La Grèce est préoccupée par des troubles en Albanie voisine et appelle les Albanais à s'abstenir de violence, a déclaré vendredi soir à Athènes Grigoris Delavekouras, porte-parole de la diplomatie grecque.

"Les éclats de violence aujourd'hui en Albanie n'ont pas fait que trois morts et nombre de blessés.

Ils ont porté un coup contre la démocratie.

On ne doit guère admettre que l'Albanie glisse vers la violence d'où qu'elle émane", a souligné M.Delavekouras.

Et d'ajouter qu'un dialogue constructif était nécessaire dans le cadre de la Constitution du pays et de ses lois pour venir à bout de la crise susceptible d'entraver la progression de l'Albanie vers l'Union européenne.

"La Grèce suivra de très près les événements et soutiendra les efforts de dialogue", a conclu le diplomate.

Trois personnes ont été tuées par balles, vendredi à Tirana, au cours d'une manifestation de l'opposition marquée par de violents accrochages avec les forces de l'ordre, donnant une tournure dramatique à la crise politique que traverse le pays.

La situation restait très tendue dimanche en Albanie, où pouvoir et opposition se préparent chacun à manifester massivement cette semaine

Les funérailles des deux manifestants tués par balles se sont déroulées dans le calme dans le sud du pays,

en présence du dirigeant de l'opposition socialiste et maire de Tirana, Edi Raman.

.M. Rama a appelé à cette occasion ses partisans à manifester vendredi prochain à Tirana "pour rendre hommage aux victimes.

Il faut venir pour condamner la violence et le crime qui a coûté la vie à trois hommes innocents".

Le Premier ministre albanais, Sali Berisha, a également appelé samedi à la mobilisation de ses partisans, les invitant à manifester "contre la violence", mercredi à Tirana.

La manifestation antigouvernementale de vendredi, organisée par l'opposition socialiste, a fait trois morts par balles.

Une première victime a été inhumée samedi près de Tirana.

Selon un responsable de l'hôpital militaire de Tirana, Bedri Miha, une quatrième personne grièvement blessée par balles est entre la vie et la mort.

Pouvoir et opposition paraissent toujours aussi déterminés.

Les socialistes réclament la démission de M. Berisha, dont ils n'ont jamais reconnu la victoire lors des élections législatives de juin 2009, accusant le Premier ministre de fraudes.

L'Albanie traverse depuis une crise politique, avec une participation minimum de l'opposition aux travaux parlementaires.

Il s'agit de la crise politique la plus longue du pays depuis la chute du régime communiste, au début des années 90.

La police a annoncé avoir arrêté au moins 113 personnes, en les accusant d'avoir fomenté des troubles.