Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mar 24 Avr 2012 - 15:16
À la veille du congrès de l'Azawad (Mazli)
Gao en alerte maximale
le 24.04.12 | 10h00 Réagissez
Citation :
A la veille de la tenue de son congrès, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) a mis ses troupes en état d’alerte maximum. Un groupe d’Al Qaîda a tenté de faire exploser l’aéroport de Gao (Mali), mais des cadres du mouvement l’en ont empêché.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mar 24 Avr 2012 - 15:38
La CPI pourrait enquêter sur le Mali
Par La Rédaction | 24/04/2012 | 12:29
Citation :
La Cour pénale internationale (CPI) pourrait ouvrir une enquête sur les événements survenus récemment au Mali, dont le Nord est tombé aux mains de séparatistes touaregs après le coup d’Etat militaire du 22 mars, annonce mardi le bureau du procureur.
«Le Bureau a suivi attentivement les développements au Mali depuis que des affrontements y ont éclaté autour du 17 janvier 2012», dit-il dans un communiqué.
«Selon différentes sources, y compris des fonctionnaires de haut rang des Nations Unies, des crimes tels que des meurtres, des enlèvements, des viols et l’enrôlement d’enfants soldats, auraient été commis par différents groupes dans la partie nord du pays.»
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 27 Avr 2012 - 9:08
Messahel : les problèmes sociaux et la sécheresse ont été la raison de la guerre dans le Nord du Mali
L’Algérie tient au dialogue et l’UA refuse l’indépendance de l’Azawad
jeudi 26 avril 2012
Citation :
Le ministre délégué chargé des Affaires Maghrébines et Africaines, M. Abdelkader Messahel a indiqué que l’Algérie insiste sur au dialogue entre le gouvernement malien et les rebelles dans le Nord du Mali.
L’évolution de la crise dans le Nord-Mali, a généré une situation de pourrissement favorable à tous les facteurs de déstabilisation et d’insécurité qui menace les pays voisins. Le coup de force du capitaine Sanogo, n’est pas un échec comme tentent de le créditer certaines thèses. Officiellement, le putsch visait à écarter un président incapable de faire face à la rébellion touarègue.
Étrangement, juste après le coup d’Etat, l’armée déserte ses postes à Kidal, Gao et Tombouctou pour laisser le champ libre au MNLA, mais aussi et surtout à Ansar Eddine, le Mujao et AQMI pour mieux entretenir l’amalgame et mettre les groupes terroristes et la rébellion touarègue dans le même panier.
D’ailleurs Sanogo l’a clairement déclaré dans un entretien au journal Libération lorsqu’il a dit qu’il ne faisait aucune distinction entre le MNLA et les groupes islamistes, appelant l’Occident à intervenir directement pour sauver le Mali du terrorisme.
Les groupes terroristes installés dans le nord du Mali n’ont été inquiétés que rarement par l’armée malienne qui se soucie plus des Touareg qui revendiquaient l’amélioration de leurs conditions sociales et économiques et leurs droits politiques, que d’une nébuleuse terroriste qui n’a aucune revendication politique de nature à menacer le régime de Bamako.
Des pontes du régime font même des affaires juteuses avec tous les groupes terroristes et les trafiquants activant dans la bande sahélo-saharienne. La prise d’otages et le trafic de drogue, de cigarettes, d’armes et de carburant sont des activités très lucratives où beaucoup de monde trouvait son compte, y compris des responsables militaires et politiques maliens.
Des indiscrétions de personnes qui suivent de très près la situation au Mali évoquent même une rançon remise par une partie française à Amadou Toumani Touré juste avant le coup d’Etat, pour la libération des otages français détenus par Aqmi. Cette somme d’argent ne suffit certes pas pour renverser un régime et créer le chaos. Il ne s’agit là que de la cerise sur le gâteau.
L’objectif stratégique étant de générer une situation ingérable qui ferait bouger les instances internationales et donner un mandat onusien pour une intervention étrangère dans le Nord-Mali pour mettre un terme à la rébellion touareg qui menace le pays de partition.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 27 Avr 2012 - 11:09
Session extraordinaire de la Cedeao : Déploiement d’une force militaire au Mali et en Guinée Bissau
(Le Mandat 27/04/2012)
Citation :
Notons qu’au terme du sommet de la Cedeao, la conférence des chefs d’Etat a décidé d’envoyer des troupes militaires, composées de 500 à 600 hommes, en Guinée Bissau. Elles seront sous le commandement d’un colonel-major Burkinabé, Barro Gnibanga.
Cette force sera composée des éléments du Nigeria, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Sénégal et de la Gambie. Afin d’assister à la mise en place de la transition, de la réforme du secteur de la sécurité et de la défense. Si les putschistes refusaient de rétablir l’ordre constitutionnel, ils seraient passibles de poursuites devant la CPI.
Mali
Au Mali, la transition a été portée à 12 mois par la Cedeao, dont la force militaire dans ce pays va aider à sécuriser les organes de transition et le gouvernement intérimaire. En attendant que le processus arrive à son terme. La force a pour but, également, de parer à toute éventualité dans l’hypothèse de l’usage de la force, pour le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali.
C’est un déploiement qui se fera par plusieurs phases. La médiation sera poursuivie par le médiateur, Blaise Compaoré, et sera soutenue par le président Goodluck Jonathan. Mais, au cas où cette négociation n’aboutissait pas, les chefs d’Etat sont prêts à mettre en application l’usage de la force.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 27 Avr 2012 - 14:22
Tin Zaouatine. Le SOS des réfugiés algériens
le 27.04.12 | 10h00
Citation :
Quelque 266 familles algériennes ont fui les régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Ménaka et Aguelhoc, au nord du Mali, pour s’installer à Tin Zaouatine (à 560 km de Tamanrasset) dans des conditions extrêmement difficiles. Beaucoup se partagent les espaces, notamment des abris de chèvres, qu’elles louent au prix fort. En face, derrière l’oued de Tin Zaouatine, qui sépare le Mali de l’Algérie, des centaines de nomades maliens vivent l’enfer de l’exode.
Entre Tin Zaouatine d’Algérie et Tin Zaouatine du Mali, il n’y a qu’un lit de oued sec où se croisent des troupeaux de chèvres qui, parfois, slaloment pour éviter les nombreux poids lourds qui le traversent à toute allure. Mais sur les deux rives, des populations algériennes et maliennes partagent, en commun, les douleurs et les souffrances de l’exode. Depuis le début de la rébellion, quelque 266 familles algériennes ont fui les villes de Kidal, Gao, Tombouctou, Ménaka et Aguelhoc.
La communauté algérienne représente près de 3000 personnes, dont 1400 uniquement à Kidal, et semble de plus en plus convaincue que «la vie n’est plus possible» dans les villes qui les ont accueillies depuis des années. Elles ont abandonné maisons, cheptels et biens pour se réfugier en territoire algérien, dans des conditions extrêmement difficiles et inhumaines. Beaucoup se sont entassées dans des hangars ou des abris de chèvres, pour se partager un loyer excessif. «Avant, nous pouvions louer une maison plus ou moins correcte à 1500 DA.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 27 Avr 2012 - 16:00
Le Qatar et le pétrole du Sahel
Source : french.irib.ir - Publié le : jeudi 26 avril
Citation :
L’émirat du Qatar, sous-traitant des opérations occidentales en Libye et en Syrie, fer de lance avec les pétromonarchies voisine de la répression du « printemps arabe » au Bahrein, qui ne cesse de racheter des actifs en Europe et de propager sa propagande via la chaîne Al-Jazeera, est aussi actif au Sahel.
Selon le journal malien l’Indépendant, le vendredi 6 avril dernier (le lendemain de l’enlèvement du consul d’Algérie par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), un cargo qatariote a atterri à l’aéroport de Gao pour livrer des armes et des stupéfiants aux rebelles. Un comité d’accueil a été formé autour de l’appareil sous la conduite d’Iyad Ag Ghaly, leader touareg du mouvement islamiste salafiste Ansar Eddine qui contrôle Tombouctou et Kidal en coopération avec l’AQMI.
Celui-ci, ancien consul du Mali à Djeddah (Arabie Saoudite), avait profité dans les années 2000 de son statut de diplomate pour nouer des relations avec des organisations islamiques de la région. Au point que l’Arabie Saoudite, son pays d’accréditation, l’avait menacé d’expulsion en 2010. Revenu au Mali il y a organisé le développement de le salafisme. Selon d’autres sources maliennes, juste après la prise de Tessalit le 10 mars 2012 par les nationalistes touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), un avion cargo du Qatar avait aussi atterri dans cette localité avant de déverser une importante quantité d’armes sophistiquées, des munitions et des 4×4 pour le compte des assaillant, probablement lorsque Ansar Eddine a évincé le MNLA de la région.
Depuis lors des islamistes affluent du Sud du Niger, du Tchad et du Nigeria (Boko Haram) dans le Nord du Mali, plaçant l’Algérie par principe non-interventionniste dans la position délicate d’accepter soit le développement de l’insurrection extremiste à sa frontière sud, soit une intervention militaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) très contrôlée par les Etats-Unis et la France. Le nouveau régime malien, issu d’un coup d’Etat récent mené par des mutins proches de Washington, lui, est déjà engagé dans les négociations avec la CDAO pour la restitution du pouvoir aux civils et le règlement de la crise du Nord.
Outre son engagement au Mali, le Qatar fait aussi pression sur la Mauritanie voisine. En janvier dernier il se brouillait avec l’homme fort de Mauritanie, le président Ould Abdel Aziz, en tentant de lui donner des leçons de droits de l’homme (ce qui n’est pourtant pas le fort de l’émir du Qatar). Le Figaro du 12 janvier dernier, plus précis relate même ainsi les faits : « L’émir a voulu donner certaines directives au président Abdel Aziz, usant d’un ton quasi comminatoire, et menaçant d’utiliser sa chaîne al-Jazeera pour faire éclater une révolution en Mauritanie, comme en Tunisie et en Egypte.
Le chef de l’Etat mauritanien, un militaire, a alors explosé et a congédié l’émir »… Ce faisant Ould Abdel Aziz (dont le geste a été salué par des groupes non-gouvernementaux mauritaniens commel’initiative nationale pour la sauvegarde de la constitution de Salka Mint Sid’Ahmed) compromettait provisoirement le développement d’un projet de prospection pétrolière mené dans ce pays conjointement avec Total (la coopération Total-Qatar est ancienne et remonte à 1936…). Mais Total et le Qatar pourraient bien utiliser les pressions de la rue en Mauritanie pour imposer à nouveau leurs desiderata : hier des milliers de jeunes manifestaient à Nouakchott pour exiger le départ du président. Un de ses principaux organisateurs, le petit parti (5 députés sur 95) islamiste Tewassoul bizarrement qualifié de « modéré » par les agences occidentales, a appelé au « Djihad politique » le 21 avril.
L’odeur du pétrole pourrait bien motiver également l’action du Qatar au Mali, car le bassin pétrolier de Taoudéni dont les réserves ont été découvertes récemment couvre les deux pays ainsi que le Niger (1,5 million de kilomètres carrés)… Total et Sipex, filiale internationale de la Sonatrach, société nationale algérienne, ont signé en 2011 un accord visant à unir leurs forces pour obtenir des concessions dans ces pays du Sahel.
Ainsi le chaos sahélien ne serait pas une perte pour tout le monde…
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 27 Avr 2012 - 16:05
Vouc donnez un bien beau rôle au dictateur de Nouakchott. Il n’a pas refusé les offres de l’Emir du Qatar, il a accepté de servir de porte-valise pour le MNLA du Mali et il a accompli la mission : déstabiliser la région du Sahel.
S’agissant d’Al jazeera, pour votre information, la Qatar a accepté de nommer un cousin proche d’Ould Abdel Aziz, M. Boukhary, comme Chef de Bureau à Nouakchott. Informez-vous.
L’incident dont vous parlez est un gros mensonge pour couvrir le marché conclu entre les deux hommes et mener la FRance de Sarkozy en bateau. Informez-vous avant d’écrire n’importe quoi !
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 27 Avr 2012 - 23:01
LA NOUVELLE ORGANISATION SE DIT OPPOSÉE AU MNLA, À L'AQMI, AU MUJAO ET À ANSAR EDDINE
Le Front national de libération de l'Azawad fait son entrée
FNLA
Citation :
Tandis que des notables du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) sont en conclave pour débattre de la situation et prendre des mesures contre les organisations terroristes (Aqmi, Ansar Eddine et Mujao), un nouveau groupe est entré en scène hier à Tombouctou :
le Front national de libération de l'Azawad (FNLA), dont des combattants sont arrivés à bord de plus de 100 véhicules à Tombouctou jeudi dernier avec armes et bagages. Presque au même moment, le Mujao nie toute intention de libérer les diplomates algériens enlevés le 5 avril en cours à Gao. Autant d'ingrédients rassemblés pour l'explosion d'une région livrée au chaos à cause de la prolifération des armes libyennes et au paiement de rançons qui favorisent l'enrôlement parmi des populations en proie à la misère et à la pauvreté.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Sam 28 Avr 2012 - 22:20
Mali: l’ex-chef de la junte rejette les décisions de l’Afrique de l’Ouest
Par La Rédaction | 28/04/2012 | 21:59
Citation :
L’ex-chef de la junte militaire qui avait pris le pouvoir le 22 mars au Mali avant d’accepter de le rendre, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a rejeté samedi les décisions prises jeudi à Abidjan par les chefs d’Etat ouest-africains, en particulier l’envoi de soldats dans son pays. Toutes les décisions prises à Abidjan ont été prises sans concertation avec nous, a déclaré le capitaine Sanogo à la presse au camp militaire de Kati, près de Bamako, ajoutant:
Je ne suis pas d’accord avec l’arrivée des soldats de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mar 1 Mai 2012 - 21:17
Mali : Les rebelles du Nord perpètrent des crimes de guerre
Les groupes armés commettent des viols et utilisent des enfants soldats
Malian junta soldiers patrol in Kati, outside Bamako
30 AVRIL 2012
Citation :
(Bamako, le 30 avril 2012) – Les rebelles touaregs séparatistes, les groupes islamistes armés et les milices arabes qui ont pris le contrôle du nord du Mali en avril 2012 ont commis de nombreux crimes de guerre, notamment le viol, l’utilisation d’enfants soldats et le pillage d’hôpitaux, d’écoles, d’organismes d’aide et d’édifices gouvernementaux, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Un groupe armé islamiste a exécuté sommairement deux hommes, amputé la main d’au moins un autre, effectué des flagellations publiques, et menacé des femmes et des chrétiens.
Human Rights Watch a également reçu des informations crédibles selon lesquelles des soldats de l’armée malienne ont arrêté arbitrairement et, dans certains cas, exécuté sommairement des membres des services de sécurité ainsi que des civils appartenant à l’ethnie touareg.
« Au cours des dernières semaines, les groupes armés dans le nord du Mali ont terrorisé les civils en commettant des enlèvements et en pillant les hôpitaux », a déclaré Corinne Dufka, chercheuse senior sur l’Afrique à Human Rights Watch. « Les commandants de ces groupes doivent cesser les exactions, discipliner leurs combattants, et sanctionner de manière appropriée les personnes dans leurs rangs responsables de ces crimes. »
Au mois d’avril, Human Rights Watch a mené une mission de 10 jours dans la capitale malienne, Bamako, et a documenté les exactions commises par plusieurs groupes armés qui opèrent dans le nord du Mali. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), un mouvement séparatiste touareg, cherche à obtenir l’autonomie pour le Nord, qu’il appelle Azawad. Les Touaregs sont un peuple berbère, traditionnellement nomades. Ansar Dine est un groupe armé islamiste qui veut imposer une interprétation stricte de la charia – la loi islamique – dans tout le Mali. Une milice d’ethnie arabe locale, basée dans la ville historique de Tombouctou et dans ses alentours, était alliée avec le gouvernement malien, mais le jour où Tombouctou est tombée, elle a changé de camp et s’est depuis scindée en au moins deux groupes ayant des objectifs militaires et politiques incertains.
Ceux-ci, ainsi que d’autres groupes armés, se sont engagés dans des opérations en janvier 2012, lorsque le MNLA a lancé son offensive visant à créer un État séparatiste. Bien qu’ils n’aient pas conclu une alliance formelle, les témoins et les analystes les décrivent comme étant devenus des alliés dans le but commun de reprendre du territoire à l’armée malienne et de consolider leur contrôle sur les régions de Kidal, Tombouctou et Gao, dans le nord du pays (chaque région a une ville capitale du même nom). Les groupes maintiennent des sièges distincts dans chacune des capitales régionales et sont identifiés grâce aux drapeaux arborés par leurs véhicules, leurs uniformes, les points stratégiques particuliers – tels que les ponts et les aéroports – qu’ils contrôlent, et les quartiers dans lesquels leurs combattants sont concentrés.
La grande majorité des exactions documentées par Human Rights Watch se sont produites durant les derniers jours de mars et les deux premières semaines d’avril, après que les groupes armés ont pris le contrôle de Kidal le 30 mars, de Gao le 31 mars, et de Tombouctou le 1er avril. L’avance rapide des rebelles a profité du chaos politique et sécuritaire créé lorsque des officiers maliens de l’armée de grade inférieur ont organisé un coup d’État le 22 mars en réponse à ce qu’ils considéraient comme une réponse inadéquate du gouvernement à la rébellion du MNLA. Un grand nombre de combattants touaregs, tant du MNLA que d’Ansar Dine avaient auparavant appuyé le gouvernement libyen de Mouammar Kadhafi, et sont retournés au Mali avec des armes en provenance de Libye après qu’il a été évincé.
Les combats et l’insécurité récents, la pénurie de nourriture et de médicaments, et le manque de banques, d’écoles et de services en état de fonctionnement ont poussé des dizaines de milliers de Maliens à fuir vers le sud du pays contrôlé par le gouvernement et vers les pays voisins. Des témoins ont décrit des autobus et des camions débordant de civils en fuite, qui ont souvent fait l’objet d’extorsion de fonds aux points de contrôle du MNLA alors qu’ils fuyaient.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies estime que, depuis janvier 2012, au moins 284 000 habitants avaient fui leurs foyers à la suite du conflit armé dans le Nord, dont environ 107 000 seraient déplacés à l’intérieur du pays et environ 177 000 ont fui vers les pays voisins, notamment le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie et la Mauritanie.
Human Rights Watch a interrogé plus de 100 victimes et témoins des exactions, ainsi que des autorités religieuses locales, du personnel médical, des chefs traditionnels, des membres de groupes locaux de défense des droits humains, des responsables gouvernementaux et des travailleurs humanitaires. La plupart des témoins avaient fui les zones touchées ; ceux qui sont restés dans les zones sous le contrôle des rebelles ont été interviewés par téléphone. Des témoins ont décrit les exactions qui ont lieu au Nord dans les villes de Gao, Tombouctou, Diré, Niafounké, Ansongo et, dans une moindre mesure, Kidal.
Des victimes, des témoins et des membres des familles des victimes ont signalé à Human Rights Watch une vague d’enlèvements de femmes et de filles par les groupes armés. Des témoins ont décrit les enlèvements par les rebelles d’au moins 17 femmes et de filles dont certaines n’avaient pas plus de 12 ans. Une jeune fille de 14 ans a indiqué à Human Rights Watch que six rebelles l’ont retenue captive à Gao et l’ont violée sur une période de quatre jours. Un résident de Tombouctou a expliqué à Human Rights Watch qu’il avait vu trois miliciens arabes entrainer de force une fille d’environ 12 ans depuis chez sa mère jusque dans un bâtiment abandonné, où elle a été violée. Les témoins et les membres des familles qui avaient parlé avec plusieurs autres victimes ont affirmé que les filles et les femmes enlevées avaient été agressées sexuellement par les rebelles. Une personne a indiqué que les rebelles ont enlevé trois jeunes femmes de la même famille dans une résidence à Gao, les ont violées et les ont ramenées le lendemain. La majorité de ces crimes ont eu lieu à Gao peu de temps après que la ville est tombée entre les mains des groupes rebelles, mais aussi à Tombouctou, Niafounké, et dans des villages à proximité de Diré.
La grande majorité de ces enlèvements et viols présumés, selon les témoins, auraient été effectués par des hommes armés parlant la langue tamashek locale au volant de voitures portant le drapeau touareg séparatiste du MNLA. La plupart des enlèvements documentés par Human Rights Watch ont eu lieu dans des quartiers où des témoins ont indiqué qu’il y avait une forte concentration de combattants du MNLA.
Presque tous les témoins interrogés par Human Rights Watch ont fait état d’actes de pillage perpétrés par les rebelles du MNLA et, dans le sillage immédiat du retrait de l’armée à Tombouctou, par des milices arabes. Selon des témoins, le groupe rebelle islamiste Ansar Dine a détruit plusieurs bars et hôtels qu’il associait à la consommation d’alcool et la prostitution, et s’est livré au pillage, mais à une échelle bien moindre. Un grand nombre de résidents locaux et quelques prisonniers qui avaient été tirés de prisons locales au cours de l’avancée des rebelles auraient également participé au pillage, dans de nombreux cas aux côtés des rebelles du MNLA.
Des témoins ont décrit plusieurs jours de pillage, qui ont commencé le jour où l’armée malienne a été soit contrainte de battre en retraite ou a abandonné ses positions dans ces zones. Les rebelles ont fait irruption dans les hôpitaux et les établissements médicaux, où ils ont pillé les biens ainsi que menacé et maltraité le personnel et les patients. Ils ont également pillé des bâtiments gouvernementaux locaux, des banques, des bureaux et des entrepôts d’aide maliens et internationaux, les maisons de représentants locaux, des écoles et des églises.
Le personnel hospitalier de Gao et de Tombouctou a déclaré à Human Rights Watch que les patients dans les hôpitaux publics locaux ont été contraints de quitter leurs lits et ont été laissés sur le sol après que les rebelles ont volé des matelas. Quatre patients à Gao, notamment des patients âgés sous oxygène, sont décédés après que le personnel terrifié s’est enfui, laissant les patients sans personnel médical pour s’occuper d’eux. Des témoins ont également décrit avoir vu les rebelles charger leurs véhicules et, dans quelques cas, de gros camions, avec des meubles, des ordinateurs, des imprimantes, des climatiseurs, des réfrigérateurs, des téléviseurs, des vêtements, des chaussures, du bétail et d’autres articles. Un grand nombre d’autres personnes ont signalé que les rebelles ont volé leurs motos et leurs voitures, souvent sous la menace des armes.
Les résidents de plusieurs villes et villages dans le Nord ont décrit la présence d’enfants n’ayant pas plus de 13 ans dans les rangs du MNLA et dans une moindre mesure au sein des milices arabes et d’Ansar Dine. Des soldats maliens, qui avaient été retenus captifs par les rebelles pendant des semaines, ainsi que d’autres témoins ont déclaré que des enfants avaient fait partie du MNLA depuis que celui-ci avait commencé les opérations dans le Nord en janvier. Les résidents ont observé certains enfants prendre une part active dans le pillage suite à la chute des villes et des villages aux mains des rebelles. Le Mali est un État partie au Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, qui interdit le recrutement et l’utilisation dans les hostilités d’enfants de moins de 18 ans par des groupes non étatiques armés.
Les combattants d’Ansar Dine ont pris plusieurs mesures pour protéger les civils des pillages, violences sexuelles et autres exactions généralisées commises par le MNLA, les milices arabes, et les criminels de droit commun. Le groupe islamiste a mis en place des lignes d’appel directes et mené des patrouilles à pied et motorisées. Mais des témoins ont indiqué qu’Ansar Dine a également exécuté sommairement deux hommes à Gao et amputé les mains d’un rebelle du MNLA à Kidal dans le cadre de sa répression. Des résidents de Gao ont déclaré qu’au début du mois d’avril, Ansar Dine avait coupé l’oreille d’une femme pour avoir porté une jupe courte et fouetté des hommes qui avaient consommé de l’alcool et commis des larcins.
Le pillage de plusieurs églises, d’une école biblique et d’une station de radio chrétienne ainsi que la destruction d’icônes religieuses par le MNLA et des combattants d’Ansar Dine ont provoqué l’exode des résidents chrétiens de ces régions, selon des témoignages recueillis par Human Rights Watch.
Des témoins ont également signalé que le 2 avril, des soldats du gouvernement malien à Sévaré ont détenu et exécuté au moins quatre membres touareg des services de sécurité maliens, dont deux gendarmes, un gendarme cadet et une quatrième personne qui aurait été un soldat de l’armée. D’autres témoins ont rapporté à Human Rights Watch que depuis le début du mois d’avril, des soldats occupant des points de contrôle ont enlevé un grand nombre d’hommes ayant la peau claire, notamment des Touaregs, des Arabes et des Mauritaniens, voyageant en autobus entre le Sud contrôlé par le gouvernement et le Nord tenu par les rebelles. Il est à craindre que quelques-uns de ces hommes n’aient été exécutés.
Les combats dans le nord du Mali constituent un conflit armé au regard du droit international. Toutes les parties au conflit, y compris les groupes rebelles, sont tenus de se conformer au droit international humanitaire, qui interdit tout mauvais traitement des personnes en détention, le viol, le pillage, l’utilisation d’enfants soldats, et autres exactions. Les personnes qui commettent délibérément des violations graves du droit international humanitaire sont responsables de crimes de guerre. Les commandants sont redevables au titre de la responsabilité de commandement pour les crimes commis par leurs subordonnés s’ils étaient au courant, ou auraient dû avoir connaissance des crimes, mais ne les ont pas empêchés ni n’ont puni leurs auteurs.
Human Rights Watch appelle les dirigeants militaires et politiques de chaque groupe armé dans le nord du Mali à :
Adopter toutes les mesures nécessaires pour respecter le droit international humanitaire. Émettre immédiatement des ordres interdisant le mauvais traitement des personnes en détention, le viol, le pillage, et autres violations du droit international humanitaire. Émettre immédiatement des ordres interdisant les attaques contre les civils et les structures civiles, notamment les établissements médicaux, les écoles et les lieux de culte. Cesser le recrutement et l’utilisation d’enfants de moins de 18 ans dans les hostilités, libérer tous les enfants présents dans leurs rangs, et travailler avec les agences de protection de l’enfance pour renvoyer ces enfants dans leurs foyers. Garantir et protéger les droits humains fondamentaux des civils dans les zones sous leur contrôle, notamment ceux qui ont fui leurs maisons et sont revenus. Mener des enquêtes et sanctionner de façon appropriée les commandants et les combattants qui se sont rendus coupables de violations du droit international humanitaire, notamment les enlèvements, le viol, le recrutement d’enfants soldats, le pillage et autres exactions. Suspendre ceux contre lesquels il existe des allégations de mauvais traitement crédibles durant les enquêtes en cours d’instruction. Cesser les châtiments cruels et inhumains prohibés par le droit international, tels que les exécutions, les flagellations et les amputations perpétrées par Ansar Dine. Faciliter l’accès impartial et sans entraves aux organisations fournissant une aide humanitaire. Mettre en œuvre toutes les mesures possibles pour avertir les personnes dans les zones sous leur contrôle de la menace des engins non explosés et chercher à écarter les civils des zones dangereuses, notamment par le marquage et la surveillance des zones touchées, l’éducation sur la manipulation des munitions non explosées et le partage des informations avec toutes les parties belligérantes sur le type, la quantité et la localisation des armes utilisées afin de faciliter la dépollution. Human Rights Watch appelle également le gouvernement du Mali à inviter le Bureau du Haut Commissaire pour les droits de l’homme des Nations Unies pour surveiller et enquêter sur les violations de droits humains commises dans le nord du pays.
Enlèvement de filles et de femmes et violence sexuelle Des victimes et des témoins ont décrit à Human Rights Watch l’enlèvement de 17 femmes et filles par des groupes rebelles, principalement à Gao. Certaines des femmes et des filles qui plus tard se sont échappées ont affirmé que des rebelles les avaient violées. Dans tous les cas sauf un, les témoins estimaient que les ravisseurs étaient des rebelles du MNLA, identifiés par les drapeaux sur leur voiture et la forte présence du MNLA dans les quartiers où les enlèvements ont eu lieu. Un témoin a indiqué à Human Rights Watch qu’il avait été témoin du viol collectif d’une jeune fille d’environ 12 ans par trois membres d’une milice arabe.
Une fille de 14 ans a déclaré à Human Rights Watch avoir été enlevée à son domicile à Gao et violée par six rebelles du MNLA pendant quatre jours. Plusieurs personnes ont affirmé avoir vu des femmes et des filles n’ayant pas plus de 12 ans emmenées de force sous la menace des armes par des hommes armés. Souvent, les femmes et les filles avaient été emmenées dans des maisons, des hôtels et autres bâtiments abandonnés et agressées sexuellement, puis ramenées dans les 24 heures.
Un militant de la société civile à Gao a indiqué Human Rights Watch qu’il avait documenté huit cas de viol commis par des membres du MNLA, la plupart impliquant des jeunes filles d’environ 15 ans. Il a ajouté que la plupart des filles et leurs familles avaient fui vers le Niger.
Plusieurs cas documentés par Human Rights Watch ont concerné des victimes du groupe Bella, membres d’une caste d’esclaves traditionnelle dans la culture touareg. Le mot bella signifie « captif » en tamashek.
Une dirigeante âgée de la communauté a confié qu’elle avait essayé de réconforter la mère de trois filles Bella enlevées de leur maison à Gao par des rebelles et violées pendant plusieurs heures, un incident que Human Rights Watch a confirmé.
Un commerçant de Gao a déclaré à Human Rights Watch qu’il avait été témoin de trois enlèvements et d’un enlèvement raté par le MNLA de filles et de jeunes femmes dont il a précisé qu’elles étaient « toutes sans aucun doute âgées de moins de 20 ans – quelques-unes n’ayant peut-être pas plus de 16 ans ». Il a déclaré que les enlèvements ont eu lieu en fin d’après midi ou le soir sur la route principale qui traverse le Château ou à proximité, dans les 7ème et 8ème quartiers de Gao. Il a raconté :
Dans chaque cas, les rebelles ont sauté hors de leurs véhicules, saisi la jeune fille alors qu’elle se promenait, et l’ont hissée dans la voiture, en couvrant sa bouche afin qu’elle ne puisse pas crier. La quatrième fois, la jeune fille a réussi à leur résister et a pu crier, déclenchant ainsi l’alerte. Comme il y avait des gens à proximité, ils l’ont laissée partir. Le lundi après la chute de Gao, [le 2 avril], mon oncle m’a raconté comment les rebelles sont entrés de force dans sa maison à Gao, ont essayé de prendre une de ses épouses. Il a ôté son boubou [tunique] et a déclaré : « Vous pouvez me tuer d’abord, mais vous ne prenez pas mes épouses ». Ils sont finalement partis. Deux jeunes femmes qui ont fui Gao le 16 avril ont témoigné de l’enlèvement d’une voisine de 14 ans par le MNLA le 3 avril. L’une d’elles a expliqué à Human Rights Watch :
En fin d’après-midi, il y a eu un brouhaha derrière notre maison. Un Land Cruiser de couleur beige arborant le drapeau du MNLA était devant la tente où vit une famille de Bella, ils ont dit à la mère qu’ils avaient besoin que sa fille cuisine pour eux. La mère a refusé, en disant qu’elle était veuve, que ses deux enfants étaient tout ce qu’elle avait. Les rebelles ont insisté. Ils sont entrés de force dans la maison, en poussant la mère de côté. Ils ont attrapé la jeune fille, qui se cachait à l’intérieur. La mère les a suppliés de laisser sa fille tandis que celle-ci pleurait et criait qu’elle voulait sa mère. Les hommes l’ont forcée à monter dans la voiture ; la jeune fille se battait pour sortir. La mère a essayé de la tirer hors du camion, mais ils l’ont repoussée. Quelque temps plus tard, des hommes d’Ansar Dine [le groupe armé] – ils ont un drapeau différent – sont venus pour enquêter. Nous sommes allés lui dire que nous étions désolés, pour essayer de la rassurer [la mère]. Ses yeux étaient devenus rouges à force de pleurer. Human Rights Watch a interrogé la jeune fille de 14 ans quelques jours après qu’elle a dit qu’Ansar Dine l’avait aidé à s’échapper. Elle a expliqué que ses ravisseurs l’avaient emmenée dans une maison dans la périphérie de la ville de Gao, où six rebelles l’ont violée à plusieurs reprises pendant quatre jours. Elle a dit qu’ils l’avaient battue plusieurs fois alors qu’elle tentait de résister aux agressions sexuelles. La maison se trouvait dans une zone de Gao que de nombreux témoins ont décrite comme ayant une forte concentration de rebelles du MNLA. La jeune fille a ajouté que, chaque fois que les rebelles partaient, ils l’enfermaient dans la maison. Le cinquième jour, des voisins qui avaient pris conscience de sa présence ont prévenu le groupe Ansar Dine, qui a contribué à son évasion et a fourni des soins médicaux.
Un résident de Tombouctou a décrit le viol collectif commis le 2 avril par trois membres d’une milice arabe locale d’une jeune fille qu’il a estimée être âgée de 12 ou 13 ans:
Le pillage de Tombouctou a commencé le 1er avril, un dimanche, et lundi matin j’étais dans la rue avec mes voisins à regarder et j’ai vu les voitures des rebelles passer en vitesse chargées de biens qu’ils avaient pillés, notamment dans le camp militaire plus loin sur la route. J’ai vu un 4 x 4 [véhicule] passer avec quelques jeunes armés de la milice arabe locale. Quelques minutes plus tard ils sont revenus à pied et ont immédiatement attrapé violemment la fillette de 12 ans, qui criait, tout comme sa mère. Les garçons [jeunes hommes] étaient âgés d’environ 21 ou 22 ans. Plusieurs personnes ont crié en signe de protestation, en disant qu’elles ne le permettraient pas, mais ils ont pointé leurs armes sur nous... Les gens avaient peur et ne pouvaient pas croire que cela puisse se produire ouvertement. La mère s’est battue pour retenir sa fille, mais elle n’a pas pu. Ils ont traîné la jeune fille qui criait dans une maison voisine en construction… Deux d’entre eux se tenaient à l’extérieur comme s’ils montaient la garde tandis que l’autre la violait à l’intérieur. Puis ils ont échangé leur place jusqu’à ce que chacun d’entre eux soit allé à l’intérieur. Je ne peux pas vous dire a quel point c’était horrible, c’était affreux. Nous pouvions entendre ses pleurs. La mère s’est effondrée en sanglots sur le sol. Une fois qu’ils en ont fini avec elle, la mère s’est précipitée pour chercher sa fille. Le chef d’une famille Bella dans une petite ville près de Tombouctou a décrit l’enlèvement d’une femme de sa famille âgée de 20 ans le 13 avril vers 14 heures. Après sa libération, la femme avait été amenée à Bamako pour recevoir des soins médicaux pour les sévices sexuels qu’elle avait endurés.
Nous avons vu un camion avec des hommes armés et le drapeau de l’Azawad (MNLA) s’arrêter en face de notre maison et au moins cinq hommes armés en sortir. Ils sont entrés de force dans notre maison en brandissant des armes automatiques et des couteaux, et m’ont dit qu’ils emmenaient ma parente avec eux. En tant que chef de cette famille, j’ai refusé. Ils ont insisté, et j’ai pris 5 000 CFA [10 dollars américains] et les leur ai offerts, mais l’un d’eux a dit : « Ce n’est pas de l’argent que nous voulons ! » Ils l’ont emmenée de force et l’ont ramenée le lendemain dans l’après-midi. Recrutement et utilisation d’enfants soldats Presque tous les témoins avec lesquels Human Rights Watch s’est entretenu ont décrit la présence d’enfants soldats dans les rangs du MNLA et, dans une moindre mesure, dans la milice arabe et le groupe Ansar Dine. Un grand nombre de ces enfants ont été décrits comme portant des fusils d’assaut militaires ainsi que des treillis dont certaines personnes ont indiqué qu’ils « leur tombaient du corps ». La plupart des enfants combattants ont été estimés comme ayant entre 15 et 17 ans. Toutefois, certains témoins ont également fait état d’enfants ayant à peine 12 ans parmi les rangs des rebelles.
Plusieurs enseignants et étudiants de Gao, Tombouctou, Diré et Ménaka ont déclaré avoir reconnu des enfants combattants du MNLA. Les enfants ont été observés à bord de voitures et de camions rebelles, se tenant aux côtés de rebelles adultes du MNLA aux postes de contrôle, et se livrant parfois au pillage et à l’extorsion.
Les résidents de Gao, Diré et Niafounké ont signalé une nouvelle vague de recrutement par Ansar Dine qui a commencé à la mi-avril. Un leader de la société civile locale a déclaré qu’il avait rencontré les parents inquiets de quelques adolescents qui avaient été recrutés par Ansar Dine à Gao, tandis qu’un témoin a fait état de quelques adolescents parmi les nouvelles recrues entraînées dans un camp à quelque sept kilomètres de Gao. Un résident qui a assisté à une réunion d’information d’Ansar Dine à Diré a indiqué que plusieurs adolescents armés se trouvaient parmi les représentants d’Ansar Dine lors de la séance.
Cambriolage, pillage et attaques d’hôpitaux Le pillage systématique de stocks de nourriture dans des magasins, des marchés et des entrepôts d’organisations d’aidelocaux, ainsi que le vol de fournitures médicales dans des hôpitaux et des cliniques, et la fermeture d’écoles, ont sans aucun doute contribué à la décision prise par des dizaines de milliers de civils de fuir le Nord sous contrôle rebelle pour se réfugier dans le Sud contrôlé par le gouvernement, selon Human Rights Watch.
Les civils qui avaient fui Gao, Tombouctou, Ansongo, et Diré ont décrit le saccage et le pillage systématiques par les membres du MNLA et, à Tombouctou et dans une moindre mesure Gao, par des milices arabes. Les véhicules dans lesquels les biens pillés ont été chargés portaient très souvent le drapeau du MNLA. Des civils ont également pris part au pillage.
Human Rights Watch a documenté beaucoup moins de cas de saccage et de pillage de la part d’Ansar Dine. Au contraire, de nombreux témoins ont décrit les efforts d’Ansar Dine pour empêcher le pillage, notamment en établissant une ligne téléphonique d’urgence pour que les victimes de pillages et autres exactions puissent appeler à l’aide. Il y a eu, cependant, quelques indications de distribution par Ansar Dine de nourriture qui avait été pillée dans les entrepôts des agences d’aide.
Depuis la prise de villes importantes telles que Gao, Kidal et Tombouctou, des groupes armés ont semblé cibler les bâtiments et les institutions du gouvernement, ainsi que les résidences de hauts fonctionnaires et de membres des services de sécurité maliens. Plus récemment, ils ont dépouillé des résidents ordinaires au cours d’intrusions à domicile, volé des voitures et des motos, et attaqué des boutiques et des petits commerces.
Le personnel médical de Gao et de Tombouctou a déclaré que des rebelles avaient dévalisé les hôpitaux et les cliniques, emportant des médicaments et du matériel médical, ainsi que du mobilier et des fournitures. Des témoins ont estimé que des miliciens arabes étaient responsables du pillage de l’hôpital de Tombouctou. Un infirmier de Gao a décrit le pillage, qu’il a lié au décès de quatre patients :
Ils sont arrivés à 23 heures le 31 mars. Ils ont fait le tour de l’hôpital, en pointant leurs armes sur les membres des familles des blessés, en leur demandant s’ils étaient des militaires ou non. Ils ont tout volé – les médicaments de la pharmacie ; les ordinateurs, les scanners, les imprimantes et les climatiseurs du bureau ; la Hilux [voiture] du directeur, l’ambulance, la Mercedes personnelle d’un médecin, et une quarantaine de motos appartenant au personnel hospitalier. À un moment donné ils sont venus avec un gros camion, qu’ils ont rempli avec des biens pillés de l’hôpital. Je les ai vus arracher les tubes d’oxygène d’un patient et le forcer à s’allonger par terre afin de pouvoir prendre son matelas. La plupart des membres du personnel ont fui, terrifiés par ce que les rebelles pourraient faire, laissant les patients là. Nous avons perdu quatre patients à cause de ce pillage ; deux hommes âgés et une femme âgée, qui sont décédés plus tard, après que les membres de leur famille ont fui avec eux à la maison, et un soldat qui avait été blessé en se battant le samedi matin. Nous avions fait les premiers soins, et il aurait dû être transféré en chirurgie, mais après l’arrivée du MNLA, il n’était pas possible de pratiquer sur lui l’intervention chirurgicale dont il avait besoin. Les rebelles doivent être tenus pour responsables de leurs morts. Une résidente âgée de Gao, qui avait fui à Bamako, a décrit le pillage de Gao :
Durant une période de plusieurs jours, la ville de Gao a été pillée de fond en comble, de manière systématique – les bureaux gouvernementaux, les banques, les écoles, les hôpitaux et les églises, les entrepôts et les bureaux des organisations humanitaires internationales, les maisons de responsables gouvernementaux. Cela ne peut être décrit que comme un festival tragique de pillages. Tout ce que l’État et les résidents de Gao avaient travaillé à construire pour le bénéfice de la population a été emporté en quelques jours à peine. Bien sûr, la population locale, les prisonniers qui avaient été sortis de prison, et même des habitants des villes et des villages voisins ont participé, mais je pense que la majorité des pillages a été le fait du MNLA. Les personnes qui avaient fui le Nord pour trouver refuge dans le Sud contrôlé par le gouvernement ont affirmé avoir été forcées de payer un « droit de passage » avant d’être autorisées à passer les points de contrôle occupés par le MNLA. De nombreux témoins ont déclaré que le MNLA avait menacé de retenir tout civil dans l’incapacité de payer le montant exigé. Parfois, des rebelles du MNLA ont braqué leurs armes sur les conducteurs de véhicules pour les forcer à payer. La plupart des personnes ont été contraintes à payer de 1 000 à 3 000 CFA, tandis que les conducteurs se sont vu souvent demander de payer 50 000 CFA. (500 CFA = 1 dollar US.) Un étudiant qui a fui Kidal au début du mois d’avril avec une trentaine d’autres civils a raconté comment ils avaient été dépouillés de leurs chaussures, vêtements, appareils photo et téléphones à un point de contrôle du MNLA entre Kidal et Gao.
Châtiments cruels et inhumains Après l’établissement de bases au sein de plusieurs villes du Nord, les dirigeants d’Ansar Dine ont déclaré qu’ils imposeraient leur interprétation stricte de la charia. Cette interprétation comportait des exigences sur la façon dont les hommes et les femmes doivent s’habiller et avec qui les filles et les femmes pourraient être vues en public. Des femmes et des filles ont avoué à Human Rights Watch avoir peur de désobéir à ces directives.
Ansar Dine a imposé des peines sévères contre plusieurs hommes ayant commis des délits ou pour des violations de la charia. Selon plusieurs témoins, au début du mois d’avril plusieurs hommes armés ont tendu une embuscade à un bus dans la périphérie de Gao, le détournant sur une route secondaire. Suite à la réponse d’Ansar Dine à un appel lancé sur sa ligne d’assistance téléphonique, au moins un des hommes armés a tiré sur les membres d’Ansar Dine qui arrivaient. Les membres d’Ansar Dine ont ensuite exécuté deux des hommes armés, l’un en lui tranchant la gorge, l’autre en l’abattant par balle.
Un témoin originaire de Kidal a déclaré qu’au début du mois d’avril, des membres d’Ansar Dine ont amputé la main d’un rebelle du MNLA qui refusait de payer des achats à un commerçant local :
Alors que je me faisais couper les cheveux, j’ai vu deux rebelles du MNLA – à Kidal, ils partagent le pouvoir avec l’AQMI [Al-Qaïda au Maghreb islamique] et les gens d’Ansar Dine – acheter des choses dans un petit kiosque de l’autre côté de la rue. L’un d’eux a payé le commerçant, mais l’autre a refusé de payer. Le rebelle était odieux et intimidant ; il a braqué son arme sur le commerçant. À ce moment-là, une patrouille d’Ansar Dine passait par là en voiture. Quatre d’entre eux ont sauté hors du Land Cruiser et ont demandé au propriétaire du kiosque ce qui se passait. Après avoir entendu ses explications, l’un d’eux est allé vers le camion, s’est emparé d’un long couteau, puis du rebelle, a mis sa main sur un morceau de bois, et a tranché sa main droite au-dessus du poignet, en disant à tout le monde que c’était ce qu’un voleur mérite. Ils ont parlé de la charia ... Je tremblais, c’était trop. ... Nous ne connaissons pas ce type de violence au Mali. Des témoins de Gao ont décrit comment le 20 avril, des membres d’Ansar Dine ont publiquement flagellé devant une mosquée un homme qu’ils accusaient de consommer de l’alcool, et un autre pris en train de voler par un comité de surveillance de quartier local. Les hommes ont été fouettés 80 fois avec une branche.
Alors que les résidents chrétiens n’ont fait état d’aucunes menaces directes ni de directives de quitter les villes désormais sous le contrôle des rebelles islamistes et du MNLA, ils ont interprété le pillage des églises et la destruction des icônes religieuses, notamment des bibles et des croix, comme un avertissement sérieux. Des responsables ecclésiastiques à Tombouctou et Gao ont affirmé qu’autant le MNLA qu’Ansar Dine avaient largement pillé au moins trois églises, une station de radio chrétienne et une école biblique.
Dommages infligés aux civils par les munitions explosives abandonnées ou pillées Depuis la fin de 2011, le nord du Mali a connu une prolifération d’armes lourdes et légères. Cela a été le résultat de l’éviction du défunt président libyen Mouammar Kadhafi en 2011 au cours de laquelle les entrepôts de munitions et d’armes ont été largement laissés sans surveillance, et de l’abandon depuis janvier 2012 par l’armée malienne de ses camps militaires sur lesquels les rebelles, principalement le MNLA et l’Ansar Dine, ont déferlé et ont consolidé le contrôle du nord.
Des habitants ont déclaré que la manipulation négligente par les rebelles des armes qu’ils avaient pillées dans des camps militaires dans le nord avait entraîné la mort de trois jeunes garçons et avait blessé ou mutilé au moins cinq autres. Dans certains endroits, des fusils militaires et des boîtes de grenades volés sont tombés des camions des rebelles qui roulaient à grande vitesse à travers les rues. Un résident de Tombouctou a rapporté :
J’habite le long de la route principale en provenance du camp militaire. Après que l’armée se soit enfuie et tandis que le camp était pillé par le MNLA et les milices arabes, j’ai vu des 4 x 4, dont certains qu’ils avaient volé à l’armée malienne, passer à toute vitesse chargés de fusils et de boîtes de munitions. Tout était empilé si haut qu’il en tombait parfois dans la rue alors qu’ils conduisaient à toute vitesse. À quelques occasions, j’ai vu des armes automatiques tomber, ainsi que quelques boîtes pleines de grenades. Quand elles ont heurté le sol, les grenades ont roulé partout, se dispersant ça et là comme des mangues. Nous avons essayé d’avertir les gens de ne pas les toucher, mais vous savez comment sont les enfants. Deux adolescents ont été tués et un autre a été grièvement blessé à Tombouctou le 11 avril, lorsque ce que les résidents pensaient être une grenade a explosé alors que les garçons jouaient avec. Un troisième garçon a perdu une main et une partie de sa jambe. Le 19 avril, un garçon de 12 ans est décédé à Niafounké lorsque l’objet avec lequel il jouait a explosé. Un employé de l’hôpital de Gao a indiqué avoir traité un homme qui avait perdu les doigts d’une main dans l’explosion d’une grenade. Une infirmière de Kidal a signalé avoir traité un adolescent qui avait perdu une partie de sa main quand le garçon a lancé une pierre sur des munitions non explosées ; l’incident a blessé deux autres garçons.
Des habitants ont indiqué que les autorités rebelles avaient fait peu d’efforts pour collecter les armes ou informer le public sur le danger des munitions non explosées.
Détention arbitraire et exécutions de Touaregs par les Forces armées maliennes Human Rights Watch a reçu des informations crédibles selon lesquelles des soldats de l’armée malienne ont arbitrairement arrêté et, dans certains cas, sommairement exécuté des membres touaregs des services de sécurité et des civils touaregs voyageant entre le Nord sous contrôle rebelle et le Sud contrôlé par le gouvernement.
Un témoin a indiqué à Human Rights Watch qu’aux environs de 19 heures le 2 avril, trois hommes, dont deux gendarmes et un gendarme cadet, ont été arrêtés par un camion plein de soldats de l’armée malienne venant d’une maison à Sévaré, à 570 kilomètres de Gao. Le témoin, une femme de la famille d’un des hommes, a déclaré qu’elle a été informée par un membre des services de sécurité que les hommes avaient été exécutés à l’intérieur du camp militaire le même soir. Les corps de quatre hommes, dont celui du membre de la famille de la femme qui a fourni son témoignage, ont été localisés à la morgue de l’hôpital local le lendemain. Cette femme et sa famille ont fui au Burkina Faso quelques jours plus tard.
Des témoins ont indiqué à Human Rights Watch que le premier point de contrôle tenu par l’armée malienne sur la route entre Gao et Bamako se trouve dans le village de Kona, près de la ville de Sévaré. Un passager du bus qui est arrivé au point de contrôle le 22 avril a décrit ce qui s’est passé :
Quand nous sommes arrivés au point de contrôle, cela a été plus difficile pour ceux du nord, les Touaregs. Les militaires les ont distingués par la couleur de leur peau. Ils les ont fait descendre du bus, tandis que le reste d’entre nous sommes restés à bord. Ensuite, les militaires ont ordonné au bus de partir avec tous les autres. Nous les avons vus être fouillés alors que nous partions. La situation était tendue, vraiment très tendue. Les soldats ont été brutaux avec eux.
Ces fouilles, la séparation des Touaregs quittant Gao, cela a commencé aux alentours du 3 avril. Nous savons que plusieurs de ceux qui ont été sortis du bus ont disparu – été enlevés et exécutés sommairement. Human Rights Watch appelle le gouvernement malien à enquêter sur les allégations de détention arbitraire et d’exécutions sommaires au point de contrôle de Kona, et à prendre des mesures disciplinaires ou engager des poursuites de manière appropriée contre toute personne impliquée dans des exactions.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 18 Mai 2012 - 15:42
Le médiateur de la Cédéao sollicite l’implication de l’Algérie et de la Mauritanie
> Par La Rédaction | 18/05/2012 | 14:18
Citation :
«Le médiateur de la Cédéao, le président du Burkina Faso, a entrepris des consultations en vue d’élaborer un agenda de sortie de crise au nord du Mali. Il s’agira de parvenir dans les meilleurs délais à un accord entre le gouvernement de transition et les mouvements armés qui préserve l’intégrité du territoire national malien, avec l’implication aux côtés du Mali de la Cédéao, de l’Algérie et de la Mauritanie », a souligné Djibril Bassolé.
Les consultations se déroulent avec une extrême prudence pour ne pas heurter certaines susceptibilités, a précisé Djibril Bassolé. Pour la médiation, il s’agit de proposer à tous les mouvements de se regrouper et venir à la table des négociations avec une plate-forme minimale, même si les revendications semblent être paradoxales.
Messages : 2892Points actifs : 4005Localisation : Bab El OuedInscription : 11/04/2010Nationalité :
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 18 Mai 2012 - 15:45
L'ANP ne devrait pas intervenir militairement dans cette crise. Nos ennemis attendent ce faux pas avec impatience, même si le Mali le demande explicitement.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 18 Mai 2012 - 15:51
Je suis d'accord avec toi. Toute implication de l'Algérie ne saurait dépasser le cadre politique.
Nos frontières de l'Ouest devraient garder la priorité absolue et l'EM devrait penser à augmenter sensiblement les effectifs et engager beaucoup de manœuvres interarmes pour assurer la préparation au combat.
BAMAKO - La rébellion touareg et le mouvement islamiste Ansar Dine, deux des groupes qui contrôlent le nord du Mali depuis près de deux mois, ont annoncé samedi leur fusion et proclamé un Etat islamique dans la région. http://www.romandie.com/news/
Spoiler:
Ce protocole d'accord transmis à l'AFP, aboutissement de plusieurs semaines de discussions parfois difficiles entre deux mouvements longtemps séparés par leurs objectifs et leurs idéologies, marque un tournant dans l'immense Nord malien, qui a échappé au pouvoir central de Bamako depuis fin mars.
Le mouvement Ansar Dine et le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) proclament leur auto-dissolution dans l'Azawad (région nord du Mali, ndlr). Les deux mouvements créent le Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad, indique l'accord.
Nous sommes tous pour l'indépendance de l'Azawad, nous acceptons tous l'islam comme religion, le Coran et la Sunna (paroles et actions du prophète Mahomet rapportées par la tradition) sont la source du droit: tels sont les principaux points de ce document.
A Gao, l'une des grandes villes du Nord malien, où des responsables des deux mouvements menaient leurs discussions, comme à Tombouctou, la conclusion de cet accord a été accueillie par de nombreux coups de feu en l'air, ont rapporté à l'AFP des habitants.
Après les rébellions touareg des années 1990 et 2000, le MNLA, mouvement indépendantiste qui affichait une idéologie laïque, avait lancé mi-janvier l'offensive contre l'armée malienne, qui s'est amplifiée avec l'entrée en scène d'Ansar Dine (Défenseur de l'islam, en arabe), prônant de son côté l'imposition de la charia (loi islamique) dans tout le Mali.
Ansar Dine, dirigé par l'ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, a été appuyé sur le terrain par les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). A eux deux, Ansar Dine et Aqmi sont devenus dominants - aux dépens du MNLA - dans le Nord, tombé entièrement aux mains des groupes armés à la faveur du putsch du 22 mars à Bamako.
Ibrahim Assaley, maire de la localité de Talataye (nord) et membre du MNLA, a jugé après cet accord qu'Ansar Dine se démarque du terrorisme mais refuse pour le moment de déclarer la guerre au terrorisme.
Allah a gagné
Aqmi opère depuis plusieurs années dans toute la bande sahélo-saharienne, y commettant des rapts, en particulier d'Occidentaux, et l'Afrique de l'Ouest comme le reste de la communauté internationale redoutent désormais une afghanisation du nord du Mali.
Allah a gagné, a lancé le porte-parole d'Ansar Dine à Tombouctou, Sanda ould Boumama, en commentant ce protocole d'accord.
Sa conclusion intervient alors que les principaux responsables d'Ansar Dine et d'Aqmi sont réunis depuis jeudi à Tombouctou pour évoquer leurs relations futures.
Dans un message rendu public cette semaine, le chef d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, dit Abou Moussaab Abdelouadoud, a conseillé à ses combattants du nord du Mali d'imposer graduellement la charia pour y réussir la création d'un Etat islamique.
L'accord MNLA/Ansar Dine et l'incertitude autour de la place d'Aqmi dans l'Azawad créent une nouvelle donne pour les autorités de transition de Bamako et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a fait savoir récemment que des contacts avaient été établis avec notamment le MNLA et Ansar Dine.
Les autorités maliennes de transition ne cessent de proclamer leur volonté de restaurer l'intégité territoriale du Mali. Mais elles semblent pour l'heure impuissantes, d'autant qu'elles ont peiné jusque-là à s'imposer à Bamako même face à l'ex-junte du capitaine Amadou Haya Sanogo, qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré.
Agressé et blessé le 21 mai par des manifestants, le président de transition, Dioncounda Traoré, chargé de conduire le pays pendant un an et qui est depuis jeudi à Paris pour des examens médicaux, va bien et devrait rentrer la semaine prochaine dans son pays, a-t-on appris samedi auprès de son entourage.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Dim 27 Mai 2012 - 14:55
Le gouvernement malien rejette la création d’un Etat islamique dans le Nord
> Par Agence | 27/05/2012 | 14:53
Citation :
Le gouvernement malien rejette catégoriquement la création d’un État islamique dans le nord du pays par la rébellion touareg et le groupe islamiste Ansar Dine, qui ont annoncé leur fusion, a déclaré dimanche le porte-parole Hamadoun Touré.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mer 30 Mai 2012 - 15:45
Selon des responsables maliens reçus par les autorités algériennes
“Une solution pacifique est bien possible”
Par : Farid Abdeladim - mercredi 30 mai 2012
L’Algérie ne peut que se féliciter de “la vision partagée de la majorité de ces acteurs sur le maintien de l’unité et de l’intégrité du Mali”.
Citation :
Nord du Mali : “Une solution pacifique au problème de l’Azawad est bien possible”. L’affirmation émane de hauts responsables maliens reçus cette semaine par les autorités algériennes dans l’objectif de trouver une issue à la crise du Mali.
Réaffirmant son rôle de médiateur historique exprimé lors des différentes crises au nord du Mali, l’Algérie a, en effet, entrepris, depuis quelque temps, une série de rencontres avec différents acteurs de ce pays, dont de hauts responsables militaires et politiques, et des représentants de la société civile.
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Mer 30 Mai 2012 - 16:02
La crise malienne inquiète Washington
L’ambassadeur US chez Messahel
Farid Abdeladim - 30.05.2012
Citation :
Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a reçu à Alger, l'ambassadeur des États-Unis en Algérie, M. Henry Ensher. “L’entretien a permis de passer en revue l'état de la coopération bilatérale et d'échanger des vues et analyses sur la situation qui prévaut au Mali et dans la région du Sahel dans son ensemble”, précise le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le laïus de M. Messahel, ajoute la même source, a porté essentiellement sur “l’approche algérienne pour le règlement de la crise au Mali ainsi que pour le renforcement de la coopération entre les pays du champ et leurs partenaires de la communauté internationale”. Le but recherché étant d’aider le Mali à “hâter le parachèvement du processus constitutionnel et d'aider à la consolidation des institutions nationales maliennes”. L’approche algérienne, selon les explications fournies par M. Messahel à l’ambassadeur des USA, consiste notamment en la “recherche d'une solution politique à la question du nord du Mali dans le cadre du respect de l'intégrité territoriale du pays”. Il convient de rappeler que la même approche a été auparavant exposée par le ministre délégué, dimanche dernier à Alger, devant la délégation des chefs de missions diplomatiques européennes accréditées en Algérie. Là aussi, il était question, en effet, de développer l’approche et les initiatives algériennes visant “le règlement de la crise au Mali ainsi que le renforcement de la coopération entre les pays du Champ et leurs partenaires de la communauté internationale, dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et les trafics en tout genre qui sévissent dans la région”. En effet, et ce n’est un secret pour personne, la menace réelle au Nord Mali reste incontestablement la nébuleuse Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a récupéré d’importants lots d’armes en provenance de Libye. Mais, diantre, comment se fait-il que tout cet arsenal, dont des lots d’armes lourdes, a pu être acheminé des territoires libyens jusqu’au nord du Mali sans que les commanditaires ne soient à aucun moment inquiétés ? La question reste posée…
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 1 Juin 2012 - 0:34
TERRORISTE ET INTEGRISTE, LE MNLA PASSE AUX AVEUX
29 MAI 2012
Citation :
Enfin ! Le mouvement national de "libération" de l’azawad (mnla) a officialisé ses liens avec les groupes armés terroristes et islamistes pour la création d’un soi-disant "Etat islamique de l’azawad". C’était au soir du samedi 26 mai 2012. Après les dates sombres des crimes d’Aguel Hoc des 18, 20 et 24 janvier 2012 perpétrés par les groupes terroristes hors-la-loi (mnla, ansar dine et al qaeda maghreb islamique : aqmi), voici une autre date tristement célèbre dans l’avancée du terrorisme international dans la bande sahélo saharienne : samedi 26 mai 2012.
En effet aujourd’hui le mnla, a lamentablement échoué dans sa tentative de fomenter un Etat au nord du Mali et cela après avoir tout essayé : la guérilla, la propagande internationale. Malgré que l’Etat malien ait perdu le contrôle de ses trois régions du nord depuis le 01 avril dernier, sur le terrain les troupes du mnla ont été supplantées par celles d’ansar dine, elle-même appuyée par les terroristes internationaux de l’aqmi, du mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (mujao) et du Boko haram venu du Nigéria. Depuis les crimes odieux commis par ces groupes armés terroristes à Aguel Hoc contre une soixantaine de soldats maliens qui ont été faits prisonniers, avons nous alerté et dénoncé les dangereuses connexions qui viennent d’être tissées entre ces différents groupuscules contre l’armée malienne. Face à ces accusations embarrassantes le mnla a déclenché une campagne de désinformation et d’intoxication sur internet, à travers les médias classiques parfois même dans certains médias publics français et d’autres européens. Quand bien même que le mnla soit une organisation illégale, illégitime et terroriste. Si les combattants mnla jouent à l’amnésique, nous leur rafraîchissons la mémoire avec des faits. QU’EST-CE QUE LE MNLA A DIT ?.... Pas plus tard que le mardi 22 avril 2012, au parlement européen de Strasbourg nous avons recueilli les impressions de M. Moussa Ag Assarid, porte-parole Europe du mnla par rapport à la situation des régions au nord du Mali et une solution envisageable. Il a fait la déclaration suivante : « …Toute personne qui va aujourd’hui sur le territoire de l’azawad ne peut ne pas voir le mnla. Les cinq frontières aujourd’hui sont tenues par le mnla. A l’intérieur, il y a effectivement des islamistes notamment, l’aqmi…. Aujourd’hui la situation est telle que nous avons un ennemi commun. Les autorités maliennes et le mnla, notre ennemi commun c’est le terrorisme, Al Qaeda. Nous devons chercher ensemble des solutions pour bouter le terrorisme de notre espace commun, c’est-à-dire le Mali et l’azawd, le sahel d’une manière générale. Nos amis, quels qu’ils soient doivent nous aider à cette tâche-là. Nous n’avons plus à se faire la guerre entre nous. Nous avons fait la guerre et nous pensons qu’aujourd’hui çà suffit. Nous ne souhaitons plus que la guerre continue. Donc aujourd’hui, mettons-nous autour d’une table et trouvons les solutions et assumons nos responsabilités. » Avant Moussa Ag Assarid, l’autre porte-parole mnla, M. Moussa Ag Attaher a papillonné entre les studios et rédactions des médias dominants notamment ici en France et en Belgique pour mener en bateau les néophytes par rapport aux réalités des régions nord du Mali. Ainsi hier, la chaîne France 24 a passé en boucle les morceaux croustillants sur le mnla dont les porte-paroles ont toujours dédouané leur organisation en balayant d’un revers de la main tout lien entre le mnla et les organisations terroristes et islamistes. Tel qu’en témoignent ici les affirmations suivantes de Moussa Ag Attaher sur un plateau de France 24 ce mardi 24 avril dernier : « Ansar dine, c’est un mouvement islamiste malien dirigé par un touareg du nom d’Iyad Ag Ghaly qui réclame l’instauration de la loi islamique, la charia sur l’étendue du Mali. Nous, notre combat, c’est la libération de l’azawad. Nous n’avons rien en commun. » ….QU’EST-CE QUE LE MNLA A FAIT ? Quatre jours après la première déclaration sus-évoquée, son auteur, M. Moussa Ag Assarid est passé le dimanche matin 27 mai 2012 par téléphone, sur la chaîne de télévision France 24 pour passer aux aveux. Il a annoncé à la face du monde leur alliance, jusque-là démentie par ses soins, avec le mouvement islamiste ansar dine, lui-même affilié à la "nébuleuse" Al Qaeda par le truchement d’aqmi : « Notre point principal, c’est l’indépendance de l’azawad et ansar dine, c’est l’islam. Donc nous avons accepté que l’islam, le coran et la sunna soient source de droit. Et eux [ndlr : les membres d’ansar dine] ils ont accepté de réaffirmer l’indépendance de l’Etat de l’azawad. Donc chacun a fait un pas. » Oui chacun d’entre eux a accepté effectivement de faire un pas mais en faisant un saut dans l’inconnu : l’Etat fictif islamique de l’azawad. Evidemment les confrères de France 24 ne se sont point trompés en allant cueillir à chaud les impressions de l’historien français, Pierre Boilley, qui a toujours nié tout lien entre le mnla et les groupes islamistes. M. Boilley, par ailleurs directeur du centre d’études des mondes africains, y a perdu son latin « …En réalité la liaison qui existe entre ansar dine et le mnla semble être une liaison tactique. Cela fait trois semaines qu’ils négocient et il y a eu des rapprochements de part et d’autre. Côté ansar dine ayant accepté l’idée de l’indépendance de l’azawad. De l’autre côté le mnla qui est revenu un peu sur ses annonces démocratiques et laïques. Je pense que c’est un fait qui peut aboutir à quelque chose de grave…. » A la question de savoir s’il s’agit d’une partition du Mali, M. Boilley se rend à l’évidence en précisant que la partition est actuellement de fait mais elle n’est pas acquise dans les faits. La seule question, à son avis, que l’on se pose aujourd’hui est de savoir si on se trouve devant quelque chose qui va aller vers une république islamique ou si on va vers quelque chose de tactique. Le problème est que l’image même du mnla, de l’azawad, la communauté internationale et l’opinion publique internationale ne vont pas accepter un Etat islamique. Elle [ndlr : l’image] n’est pas belle actuellement. » Le soir sur la même chaîne, un responsable du mnla, "le benjamin" des deux précédents Moussa, du nom de Moussa Ag Acharatoumane est passé sur le plateau et débarrasser le plancher en affirmant avec un sourire d’impuissance et de mea-culpa « … Effectivement après de très longues discussions qui ont duré pratiquement dix jours, le mnla et ansar dine on décidé dans un premier temps de se battre pour l’indépendance de l’Etat de l’azawad. Et dans un deuxième temps reconnaître la mise en place un Etat musulman. Et dans un troisième temps, ils ont décidé de fusionner leurs forces armées pour créer ce qu’on appelle l’armée nationale de libération de l’azawad. » LA POSITION DE L’ETAT MALIEN Sur le même plateau, en face de lui, la réaction du député malien, M. El Hadj Baba Haïdara élu à Tombouctou, ne se fait pas attendre. Sur un ton péremptoire il a mis les points sur les "i" : « La réalité est très claire : ansar dine est un mouvement extrémiste musulman. C’est clair et net. Et c’est confirmé. Aqmi est dans ce cadre et de l’autre côté, il est terroriste. Iyad Ag Ghaly est lié même sur le plan familial avec certains responsables d’aqmi. La liaison est claire. Si vous [les membres du mnla] vous associez à eux et vous confirmez ce qui n’a jamais été un doute pour nous, vous êtes les-mêmes. Il n’y a pas de débat là-dessus. Il n’y a pas d’autres moyens que de combattre ceux qui sont venus occuper le terrain par la force, contre vous, contre votre vision, contre votre intérêt. Et les populations sont contre eux. » Auparavant le gouvernement par la voix de son porte-parole, M. Hamadoun Touré a rejeté cette alliance mnla-ansar dine avant de rappeler les principes cardinaux auxquels l’Etat malien demeure fermement attaché. Nous rejetons, affirme t-il, catégoriquement et absolument la création d’un Etat indépendant au nord du Mali. « Nous rejetons catégoriquement et absolument une république islamique au Mali. Je voudrais vous dire que le Mali est un et indivisible. La constitution malienne indique que le Mali est une république laïque. Voilà les deux points sur lesquels nous voudrons insister au Mali. Nous sommes un pays laïc. Cela veut dire que toutes les religions qui coexistent sont tolérées et acceptées. Nous sommes un pays, un et indivisible, cela veut dire qu’il n’est pas question d’accepter la partition de notre pays », a t-il ajouté. Ce samedi 26 mai 2012, le mnla, longtemps allié congénital d’Ansar dine Iyad Ag Ghaly et partenaire souterrain d’aqmi au nord du Mali à côté des troupes terroristes d’Abu Zayd Ibn Rizq Al-Hilali et de Mokhtar Ben Mokhtar vient de montrer à la face du monde, son vrai visage. Celui d’une organisation à la fois rebelle et criminelle constituée majoritairement de jeunes touaregs maliens désœuvrés qui ont touché le cartel de la drogue, infiltré les bandes armées de trafics de tous genres (prises d’otages libérés contre rançons payées sous le manteau, trafics d’armes, de cigarettes, de carburant, des véhicules volés). L’instrument utilisé jusque là pour endoctriner les autres jeunes maliens de Tombouctou, Gao et de Kidal et tromper l’opinion publique internationale est l’irrédentisme autour d’un Etat fictif d’azawad. Le mnla vient d’ajouter une deuxième flèche à son arc à savoir : l’islamisme imposer à travers un semblant de jihad. Cette alliance contre-nature entre les organisations terroristes et le mnla prouve à suffisance que ce dernier a échoué sur toute la ligne au point qu’il pactise désormais au grand jour avec les milieux terroristes. POURQUOI LE MNLA A ECHOUE ? En effet les quatre conditions cumulatives et constitutives d’Etat ne sont et ne seront jamais remplies par le mnla. Il s’agit d’un territoire, d’une population, d’un gouvernement et la reconnaissance internationale. Historiquement les trois régions du Mali, Tombouctou, Gao et Kidal ont toujours appartenu à l’Etat malien. L’actuel Mali qui fut le berceau de grands empires connus et reconnus à travers le monde entier : empire du Ghana, empire du Mali et empire songhoï dont la capitale se trouvait dans l’actuelle ville de Gao, la 7ème région de la république du Mali. Du point de vue population les trois régions du septentrion malien regroupent 1.303.560 habitants soit 11.61% de la population malienne. La population des régions du nord du Mali à l’instar du reste de la population nationale, est multiethnique et multiconfessionnelle comprenant : les songhoïs (majoritaires), les maures, les arabes, les peulhs, les touaregs, les bozos et les bambaras. Tous ces groupes ethniques, hormis une minorité de la communauté touarègue, sont et demeurent fidèles à l’Etat malien malgré leur situation de détresse qui suscite d’ailleurs une solidarité nationale sans faille. Les groupes armés en occupant les trois régions du Mali, au lieu d’être reçus en libérateurs, ont été pris en flagrant délits de pillages des hôpitaux, des banques, des écoles des magasins et autres infrastructures. Ils ont commis à outrance et partout des vols, des viols sur des jeunes filles mineures par les délinquants sexuels du mnla et des mariages forcés vite arrangés par des combattants des groupes armés islamistes avec leur kalachnikovs en bandoulière. Aujourd’hui nous en sommes à plus d’une trentaine de mariages bricolés par les barbus qui ne sont que des viols maquillés pour se donner bonne conscience. Les enfants de 14 à 16 ans ont été enrôlés sur la base des promesses de salaires qui se révèlent être aujourd’hui une chimère. N’oublions pas que les terroristes du mujao sont en train de remuer ciel et terre avec des menaces à l’appui pour obtenir des autorités algériennes 15 millions d’euros contre la libération des 7 diplomates algériens enlevés à Gao au moment de la prise de cette ville et tandis qu’Aqmi exige 30 millions d’euros contre la libération des six français. Tous ces malheurs font que ces groupes armés sont honnis et rejetés avec leurs projets irrédentiste et islamiste par les populations des régions dans le nord du Mali. Aussi leurs caractères illégal et illégitime leur disqualifient d’office de mettre en place un pouvoir institutionnel et organisé. Enfin s’agissant de la reconnaissance internationale, elle a été vécue par le mnla comme un camouflet le 6 avril dernier lorsqu’il a fait son simulacre de proclamation d’indépendance de l’azawad. La communauté internationale a unanimement réaffirmé son attachement à l’intégrité territoriale et l’unité nationale du Mali. Au demeurant cette alliance mnla-ansare dine est une fusion contre-nature qui constitue un autre signal de détresse que tout le peuple malien doit y tiré un enseignement : l’union. Par rapport à la crise politique, chaque malien doit accepter ce sacrifice de mettre l’intérêt national au dessus de tout intérêt personnel. Autorités, classe politique, société civile et simples citoyens, chacun doit faire sienne, cette union sacrée pour enfin recouvrer nos trois régions. Bakary TRAORE
Sujet: Re: Rébellion Azawad au Mali Ven 1 Juin 2012 - 11:29
Mali : Le MNLA rejette la fusion avec Ansar Eddine
01/06/2012 | 9:24
Citation :
La fusion entre les rebelles touaregs du MNLA et les islamistes d’Ansar Eddine n’est plus d’actualité. Dans un communiqué du bureau politique et du bureau exécutif, le MNLA rejette catégoriquement l’accord signé le 26 mai avec Ansar Eddine à Gao.
Le texte élaboré par les deux mouvements faisait mention d’un Etat islamiste de l’Azawad indépendant régi par la loi islamique.
Le MNLA dénonce ce texte jugé trop radical, contraire à ses valeurs. Depuis dimanche de nombreuses voix se sont élevées à Gao, Tombouctou, mais aussi dans les diasporas tamacheks pour dénoncer un accord jugé inacceptable.
Un texte incompatible avec les valeurs du MNLA
Selon des cadres du MNLA présents à Gao, ce texte est incompatible avec les valeurs du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad : il y est question d’Etat islamique entièrement fondé sur le Coran, et sur la sunna.
Hamma Ag Mahmoud, membre du bureau politique du MNLA, s’en explique : Hamma Ag Mahmoud Membre du bureau politique du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad Aujourd’hui, nous mettons fin totalement à cet accord. Ansar Eddine veut absolument appliquer la charia, et nous nous sommes un mouvement laïque.
Eviter à nos jeunes d’aller se perdre chez AQMI
Il n’a jamais été question de mouvement intégriste (…) Cette rupture peut coûter cher au MNLA. Mais nous sommes les seuls à pouvoir combattre les islamistes dans cette région. Nous savons le faire. Au MNLA, on se défend d’avoir cru à cet accord « en se rapprochant d’Ansar Eddine ,on voulait éviter à des jeunes de chez nous d’aller se perdre chez Aqmi, mais finalement», reconnait ce cadre de Gao « nous avons été floués ».
Certains accusent l’intransigeance d’Ansar Eddine sur la question de la charia mais accusent aussi des responsables du MNLA qui ont joué depuis le début, un double jeu vis-à-vis du groupe de Iyad Ag Ghali : ce rejet unilatéral va faire tomber les masques et clarifier les positions mais le MNLA joue gros.
Parmi les dirigeants, on ne cache pas l’inquiétude de voir partir des combattants vers Ansar Eddine, plus riche et plus fort. Mais, on se dit prêt à prendre ce risque pour démontrer à la communauté internationale que le MNLA peut être un partenaire crédible pour lutter contre les terroristes d’Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique.