Sujet: Crise économique mondiale Jeu 3 Juin 2010 - 23:21
La crise économique mondiale : la Grande Dépression du XXIe siècle
Préface de livre - par Michel Chossudovsky et Andrew Gavin Marshall
Citation :
Le texte suivant constitue la préface du livre The Global Economic Crisis. The Great Depression of the XXI Century, de Michel Chossudovsky et Andrew Gavin Marshall (éditeurs), Montréal, Global Research, 2010, qui sera publié à la fin mai.
Dans ce recueil bien à propos, chaque auteur lève le voile sur une trame complexe de tromperie et de déformation médiatique servant à camoufler les rouages du système économique mondial et ses effets ravageurs sur la vie des gens.
Les causes complexes tout comme que les conséquences destructrices de la crise économique sont scrutées à la loupe dans les contributions de Ellen Brown, Tom Burghardt, Michel Chossudovsky, Richard C. Cook, Shamus Cooke, John Bellamy Foster, Michael Hudson, Tanya Cariina Hsu, Fred Magdoff, Andrew Gavin Marshall, James Petras, Peter Phillips, Peter Dale Scott, Bill Van Auken, Claudia von Werlhof et Mike Whitney.
Malgré la diversité des points de vue et des perspectives présentées dans ce volume, les collaborateurs arrivent tous ultimement à la même conclusion : l’humanité se trouve à la croisée des chemins de la crise économique et sociale la plus grave de l’histoire moderne.
Sujet: Re: Économie mondiale Jeu 3 Juin 2010 - 23:24
PRÉFACE : La crise économique mondiale, la Grande Dépression du XXIe siècle
Dans toutes les grandes régions du monde, la récession économique est profonde et entraîne le chômage de masse, l’effondrement de programmes sociaux étatiques et l’appauvrissement de millions de personnes. La crise économique s’accompagne d’un processus mondial de militarisation, d’une « guerre sans frontières » menée par les États-Unis d’Amérique et ses alliés de l’OTAN. La conduite de la « longue guerre » du Pentagone est intimement liée à la restructuration de l’économie mondiale.
Il ne s’agit pas d’une crise économique ou d’une récession précisément définies. L’architecture financière mondiale maintien des objectifs stratégiques et de sécurité nationale, tandis que le programme militaire U.S.-OTAN sert à cautionner une puissante élite d’entreprises, laquelle éclipse et sape implacablement les fonctions du gouvernement civil.
Ce livre conduit le lecteur dans les corridors de la Réserve Fédérale et du Council on Foreign Relations, derrière les portes closes de la Banque des règlements internationaux (BRI) et au cœur des salles de réunion corporatives cossues de Wall Street, où s’effectuent couramment des transactions financières d’une portée considérable, en un clic, à partir de terminaux informatiques liés à de grands marchés boursiers.
Chaque auteur lève le voile sur une toile complexe de tromperie et de déformation médiatique servant à camoufler les rouages du système économique mondial et ses effets ravageurs sur la vie des gens. Notre analyse se concentre sur le rôle de puissants acteurs économiques et politiques dans un environnement envahi par la corruption, la manipulation financière et la fraude.
Malgré la diversité des points de vue et des perspectives présentées dans ce volume, les contributeurs arrivent tous ultimement à la même conclusion : l’humanité se trouve à la croisée des chemins de la crise économique et sociale la plus grave de l’histoire moderne.
La débâcle des marchés financiers en 2008-2009 est née d’une fraude institutionnalisée et de la manipulation financière. Les "sauvetages bancaires" ont été mis en œuvre sous les instructions de Wall Street et ont mené au plus important transfert de richesse monétaire de l’histoire jamais enregistré, tout en créant simultanément une dette publique insurmontable.
Avec la détérioration planétaire des niveaux de vie et la chute des dépenses de consommation, la structure entière du commerce international des denrées est potentiellement compromise. Le système de paiement des transactions monétaires est chamboulé. Une fois le marché du travail effondré, le paiement des salaires est perturbé, ce qui en retour déclenche une diminution des dépenses liées aux biens et services essentiels. Cette grave dégringolade du pouvoir d’achat se répercute ensuite sur le système de production, résultant en une série de mises à pied, de fermeture d’usines et de faillites. Exacerbée par le gel du crédit, la baisse de la demande de biens de consommation contribue à la démobilisation des ressources humaines et matérielles.
Ce processus de déclin économique est cumulatif et toutes les catégories de main-d’œuvre sont affectées. Les paiements des salaires ne sont plus effectués, le crédit est déréglé et les dépenses d’investissement sont au point mort. Entre-temps, dans les pays occidentaux, le « filet de sécurité sociale », hérité de l’État providence et protégeant les chômeurs lors d’un ralentissement économique, est également en danger.
Sujet: Re: Économie mondiale Jeu 3 Juin 2010 - 23:26
Le mythe de la reprise économique
Bien que l’on reconnaisse fréquemment l’existence d’une « Grande Dépression » de l’ordre de celle des années 1930, cela est occulté par un consensus inflexible : « L’économie est sur la voie de la reprise. »
Alors que l’on parle de regain économique, les commentateurs de Wall Street ont intentionnellement négligé avec persistance le fait que la débâcle financière n’est pas simplement composée d’une bulle, celle du marché de l’habitation et de l’immobilier, laquelle a déjà éclaté. En réalité, la crise est constituée de bien des bulles qui semblent toutes diminuer l'importance de l’éclatement de la bulle immobilière de 2008.
Bien qu’il n’y ait aucun désaccord fondamental chez les analystes du courant dominant quant à la présence d’une reprise économique, il existe un débat animé à savoir quand elle se produira, à savoir au cours du prochain trimestre ou du troisième trimestre l’an prochain, etc. Déjà au début 2010, la « reprise » de l’économie étasunienne avait été prévue et confirmée par un torrent de désinformation médiatique soigneusement formulé. Pendant ce temps le bourbier social du chômage accru aux États-Unis a été scrupuleusement camouflé et les économistes voient la faillite comme un phénomène microéconomique.
Bien qu’ils révèlent des réalités au niveau local affectant une usine ou plus, les reportages sur les faillites ne procurent pas de vue d’ensemble sur ce qui se produit aux niveaux national et international. Lorsque l’on additionne ces fermetures simultanées d’usines dans les petites et grandes villes à travers le pays, un tableau fort différent émerge : des secteurs entiers de l’économie nationale cessent leurs activités.
On continue à induire l’opinion publique en erreur quant aux causes et aux conséquences de la crise économique, sans compter les solutions politiques. Les gens sont amenés à penser que l’économie possède sa propre logique, laquelle dépend de la libre influence réciproque des forces du marché, et qu’en aucune circonstance de puissants acteurs financiers tirant les ficelles au sein des salle de réunion corporatives, auraient pu influencer le cours des événements économiques.
L’appropriation acharnée et frauduleuse de la richesse est maintenue comme partie intégrante du « rêve américain », comme moyen de propager les bénéfices de la croissance économique. Tel qu’exprimé par Michael Hudson, le mythe suivant s’établit : « sans richesse au sommet, il n’y aurait pas de retombées ». Une logique si défaillante du cycle économique masque une compréhension des origines structurelles et historiques de la crise économique mondiale.
Fraude financière
La désinformation médiatique sert largement les intérêts d’une poignée de banques mondiales et de spéculateurs institutionnels utilisant leur mainmise sur les marchés financiers et ceux des denrées afin d’amasser des quantités impressionnantes de richesse monétaire. Les couloirs de l’État sont contrôlés par l’ordre corporatif établi, dont les spéculateurs. Entre-temps, les « sauvetages bancaires », présentés au public comme nécessaires à la reprise économique, ont facilité et légitimé un processus additionnel d’appropriation de la richesse.
Une quantité importante de richesse monétaire est acquise par la manipulation financière. L’appareil financier a développé des instruments sophistiqués de manipulation et de tromperie pures et simples, auxquels on fait allusion sous le nom de « déréglementation ». Grâce à des informations privilégiées et à une connaissance préalable, de grands acteurs financiers, utilisant les instruments de transactions spéculatives, ont la capacité de falsifier et de truquer les mouvements des marchés à leur avantage, de précipiter l’effondrement d’un compétiteur et de provoquer des dégâts dans les économies des pays en développement. Ces outils de manipulation sont devenus des éléments fondamentaux de l’architecture financière : ils sont intégrés au système.
Sujet: Re: Économie mondiale Jeu 3 Juin 2010 - 23:27
L’échec de la science économique dominante
La profession d’économiste, particulièrement dans les universités, aborde rarement le « monde réel » du fonctionnement des marchés. Des concepts théoriques centrés sur des modèles mathématiques servent à représenter un monde abstrait et fictif au sein duquel les individus sont égaux. Il n’existe pas de distinction théorique entre les travailleurs, les consommateurs ou les entreprises, auxquels ont fait invariablement référence comme des « négociateurs individuels ». Or, aucun individu n’a le pouvoir ou la capacité d’influencer à lui seul le marché et il ne peut pas y avoir de conflit entre les travailleurs et les capitalistes dans ce monde abstrait.
En omettant d’examiner les actions réciproques des puissants acteurs économiques dans l’économie « réelle », on ignore les techniques de truquage des marchés, de manipulation financière et de fraude. La concentration et la centralisation des prises de décision économiques, le rôle des élites financières, les cercles de réflexion, les salles du conseil : aucune de ces questions n’est examinée dans les programmes économiques universitaires. Le concept théorique est dysfonctionnel : il ne peut être utilisé pour assurer une compréhension de la crise économique.
La science économique est un concept idéologique servant à camoufler et à justifier le nouvel ordre mondial. Un lot de postulats dogmatiques contribue à la sauvegarde du capitalisme de libre marché en niant l’existence d’inégalités sociales et la nature du système motivé par le profit. Le rôle de puissants acteurs économiques et la façon dont ces derniers sont capables d’influencer les mécanismes des marchés financiers et de denrées n’est pas un objet de préoccupation pour les théoriciens de la discipline. Les pouvoirs de la manipulation servant à l’appropriation de quantités importantes de richesse monétaire sont rarement abordés. Et lorsqu’ils sont reconnus, on considère qu’ils appartiennent au domaine de la sociologie ou de la science politique.
Cela signifie que le cadre politique et institutionnel derrière ce système économique mondial, modelé au cours des trente dernières années, est rarement analysé par les économistes de l’école dominante. Il s’ensuit que l’économie, en tant que discipline, à quelques exceptions près, n’a pas fourni l’analyse nécessaire à la compréhension de la crise économique. En réalité, ses principaux postulats du libre marché nient l’existence d’une crise. L’économie néoclassique est centrée sur l’équilibre, le déséquilibre et la « correction du marché » ou l’« ajustement » par le mécanisme du marché, dans le but de remettre l’économie « sur la voie de la croissance autonome ».
La pauvreté et les inégalités sociales
L’économie politique mondiale est un système qui enrichit une poignée d’individus au détriment de la grande majorité. La crise économique mondiale a contribué à l’accroissement des inégalités sociales, aussi bien à l’intérieur des pays qu’entre eux. Dans le capitalisme mondial, la pauvreté ne résulte pas de la rareté ou du manque de ressources humaines et matérielles. Le contraire est plutôt vrai : la dépression économique est marquée par un procédé de désengagement des ressources humaines et du capital physique. La vie des gens est détruite et la crise économique est profonde.
Les structures d’inégalités sociales ont été renforcées sciemment, menant ainsi non seulement à un processus généralisé d’appauvrissement, mais aussi à l’anéantissement des groupes à revenus moyen et moyen supérieur.
Le consumérisme de la classe moyenne, sur lequel est basé ce modèle de développement capitaliste incontrôlable, est lui aussi menacé. Les faillites ont frappé plusieurs des secteurs les plus vivants de l’économie consumériste. Les classes moyennes occidentales ont pour leur part été sujettes à l’érosion de leur richesse matérielle durant plusieurs décennies. Alors que la classe moyenne existe en théorie, il s’agit d’une classe construite et préservée par l’endettement des ménages.
Au lieu de la classe moyenne, ce sont plutôt les riches qui deviennent rapidement la classe consumériste, cela conduisant à la croissance incessante de l’économie des marchandises de luxe. De plus, en raison du tarissement des marchés de classe moyenne pour les produits manufacturés, la structure de la croissance économique a subi un virage fondamental et décisif. Avec l’effondrement de l’économie civile, le développement de l’économie de guerre étasunienne, soutenue par un budget de la Défense monstrueux avoisinant les billions de dollars, a atteint de nouveaux sommets. Au moment où les marchés s’effondrent et que la récession se développe, les entrepreneurs militaires, les industries d’armement perfectionné, les entrepreneurs en sécurité nationale et les compagnies de mercenaires prometteuses (entre autres) ont connu une croissance florissante de leurs diverses activités.
Sujet: Re: Économie mondiale Jeu 3 Juin 2010 - 23:29
La guerre et la crise économique
La guerre est inextricablement liée à l’appauvrissement des individus, au pays et à travers le monde. La militarisation et la crise économique sont aussi intimement liées. La fourniture de produits et services essentiels nécessaire aux besoins humains fondamentaux a été remplacée par un « engin meurtrier » à but lucratif et en faveur de la « guerre mondiale au terrorisme ». Les pauvres sont faits/utilisés pour combattre les pauvres. Cependant, la guerre enrichit la classe supérieure, laquelle contrôle l’industrie, l’armée, le pétrole et les banques. Dans une économie de guerre, la mort est bonne pour les affaires, la pauvreté est bonne pour la société et le pouvoir est bon pour la politique. Les pays occidentaux, particulièrement les États-Unis, dépensent des centaines de milliards de dollars par année pour assassiner des innocents dans des pays lointains appauvris, alors que leurs citoyens souffrent des disparités touchant à la pauvreté, aux classes, aux genres et aux divisions raciales.
Une « guerre économique » absolue est menée par le libre marché et entraîne le chômage, la pauvreté et la maladie. La vie des gens est en chute libre et leur pouvoir d’achat est détruit. Les vingt dernières années de « libre marché » mondial ont touché d’une manière très réelle la vie de millions de personnes, en engendrant la pauvreté et le dénuement social.
Plutôt que d’aborder une catastrophe sociale imminente, les gouvernements occidentaux, qui servent les intérêts des élites économiques, ont mis en place un État policier à la « Big Brother », ayant pour mandat la confrontation et la répression de toutes les formes d’opposition et de dissidence sociale.
La crise économique et sociale est loin d’avoir atteint son paroxysme et des pays entiers sont en danger, dont la Grèce et l’Islande. L’on a qu’à regarder l’escalade de la guerre au Moyen-Orient et en Asie centrale ainsi que les menace des États-Unis et de l’OTAN envers la Chine la Russie et l’Iran pour affirmer que la guerre et l’économie sont étroitement liées.
Notre analyse dans cet ouvrage
Les collaborateurs de ce livre révèlent la complexité du système bancaire mondial et de sa relation insidieuse avec le complexe militaro-industriel et les conglomérats pétroliers. Cet ouvrage présente une approche interdisciplinaire et polyvalente, tout en transmettant une compréhension des dimensions historique et institutionnelle. Il souligne également les relations complexes entre la crise économique et la guerre, l’empire et la pauvreté mondiale. Cette crise a véritablement une portée planétaire et des répercussions se propageant dans tous les pays et toutes les sociétés.
La première partie expose l’ensemble des causes de la crise économique ainsi que les échecs des sciences économiques de l’école dominante. Michel Chossudovsky se focalise sur l’histoire de la déréglementation financière et de la spéculation. Tanya Cariina Hsu analyse pour sa part le rôle de l’empire étasunien et son rapport à la crise économique. John Bellamy Foster et Fred Magdoff offrent quant à eux un examen complet de l’économie politique de la crise en expliquant le rôle clé de la politique monétaire. De leur côté, James Petras et Claudia von Werlhof présentent une revue critique détaillée du néolibéralisme en mettant l’accent sur les répercussions économiques, politiques et sociales des réformes du « libre marché ». Enfin, Shamus Cooke examine le rôle central de la dette, à la fois publique et privée.
La seconde partie, incluant des chapitres de Michel Chossudovsky et Peter Phillips, analyse la marée montante de la pauvreté et de l’inégalité sociale découlant de la Grande Dépression.
Grâce aux contributions de Michel Chossudovsky, Peter Dale Scott, Michael Hudson, Bill Van Auken, Tom Burghardt et Andrew Gavin Marshall, la troisième partie observe la corrélation entre la crise économique, la sécurité nationale, la guerre menée par les États-Unis et l’OTAN, et le gouvernement mondial. Dans ce contexte, comme l’exprime Peter Dale Scott, la crise économique engendre des conditions sociales favorisant l’instauration de la loi martiale.
La quatrième partie est axée sur le système monétaire international, son évolution et la transformation de son rôle. Andrew Gavin Marshall examine l’historique des banques centrales, ainsi que les diverses initiatives visant à créer des systèmes monétaires régionaux et international. Ellen Brown se concentre pour sa part sur la création d’une banque centrale mondiale et d’une devise internationale par le biais de la BRI. Finalement, Richard C. Cook étudie le système monétaire basé sur la dette comme système de contrôle et offre une structure pour la démocratisation du système monétaire.
Enfin, la cinquième partie est centrée sur les mécanismes du système bancaire parallèle ayant déclenché la débâcle des marchés financiers en 2008. Les chapitres de Mike Whitney et Ellen Brown décrivent en détail comment la combine à la Ponzi de Wall Street a été utilisée pour manipuler le marché et transférer des milliards de dollars dans les poches des banksters.
Nous sommes redevables aux auteurs pour leur recherche soigneusement documentée, leur analyse incisive et, avant tout, pour leur engagement inflexible envers la vérité : Tom Burghardt, Ellen Brown, Richard C. Cook, Shamus Cooke, John Bellamy Foster, Michael Hudson, Tanya Cariina Hsu, Fred Magdoff, James Petras, Peter Phillips, Peter Dale Scott, Mike Whitney, Bill Van Auken et Claudia von Werlhof, ont livré, et ce avec une extraordinaire clareté, une compréhension des processus économiques, sociaux et politiques complexes qui affectent la vie de millions de personnes dans le monde.
Nous sommes reconnaissants envers Maja Romano de Global Research Publishers, qui a supervisé et coordonné sans relâche l’édition et la production de ce livre, incluant le concept créatif de la page couverture. Nous souhaitons également remercier Andréa Joseph pour la composition consciencieuse du manuscrit et le graphisme de la page couverture. Nous tenons aussi à remercier Isabelle Goulet, Julie Lévesque et Drew McKevitt pour leur soutien dans la révision et l’édition de cet ouvrage.
Michel Chossudovsky et Andrew Gavin Marshall, Montréal et Vancouver, mai 2010
Sujet: Re: Économie mondiale Ven 4 Juin 2010 - 11:48
Les crises économiques et financières ne sont pas rassurantes du tout. La deuxième guerre mondiale a été précédée quelques années avant d'une grave crise économique, celle de 1929.
Sommet du G8 : Barack Obama met la pression sur les Européens - 26 juin 2010
Citation :
Toronto - Quelque 2000 manifestants ont défilé bruyamment à Toronto pour que G8 et G20 prennent davantage en compte les droits de l’homme lors de leurs sommets. Les manifestants étaient encadrés par des policiers qui semblaient aussi nombreux qu’eux.
Les dirigeants du G8 ont fait preuve de "compréhension mutuelle" lors de leurs premières discussions sur l’économie mondiale à Huntsville, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel. Barack Obama a mis la pression sur les Européens afin d’encourager la reprise économique.
Les Européens, Allemagne en tête, qui ont décidé des plans d’austérité destinés à réduire leur déficit public, sont sous la pression des Etats-Unis qui redoutent que ces mesures étouffent la reprise économique naissante.
Le président américain Barack Obama a appelé ses collègues à agir ensemble pour éviter une nouvelle crise économique alors que l’inquiétude renaît sur la solidité de la reprise mondiale. Le G20 doit se réunir dans la foulée du G8.
Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a enfoncé le clou en appelant l’Europe à "faire le choix de mettre en oeuvre des réformes et des politiques susceptibles de déboucher sur des taux de croissance plus élevés à l’avenir".
Le monde "ne pourra pas dépendre des Etats-Unis autant que dans le passé", a-t-il prévenu, alors que les chiffres de la croissance américaine au 1er trimestre ont été revus à la baisse.
Les dirigeants de plusieurs pays ont annoncé des contributions totalisant cinq milliards de dollars en faveur de la santé maternelle et infantile dans les pays en développement. Ce fonds, baptisé "Initiative de Muskoka", du nom de la région canadienne où se tient le sommet du G8, a été fortement promu par Ottawa.
"L’exemple donné par les dirigeants du G8 a attiré des dons et des contributions d’autres pays (non membres du groupe) et fondations pour plus de 2,3 milliards, ce qui donne au total 7,3 milliards", a annoncé le Premier ministre canadien Stephen Harper
Sujet: Re: Économie mondiale Dim 27 Juin 2010 - 18:04
World leaders split over economy
AlJazeeraEnglish 27 juin 2010 : Leaders of the world's richest nations have met in Toronto since Saturday in Canada for G20 discussions after the G8 summit concluded on Friday.
Delegates at the G8 summit faced deep divides over how to tackle the global economic crisis, which was a central topic.
Other important issues discussed range from Israel's blockade on Gaza to Iran and North Korea's nuclear programmes, which were severely criticised.
Sujet: Re: Économie mondiale Ven 2 Juil 2010 - 12:36
Rapport: le dollar est trop instable pour rester une monnaie de référence
Un rapport présenté mardi à New York par l’ONU, lors d’une séance spéciale, appelle à établir un nouveau système de réserve monétaire mondial et préconise l’abandon du dollar, jugé trop instable, comme monnaie de référence.
Citation :
01/07/2010 - L’édition 2010 de « l’Etude de la situation économique et spéciale dans le monde » de l’ONU, intitulée « De nouveaux outils pour le développement » préconise l’abandon du dollar comme monnaie de référence. « Une réserve de valeurs stable est une condition nécessaire pour une monnaie de réserve », ce qui n’est effectivement plus le cas du dollar, aujourd’hui largement surévalué.
Le rapport propose la mise en place d’un nouveau système mondial de réserve qui « ne devrait plus être basé sur une ou plusieurs monnaies nationales, mais plutôt par la création d’une devise internationale – sur le modèle des DTS – afin de créer un environnement plus stable pour le système financier mondial ».
Le DTS, droits de tirages spéciaux (en anglais SDR, Special Drawing Rights) est une unité de compte propre au FMI, qui représente une créance sur les monnaies des pays membres, et dont la valeur représente la somme des 4 monnaies de référence, le dollar l’euro, la livre et le yen.
Selon une dépêche de Reuters, plusieurs responsables européens, présent lors de cette séance, ont indiqués que ce sont les marchés et non les politiques qui devront définir quelles monnaies nationales peuvent servir de référence pour la création de cette devise internationale.
Dans cette étude, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies, qui s'inquiète, notamment, de l'impact de la triple crise alimentaire, écologique et économique sur les plus vulnérables, estime à cet égard, que sans réforme globale de l'architecture des politiques de développement, "les tensions vont augmenter entre les décisions prises au niveau mondial et celles prises au niveau national".
Les auteurs du rapport relèvent que si le nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour est passé de 1,8 milliard en 1990 à 1,4 milliard en 2005, grâce à la croissance économique en Chine, les inégalités et les disparités se sont accentuées en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud.
Selon eux, le défi démographique devra aussi causer des tensions si les instruments de régulation internationale ne sont pas rénovés, rappelant que chaque année, la population mondiale augmente de 70 millions d'habitants et que d'ici à 2050 "l'économie globale aura besoin de fournir une vie décente à plus de 9 milliards de personnes dont 85% dans les pays en développement".
Dans les pays développés, une personne sur quatre aura plus de 65 ans en 2050, ce qui provoquera une pression sur les retraites et les systèmes de santé, indique également le rapport, soulignant que ce déficit de jeunes dans les pays développés devrait se traduire par une augmentation des flux migratoires.
Ces flux de populations s'accentueront également à l'intérieur des pays, écrivent les auteurs du rapport, indiquant que dans quarante ans, 70 % de la population habitera en zone urbaine. L'ensemble de ces défis sociaux, environnementaux et économiques peuvent être, toutefois, résolus par la reformulation des instruments globaux, estiment-ils relevant que la triple crise alimentaire, financière et environnementale nécessite une réponse coordonnée.
Pour eux, le commerce et la finance internationale doivent évoluer vers "une régulation de la circulation des capitaux qui garantisse la stabilité et les financements à long terme pour les pays en développement". Le défi est de "créer simultanément une croissance économique tout en assurant des politiques durables et suffisamment de fonds pour l'éducation, la santé et la protection sociale", précise le rapport.
C'est pourquoi la régulation du commerce et de la finance internationale va de pair avec une réforme de l'architecture de l'aide internationale, estiment les experts onusiens qui soulignent qu'il faudra environ 100 milliards de dollars par an d'aide publique au développement pour lutter contre la pauvreté.
Sujet: Re: Économie mondiale Ven 2 Juil 2010 - 12:38
Le rapport pointe aussi les disparités dans l'aide internationale, soulignant que certains pays reçoivent beaucoup plus de fonds que d'autres sans pour autant que leurs situations en soient améliorées.
Sujet: Re: Économie mondiale Ven 2 Juil 2010 - 13:51
Expert économique : l’Occident est menacé d’un tsunami économique
Citation :
01/07/2010 - Cette dernière conclusion préoccupante, provient de l'économiste américain Paul Krugman, prix Nobel d'économie en 2008, qui a avancé lundi dans les pages du New York Times qu'en passant précipitamment des initiatives de relance à des mesures d'austérité, les gouvernements risquent de transformer la récession en dépression totale.
« Nous en sommes maintenant, je le crains, au stade précoce d'une troisième dépression », a écrit Krugman.
« Et cette troisième dépression sera essentiellement un échec politique. À travers le monde (...) les gouvernements sont obsédés par l'inflation alors que la réelle menace est la déflation », a-t-il ajouté.
Krugman estime qu'en mettant un terme aux mesures prises afin de stimuler l'économie, alors que la reprise est à peine amorcée, les pays répètent l'erreur commise durant les années 30, alors que les autorités gouvernementales ont commencé à se serrer la ceinture dès les premiers signes de progrès, provoquant une nouvelle chute de l'économie.
Les preuves que l'Europe, le plus grand marché au monde, se soit sortie de la récession sont minimes. Et en Amérique du Nord, tant les États-Unis que le Canada sont en train d'opérer une retraite, quelques mois à peine après les solides reprises amorcées l'automne dernier.
Krugman avance que les réductions budgétaires sont correctes lorsque les économies reposent sur des bases solides. Mais dans les circonstances actuelles, de telles mesures ne peuvent que causer le problème qu'elles cherchent en fait à régler, dit-il.
Rappelons que les deux autres dépressions, de longues périodes de repli économique, sont survenues durant les années 1870 et à la suite du krach boursier de 1929.
Sujet: Re: Économie mondiale Dim 5 Sep 2010 - 23:24
L’or noir de la blanche Arctique : le pétrole est arrivé plus tôt que prévu
RIA Novosti - 04/09/2010
Citation :
La fièvre pétrolière en Arctique pourrait se déclarer plut tôt que prévu. Elle serait accompagnée par les problèmes graves qui suivent toujours les déclarations du genre : « De nouveaux gisements de pétrole et de gaz ont été découverts ». La compagnie pétrolière britannique Cairn Energy a déclaré la semaine dernière que son forage d’essai avait mis en évidence la présence de pétrole et de gaz dans la mer de Beaufort, près des côtes du Groenland.
Elle devra présenter le bilan définitif de ses recherches sur le plateau seulement en octobre. On ne se demande plus s’il y a du pétrole au Groenland. La question est maintenant de savoir quand le pétrole jaillira.
Au début de la semaine prochaine, le bureau des minéraux et des hydrocarbures du Groenland devrait annoncer les autres compagnies qui ont remporté les appels d’offres pour le forage d’essai dans la mer de Beaufort. Des « enchères d’offre » supplémentaires seront organisées l’année prochaine et les troisièmes sont également prévues pour l’année d’après. Les principaux acteurs sur le marché pétrolier avec une grande expérience d’extraction dans les latitudes nord et dans l’océan sont déjà dans la file d’attente pour le droit de forage : les américains ExxonMobil et Chevron, la compagnie anglo-hollandaise Shell et le géant pétrolier et gazier norvégien StatOil.
Plusieurs facteurs nous montrent l’importance de la situation. Par exemple, Cairn Energy (dont le siège se situe à Edimbourg, elle est spécialisée dans le forage du plateau dans des conditions difficiles ; son chiffre d’affaires annuel est d’environ 600 millions de dollars, le bénéfice net cette année s’évalue à près de 180 millions de dollars). Elle a déclaré qu’il n’y avait pas pour le moment de pétrole et de gaz à profusion. La compagnie n’est entrée que dans les couches de sables, riches en gaz thermogénique, premier signe de la présence d’hydrocarbures en grande quantité. En même temps, la compagnie a déclaré qu’elle mettait en vente la part majoritaire de sa filiale Cairn India (extraction et recherche de pétrole et de gaz en Inde et dans l’océan Indien) pour 9,6 milliards de dollars. Le contrat avec l’acheteur a déjà été signé. Cairn a l’intention d’utiliser toutes les recettes pour l’exploitation des hydrocarbures dans les régions arctiques de l’Atlantique et du Groenland.
Cairn possède déjà deux plateformes mobiles de forage dans la mer de Baffin, près des côtes ouest du Groenland, à 400 kilomètres au nord du cercle polaire, et s’apprête à forer quatre puits supplémentaires. Le coût de chaque forage d’essai s’élève à 100 millions de dollars. Il est clair qu’on ne plaisante pas avec de telles sommes.
Entre-temps, des « mini-conflits militaires » ont éclaté entre les écologistes de Greenpeace, les gardes-côtes, la marine de guerre et les polices du Danemark et du Groenland en mer de Baffin (le Groenland est un territoire d’outre-mer du Danemark). Le navire Espranza, le vaisseau amiral de la protection écologique de Greenpeace, s’est déjà avancé dans la région. Les autorités du Groenland avaient déjà instauré une zone exclusive autour de la plateforme de forage de Cairn Energy dans un rayon de 500 mètres. Mais le 31 août, certains activistes de Greenpeace ont réussi à franchir les cordons de sécurité et ont débarqué sur la plateforme de forage, dont le travail est interrompu jusqu’à présent.
Kuupik Kleist, le premier ministre du gouvernement autonome du Groenland, a déclaré que l’assaut est une violation flagrante des droits constitutionnels du Groenland, de sa souveraineté, la violation de toutes les libertés et des droits démocratiques, un scandale, une insolence etc. Globalement, il est probable que dans les mois ou les années à venir, le gouvernement du Groenland, misant apparemment sur les réserves de pétrole et de gaz, devienne l’ennemi numéro un de Greenpeace et des écologistes dans le monde entier.
Les Groenlandais ont toutes les raisons de manifester leur « indignation pétrolière » anti-écologique. La plus grande île du monde accueille 57 000 personnes qui vivent principalement grâce à la pêche et aux allocations annuelles de la métropole à hauteur d’environ 600 millions de dollars, ce qui représente 55% du budget groenlandais (0,75% du budget d’État du Danemark). Les petits frères du nord du Danemark (or, le territoire du Groenland pourrait accueillir une dizaine de royaumes danois) n’éprouvent plus depuis longtemps d’amour pour la mère-métropole. Ces trente dernières années ils tentent d’ « envoyer balader » Copenhague mais l’autonomie est tout ce qu’ils ont obtenu pour le moment. Ils espèrent que le pétrole leur rapportera suffisamment d’argent pour se séparer enfin des « usurpateurs » danois, d’en finir pour toujours avec leur « héritage colonial » et même vivre très agréablement grâce aux dollars du pétrole et du gaz. Le rêve est tout à fait clair : devenir un très grand Koweït au-delà du cercle polaire.
Les chances d’y arriver existent et sont même très bonnes.
Les recherches de la compagnie pétrolière écossaise qui a misé si courageusement son avenir sur les hydrocarbures du Groenland confirment toutes les prévisions de l’Institut d’études géologique des États-Unis (the United States Geological Survey). Il y a deux ans, il a commencé et il y a un an terminé les évaluations des réserves de « la reine des neiges ». D’ailleurs, des scientifiques russes, ainsi que les experts du Canada, du Danemark, du Groenland et de la Norvège ont également participé à ce travail. Selon les informations de l’Institut, on peut dire avec une certitude de 95% que les réserves de la région arctique constituent 90 milliards de barils de pétrole et 50 milliards de mètres cubes de gaz. Peut-être même plus. Quoi qu’il en soit, les américains affirment qu’en Arctique se trouvent 22% de toutes les réserves mondiales de minéraux, incluant 30% de gaz naturel et 13% de pétrole. Et si le pétrole se trouve majoritairement dans les parties du Groenland et de l’Alaska, le gaz devrait être concentré près ou dans le secteur arctique de la Russie.
Qu’il soit dit en passant, le 3 septembre, les brise-glace arctiques des services côtiers des États-Unis et du Canada partiront dans une nouvelle expédition de recherche et « d’arpentage ». Depuis le milieu de l’été l’expédition russe, chargée de la même mission, s’y trouve déjà. Les trois groupes s’occupent des études sismiques, des sondages, des recherches géologiques. Globalement, il est question de la préparation de la « démarcation » des frontières arctiques nationales sectorielles et d’une meilleure étude de ce qui se trouve sous la glace, les eaux et le fond. Et dans quelles quantités.
Le « partage » de l’Arctique devrait commencer très rapidement. « L’arpentage pétrolier » nécessite, bien sûr, beaucoup d’efforts et de dépenses mais ne souffre aucun délai.