Les forces afghanes sont surévaluées - 07 juin 2010
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L'état de préparation de l'armée et de la police afghanes est largement surévalué depuis plusieurs années, juge un rapport américain, qui doit être publié à la fin du mois, selon le quotidien britannique Financial Times de lundi. Le système utilisé pour évaluer les aptitudes au combat des forces afghanes depuis 2005 est largement déficient, conclut le document, une affirmation confirmée par des responsables militaires. "Il nous est clairement apparu que l'évaluation ne donnait pas une image claire de la préparation réelle des forces nationales afghanes", a déclaré au journal le colonel Dennis Devery, directeur adjoint du bureau chargé de l'évaluation des forces afghanes.
Le rapport américain s'interroge en particulier sur le bond spectaculaire du nombre des unités de l'armée afghane considérées comme prêtes au combat en 2009. Tandis qu'aucune d'entre elles n'était jugée opérationnelle jusqu'en 2008, elles étaient vingt-deux unités à être considérées "pleinement aptes" en mai 2009. Mais les auteurs du rapport ont par exemple découvert que douze chars avaient été imputés à une unité où pourtant seuls trois militaires avaient la formation suffisante pour conduire des blindés.
PIERRE ANGULAIRE DE LA STRATÉGIE D'OBAMA
"Le système enfle délibérément l'aptitude au combat des troupes afghanes et maquille le véritable taux des abandons et des désertions", a déclaré Anthony Cordesman, du Center for Strategic and International Studies, de Washington, cité par le FT. Un nouveau système a été mis en place en avril et repose sur une évaluation sur le terrain effectuée par des commandants de l'OTAN.
Mais les auteurs du rapport américain estiment que ces changements ne sont pas appropriés et sont sujets au parti pris.
L'OTAN s'est fixé pour objectif de porter à trois cent mille hommes, à l'horizon 2011, le nombre de militaires et policiers afghans, contre moins de deux cent mille aujourd'hui. Cet objectif est la pierre angulaire de la stratégie du président américain, Barack Obama, qui vise à permettre le début du retrait des troupes américaines d'Afghanistan d'ici à l'été 2011.
Afghanistan: l'arme nationale portée à 134.000 personnes cette année (Rasmussen)
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BRUXELLES, 7 juin - RIA Novosti - Cette année, les effectifs de l'Armé nationale afghane atteindront 134.000 personnes, a annoncé lundi le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen.
"L'objectif de cette année - accroître les effectifs de l'armée afghane - sera réalisé: elle atteindra 134.000 hommes trois mois avant la date prévue", a-t-il annoncé aux journalistes à Bruxelles.
Selon M. Rasmussen, l'Alliance atlantique, dont les troupes sont déployées en Afghanistan depuis 2001, s'est fixé pour but de porter les effectifs de l'armée et de la police afghanes à 300.000 personnes.
REPORTERS - Dans un an, les premières troupes de la coalition quitteront l’Afghanistan. L’armée afghane prendra alors le relais. Les soldats afghans sont-ils suffisamment préparés ? Réussiront-ils à maintenir la sécurité contre l’ennemi invisible ? À quelques mois du départ des premiers soldats étrangers, nos reporters ont partagé le quotidien des hommes du 41e Kandak, un bataillon afghan basé dans le sud du pays.
04/01/2011 - "En tant que non-Pachtoune, je ne suis rien. Je n'ai pas la même valeur pour mes chefs qu'un soldat pachtoune", explique un soldat afghan d'ethnie tadjike, dénonçant comme plusieurs de ses camarades la discrimination qui mine la jeune armée afghane.
Cuisiner, puis vendre 5 dollars pièce des plats de riz et de pommes de terre aux militaires américains : à Musa Qala, district et traditionnel repaire taliban de la province méridionale du Helmand, voilà comment des soldats afghans se constituent le pécule qui graissera la patte de leur commandant, condition sine qua non pour être autorisé à partir en permission.
Ces plats locaux améliorent l'ordinaire des austères rations des soldats américains, et les bénéfices permettent à la troupe afghane de pouvoir rejoindre de temps à autres leur familles, expliquent à l'AFP ces soldats.
Sans pot-de-vin, pas moyen, affirment ces hommes issus de minorités ? de se voir accorder du temps libre par leur commandant pachtoune, membre de l'ethnie la plus importante du pays.
"Le commandant nous dit 'fouillez vos poche'. Si quelqu'un lui donne de l'argent, il obtient une permission. Je n'ai pas d'argent alors je ne pars pas", explique un soldat hazara de 20 ans, qui comme les autres ne parle que sous un strict anonymat, par crainte des représailles.
Une pratique qui sape le moral des jeunes recrues de la petite base.
Et qui n'est qu'un des nombreux problèmes qui minent l'Armée nationale afghane (ANA), forte de 150.000 hommes, à qui, avec la police, les troupes de l'Otan sont censées transmettre progressivement d'ici 2014 la responsabilité de la sécurité sur l'ensemble du territoire.
En mai, l'ONG International Crisis Group (ICG) estimait que l'ANA était à l'heure actuelle "incapable de combattre seule l'insurrection", pointant le communautarisme, l'illettrisme, l'addiction aux drogues et les désertions.
Selon ICG, les Pachtounes (estimés par l'ONG à 40% de la population) et les Tadjiks (27%) dominent chez les officiers, où les Hazaras, Ouzbeks et autres minorités sont sous-représentés.
"Nous ne sommes au courant d'aucun mauvais traitement de soldats d'un groupe ethnique par des officiers d'autres groupes ethniques", a assuré à l'AFP le porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohammad Zahir Azimi, qui affirme que la composition de l'ANA reflète les équilibres ethniques du pays.
"Mais nous allons enquêter sur ces allégations. Nous ne tolèrerons aucune discrimination dans l'armée nationale", a-t-il ajouté.
Outre ce sentiment d'injustice, c'est surtout la peur qui domine chez ces hommes qui admettent ne garder ce travail extrêmement dangereux que pour le salaire, relativement élevé dans le pays, de 280 dollars par mois.
Ils sont menacés sur le front comme dans les villes, où les attentats suicide des talibans ciblent régulièrement les recrues de l'ANA. Le 19 décembre, deux attaques à Kaboul et Kunduz (nord) ont ainsi tué 9 soldats.
"J'ai peur, qui ne peut avoir peur d'une attaque de talibans ?", demande le jeune soldat tadjik en disant craindre le départ des troupes étrangères, qui pourrait selon certains entraîner un retour au pouvoir des "étudiants en religion", des Pachtounes à l'origine, chassés du pouvoir à la fin 2001.
"La plupart d'entre nous sont terrifiés, nous ne sommes là que pour l'argent", confirme le soldat hazara.
"De nombreux soldats ne reviennent jamais de permission. Sans l'aide des Marines (américains), nous ne pouvons pas protéger Musa Qala. Et à cause des problèmes ethniques, je pense que l'armée afghane restera faible", estime-t-il.
Lors d'une patrouille, un soldat ouzbek résume désespoir qui mine nombre de recrues : "Comment construire notre pays si les choses continuent comme ça ?"
afin de pouvoir prendre le relais des troupes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan.
étant donné que 90% d’entre eux sont illettrés, donc incapable de lire un manuel d’instruction, que les taux de désertion demeurent élevés malgré la hausse des soldes,
Et dans ce domaine, si l’on en croit Arnold Fields, un ancien général des Marines devenu inspecteur général pour la reconstruction en Afghanistan, il y aurait un « grave » retard.
En plus de 8 ans, les Etats-Unis ont donné 56 milliards de dollars d’aide à l’Afghanistan, dont 29 milliards ont été dépensés pour la reconstruction des forces afghanes.
25 janvier 2011 – 19:14 - En 2014, l’armée nationale afghane (ANA) devra être forte de 240.000 hommes afin de pouvoir prendre le relais des troupes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan.
L’an passé, l’ANA a été en avance sur ses objectifs puisqu’elle comptait déjà plus de 134.000 hommes deux mois avant la date prévue. Bien évidemment, la qualité de ces soldats est sujette à caution étant donné que 90% d’entre eux sont illettrés, donc incapable de lire un manuel d’instruction, que les taux de désertion demeurent élevés malgré la hausse des soldes, le tout assorti de rivalités éthniques et générationelles.
Mais la formation de militaires afghans est une chose, la construction de casernes pour les héberger en est une autre. Et dans ce domaine, si l’on en croit Arnold Fields, un ancien général des Marines devenu inspecteur général pour la reconstruction en Afghanistan, il y aurait un « grave » retard.
Ainsi, sur 884 casernes attendues pour 2012, seules 133 ont été construites. Au moins 78 sont en cours de construction et 673 autres attendent que leur première pierre soit posée. Selon Anorld Fields, qui a été entendu devant une commission du Congrès américain, ce retard pourrait compromettre le transfert de la responsabilité aux Afghans d’ici à 2014.
« Il n’y a pas de plan à plus long terme pour la construction et l’entretien des bases et rien ne permet de dire que le gouvernement afghan aura les moyens financiers et l’expertise pour les maintenit en état » a-t-il précisé.
En plus de 8 ans, les Etats-Unis ont donné 56 milliards de dollars d’aide à l’Afghanistan, dont 29 milliards ont été dépensés pour la reconstruction des forces afghanes.