France : la menace terroriste vue par la presse africaine
Revue de presse
vendredi 24 septembre 2010 / par Falila Gbadamassi
Paris a annoncé ce vendredi qu’il ne tenterait rien pour libérer les cinq otages français détenus en Afghanistan et que la France comptait négocier avec les ravisseurs, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Comment est analysée la menace terroriste qui pèse sur la France ? Revue de presse.
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Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) menace ouvertement la France et les intérêts français depuis quelques mois. Après avoir exécuté Michel Germaneau, en juillet dernier, elle détient depuis quelques jours cinq autres otages français, employés d’Areva, la multinationale qui exploite l’uranium du Niger. La France a indiqué ce vendredi qu’elle privilégierait la voie de la négociation et qu’elle ne mènerait aucune action pour libérer ses ressortissants. Paris prend les menaces du groupe islamiste au sérieux. « Nous mettons en garde (le gouvernement français) contre les conséquences d’une nouvelle action stupide, parce qu’elle est condamnée à échouer et qu’ils en paieront certainement un prix élevé », ont prévenu les islamistes dans un communiqué diffusé ce mercredi sur un site islamiste.
Mais la menace est-elle réelle ? C’est la question que l’on se pose au quotidien algérien, El Watan. Le journal s’interroge sur la crédibilité de cette menace qui plonge « inutilement » les Français dans « la psychose ». « Y a-t-il une menace sérieuse ou s’agit-il d’une simple manipulation du clan Sarkozy embourbé dans un engrenage d’affaires en France et au sein de l’Union européenne ? », lance d’emblée le journaliste Hassan Moali, dans un article daté du 21 septembre sur la nouvelle version du site du quotidien algérien. Le journal parle de « mise en scène où tous les acteurs sont plus au moins connus, les lieux ciblés aussi ». « Ne manque que le fameux boom ! Ce scénario apocalyptique vient d’être conforté par la prise d’otages français au Niger attribué évidemment à Aqmi », poursuit l’article. La menace serait donc bien réelle. « Pour autant, il n’est pas faux de soutenir que la France est dans le collimateur des extrémistes de tout bord au moins depuis que le président Sarkozy a choisi d’arrimer son pays au front "atlantiste" » . El Watan fournit ainsi un début d’explication aux raisons qui expliquent "l’intérêt" des terroristes pour les ressortissants français. Le Pays, quotidien publié au Burkina Faso qui accueille depuis jeudi des militaires français pour une "formation" à la lutte anti-terroriste, en a d’autres. « Par exemple : la montée de la xénophobie en Europe. L’électeur a tendance à accorder ses faveurs aux pouvoirs d’extrême droite, favorisant du coup la montée de l’intolérance à tous les niveaux et faisant des Africains, des victimes de choix », peut-on lire.
Le Mali, victime collatérale
Par ailleurs, la France, ancienne puissance coloniale, serait « celle dont l’intrusion est manifeste dans les affaires politiques et économiques du continent ». Paris soutient ainsi « des régimes iniques », « en profite pour maintenir des bases militaires et consolider ses chasses gardées sur le continent ». En outre, poursuit l’article du Pays, « elle dispose de puissants lobbies qui font la part belle aux multinationales françaises », comme Areva, le géant français de l’uranium. « Mais si AQMI et autres parviennent à harceler et à narguer une multinationale comme Areva, c’est que le terrain y est propice : ils bénéficient de complicités au sein des populations livrées à elles-mêmes. » Le kidnapping serait devenu un moyen de subsistance pour des populations désœuvrées. « Les prises d’otages qui sont très lucratives, vont au-delà du sentiment anti-blanc, anti-occidental, ou tout simplement anti-français. Il s’agit aujourd’hui d’une affaire juteuse qui, ô comble de l’ironie, participe d’une manière ou d’une autre à lutter contre la pauvreté et la marginalisation, dans une Afrique indigente après cinquante ans d’indépendance. » Le Pays prédit « un pourrissement de la situation » et condamne « l’esprit » (français) de "va-t-en-guerre". « Il pourrait aussi en découler une alliance entre rébellions armées et groupes religieux fondamentalistes ».
Paris n’est pas la seule victime d’Aqmi. « Le Mali se considère comme victime et otage (du terrorisme) », a estimé le président malien Amadou Toumani Touré dans un entretien accordé à RFI et TV5, retranscrit et publié le 21 septembre dans le journal malien L’Indépendant. Le Mali est accusé par ses voisins d’être une base arrière d’Aqmi. Mais pour le président malien, « le Nord du Mali, c’est le Sud de l’Algérie, c’est l’Est de la Mauritanie, c’est le Nord du Niger. [...] Je pense qu’on ne peut pas dire avec exactitude où est-ce qu’ils (les terroristes) se trouvent. Ils se promènent dans toute la bande sahélo-saharienne ». Dans un autre article, daté de ce vendredi, le quotidien note qu’Amani Toumani Touré lne souhaite pas que « l’on transforme le Nord du Mali en champ de bataille privilégié au nom de la lutte contre AQMI ». Et le journaliste Amadou Bamba Niang d’ajouter : « Il y a d’ailleurs, actuellement, une savante propension de certains pays, voisins du Mali, à repousser leurs terroristes vers cette zone pour y concentrer les opérations militaires contre AQMI. » Les autorités maliennes s’y opposent d’autant plus « que le septentrion malien héberge les plus grands projets de développement du Mali ».
Attaques terroristes contre la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne déjouées
29.09.10 | 04h43
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Un plan prévoyant une série d'attaques terroristes contre la Grande-Bretagne,... Un plan prévoyant une série d'attaques terroristes contre la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, planifié au Pakistan, a été déjoué par les services de renseignement, a rapporté mardi la chaîne de télévision britannique Sky News, citant des sources du renseignement.
Un plan prévoyant une série d'attaques terroristes contre la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, planifié au Pakistan, a été déjoué par les services de renseignement, a rapporté mardi la chaîne de télévision britannique Sky News, citant des sources du renseignement.
Des attaques simultanées étaient prévues à Londres et dans de grandes villes françaises et allemandes, a précisé la chaîne, ajoutant que le projet était à un stade avancé, mais que les attentats n'étaient pas imminents.
Des activistes basés au Pakistan et ayant planifié ces attaques étaient sous surveillance depuis quelque temps, indique Sky, selon qui l'opération "avait un lien avec Al-Qaïda et possiblement avec les talibans" visant l'Europe.
Il s'agissait du "projet d'attaques le plus sérieux planifié par al-Qaïda ces dernières années", mis au point par des leaders du réseau, réfugiés dans les régions tribales du Pakistan, a affirmé la BBC.
Selon les sources du renseignement citées par Sky News, les attaques auraient du être similaires à celles de Bombay, en Inde en novembre 2008, quand un commando d'islamistes avait attaqué simultanément plusieurs objectifs, dont des hôtels, dans la capitale économique indienne, faisant 163 morts.
Pour sa part, la chaîne américaine ABC, citant un haut responsable américain non identifié, a indiqué mardi soir que les Etats-Unis figuraient aussi comme une cible potentielle. La chaîne a souligné que le président Barack Obama avait été informé de ces menaces, jugées "crédibles" par ce haut responsable.
Le projet d'attaques en Europe a été découvert à la suite d'une collaboration entre les services de renseignement britanniques, français, allemands et américains, affirme Sky. Des sources policières et du renseignement américain et en Europe, citées par ABC, ont affirmé que les informations sur les menaces d'attentats étaient basées sur l'interrogatoire d'un ressortissant allemand soupçonné de terrorisme et capturé à la fin de l'été alors qu'il cherchait à regagner l'Europe. Il serait actuellement détenu sur la base américaine de Bagram en Afghanistan.
Les policiers américains ont aussi été avisés qu'une série d'attentats similaires à ceux de Bombay étaient en préparation. Ces attentats viseraient des cibles "économiques et "faciles", selon ABC.
Dès la découverte de ce projet, l'armée américaine a apporté son aide à ses alliés européens pour rechercher au Pakistan les organisateurs, a indiqué Sky News. Dans nuit de mardi à mercredi, deux sources françaises liées au renseignement ont toutefois indiqué à l'AFP ne pas être informées de ces projets d'attentats. Une source française du renseignement a déclaré, sous couvert de l'anonymat, n'être "pas du tout au courant", tandis qu'une source gouvernementale française, liée aux services de renseignement, affirmait également ne pas être informée d'un tel complot déjoué.
La France a officiellement mis en garde sa population contre un risque d'attaques imminent, mais la source gouvernementale a précisé que les risques d'attentat évoqués la semaine dernière dans le pays ne portaient pas sur derniers éléments avancés par les sources de Sky News.
Mercredi dernier, la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, avait affirmé devant le Sénat que les pays occidentaux étaient menacés par une "activité en hausse" de groupes extrémistes islamistes.
Le Wall Street Journal, citant des "responsables et anciens responsables" américains, a rapporté de son côté mardi que la CIA avait multiplié les attaques de drones contre des insurgés dans les zones tribales pakistanaises pour tenter de faire échouer des attentats en Grande-Bretagne, France et Allemagne.
Selon Sky, c'est une fois connu le projet d'attentats que la CIA a intensifié ses frappes de drones pour anéantir ses organisateurs.
Depuis près d'un mois, les Etats-Unis ont considérablement intensifié leur campagne d'attaques de drones sur ces zones frontalières avec l'Afghanistan, bastion des talibans et sanctuaire des cadres d'Al-Qaïda dans le monde.
Depuis le 3 septembre, au moins 118 insurgés islamistes ont été tués dans 21 attaques de ces drones, dont, samedi, le chef d'Al-Qaïda pour le Pakistan et l'Afghanistan, un certain "Cheikh Fateh".
Il avait été arrêté en Italie avec un kit pour faire des explosifs
L'homme arrêté à Naples recherché par Paris dans un dossier de filières afghanes
AFP - 04/10/2010
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L'homme d'origine algérienne, arrêté samedi à Naples (Italie) avec un kit pour la fabrication d'explosifs, est recherché par la justice française dans le cadre des enquêtes sur les filières pakistano-afghanes, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier. Ryad Hannouni, 28 ans devrait être extradé vers la France "dans les prochaines semaines", a-t-on précisé de mêmes sources. Il a vécu en France avant de partir dans la zone pakistano-afghane, mais sa nationalité n'a pas été précisée. Il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international diffusé dans l'ensemble des pays signataires de la Convention de Schengen. Ce mandat, appelé officiellement "demande d'arrestation provisoire en vue d'extradition", lui a été notifié.
La police italienne, qui avait repéré Ryad Hannouni mercredi, l'a filé pendant trois jours, filmant ses allées et venues, jusqu'à son arrestation samedi. Il serait arrivé à Naples au début du mois de septembre et fréquentait deux mosquées locales. Les enquêteurs ont saisi un ordinateur et un téléphone portable, et le procureur adjoint de la section antiterrorisme, Rosario Antelmo, a ouvert un dossier sur cette affaire.
La tour Eiffel et la gare de Berlin sur une liste de cibles (Fox)
04/10/2010
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Washington - La tour Eiffel à Paris ou la gare centrale de Berlin figurent, parmi d’autres lieux fréquentés en Europe, sur une liste de cibles de possibles attentats. Elle a été obtenue par les services de renseignement occidentaux, rapporte Fox News, citant des responsables.
Selon la chaîne américaine conservatrice, citant un haut responsable occidental du renseignement, cette liste aurait été communiquée par un "ressortissant germano-pakistanais interrogé à la base (militaire américaine) de Bagram, en Afghanistan". Fox News ajoute que cette information a été confirmée par un autre haut responsable du renseignement.
Sur cette liste figurent également, selon Fox News, l’hôtel de luxe Adlon, près de la Porte de Brandebourg à Berlin, la tour de télévision de l’Alexanderplatz, également dans la capitale allemande, ainsi que la cathédrale Notre-Dame de Paris. "Un responsable a également indiqué que la sécurité avait été renforcée autour de la famille royale britannique", a rapporté Fox News.
Les Etats-Unis ont mis en garde dimanche les Américains voyageant en Europe contre des "risques potentiels d’attentats terroristes". Washington les appelle à la vigilance dans les lieux publics, après des informations de presse indiquant que des attentats avaient été déjoués.
"Les informations actuelles laissent penser qu’Al-Qaïda et des organisations affiliées continuent de préparer des attentats terroristes", indique le département d’Etat américain dans un communiqué.
"Les citoyens américains doivent se montrer particulièrement vigilants et prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité pendant leurs voyages", poursuit le document, faisant état de risques notamment dans les transports et les infrastructures touristiques.
Sujet: Re: France: menace terroriste Ven 8 Oct 2010 - 13:04
Les décideurs en France conseillent à Sarkozy de ne pas payer de rançon et de ne pas aller à l’encontre du principe défendu par l’Algérie
2010.10.06 De Paris: Nouara Bachouche/Version française Zineb A.
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Les autorités françaises, à leur tête le ministère de l’Intérieur a pris un certain nombre de mesures, notamment en décrétant l’état d’alerte dans plusieurs points dits "sensibles" ou "sites ciblés" par l’organisation terroriste, comme les lieux de culte et touristiques ainsi que les espaces commerciaux très fréquentés. Le ministre français de l’Intérieur a appelé à la vigilance, en marge du congrès des sapeurs pompiers à Angoulême, pour éviter que ne se répètent le scénario des attentats de Paris de 1995.
La France est depuis quelques jours tourmentée par la menace terroriste. Les forces de sécurité françaises sont déployées en force autour des zones d’habitations, les lieux publics comme le métro, et les célèbres sites touristiques tels la Tour Eiffel et la cathédrale de Notre-Dame. Plusieurs fausses alertes à la bombe ont été reçues et la panique s’est emparée des français.
Les autorités françaises, à leur tête le ministère de l’Intérieur a pris un certain nombre de mesures, notamment en décrétant l’état d’alerte dans plusieurs points dits "sensibles" ou "sites ciblés" par l’organisation terroriste, comme les lieux de culte et touristiques ainsi que les espaces commerciaux très fréquentés. Le ministre français de l’Intérieur a appelé à la vigilance, en marge du congrès des sapeurs pompiers à Angoulême, pour éviter que ne se répètent le scénario des attentats de Paris de 1995.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Bernard Valero a indiqué que le niveau d’alerte demeure inchangé, c'est-à-dire qu’il reste à son niveau maximal. Il a affirmé que l’échange d’informations et de renseignements avec les partenaires de la France en termes de lutte antiterroriste, est régulier.
La démarche de la France de modifier sa stratégie sécuritaire pour faire face à une éventuelle attaque terroriste reflète le degré de sa crainte de la réaction du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat qui menace ses intérêts de par le monde et sa sécurité intérieure.
Les mesures sécuritaires adoptées à travers tout le territoire français montrent également que les autorités françaises prennent très au sérieux les menaces du GSPC de s’en prendre à la capitale française et de ne pas se contenter d’enlever des français dans la région du Sahel. Autre indice, la célérité avec laquelle la France réagit aux communiqués publiés sur les forums Djihadistes.
Par ailleurs, des sources bien informées ont révélé à Echorouk que certains milieux français mettent en garde Sarkozy d’aller à l’encontre du principe défendu par l’Algérie, en procédant au paiement d’une éventuelle rançon aux terroristes, d’autant que le président français joue toutes ses cartes pour la libération des otages. Il semble prêt à se soumettre aux exigences des ravisseurs, particulièrement après l’échec des tentatives de libérer d’autres otages par le passé, et la chute de sa popularité auprès des français.
Sujet: Re: France: menace terroriste Mar 11 Jan 2011 - 18:28
Un humanitaire, Pierre Camatte, est libéré en février 2010, après trois mois de détention, contre la libération de quatre islamistes emprisonnés au Mali.
Sujet: Re: France: menace terroriste Mar 11 Jan 2011 - 18:31
Mais quand Antoine de Léocour et Vincent Delory sont enlevés à leur tour, le 7 janvier dernier, toujours au Niger, elle a les moyens de réagir grâce à son nouveau dispositif sur place :
Sujet: Re: France: menace terroriste Mar 11 Jan 2011 - 18:32
depuis les enlèvements d'Arlit, Paris a discrètement déployé des hommes du commandement des opérations spéciales, notamment au Burkina Faso, à l'ouest du Niger.