"Des hommes et des dieux": portrait d'hommes de foi emportés par la violence
AFP | 04.09.10 | 07h37
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Sobre, fort et épuré, le film de Xavier Beauvois "Des hommes et des dieux" s'inspire de l'assassinat des moines de Tibéhirine en 1996 en Algérie pour placer le spectateur face au dilemme moral d'hommes de foi emportés par la violence. Le film arrive mercredi sur les écrans français, belges et suisses, auréolé du Grand prix du Festival de Cannes en mai dernier.
Tourné au Maroc dans de somptueux paysages montagneux de la région de Meknès, "Des hommes et des dieux" relate le destin tragique de sept moines enlevés fin mars 1996 dans leur monastère isolé, proche de Médéa à 90 km au sud d'Alger, une région où les tueries succédaient alors aux massacres. Leurs têtes seules furent retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne, après que le GIA de Djamel Zitouni avait revendiqué l'enlèvement et le septuple assassinat.
Mais depuis lors, la déclassification de documents officiels a ouvert la piste d'une bavure de l'armée algérienne, révélée aux juges chargés de l'enquête par l'ancien attaché de défense français à Alger, le général François Buchwalter. Sans entrer dans la responsabilité de ces assassinats, le film fait partager au spectateur le quotidien de ces hommes de foi et le confronte à leur choix éthique. En guise de prologue, il cite le psaume 81 de la Bible: "Vous êtes des dieux, des fils du Très-Haut, vous tous! Pourtant, vous mourrez comme des hommes, comme les princes, tous, vous tomberez". Xavier Beauvois s'attache à dépeindre la vie rude et austère de cette petite communauté cistercienne dévouée à la population locale, dans un monastère isolé qui sert aussi de dispensaire médical. Rythmée par la prière et les tâches quotidiennes, cette existence paisible est menacée par l'irruption de la violence, avec les assassinats imputés à des groupes islamistes d'une part et les représailles de l'armée de l'autre.
Lorsque le supérieur, Christian (Lambert Wilson), refuse la protection de l'armée malgré l'imminence du danger, le doute et la peur assaillent les moines. Faut-il partir, abandonner le village à son sort ou résister à la terreur ? Si le plus âgé, Amédée (Jacques Herlin), doute, Christophe (Olivier Rabourdin) sent sa foi ébranlée, et Paul (Jean-Marie Frin) s'aperçoit que sa vie est en Algérie. Le médecin, Luc, remarquablement incarné par Michael Lonsdale, médite une pensée de Pascal: "Les hommes ne font jamais le mal si complètement et joyeusement que lorsqu'ils le font par conviction religieuse". Pour se préparer au tournage, tous les comédiens se sont pliés à une courte retraite dans un monastère savoyard.
A l'arrivée, le récit qu'ils mettent en images bouleverse le spectateur, lui faisant revivre avec intensité le choix moral de ces hommes et leur sacrifice, motivé par l'amour de Dieu autant que de leurs frères musulmans. "Ces hommes étaient des aventuriers, des artistes de l'amour, des gens qui vont jusqu'au bout des choses, de leur pensée, avec une foi, une rigueur", indiquait à Cannes Xavier Beauvois à l'AFP. "Christian disait: +Ensemble, nous sommes comme des fleurs des champs, ni très beaux ni très originaux. Mais tous ensemble, on forme un bouquet magnifique", ajoutait le cinéaste, déjà Prix du jury en 1995 pour "N'oublie pas que tu vas mourir". "Si la société avait ne serait-ce que 5% de gens comme eux, cela irait mieux", ajoutait-il.
La position du Roi M6 est vraiment ridicule, d'un côté il tente de lutter contre l'évangélisation qui mine sa société "musulmane", de l'autre il permet le tournage dans son pays de films qui font l'apologie du christianisme...
Sujet: Re: Propagande anti-algérienne Mer 8 Sep 2010 - 0:46
BFMTV | 7 septembre 2010
Grand prix du jury à Cannes, « Des hommes et des dieux », le nouveau film du réalisateur Xavier Beauvois avec Lambert Wilson sort ce mercredi. Il rend hommage aux sept moines de Tibhirine assassinés en 1996.
Sujet: Re: Propagande anti-algérienne Ven 1 Oct 2010 - 17:42
Et la mascarade continue.... encore quatre d’échappés
21/09/2010
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Hier nous avons vu que les activistes islamistes algériens avaient des liens étroits avec le pouvoir. Aujourd’hui qu’est passée la vague de terreur qui a ensanglanté le pays, on peut le dire sans hésiter. D’autant plus qu’on semble à nouveau nous agiter à nouveau le chiffon rouge des attentats potentiels. Nous avons parlé d’un de ces forbans, en voici aujourd’hui un second. De la même envergure et à la même singularité : il a lui aussi...disparu. En Irak, les alliés du pouvoir s’échappent des prisons, en Algérie ils y rentrent, mais après on ne le voit plus, ce qui revient au même. Dans le plus pur style des films d’espionnage, on imagine en effet ce genre d’individu coulant des jours meilleurs ailleurs, pour services rendus à la nation. Je vous en avais dégotté un autre modèle, Ali Abdul Saoud Mohamed, fabriqué sur le même moule, il n’y a pas si longtemps. L’homme qui sortait de Fort Bragg, prenait l’avion et s’envolait vers l’Egypte ou vers Quetta, discuter directement avec les amis de Ben Laden ! Aujourd’hui je vous propose de revenir sur une autre manipulation d’envergure, franco-algérienne cette fois, qui peut servir d’exemple à ceux qui disent, comme moi, que toute information évoquant le terrorisme est à prendre avec des pincettes (surtout en ce moment !). Les pouvoirs en place en ont trop fait leur foulard rouge pour attirer les regards et masquer par la même occasion la surveillance ou la répression de leurs propres concitoyens. Retour en France, sur le "chef d’œuvre" de "Charly Pasqua".... il y a 17 ans maintenant.
Même tarif en effet pour Hassan Hattab, le fondateur du "Groupe salafiste pour la prédication et le combat" (GSPLC), que l’on soupçonne depuis le début fort d’être l’émanation directe des services secrets algériens : depuis sa reddition aux autorités algériennes, le 22 septembre 2007, personne ne l’a revu, cet autre Frankenstein créé de toutes pièces. Or en 2004, il avait bien été annoncé comme raide mort. En Algérie, donc, les morts soutiennent le pouvoir ! Son soutien au régime actuel avait toujours semblé surprenant : un mort étonnant, en quelque sorte. Même chose enfin pour Saïfi "Le Para" : personne ne l’a revu depuis 2005. "L’épouvantail bien commode" est comme son maître Ben Laden, devenu introuvable... Dans Le Monde Diplomatique, à voir ces "repentis" ou "capturés devenir invisibles, on a bien une petite idée de la chose : "ainsi l’Algérie passe-t-elle pour une cible d’Al-Qaida, et donc pour un allié naturel des Etats-Unis, comme la traque de Ben Laden avait justifié l’occupation de l’Afghanistan et l’implantation de bases militaires en Asie centrale, région stratégique pour Washington. El-Para serait-il, en mode mineur, l’épouvantail légitimant la présence militaire américaine dans le Sahel, présenté comme éventuelle base arrière d’Al-Qaida ?" Voilà qui est dit : Les américains avaient Al-Qaida comme excuse, les algériens le GIA. En France, ça a permis aux algériens d’éradiquer l’opposition à Bouteflika en la faisant passer pour terroriste. Faire remuer "El-Para", lui faire assassiner quelques touristes... pour mieux fondre sur la région après, au prétexte d’y ramener la paix en voilà une bonne idée. Les américains, pas fous, préfèrent en ce cas que les salafistes fassent allégeance à Ben-Laden : en voilà une autre bonne idée pour venir mettre leur grain de sel dans la région.
Le "monde diplo" qui continue sur sa lancée : "Une chose est sûre : le rapprochement entre Alger et Washington ne peut que profiter à un pouvoir militaire soucieux de faire oublier ses forfaits. Et l’expérience du DRS en la matière montre que, dans les années 1990 déjà, il avait su brillamment instrumentaliser le « terrorisme islamiste » pour contraindre l’Occident à le soutenir..." Le Para avait assez servi, il avait droit à sa retraite lui aussi ? Aujourd’hui encore, avec la fausse traque de l’Aqmi, les choses perdurent visiblement : le miel Al-Qaida à attiré la grosse mouche américaine... qui l’avait disposé exprès pour que l’Algérie l’appelle à son secours.
Tout cela réédite une histoire assez folichonne nous dit le Monde Diplo : en France aussi on avait fait dans la fausse prise d’otages, pour aider le gouvernement algérien à se débarrasser de ses opposants ! "Pour mettre Paris au pas et neutraliser les opposants algériens réfugiés en France, les chefs du DRS (la sécurité algérienne) et M. Jean-Charles Marchiani prennent l’opinion en otage en organisant, fin octobre 1993, le « vrai-faux » enlèvement des époux Thévenot et d’Alain Freissier, fonctionnaires français en poste à Alger. M. Edouard Balladur finit par autoriser M. Pasqua à déclencher l’opération « Chrysanthème », la plus importante rafle d’opposants algériens en France depuis le 17 octobre 1961. Satisfaits, les services algériens montent une opération « bidon » afin d’accréditer l’idée qu’ils sont parvenus à libérer les otages français des griffes de leurs « ravisseurs islamistes ». Toute l’histoire, assez incroyable a été racontée ici dans cet excellent et effarant document que vous pouvez suivre entièrement tant il éclaire les manœuvres tordues d’un Pasqua et de son sbire Marchiani, devant un Juppé qui se fera rouler dans la farine dans l’histoire... il y a des politiques plus roués que d’autres, et Pasqua joue largement hors catégories ! Le seul à pouvoir après ses manigances se jeter lui-même les fleurs, qui ne sont pas, pour sûr, justement des chrysanthèmes, mais plutôt des roses, dont les épines piquent sérieusement Alain Juppé, le dindon de la farce !
Le système est en place : dès que le pot de miel est posé, la mouche arrive. En Algérie, la mouche s’appellera tout d’abord ZitounI. "Fin 1994, le DRS franchit un pas supplémentaire dans la « guerre contre-insurrectionnelle » en favorisant l’arrivée, à la tête du sanguinaire Groupe islamique armé (GIA), d’un « émir » qu’il contrôle, M. Djamel Zitouni. D’octobre 1994 à juillet 1996, celui-ci et son groupe vont revendiquer des actions sanglantes : détournement d’un Airbus d’Air France en décembre 1994, attentats dans le RER parisien en 1995, enlèvement et assassinat des moines de Tibhirine en 1996, massacres de civils... Tout cela sert, de facto, les objectifs des généraux éradicateurs : discréditer les islamistes, confirmer le soutien de Paris et torpiller toute perspective de compromis politique en Algérie. Dix ans après cette sanglante manipulation, le DRS algérien aurait-il réédité l’opération avec El-Para ?" Très certainement pourrait- on dire ! Aujourd’hui, où l’on évoque enfin ouvertement le rôle fort trouble d’un Zitouni dans la mort des moines de Tibérine, morts d’une bavure de l’armée algérienne couverte par les français, il conviendrait de réfléchir à toutes ses grossières manipulations. Et d’y faire attention, à entendre que des membres "importants" d’Al-Quaida se sont à nouveau échappés en Irak... il y a bien manipulation de ce mouvement, et entretien d’une déstabilisation constante avec l’entretien d’islamistes servant à fabriquer l’obligation d’une présence américaine pour la contrer. L’islamisme a bon dos, on ne cesse de vous le dire.
La journaliste d’une lettre confidentielle Nord-Sud Export, Nicole Chevillard s’en apercevra elle aussi en 1995, à la suite des attentats de Paris, notamment celui de la station de métro Maison-Blanche, où on a relevé 18 blessés. Elle se retrouve"convoquée par le patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), le préfet Philippe Parant, qui la reçoit avec Raymond Nart, numéro 2 de la DST en charge de la lutte anti-terroriste. Les deux hommes s’intéressent à l’étude que cette spécialiste des risques-pays au Maghreb a réalisée fin 1994 et début 1995 sur les structures de l’armée algérienne" nous apprend José Garçon de Libération.. Elle rencontre alors Rémy Pautrat : "C’est l’occasion pour la journaliste d’avoir une longue et étonnante discussion avec le préfet Pautrat en janvier 1996. Où il lui révèle qu’au cours d’une soirée arrosée, les principaux responsables des services algériens se "sont vantés d’avoir retourné Djamel Zitouni", l’émir des Groupes islamiques armés (GIA) (...) Or, Rémy Pautrat n’est pas n’importe quel préfet. Ancien patron de la DST (1985-1986), il a longuement fréquenté la communauté du renseignement sur les deux rives de la Méditerranée". L’accusation avait été reprise en haut lieu : "les soupçons étaient alors si forts que Jean-Louis Debré les exprima au cours d’un déjeuner avec des journalistes le 15 septembre 1995. "La Sécurité militaire algérienne, affirmait ainsi le ministre de l’intérieur de Jacques Chirac, a tenté d’orienter les policiers français sur des fausses pistes pour qu’on élimine des gens qui les gênent." Si Chirac le disait... et que venait donc faire Juppé, à nouveau dans cette histoire ? C’est simple : ne s’étant toujours pas rendu compte que Pasqua l’avait roulé dans la farine, il s’était permis une sortie inopinée qui avait fortement déplu au pouvoir algérien : "L’accueil favorable réservé par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, à "l’offre de paix" faite à Rome par l’opposition algérienne en janvier 1995 avait encore aggravé le contentieux. D’autant que les généraux n’avaient pas pardonné à ce dernier d’avoir affirmé, en 1993 au plus fort de la "sale guerre", que "le statu quo n’était plus tenable" en Algérie. "Dès lors, estime un connaisseur du dossier, le pouvoir algérien ne rêvait que de voir Juppé détrôné par Charles Pasqua, avec qui il entretenait les meilleures relations. Les bombes à Paris visaient aussi à déstabiliser Juppé devenu Premier ministre, et à assurer un soutien sans faille de Paris à Alger." Charly avait entre temps tiré toutes les ficelles encore une fois ! Et dire qu’ici il y en a qui sont venus se poser la question de savoir si c’était "un ange " !!!
Tenu du 16 septembre au 13 octobre 2009, le second procés de Rachid Ramda (en appel) à Paris révélera le jeu trouble d’un autre personnage trouble : Ali Touchent. "Présenté comme "le vrai responsable des attentats", cet "émir" des GIA est vite devenu un agent des "services" algériens (Libération des 16 février 1998 et 5 octobre 2002). Sa faculté d’échapper à au moins trois rafles de la police en France et en Belgique, alors que tous ceux qui l’ont approché étaient tués ou arrêtés, n’est qu’une partie du mystère qui l’entoure. Comment expliquer ainsi que ce "terroriste islamiste", recherché par toutes les polices après les attentats en France, se réfugie... à Alger où, non seulement il ne se cache pas, mais habite dans une cité de CNS (équivalent des CRS) proche de la caserne de Châteauneuf, une zone parmi les plus sécurisées de la capitale". Touchent sera déclaré mort... huit mois après son décès dans un "accrochage", "avec les forces de l’ordre". Touchent n’a pas eu droit aux honneurs des prisons algériennes où l’on sort par la porte détobée. Déclaré mort, c’est plus intéressant : toujours recherché en France, vivant il était plus embarrassant pour Alger, déclaré mort, la France ne le cherche plus.
A ce procès, saluons une dépostion étonnante, rappelée par Nicole Chevillard : "entendu le 7 octobre, Alain Marsaud, qui fut le chef du Service central de lutte antiterroriste au Parquet de Paris de 1986 à 1989, n’a pas, lui, fait preuve de la même « amnésie » : il a fortement dénoncé devant la cour le « concubinage des services français et algériens » dans les années 1980 et 1990 ; et il a rappelé qu’après les attentats de 1995, « chaque fois que les policiers remontaient les réseaux de Khaled Kelkal, ils tombaient sur la Sécurité militaire algérienne ».
Mieux encore : au procès du 8 octobre 2002, il n’y avait pas eu de Charly. Pasqua n’était pas là. Mais un autre squale aux dents acérées était venu témoigner, et jurer croix de bois croix de fer que non, c’est sûr, le gouvernement algérien n’était pas derrièreTouchent. Tout le contraire ce que venait de dire Marsaud. "Bernard Squarcini, n°2 des RG, a également jugé qu’il n’existait rien qui permettait de dire qu’Ali Touchent ait travaillé pour les services secrets français ou algériens. "Je ne sais pas sur quelles preuves flagrantes pourraient être basée une telle affirmation", a-t-il dit. Quant à la fameuse guerre des polices : il nie. Il n’y a eu aucun problème entre les services français de police et de renseignements. Ils ont parfaitement collaboré. Preuve en est qu’il ne leur a fallu que quatre mois pour arrêter les poseurs de bombes. En 1986, il avait fallu plus de treize mois avant que les auteurs ne soient interpellés explique-t-il. M.Squarcini confirme qu’en 1993, Ali Touchent " n’était pas un personnage intéressant. Avant 1995, c’était pas l’individu lambda mais presque. Si on l’avait arrêté en 1993, il aurait été relaché car ce n’était pas quelqu’un qui présentait alors un quelconque intérêt. " Squarcini, surnommé "le squale", venu avant hier nous rejouer le coup de la menace islamiste après avoir huit ans avant blanchi une des personnes impliquées dans les attentats de Paris.... on croit rêver !
Squarcini, venu en décembre 2009 nous parler de l’Aqmi dans le Point : "Le terrorisme a changé de visage : nous ne luttons plus contre des réseaux soutenus par des Etats - Iran, Libye, Syrie... - mais contre un fanatisme religieux qui peut recruter des individus sur notre sol ou frapper nos ressortissants n’importe où dans le monde. L’attaque de nos soldats en Afghanistan, en août 2008, l’a cruellement prouvé ; elle a été suivie d’une communication d’Al-Qaeda qui, pour la première fois, s’adressait à la France. Avec un message clair : « Nous n’avons rien contre votre pays, mais faites partir vos troupes. » Les enlèvements de Français en Mauritanie ou au Mali le montrent aussi. Sans parler des actions que nous parvenons à déjouer". Ah, déjouer des Touchent, le beau métier...
Lors du procès, Nicole Chevillard avait insisté sur l’apparition en Algérie de meurtres inexpliqués de religieux chrétiens, qui s’étaient toujours bien entendus avec les musulmans : plusieurs en avaient sauvés et soignés alors qu’ils étaient au FLN, pendant la guerre d’Algérie. Or, la vague de meurtres restait incompréhensible sauf... si on regardait du côté du pouvoir algérien. "Un témoignage m’a été rapporté sur ce sujet par un confrère, Jean-Baptiste Rivoire, de Canal Plus, qui, lors d’une enquête, a pu rencontrer l’homme qui était à la tête d’un maquis dans la région de Tizi-Ouzou, en 1994. Selon ce témoin, personne, dans ce groupe de clandestins, ne songeait à faire le moindre mal aux Pères blancs, qui rendaient d’ailleurs de multiples services aux musulmans de leur entourage. L’ordre d’inquiéter les Pères serait venu directement d’Alger, de Djamel Zitouni, qui, faute de pouvoir se faire obéir des groupes présents sur place, aurait envoyé ses propres acolytes faire la sale besogne à Tizi-Ouzou". L’explication des meurtres des moines deTibhirine ! De Zitouni même ou d’une bavure de l’armée algérienne couverte par les autorités françaises, c’était bien le même plan en marche !
Des coups tordus de ce genre, on en découvre encore tous les jours. Le dernier en date, celui de l’aventure survenue à Abdelmalek Amara, ancien inspecteur de police algérien. Résidant américain depuis 2009, où il avait gagné par tirage au sort une Green Card. Arrêté sans ménagement à Houston par la CIA et emmené de force dans un 4x4... la suite, c’est lui qui la raconte : "J’ai été destinataire de deux messages de la Maison-Blanche. Le premier cherchait à m’enrôler pour le compte de la CIA, après avoir subi des entrainements, avant de m’envoyer vers des pays arabes pour des missions d’espionnage. Le second cherchait à me recruter pour le compte de l’armée américaine, avant de m’envoyer faire le traducteur en Irak, ou dans un pays arabe ou les GI’s sont concentrés. Tout cela moyennant de fortes sommes d’argent. Evidemment, j’ai refusé. Par la suite, j’ai été enlevé et torturé par le FBI, au motif de liaison avec Al Qaida." Voilà l’autre côté du miroir : bientôt je vous parlerai d’une autre méthode encore, celle entraperçue ici de l’usage de la drogue ; et du contrôle de sa circulation en Afrique. Mais le miroir a une autre face, celle que l’on appelle diplomatie. Dans le côté obscur, il y a aussi de belles bavures, dont un responsable algérien de la CIA, renvoyé dans ses foyers pour viol.
A son propos, j’avais expliqué ici la présence américaine en Algérie, où ont aussi transité des avions de "renditions’, et où aujourd’hui d’autres avions circulent : "L’homme n’avait rien dit au départ, mais sous la torture, dont celle consistant à être enfermé dans une boîte de 50 cm de côté pendant 17 heures.... il avait dit ce qu’on lui avait soufflé. Les révélations avaient été dévastatrices pour les services secrets US et Egyptiens, et Warren expédié vite fait... en Algérie, ou une base secrète US était en cours d’édification, à côté de l’oasis d’Ihérir, dans le Tassili des Adjer, à 110 km nord-ouest de Djanet, à 220 km de la frontière libyenne... Une base ou sévissent d’étranges mercenaires, les sinistres "Executives Outcomes" appelés aussi NFD ou NSG (pour "Nicholas Frederick Duncan Ltd" et "Northbridge Services Group"), venus d’Afrique du Sud (et ce ne sont pas des noirs, ce qui donne une petite indication de leur idéologie Afrikaner) ayant à leur tête Emanuel Damink. et Stefan Desmond, deux anciens chefs de l’espionnage du temps de l’apartheid ! Un reportage saisissant d’ABCne faisait pas mystère des liens étroits entre l’armée algérienne et les forces spéciales américaines. La vue des deux drapeaux l’un à côté de l’autre étant révélateur. Le conseiller sur place pour les drones, dont le petit Raven, dans le reportage, n’avait rien d’un militaire.. mais bien d’un responsable de mercenaires. C’est en fait Georges Tenet, qui dans un livre avouait le scandale du cas Libi. Un Libi qui ne fera pas long feu après être renvoyé en Lybie... très vraisemblablement via la base US citée...". Lors de l’achat de Migs 29 jugés "défectueux" à la Russie, qui a-t-on vu venir à grand pas dénigrer les appareils ? Boeing, et son offre imbattable de... vieux F-16, présentés comme neufs ! Les ventes d’armes, toujours les ventes d’armes ! Il faut contrer les ventes de Rosoboronexport par tous les moyens ! Finalement, en juin dernier l’Algérie héritait de seize Su-30MKI/A à la place de ses Migs 29 SMT... en face, il y a le Maroc, avec... ses F-16. Les USA peuvent toujours se rabattrent sur les C-130...
Les USA sont donc bien présents en Algérie. Ça commence cette fois par un déni qui est déjà suspect : on ne le demandait même pas. "Le 26 juillet dernier, le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Daniel Benjamin, avait nié toute implication des troupes de son pays dans le raid mené par les commandos français, contre une base d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali pour libérer l’otage français Michel Germaneau, dont l’exécution a été confirmée par les autorités françaises. « Les Etats-Unis se sont toujours engagés dans la région du Sahel en termes d’assistance avec d’autres pays mais nous n’avons pas de troupes », a souligné Daniel Benjamin qui a récemment animé une conférence de presse au siège de l’ambassade des Etats-Unis à Alger. « Nous prêtons assistance à ces pays car nous pensons que ce sont eux qui connaissent le terrain, les moeurs et la culture de la région », a insisté le responsable américain." Ah, évidemment, vu comme ça...
Le piège Al-Quaida a fonctionné, l’Aqmi, vestige de la créature créée par les services secrets algériens, le GIA, est désormais à poursuivre comme Ben Laden, créature de la CIA : qui se ressemble... "Sur un autre plan, les Américains ne tarissent pas d’éloges sur l’Algérie. Selon le dernier rapport du département d’Etat, l’Algérie n’est plus inquiétée dans la mesure où cette organisation transnationale n’a plus de soutien populaire. « Les succès de la lutte antiterroriste des services de sécurité algériens, combinés avec le refus du terrorisme exprimé par les populations semblent avoir réduit l’efficacité d’Al Qaîda au Maghreb Islamique (Aqmi) durant ces deux dernières années », lit-on dans ce rapport publié avant-hier sur le site du département d’Etat. Avec les mêmes éloges la sous-secrétaire d’Etat adjoint américaine pour le Golfe et le Maghreb, Mme Janet Sanderson, a salué le combat des forces de sécurité algériennes contre le terrorisme en Afrique du Nord et dans la région du Sahel. « L’Algérie fait du bon travail en matière de lutte antiterroriste et ses efforts lui ont permis de contrecarrer le problème du terrorisme », a souligné Mme Sanderson, en juillet dernier, dans un entretien au journal Al-Hayet, au Caire". Ce qui signifie en clair que la présence de l’Aqmi, qui se prétend membre d’Al-Quaida, nous arrange, nous américains...
Bref, le coup du pot de miel a attirer les mouches, a marche à tous les coups. Les USA peuvent tranquillement amener à Ihérir leurs John Deere à six roues et leurs tentes réfrigérées...descendues de leurs C-130. l’Algérie est déjà prête à les accueillir. A l’horizon, les derricks de forage... américains.
Sujet: Re: Propagande anti-algérienne Mer 6 Oct 2010 - 1:20
Histoire secrète du pétrole algérien par Hocine Malti
Septembre 2010
Citation :
« L’Algérie est malade de ses dirigeants, pas de son pétrole« , écrit Hocine Malti. Cet ancien dirigeant de la Sonatrach (la société nationale d’hydrocarbures) est l’auteur d’une passionnante Histoire secrète du pétrole algérien. Il y raconte comment, au fil des ans, l’Algérie indépendante a sécrété une oligarchie qui a confisqué, grâce à de juteuses commissions, la richesse pétrolière du pays et s’est arrogé un quasi-monopole sur les importations. Sortie le 2 septembre 2010, ce livre explique comment les milliards de dollars des hydrocarbures sont toujours aujourd’hui au cœur des règlements de comptes permanents entre les différents clans du pouvoir.
Hocine Malti, ingénieur des pétroles, a participé à la création de la Sonatrach, dont il a été vice-président de 1972 à 1975. Conseiller du secrétaire général de l’OPAEP (Koweït) de 1975 à 1977, puis directeur général de l’Arab Petroleum Services Company (Tripoli) jusqu’en 1982, il est aujourd’hui consultant pétrolier.
TUNISIA Watch reproduit ici l’introduction de ce liver publié par ALGERIA Watch ou on peut consulter aussi la conclusion « La démocratie, seul remède à la « maladie hollandaise » de l’Algérie » et la « Table des matières » du livre.
INTRODUCTION :
L’Algérie, un pays malade de ses dirigeants
Quelle année fabuleuse pour l’Algérie que cette année 1956 ! Coup sur coup, en janvier puis en juin, on a découvert du pétrole dans le Sahara, à Edjeleh et à Hassi-Messaoud. Six ans plus tard, à l’issue d’une longue guerre de libération, le pays accédait à l’indépendance et on était alors en droit de penser qu’il y ferait bon vivre, car il serait riche de milliards de barils de pétrole et de mètres cubes de gaz qui feraient le bonheur de sa population. Ce ne sera malheureusement pas le cas.
Richesses volées, peuple piétiné
Et pourtant, l’Algérie est un pays très vaste, au climat doux et modéré, dont la terre, pour peu qu’on la travaille, est très fertile. La nature l’a aussi doté de fonds marins très riches tout le long d’une façade maritime que la Méditerranée a finement ciselée de criques et de plages merveilleuses. À l’arrière, la Mitidja, autrefois grenier à blé, puis la chaîne de montagnes de l’Atlas, couvertes de forêts, sur lesquelles il neige assez abondamment en hiver, sont propices à l’agriculture et à l’élevage qui y fournissent d’excellents rendements.
Plus au sud, le joyau de cet ensemble, le Sahara, est probablement le plus beau désert au monde avec des paysages féeriques et des oasis que de nombreux poètes ont chantés. Les cheminées volcaniques de la région de Tamanrasset, les sublimes dunes de Taghit et l’entrelacement sans fin de celles des ergs occidental et oriental, offrent des panoramas grandioses que des millions de touristes seraient enchantés de découvrir. Le sous-sol algérien est extrêmement riche. On y trouve de tout : du charbon, du fer, du zinc, du cuivre, de l’or, du platine, du plomb, des phosphates, de l’uranium, de la bauxite et bien d’autres minerais encore. En dehors du pétrole et du gaz, bien entendu.
Le peuple algérien, enfin, est fier et vaillant. En 1962, l’enthousiasme de sa jeunesse, l’énergie et l’élan formidable insufflés par la fin de cent trente-deux années de nuit coloniale constituaient autant d’atouts supplémentaires. Les revenus de la manne pétrolière, judicieusement utilisés, devaient lui permettre d’affronter les affres du sous-développement et de prendre à bras-le-corps les problèmes de la reconstruction du pays. Le destin des Algériens était d’être un peuple heureux et l’histoire du pétrole algérien aurait pu être un conte de fées.
Hélas ! La réalité que va révéler cet ouvrage est totalement différente, car ce que l’on sait des hydrocarbures algériens, ce que l’on en a vu ou ce que l’on en voit ne constituent que la partie visible de l’iceberg. On ne peut que constater, plus d’un demi-siècle plus tard, que le bonheur de ce peuple lui a été volé par ses dirigeants, que le pays est devenu un enfer, tandis que le sort de millions d’Algériens n’est que malvie et souffrances, voire sang et larmes. Pourquoi ce don du ciel qui aurait dû causer joie et bonheur est-il devenu source de tels malheurs ? L’argument souvent invoqué est qu’il existerait une « malédiction pétrolière ». Auquel cas il n’y aurait rien d’autre à faire, pour y mettre fin, que d’attendre le tarissement de tous les gisements pétroliers ou que l’on cesse de les exploiter.
Mais à vrai dire, l’Algérie est malade de ses dirigeants, pas de son pétrole. Ces dirigeants despotiques se sont emparés du pouvoir par la force des armes au lendemain de l’indépendance, un pouvoir que des successeurs corrompus ne veulent toujours pas remettre, à la fin de la première décennie du xxie siècle, entre les mains de son propriétaire légitime, le peuple, et qui ont fait des hydrocarbures leur bien personnel. C’est pourquoi l’Algérie n’est aujourd’hui ni démocratique ni populaire et de moins en moins une république, contrairement à ce que proclame le nom officiel du pays. La véritable malédiction est dans le système de gouvernance instauré par ces dirigeants, qui attribue tout le pouvoir à un homme et à un quarteron de généraux. Elle est dans le mode de transmission de ce pouvoir au sein d’un seul et unique clan qui prétend être une « famille révolutionnaire ». Elle est également dans la façon dont sont gérés les hydrocarbures au profit de cette seule caste. Pourquoi en est-il ainsi ? Comment en est-on arrivé là ? Je tâcherai d’expliquer tout au long de cette histoire secrète comment les ressources pétrolières ont attisé ces dérives despotiques.
C’est parce que j’ai été présent, dès 1964 et pendant près d’une vingtaine d’années, au c?ur même de l’outil pétrolier de l’Algérie, la Sonatrach, ou en détachement auprès de certaines de ses ramifications à l’étranger, et que j’ai continué ensuite à baigner jusqu’à ce jour dans un environnement pétrolier, que je me devais de relater la saga de l’or noir de mon pays. Je me devais aussi de raconter comment la poignée de jeunes cadres qui étions présents au début de cette saga en a écrit les plus belles pages, comment nous avons monté, pièce par pièce, cet instrument du développement économique du pays qu’est la compagnie nationale des hydrocarbures et comment nous avons arraché l’autre indépendance, économique celle-là, lors des nationalisations du 24 février 1971.
Cette longue bataille, nous l’avons menée face à des armadas d’experts internationaux, au prix de lourds sacrifices et au nom de cet avenir meilleur pour notre peuple que lui promettaient ses dirigeants. Je dois cependant admettre que nous ne nous étions pas rendus compte que certains d’entre eux étaient déjà en train de s’en mettre plein les poches et de tisser les mailles des réseaux qui allaient leur permettre de s’approprier le pouvoir et les richesses du pays. Au fil du temps, ces hommes qui ont prétendu avoir combattu le colonialisme par idéal patriotique, pour que le peuple vive libre et heureux, qui se sont décrits comme les défenseurs de la veuve et de l’orphelin, sont devenus les nouveaux colons, les Machiavel qui aujourd’hui règnent sur un pays en totale déliquescence, dans lequel ils ont fait de la vie de leurs concitoyens un enfer, mais qui demeure pour eux un pays de cocagne.
Il est certain que si le pétrole n’avait pas été découvert en pleine guerre de libération, celle-ci aurait duré moins longtemps. Comme on le verra, la France a en effet multiplié les efforts – militaires et politiques – afin de reculer le plus possible l’inéluctable indépendance, dans la perspective de garder le contrôle des hydrocarbures algériens (ce qu’elle réussira d’ailleurs en partie, lors des accords d’Évian marquant la fin de la guerre en mars 1962). Le règlement politique qui a tardé à venir a permis à trois chefs militaires, ceux que l’on a appelés les « trois B » (Lakhdar Ben Tobbal, Abdelhafid Boussouf et Krim Belkacem), de prendre en 1958 la direction des opérations de la révolution algérienne. Ils ont été suivis plus tard par un quatrième B (Houari Boumediene), qui a instauré à l’indépendance un régime dictatorial – qui prévaut jusqu’à ce jour -, avant que Chadli Bendjedid et Abdelaziz Bouteflika n’entament l’?uvre de destruction du pays.
Rente pétrolière et corruption
Plus de cinquante ans après l’indépendance, le peuple algérien dépend toujours pour sa survie à 98 % de la vente des hydrocarbures. Au point que, depuis les années 1980, la vie politique du pays est largement déterminée par les fluctuations de leurs prix sur le marché international. Quand ces prix augmentèrent en 1980, le régime stoppa net tout investissement et se mit à importer tout et n’importe quoi, y compris le superflu, aux seules fins d’asseoir sa popularité. En 1988, la chute des prix a débouché sur des émeutes, brisées au prix de la mort de 500 personnes, fauchées par les balles du pouvoir. A contrario, quand les prix du pétrole atteignirent des sommets à 150 dollars le baril durant les années 2006-2007, le régime se mit à rêver de bâtir la plus grande mosquée du monde musulman après celles de La Mecque et de Médine, toujours dans le but de renforcer son pouvoir en s’attirant les bonnes grâces d’une frange de la population, mais aussi de réaliser un édifice plus grandiose que la mosquée érigée à Casablanca par le roi Hassan II.
Le pétrole a aussi permis à l’État algérien de peser durablement sur la scène politique internationale. Son image de « leader du tiers monde » dans les années 1960 est devenue plus tard un paravent hypocrite pour ses propriétaires, les généraux à la tête de l’armée et de la police politique, la Sécurité militaire : ils ont utilisé en sous-main les milliards de dollars des hydrocarbures afin d’acheter le silence des grandes puissances mondiales sur leurs dérives antidémocratiques.
J’essaierai également d’expliciter comment, derrière les discours grandiloquents de lutte contre la corruption, des pots-de-vin exorbitants puisés dans la manne pétrolière sont allés progressivement garnir les comptes bancaires des hommes du régime. Afin de perpétuer leur pouvoir en faisant main basse sur le pétrole et le gaz, surtout depuis les années 1980, ils se sont acharnés à faire de la véritable ressource intarissable de l’Algérie, ses hommes et ses femmes, une populace malléable et corvéable à merci. À empêcher les compétences de s’affirmer, à entraver le désir des citoyens de s’épanouir, à briser les ressorts de la société à s’émanciper, car pour eux un peuple majeur était un peuple dangereux. Ne pouvaient alors prospérer dans ces conditions que les incompétents ou les yes men, ce qui a contribué à enfoncer encore un peu plus l’Algérie.
Pire, quand les généraux se sont affichés (presque) au grand jour avec leur coup d’État de janvier 1992, ils ont fait le choix de la guerre civile pour prévenir le « péril islamiste » : ils ont assassiné ou laisser assassiner une grande partie des 200 000 morts enregistrés depuis, aux fins d’assouvir leur soif de pouvoir et d’opérer une razzia sur les hydrocarbures. Tout en prétendant n’être mus que par le désir de préserver la démocratie, une démocratie qui n’a jamais existé en Algérie, aujourd’hui encore moins que par le passé.
J’expliquerai également comment les hommes qui ont présidé aux destinées du pays ont marqué chacun à sa manière les étapes de sa descente aux enfers. Ainsi, Houari Boumediene lui a inoculé, à compter de l’été 1962, le virus du pouvoir personnel, son coup d’État du 19 juin 1965 étant venu simplement confirmer une situation préexistante. Son despotisme a cependant eu des retombées positives. Les revenus des hydrocarbures ont servi à améliorer le niveau de vie des citoyens, à mettre le savoir à la portée de tous, à fournir du travail à un grand nombre de jeunes, à établir une certaine équité au sein de la population et à fournir une couverture sociale même aux plus démunis. L’option socialiste qu’il a imposée à l’économie n’était probablement pas la meilleure pour la développer ; elle correspondait néanmoins aux v?ux de la majorité et représentait à l’époque le choix de plus de la moitié des habitants de la planète.
Je raconterai comment, tout en continuant d’exercer le même pouvoir personnel que son prédécesseur, Chadli Bendjedid a favorisé la propagation d’une autre gangrène dans le pays, la corruption. Sa famille, sa belle-famille, son entourage immédiat et d’autres cercles au-delà ont détourné une part importante de la rente pétrolière à leur profit personnel. En refusant d’assumer les tâches qui relevaient normalement de la fonction présidentielle, il a permis à la police politique, la redoutable Sécurité militaire, de prendre la totalité du pouvoir (on dit en Algérie que tous les pays possèdent leurs services secrets, mais que les services secrets algériens possèdent un pays). Ses réformes à la hussarde, du secteur pétrolier notamment, ont également contribué à la déliquescence de l’État.
Je relaterai aussi comment, depuis l’arrivée à la tête de l’État en 1999 d’Abdelaziz Bouteflika, simple président de façade, on a assisté à une extension généralisée de la corruption. Au-delà des clans du pouvoir, au-delà des membres de sa propre famille, plusieurs couches de la société ont été contaminées, à la manière de métastases cancéreuses se propageant à travers un corps humain, au point d’entraîner un changement complet des mentalités. Il est aujourd’hui ancré dans les esprits – chez la jeunesse en particulier – que seuls l’entregent et les pots-de-vin permettent de régler les questions de la vie quotidienne, qu’il s’agisse de la réussite à un concours, de l’obtention d’un diplôme ou de la délivrance d’un simple document administratif. Le régime instauré par les tuteurs de Bouteflika a également franchi un pas dans la destruction des valeurs morales du peuple algérien, que d’autres avant eux avaient un tant soit peu préservées. Aux fins d’assouvir leur soif de pouvoir, ils ont foulé aux pieds les intérêts suprêmes du pays, leur action la plus emblématique ayant été la promulgation, en 2005, d’une loi sur les hydrocarbures qui plaçait les richesses du sous-sol sous contrôle étranger. Durant cette période, certains chefs militaires sont allés jusqu’à commettre, pour un pot-de-vin, des actes d’espionnage pour le compte d’une puissance étrangère.
La très spéciale « maladie hollandaise » de l’Algérie
L’Algérie de 2010 est doublement malade. La rapine à laquelle se sont livrés – et continuent de se livrer – les hommes du pouvoir est venue aggraver la « maladie pétrolière » qu’elle avait contractée auparavant. En 1956, au moment des découvertes ? En 1962, lors de la confiscation du pouvoir par l’armée ? En 1979, quand la police politique s’est accaparée de la totalité du pouvoir ? On peut en discuter, mais cette maladie de l’économie en rappelle en tout cas une autre, le Dutch Disease. Selon les économistes qui ont forgé ce concept, les causes de cette « maladie hollandaise » sont d’ordinaire directement liées à l’irruption d’une richesse unique et subite, tel que le pétrole dans le cas de l’Algérie. Elle fut révélée dans les années 1960 par les conséquences nuisibles sur l’économie des Pays-Bas provoquées par les grandes découvertes de gaz de la province de Groningue et de la mer du Nord : l’accroissement des recettes d’exportation permises par le gaz a causé le renchérissement du florin, nuisant ainsi à la compétitivité des autres exportations du pays.
La variante algérienne de la « maladie hollandaise » est à la fois plus « primitive » et plus sophistiquée, puisqu’elle n’a même pas permis qu’existent des industries exportatrices, alors que cet échec de ses dirigeants les a conduits à fabriquer une économie presque entièrement dépendante des hydrocarbures, mais qui « tient » aussi par une assez habile gestion clientéliste de la rente pétrolière.
L’Algérie pouvait-elle échapper à ce mal ? Certainement, si elle avait eu des dirigeants plus honnêtes, plus soucieux des intérêts de la nation que des leurs propres, plus habiles dans l’établissement de programmes de développement du pays que dans le calcul des commissions à toucher sur telle ou telle affaire, des dirigeants plus désireux d’assurer l’avenir de tous les enfants algériens que celui des leurs uniquement. Les exemples de la Norvège et du Koweït, qui ont été touchés par ce syndrome et qui ont pu s’en sortir moyennant la création de fonds souverains dans lesquels ils ont placé leurs excédents financiers, sont là pour prouver que cela n’était pas impossible.
L’Algérie pourra-t-elle en guérir ? Quelle solution trouvera-t-elle pour s’en débarrasser ? En 2010, voilà déjà quinze à vingt ans, voire plus, que les hommes en charge de sa destinée, tous issus du même moule et du même système, parlent de l’après-pétrole, sans pour autant préparer le pays à affronter cette perspective cauchemardesque. Le lecteur se rendra certainement compte, après avoir découvert les secrets de cette histoire pétrolière, que l’Algérie est effectivement beaucoup plus malade de ses dirigeants que de son pétrole.
Sujet: Re: Propagande anti-algérienne Sam 9 Oct 2010 - 11:59
Ses positions antiterroristes sont jugées trop rigides
Les médias mauritaniens s'en prennent à l'Algérie
09 Octobre 2010, Le Temps d’Algérie
Les relations entre l'Algérie et la Mauritanie sont tendues en raison des déclarations formulées par le ministre de la Santé de la République islamique de Mauritanie, accusant l'Algérie de financer les groupes terroristes.
Citation :
Des déclarations que l'ambassadeur d'Algérie, Zehouani Abdelhamid, a condamnées en demandant des excuses officielles lors de son entretien avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. La presse mauritanienne a critiqué la position algérienne qui refuse de négocier avec les groupes terroristes.
L'ambassadeur d'Algérie à Nouakchott a été reçu par le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, deux jours seulement après les déclarations virulentes de l'un des membres du gouvernement mauritanien qui s'en est pris violemment à l'Algérie.
La réception de l'ambassadeur algérien par le président mauritanien est la première du genre après la perturbation des relations entre Alger et Nouakchott.
Cette «bombe», c'est l'épouse du ministre de la Santé qui l'a fait exploser : son époux accuse l'Algérie «d'être floue dans sa position, en mettant à profit ses informations pour le bénéfice de ces groupes et la pression psychologique sur l'armée mauritanienne et la projeter comme une défaite lors de la récente confrontation».
Selon des sources diplomatiques, il existe des tensions considérables dans les relations entre les deux pays, notamment en ce qui concerne les positions divergentes sur la question de la lutte contre le terrorisme et la négligence de Nouakchott quant à se conformer à l'esprit de l'accord d'Alger qui est basé sur la prévention de la non-négociation avec des groupes terroristes.
Cette controverse médiatique mauritanienne a augmenté non seulement en raison de la position de l'Algérie sur la question de la lutte contre le terrorisme, mais aussi sur l'obligation d'appuyer certains pays pour les aider à libérer leurs ressortissants.
Les autorités algériennes ont convoqué à plusieurs reprises l'ambassadeur mauritanien en raison des déclarations formulées par des ministres et écrivains mauritaniens dans le cas de la position de l'Algérie contre le terrorisme qui refuse de payer des rançons et de négocier avec des groupes terroristes.
Pour rappel, les relations entre Alger et Nouakchott sont tendues après la libération de Nouakchott de Omar le Sahraoui, un membre d'Al Qaïda dans le Sahel qui a été remis aux autorités maliennes en échange de la libération des otages espagnols.
Bien que la Mauritanie ait protesté contre la libération par le Mali de deux terroristes mauritaniens en échange d'un otage français. La Mauritanie avait soutenu à l'époque la position d'Alger et a appelé le Mali à respecter l'accord d'Alger.
Sujet: Re: Propagande anti-algérienne Dim 17 Oct 2010 - 17:43
Un parti mauritanien dénonce l'attaque menée par un «groupuscule de plumitifs» en Mauritanie
«Cessez la campagne médiatique contre l'Algérie !»
16/10/2010
Citation :
Le parti mauritanien Errafah, présidé par l'ancien commandant Mohamed Ould Fel, a appelé dans un communiqué à la cessation de la campagne médiatique contre l'Algérie, menée dans ce pays.
«Depuis quelques jours, un groupuscule de plumitifs, atteints de l'hystérie de l'hypocrisie, mène une campagne sans relâche contre l'Algérie sœur, contenant tout ce qui cause la fitna et la séparation entre frères (Algérie et Mauritanie)», est-il écrit au début du communiqué.
«Il aurait été utile pour eux (les auteurs de cette campagne médiatique) d'utiliser leur «nationalisme» et sentiment «patriotique» à des fins nobles, au lieu de causer la séparation et polluer l'atmosphère, ce qui ne sert pas l'intérêt du peuple mauritanien, ni celle du peuple algérien, ni celle des peuples du Maghreb, ni les intérêts suprêmes de la nation», ajoute ce parti.
Ce parti accuse «ceux courant derrière leurs intérêts personnels et douteux, sans aucun regard aux vrais intérêts de la patrie et les intérêts de la nation», d'être derrière cette campagne médiatique. Le parti de Mohamed Ould Fel s'adresse directement aux auteurs de cette campagne.
«L'Algérie, vous devez le savoir, et comme l'a prouvé l'histoire, est un allié stratégique à chaque fois que la Mauritanie avait besoin d'un allié stratégique, et ce pays est le premier à nous avoir soutenu matériellement et moralement par son argent, ses enseignants et ses experts, alors qu'elle n'était pas encore sortie de la guerre de l'indépendance, comme en a témoigné le fondateur de l'Etat mauritanien, feu El Mokhtar Ould Daddah».
Ce parti a rafraîchi la mémoire des auteurs de cette campagne par ces écrits, ajoutant que «L'Algérie a été aussi un allié stratégique de la Mauritanie quand la société Miferma a été nationalisée, et l'ancien président algérien, feu Houari Boumediene, était arrivé à Tindouf avec ses forces prêtes à intervenir si un malheur était arrivé à la Mauritanie, comme en a témoigné encore feu El Mokhtar Ould Daddah dans ses mémoires». Dans ce communiqué, le parti invite les auteurs de cette campagne médiatique à «cesser de provoquer les différends entre frères et de diffuser des rumeurs».
Sujet: Re: Propagande anti-algérienne Dim 17 Oct 2010 - 17:59
Citation :
Un parti mauritanien dénonce l'attaque menée par un «groupuscule de plumitifs» en Mauritanie
«Cessez la campagne médiatique contre l'Algérie !»
«Depuis quelques jours, un groupuscule de plumitifs, atteints de l'hystérie de l'hypocrisie, mène une campagne sans relâche contre l'Algérie sœur, contenant tout ce qui cause la fitna et la séparation entre frères (Algérie et Mauritanie)», est-il écrit au début du communiqué.
...«L'Algérie, vous devez le savoir, et comme l'a prouvé l'histoire, est un allié stratégique à chaque fois que la Mauritanie avait besoin d'un allié stratégique, et ce pays est le premier à nous avoir soutenu matériellement et moralement par son argent, ses enseignants et ses experts, alors qu'elle n'était pas encore sortie de la guerre de l'indépendance, comme en a témoigné le fondateur de l'Etat mauritanien, feu El Mokhtar Ould Daddah».
... «L'Algérie a été aussi un allié stratégique de la Mauritanie quand la société Miferma a été nationalisée, et l'ancien président algérien, feu Houari Boumediene, était arrivé à Tindouf avec ses forces prêtes à intervenir si un malheur était arrivé à la Mauritanie.»
Sujet: Re: Propagande anti-algérienne Dim 17 Oct 2010 - 18:03
Certains ont la mémoire courte, notamment ceux qui entretiennent une ancienne amitié avec les généreux services secrets d'un pays voisin constitués en nouveaux relais de puissances coloniales.
L'Algérie, fière, sereine et solidaire, a toujours été aux côtés de la Mauritanie dans les moments les plus difficiles (la liste est longue)......sans jamais rien demander en retour.
Le peuple frère mauritanien qui le sait bien, n'a pas la mémoire courte.
Sujet: Re: Propagande anti-algérienne Mer 3 Nov 2010 - 15:06
Citation :
Benjamin Stora critique le film sur les moines de Tibhirine
TSA - 03/11/2010
L’historien français Benjamin Stora a critiqué le film « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois, lors d’une conférence sur « Mitterrand et l’Algérie » faite mardi soir au Salon international du livre d’Alger (Sila). « Ce film a certes beaucoup de succès en France, mais la tragédie du peuple algérien n’a pas été évoquée dans cette fiction. Personne ne l’a dit dans toute la presse française », a-t-il déclaré.
Sujet: Re: Propagande anti-algérienne Sam 4 Déc 2010 - 18:51
Algérie : Les années de sang et les complicités de la France
Citation :
Silvia Cattori - 2 décembre 2010 - L’indépendance n’a pas permis à l’Algérie de sortir de la violence. Loin s’en faut. Le pouvoir n’a pas été rendu au peuple, mais a été accaparé par un groupe, initialement choisi par la France pour protéger ses intérêts. Pour se maintenir, ce groupe n’a pas hésité à manipuler des islamistes et à plonger le pays dans un nouveau cycle de violence. Dans un ouvrage documenté, « La colonie française en Algérie. 200 ans d’inavouable », Lounis Aggoun dénonce un système élaboré par des Algériens avec le soutien de la France, puis des Etats-Unis, au détriment de tout un peuple.