Sujet: Complexe Sidérurgique Bellara Dim 8 Juil 2012 - 17:09
Le Qatar tisse sa toile en Algérie
L'Algérie a choisi le Qatar pour construire un méga-complexe sidérurgique à Jijel plutôt qu'un groupe local. Doha a l'intention de poursuivre ses investissements dans le pays.
Hamid Guemache, à Alger | 08/07/2012, 09:02
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L'Algérie se tourne vers le Qatar et ses immenses ressources financières. Alger vient de choisir l'émirat pour la construction d'un complexe sidérurgique dans la zone industrielle de Bellara à Jijel à 360 kilomètres à l'est d'Alger, d'une capacité de cinq millions de tonnes par an. Le ministre qatari de l'Economie et des Finances, Youcef Hussein Kamel qui a signé un protocole d'accord avec le ministre algérien de l'Industrie, Mohamed Benmeradi, a souligné que ce projet faisait partie "d'une série d'investissements" que le Qatar prévoit de réaliser en Algérie.
Cet accord international se fait aux dépens du groupe privé algérien Cevital, dont le projet n'a pas été retenu pour des raisons obscures. En mars dernier, le patron du premier groupe algérien en termes de chiffre d'affaires (2 milliards de dollars par an), Issad Rebrab, avait dénoncé le blocage de ses projets par le gouvernement. Le groupe Cevital (agroalimentaire, industrie, grande distribution) avait annoncé il y a deux ans son intention d'implanter un complexe sidérurgique dans la même région pour un investissement de 3,2 milliards de dollars après que le groupe égyptien Izz Steel eut renoncé à y concrétiser un investissement similaire pour 1,25 milliard de dollars. Mais il n'a jamais reçu aucune réponse officielle du gouvernement, selon son patron. Et pour cause. L'Algérie et le Qatar devaient négocier cet accord..
Aucune précision n'a été donnée sur le montant de l'investissement et le délai de livraison de cette usine, qui sera détenue à 51 % par des intéreêts algériens. La future usine va produire dans une première étape 2,5 millions de tonnes d'acier long pour atteindre ensuite 5 millions de tonnes dans une seconde étape avec la production d'acier plat et des aciers spéciaux pour la fabrication de rails, selon Mohamed Benmeradi.
L'Algérie a importé pour 10 milliards d'acier en 2011, soit 20 % de sa facture globale d'importation. la demande en produits sidérurgiques, notamment le rond de béton, a explosé ces dernières années, tirée vers le haut par les investissements publics dans la modernisation des infrastructures de base et la construction de milliers de logements. La demande nationale en acier, actuellement de trois millions de tonnes par an, pourrait atteindre sept millions de tonnes en 2015, selon les prévisions d'ArcelorMittal Algérie. La filiale algérienne du géant mondial de l'acier, dont l'usine est basée à Annaba (extrême est) est le seul proudcteur local d'acier avec un million de tonnes par an. Soit 80 % de la demande nationale. Elle est confrontée depuis plusieurs mois à des mouvements sociaux et à des difficultés financières.
Le ministre qatari de l’Industrie et le ministre algérien de l’Industrie ont signé, samedi, un mémorandum d’entente pour la réalisation d’un complexe sidérurgique à Bellara.
On croyait que c’était, justement, entendu, cette histoire de projet sidérurgique qatari, mais ce n’est apparemment pas le cas, puisque nous en sommes encore à la phase du “mémorandum d’entente” !
Mais qu’est-ce qu’un “mémorandum d’entente” ? Pour le savoir, il ne suffit que de rappeler que ce n’est pas la première fois que le Qatar signe des mémorandums avec l’Algérie. Déjà, lors de la visite, en août 2007, du ministre de l’Industrie qatari — qui était alors une ministre — l’Algérie et le Qatar avaient signé un “mémorandum d’entente pour la réalisation d'hôtels, de centres commerciaux et de zones résidentielles sur une superficie globale de 8,5 ha à Sidi Fredj, un projet dans l'élevage de bovins et dans la production laitière et dérivés sur une superficie de 10 000 ha, un projet d'oléiculture sur 10 000 ha, un projet de culture d'oignons et de pommes de terre sur 1 000 ha, et un projet d'agrumes et de viticulture sur 1 000 ha”. Il était alors question de projets d'investissement de 28 milliards de dollars sur plusieurs années dans la gestion portuaire, l’agriculture, le tourisme, l'industrie et l'urbanisme !
En janvier 2010, à l’occasion de la quatrième session du comité mixte algéro-qatarie, dix accords et mémorandums d’entente dans les domaines économique, culturel et scientifique ont été signés.
La suite de l’histoire est connue : pour l’essentiel, cette coopération spéciale, pour ne pas dire spécieuse, se résumera à la promotion immobilière au profit de Emaar, dite des “Grands Vents” et financée par les banques algériennes, un projet qui voulait se faire passer pour une réalisation de développement durable avec un taux d’occupation du sol exactement égal au taux pratiqué par l’OPGI dans la réalisation de ses ensembles d’habitat social.
Le gouvernement est en train de rejouer le feuilleton Renault à Bellara. À coups de mémorandums, c’est-à-dire de simples constats de convergence d’intentions entre des parties en discussion. D’ailleurs, le dictionnaire énonce clairement la vacuité de telles ententes en définissant le mémorandum comme : “un texte, dénué de valeur juridique contraignante, par lequel deux parties récapitulent leurs points de convergence dans le cours d'une négociation”. En d’autres termes, nous sommes loin de l’existence effective d’un projet. Ailleurs, il est précisé que le mémorandum est utilisé quand “les parties n'ont pas impliqué un engagement juridique ou bien dans des situations où les parties ne peuvent pas créer une entente ayant force exécutoire”.
Alors… Pourquoi ce mémorandum d’entente sur une virtuelle éventualité dont on n’a d’autres éléments d’appréciation que la grande capacité (pour une entreprise dont le rayonnement commercial ne dépasse pas le marché du CCG !) ? Certainement pas pour faire oublier que les autorités refusent obstinément ce site à un projet sidérurgique, bien tangible celui-là, du groupe algérien Cevital, parce que notre pouvoir n’a pas coutume de dissimuler son arbitraire, même quand ses effets hypothèquent le développement du pays. Peut-être veut-il faire oublier le scandale récemment divulgué du financement algérien de…. l’investissement qatari des “Grand Vents”…
Sujet: Re: Complexe Sidérurgique Bellara Mer 7 Nov 2012 - 22:51
La réalisation du complexe sidérurgique de Bellara sera lancée en 2013
Par Lila Ghali | 07/11/2012 | 21:59
Citation :
Le projet de complexe sidérurgique qui sera réalisé à Bellara, dans la wilaya de Jijel, démarrera en 2013, selon le ministre de l’industrie, de la PME et de l’investissement Cherif Rahmani qui s’exprimait en marge de la ratification à Alger de l’accord portant sur la création d’une société mixte algéro-qatarie, en charge du projet.
L’accord a été ratifié lors d’une réunion de la commission bilatérale algéro-qatarie à laquelle ont assisté Rahmani et le ministre qatari de l’économie et des finances, Youcef Hussein Kamel.
A cette occasion, le ministre de l’industrie n’a pas manqué de faire savoir que l’usine prévue par le projet entrera en production en 2017 et produira dans un premier temps deux (2) millions de tonnes d’acier par an avant d’atteindre cinq (5) millions de tonnes dans sa phase finale.
D’un coût initial de deux milliards de dollars, le futur complexe va générer environ 2.000 postes d’emploi directs, ajoute Rahmani qui précisera que l’usine « fabriquera notamment de l’acier plat et des aciers spéciaux qui serviront à développer notamment l’industrie du rail en Algérie ».
La réalisation de ce complexe sera très bénéfique pour l’Algérie dans la mesure où il contribuera à réduire considérablement ses factures d’importation, sachant que les produits sidérurgiques coûtent à l’Algérie l’équivalent de 10 milliards de dollars annuellement, soit 20 % de la facture globale de ses importations.