Egypte : Ashton regrette de n’avoir pu rencontrer Morsi, appelle à sa libération
Par Agence | 17/07/2013 | 19:07
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La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a indiqué mercredi qu’elle aurait souhaité rencontrer lors de sa visite en Egypte le président déchu Mohamed Morsi, détenu par l’armée, et a appelé à sa libération.
Je pense qu’il devrait être libéré, mais on m’a assuré qu’il allait bien, a déclaré Mme Ashton à quelques médias dont l’AFP au terme de sa visite. J’aurais aimé le voir, a-t-elle ajouté.
La diplomate européenne a par ailleurs souligné l’importance d’un processus (de transition) très ouvert.
Nous voulons voir l’Egypte aller de l’avant vers un futur démocratique, a-t-elle encore fait valoir, en affirmant une nouvelle fois sa préoccupation face à la situation en Egypte, où les violences qui ont suivi la chute de M. Morsi ont fait plus d’une centaine de morts.
Catherine Ashton a confirmé avoir rencontré le président par intérim Adly Mansour, le Premier ministre Hazem Beblawi, mais aussi celui qui apparaît comme le nouvel homme fort du pays, le chef de l’armée, vice-Premier ministre et ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi.
Elle s’est également entretenue avec des responsables du mouvement Tamarrod, à l’origine des manifestations qui ont précédé l’éviction de M. Morsi, et du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), bras politique des Frères musulmans.
Mme Ashton a exprimé le souhait de l’UE d’un retour rapide au processus démocratique, et évoqué la nécessité de remettre l’économie en marche, car les développements économique et politique sont étroitement liés, avait indiqué plus tôt dans la journée à l’AFP son porte-parole, Michael Mann.
M. Morsi a été renversé le 3 juillet dernier par l’armée, après des manifestations de grande ampleur réclamant son départ.
Un nouveau gouvernement de transition a prêté serment, mais les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, affirment ne pas reconnaître sa légitimité et continuent de manifester en pour réclamer le retour de l’ancien président.(Afp)
Erdogan récuse la légitimité du nouveau gouvernement égyptien
Jeudi 18 juillet 2013 - 15:10
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Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a refusé de reconnaître comme nouveau représentant légitime de l’Égypte Mohamed El-Baradei, récemment nommé au poste de vice-président de la République arabe. Selon Erdogan, Mohamed Morsi, qui a remporté les élections en 2012, est toujours le président du pays.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a refusé de s’entretenir avec le vice-président égyptien, Mohamed El-Baradei, même par téléphone. Erdogan estime en effet qu’El-Baradei a été nommé à ce poste par les auteurs d’un coup d’Etat. Le Premier ministre turc a déclaré que les Egyptiens « ne resteront pas immobiles et vont lutter contre ce coup d’Etat ». Dans ces mots il y a l’espoir de voir revenir au pouvoir en Egypte « les Frères musulmans », avec lesquels la Turquie a coopéré avec succès. Cependant, l’équilibre des forces dans la région a changé de manière irréversible, selon l’analyse de Stanislav Tarasov, spécialiste du Moyen-Orient.
« L’alliance turco-égyptienne sur laquelle avait parié Ankara s’est défaite. Le fait est que le Parti de la justice et du développement en Turquie avait conclu un partenariat stratégique avec les Frères musulmans en Egypte. Et quand le président Morsi a remporté les élections, ils ont cru pouvoir devenir la puissance dominante de la région. A présent cette alliance est caduque, les forces sont passées du côté des Etats du Golfe et la Turquie reste politiquement isolée. »
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a refusé de s’entretenir avec le vice-président égyptien, Mohamed El-Baradei, même par téléphone. Erdogan estime en effet qu’El-Baradei a été nommé à ce poste par les auteurs d’un coup d’Etat. Le Premier ministre turc a déclaré que les Egyptiens « ne resteraient pas immobiles et lutteraient contre ce coup d’Etat ». Ces mots recèlent l’espoir de voir revenir au pouvoir en Egypte les Frères musulmans, avec lesquels la Turquie a coopéré avec succès. Cependant, l’équilibre des forces dans la région a changé de manière irréversible, selon l’analyse de Stanislav Tarasov, spécialiste du Moyen-Orient.
« L’alliance turco-égyptienne sur laquelle Ankara misait s’est délitée. Le fait est que le Parti de la justice et du développement en Turquie avait conclu un partenariat stratégique avec les Frères musulmans en Egypte. Et quand le président Morsi a remporté les élections, ils ont cru pouvoir devenir la puissance dominante de la région. A présent cette alliance est caduque, les forces sont passées du côté des Etats du Golfe et la Turquie reste politiquement isolée.»
La Turquie a joué la mauvaise carte aussi bien en politique étrangère qu’intérieure. Et elle se retrouve dans une position trop affaiblie pour que son avis soit écouté, a déclaré Sergueï Demidenko, expert de l’Institut d’études stratégiques et d’analyse.
« D’autres forces internationales influencent aujourd’hui la situation intérieure en Egypte. Un rôle majeur est joué par l’Arabie Saoudite, qui l’a emporté sur le Qatar en Egypte, et les Etats du Golfe qui suivent la voie tracée par la politique saoudienne, les Émirats arabes unis et le Koweït. La Turquie finira par entrer en contact avec la nouvelle direction égyptienne. » Et l’Egypte n’est plus celle qu’elle était il y a deux ans. Elle est passée du statut de principal prétendant au rôle de leader régional, à celui d’Etat bénéficiaire de l’aide internationale. Sans soutien financier extérieur, le Caire serait incapable de nourrir sa population, sans parler de la réalisation des réformes promises. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït ont déjà annoncé leur décision d’accorder aux autorités égyptiennes une aide temporaire d’un montant de douze milliards de dollars. Les Etats-Unis, qui n’ont pas encore affiché leur position sur la détention de Mohamed Morsi, n’ont pas non plus l’intention de réduire leur aide financière au Caire. Selon l’orientaliste Sergueï Demidenko, laisser l’Egypte régler seule ses problèmes aurait un impact négatif sur l’ensemble de la région.
« La situation de l’Egypte, peuplée de quelques 85 millions d’habitants, va bien sûr sérieusement affecter la situation dans le monde arabe en général, en déstabilisant la situation autour du pays. Vu qu’Israël est géographiquement tout proche, si les tendances extrémistes s’intensifient en Egypte, l’Etat hébreu sera également affecté. La situation dans la péninsule du Sinaï sera compliquée. Les islamistes d’Egypte partiront vers d’autres pays. » Le règlement de la question de la stabilisation du pays et de ses relations avec la communauté internationale pèse désormais sur les épaules du nouveau gouvernement égyptien. Il se compose essentiellement d’économistes et de technocrates. Trois représentants du gouvernement Morsi sont restés en poste : le ministre de l’Intérieur, le ministre du Tourisme et le ministre de la Défense, Abdel Fattah Al-Sissi, qui a dirigé le coup d’Etat. Le nouveau gouvernement ne comporte pas d’islamistes et c’est la raison pour laquelle certains refusent de le reconnaître.
Washington appelle les autorités égyptiennes à enquêter sur les récents affrontements sanglants entre adversaires et partisans du président déchu Mohammed Morsi et à libérer les leaders politiques arrêtés, a déclaré samedi soir le secraitaire d'Etat américain John Kerry. "En ce moment critique il est important que les forces de sécurité et le gouvernement provisoire respectent le droit des citoyens de protester pacifiquement. Les Etats-Unis appellent à lancer une enquête indépendante et sans parti pris concernant les événements récents et s'attendent de la part des leaders politiques des actions immédiates visant à régler la situation", a indiqué le chef de la diplomatie américaine.
Selon lui, toutes les forces politiques devraient prendre part au dialogue.
"Les Etats-Unis renouvellent leur appel à mettre un terme aux arrestations politiques et à libérer les leaders politiques conformément à la loi", a souligné le secrétaire d'Etat américain. Vendredi soir et samedi matin des heurts entre les opposants et partisans du président déchu Mohammed Morsi se sont déroulés dans plusieurs villes égyptiennes, faisant, selon les autorités, plus de 80 morts et plusieurs centaines de blessés. De leur côté, les Frères musulmans font état de près de 120 morts et 4.500 blessés.
Ces derniers jours, l'Egypte traverse une profonde crise politique. Le président Mohamed Morsi a été écarté du pouvoir le 3 juillet par l'armée après des manifestations de grande ampleur réclamant son départ. Il a été placé en résidence surveillée dans un site militaire sans aucune décision judiciaire. Le parquet général du pays examine plusieurs plaintes de particuliers contre Mohammed Morsi pour "espionnage", "incitation au meurtre de manifestants" et "mauvaise gestion économique".
Une initiative algérienne pour la réconciliation du peuple égyptien
13/08/2013
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Des Cheikhs algériens, tunisiens, marocains, libanais et saoudiens s’apprêtent à lancer une initiative de réconciliation entre les deux parties en conflit en Egypte, à savoir les partisans et les opposants du président renversé par l’armée, Mohamed Morsi.
Cheikh Ali Ayya, a dit qu’une délégation regroupant de Cheikhs algériens serait en déplacement en Egypte pour rencontrer les parties en conflit en Egypte, et ce dans le but d’entamer le processus de réconciliation.
« Il y a des Cheikhs qui ont le souci de faire cesser l’effusion de sang en Egypte, c’est pourquoi nous œuvrons pour en finir avec ça et mettre fin à la fitna. Nous allons présenter des propositions à nos Frères-le «Front national de défense de la légitimité»- qui réclame le retour au pouvoir du président déchu, Mohamed Morsi, et le nouveau gouvernement installé récemment», a déclaré Ali Ayya à Echorouk.
Le Cheikh a dit que la délégation qui se rendra en Egypte regroupe des Oulémas, Cheikhs et docteurs des Etats d’Algérie, de la Tunisie, du Liban et de l’Arabie saoudite et que les premiers contacts avec les deux parties précitées ont donné déjà de signes positifs.
Ali Ayya a affirmé que l’initiative qui se prépare pour la réconciliation du peuple égyptien n’a ni d’aspect politique ou partisan, comme elle n’est soutenue d’aucune partie officielle que ce soit en Algérie ou ailleurs. « Pour sauver la nation des affres de la tuerie, il nous appartient d’assumer nos responsabilités afin d’empêcher l’effusion de sang, pour protéger les biens public et privé des Egyptiens et pour que les enfants de ce pays cessent de s’entretuer.
S’agissant de l’adhésion d’autres parties à cette initiative, Ali Ayya a manifesté son accord à l’adhésion de l’Association des oulémas musulmans algériens, tandis qu’il s’est montré réservé quant à l’adhésion de Ali Benhadj à cette action, en raison de son appartenance partisane en s’exprimant sur ce sujet sans autant le citer nommément: « Nous voulons que cette initiative soit loin de toute couleur politique ou partisane ».
Le groupe de 14 partis qui se nomme « Groupe de défense de la mémoire et de la souveraineté » qui regroupe des partis d’opposition, a demandé du gouvernement de ne pas reconnaître le gouvernement de Hazem El-Beblawi, qu’ils jugent « illégitime ». D’autres intellectuels et académiciens ont présenté une requête pour le retour à la légitimité et à la fin de la gouvernance des putschistes.
Egypte : La coopération militaire avec les Etats-Unis est “en danger”
16 août 2013 – 17:17
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L’armée égyptienne n’a pas fait dans la dentelle quand il s’est agi de réprimer les manifestations organisées pour réclamer le retour du président Morsi, qui, issu des Frères musulmans, a été destitué le 3 juillet par son ministre de la Défense, le général al-Sissi, sur fond de contestation de la rue. Selon les bilans, il est fait état de plus de 600 tués, dont 300 au cours d’un assaut donné par la police et l’armée.
Les Etats-Unis, qui semblèrent hésiter au moment de la chute du régime d’Hosni Moubarak, ont jusqu’à présent fait preuve de prudence face à la situation égyptienne. Ainsi, ils se sont gardés de qualifier de coup d’Etat le renversement de l’ex-président Morsi. Si tel avait été le cas, l’administration Obama aurait été dans l’obligation de suspendre l’aide militaire apportée au Caire et dont le montant s’élève à 1,3 milliard de dollars, soit 80% des dépenses d’équipements de l’armée égyptienne.
Le soutien de Washington à l’armée égyptienne s’explique par au moins trois raisons. La première est qu’il est censé permettre de maintenir l’accès au canal de Suez, d’une importance stratégique. La seconde est liée au traité de paix israélo-égyptien conclu en 1979. Enfin, la dernière est de nature économique, Le Caire se fournissant essentiellement auprès des industriels américains de l’armement.
Ce soutien militaire prévoit également la formation d’officiers égyptiens aux Etats-Unis et Le Caire bénéficie également de facilités de paiement dans le cadre des négociations portant sur d’importants contrats d’armements avec les industriels d’outre-Atlantique.
Cependant, cette aide militaire américaine risque d’être remise en cause. Si la diplomatie américaine n’a pas condamné le renversement du président Morsi, il n’est pas question pour elle de donner des gages à un régime soutenu par l’armée égyptienne qui se livre à une répression sanglante susceptible de paraître anti-religieuse pour le monde musulman. D’où la remise en question de ce soutien à l’armée égyptienne, qui de facto, exerce le pouvoir.
Déjà, le 23 juillet, en raison de la situation instable de l’Egypte – c’est du moins l’argument qui avait été avancé – les Etats-Unis ont suspendu la livraison de 4 avions de combat de type F-16, lesquels font partie d’un lot de 20 appareils, commandés en janvier 2010 pour 2,5 milliards de dollars.
Au lendemain de la répression des manifestants pro-Morsi, le président Barack Obama a condamné “avec fermeté les mesures qui ont été prises par le gouvernement intérimaire égyptien et les forces de l’ordre.” Et d’ajouter : “Nous déplorons les violences exercées contre les civils (…) soutenons les droits universels essentiels à la dignité de l’homme, y compris le droit de manifester pacifiquement.”
“Alors que nous voulions maintenir nos relations avec l’Egypte, notre coopération traditionnelle ne peut plus continuer comme d’habitude au moment où des civils sont tués dans les rues et où l’on revient sur leurs droits”, a encore estimé le président américain. “Le peuple égyptien mérite mieux que ce que nous avons observé au cours des derniers jours (…) Et au peuple égyptien, je dis ceci: le cycle des violences et de l’escalade doit s’arrêter”, a-t-il insisté, avant de demandé la levée de l’état d’urgence et la mise en place d’un processsus de réconciliation nationale.
“Nous avons été critiqués par des partisans de Morsi. Nous avons été critiqué par l’autre camp comme si nous étions des partisans de Morsi. Ce type d’approche n’aidera en rien les Egyptiens à obtenir l’avenir qu’ils méritent”, a encore fait valoir le président Obama.
En attendant, Washington a décidé d’annuler les manoeuvres conjointes Bright Star, organisées tous les deux ans depuis 1981 entre les forces égyptiennes et américaines. A noter que les exercices prévus en 2011 n’avaient pas pu se tenir en raison des troubles politiques ayant suivi la chute du président Moubarak.
Quant au département d’Etat, qui a condamné la répression mais aussi les assauts lancés par les partisans de Morsi contre les bâtiments officiels, il a fait savoir que l’aide américaine accordée à l’Egypte allait être “réétudiée sous toutes ses formes.”
Cela étant, le chef du Pentagone, Chuck Hagel, a indiqué que le soutien militaire américain à l’Egypte sera maintenu. Mais sous conditions. “Le département de la Défense maintiendra sa relation militaire avec l’Egypte mais j’ai été clair sur le fait que la violence et les mesures inadéquates en direction d’une réconciliation mettent en danger des éléments importants de notre ancienne coopération de défense”, a-t-il affirmé, par voie de communiqué, après un entretien téléphonique avec le général al-Sissi.
“Au cours de ma discussion avec le ministre (Abdel Fattah) al-Sissi, j’ai réaffirmé que les Etats-Unis restaient prêts à travailler avec toutes les parties afin de résoudre la crise de manière pacifique et incluant les différentes sensibilités de la société égyptienne”, a-t-il précisé.
Par ailleurs, Le Caire a annoncé, ce 16 août, l’annulation de manoeuvres navales conjointes avec la Turquie, lesquelles étaient prévues en octobre. Il s’agit ainsi de protester “contre les déclarations et les actes inacceptables de la Turquie qui constituent une ingérence manifeste dans les affaires de l’Egypte et qui bafouent la volonté du peuple égyptien.”
Pour rappel, l’ancien président Morsi était soutenu par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, lequel a appelé à une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU pour évoquer ce qu’il a qualifié de “massacre” en parlant de la répression en Egypte.
Cela étant, Le Caire a reçu l’appui “ferme” face au “terrorisme” du roi Abdallah d’Arabie Saoudite. Le souverain a également dénoncé les “ingérences” en pointant “tous ceux qui tentent de porter atteinte aux affaire intérieures de ce pays (l’Egypte).” Sans doute vise-t-il les menées du Qatar, l’émirat étant un soutien de l’ex-président Morsi.
Un colonel américain : “La maison blanche soutient le terrorisme au Moyen-Orient”(Vidéo)
Par Lila Ghali | 18/08/2013 | 11:55
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“La confrérie des Frères Musulmans est une organisation terroriste et la Maison Blanche soutient les terroristes dans le monde arabe et au Moyen-Orient”, affirme un lieutenant-colonel de l’armée américaine à la retraite, Ralph Peters.
En sa qualité de conseiller stratégique de la chaîne télé Fox News, il livre une analyse édifiante sur la politique du président Barack Obama et son administration dans la vague de transition dans le monde arabe et en Egypte en particulier.
Ralph Peters affirme au sujet de la crise en Egypte que “le peuple égyptien avec l’aide de l’armée, avait su se débarrasser de Mohamed Morsi qui cherchait à instaurer une dictature religieuse. Et toujours selon la même source, pour s’exprimer, les pro-Morsi sont prêts à se métamorphoser en groupuscule terroriste avec pour seul mot d’ordre la “violence et la terreur”.
Sujet: Le retour de Hsoni Moubarak Ven 23 Aoû 2013 - 19:01
EGYPTE. "Contrairement à Moubarak, Morsi n'avait pas l'Etat avec lui"
Créé le 22-08-2013 à 23h20 - Mis à jour le 23-08-2013 à 08h01 Par Le Nouvel Observateur
Au Caire, la population accueille la libération provisoire d'Hosni Moubarak de manière contrastée. Reportage sur place de notre correspondant Marwan Chahine.
Hosni Moubarak derrière les barreaux durant son procès, au Caire, le 13 avril 2013. (AFP PHOTO/EGYPTIAN TV)
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Engoncé dans sa veste de groom bordeaux avec des fils pendouillant au niveau des épaules rembourrées, Tarek a l'air d'un personnage comique. Cet Egyptien de 28 ans, employé dans un hôtel du centre-ville, est pourtant très sérieux lorsqu'il dit que la libération d'Hosni Moubarak est pour lui aussi une libération. "Il ne méritait pas d'être condamné, il a toujours voulu le bien de ce pays. Et même s'il a fait des erreurs, les autres étaient bien pires que lui", assure-t-il.
Il en tient pour preuve son salaire mensuel passé de 1000 livres (107 euros) à 400 livres (43 euros) en deux ans. "Quand Moubarak était au pouvoir, les touristes venaient en Egypte, là il n'y a que trois clients dans l'hôtel et ce ne sont même pas des étrangers", râle-t-il. Dès le début du soulèvement de 2011, ce jeune copte s'est rangé du côté du régime : "On savait très bien que les Frères musulmans allaient profiter de la situation".
"Nous autres chrétiens, on les déteste, ça fait des années qu'ils nous font la guerre. Regardez le nombre d'églises qu'ils ont brûlé la semaine dernière." Il espère que le général Al-Sissi parviendra à "protéger les chrétiens comme le faisait Hosni Moubarak."
Pour Tarek, la libération définitive de l'ancien raïs est acquise, malgré le jugement en appel qui doit s'ouvrir ce week-end. "Tous les Egyptiens sont désormais unis contre les islamistes qui sont les vrais coupables du désordre dans ce pays. Il faut continuer à lutter contre ces terroristes", soutient-il.
"L'Égypte d'aujourd'hui ressemble à celle de Moubarak"
Saleh se dit également convaincu qu'Hosni Moubarak va être libéré. Mais cette perspective met ce jeune libéral, révolutionnaire de la première heure, hors de lui. "Les militaires, les policiers et maintenant les juges sont en train de nous voler une deuxième fois notre révolution", s'énerve ce manager des ventes dans une compagnie de téléphonie.
"On n'a pas le droit d'oublier tous les martyrs qui ont combattu pour la liberté", affirme Saleh, qui manifestera cet après-midi devant la Haute Cour de Justice, aux côtés du mouvement 6 avril, à l'origine de la mobilisation de janvier 2011. Il considère néanmoins que "Moubarak n'est qu'un symbole."
"Le vrai problème? c'est que l'egypte d'aujourd'hui ressemble à celle de Moubarak"? analyse-t-il en pointant "les conneries de la propagande médiatique" et "la sauvagerie des policiers". "Les Frères ont été nuls et voulaient prendre tous les pouvoirs mais contrairement à Moubarak, Morsi n'avait pas l'etat avec lui, il est toujours resté faible", juge Saleh. "On n'a pas fait tout ça pour en arriver là !", lance le révolutionnaire qui espère que la mobilisation de la journée sera suivie et ouvrira la voie à une nouvelle vague de contestation.
"Il faut que l'économie reparte"
Mohammed, cheveux blancs et sourire triste, souhaite que ça n'arrive pas. Il en a assez de tout ce désordre qui n'en finit pas de plomber ses déjà maigres affaires. A l'avant de son vélo rouillé, une petite carriole déborde d'objets divers ramassés ci-et-là : une paire de baskets, un fer à repasser, une lampe en porcelaine, des draps jaunis...
En ce moment, ce chiffonnier quinquagénaire ne vend plus grand-chose et il craint que la possible libération de l'ex-raïs aggrave la situation."Moi je me moque de la politique. Les juges peuvent le libérer s'ils le veulent mais il faut que l'économie reparte", dit-il. "Là, on va encore avoir des manifestations et des morts et ça risque d'aller de pire en pire", se lamente-t-il.
S'il ne regrette pas l'homme Moubarak qu'il décrit comme "corrompu" et "voleur", Mohammed a la nostalgie de cette époque où "les choses fonctionnaient normalement". Enthousiaste le 30 juin lors de la mobilisation contre Mohammed Morsi, le vendeur ambulant s'est pris à rêver aux lendemains qui chantent et à une stabilité retrouvée.
Il en est déjà revenu et fustige désormais "l'armée et la police qui disent faire la guerre contre le terrorisme mais tuent des innocents. "Un jugement qu'il s'est forgé suite au décès du fils de son médecin, "un garçon gentil qui n'était pas un extrémiste." Après deux ans et demi d'errements, ce père de quatre enfants ne croit plus en la politique : "Chacun défend ses intérêts et pendant ce temps -là, nous les Egyptiens pauvres, on ne sait même pas si on va manger. Alors Moubarak, ce n'est vraiment pas mon problème."
IRIB- Selon Tasnim, une fois l’implication du nouveau gouvernement qatari dans l’envoi d’armes et des appareils d’espionnage à destination des Frères musulmans en Egypte, mise au grand jour, le nouveau gouvernement égyptien a lancé dans une lettre menaçante, une sévère mise en garde à Doha.
Le site web de la CIA a indiqué dans un rapport que le ministre égyptien de la Défense, Abdel Fattah Al-Sissi, a écrit une lettre au ton menaçante à l’adresse du jeune émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-e Thani, et il a sévèrement mis en garde Doha quant à l’ingérence dans les affaires égyptiennes. Toujours d’après le site web de la CIA, le Caire a obtenu des renseignements selon lesquels le Qatar est derrière les violences dont les auteurs sont les Frères en Egypte. Ces renseignements reposent sur les aveux des leaders des Frères que l’appareil sécuritaire égyptien a arrêté ces dernier temps.
Selon le Caire, ces leaders des Frères ont révélé que le Qatar finançait les Frères musulmans et un dénommé Ziyad al-Imam surnommé Abou Fadi, qui était le directeur des opérations secrètes des services de renseignements qataris, était chargé de programmer les projets censés inciter les éléments armés des Frères en Egypte. Il semblerait qu’Ali-Sissi dans sa lettre a demandé à Doha de suspendre immédiatement ses soutiens aux Frères et de cesser d’intervenir dans les affaires égyptiennes.
L’Algérie apporte son soutien au pouvoir militaire en Égypte
10/09/2013
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Le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a exprimé ce lundi 9 septembre le soutien de l’Algérie au pouvoir militaire en Égypte qui a renversé le président élu Mohamed Morsi. L’Algérie regarde l’Égypte comme un pays qui « peut s’en sortir », a indiqué M. Medelci, en estimant que cela « ne suffit pas ».
« Nous devons coopérer et travailler d’État à État. Il y a tellement de choses à faire ensemble », a déclaré M. Medelci au JT de 19 h de Canal Algérie qui a révélé avoir porté un message du président Abdelaziz Bouteflika au Caire.
Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté qu’il avait rencontré son homologue égyptien il y a une semaine au Caire, et qu’il lui avait fourni des explications sur l’application de la feuille de route du gouvernement de transition égyptien. M. Medelci s’est dit satisfait de l’application par le pouvoir égyptien de cette feuille de route, qui prévoit notamment un référendum sur la Constitution et des élections présidentielles pour élire le successeur de Morsi, destitué par l’armée le 3 juillet dernier. Les manifestations de ses partisans qui ont suivi ont été violemment réprimées par la police égyptienne.
Désaccord sur l’Egypte : Les Emirats rappellent leur ambassadeur à Tunis
28-09-2013 - 21:1
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Les Emirats arabes unis ont rappelé leur ambassadeur à Tunis pour marquer leur désaccord avec un appel du président tunisien Moncef Marzouki à libérer le chef d'Etat islamiste égyptien déchu, Mohamed Morsi, rapportent les médias locaux samedi.
Selon l'agence officielle Wam, le ministère des Affaires étrangères à Abou Dhabi a rappelé l'ambassadeur Salem al-Guatam, en poste à Tunis, pour des "consultations sur la situation dans la région et sur des questions bilatérales".
Le quotidien Al-Khaleej précise pour sa part que ce rappel a été motivé par "les attaques du président tunisien contre l'Egypte et sa nouvelle direction que les Emirats trouvent inacceptables dans les relations entre Etats".
"Attaquer de la sorte le nouveau pouvoir en Egypte ne convient pas de la part d'un pays frère comme la Tunisie", ajoute le journal, qui reflète les positions officielles.
"Il est du devoir de tous de soutenir la nouvelle direction égyptienne arrivée au pouvoir par une forte volonté populaire", poursuit Al-Khaleej.
Selon les médias de la région, Marzouki, un centriste allié aux islamistes d'Ennahda au pouvoir en Tunisie, s'est livré devant l'Assemblée générale des Nations unies à une attaque en règle contre le nouveau pouvoir égyptien et appelé à libérer Morsi arrêté par l'armée égyptienne le 3 août et actuellement poursuivi par la justice.
Les Emirats arabes unis, avec l'Arabie saoudite, ont été les premiers pays à saluer l'intervention de l'armée égyptienne pour écarter les islamistes du pouvoir.
Ces deux pays, avec le Koweït, ont apporté une assistance financière de 12 milliards de dollars à l'Egypte après la mise à l'écart de Morsi.
L'Egypte a pour sa part rappelé son ambassadeur en Tunisie samedi. Le ministère des Affaires étrangères a rappelé le diplomate pour des "consultations", a précisé la télévision.
Egypte: deux soldats tués, deux autres blessés dans une attaque contre un véhicule de l'armée
2013-10-04 19:44:33 xinhua
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Deux soldats égyptiens ont été tués et deux autres blessés dans une attaque perpétrée par des militants contre leur véhicule qui circulait sur la route reliant Le Caire à Ismailia, a rapporté vendredi la presse d'Etat al-Ahram en ligne.
L'attaque a été menée par des militants non identifiés qui conduisaient une voiture dépourvue d'une plaque d'immatriculation.
La police militaire est arrivée sur les lieux et a passé le secteur au peigne fin à la recherche des assaillants, qui se sont enfuis dans le désert. Un hélicoptère militaire participe aux recherches.
Le 24 septembre, un policier a été tué et deux autres blessés dans une attaque similaire.
Depuis les opérations de dispersion d'une foule de supporters de l'ex-président Mohamed Morsi menées le 14 août, les forces de sécurité ont été attaquées dans plusieurs régions à travers le pays. Plusieurs commissariats de police et postes de contrôle ont été pris d'assaut et des dizaines de membres du personnel de la sécurité ont été tués.
L'Egypte évoque une confusion dans ses relations avec les Etats-Unis
16/10/2013
Nabil Fahmi
Les relations entre les Etats-Unis et l'Egypte traversent une période de forte confusion qui pourrait affecter l'ensemble du Proche-Orient, estime le ministre égyptien des Affaires étrangères, mercredi.
Dans un entretien au journal gouvernemental Al Ahram, le ministre Nabil Fahmy estime qu'une prolongation de cette période d'instabilité dans les relations américano-égyptiennes "pourrait avoir des conséquences négatives sur l'ensemble de la région, y compris sur les intérêts américains".
"Nous sommes aujourd'hui dans une situation délicate qui reflète une confusion dans nos relations et quiconque dit le contraire n'est pas honnête", affirme Nabil Fahmy.
Washington a décidé de réduire son assistance économique et militaire à l'Egypte après la répression sanglante menée par l'armée contre les Frères musulmans.
Le gouvernement égyptien a critiqué cette mesure tandis que les Etats-Unis faisaient savoir qu'ils n'avaient pas l'intention de rompre les relations avec Le Caire, allié de longue date dans la région.
L'administration américaine entendait manifester son mécontentement face à la manière dont l'armée a repris les rênes du pouvoir en déposant le président islamiste Mohamed Morsi démocratiquement élu.
Le gouvernement égyptien soutenu par les militaires a affirmé qu'il ne se soumettrait pas aux pressions américaines et a jugé que la réduction de l'aide militaire intervenait alors que le pays est engagé dans "une guerre contre le terrorisme".
La stabilité de la région du Golfe essentielle pour celle de l'Egypte (PM égyptien)
28/10/2013
Citation :
La stabilité des monarchies du Golfe est essentielle pour la sécurité de l'Egypte, a indiqué dimanche le Premier ministre égyptien Hazem Beblawi, après l'annonce la veille par les Emirats arabe unis d'une aide de 3,9 milliards de dollars à son pays.
Les Emirats arabes unis et d'autres monarchies du Golfe ont été de fervents soutiens des nouvelles autorités égyptiennes en place depuis la destitution par l'armée du président Mohamed Morsi.
Ils ont promis d'apporter leur aide au gouvernement intérimaire pour faire face à la situation économique désastreuse du pays qui traverse une profonde crise politique depuis plus de deux ans.
"La stabilité du Golfe est un des piliers essentiels de la stabilité de la sécurité de l'Egypte", a indiqué M. Beblawi à des journalistes à Abou Dhabi.
"Toute atteinte à la sécurité d'un Etat du Golfe serait une atteinte directe à la sécurité nationale de l'Egypte", a indiqué le chef du gouvernement intérimaire mis en place par l'armée après la destitution le 3 juillet du président islamiste.
Quatorze Egyptiens et 16 Emiratis vont être jugés aux Emirats à partir du 5 novembre pour appartenance à une branche illégale des Frères musulmans, le mouvement dont M. Morsi est issu.
Parmi les accusés figurent des médecins, des ingénieurs et des professeurs d'université arrêtés entre novembre 2012 et janvier 2013, selon l'organisation Human Rights Watch.
Sur les 3,9 mds USD d'aide des Emirats, une allocation de plus d'un milliard USD est prévue pour financer les besoins en produits pétroliers de l'Egypte et le reste pour financer des projets de développement dans plusieurs domaines dont ceux de la santé, de l'éducation et du logement, selon l'agence officielle émiratie WAM.
Le riche pays pétrolier du Golfe avait déjà fait don en juillet d'un milliard de dollars à l'Egypte, outre le placement d'un dépôt sans intérêt de 2 mds USD à la Banque centrale égyptienne.
L'Arabie saoudite et le Koweït ont annoncé de leur côté des aides cumulées de 9 milliards à l'Egypte dans les jours qui ont suivi la mise à l'écart du président Morsi, pour soutenir le pouvoir mis en place par l'armée.
Un attentat fait 14 morts dans une capitale régionale égyptienne
24.12.2013 13:12
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Un attentat à la voiture piégée a fait 14 morts et une centaine de blessés tôt mardi à Mansoura, une capitale régionale située à 100 kilomètres au nord du Caire.
Quatorze personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées tôt mardi dans un attentat à la voiture piégée contre un bâtiment de la police à Mansoura, à 100 kilomètres au nord du Caire.
Des images de la télévision ont montré d'importants dégâts et des façades endommagées d'immeubles au milieu de nombreuses ambulances.
Des dizaines de kilogrammes d'explosifs Des responsables des services de sécurité ont précisé que le véhicule avait été piégé avec plusieurs dizaines de kilogrammes d'explosifs et que l'explosion avait été ressentie à une vingtaine de kilomètres à la ronde.
Les attaques contre les forces de l'ordre se sont multipliés dans le pays depuis la destitution le 3 juillet du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée.
Depuis début juillet, plus d'une centaine de soldats et de policiers ont péri dans de telles attaques, en majorité dans la péninsule désertique du Nord-Sinaï.
John Kerry rejette la désignation “terroristes” des Frères musulmans
Washington recadre le Caire
Par : Merzak Tigrine - Samedi, 28 Décembre 2013 09:50
Le Secrétaire d'Etat John Kerry le 3 novembre 2013 au Caire (Pool/AFP/Archives, Jason Reed)
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Même s’ils ont apporté leur soutien au régime mis en place en Égypte au lendemain de l’éviction du président islamiste Mohamed Morsi, les États-Unis n’acceptent pas les nouvelles mesures des nouvelles autorités du Caire, notamment la décision de considérer les Frères musulmans comme une “organisation terroriste”.
Le soutien américain à l’Égypte a des limites semble dire Washington au Caire à travers le message transmis par le secrétaire d'État John Kerry à son homologue égyptien Nabil Fahmy lors d’un contact téléphonique entre les deux hommes, jeudi. Le chef de la diplomatie américaine a dénoncé la décision du Caire de considérer les Frères musulmans comme une “organisation terroriste”, selon un communiqué de la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki.
Cette dernière a déclaré : “Le secrétaire d'État a fait part de sa préoccupation quant à la désignation terroriste des Frères musulmans prise le 25 décembre par le gouvernement intérimaire égyptien”. Pour rappel, l’Égypte a déclaré “organisation terroriste” les Frères musulmans du président destitué Mohamed Morsi, après leur avoir fait porter la responsabilité de l'attentat meurtrier, mardi, contre le quartier général de la police à Mansoura, pourtant “fermement” condamné par la confrérie et revendiqué par un mouvement djihadiste.
Lors de sa conversation avec Nabil Fahmy, John Kerry a toutefois condamné “l’atroce attentat à la bombe terroriste” de Mansoura ainsi que celui du Caire, et les deux ministres sont convenus que “la violence n'avait pas sa place en Égypte, dont le peuple mérite paix et tranquillité”, a ajouté la porte-parole de la diplomatie américaine.
Comme Washington ne cesse de le répéter depuis six mois, John Kerry a insisté sur “la nécessité d'un processus politique qui inclut le plus grand nombre sur tout l'échiquier politique et qui respecte les droits fondamentaux de tous les Égyptiens afin d'aboutir à un changement démocratique”.
Le département d'État avait déjà dénoncé lundi un climat de plus en plus liberticide en Égypte, au lendemain de la condamnation de 3 militants laïques qui avaient défilé contre une loi controversée limitant le droit de manifester. Washington demande depuis des mois au Caire d'œuvrer au retour d'un régime démocratique, notamment, à l'occasion du référendum sur une nouvelle Constitution programmé les 14 et 15 janvier 2014.
Les États-Unis condamnent aussi régulièrement depuis six mois le tour de vis sécuritaire et la répression des partisans du président déchu Morsi et ont gelé en octobre une partie de leur aide de 1,55 milliard de dollars par an, dont 1,3 milliard pour l'armée. Il n’en demeure pas moins que les Américains n'ont jamais parlé de “coup d'État” pour l'éviction de Mohamed Morsi et John Kerry a même déclaré en août que l'armée l'avait renversé pour “sauver la démocratie”.
Il a aussi accusé les Frères musulmans d'avoir “volé” la révolution de 2011. Sur le terrain, le regain de tension constaté en Égypte s'est traduit, jeudi soir, par la mort d'une personne lors d'affrontements entre des étudiants de la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, partisans de Mohamed Morsi et des adversaires de l'ancien président, selon le ministère de l'Intérieur. Le ministère a ajouté que sept “émeutiers” issus de la confrérie, qui bravaient l'interdiction faite aux Frères musulmans de manifester, avaient été arrêtés après que la police soit intervenue à coups de grenades lacrymogènes.
Un attentat survenu, jeudi matin, a également fait 5 blessés légers lorsque qu'une bombe a frappé un bus dans le quartier de Nasr City, dans le nord du Caire. Un général de la police a expliqué qu’une seconde bombe artisanale, désamorcée, avait été placée dans un panneau publicitaire proche et devait détoner au moment où les forces de l'ordre arriveraient sur les lieux après la première explosion. Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, elle “visait à terroriser les gens avant le référendum constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier”.
Un couple suisse a été assassiné à Hurghada, en Egypte
(ats / 02.01.2014 22h55)
Un hôtel de la station balnéaire de Hurghada
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Un couple suisse a été tué en Egypte. Selon l'émission "10vor10" de la télévision alémanique SRF, l'assassinat a eu lieu dans la station balnéaire d'Hurghada, au bord de la mer Rouge.
Une porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé jeudi soir à l'ats que ces deux ressortissants suisses avaient été tués en Egypte, sans donner d'autres détails. Le DFAE est en contact avec les autorités policières sur place et en Suisse.
Au moins 29 personnes ont été tuées samedi dans des heurts lors de manifestations en Egypte, dont 26 dans la région du Caire. Ces événements ont coïncidé avec le troisième anniversaire du déclenchement de la révolution qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.
Les affrontements ont fait 26 tués au Caire et dans sa banlieue, a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé Ahmed Kamel. La police a ajouté que 765 manifestants ont été arrêtés.
Des milliers de personnes se sont retrouvées sur la place Tahrir du Caire pour apporter leur soutien au pouvoir dirigé de facto par l'armée. De façon inédite, côte à côte, des opposants, libéraux et islamistes ont conspué les militaires.
Des milliers de personnes brandissaient des portraits du général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée et nouvel homme fort de l'Egypte.
A l'appel des partisans du président déchu le 3 juillet dernier Mohamed Morsi et des mouvements de la jeunesse, fer de lance de la révolte de 2011, des centaines de manifestants ont tenté de défiler dans le centre-ville. La police les a dispersés à coups de grenades lacrymogènes et de tirs de fusils à pompe.
Affrontements violents
Dans la ville de Minya, dans le sud, deux personnes ont été tuées lors d'affrontements, a indiqué le général Hicham Nasser, directeur des enquêtes criminelles au sein de la police régionale.
A Alexandrie, deuxième ville du pays, une femme a péri dans des affrontements opposant là aussi partisans de M. Morsi et forces de sécurité.
Les pro-Morsi ont appelé à lancer samedi 18 jours de manifestations "pacifiques". La révolte de 2011 avait aussi coûté la vie à quelque 850 personnes.
Armée au pouvoir
Aussitôt après son départ, l'armée avait pris les rênes du pouvoir, avant de les remettre à l'islamiste Morsi, élu en juin 2012. Mais un an plus tard, des millions d'Egyptiens descendaient dans les rues pour exiger son départ, l'accusant de vouloir islamiser la société à marche forcée.
Le général Sissi, également ministre de la Défense et désormais vice-Premier ministre ne cache plus son intention d'être candidat à la présidentielle prévue cette année, mais recherche sans cesse une caution dans la rue.
Le gouvernement a appelé les Egyptiens à se rassembler massivement samedi pour commémorer la "Révolution du 25-Janvier".
Crash d'hélicoptère
Par ailleurs, cinq soldats ont péri samedi dans le crash d'un hélicoptère de l'armée dans la péninsule égyptienne du Sinaï, ont indiqué des sources médicales. La région est le théâtre d'affrontements avec des groupes d'insurgés islamistes.
Rien n'a filtré pour l'heure sur les causes du crash. L'armée a confirmé dans un communiqué que l'appareil s'était écrasé au sol, indiquant seulement qu'elle était à la recherche de son équipage.