Sujet: États-Unis vs Chine Ven 14 Mai 2010 - 12:33
[Audio] La place de l’Algérie dans la bataille géopolitique entre les Etats-Unis et Chine. Entretien avec Mehdi Taje, expert en géopolitique.
Mehdi Taje, diplômé de Paris V et du Collège de défense de l’OTAN à Rome poursuit un doctorat à l’Université de Paris la Sorbonne sur « la géographie politique de l’espace sahélien : d’une analyse de la conflictualité à une recherche prospective ». Expert en géopolitique et en méthodologies de la prospective et de l’anticipation, il enseigne ces disciplines à l’Université de Tunis, à l’Institut de Défense Nationale (IDN, Tunis), à l’Institut des hauts commis de l’Etat à l’ENA (Tunis) et à l’Ecole Supérieure des Forces de Sécurité Intérieure. Parallèlement, M. Taje est expert auprès de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES). Depuis début 2010, M. Mehdi Taje est spécialiste des questions africaines à l’Irsem (Institut de recherche stratégique de l’Ecole Militaire de Paris), membre du think thank la « République des idées » (Rassemblement Constitutionnel Démocratique, Tunisie) et membre du comité scientifique du Forum Internationale de Réalités. Il a également apporté son expertise auprès de grands groupes industriels français et tunisiens. Enfin, M. Taje est l’auteur d’une monographie sur la géopolitique du théâtre sahélien (NDC Occasional Paper, n°19, décembre 2006) et de nombreux articles balayant de larges champs géographiques (espace sahélien, Afrique, théâtre méditerranéen, Asie, terrorisme, etc.) au sein de revues françaises et tunisiennes.
A travers ses travaux sur le Sahel et l’Afrique, M. Taje aspire à développer une nouvelle analyse de la conflictualité de ces espaces en s’appuyant sur l’approche systémique et géopolitique.
Dernière édition par Tarek le Lun 24 Sep 2012 - 21:55, édité 1 fois
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Sam 3 Juil 2010 - 22:28
Pékin prêt à recevoir le secrétaire US à la Défense à un moment "approprié"
AFP jeudi 1er juillet 2010,
Citation :
La Chine s’est déclarée jeudi prête à recevoir le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, à un "moment approprié", a annoncé l’agence Chine Nouvelle, après l’annulation d’une visite prévue le mois dernier.
"Il est toujours le bienvenu pour visiter la Chine à un moment approprié pour les deux parties", a déclaré le général Ma Xiaotian, numéro deux de l’Etat-major, cité par l’agence.
Le secrétaire d’Etat américain avait prévu de se rendre à Pékin en juin dans le cadre d’une tournée en Asie. Mais selon des responsables américains, il avait annulé ce projet, la Chine ayant fait savoir au Pentagone "que le moment n’était pas opportun".
La Chine et les Etats-Unis ont eu en début d’année une série de différends qui ont tendu les relations bilatérales, d’une vente d’armes américaines à Taïwan à une visite à Washington du dalaï lama.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Mer 18 Aoû 2010 - 0:49
ASIE : Les marines chinoises et américaines..."s'observent"
18 Aout 2010
La présence navale de Pékin et de Washington se développe dans les eaux au large de la Chine, au point que le Pentagone s'inquiète d'un risque de faux pas.
Citation :
La Chine a fortement investi dans la modernisation de ses forces armées et transforme sa marine autrefois vieillissante en force navale de haute mer dotée de sous-marins nucléaires et, peut-être un jour de porte-avions.
La Chine envoie désormais des navires loin de ses côtes, comme au large de la Somalie pour participer à la mission de lutte contre la piraterie, ou plus récemment à travers les îles du sud du Japon, à la grande inquiétude de Tokyo.
Les Etats-Unis, qui disposent toujours d'une forte présence militaire en Asie-Pacifique, observent également de très près cette évolution.
Alors que l'hypothèse d'un conflit armé entre les deux puissances reste très éloignée, le Pentagone a mis en garde lundi contre un risque de "malentendu ou de mauvais calcul" qui pourrait perturber la circulation des milliers de cargos et pétroliers qui transitent chaque jour dans les mers asiatiques.
"L'armée américaine et l'armée chinoise manquent d'une vision commune des règles de la navigation. C'est une grande source d'inquiétude", a estimé Drew Thompson, spécialiste de la Chine au Centre Nixon de Washington.
Les Etats-Unis ont de leur côté positionné des sous-marins d'attaque avancés et d'autres bâtiments de guerre vers leurs bases navales du Japon et de Guam.
Washington n'a de plus montré aucune intention de renoncer à ses missions de surveillance dans les eaux considérées comme internationales par les Etats-Unis, à la colère de Pékin.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Mer 18 Aoû 2010 - 0:51
"La plus grande source potentielle de conflit entre la Chine et les Etats-Unis est un face-à-face naval", a récemment estimé Wang Jisi, professeur de relations internationales à l'université de Pékin, cité par un magazine chinois.
Espérons que la sagesse l'emportera car un conflit entre ces deux puissances sera forcément nucléaire...
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Lun 4 Oct 2010 - 10:31
Jeu d’influences en Afrique du Nord : l’Algérie au cœur du nouveau Grand échiquier maghrébin ?
Poste par faycal mai 24th, 2010
Citation :
1- Depuis le milieu des années 90, l’influence US n’a cessé de s’accroitre au Maghreb, érodant peu à peu mais non moins efficacement l’influence traditionnelle de la France, ancienne puissance tutélaire de quatre pays sur les cinq que compte cet espace géopolitique. Cependant, cette approche offensive, laquelle s’insère dans un schéma plus vaste visant la mainmise sur l’Afrique et de ses ressources naturelles se heurte depuis le début des années 2000 à l’intrusion d’un nouveau venu sur la scène africaine dont les méthodes et la philosophie sont aux antipodes des normes occidentales : La république populaire de Chine. Véritable outsider dans le nouveau grand jeu auquel se livrent les puissances industrielles pour l’accès et le contrôle des approvisionnements en ressources fossiles et minérales dont regorgent les sous-sols de nombreux pays d’Afrique.
2- Contraint de rechercher sans cesse de nouveaux marchés et de nouvelles sources d’approvisionnement pour alimenter une croissance économique souvent à deux chiffres, l’empire du milieu a opéré une véritable mue en mettant fin à des siècles d’introversion. Ce changement de paradigme s’est caractérisé par une dynamique sous-jacente : le concept du Softpower, combinaison d’une stratégie souple et subtile basée sur la coopération et le partage des bénéfices communs dans le cadre du développement Sud-Sud. C’est une approche intelligente contrastant avec les méthodes néo-impérialistes basées aussi bien sur les réseaux clientélistes entre l’ancienne métropole et ses anciennes colonies que le recours intensif à la diplomatie souterraine, chère aux ex-puissances coloniales européennes, ou le recours aux solutions militaires et para-militaires, que privilégient les américains.
3- Il n’est pas de notre propos d’analyser ici le jeu des influences croisées des occidentaux et des chinois en Afrique, qui demeure comme au 19ème siècle et au mépris du temps, l’enjeu des convoitises des puissances. Mais il sera question de tenter de démonter les ressorts d’une partie de ce jeu en Afrique du Nord et plus spécialement en Algérie tout en relevant les implications de cette nouvelle lutte pour l’influence sur ce pays sur le plan régional.
4- Indubitablement, l’Algérie constitue dans ce nouveau Grand Jeu un pays-pivot, aussi bien pour les américains, les européens ou les chinois. Pays producteur d’hydrocarbures, le pays dispose d’une position privilégiée au flanc Sud de l’Union européenne, à moins d’une heure de vol des plus grandes villes européennes situées sur la côte méditerranéenne de l’Europe mais également portail de l’Afrique subsaharienne.
Considérée il y a peu comme un pré-carré de la France, laquelle pour des raisons de contingences historiques, y a gardé une influence assez notable-la France demeure jusqu’à aujourd’hui le premier partenaire de l’Algérie- l’Algérie a émergé vers le début du vingt-et unième siècle d’une douloureuse lutte interne doublée d’une sorte de guerre sociale quasi-permanente induite par une double remise en cause idéologique et économique.
Les efforts de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme vont connaître une reconnaissance tacite de la part des USA après les attentats du 11 septembre 2001 et le déclenchement de ce que l’on appela la guerre sans fin contre la terreur. Ce n’est qu’à partir de cette date que les américains et l’OTAN commenceront à jeter les amorces d’une coopération militaire avec l’Algérie.
En parallèle, les américains tentent par l’entremise de certains pays alliés du Moyen-Orient de circonscrire sinon d’éliminer l’influence culturelle française de l’Algérie tout en encourageant leurs multinationales à investir et à soumettre des offres aux avis d’appels d’offres dans le secteur des hydrocarbures et des infrastructures spécifiques. Il faut souligner dans ce contexte que l’économie algérienne, exclusivement dépendante du secteur pétrolier et gazier, a profité d’une série de facteurs exogènes indus par un environnement international instable marqué par l’invasion et l’occupation durable de l’Irak, envoyant à la hausse les prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux. L’accroissement des réserves de change, la réduction drastique de la dette extérieure et la stabilité relative des indicateurs macro-économiques de ce pays, malgré de graves lacunes et des dysfonctionnements socio-économiques, ont attiré les convoitises des principales puissances, a fortiori en période de crise financière larvée et de concurrence acharnée pour l’hégémonie.
5-La pénétration US en Algérie a mis à mal la traditionnelle influence française et s’est faite autant par l’intermédiaire des Majors et de compagnies connues pour leurs accointances avec ce qui est connu comme le complexe militaro-industriel US que par des projets de coopération de l’OTAN avec les pays de la rive sud de la méditerranée ; le groupe BRC (Brown and Root Condor), d’autre filiales de Halliburton, de Chevron, de General Electrics et d’autres multinationales jouèrent, avec l’appui de dizaines de sous-traitants provenant de divers pays, le rôle de fer de lance tandis que par le biais de la coopération multilatérale, les américains obtenaient non seulement l’adhésion de l’Algérie à l’accord Open Sky qui ouvrait l’espace aérien de ce pays connu pour son vif activisme contre toute forme d’impérialisme mais également la ratification par ce dernier de tous les instruments multilatéraux relatifs au désarmement nucléaire (protocole additionnel au Traité de Non-Prolifération).
En février 2006, l’administration Bush annonça son intention de créer un commandement militaire pour l’Afrique (Africom) à l’instar des autres commandements dans les autres régions du monde et dont les activités seront focalisées dans un premier temps sur la région volatile du Sahel sur le flanc Sud de l’Algérie. Cette annonce intervient après le lancement d’au moins deux initiatives préparatoires : le Pan-sahel initiative regroupant la plupart des pays des rives du Sahel et une autre plus technique destinée à lutter contre le terrorisme au Sahara. Dans cette optique, la filiale algérienne de Brown and Root Condor, multinationale aux ramifications impressionnantes et proches de l’ancien vice-président Dick Cheney, entreprit la réfection et la construction de l’aéroport de Tamanrasset. Toutefois, cette société de droit algérien a fini par être dissoute après un obscur scandale de corruption tandis que la base aérienne de Tamanrasset, réclamée par l’Africom sera utilisé par l’état-major conjoint des pays du Sahel chargé de la lutte contre les groupes terroristes et la criminalité organisée transfrontalière au Sahel. Malgré cela, l’Algérie ne réussira pas à acquérir certains systèmes d’armement auprès des américains en raison de l’opposition du Congrès US à avaliser des ventes de matériel sensible à un pays toujours perçu avec suspicion.
6- Bien qu’ayant perdu d’importants marchés, la France n’en continua pas moins d’être assez offensive, notamment à travers la stratégie des réseaux officieux et des insondables expédients de la diplomatie parallèle. Les concessionnaires automobiles français se taillent une part de lion sur le marché algérien mais doivent s’accommoder de nouveaux concurrents, européens bien sûr mais également asiatiques.
Pour la première fois, des concessionnaires automobiles chinois pénètrent le marché algérien. Les chinois sont aussi présents en force dans le secteur des bâtiments et des infrastructures, des hydrocarbures et de la sous-traitance, gagnant des marchés au détriment des français et des américains.
L’approche chinoise en Algérie s’est basée initialement sur une présence d’une main d’œuvre importée de Chine continentale. Inédit dans un pays comme l’Algérie, déserté par les ressortissants et les touristes étrangers pendant toute la décennie 90 durant laquelle le pays connut de sérieux troubles internes et fut soumis à un embargo qui ne dit pas son nom. Les chinois réussirent une percée remarquée dans les secteurs des télécommunications et de la téléphonie mobile avec la coopération conjointe de Huawei et de Siemens pour le compte de l’opérateur algérien de téléphonie mobile « Mobilis » . Mais c’est le gros lot que représentait l’immense projet de construction de l’Autoroute Est-Ouest, décroché en premier par des sociétés chinoises qui allait mettre le feu aux poudres et faire réagir et la France et les USA.
De toute évidence, il était prévisible que cette présence en force d’un outsider comme la Chine en Algérie, pays avec lequel il est lié par d’excellentes relations puisque elle fut l’un des premiers pays à reconnaître son indépendance de la France en 1962, allait tôt ou tard poser problème aux occidentaux. Et ce n’est pas un hasard si le succès des chinois en Algérie fut perçu comme une menace au sens stratégique du terme. Au point de contraindre un ancien diplomate US qui était en poste à Alger à qualifier la venue de travailleurs chinois en Algérie de regrettable « erreur ».
De l’autre côté de la méditerranée, les français observaient avec un mélange d’agacement et de contrariété l’intrusion des chinois et par-dessus tout leur succès à se tailler des marchés juteux dans un pays potentiellement riche (importantes réserves de change) mais dont le mode de vie des populations connait une régression et une importante érosion du pouvoir d’achat.
7-Un incident mineur entre des ouvriers chinois et des islamistes survenus dans une banlieue algéroise allait donner prétexte à des médias occidentaux de souligner le caractère néfaste de la présence chinoise. Il faut rappeler également que des convois de travailleurs chinois sur des chantiers d’autoroutes ont subi une attaque revendiquée par l’ex-GSPC (groupe salafiste pour la prédication et le combat) devenu Al-Qaida au pays du Maghreb Islamique et dont le communiqué assez ambigu appelait ouvertement à s’attaquer aux intérêts chinois en Algérie en représailles à de supposées exactions chinoises contre les musulmans Ouigours dans la province occidentale chinoise du Xinjiang (Turkestan oriental).
Des procédés qui rappellent ceux utilisés dans d’autres pays d’Afrique comme en Ethiopie en 2007 où des ouvriers chinois travaillant pour une société de prospection pétrolière chinoise ont été tués par des rebelles du front national de libération de l’Ogaden, provoquant le retrait chinois de cette province riche en hydrocarbures ou au Niger septentrional où un cadre chinois de « China Nuclear International Uranium Corporation » a été enlevé en 2008 par des rebelles Touaregs pour protester contre la fourniture d’armes au pouvoir à Niamey. Dans les deux cas, les chinois faisaient intrusion dans des domaines dominés par les multinationales occidentales (l’américain Chevron en Ethiopie et le français Areva au Niger) et certains observateurs n’ont pas manqué de relever de frappantes coïncidences, presque douteuses.
8- Le changement d’attitude du gouvernement algérien vis-à-vis des opérateurs étrangers en 2009 puise ses raisons dans une tentative de réduire un déséquilibre devenu trop flagrant dans les relations entre l’Etat et les différentes compagnies présentes en Algérie et un immense gaspillage de ressources, dans lequel la fuite des capitaux à l’étranger et l’accroissement des dépenses sans contrepartie de valeur ajoutée en retour posa un risque réel aux intérêts du pays.
Ce fut cependant moins pour ces raisons que pour tenter de détenir un moyen de coercition en tant qu’outil de pression dans ses relations avec ses partenaires que l’Etat algérien a agi. Cela a immédiatement détérioré des relations en dent de scie avec la France pour laquelle le marché algérien revêtait une certaine importance en ces temps de crise financière mais également déclenché l’ire des américains. Les représailles ne se sont pas fait attendre et l’Algérie se retrouva aussitôt dans une liste de pays noirs.
En même temps, la pression augmentait sur les chinois que la presse accuse désormais de corruption et de complicité de corruption avec des institutions algériennes, notamment dans le projet de l’autoroute Est-Ouest.
En général assez discrète, la partie chinoise finit par réagir par la voix de son ambassadeur à Alger en déclarant publiquement que la présence chinoise en Algérie « dérangeait beaucoup… ». Et il n’est pas sans souligner que depuis peu, les chinois ne cachent plus leur embarras devant certains agissements en vigueur dans la sphère administrative et économique locale.
Sous couvert d’anonymat, certains cadres chinois considèrent que les accusations de corruption qui ont entaché quelques uns d’entre eux ne doit pas nuire aux bonnes relations entre les deux pays et qu’en matière de corruption, ils étaient moins susceptibles de reproches que les autres opérateurs étrangers des autres pays présents en force en Algérie comme l’Egypte (téléphonie mobile et matériaux de construction), la Croatie (infrastructures), l’Italie, la France, la Turquie et les USA.
9-Sur le registre stratégique, depuis février 2006, les activités militaires US en Afrique (Africom) ont connu une hausse assez spectaculaire dans le but déclaré d’intégrer le continent africain dans la guerre globale contre le terrorisme. En réalité, l’Africom vise entre autres à sécuriser et à protéger l’accès aux matières stratégiques et de constituer une grande stratégie d’endiguement de la Chine en Afrique et ce malgré que les importations chinoises en hydrocarbures en provenance de l’Afrique sub-saharienne ne dépassent pas 10% de l’ensemble des ses importations globales en la matière, ce qui est relativement peu si l’on compare ce chiffre aux importations US en hydrocarbures de cette région du monde (32%).
Néanmoins, les chinois qui axent leur stratégie sur le Soft power, sont déjà présents dans le Golfe de Guinée et au Sud du Nigeria, riches en pétrole, fournissent un appui militaire au Soudan et au Zimbabwe, financent le développement au Congo, principale source des ressources minérales entrant dans la fabrication des téléphones portables et des ordinateurs (Cobalt, Manganèse, etc.), entretiennent des relations privilégiées avec l’Afrique du Sud et se sont solidement implantés en Algérie, au flanc Sud de l’Europe.
10-De fait, il ne fait aucun doute que l’Algérie fait actuellement l’objet d’une âpre concurrence entre les USA et la France d’un côté et entre ces derniers et la Chine. La Russie, partenaire traditionnel de l’Algérie en matière de défense, ne s’y est pas trompée et commence à vouloir une place en proposant à Alger de prendre en charge la modernisation des infrastructures ferroviaires. Mais même dans le domaine des fournitures en armes, la Chine peut à terme, se poser en concurrent de la Russie et de l’Afrique du Sud pour ce qui est du marché algérien, puisque une part de plus importante des composants électroniques entrant dans la fabrication des systèmes d’armes d’un bon nombre de pays, y compris d’Europe et d’Amérique du Nord, sont d’origine chinoise.
En 2008, la Chine a cédé à l’Algérie des missiles antinavires de type C-802, des munitions et des composants électroniques destinés aux radars. Les efforts de la Chine se dirigent également sur la propagation de son image pacifique et le rayonnement de sa culture dans le monde entier avec la création d’instituts « Confucius » et de chaines de télévision multilingues. Cette stratégie vise à contrecarrer ce que Pékin nomme la propagande occidentale.
Dans le long terme, l’appréhension des occidentaux concerne l’extension jusqu’en en Méditerranée du collier de perles chinois, nom donné à l’ensemble des bases navales chinoises disséminées de la mer de Chine au Sri Lanka et bientôt en Mer d’Oman, chargées de protéger les routes d’approvisionnement de la Chine.
Un scénario pas totalement improbable puisque d’ores et déjà, des unités de la marine chinoise opèrent près des côtes somaliennes et non loin du détroit de Bab el-Mendeb, important point de passage du fret maritime mondial.
Plus concrètement, les américains craignent un renforcement continu de l’influence chinoise en Algérie et dans le reste du Maghreb pouvant conduire certains de ses États à octroyer à la Chine des facilités d’usage de bases et d’escales maritimes, à l’instar de la base de Mers El Kébir près d’Oran, commandant toute la méditerranée occidentale. Ce qui mettrait les ports européens en Méditerranée à la portée de la marine chinoise.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Lun 18 Oct 2010 - 19:50
Washington suspecte des sociétés chinoises d'aider l'Iran
Lundi 18 Octobre 2010
Citation :
Les Etats-Unis suspectent des entreprises chinoises d'aider l'Iran à améliorer sa technologie en matière de missiles et à développer des armes nucléaires et ont demandé au gouvernement de Pékin de les en empêcher, c’est ce qu’a rapporté dimanche soir le Washington Post.
Le quotidien, citant un haut responsable américain anonyme, indique que cette requête a été transmise lors d'une visite à Pékin en septembre d'une délégation américaine menée par le conseiller spécial du département d'Etat pour la non-prolifération et le contrôle des armements, Robert Einhorn.
Ce dernier a communiqué à ses homologues chinois une "liste importante" d'entreprises et de banques que Washington soupçonne d’aider l’Iran, sans autorisation du gouvernement chinois, selon l'article du Post.
Les services de renseignement américains pensent que plusieurs entreprises chinoises ont fourni aux programmes militaires iraniens des technologies et des équipements interdits, des transactions financées par des banques chinoises, poursuit le journal.
La plupart des transactions concernent le programme iranien de missiles, selon le quotidien.
Il cite un haut responsable d'une agence de renseignement occidentale, selon lequel des firmes chinoises auraient vendu de la fibre de carbone haut de gamme à l'Iran pour l'aider à construire de meilleures centrifugeuses, utilisées pour enrichir l'uranium.
En 2008, par exemple, l'Iran aurait obtenu d'une entreprise chinoise 108 manomètres, des pièces essentielles pour le fonctionnement d'une centrifugeuse, toujours selon le Post.
Un an plus tôt une petite entreprise de la cité portuaire chinoise de Dalian aurait fourni à l'Iran une série de matériaux sensibles, telles que du graphite, du cupro-tungstène, de la poudre de tungstène, des alliages d'aluminium à haute résistance et du fer à haute résistance, là encore pour son programme nucléaire.
Cette entreprise est soupçonnée d'avoir été payée par l'Iran via des banques américaines, affirme aussi le quotidien.
"Mon gouvernement va enquêter sur les questions soulevées par la partie américaine", a cependant déclaré au Post Wang Baodong, un porte-parole de l'ambassade de Chine à Washington.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Lun 18 Oct 2010 - 19:55
Un moyen de pression supplémentaire destiné à contenir la Chine et freiner son influence naturelle dans son environnement immédiat !!!
Le rapport des services américains mentionne essentiellement des transactions qui ne tombaient pas sous le coup de sanctions onusiennes, au moment où elles se sont produites.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Jeu 21 Oct 2010 - 1:27
Citation :
DéCRYPTAGES : Des douilles et des soupçons
Assaillie par les Etats-Unis, qui en veulent particulièrement à sa politique monétaire, la Chine populaire se devait de répondre aux assauts de l'oncle Sam avant que le chalutier ne se mette à prendre l'eau de toutes parts. Par la voix de son ministère des affaires étrangères, le gouvernement de Wen Jiabao s'est dit toujours engagé en faveur des
sanctions contre la République islamique d'Iran, où le président Ahmadinejad a accueilli son homologue vénézuélien à grands bras ouverts. Les autorités de Pékin se lavent ainsi du soupçon qui pèse sur des sociétés et banques chinoises qui auraient violé le régime de sanctions onusien.
Les premières ne seraient même pas au courant des prétendus agissements des secondes. Mais un pareil communiqué, émanant des services diplomatiques chinois, ne suffirait aucunement à tranquilliser la patronne du Département d'Etat qui, en ce début d'automne difficile, vit sur les nerfs.
La dame de fer veut que les discours enjolivés soient suivis par des actes. Sinon, à quoi bon croire en un renouveau dans les relations sino-américaines ?
L'empire du milieu promet de tout faire pour prouver sa loyauté envers la communauté internationale mais la tâche s'annonce ardue. Surtout quand le bruit d'une nouvelle rumeur court dans les couloirs de la tour en verre, le siège new-yorkais des Nations unies.
Selon des diplomates qui y travaillent, Pékin aurait tenté d'enterrer un rapport de l'Onu sur le Darfour que le comité des sanctions du Conseil de sécurité, qui veille au strict respect de l'embargo sur les armes dans cette région ouest du Soudan, devait éplucher.
Ses auteurs y signalent la découverte de douilles d'armes d'une douzaine de marques chinoises sur des lieux où les casques bleus et les soldats de l'Union africaine ont été attaqués.
D'autres douilles de fabrication israélienne ont également été retrouvées sur les endroits indiqués dans le rapport. Bien que rien ne prouve que les balles aient été directement acheminées de Chine ou que le gouvernement de Pékin savait qu'elles seraient utilisées au Darfour, vendre délibérément des munitions au Soudan pour un usage au Darfour constituerait une violation flagrante des sanctions, en vigueur depuis 2005.
A l'heure actuelle, personne n'est certain que la Chine ait pu contourner l'embargo. Reste qu'aux yeux de l'un des diplomates, la tentative d'obtenir la suppression dudit rapport demeure suspecte. De toute manière, le document sera diffusé par les canaux officiels.
La diplomatie chinoise accouchera-t-elle d'un autre communiqué dans lequel il sera question de réitérer le plein respect des sanctions onusiennes, imposées au Soudan ? Elle devrait se dépêcher à le faire au moment où ça sent fortement la poudre au pays d'Omar El Bachir.
L'empire du milieu doit dès lors défendre ses intérêts au Soudan, même si les sudistes lui ont promis de les sauvegarder après le référendum du 9 janvier.
Mais faudrait-il d'abord que celui-ci se tienne, l'armée soudanaise s'est refusée à tout déploiement de forces onusiennes supplémentaires. C'est surtout qu'à Khartoum, le parti au pouvoir est à présent sûr que le pays est en proie à un interventionnisme qui n'a pas encore révélé son nom en caractères gras. Sinon à une «atomisation territoriale» qu'un chef de parti démocratique soudanais est parti confirmer dans les salons du palais présidentiel.
En soupçonnant la Chine de vouloir faire disparaître le fameux rapport de l'Onu, les quelques diplomates en poste à l'Onu ont-ils cherché à faire comprendre au gouvernement de Pékin qu'il aurait tout à perdre s'il continuait à imposer ses «thèses néo-colonialistes» au Soudan ?
Parce que conquérir les traditionnelles plates-bandes occidentales, par de colossaux investissements (100 milliards de dollars pour la seule année 2010), revient à « remplacer» le vieil empire colonial ? Comme quoi, des douilles qui traînent dans le sable suffiraient à dynamiter la solide amitié qui lie la Chine au pouvoir central soudanais.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Sam 30 Oct 2010 - 18:15
Citation :
Yang Jiechi demande aux Etats-Unis de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de Chine en tenant des propos prudents sur les îles Diaoyu
2010-10-30 16:15:35 cri
Le 30 octobre à Hanoï, le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi a demandé à la partie américaine de tenir des propos prudents, non erronés, sur les îles Diaoyu, qui constitue une problème hautement sensible, afin de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale chinoises.
Lors de son entrevue avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton à Hanoï, le jour même, Yang Jiechi a réaffirmé la position chinoise sur ce problème.
Il a indiqué que grâce aux efforts conjugués des deux parties, les relations sino-américaines maintenaient un développement stable globalement. « Le président chinois Hu Jintao effectuera une visite d'Etat aux Etats-Unis au début de l'année prochaine. Et le mois prochain, les chefs d'Etat des deux pays se rencontreront dans le cadre du sommet du G20. La Chine est prête à faire progresser, de concert avec les Etats-Unis, les relations bilatérales de coopération dans tous les domaines, et à créer une ambiance favorable à la prochaine visite du président Hu aux Etats-Unis. »a-t-il ajouté.
Mme Hillary clinton a dit de son côté que la partie américaine était disposée à faire des efforts avec la partie chinoise pour promouvoir les échanges de haut niveau entre les deux pays et leur coopération dans tous les domaines, et à mener à bien en commun les préparatifs pour la visite du président Hu Jintao aux Etats-Unis et la prochaine rencontre des chefs d'Etats des deux pays en marge du sommet du G20.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Lun 1 Nov 2010 - 17:30
Le Vietnam va rouvrir aux armées étrangères une base militaire emblématique
Citation :
Le Premier ministre vietnamien a annoncé dimanche 31 octobre lors de la clôture du sommet d'Asie de l'Est organisé à Hanoï, la réouverture de la base aéronavale de Cam Ranh. Située dans le sud du pays, la base militaire a servi aux Français, aux Américains, puis aux Soviétiques. Sa réouverture illustre l’inquiétude du Vietnam face à la montée en puissance militaire de la Chine dans la région.
Pour Hanoi, Cam Ranh, c’est un symbole de la présence militaire étrangère. Pendant la guerre du Vietnam, elle était l’une des trois portes d’entrées utilisées par l’armée américaine. En 1975, elle devient la plus grosse base navale soviétique hors de l’URSS et l’un des lieux les plus stratégiques de la Guerre froide. Les Russes y resteront jusqu’en 2002.
Dans le futur, c’est Moscou qui aidera le Vietnam à y construire de nouvelles infrastructures. Mais tout porte à croire que le prochain locataire sera plutôt américain.
Depuis plusieurs années, Etats-Unis et Vietnam renforcent leur coopération militaire. Cet été, le porte-avion George-Washington a même fait étape chez son ex-ennemi.
Le Vietnam comme les Etats-Unis s’inquiètent des ambitions territoriales de Pékin en mer de Chine, une zone pour laquelle Cam Ranh ferait un parfait poste de surveillance.
Dans son annonce au sommet de l’Asie de l’Est, le Premier ministre vietnamien a d’ailleurs précisé que tous les navires y seront accueillis, « y compris les sous-marins »
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Sam 13 Nov 2010 - 19:53
Citation :
Le sommet Asie-Pacifique ravive les rivalités entre la Chine et les États-Unis
AFP - Yokohama (Japon) - 13/11/2010
Les 21 pays d'Asie-Pacifique (Apec) sont réunis jusqu'à dimanche, à Yokohama (Japon), pour y discuter de la libéralisation des échanges économiques. Au centre des débats : la stabilité financière mondiale sur fond de rivalité sino-américaine
Face à la Chine et à la Russie Obama a ouvertement affirmé son soutien au Japon qui reconnait, en même temps que les pays voisins, que la présence militaire américaine était très importante pour la paix et la sécurité dans la région.
Et dire que d'un autre côté la Russie est entraînée dans un dialogue avec l'OTAN destiné plutôt à la neutraliser sur l'échiquier international.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Mar 30 Nov 2010 - 17:54
La Chine entretient un nouvel arc de crise
Citation :
28 novembre 2010 - La montée en puissance de la Chine militaire transforme la situation géostratégique de l’ensemble du continent asiatique. Pékin ne prétend pas pour l’instant contester la suprématie sécuritaire des Etats-Unis dans le monde mais travaille à se tailler une vraie position dominante sur le plan régional. Les conflits se multiplient avec ses différents voisins, Inde, Japon, Corée du Sud, Taïwan ou encore Bhoutan. Des velléités qui inquiètent et imposent d’adapter les politiques diplomatiques.
La présence d’effectifs importants dans certaines régions, face à Taïwan, en mer de Chine ou le long de la frontière indo-chinoise représente des risques stratégiques réels.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Jeu 13 Jan 2011 - 22:40
Mardi, la rencontre avec le président chinois Hu Jintao a marqué la fin de la visite de trois jours en Chine du ministre américain de la Défense Robert Gates.
Foxbat16
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Sujet: Re: États-Unis vs Chine Jeu 13 Jan 2011 - 22:41
A première vue, cet événement était purement protocolaire, peu productif, mais nécessaire pour la préparation de la visite aux Etats-Unis de Hu Jintao la semaine prochaine, du 18 au 21 janvier.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Jeu 13 Jan 2011 - 22:42
En un mot, il s’agit du réexamen du caractère des relations américano-chinoises, qui survient après la prise en main de la Chine et des affaires asiatiques par Barack Obama.
Foxbat16
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Sujet: Re: États-Unis vs Chine Jeu 13 Jan 2011 - 22:43
Aujourd’hui, on assiste à une sorte de seconde et nouvelle politique chinoise de Barack Obama.
Sujet: Re: États-Unis vs Chine Jeu 13 Jan 2011 - 22:43
Et c’est certainement pas par hasard si ce n’est pas le ministre du Commerce américain mais bien Robert Gates qui s'est rendu à Pékin.
Foxbat16
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Sujet: Re: États-Unis vs Chine Jeu 13 Jan 2011 - 22:44
Il s’agit du fait que les Etats-Unis et la Chine se trouvent dans la même situation que les Etats-Unis et l’URSS dans les années 70: d’une part, la course aux armements est évidente entre eux, d’autre part, il serait trop dangereux de la poursuivre en l'absence de règles du jeu.