nord maliens n’écartent pas d’éventuelles batailles contre les groupes armés en activité dans le sud près de Tombouctou et de Gao. Le MNLA a adressé des messages à Al-Qaida la sommant de quitter son territoire. Un des commandant m’a révélé : « savez vous, je n’écarte pas la possibilité que ces groupes nous attaquent sous n’importe quel prétexte.
Lorsque je l’ai interrogé sur Abou Hamama, émir de l’escadrille Al Forkane, dont les rumeurs font état qu’il a été désigné responsable sur une des villes du Sud, le commandant Ag Doudou m’a répondu : « cette information est de l’intox des médias occidentaux, en particulier des médias français ».
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Jeu 19 Avr 2012 - 16:28
Crise au Mali : une histoire touarègue
Daphné Cagnard19 avril 2012 à 12:52
Citation :
Histoire- La crise multiforme qui frappe aujourd’hui le Mali est en partie causée par des années de rébellions touarègues. Retour sur l’histoire d’un peuple en révolte.
Les rébellions touarègues ne datent pas d’aujourd’hui : la première, en 1962, suit de peu la décolonisation du Mali. Ses principales causes découlent du découpage des États, qui ne correspond pas à leur territoire : la population touarègue s’est retrouvée disséminée entre cinq États.
Les « hommes bleus », déçus et rejetés par le nouveau gouvernement post-colonial, demandaient l’établissement d’un État indépendant dans le nord du Mali. La dure répression et les années de sécheresse qui suivirent eurent pour un temps raison de leur visée indépendantiste.
Les « chevaliers du désert » face aux autorités maliennes
La seconde rébellion touarègue débuta en 1990, et faisait écho à un long passé de dénigrement des peuples nomades et pratiquant l’élevage par rapport aux sédentaires tournés vers l’agriculture, et à une représentation politique des touaregs extrêmement faible. La méfiance des autorités nigériennes et maliennes vis à vis des touaregs s’accentua en raison de l’embrigadement d’une part d’entre eux dans la légion islamique libyenne, et donna lieu à une série d’arrestations.
Le coup d’envoi de la rébellion de 1990 fut provoqué par la prise d’assaut par des jeunes touaregs d’une gendarmerie au Niger, suivie d’une sévère répression. Les touaregs du Mali embrayèrent de suite sur un soulèvement dans leur pays. Les accords de Tamanrasset de janvier 1991, censés entraîner la démilitarisation de la région Nord-Mali, ne mirent pas fin aux hostilités. C’est seulement cinq ans plus tard que la paix revint au Mali, symbolisée par la cérémonie de la « flamme de la Paix de Tombouctou », durant laquelle 3000 armes furent brûlées pour symboliser l’union des maliens.
Le soulèvement touareg de 2006, se manifestant par l’attaque de garnisons du Nord-Mali par « l’Alliance démocratique pour le changement du 23 mai » (ADC), se solda par les accords bilatéraux d’Alger, signés en juillet 2006. Ceux-ci rappelaient l’intégrité territoriale du Mali, et prévoyaient l’insertion des touaregs dans la société, et des mesures spécifiques aux peuples nomades. Peu respectés, ces accords ne firent que provoquer l’indignation des « chevaliers du désert », qui reprirent les armes jusqu’au cessez-le-feu de 2009.
La crise de 2012
Face à l’échec des accords d’Alger, deux mouvement touaregs se regroupèrent fin octobre 2011 : le Mouvement national de l’Azawad (MNA) et le Mouvement touareg du Nord-Mali ( MTNM). Cette alliance est à l’origine du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), revendiquant l’autodétermination des régions de Gao, Kidal et Tombouctou. La situation en Libye eut par ailleurs de nombreuses incidences : plusieurs groupes de touaregs ayant fui le Mali dans les années 1990 pour s’enrôler dans l’armée de Mouammar Kadhafi se joignirent au mouvement, avec une cargaison d’armes, à la suite de la chute du régime libyen. Début 2012, les combattants du MNLA attaquèrent plusieurs bases militaires dans le Nord-Mali, prirent en otage des soldats et commirent de multiples exactions.
L’armée malienne, dans la nuit du 21 au 22 mars 2012, procéda à un coup d’état militaire, critiquant, selon les mots du lieutenant Amadou Konaré, « l’incapacité du gouvernement à donner aux forces armées les moyens nécessaires de défendre l’intégrité [du] territoire national ». Mais les militaires putschistes ne parvinrent pas à imposer leurs positions, et les rebelles touaregs prirent peu à peu les villes du Nord.
Le MNLA s’est allié pour un temps aux combattant d’Ançar Dine (« défenseur de la foi »), mouvement islamique demandant l’instauration de la charia, la loi islamique. À ces deux groupes s’ajoutent le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), et Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), deux armées terroristes présentes dans les trois grandes villes du Nord.
Le 6 avril, le MNLA a déclaré unilatéralement l’indépendance de l’Azawad. Mais les divergences de revendications entre les différentes forces présentes au Nord-Mali, et le rejet catégorique des autorités maliennes et des instances de la communauté internationale ne laissent pas envisager une sortie de crise pacifique.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 20 Avr 2012 - 15:49
Nord du Mali: le Parlement européen veut un corridor humanitaire
BRUXELLES, 20 avril 2012, 16:47 - RIA Novosti
Citation :
Le Parlement européen a adopté vendredi une résolution appelant à mettre en place un corridor humanitaire vers le nord du Mali, théâtre d'un coup d'Etat fin mars dernier, lit-on dans un communiqué du Parlement.
"Le Parlement européen est préoccupé par la crise humanitaire qui s'aggrave rapidement et par un manque d'alimentation dans la région suite à la suspension de l'aide internationale", indique le document.
Le Parlement européen a appelé le Mali à "mettre en place un corridor humanitaire vers le Nord-Mali afin de livrer des produits alimentaires et des médicaments à des milliers de nécessiteux".
Suite au renversement du président malien Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier par des militaires mutinés, les rebelles touareg et des groupes islamistes ont pris le contrôle des trois grandes villes du nord du pays que sont Tombouctou, Gao et Kidal, sans rencontrer de résistance de la part de l'armée.
Le 30 mars, le chef de la junte militaire, le capitaine Amadou Sanogo, a qualifié de "critique" la situation dans le nord du pays et a appelé les Etats étrangers à apporter une aide militaire au Mali.
Le 11 avril, la commissaire européenne chargée de l'aide humanitaire et de la gestion des crises, Kristalina Georgieva a estimé que le Mali et ses pays voisins étaient menacés par une catastrophe humanitaire.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Sam 21 Avr 2012 - 14:01
Sahel : l’Afghanisation rampante
VENDREDI, 20 AVRIL 2012 16:36 SAMUEL BENSHIMON
Citation :
Le Sahel est-il en voie d’Afghanisation ? L’alliance des rebelles Touaregs avec le groupe terroriste Ansar Edine (les défenseurs de l’Islam) et le MUJAO ne rappelle-t-elle pas l’autre jonction, faite il y a quelques années au pays des Talibans, entre les Mollahs et Al Qaïda? En tout cas, le passage de la totalité du nord Mali entre les mains du MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad) et ses associés d’Ansar Edine et du MUJOA (Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest), risque de plonger toute la région dans une instabilité aux conséquences difficiles à mesurer. Preuve d’une détermination à toute épreuve, la prise du pouvoir par les militaires au Mali n’a pas intimidé le moins du monde les Touaregs et les groupes islamistes qui écument le Sahara. Ils ont même saisi l’occasion pour proclamer l’indépendance de l’Azawad dans le nord de ce pays désertique, grand comme deux fois et demie la France.
Et si les ambitions des Touaregs du MLNA se limitent au pays Azawad, les groupes jihadistes d’Ansar Edine et du MUJOA ne cachent pas leurs velléités expansionnistes vers d’autres pays d’Afrique de l’ouest. En face de ce lent pourrissement de la situation au nord Mali, la communauté internationale demeure comme paralysée. Les grandes puissances occidentales, la France à leur tête, préfèrent regarder ailleurs en attendant des jours meilleurs.
Dans la région, l’Algérie et la Mauritanie essayent de donner l’impression de ne pas être impressionnées par la confusion qui règne à leurs frontières. Alger a ainsi accueilli, il y a quelques jours, une rencontre sur la stratégie de lutte contre le terrorisme au Sahel. Une initiative qui risque toutefois de connaître le même sort que celui du commandement opérationnel basé à Tamanrasset, dans l’extrême sud du pays. Cet Etat-major régional qui regroupe, en plus de l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, avait brillé depuis sa création en 2010, par son incompréhensible discrétion. Il a finalement été totalement décrédibilisé suite aux multiples prises d’otages effectués par les groupes terroristes contre des Occidentaux.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mar 24 Avr 2012 - 15:16
À la veille du congrès de l'Azawad (Mazli)
Gao en alerte maximale
le 24.04.12 | 10h00 Réagissez
Citation :
A la veille de la tenue de son congrès, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) a mis ses troupes en état d’alerte maximum. Un groupe d’Al Qaîda a tenté de faire exploser l’aéroport de Gao (Mali), mais des cadres du mouvement l’en ont empêché.