A l’étranger, dans les grands pays agricoles, les liens entre agriculteurs et transformateurs sont très étroits.

M. Benaissa a cité l’exemple de Nestlé, le géant mondial de l’agroalimentaire.

« Lorsque nous avions posé la question à Nestlé sur le nombre de vaches laitières dont il dispose, il a répondu qu’il n’en avait aucune !

Mais, nous avons mis les éleveurs en réseau, nous possédons la technologie et personne ne bouge sans nous (a répondu le responsable de Nestlé, NDR) », a cité M. Benaissa.

L’Algérie n’invente rien dans ce domaine.

Elle tente de s’inspirer des expériences des autres pays. L

Le groupe privé Benamor a déjà sa propre expérience réussie dans la tomate industrielle.

En huit ans de travail avec les agriculteurs, il a réussi à augmenter les rendements de 15 tonnes à l’hectare à 60 tonnes à l’hectare, et à sauver la filière tomate qui allait disparaître.

Rachid Benaissa a félicité publiquement l’initiateur du projet.

Il a exprimé le soutien du gouvernement et dit que l’amélioration du rendement à l’hectare et de la qualité du blé, les deux grandes tares de la céréaliculture algérienne, est possible. «

On peut le faire. Nous devons montrer au monde que nous sommes capables de nous fédérer», a-t-il dit.

L’impératif d’assurer la sécurité alimentaire nationale a mis fin à plusieurs années de méfiance des pouvoirs publics vis-à-vis du secteur privé.

Depuis la chute de Khalifa en 2003, les ministres évitaient systématiquement de s’afficher avec des patrons privés, allant jusqu’à bouder des inaugurations d’usines lancées par des groupes privés.

Mercredi dernier, M. Benaissa a avoué : « je n’ai jamais compris pourquoi on se tourne le dos.

Est-ce qu’on le fait par nous-mêmes ou nous suggère-t-on de le faire ? »

Le ministre a rappelé que la grande majorité des 1,1 million de fermes agricoles du pays appartient au privé.

M. Benaissa a rappelé la crise céréalière de 2007 et 2008 et l’envolée des prix. .

Le directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Nouredine Kehal a dit qu’en 2008, les prix du blé dur avaient atteint le pic de 1 000 dollars la tonne.

« Les quantités étaient limitées.

Le fournisseur imposait ses conditions.

Il n’y avait aucune possibilité de négocier », a-t-il dit.

L’Algérie, plus grand pays consommateur de blé dur, entend développer sa production pour réduire sa dépendance vis-à-vis de l’étranger

Le Canada s’inquiète de la baisse de ses exportations de blé vers l’Algérie

Agriculture : la nouvelle stratégie du gouvernement se dessine

Citation :

yazid slimani - 18/12/2010 - Sortir de la dépendance alimentaire. Jusqu'ici ce n'était qu'un slogan vide, répété comme un credo par les premiers ministres et les ministres de l'Agriculture qui se sont succédé au gouvernement. Mais ces derniers mois, il semble que l'Etat veuille reprendre en main ce secteur. Il multiplie en tout cas les annonces visant à réduire les importations de biens alimentaires de base. Ainsi, comme nous l'annoncions jeudi, le gouvernement a décidé de rétablir à partir de janvier 2011, les droits de douanes pour 36 produits agricoles ou issus de l’agriculture importés de l'Union Européenne. Sur les trente-six concernés, la plupart sont des produits agricoles bruts ou transformés, comme le sucre, les vaches laitières, des légumes, des fruits, de la margarine, des fromages, etc.

Déjà, la loi de finances complémentaire 2010 prévoyait une augmentation des droits de douane sur le blé dur importé par des privés. Conséquence: en quelques mois, avec un prix de la tonne passé à 200 dollars, les importations de blé dur ont sensiblement baissé. Le Bureau canadien du blé (CWB) s'est publiquement inquiété de cette nouvelle donne ce samedi 18 novembre. « Les importations de blé dur par l'Algérie ont effectivement fortement diminué. Evidemment nous souhaiterions que ces droits de douane soient revus à la baisse, mais c'est une décision du gouvernement algérien », a déclaré un de ses responsables. L'Algérie est en effet le deuxième client du Canada après les Etats-Unis, avec 483.500 tonnes de blé dur vendues pour la saison 2009/2010.

Ces augmentations et rétablissements de droits de douane visent à favoriser le développement de l'agriculture nationale et un accès au marché moins concurrentiel pour les producteurs nationaux. Le gouvernement a ainsi mis en place des mesures incitatives pour développer la filière du lait cru, en augmentant la prime d'intégration et les primes de productions, en mettant notamment en place une subvention sur la poudre de lait. L'Etat a également décidé de soutenir les initiatives privées dans ce secteur comme le développement des céréales avec un rapprochement producteurs-transformateurs initié par le groupe Benamor.

Cette politique très volontariste mettra sans doute du temps avant de porter ses premiers fruits. Elle devra également être relayée par un investissement dans la modernisation des infrastructures agricoles de production et de transformation. Car le secteur n'est absolument pas capable à l'heure actuelle de fournir un marché de 35 millions de consommateurs.

http://www.tsa-algerie.com/economie-et-business/agriculture-la-nouvelle-strategie-du-gouvernement-se-dessine_13370.html

Le gouvernement piégé par ses propres lois

Comment l’application de la loi par les grossistes a enflammé les prix

Les prix des produits de large consommation ont augmenté d’une façon spectaculaire entre fin 2010 et début 2011.