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prince

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MessageSujet: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 11:44

Les services secrets proposent le parapluie de l'OTAN

SYSTÈME ANTIMISSILE — Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) recommande d'évaluer une participation suisse au système de défense antimissile européen. L'idée passe mal, même dans le département d'Ueli Maurer.

Interview: Marc-Henri Jobin. Mis à jour à 07h39 2 Commentaires

Citation :
Née en 2010 de la fusion du Service analyse et prévention et du Service des renseignements, le SRC estime que la Suisse doit évaluer la possibilité d'une participation au parapluie antimissile de l'OTAN. La proposition figure dans le rapport hebdomadaire que le SRC adresse au Conseil fédéral, dont Tagesanzeiger.ch a eu copie.

Le système antimissile actuellement mis en place en Europe doit protéger, dès 2018, toute la zone de l'OTAN contre les tirs d'armes balistiques. De l'avis du SRS, il serait opportun que la Suisse évalue suffisamment tôt l'option d'une éventuelle participation au projet.

Cette proposition surprend venant d'une entité faisant partie du Département de la défense (DDPS). A sa tête, le Conseiller fédéral Ueli Maurer s'est toujours prononcé fermement contre une telle participation.
http://www.lematin.ch/suisse/Les-services-secrets-proposent-le-parapluie-de-l-OTAN/story/27870588
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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 11:57

La neutralité en jeu

En 2011, le DDPS avait donné le ton dans un rapport au Conseil des Etats. Il y relevait qu'en participant à une quelconque architecture de sécurité internationale, la Suisse ruinerait sa neutralité. Une participation au parapluie antimissile de l'OTAN serait perçue comme étant une intégration de facto à l'Alliance atlantique.

Elle s'accompagnerait en outre d'une «perte d'autonomie dans l'évaluation de la menace». La probabilité de voir la Suisse entraînée automatiquement dans des mesures de défense militaires ne concernant pas son territoire était jugée trop élevée.

Le SRC relève lui-même dans son récent rapport au Conseil fédéral les limites d'un tel système. La Suisse pourrait ainsi subir en cas d'attaque effective des dommages collatéraux, qu'elle fasse ou non partie du projet. Reste aussi à savoir combien d'argent l'Europe va consacrer à son parapluie antimissile au regard de ses finances et d'une menace située en Iran.
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Benmhidi
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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 11:58

Déjà à l'époque de Ronald Reagan

L'idée ne trouverait de toute manière guère de relais politiques. L'UDC, dont Ueli Maurer fait partie, estime que la neutralité est le meilleur parapluie qu'on puisse imaginer. A Gauche, le PS défend surtout l'idée d'une participation accrue aux opérations de maintien de la paix.

A l'époque déjà, des voix s'étaient prononcées en Suisse en faveur d'une participation directe à l'Initiative de Défense stratégique (IDS) - dite aussi de Guerre des Etoiles - lancée en mars 1983 par Ronald Reagan. Un projet qui aurait contribué à la chute de l'Union soviétique, selon ses partisans, mais devenu un vestige du passé depuis son abandon dix ans plus tard par l'administration Clinton.
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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 11:59

1/8 Pour un parapluie de protection antimissile au-dessus de l'Europe: à Prague, des citoyens ont manifesté en 2007 pour obtenir du gouvernement qu'il autorise des installations américaines sur sol tchèque. (12 mars 2007)
Image: Keystone

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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 12:02

Une installation radar de l'OTAN située près de Nepolisy, à 85 kilomètres de la capitale tchèque.
Image: Keystone

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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 12:04

3/8L'Iran est vue aujourd'hui comme la principale menace. A l'image, le test d'une présumée fusée balistique effectué par l'Iran le 20 août 2010...

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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 12:06

4/8...et celles de lancements de missiles iraniens effectués en juillet 2008...

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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 12:09

...et en novembre 2006.

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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 12:12

6/8 Ronald Regan et son ministre de la Défense Casper Weinberger ont lancé dans les années 80 l'idée d'un parapluie antimissile (19 décembre 1984)

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 12:17

7/8 L'argent du projet IDS de Ronald Reagan avait encore suffi à la construction de la centrale d'alerte antimissile «Oscar-Zero», près de Cooperstown, dans le Dakota du Nord (8 juillet 2009)...

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 24 Oct 2012 - 12:19

8/8...devenue depuis une attraction touristique sous le nom de «Ronald Reagan Minuteman Missile Site». (13 juillet 2009)

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MessageSujet: Services Secrets Suisses NDB Services Secrets Suisses SRC EmptyMer 5 Déc 2012 - 17:56

Services secrets suisses: un technicien vole des milliers de données sensibles

Publié le 05/12/2012 Mis à jour le 05/12/2012 à 14h28

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Photo: REUTERS/David McNew

Citation :
Une énorme quantité de données classifiées des services secrets britanniques et américains seraient compromises, lit-on sur The Telegraph. La fuite viendrait des services secrets suisses (le NDB), plus précisément d’un technicien informatique haut gradé, explique The Daily Mail:

«Des centaines de milliers de pages de documents classifiés ont été copiées par un technicien informatique supérieur du NDB, qu’il a ensuite copiées pour son usage personnel sur des disques dur portables, les emportant ensuite dans un sac à dos.»

Les enquêteurs pensent qu’il avait l’intention de vendre ces données à des services secrets étrangers. Ils croient cependant l'avoir arrêté assez vite pour qu’il n'ait eu le temps de passer à l’acte mais ne peuvent en être sûrs à 100%.

Le NDB s’est donc vu obligé d’avertir ses collègues de la CIA (Etats-Unis) et du MI6 (Royaume-Uni) d’une potentielle fuite de nombreuses données sensibles les concernant.

Plus que l’argent, il semblerait que ce soit sa situation au travail qui ait poussé l’homme à agir. Alors qu’il était considéré par plusieurs sources comme quelqu’un de «talentueux» et travaillant depuis 8 ans pour le NDB, il se sentait ignoré par sa hiérarchie, explique The Telegraph:

«Le suspect est devenu mécontent car il avait le sentiment d’être ignoré et que ses conseils sur la manière de gérer les systèmes de données n’étaient pas pris au sérieux.»

Selon le Daily Mail, des signes de son mal-être étaient déjà perceptibles il y a quelques mois lorsqu’il arrêté de se présenter au travail.

Son rang lui donnait accès à presque tous les niveaux classification et ce fut donc un jeu d’enfant pour lui de s’emparer de ces données sensibles.

Pour The Telegraph, ce sont maintenant les procédures de sécurité du NDB qui sont scrutées par tous. L’agence est en effet nouvelle, elle a été créée afin de fusionner les services de renseignements domestiques et étrangers (la NSA et la CIA aux Etats-Unis par exemple ou la DCRI et la DGSE pour la France):

«Des questions se posent maintenant sur la structure du NDB dans laquelle les équipes de ressources humaines, qui doivent s’assurer que le personnel de l’agence est fiable et digne de confiance, sont dans la même division que les services d’information de l’agence.»

Comme le souligne le Daily Mail, le plus gros risque que pose cette fuite de données serait l’identification des agents et de leur famille.
http://www.slate.fr/lien/65765/technicien-services-secrets-suisses-vole-donnees-sensibles
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Nerka
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MessageSujet: Genève : capitale de l’espionnage Services Secrets Suisses SRC EmptyMar 2 Juil 2013 - 20:27

«Genève est une capitale de l’espionnage»

Par Sophie Roselli. Mis à jour à 07h30

Un ex-agent secret français, en poste à Genève au milieu des années 1990, raconte comment travaillent ici les services de renseignements. L’affaire Snowden ne sera pas la dernière, estime-t-il.

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Citation :
Genève, ses Nations Unies et… ses espions. La ville apparaît comme un haut lieu du renseignement international. Même New York ne fait pas le poids. C’est l’avis d’Alain Chouet, ancien haut responsable à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la prestigieuse maison du renseignement français. Ce conseiller à la mission française auprès des Nations Unies à Genève entre 1992 et 1996 travaillait en fait pour les services secrets. «Dans chaque ambassade, il y a un étage de moustachus», affirme-t-il. Sur les rives du Léman, tout le monde écoute tout le monde. Il raconte comment on réseaute, on détecte des manœuvres d’autres pays, on négocie les affaires délicates, on espionne parfois grâce aux micros. Le spécialiste réagit aussi aux récentes révélations d’Edward Snowden, ex-consultant pour l’Agence nationale de sécurité (NSA) à Genève entre 2007 et 2009.

Quelle est l’importance des services de renseignements à Genève?

Je n’ai pas de chiffres, mais il y a beaucoup de monde. Genève est considérée par toutes les puissances comme une place importante en raison de la présence des Nations Unies. Il y a autant de représentants de services de renseignements que de représentations diplomatiques. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Russie ont certainement le plus d’agents.

Que cherche-t-on à Genève et qu’y trouve-t-on?

On cherche le contact avec d’autres services de renseignements, soit pour détecter des manœuvres, soit pour établir des collaborations. On a surtout la chance d’avoir, réunis en un seul lieu, tous les représentants des pays qui comptent aujourd’hui et qui compteront demain. Bref, Genève offre la possibilité de créer des réseaux de sympathies, d’influences, de renseignements. C’est unique en Europe et dans le monde. Même New York, où se trouve le siège des Nations Unies, est moins intéressant. Car les Américains sont extrêmement difficiles, tatillons et jaloux de leur souveraineté même quand ils ne sont pas visés.
http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/Geneve-est-une-capitale-de-l-espionnage/story/15941425
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MessageSujet: Re: Services Secrets Suisses SRC Services Secrets Suisses SRC EmptyJeu 28 Nov 2013 - 12:36

Renseignement suisse: des espions au service de qui?

Mis en ligne le 28.11.2013 à 06:00

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BERN Le service de renseignement se situe à la
Papiermühlestrasse 20, dans un bâtiment en forme de
croix fédérale.  © Béatrice Devènes


Citation :
Pouvoir. Alors qu’une nouvelle loi doit accorder plus d’autonomie aux services secrets helvétiques, ceux-ci paraissent totalement à la botte des Etats-Unis. Enquête sur des causes qui viennent de loin.

«Je ne suis pas sûr que notre service de renseignement soit capable de considérer les Etats-Unis comme des prédateurs.» Elevé dans le culte de la reconnaissance éternelle vis-à-vis de l’Amérique, pour avoir visité enfant les plages du débarquement avec ses parents, le conseiller aux Etats vaudois Luc Recordon refuse cependant de passer l’éponge sur les agissements de la NSA après les révélations fracassantes d’Edward Snowden, ex-collaborateur de l’agence américaine aujourd’hui exilé en Russie.

Le sénateur écologiste va d’ailleurs déposer un postulat priant le Conseil fédéral de réévaluer «les relations de la Suisse avec les Etats-Unis d’Amérique». L’auteur du postulat s’inquiète, en substance, d’une dérive de type totalitaire de l’administration américaine, s’agissant du respect des droits de l’homme ou du traitement de maître à vassal infligé, selon lui, aux pays prétendument amis, Suisse comprise, en matière économique.

Le ministre de la Défense (DDPS) Ueli Maurer sera peut-être amené à répondre aux préoccupations de l’élu vaudois. Fin octobre, le conseiller fédéral UDC a démenti toute collaboration entre la Suisse et la NSA, ce qu’un document officiel américain publié dans le quotidien espagnol El Mundo semblait pourtant démontrer. Un document dans lequel la Confédération apparaît comme Etat «coopérant». Mais coopérant en quoi?

«Sous-traitants» de la NSA sous contrat suisse. Les inquiétudes ne portent pas sur le travail en commun contre le terrorisme, un domaine de coopération perçu comme légitime par le grand public. Ce partenariat a priori vertueux est l’apanage, côté helvétique, du Service de renseignement de la Confédération (SRC).

Les soupçons et les craintes portent, en réalité, sur la capacité des services secrets suisses à faire face aux périls. A fortiori quand ces menaces sont le fait de pays «amis». Or, de gros nuages s’amoncellent: antennes de la NSA et de la CIA abritées par la mission américaine auprès de l’ONU à Genève; deux sociétés partenaires du renseignement américain, CSC (Computer Sciences Corporation) et Unisys, sous contrat avec des entreprises publiques ou privées suisses, comme l’ont révélé ces derniers jours le quotidien Tages-Anzeiger et l’hebdomadaire Schweiz am Sonntag.

Ces «sous-traitants» de la NSA interviennent notamment, pour l’un, dans le fonctionnement informatique des services secrets helvétiques. Et pour l’autre dans l’élaboration d’un système d’identification par empreintes digitales destiné au corps des gardes-frontière. Autant donner les clés du Palais fédéral à la Maison-Blanche, se dit-on. Les clients suisses de CSC et d’Unisys assurent que toutes les garanties contractuelles ont été prises pour éviter un grand siphonnage. On est prié de les croire sur parole.

Une chance et un handicap. Dans quel monde pensez-vous vivre? s’étonnent les spécialistes des services secrets, rejoints par les réalistes. «Il y a un tel écart entre les Etats-Unis, qui investissent des sommes astronomiques dans les renseignements, et la Suisse, qui ne leur consacre que quelques dizaines de millions de francs. Nous n’avons pas d’autre choix que de trouver une place dans cette configuration, dominée par les Américains», estime Alexandre Vautravers, chercheur associé au Centre de politique de sécurité de Genève et professeur à la Webster University.

Même circonspection, cette fois-ci agacée, chez le conseiller national genevois Hugues Hiltpold (PLR), membre de la Commission de politique de sécurité. L’élu ne partage pas l’indignation suscitée par la révélation de la présence d’«antennes» de la NSA et de la CIA dans le périmètre de la mission américaine à Genève: «C’est le principe même d’une ambassade qu’on est en train de remettre en cause. Une ambassade représente un Etat et cet Etat y est souverain. Cela dit, je trouverais grave que les services américains écoutent un conseiller fédéral.»

Toutes ces interrogations installent le doute au moment où le Conseil fédéral s’apprête à transmettre aux Chambres le message relatif à la nouvelle loi sur le renseignement. Les parlementaires devraient en prendre connaissance avant la fin de l’année. Le nouveau texte prévoit de renforcer les moyens d’enquête du Service de renseignement de la Confédération en lui permettant, notamment, avec l’aval des autorités judiciaires et politiques, de s’introduire dans les systèmes informatiques (lire l’encadré p. 20).

Les révélations de Snowden sont à la fois une chance et un handicap. Une chance, si l’on considère qu’un renforcement de ses «pouvoirs» devrait rendre le SRC plus indépendant vis-à-vis de ses «partenaires» étrangers. Mais un handicap, si l’on place ce débat dans l’histoire du renseignement helvétique, frappé d’infamie à la fin des années 80 quand éclatèrent l’affaire des fiches, puis le scandale de la P-26, qui révéla l’existence d’une organisation armée secrète.

Progrès ou dangers? Les sceptiques comme Luc Recordon se demandent si la nouvelle législation ne comporte pas plus de dangers que d’avancées pour l’intégrité du citoyen. Par ailleurs, ne risque-t-elle pas, paradoxalement, d’ouvrir toutes grandes les vannes de l’information en direction des Etats-Unis?

Le Service de renseignement de la Confédération ne répond en principe qu’à un chef: le Conseil fédéral. Sa mission est d’aider l’exécutif à la prise de décisions en l’éclairant sur l’état du monde et de la Suisse.

Le SRC est né en 2010 de la fusion du Service de renseignement stratégique (SRS, renseignement extérieur) et du Service d’analyse et de prévention (SAP, renseignement intérieur). Cette mise en commun des forces et des compétences obéissait et obéit toujours au souci de mieux répondre aux menaces.

Autrefois, les dangers externes étaient en quelque sorte circonscrits à certains pays, en gros l’ex-URSS et ses satellites. On savait ces Etats potentiellement agressifs mais au moins la situation géopolitique était-elle claire. Le renseignement intérieur, lui, remplissait des tâches de surveillance, de nature policière.

La chute de l’Union soviétique et la montée subséquente du terrorisme, principalement islamiste, ont donné le jour à une criminalité organisée transfrontalière, opérant en réseaux. Avec la fusion de 2010, les services secrets suisses ont pris une orientation plus policière, la priorité étant désormais accordée au recueil d’informations ou d’«indices». Les outils technologiques ont gagné une place prépondérante dans le dispositif de surveillance. Le numérique et l’écoute du réseau GSM ont remplacé les coupures de journaux et l’attention portée aux ondes radio.

A la tête de ces services fusionnés, on trouve Markus Seiler, totalement muet depuis les révélations d’Edward Snowden. C’est Ueli Maurer qui l’a nommé à ce poste. Diplômé de l’Université de Saint-Gall, membre du Parti libéral-radical, Seiler était précédemment secrétaire général du Département de la défense sous l’autorité de Samuel Schmid et, plus tôt encore, collaborateur personnel du conseiller fédéral Kaspar Villiger. Il n’est donc pas issu des services secrets. «Ce n’est pas un François Vidocq», un fin limier-né, dit de lui un spécialiste du renseignement avec une pointe d’ironie.

Le basculement. D’un point de vue plus psychologique, la fusion des services est le fruit d’une prise de conscience, pour ainsi dire générale, à droite comme à gauche, de ce qu’il fallait sortir les renseignements helvétiques du purgatoire dans lequel ils avaient été enfermés après l’affaire des fiches. Cette époque aujourd’hui ancienne a coïncidé avec la chute du mur de Berlin, laquelle a plongé les renseignements d’alors dans une forme de neurasthénie. «Les services secrets suisses ont beaucoup pâti de la chute du mur, explique un connaisseur de ce temps-là. L’URSS était un peu leur raison d’être. Moscou accaparait l’essentiel de leurs analyses. Les collaborateurs du renseignement stratégique ne savaient plus vraiment sur quoi travailler. Ils avaient le sentiment de ne plus servir à rien. Il y a eu des problèmes internes considérables.

» Certains membres du service sont venus sur leur lieu de travail avec leur arme, ont menacé leur chef ou l’ont retournée contre eux. Il y a eu des suicides.» Cette information n’a jamais filtré jusqu’ici. Notre interlocuteur nous assure de sa véracité. L’Hebdo aurait souhaité pouvoir interroger le directeur du SRC, Markus Seiler, sur ce point et d’autres. Notre demande d’interview a été rejetée.

«Avec les attentats du 11 septembre 2001, les renseignements suisses ont repris du poil de la bête», ajoute notre source. Un nouvel ennemi se présentait à eux: l’intégriste musulman.

D’autres ennemis qu’on n’attendait pas sont apparus: les collaborateurs indélicats. Il y eut à la fin des années 90 le cas du comptable Bellasi qui avait «piqué dans la caisse», l’affaire entraînant la mise à la retraite anticipée de Peter Regli, patron du renseignement stratégique à l’époque. Et plus proche de nous, en 2012, le vol de données secrètes par un informaticien des services secrets, qui espérait sûrement les vendre à d’autres services. La police l’a appréhendé à temps. Il est alors apparu que le point à la fois faible et sensible du SRC était, outre les forfaits d’éventuels collaborateurs indélicats, sa technologie informatique.

Et l’on en revient aux Etats-Unis. Auxquels, pour faire bonne mesure, il faut ajouter la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, insiste le conseiller national Hugues Hiltpold, irrité par l’intérêt porté aux Etats-Unis qui tourne selon lui à l’obsession. La Suisse, en termes de quête et de gestion des renseignements, serait pieds et poings liés. Où que la Confédération se tourne, la technologie est soit américaine, soit chinoise. Parviendrait-elle à installer toutes les parades possibles qu’elle ne serait pas à l’abri d’une trahison ou d’un bug à la faveur duquel une «puissance» étrangère parviendrait à s’immiscer dans le système déficient, relève un informaticien.

Dans ce cas, pourquoi ne pas «consommer» suisse? Le groupe Kudelski, établi à Cheseaux-sur-Lausanne, dans le canton de Vaud, qui dispose depuis un an d’une division cybersécurité, est sur les rangs. «La question de la maîtrise de l’information est un élément stratégique», affirme André Kudelski, son président. Bien sûr, il y a les coûts: acheter «suisse et sur mesure» serait plus cher que d’acheter standard sur le marché global, pense-t-on. «Mais il n’y a pas que les coûts visibles, plaide l’industriel. Il faut savoir regarder le problème dans son ensemble. A l’instar d’un iceberg dont seuls 10% sont visibles mais où il est risqué d’ignorer les 90 autres pour cent.»

Sauf qu’une solution entièrement suisse n’élimine jamais tout risque: quid des échanges de technologies entre services secrets, partage de «clés» d’accès et de «chiffrement» des messages? Si un pays est «en rade», il faut bien qu’un pays «ami» le sorte du mauvais pas…

Cette dimension «ami-ennemi», en matière informatique, est au cœur du projet de «cyberarmée» qui trotte depuis longtemps dans la tête d’une poignée de militaires réformateurs et qui devrait se voir doter d’un budget spécifique dans les années à venir. Ce projet sera abordé au cours des discussions sur les nouvelles missions de l’armée.

On ignore quels seraient les liens entre la future «cyberdéfense» et les services secrets. Ceux-ci, par ailleurs, devraient-ils protéger les entreprises privées suisses contre les pirates et les virus informatiques? Ueli Maurer a répondu qu’une telle option n’entrait pas dans les attributions du SRC. Le conseiller national schaffhousois Thomas Hurter (UDC), nouveau président de la Commission de politique de sécurité, souhaiterait au contraire que cela soit possible, indique-t-il à L’Hebdo. L’expert en stratégie Alexandre Vautravers précise qu’une coopération public-privé existe déjà en la matière, par le bais de MELANI. Un programme qui prévoit que des sociétés privées puissent faire appel à des compétences fédérales pour protéger leurs données sensibles.

Critiques contre Markus Seiler et Ueli Maurer. La demande de surveillance et de protection est grande. Et n’épargne personne. Contrôler le fonctionnement et les orientations stratégiques du Service de renseignement de la Confédération, tel est le rôle de la Délégation des commissions de gestion du Parlement, dont le conseiller national vaudois Pierre-François Veillon (UDC) est le président. Dans un rapport contenant une dizaine de recommandations adressé en août au Conseil fédéral après la tentative de vol de données survenue en 2012 au SRC, il admoneste Markus Seiler, le directeur du service, pour sa gestion non judicieuse de cette crise. Il ne ménage pas non plus le ministre de tutelle, Ueli Maurer. Fin octobre, le gouvernement a fait savoir à la délégation qu’il avait pris connaissance du rapport et qu’il donnerait suite à tout ou partie des recommandations, sans en dire plus, publiquement en tout cas.

Mais avec la polémique autour des agissements de la NSA en Suisse, c’est la délégation elle-même qui risque de se retrouver sous le feu des critiques: faut-il qu’elle soit aveugle, ou complice d’un secret «illégitime», pour n’avoir pas su ou alerté à ce sujet? Dans une réponse écrite à L’Hebdo, Pierre-François Veillon affirme que la délégation tiendra une conférence de presse durant «la première quinzaine de décembre», lors de la session d’hiver du Parlement.

«Si l’activité du SRC doit rester secrète aux yeux du public, son fonctionnement doit être transparent pour les membres des commissions parlementaires de sécurité», estime un ex-cadre du renseignement.

«On pourrait auditionner le directeur du SRC Markus Seiler durant la session d’hiver», remarque le conseiller national Thomas Hurter. «Mais, ajoute-t-il de façon un peu surprenante, on a tellement de dossiers à traiter qu’on n’arrivera pas à dégager du temps. On va essayer de réserver deux heures en janvier.»

La nouvelle loi sur le renseignement devrait être discutée au Parlement à partir de mai 2014. Les événements les plus récents pourraient placer ce débat important sous une lumière nouvelle.
http://www.hebdo.ch/hebdo/actuels/renseignement-suisse-etats-unis-nsa-secrets
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