Comme pour la Somalie, la mission des pays européens s’orientera sur les axes suivants : restructuration de l’armée malienne ; envoi d’instructeurs militaires pour former le contingent de la Mission de la CEDEAO au Mali (MICENA) ; surveillance aérienne et envoi d’instructeurs militaires. Dans la foulée Washington et Paris ont accordé leur violon pour coordonner leur mode opératoire.
La France, ancienne puissance coloniale, ne voudrait pas assumer le rôle de leader des forces coalisées. Elle se dissimule derrière la Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) de l’Union Européenne. Certes, la MICEMA interviendra sous résolution de l’ONU, ce ne seront pas ses quatre ou six bataillons (environ 3.000 hommes) mal entraînés qui viendront à bout des islamistes affluant au Nord Mali. Des centaines de djihadistes arriveraient des 4 coins du monde depuis que l’ONU a déclaré officiellement qu’une intervention au Mali est inéluctable. Tôt ou tard, les américains et les français mettront leur doigt dans l’engrenage de cette guerre contre le terrorisme.
Oui, Paris redoute l’exécution de ses otages qui sont toujours prisonniers au Niger. Est-ce-pour cela que des matériels et des hélicoptères ont été débarqués à Ouagadougou en provenance d’Abidjan ?
Reste encore l’ombre portée du capitaine Amadou Sanogo. Il s’est imposé une diète médiatique mais pour autant il tire toujours les ficelles en coulisse de son camp retranché de Kati. Il fut un visiteur du soir assidu du palais de Koulouba chez le président de la transition Diacounda Traoré depuis que celui-ci est rentré de Paris en juillet dernier. Il a même signé un décret nommant le capitaine Amadou Sanogo Président du Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité (CMSRFDS).
L’ancien putschiste reste convaincu que seule l’armée malienne devra libérer son territoire. Comment assurer la cohésion entre les troupes maliennes et les bataillons de la MICEMA alors que depuis fin juillet les matériels militaires du Mali - véhicules de transport, armes, munitions – sont bloqués dans une caserne de Conakry à cause de l’embargo de la CEDEAO ?
Alex ZAKA