Les partis légaux d’opposition ont besoin de son soutien, et Mohamed El Baradei, ancien directeur de l’AIEA, la tient pour principale interlocutrice.

Or le spectre d’une accession par les urnes au pouvoir des islamistes inquiète les Occidentaux, sans parler d’Israël.

Aux Etats-unis, de hauts responsables républicains n’hésitent pas à qualifier les Frères de groupe « extrémiste ».

En choisissant de se ranger derrière la Coalition nationale pour le changement fondée par el-Baradei, et en multipliant les déclarations apaisantes, la confrérie veut rassurer.

Ahmad Seif el-Islam alBanna, membre du bureau de l’organisation, explique qu’« il n’est pas question de faire un coup d’Etat.

Il n’y aura pas de président issu des Frères à la tête du pays. Mais nous tenons à participer au processus politique qui est en train de se mettre en place. Le problème aujourd’hui n’est pas l’idéologie ou la religion, mais l’économie et la corruption. »

Pas question donc pour le moment de donner des précisions sur la voie que la confrérie pourrait emprunter si elle est à nouveau légalisée.

Habilement, elle élude les questions sur l’application de la Charia, la place des femmes ou encore les accords de paix avec Israël, mais elle sait qu’avec 40 % de la population qui vit avec moins de 2 dollars, elle jouera un rôle central à l’avenir.

Les représentants des Frères Musulmans Essam el-Arian, Saad al-Katatni et Mohammed Murs lors d'une conférence de presse au Caire, le 6 février 2011 © Amr Ahmad / AFP

EGYPTE – Mais qui sont les Frères musulmans ?

Citation :

Les USA ne peuvent imposer les changements en Egypte, mais ils les suivent. Le peuple égyptien doit compter sur lui même seulement. Selon ses actions et ses réussites, les USA et l’Europe réagiront. Ils appelleront Moubarak à quitter le pouvoir s’ils voient que le peuple est (...)

Les Frères musulmans, officiellement interdits en Egypte, sont la première force d’opposition du pays. La puissante confrérie islamiste, un temps prise de court par le mouvement populaire, est devenue incontournable pour sortir de la crise.

D’abord prudemment à l’écart des manifestations en Egypte, les Frères musulmans sont désormais au cœur de la contestation. Officiellement bannis de la sphère politique depuis 1954, ils ont entamé jeudi un dialogue sans précédent avec le pouvoir.

Une histoire mouvementée

Depuis sa fondation, le mouvement des Ikwanes - les Frères, en arabe – a été placé sous haute surveillance par le régime, voire violemment réprimé. Au départ, l’organisation créée en 1928 par Hassan el-Bana, un instituteur, s’oppose à l’occidentalisation de l’Egypte et prône un retour à la stricte observance des préceptes du Coran. Dans les années 1940, la confrérie compte déjà deux millions d’adeptes et demande l’application de la charia (le droit coranique). Les Frères musulmans ne reculent pas devant la violence et assassinent deux Premiers ministres. Les Frères sont alors pourchassés : Hassan el-Bana est éliminé en 1949, et les arrestations sont massives. En 1954, ils tentent d’assassiner Nasser à Alexandrie, ce qui provoque une nouvelle répression implacable : Sayyed Qutb ou encore Mohammed Badie, actuel guide suprême de la confrérie, sont condamnés à de lourdes peines de prison. En 1971, le successeur de Nasser, Anouar el-Sadate, proclame une amnistie générale et fait libérer les Frères musulmans. Mais dès 1979, ils vivent très mal les accords de paix avec Israël. Sadate sera assassiné en 1981 par d’ex-membres de la confrérie passés à l’extrémisme. Depuis 1997, la confrérie a renoncé solennellement à la violence.

Un rôle social considérable

Ses activités caritatives, avec des dispensaires, des ateliers et des écoles rendent l’organisation très populaire. Elle accorde aussi des subventions aux déshérités et offre une dot aux jeunes filles pauvres en âge de se marier. Ce rôle social explique que les Frères musulmans comptent aujourd’hui près de 20 millions de sympathisants. Aux élections législatives de 2005, interdits en tant que mouvement politique, ils obtiennent 88 sièges à l’Assemblée, en présentant des candidats « sans étiquette ». Ils boycottent le second tour des élections de 2010, étroitement contrôlées par le régime, pour dénoncer le bourrage des urnes.

« Le Coran est notre Constitution »

Tous les experts s’accordent sur le fait que la confrérie est aujourd’hui la seule force d’opposition à Hosni Moubarak pouvant se prévaloir d’une base solide. Les partis légaux d’opposition ont besoin de son soutien, et Mohamed El Baradei, ancien directeur de l’AIEA, la tient pour principale interlocutrice. Or le spectre d’une accession par les urnes au pouvoir des islamistes inquiète les Occidentaux, sans parler d’Israël. Aux Etats-unis, de hauts responsables républicains n’hésitent pas à qualifier les Frères de groupe « extrémiste ». En choisissant de se ranger derrière la Coalition nationale pour le changement fondée par el-Baradei, et en multipliant les déclarations apaisantes, la confrérie veut rassurer. Ahmad Seif el-Islam alBanna, membre du bureau de l’organisation, explique qu’« il n’est pas question de faire un coup d’Etat. Il n’y aura pas de président issu des Frères à la tête du pays. Mais nous tenons à participer au processus politique qui est en train de se mettre en place. Le problème aujourd’hui n’est pas l’idéologie ou la religion, mais l’économie et la corruption. »

Pas question donc pour le moment de donner des précisions sur la voie que la confrérie pourrait emprunter si elle est à nouveau légalisée. Habilement, elle élude les questions sur l’application de la Charia, la place des femmes ou encore les accords de paix avec Israël, mais elle sait qu’avec 40 % de la population qui vit avec moins de 2 dollars, elle jouera un rôle central à l’avenir.

http://www.armees.com/info/actualites/egypte-mais-qui-sont-les-freres-musulmans,34753.html

Les représentants des Frères Musulmans Essam el-Arian, Saad al-Katatni et Mohammed Murs lors d'une conférence de presse au Caire, le 6 février 2011 © Amr Ahmad / AFP

La place Tahrir reste occupée,mise en garde des Frères musulmans

http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/la-place-tahrir-reste-occupee-mise-en-garde-des-freres-musulmans-07-02-2011-136637_240.php

L'envoyé spécial du président russe pour le Proche-Orient Alexandre Saltanov a transmis mercredi un message verbal du président russe Dmitri Medvedev au chef de l'Etat égyptien Hosni Moubarak, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

"L'envoyé spécial du président russe pour le Proche-Orient Alexandre Saltanov s'est rendu en Egypte le 9 décembre à la tête d'une délégation russe sur décision du président Medvedev.

Lors d'une rencontre avec le président Hosni Moubarak, il lui a transmis un message oral du président russe", a indiqué le ministère dans un communiqué.

M.Saltanov s'est également entretenu avec le vice-président Omar Souleimane et le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit.


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