MUNICH (Allemagne) - Des perquisitions ont eu lieu chez le constructeur aéronautique européen EADS en Allemagne, a indiqué mercredi le parquet de Munich, qui mène une enquête pour corruption dans la vente d'avions de combat Eurofighter à l'Autriche.
Je peux confirmer que nous avons perquisitionné plusieurs sites en Allemagne dans le cadre d'une enquête pour corruption lors d'une vente d'avions à l'Autriche, a déclaré le procureur du parquet, Thomas Steinkraus-Koch, à l'AFP, confirmant partiellement des articles parus dans la presse autrichienne.
Il a indiqué que plusieurs personnes étaient suspectées, mais il n'a pas donné leur nombre. Aucun mandat d'arrêt n'a pour l'instant été émis, a-t-il dit.
Un porte-parole d'EADS, Gregor von Kursell, a indiqué que son groupe soutenait les autorités dans leur enquête, mais s'est refusé à donner plus de détails.
L'Autriche a commandé en 2003 quinze Eurofighter Typhoon, fabriqués par un consortium formé par EADS, le britannique BAE Systems et Finmeccanica. Des soupçons de corruption pèsent depuis des années sur ce contrat.
ran-clp/aro/pmr/dac
EADS - EUROPEAN AERONAUTIC DEFENCE AND SPACE COMPANY
Sujet: Re: Eurofighter: EADS sous enquête Mer 7 Nov 2012 - 19:46
Corruption : EADS Allemagne pris dans la tourmente du contrat Eurofighter en Autriche
L'Eurofighter construit par EADS Allemagne, BAE Systems et l'italien Finmeccanica Copyright Reuters
Michel Cabirol, avec agences | 07/11/2012, 12:10 - 561 mots
Citation :
Le constructeur aéronautique européen EADS a fait l'objet d'une série de perquisitions en Allemagne dans le cadre d'une affaire de corruption liée à la vente de 18 Eurofighter à l'Autriche. "Plusieurs personnes" sont soupçonnées mais aucun mandat d'arrêt n'a pour l'instant été émis.
C'est une vieille affaire qui hante depuis 2003 EADS Allemagne, depuis le contrat signé avec l'Etat autrichien pour la vente de 18 avions de combat Eurofighter, réduite par la suite à 15 appareils... Dernier rebondissement avec des perquisitions ont eu lieu chez le groupe aéronautique européen en Allemagne, a indiqué mercredi le parquet de Munich, qui mène une enquête pour corruption dans la vente d'avions de combat Eurofighter à l'Autriche. "Je peux confirmer que nous avons perquisitionné plusieurs sites en Allemagne dans le cadre d'une enquête pour corruption" lors d'une vente d'avions à l'Autriche, a déclaré le procureur du parquet, Thomas Steinkraus-Koch, confirmant partiellement des articles parus dans la presse autrichienne.
Il a indiqué que "plusieurs personnes" étaient soupçonnées mais il n'a pas donné leur nombre. Aucun mandat d'arrêt n'a pour l'instant été émis, a-t-il souligné. Un porte-parole d'EADS, Gregor von Kursell, a indiqué que son groupe "soutenait les autorités" dans leur enquête mais s'est refusé à donner plus de détails. L'Autriche a commandé en 2003 quinze Eurofighter Typhoon, fabriqués par un consortium formé par EADS, le britannique BAE Systems et Finmeccanica. Des soupçons de corruption pèsent depuis des années sur ce contrat.
Résiliation du contrat annulée
Début 2007, à son arrivée au ministère autrichien de la Défense, le social-démocrate Norbert Darabos, voulait abandonner le contrat d'achat de 18 avions de combat Eurofighter signé en 2003 par le gouvernement sortant pour près de 2 milliards d'euros, avait-il souligné dans une interview publiée par le quotidien Österreich. "La sortie de ce contrat reste l'objectif ultime", avait-il assuré. Mais finalement la flotte passe finalement de 18 à 15 appareils en 2007, ce qui a réduit la facture de 400 millions d'euros.
Mais la justice autrichienne suspecte EADS d'avoir mis jusqu'à 100 millions d'euros à disposition de lobbyistes pour vendre à Vienne ses chasseurs Eurofighter, avait révélé en septembre 2011 le site du magazine Format, relançant une importante affaire de corruption présumée. Des soupçons de corruption avaient entouré ce contrat très rapidement. Ainsi, le général Erich Wolf, en charge du dossier, avait été démis de ses fonctions car un membre de sa famille avait reçu de l'argent de la main d'un lobbyiste mandaté par le consortium Eurofighter. Le parquet de Vienne classera sans suite, en mars 2011, la plainte pour corruption visant l'officier. Mais l'affaire a connu un nouveau rebondissement en juin dernier, avec l'arrestation de Gianfranco Lande, un homme d'affaires italien. Ce dernier avait alors affirmé à la justice qu'une société écran, Vector Aerospace, créée par EADS Allemagne, a versé 84,5 millions d'euros, entre 2004 et 2009 à l'entreprise Euro Business Developement, détenue par Alfred Plattner et Walter Schön, deux négociants d'armes autrichiens dont les domiciles respectifs ont fait l'objet de perquisitions par le Parquet de Vienne. Les deux hommes auraient ainsi pris en charge le système de rétrocommissions concernant le contrat Eurofighter.
100 millions d'euros de commissions ?
A cela s'ajoute le nom de l'ancien ministre des Finances autrichien, Karl-Heinz Grasser Pourtant favorable à une solution passant par l'achat de F-16 américains, il a mis son poids dans la balance pour favoriser l'Eurofighter. D'où les soupçons à son égard, d'autant plus qu'il a entretenu des liens avec un ancien membre de sa formation politique (le FPÖ), qui aurait touché des pots-de-vin via son entreprise de publicité. Au total, ce seraient 100 millions d'euros qui auraient ainsi servi pour graisser la patte à des intermédiaires afin de remporter le contrat.
Sujet: Re: Eurofighter: EADS sous enquête Dim 11 Nov 2012 - 22:46
EADS : pots de vins pour le contrat Eurofighter en Autriche
latribune.fr | 10/11/2012, 12:37 - 313 mots
Citation :
La justice allemande et autrichienne soupçonne le constructeur aéronautique européen EADS d'avoir versé au moins 70 millions d'euros de pots-de-vin dans la vente d'avions de combat Eurofighter à l'Autriche, selon le Süddeutsche Zeitung.
EADS aurait transféré 70 millions euros de pots-de-vin sur le compte d'une société basée en Angleterre, qui aurait ensuite redistribué l'argent vers Malte, l'Île de Man, l'Autriche, le Liechtenstein et la Suisse, selon un schéma publié par le quotidien, qui ne cite pas de source, mais qui a manifestement eu accès à des éléments de l'enquête. Des perquisitions ont eu lieu sur plusieurs sites d'EADS en Allemagne, mais aussi en Autriche et en Suisse.
L'enquête des parquets de Munich et de Vienne se concentre sur 13 personnes, dont un ancien dirigeant haut placé au sein du groupe, sans le nommer car "il ne s'agit pour le moment que de premiers soupçons". Les 12 autres suspects sont des cadres moyens d'EADS des intermédiaires et des lobbyistes, ajoute le quotidien bavarois.
Ce dernier indique également que Tom Enders, le patron d'EADS, a envoyé "cette semaine une lettre de deux pages" aux dirigeants du groupe dans laquelle il martèle que violer la loi n'est en aucun cas "une option" pour obtenir des contrats et qu'EADS ne fera preuve d'"aucune tolérance (envers) des attitudes illégales ou immorales".
EADS craint que cette procédure ne le pénalise dans un appel d'offre de l'armée américaine concernant des hélicoptères. Aux Etats-Unis, les entreprises qui ont versé des pots-de-vin sont exclues des appels d'offres publiques, sauf si elles coopèrent totalement avec la justice.
Les soupçons de corruption autour de ce contrat militaire, conclu en 2003, ont rythmé la vie politique autrichienne au cours des dernières années. La commande pour deux milliards d'euros de 18 Eurofighter Typhoon, fabriqués par un consortium formé par EADS, le britannique BAE Systems et Finmeccanica, avait été réduite en 2007 à 15 appareils sous l'effet du scandale, plusieurs partis demandant l'annulation pure et simple du contrat.
Le parquet de Vienne avait classé sans suite en 2011 une plainte pour corruption contre l'ex-chef de l'armée de l'air, le général Erich Wolf, liée à ce contrat.
Sujet: Re: Eurofighter: EADS sous enquête Dim 18 Nov 2012 - 23:18
L’Autriche pourrait annuler le contrat Eurofighter
18 novembre 2012 – 10:37
Deux Eurofighter autrichiens (c) Luftstreitkräfte
Citation :
Le 7 novembre dernier, plusieurs sites d’EADS ont été perquisitionnés en Allemagne, dans le cadre d’une enquête ouverte afin de déterminer si des pots-de-vins ont été versés pour s’assurer de la vente d’avions de combat Eurofighter à l’Autriche.
Conclu en 2003, ce contrat portait initialement sur la vente de 18 appareils pour 1,7 milliards d’euros. Plus tard, cette commande avait été réduite de 3 avions afin d’économiser 400 millions d’euros.
Seulement, l’Eurofighter n’était pas l’avion de combat qu’auraient souhaité les forces aériennes autrichiennes, lesquels voulaient en premier choix le F/A-18 américain, puis le JAS-39 Gripen du constructeur suédois Gripen.
D’où des soupçons de malversations suffisamment troublants pour justifier l’ouverture d’une enquête. Cependant, en mars 2011, la justice autrichienne a classé sans suite une plainte pour corruption visant l’ancien chef d’état-major de la Luftstreitkräfte, le général Erich Wolf.
L’affaire aurait pu s’arrêter là. Sauf qu’elle a été relancée après les révélations faites quelques semaines plus tard par Gianfranco Lande, un homme d’affaires italien. Ce dernier a en effet expliqué à la justice qu’une société écran, Vector Aerospace, avait versé, pour le compte d’EADS Allemagne, 84,5 millions d’euros de commissions, via un montage financier relativement compliqué, à des intermédiaires autrichiens. D’où les investigations menées outre-Rhin, lesquelles concernent pour le moment 13 personnes, dont un ancien haut dirigeant du groupe.
Par ailleurs, un directeur de la banque autrichienne Oberbank, visiblement impliqué dans cette affaire, a démissionné de son poste, après avoir été soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin dans le cadre du contrat Eurofighter, via une société écran appelée Colombus Trade Services, laquelle aurait perçu 16,2 millions d’euros de Vector Aerospace.
Pour le moment, il n’y a que des suspicions. Mais si elles se viennent à être confirmées, alors Vienne pourrait annuler le contrat d’achat des 15 Eurofighter. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le ministre autrichien de la Défense, Norbert Darabos, le 16 novembre dernier, sur les ondes de la radio ORF.
“Cela dépend des résultats de l’enquête du ministère de la Justice. C’est une possibilité et nous devons l’étudier” a-t-il déclaré. “S’il y a des preuves, si l’enquête produit des résultats qui justifient une intervention de notre part, c’est ce que nous ferons” a-t-il encore insisté.
Sur le principe, et toute proportion gardée, cette affaire présumée de pots-de-vin n’est pas sans rappeler celle des 6 frégates La Fayette vendues à Taïwan pour 2,5 milliards d’euros dans les années 1990. Le litige s’était réglé devant la Cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale, laquelle avait condamné la France à verser à Taipeh 460 millions d’euros de dédommagement pour le compte de la Direction des constructions navales (DCN), devenu DCNS. Autre acteur du dossier, Thales (ex-Thomson-CSF), s’était vu infliger une amende de 170 millions d’euros.