Film anti islam: le ministre pakistanais confirme son appel au meurtre

(©AFP / 25 septembre 2012 15h54)

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ISLAMABAD - Le ministre pakistanais qui a mis à prix la tête du réalisateur du film islamophobe L'innocence des musulmans a confirmé mardi son appel au meurtre malgré les protestions occidentales, y voyant la seule solution pour mettre fin aux insultes inacceptables contre le prophète.

J'ai exprimé mon opinion personnelle et ma foi. Je confirme ma déclaration, car c'est la seule solution, a déclaré Ghulam Ahmed Bilour, le ministre pakistanais des Chemins de fer, dans un entretien avec l'AFP à Islamabad. Ma foi est non violente, dit-il, mais je ne peux pardonner ou tolérer ces insultes.

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Le meurtre n'est pas une bonne chose, mais aujourd'hui c'est la seule solution, car les pays occidentaux n'ont rien fait selon lui contre le réalisateur, un chrétien égyptien vivant aux Etats-Unis et qui se cache depuis, ou contre la diffusion de son film.

M. Bilour, considéré à 72 ans comme l'un des politiciens les plus influents du nord-ouest du pays, avait promis samedi 100.000 dollars à quiconque tuerait le réalisateur.

Il a précisé lundi n'avoir pas vu le film, mais que les descriptions qu'on lui en avait faites en faisaient un objet clairement insultant pour l'islam.

Dès dimanche, le gouvernement et le parti de M. Bilour, le Parti national Awami (ANP), membre de la coalition au pouvoir, ont rejeté sa déclaration.

M. Bilour a dit avoir reçu de multiples messages de soutien, et aucun appel de membres du gouvernement ou de son parti lui reprochant sa déclaration.

Les Etats-unis, premiers bailleurs de fonds du Pakistan, ont eux dénoncé des propos incendiaires.

L'Union européenne les a de son côté déplorés.

J'ai fait une déclaration à propos d'un homme, pas contre tous les Américains ou les Européens, s'est étonné M. Bilour.

Nous avons très mal quand les Etats-Unis disent que n'importe qui peut dire n'importe quoi au nom de la liberté d'expression. Pourquoi l'Europe et les Etats-Unis sont-ils en colère lorsque nous disons quelque chose contre un cinéaste?

C'est notre liberté d'expression, a-t-il souligné en réclamant une loi internationale interdisant les insultes aux prophètes de toutes les religions.

Il a déclaré avoir lancé cet appel par foi, rejetant les déclarations de certains libéraux qui l'ont accusé d'avoir ainsi fait, à quelques mois des élections générales prévues début 2013, des appels du pied à l'important électorat religieux et conservateur.

Il est également reproché à M. Bilour d'avoir appelé samedi les talibans et les frères d'Al-Qaïda à participer au meurtre du cinéaste, une noble action selon lui, alors que son parti combat officiellement ces rebelles islamistes.

Je suis contre le terrorisme et contre l'extrémisme religieux, a-t-il répliqué, expliquant avoir voulu dire qu'au lieu de tuer des musulmans innocents comme ils le font, les extrémistes devaient plutôt s'en prendre à ceux qui insultent l'islam.

Selon M. Bilour, la diffusion du film est extrêmement grave, et peut mener le monde au désastre.

Le Pakistan a été le plus important foyer de manifestations contre ce film dans le monde musulman.

Les manifestations y ont dégénéré vendredi en violences, faisant 21 morts et plus de 200 blessés.

Ramses a écrit:

Les manifestations y ont dégénéré vendredi en violences, faisant 21 morts et plus de 200 blessés.

Un bilan terrible pour un film maudit.