La place de la femme dans l’armée, une difficile équation
03/09/2010 - Par Jacques Trappler
Arrivée depuis peu dans nos rangs, la femme militaire fait partie intégrante du dépliant commercial des armées. 14 juillet, de l’ENSOA à Saint-Cyr, le public applaudit ces martiales guerrières qui, égalité avec les hommes oblige, deviennent cheffe de char, tireure d’élite, commissaire, grenadière voltigeuse, amirale, pilote de chasse...
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C’est une ouverture légitime qui fait d’elles des guerrières à part entière. Car l’armée c’est la guerre, c’est le tir, c’est le feu, c’est donner la mort et la recevoir . Mais, habitués que nous sommes aux missions humanitaires conduites par des militaires et autres casques bleus, ce n’est pas la guerre que nous projetons sur les écrans pour promouvoir l’égalité des sexes dans l’armée et la carrière , mais bien souvent la mise en scène d’un mode de vie trépidant, exaltant... Et on y court pour donner un sens à sa vie.
Nous avons créé, pour gonfler les rangs, des motivations en parfaite contradiction avec la réalité du métier des armes ; et à la question « pourquoi vous engagez-vous ? » bon nombre de voix féminines invoquent l’humanitaire, les voyages et autres aspirations dont la guerre est exclue.
La place d’un fantassin homme dans l’armée est amovible, sa place est partout, à l’avant, au milieu, à l’arrière. Peut-on parler d’égalité lorsque le côté amovible d’un fantassin féminin commence à poser problème au premier donneur d’ordres au combat, le chef de section ? Ayant pratiqué la fonction à une époque où les femmes – rares - faisaient carrière dans les bureaux, je peux affirmer que je n’aurai pas été très à l’aise, à désigner une première grenadière voltigeuse pour ouvrir la reconnaissance de la section dont j’avais la charge, et encore moins pour la laisser seule la nuit en sentinelle mobile à la lisière d’une forêt peuplée de loups, de talibans ou de très méchants rebelles .
Le chef de section d’aujourd’hui le pourrait-il davantage ? Non, je ne crois pas beaucoup à l’intégration guerrière de la femme dans un organigramme de combat mais davantage à une intégration de fonctions bien définies qui leur seraient dévolues. Dans ce monde d’hommes, et ne je fais pas référence aux états-majors où chacun a son lit picot et son coin toilette réservé, où l’intimité est absente, la femme risque d’être un élément perturbateur, aiguisant les appétits chevaleresques de guerriers en concurrence. Éternel sujet de la séduction ; et sur ce point, je ne pense pas trouver de nombreux contradicteurs. Le bromure dans la soupe, c’est de l’histoire ancienne !
Lorsque le jeune lieutenant ou adjudant chef de section devra désigner un « chameau coureur » pour une mission difficile, je doute fort qu’il désigne une voltigeuse pour la mission, et combien même il le ferait qu’aussitôt deux, voire plusieurs coqs se dresseraient sur leurs ergots pour remplacer la demoiselle. Nous combattons actuellement en Afghanistan, dans un pays où nous avons renoncé à utiliser les chiens sniffeurs d’explosifs parce qu’impurs, que penser alors de femmes armées, cheffes de patrouilles commander à des hommes de ce pays de gentiment lever les bras pour une fouille en règle ? Nous pourrions développer à l’infini les situations délicates de ce genre et s’interroger sur cette capacité nouvellement donnée à la femme de porter une arme et de donner la mort.
La femme est désormais à égalité avec l’homme dans la mission guerrière de tuer. Que voyons-nous derrière la combinaison d’une femme pilote de chasse ? L’exploit sportif d’un as du ciel ? Une future recrue pour la patrouille de France ? Des dons surnaturels ? … Sa capacité de loger sa bombe A en plein dans le mille au risque de prendre un missile sol-air ou air-air qui ferait exploser son corps de pilote de chasse en mille morceaux calcinés alors qu’elle vient peut-être de porter le feu nucléaire ? Je n’arrive pas à m’y faire, et je crois que ce décalage n’est pas prêt d’être réglé dans les unités de combat.
A l’heure où nos militaires sont sur tous les fronts, les femmes soldats peuvent apaiser les tensions mais aussi les aviver. Quelque chose au fond de moi me dit que ce n’est pas bien d’exposer une femme, fusse-t-elle parée du titre de guerrière, à la haine de guerriers talibans dont elle pourrait, tombée entre leurs mains, devenir l’objet d’odieux chantages et d’actions irréfléchies de la part de ses camarades pour la libérer.
Bien sûr que, les postes d’arrières peuvent être attribuer aux femmes dans notre armée, mais pour les postes d’avant, je serai convaincu le jour où le XV de France de rugby alignera deux joueuses dans le pack !
L’ancienne Miss Angleterre sera bientôt affectée en Afghanistan
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27 janvier 2011 – 18:57 - Désignée miss Angleterre en 2009, le caporal Katrina Hodge, surnommée « Barbie Combat », vient de quitter les robes de luxe et les paillettes et pour retrouver son treillis et le Royal Anglian Régiment à Winchester. Mieux encore, il est prévu qu’elle parte prochainement en Afghanistan. Et autant le dire, dans l’univers des reines de beauté, c’est une première.
Comme il n’est pas commun de voir un concours de ce genre remporté par une jeune militaire, décorée de surcroît pour bravoure après avoir désarmé un insurgé irakien à Bassorah.
« Je suis retournée aux exercices militaires et c’était difficile parce que je suis partie camper dans les bois, après avoir passé toute une année dans les hôtels somptueux à travers le monde. C’est un changement radical de mode de vie, entre être maquillée et coiffée chaque jour et tirer ses cheveux en arrière pour partir au combat », a-t-elle confié au Daily Mail.
« J’apprécie l’attention et la fonction, mais mon travail est toujours celui de soldat de l’armée. J’aime la vie militaire et, si cela incite davantage de femmes à rejoindre l’armée, ce serait génial », a encore expliqué « Barbie Combat » au quotidien The Telegraph.
Reste que l’on peut s’interroger sur la médiatisation, outre-Manche, de la prochaine affectation du caporal Hodge. Certes, le prince Harry avait été envoyé en Afghanistan, en 2008.
Mais dès que sa présence dans ce pays avait été révélée par le magazine australien New Idea, repris par The Drudge Report, le ministère britannique de la Défense l’avait immédiatement rappelé en Angleterre afin d’éviter que son régiment soit plus particulièrement visé par les insurgés. Et ce qui vaut pour l’héritier de la couronne britannique vaut aussi pour l’ancienne miss, qui pourrait constituer ainsi un objectif prioritaire pour les taliban.
Les parachutistes de l'Ecole militaire supérieure des troupes aéroportées de Riazan se sont exercées à conduire un véhicule de combat d'infanterie et à se servir d'un lance-grenade. Découvrez sur notre vidéo comment des filles délicates s'acquittent d'une tâche difficile.
Des femmes de l'académie des troupes aéroportées russes en entraînement réel
Des étudiantes féminines de l’académie des troupes aéroportées de l’armée russe à Ryazan s’entraînent à tirer au lance-grenades AGS-17 et à la conduite de véhicules blindés BMD- 1 et BMD-2.
Ces exercices pratiques demandent un haut niveau de connaissance, et commencent seulement en troisième année. Avant, les étudiants utilisaient des simulateurs. Les 40 femmes étudiantes de l’académie militaire suivent la même formation que les hommes sans distinction de sexe.
L’armée américaine ouvre de plus en plus de postes aux femmes soldats, et elles servent déjà, en tant que combattantes, dans une dizaine de pays.
10-03-2012
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Le Pentagone a fait les gros titres en février en annonçant que plus de postes de combat seraient ouverts aux femmes dans l’armée américaine. Parmi ces 14.000 postes, des postes de mécanicien de chars d’assaut et des agents de renseignement de front. Mais environ un cinquième des postes militaires de service actif, notamment dans l’infanterie, les unités de chars d’assaut, et les unités commando d’opérations spéciales, resteront inaccessibles.
Certains estiment que l'évolution n'est pas assez radicale, comme la représentante de l'état de Californie Loretta Sanchez, qui a jugé «ridicule» le fait «d’ouvrir seulement quelques postes au niveau du bataillon pour créer un programme pilote». Le changement va au contraire trop loin pour d’autres, à l’image du candidat à la présidentielle Rick Santorum qui s’inquiète du fait que la présence de femmes au combat pourrait compromettre des opérations, au motif que «un homme a des émotions lorsqu’il voit une femme dans une position de danger».
L’US Army teste des équipements de protection destinés aux personnels féminins
30 août 2012 – 16:46
Citation :
Après l’armée australienne en 2011, le Pentagone a indiqué avoir l’intention, en février de cette année, de lever l’interdiction faite aux femmes militaires, en particulier celles servant sous l’uniforme de l’US Army et celui de l’US Marine Corp, de prendre part aux combats terrestres.
“Il n’y a plus de ligne de front clairement définie et de lignes arrières censées être plus sûres où les opérations de soutien sont effectuées” expliquait un rapport diffusé à l’époque. Depuis 2001, près de 280.000 femmes ont été envoyées en Afghanistan et en Irak, soit environ 12% des effectifs déployés sur ces théâtres d’opérations.
Exceptées les unités d’infanterie et des forces spéciales, les femmes militaires américaines pourront désormais intégrer toutes les formations appelées à aller au contact de l’adversaire.
Seulement, et le problème se posait déjà bien avant, étant donné que les unités logistiques et de soutien peuvent tout aussi être prises à partie dans une zone de combat, il n’existe pas de protections balistiques particulières adaptées à la morphologie féminine.
“Les hanches frottent, les gilets sont trop longs… donc quand nos femmes-soldats montent des marches, gravissent une colline, grimpent dans un arbre ou restent longtemps assises dans un véhicule, leur combinaison crée des points de pression inconfortables et bloquent la circulation sanguine” a expliqué, en juillet dernier, le lieutenant-colonel Frank Lozano, au Christian Science Monitor. Du coups, les femmes soldats sont gênées quand il s’agit de viser ou tout simplement pour entrer et sortir d’un véhicule.
Chargé de trouver des solutions, le lieutenant-colonel Lozano a exposé la difficulté de la tâche. Il faut en effet trouver des vestes de protection plus étroites au niveau des épaules et plus large pour les hanches tout étant courbées au niveau de la poitrine et plus courtes pour le torse.
L’idée de coques s’est révélée inefficace car étant courbées pour épouser les formes arrondies féminines, elles se sont révélées plus fragiles. D’où la solution consistant à développer “un système de plaques comme celles que porte Xena” la guerrière, l’héroïne d’une série télévisée.
Finalement, un prototype d’Improved Outer Tactical Vests (IOTVs) a été conçu et il est actuellement évalué par les personnels féminins de la 101st Airborne Division de Fort Campbell. Les utilisatrices sont invitées à donner leur sentiment et leurs observations au sujet de cet équipement et, le cas échéant, de faire des suggestions pour y apporter des améliorations. Toutes ces données seront analysées dès la fin septembre et un appel d’offres pour la conception de ces gilets devrait être lancé au début de l’année 2013.
US Navy : des officiers féminins sur les sous-marins d’attaque dès l’an prochain
Publié le 4 septembre 2012
Citation :
Après des années de préparation, une date a été fixée pour l’embarquement des premières femmes sur les sous-marins d’attaque de l’US Navy : ce sera pour l’an prochain.
Les sous-marins d’attaque constituent la prochaine étape de l’intégration progressive de femmes à bord des sous-marins américains. Elle a commencé l’an dernier lorsque des femmes ont embarqué à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et lanceurs de missiles de croisière.
Le Chef des Opérations Navales, l’amiral Jon Greenert, a récemment annoncé que cette nouvelle étape commencerait dès l’an prochain, avec l’affectation d’officiers féminins à bord de sous-marins de la classe Virginia.