Les Etats-Unis ont demandé à l’Espagne l’autorisation de pouvoir augmenter d’au moins 50% les effectifs militaires de la Force d’intervention rapide pour l’Afrique, établie depuis 2013 à la base aéronavale américaine de Morón de la Frontera (Séville).
Ces effectifs composés jusque-là de 500 marins pourraient atteindre les 900 hommes. Cette force installée aux portes du Maghreb est dotée de 8 aéronefs.
Cette flotte de guerre se compose de 2 avions de ravitaillement en vol KC-130 et de 6 avions de type V-22 Osprey.
Ces appareils ultramodernes qui peuvent atteindre le Maghreb en quelques minutes peuvent aussi opérer comme hélicoptères pour se poser au sol et se passer de pistes d’atterrissage.
Cette force spéciale qui relève du Commandement militaire des Etats-Unis basé à Stuttgart (Allemagne) a été créée au lendemain de l’attaque contre le consulat américain de Benghazi le mois de septembre 2012.
Sa mission est d’intervenir dans les situations de menace à la sécurité des ressortissants des Etats-Unis et de leurs installations ainsi que les intérêts de l’Espagne dans la zone.
Elle a été déjà déployée plusieurs fois à la base de Sigonella (Italie), prête à intervenir en Libye, et a effectué, au mois de décembre 2013, une opération dans la Corne de l’Afrique, à la suite de l’attaque d’un avion militaire US en mission de sauvetage au Sud Soudan.
Sa création n’a donc aucun rapport avec l’Algérie comme l’avaient rapporté certains de nos confrères qui se sont fiés à une fausse information publiée en son temps par un journaliste marocain proche du palais royal, établi dans la ville de Grenade.
Hier, les partis politiques espagnols ont réagi à ces informations rapportées en exclusivité par le quotidien El País. A la demande du Parti socialiste, le ministre de la Défense,
Pedro Morénes, a été invité à expliquer «les détails, les conditions et les objectifs» de cette demande faite par le président Obama au président Rajoy, la semaine dernière à Washington.
Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, avait donné une réponse favorable à cette démarche, se passant du feu vert du Congrès puisque l’accord militaire intervenu entre l’Espagne et les Etats-Unis n’exclut pas cette possibilité.
C’est ce qu’a laissé entendre lundi à Bruxelles le ministre des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, selon lequel «l’Espagne a exprimé sa disponibilité» à donner suite à la démarche des Etats-Unis qui ont «la conviction que l’Espagne est un partenaire stratégique fiable en matière de coopération sécuritaire et militaire».
Le leader communiste, Cayo Lara, a fait part de l’opposition de son parti à l’initiative américaine qu’il a qualifiée d’«atteinte à l’indépendance et à la souveraineté de l’Espagne». Cette même crainte est ressentie aussi du côté de la rive sud de la Méditerranée.
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