Un photographe de l'AFP a pour sa part été aspergé par un canon à eau, puis fermement agrippé par un policier qui lui a confisqué la carte mémoire de son appareil photo.

Heure par heure : l'Egypte sur le point de basculer

Citation :

Des dizaines de blessés, plusieurs bâtiments en flamme, des scènes de fraternisation entre manifestants et militaires, des rumeurs d'affrontements entre soldats et policiers... Le Caire semble au bord de l'insurrection.

Les dernières infos à 21h : la situation est de plus en plus confuse au Caire, où d'après les images diffusées par Al-Jazira, la population a accueilli des blindés de l'armée sous les vivats. Selon des informations relayées par l'Express, Le Caire aurait été cet après-midi le théâtre d'affrontements entre militaires et policiers. En tout état de cause, sans que l'on sache très bien entre qui, il y aurait des tirs nourris dans le quartier des ministères.

En début de soirée, bien après l'entrée en vigueur du couvre-feu, les affrontements entre manifestants et policiers continuaient de plus belle dans la capitale. Dans un premier temps, les autorités semblent avoir étendu le couvre-feu décrété au Caire, Alexandrie et Suez entre 16h et 05h à l'ensemble du pays, mais l'agence officielle est revenue sur cette annonce de la télévision publique une heure après.

Comme le siège du gouvernorat à Alexandrie et deux commissariats dans la capitale, en début de soirée des contestataires ont incendié le siège du NDP, le Parti national démocrate d'Hosni Moubarak. Les manifestants ont aussi pris d'assaut ou incendié les locaux de la télévision d'Etat et plusieurs bâtiments officiels.

Le bilan des incidents depuis mardi s'est alourdi de plusieurs dizaines de blessés dans la journée et selon The Guardian, d'une neuvième victime, un adolescent de quatorze ans qui aurait été tué à Port-Saïd, où quelque 80.000 personnes sont descendues dans les rues selon un proche de l'opposant Mohamed El-Baradei.

La France a appelé ses ressortissants sur place à limiter leurs déplacements et les voyagistes à suspendre les départs vers l'Egypte ce samedi. Les Etats-Unis ont recommandé aux Américains d'éviter la destination jusqu'à nouvel ordre, de même notamment que la Suède et le Danemark.

En fin de journée, la patronne de la diplomatie américaine Hillary Clinton a invité les autorités égyptiennes à "faire tout ce qui est en leur pouvoir pour réfréner les forces de l'ordre".

"Nous sommes très inquiets au sujet des évènements en Egypte. Les droits fondamentaux doivent être respectés, la violence endiguée, et la liberté de communication rétablie" a déclaré Mme Clinton ajoutant que "des réformes sont nécessaires pour le bon développement de l'Egypte. Le gouvernement égyptien devrait considérer son peuple comme un partenaire et non comme une menace."

Toujours à l'étranger, Londres a estimé que les Egyptiens avaient des "raisons de mécontentement légitimes" et Berlin a appelé le président Moubarak à autoriser les "manifestations pacifiques".

Retour sur les manifestations du jour

Face à la protestation qui ne faiblit pas en Egypte, le régime du président Moubarak, au pouvoir depuis 1981, a fait appel à l'armée et décrété un couvre-feu dans plusieurs villes du pays, notamment au Caire. L'armée devrait venir épauler la police pour tenter de contenir des manifestants toujours plus nombreux et alors que le week-end s'annonce.
Ce vendredi, les heurts ont fait une nouvelle victime à Suez où un manifestant a été mortellement touché par balle. Au moins huit personnes ont été tuées depuis le début des émeutes qui s'inspirent du mouvement de révolte en Tunisie. Parmi elles, on compte six manifestants et deux policiers.

Le couvre-feu décrété par le pouvoir pour une durée indéterminée est pour l'instant mis en place de 16H00 à 05H00 GMT, dans les trois villes les plus importantes du pays : le Caire, Alexandrie et Suez.

Malgré la décision du ministre de l'Intérieur d'interdire les rassemblements autour des grandes mosquées du pays, les manifestations ont débuté dès la fin des prières du vendredi dans de nombreuses villes du pays dont Suez, théâtre des plus violents heurts ces derniers jours, où un manifestant a été tué lors d'accrochages avec la police. Les manifestants ont incendié le siège du gouvernorat d'Alexandrie, dans le centre de la deuxième ville d'Egypte. Au Caire aussi, l'armée – fortement présente dans la capitale - n'a pu empêcher les égyptiens de défiler.

En fin de journée, près de la place de l'Opéra, des dizaines de personnes revenaient en sang de confrontations avec les forces de l'ordre, un jeune homme marchant le torse nu ayant notamment le dos marqué d'impacts de balles en caoutchouc.
Des manifestations massives... alors que le principal vecteur technique de rassemblement – internet – n'était quasiment pas disponible. "Selon nos informations, environ 88% du réseau n'est plus disponible en Egypte, c'est une première dans l'histoire d'internet", a déclaré Rik Ferguson, expert sécurité pour Trend Micro, troisième éditeur mondial de solutions de sécurité.

"La participation des jeunes à des manifestations de masse a brisé la barrière de la peur" sur laquelle comptait le régime pour endiguer le mouvement, pouvait-on lire dans le journal indépendant Al-Chorouq, ce vendredi matin.

Quatre journalistes français interpellés

Quatre journalistes français - un photographe de l'agence photo Sipa, un journaliste du Journal du Dimanche, un journaliste du Figaro et un pigiste travaillant pour l'hebdomadaire Paris-Match- ont été interpellés ce vendredi au Caire par les autorités égyptiennes. Ils ont été libérés après plus d'une heure de discussions avec la police.

Par ailleurs, un journaliste de la BBC et un photographe de l'AFP ont été pris à partie par les forces de l'ordre. "Ils visaient les journalistes de manière délibérée", a témoigné le reporter de la BBC Assad Sawey sur les ondes de son média. "Ils ont pris ma caméra et quand ils m'ont arrêté, ils ont commencé à me frapper avec des matraques métalliques", a-t-il dit. "Ils ont utilisé des matraques électriques", a-t-il ajouté.

Assad Sawey a indiqué que plusieurs journalistes étrangers couvrant la même manifestation dans le centre du Caire avaient été arrêtés. "Ils ont été chargés dans des camions et emmenés quelque part", a-t-il dit sans pouvoir donner d'autres précisions.
Un photographe de l'AFP a pour sa part été aspergé par un canon à eau, puis fermement agrippé par un policier qui lui a confisqué la carte mémoire de son appareil photo.

http://www.metrofrance.com/info/heure-par-heure-l-egypte-sur-le-point-de-basculer/mkaB!cP3URGj73w6I6/

Manifestations au Caire, le 28 janvier 2011.

les peuples arabes sont victimes de leurs dirigeants

Des milliers de manifestants se rassemblent comme ici au Caire, ce samedi, mais aussi à Alexandrie.

17h08 Ahmad Chafic, ministre de l'Aviation civile au sein du gouvernement démissionnaire vendredi soir, serait nommé Premier ministre et chargé de former le gouvernement, annoncent notamment l'AFP et Al-Jazira.

16h40 Qui est Omar Souleimane, le nouveau vice-président égyptien?

L'Express faisait le portrait de ce "sphinx" en avril 2009. tien.

"Un homme de l'ombre" visiblement sans ambition politique mais à qui aucune information n'échappait, notamment dans le dossier israélo-palestinien.


16h25 Al-Jazira cite des agences égyptiennes et affirme qu'Hosni Moubarak nomme un vice-

16h25 Al-Jazira cite des agences égyptiennes et affirme qu'Hosni Moubarak nomme un vice-président, une première depuis e début de son "règne" de 30 ans.

Il s'agit d'Omar Souleimane, chef des renseignements égyptiens et proche du président.

Les images de sa prestation de serment passent sur les écrans.

Signe d'une transition, pas à pas?

Signe, davantage, "d'un durcissement autoritaire du régime", craint Jean-Noël Ferrié, directeur de recherche spécialiste de ce pays au CNRS, lors d'un entretien accordé à LEXPRESS.fr peu avant cette annonce.

Lire son analyse du rapport de force en Egypte ici.

15h45 La rue réagit au discours de Moubarak... en recommençant à manifester.

Avec sans doute plus de monde que vendredi, des dizaines de milliers de manifestants, d'après les images transmises par les télévisions.

15h30"C'est le peuple égyptien qui décide" et "aucun pays ne peut prendre la place du peuple égyptien", a déclaré samedi au Mans le Premier ministre François Fillon à propos des événements en Egypte.

"Il faut que les violences s'arrêtent, personne ne peut accepter qu'il y ait des morts", a ajouté le chef du gouvernement.

Pas de réaction encore du président Nicolas Sarkozy en revanche.

15h10L'armée égyptienne a appelé samedi la population à se protéger face aux pilleurs, dans un communiqué lu par la télévision d'Etat.

Les forces armées "appellent le peuple égyptien à protéger la nation, l'Egypte, à se protéger" face aux pillages.

14h45 Plusieurs dizaines de milliers de manifestants appelaient samedi au Caire au départ du président Hosni Moubarak.

"Le peuple veut le départ du président", ont-ils scandé sous le regard de l'armée déployée depuis vendredi soir pour le maintien de l'ordre.

14h15Les Frères musulmans, principale force d'opposition en Egypte, ont appelé samedi à une passation pacifique du pouvoir, dans un communiqué.