De Karachi à Taïwan : plusieurs morts inexpliquées

Publié le vendredi 12 octobre 2012 à 10H15



http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/de-karachi-a-taiwan-plusieurs-morts-inexpliquees

L'affaire des frégates d'Arabie saoudite et des sous-marins du Pakistan, communément désigné sous diverses appellations dans la presse et notamment sous le nom d'« affaire Karachi », est une affaire politico-financière liée à deux contrats d'armement signés en 1994.

Le premier prévoyait la vente par la France de frégates à l'Arabie Saoudite et le second celle de sous-marins au Pakistan. Ces contrats sont soupçonnés d'avoir donné lieu à des rétrocommissions qui auraient financé la campagne d'Edouard Balladur à l'élection présidentielle de 1995.

Le 21 septembre 1994, un contrat prévoyait en l'occurrence la fourniture de trois sous-marins de classe Agosta au Pakistan. Il avait été signé par François Léotard, ministre de la Défense du Gouvernement Balladur, et son homologue pakistanais, pour une somme de 5,4 milliards de francs.

En novembre 1994, le contrat « Sawari II »portait quant à lui sur la fourniture à l'Arabie Saoudite de trois frégates de classe La Fayette par la France, pour un prix de 19 milliards de francs. La réalisation des contrats avait été confiée à la DCN, alors organisme public.

Aussi cette affaire n'est-elle pas sans rappeler l'affaire des frégates de Taïwan, elle aussi liée à un contrat d'armement signé en 1991, prévoyant la vente, menée par Thomson-CSF, de six frégates à la marine taïwanaise. Plus de 500 millions de dollars ont été versés à cette occasion sous la forme de commissions aux autorités chinoises et taïwanaises, dont une partie est revenue en France sous la forme de rétrocommissions.

Totalement illégales, elles ont été remboursées par la France en 2011 sans que les bénéficiaires n'aient jamais été inquiétés. L'enquête sur les rétrocommissions s'est vue opposer le secret défense par les gouvernements successifs.

Mais en plus des détournements d'argent, certaines personnes liées au dossier ont trouvé la mort de manière inexpliquée.

De même que dans le dossier Karachi, entaché par des disparitions troublantes (accident ou suicides), dont celle d'André Rigault dénoncée par sa veuve, Annick Le Saux.