scorpion Modérateur
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| Sujet: Avion russe de 6° génération Sam 7 Sep 2013 - 12:39 | |
| Moscou lance la conception d'un chasseur de 6e génération6 septembre, 2013 Dmitri Litovkine, pour La Russie d'Aujourd'hui Juste avant l'ouverture du salon international aérospatial de Moscou MAKS-2013, l'ex-commandant des forces aériennes russes Piotr Deïnekine a annoncé que la Russie avait entamé la conception d'un chasseur de sixième génération. Le T-50 était le principal atout du programme du salon. Les spécialistes ne cachent pas que le T-50 réunit toutes les technologies les plus modernes de l'industrie aéronautique militaire russe. Crédit : AP - Citation :
- Juste avant l'ouverture du salon international aérospatial de Moscou MAKS-2013, l'ex-commandant des forces aériennes russes Piotr Deïnekine a annoncé que la Russie avait entamé la conception d'un chasseur de sixième génération. Sans dévoiler la date du premier vol de l'appareil, ni ses caractéristiques techniques, le général a souligné que l'avion serait en effet complètement automatisé. Cette annonce est d'autant plus intéressante que la Russie a démontré dans le cadre de cette édition du salon MAKS trois nouveaux chasseurs de 5e génération T-50 qui ont pour la première fois effectué un vol en groupe. Les ingénieurs russes ont ainsi réitéré que Moscou n'était pas à la traîne dans la course technologique avec les États-Unis et leur F-22, et qu'il s'apprêtait même à devenir un leader mondial dans le domaine de l'aviation militaire.
Le T-50 était le principal atout du programme du MAKS-2013. Le chasseur avait été pour la première fois présenté au public dans le cadre de l'édition 2011 du salon. En 2013, il s'agissait du premier vol en groupe, les pilotes russes ayant effectué plusieurs figures uniques que seul le T-50 est aujourd'hui capable de réaliser.
Les spécialistes ne cachent pas que le T-50 réunit toutes les technologies les plus modernes de l'industrie aéronautique militaire russe : la furtivité, un radar dernier-cri, des armes à haute précision, la haute manœuvrabilité et l'avionique au plus haut niveau international. Ce sont ces caractéristiques qui distinguent le T-50 des chasseurs de 4e génération. Toutefois, les nouveaux appareils qui passent actuellement des essais, ne seront mis en service qu'en 2016. Dans ce contexte, les annonces concernant une « sixième génération », bien qu'optimistes, sont peu explicables. On ignore pour l'instant les exigences que posent devant les chasseurs de cette prochaine génération les militaires russes.
La génération robotique
D'après les estimations préliminaires du Pentagone, un avion de combat de 6e génération sera un avion furtif à haute manœuvrabilité. Le chasseur de l'avenir sera en outre capable d'atteindre des vitesses hypersoniques d'environ Mach 5 (près de 5800 km/h). En plus, l'appareil devra être complètement autonome, piloté soit par une personne, soit par un robot. Selon Guivi Djandjgava, chef du bureau d'études russe de Ramenskoïe qui a développé l'électronique de bord pour les chasseurs Su-30, Su-35 et T-50, les avions autonomes représentent effectivement l'avenir de l'aviation militaire. Une grande partie des technologies qui le permettent, sont déjà utilisées dans la fabrication de chasseurs russes. Par exemple, les avions de combat modernes possédés par la Russie peuvent effectuer un vol autonome, contrôlant l'altitude et franchissant les obstacles, ce qui permet au pilote de se concentrer sur les cibles. En outre, l'avion empêche le pilote d'utiliser les armes si ses actions peuvent endommager le chasseur. Et si le pilote perd le contrôle de l'appareil en raison d'une blessure ou d'une perte de conscience, le système l'éjecte automatiquement.
D'après M.Djandjgava, toute ces technologies feront partie des chasseurs autonomes de la sixième génération. Mais faut-il aller plus loin? L'expert estime qu'un robot est, en général, supérieur à un pilote humain : la formation des pilotes prend des années et exige d'énormes investissements financiers, et chaque pilote péri représente un coup sérieux à l'armée. En plus, un être humain peut tomber malade ou éprouver des difficultés psychologiques, ce qui peut l'empêcher d'accomplir sa mission, tandis qu'un robot est en théorie toujours prêt au combat, dans toutes les conditions. Mais est-ce vrai ?
Arkady Syroejka, concepteur de la société russe Vega, engagé dans le développement des drones russes, estime que tous les drones actuels ont un défaut très important : ils ne peuvent pas modifier leur programme de vol au cours de la mission. La préparation d'un drone américain MQ-1 Predator dure plusieurs mois. Si durant la mission quelque chose tourne mal, l'appareil est tout de suite retourné à la base. Plusieurs mois de travail de centaines des gens qui préparaient la mission, partent ainsi en fumée, tandis que la mission, elle tombe à l'eau. Cependant, le pilote du constructeur russe MiG Mikhaïl Beliaev se dit persuadé qu'un pilote humain est capable, contrairement à un robot, d'évaluer correctement les changements de la situation et de prendre lui-même des décisions nécessaires pour remplir les tâches fixées, quoi qu'il arrive.
La vitesse hypersonique avérée inutile
Un autre détail : la capacité d'atteindre des vitesses hypersoniques, qui était jusqu'à récemment considérée comme une des principales exigences pour un avion de l'avenir. Toutefois, le commandant des forces aériennes russes Viktor Bondyrev, qui a récemment annoncé aux journalistes les caractéristiques du futur bombardier stratégique russe (qui, d'après les analystes, devrait être un avion hypersonique), a surpris tout le monde en annonçant qu'il s'agirait en effet d'un appareil subsonique. À titre d'exemple, le Tu-160, bombardier stratégique actuel de la flotte russe, est un avion supersonique, capable d'atteindre des vitesses dépassant 2.000 km/h.
Alors, pourquoi l'Armée de l'air russe veut un bombardier subsonique ? La réponse est simple. Premièrement, un appareil de ce genre est beaucoup moins coûteux qu'un avion supersonique ou hypersonique. En outre, dans les conditions actuelles, un bombardier ne doit pas nécessairement quitter le territoire de son pays d'origine pour effectuer une frappe, grâce à des missiles de croisière modernes à longue portée. Cette tendance se manifeste également dans la construction de chasseurs : le F-22, un avion à très haute manœuvrabilité, utilisera principalement des missiles, sans entrer dans la zone protégée par les forces de la défense anti-aérienne et les chasseurs de l'ennemi.
Le pilote d'essai russe Sergueï Bogdan, qui a pris part aux tests du T-50, estime qu'un nouveau chasseur de 6e génération n'apparaîtra que d'ici 15 ans. « Il semblerait que la technologie se développe rapidement, mais toute de même, 35 ans séparent l'apparition du premier chasseur de 4e génération de la mise au point de celui de 5e génération », explique-t-il. Cependant, les avions de l'avenir seront effectivement autonomes, mais « les aéronefs pilotés vivront encore longtemps », dit M.Bogdan.
Un avion sans ennemis
Les débats entre les concepteurs et les pilotes reflètent le problème essentiel: personne ne sait encore ce que c'est qu'un avion de 6e génération. À l'époque, c'était le cas avec la cinquième génération. Le F-22 a été conçu au pic de la guerre froide, où les deux superpuissances se préparaient à détruire l'une l'autre — un but qui ne pouvait être accompli que grâce à une supériorité technique. Mais, quel paradoxe, le premier Raptor a vu le jour lorsque Moscou et Washington sont devenus partenaires, une grande guerre entre eux étant désormais impossible. Les autorités américaines ont ensuite décidé de réduire de plus de 60% le nombre de commandes pour l'avion envisagé initialement. Le ministère russe de la Défense ne projetait pas pour sa part d'acheter les T-50 en masse, préférant les chasseurs « vieux », mais sûrs de génération 4++, comme le Su-35 et le MiG-35. Leurs collègues américains ont choisi la même stratégie.
Revenant au sujet de l'avion de 6e génération, le sort de ce projet ambitieux dépend de l'existence d'un digne adversaire. Ce pourrait être un nouveau chasseur chinois, dépassant le F-22 et le T-50, ou bien quelque sorte d'un vaisseau spatial d'envahis extraterrestres. Les deux options semblent peu probables. C'est pourquoi ni Moscou, ni Washington ne débloqueront pendanencore longtemps des fonds pour concevoir un tel avion : il n'aura ni missions appropriées, ni même un adversaire adéquat. http://larussiedaujourdhui.fr/tech/2013/09/06/moscou_lance_la_conception_dun_chasseur_de_6e_generation_25547.html |
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