Libye : Tensions à Bani Walid

Par Agence | 05/10/2012 | 18:46

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Des milices pro-gouvernementales demandent à la ville de livrer les ravisseurs d’Omran Chaban, un héros de la Révolution, tué dans la région.Les responsables de Bani Walid, ancien bastion des partisans de Mouammar Kadhafi, avaient jusqu’à vendredi pour livrer les ravisseurs d’Omran Chaban, héros de la révolution libyenne décédé de ses blessures le mois dernier peu après sa libération.

Des milices opérant avec l’aval du ministère de la Défense ont pris position aux abords de la ville, et le risque de nouveaux combats ne cesse de croître. Omran Chaban est l’un des insurgés qui avait débusqué l’ancien “guide” libyen dans une canalisation à la périphérie de Syrte, peu avant la mort du colonel le 20 octobre 2011.

Il avait été enlevé par des hommes armés en juillet non loin de Bani Walid alors qu’il revenait dans sa ville de Misrata, à l’issue d’une mission officielle pour tenter de ramener le calme dans l’Ouest libyen.

Selon ses proches, Omran Chaban a été blessé par balles et torturé par ses ravisseurs. Libéré à la suite d’une médiation, il a succombé le 24 septembre dans un hôpital parisien des suites de ses blessures. Le Congrès national libyen au pouvoir a ordonné aux ministères de la Défense et de l’Intérieur de retrouver les ravisseurs.

Bani Walid, l’une des dernières villes à tomber entre les mains de la rébellion, située à 150 km au sud-est de Tripoli, a été occupée par des miliciens venus de Misrata et d’autres villes et regroupés dans une alliance baptisée “Bouclier libyen”, affiliée au ministère de la Défense. A Misrata, ville-symbole du soulèvement contre Kadhafi, beaucoup pensent que le traitement infligé à Chaban constitue une revanche de la part des nostalgiques du précédent régime.

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Drapeau noir géant

Distantes seulement de 140 km, les deux villes ne peuvent être plus dissemblables. A Misrata, où des milliers de personnes ont assisté la semaine dernière dans un stade aux funérailles de Chaban, l’émotion est intacte.

Dans le centre-ville, un drapeau noir géant a été mis en berne et des photos du héros sont placardées un peu partout sur les murs et les vitres des voitures. Des tentes ont été installées devant la résidence de la famille Chaban pour accueillir les centaines de visiteurs venus présenter leurs condoléances.

Le père du milicien, Giuma Abdallah Mohamed Chaban, dit avoir reçu pendant la détention de son fils de nombreux appels, dont certains avaient pour objet de négocier sa remise en liberté. “Un message disait : ‘Si vous voulez revoir Omran, dites-nous où est enterré Kadhafi’”, raconte-t-il.

Les nouvelles autorités libyennes n’ont pas révélé le lieu de sépulture de l’ancien dictateur. Dans ce contexte tendu, l’impuissance publique est patente. Avec un appareil judiciaire décapité, une police quasiment absente, et des armes circulant dans tout le pays, de nombreux Libyens ont choisi de régler eux-mêmes leurs comptes.

Les affrontements sont courants entre anciens combattants rebelles et des clans qui ont soutenu Kadhafi ou n’ont pas pris parti. “Le problème, ce n’est pas entre Misrata et Bani Walid. C’est un problème libyen. Il y a des gens là-bas (à Bani Walid) qui sont opposés au nouveau gouvernement, qui soutiennent encore Kadhafi. C’est aux dirigeants, au Congrès de décider ce qui doit se passer”, estime Ramadan Ali Zarmoh, responsable du conseil militaire de Misrata.(Afp)