Sujet: Conflit éthnique au Kirghizstan Mer 14 Avr 2010 - 21:10
État d'urgence au Kirgizhstan - 07/04/2010
L'état d'urgence a été décrété dans ce petit pays d'Asie centrale, où le ministre de l'Intérieur a été tué par des manifestants.
Le Kirghizstan en proie au chaos. Au moins 17 personnes ont été tuées dans des affrontements entre policiers et manifestants de l'opposition à Bichkek, capitale du Kirghizstan, a indiqué une source au sein du ministère de l'Intérieur de ce pays d'Asie centrale. Le ministre de l'Intérieur, Moldomoussa Kongantiev, a par ailleurs été tué à Talas, dans le nord-ouest du pays, a indiqué la même source. En réaction aux violences, les autorités du Kirghizstan ont décrété l'état d'urgence.
Dernière édition par Scipion le Dim 13 Juin 2010 - 4:59, édité 1 fois
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Mer 14 Avr 2010 - 21:13
Hind-MKIII a écrit:
L’opposition au Kirghizstan a pris le contrôle des forces armées - 09/04/2010
Citation :
L’opposition au Kirghizstan a pris le contrôle des forces armées, a indiqué le ministre de la Défense par intérim. Rosa Otounbaïeva est le chef du gouvernement kirghiz intérimaire. Le président kirghiz, Kourmanbek Bakiev, a fui la capitale Bichkek après de sanglants affrontements mercredi entre opposants et policiers qui ont fait 75 morts et un millier de blessés.
Ces événements ont conduit l’opposition à prendre le contrôle des centres névralgiques du pouvoir. Rosa Otounbaïeva, une ex-ministre des Affaires étrangères, a été placée par l’opposition à la tête du gouvernement par intérim qui dit contrôler le pays et réclame la démission de M. Bakiev.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Mer 14 Avr 2010 - 21:23
Kirghizstan : Pour Dmitri Medvedev, le pays risque de se transformer en "second Afghanistan" - 14/04/2010
Citation :
Le Kirghizstan est au bord de la guerre civile et risque de se transformer en un "second Afghanistan", a estimé mardi soir le président russe Dmitri Medvedev.
"Tel que je vois les choses, le Kirghizistan est au bord de la guerre civile", a estimé Medvedev devant un club de réflexion de Washington, où il a pris part lundi et mardi au sommet sur la prévention du terrorisme nucléaire.
Pour le numéro un russe, il existe un réel danger de voir le Kirghizistan scindé en deux, les tensions persistant après le soulèvement qui a vu la fuite du président Kourmanbek Bakiev et l'installation au pouvoir, à Bichkek, d'un gouvernement de transition constitué d'opposants.
"Notre mission consiste à aider le peuple kirghize à trouver une voie de sortie pacifique hors de cette crise", a dit Medvedev, en suggérant au président Bakiev de démissionner en bonne et due forme afin de désamorcer la crise et d'éviter qu'elle ne transforme le pays en un "second Afghanistan".
"Certaines personnalités politiques devraient prendre des décisions responsables", a-t-il dit devant l'institution Brookings.
Bakiev, chassé le 7 avril de la capitale Bichkek par de violentes émeutes qui ont fait dans les 80 morts, s'est réfugié dans ses bastions du sud du pays, dans la région de Jalalabad.
Mardi, il a pour la première fois concédé qu'il pourrait démissionner, à condition que le gouvernement de transition garantisse sa sécurité. Jusqu'à présent, il avertissait que si on cherchait à le capturer, le pays connaîtrait un bain de sang.
Medvedev a laissé entendre d'autre part que la Russie n'avait tiré les ficelles d'aucun complot visant à chasser les Américains de la base de Manas.
"Lorsque je rencontrais le président Bakiev, je lui disais toujours qu'il était nécessaire d'aider nos partenaires américains à résoudre les problèmes de l'Afghanistan - la question étant comment apporter une telle aide, et avec quel degré d'efficacité", a dit Medvedev.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Dim 13 Juin 2010 - 5:05
Conflit ethnique au Kirghizstan : "la situation empire" - 12 juin 2010
Le Comité International de la Croix-Rouge se dit "profondément inquiet" de la situation humanitaire dans le sud du pays. Les violences entre les Kirghiz et la minorité ouzbèke ont déjà fait au moins 69 morts.
Soldats kirghizes à Och, au Kirghizistan
Citation :
Le Kirghizstan a décrété, samedi 12 juin, l'état d'urgence dans une deuxième ville du sud de ce pays d'Asie centrale par crainte d'une "déstabilisation", à la suite des violences interethniques meurtrières. Celles-ci ont au total fait au moins 69 morts et plus de 850 blessés dans la région d'Och, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé. Des milliers de femmes et d'enfants ouzbeks ont fui les violences en se rendant à Markhamat à la frontière proche de l'Ouzbékistan voisin, ce qui pourrait déboucher sur une crise humanitaire. Tandis que l'Ouzbékistan se disait "extrêmement alarmé", le comité international de la Croix rouge s'est déclaré "profondément inquiet" expliquant que "la situation empire d'heure en heure. On nous rapporte que des dizaines de milliers de personnes fuient les combats et les pillages et se dirigent vers la frontière du Kirghizstan avec l'Ouzbekistan".
La présidente par intérim du Kirghizstan, Rosa Otounbaïeva, avait appelé la Russie à lui fournir une assistance militaire afin de tenter de venir à bout de ces violences décrivant une situation "hors de contrôle", selon ses termes. Moscou a accordé une aide humanitaire au Kirghizstan mais n'est pas prêt à y envoyer une assistance militaire, a indiqué samedi une porte-parole du Kremlin.
Etat d'urgence et couvre-feu
"J'ai signé une lettre adressée au (président russe) Dmitri Medvedev lui demandant d'envoyer des forces au Kirghizstan", a déclaré Rosa Otounbaïeva lors d'une allocution télévisée. "Depuis hier (vendredi), la situation est devenue hors de contrôle. Nous avons besoin de forces militaires extérieures pour ramener la situation sous contrôle. C'est pour cette raison que nous avons appelé la Russie à l'aide", a-t-elle dit.
Les violences ethniques se sont poursuivies dans le sud du Kirghizstan dans la nuit du vendredi 11 juin au samedi 12 juin, alors que le bilan est passé à 69 morts malgré l'état d'urgence et un couvre-feu décrétés par le gouvernement provisoire kirghiz dans la ville d'Och et les districts voisins.
"Les échanges de tirs se poursuivent, on peut les entendre partout, plusieurs immeubles sont en flammes, les gens sont effrayés", a déclaré à la télévision nationale un responsable du gouvernement provisoire Azimbek Beknazarov, qui s'est rendu dans la région, en qualifiant la situation de "très difficile".
Le gouvernement provisoire a appelé les officiers retraités de la police et de l'armée à se rendre dans la région d'Och pour aider à "empêcher la guerre civile". "Les autorités seront reconnaissantes envers tous les volontaires qui sont prêts à aider à prévenir la guerre civile dans le sud du Kirghizstan", a déclaré Azimbek Beknazarov.
"Les policiers et les militaires déployés sur place tombent déjà de fatigue, ils dorment sur les routes qu'ils surveillent (...). Nous n'aurons pas assez de forces (pour assurer la sécurité, ndlr) dans les deux jours à venir, si on n'a pas d'aide supplémentaire", a-t-il affirmé.
Des échanges de tirs
Les autorités ont déclaré vendredi soir craindre une détérioration de la situation à Och, la présidente par intérim, Rosa Otounbaïeva, ayant jugé "indispensable" d'y envoyer des médecins et des renforts pour "maintenir l'ordre".
Des affrontements, ponctués d'échanges de tirs, entre des groupes de jeunes ouzbeks et kirghizs ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi et s'étaient poursuivis dans la journée à Och et dans des districts voisins. Ces violences auraient pour origine une bagarre entre ressortissants des deux ethnies.
Par ailleurs, des centaines de manifestants, souhaitant se rendre à Och, se sont rassemblés vendredi soir dans le centre de Bichkek, près des locaux de la télévision nationale, en réclamant qu'on leur donne la parole.
Selon l'agence KABAR, d'autres groupes de manifestants ont attaqué des automobilistes à Bichkek, en s'emparant de leurs voitures pour se rendre à Och.
Selon un responsable médical de Bichkek, 27 personnes ont été blessées dans la nuit au cours de ces troubles dans la capitale kirghize.
Attente d'une nouvelle Constitution
L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), basée à New York, a appelé la communauté internationale à soutenir le gouvernement du Kirghizstan afin d'empêcher que les troubles ethniques ne dégénèrent. "Il n'y a pas de temps à perdre", a lancé Andrea Berg, chargée de l'Asie centrale à HRW depuis Och.
La stabilité du Kirghizstan est primordiale, notamment pour la Russie et les Etats-Unis qui y disposent de bases militaires, dont une essentielle au déploiement des troupes américaines en Afghanistan.
Depuis la révolution d'avril dernier, qui avait fait 87 morts et conduit à la chute du régime du président Kourmanbek Bakiev, le Kirghizstan a connu plusieurs vagues de violences, signe que le nouveau pouvoir peine à contrôler la situation.
Ces dernières violences interviennent à environ deux semaines d'un référendum pour l'adoption d'une nouvelle Constitution, prévu le 27 juin. La stabilité du Kirghizstan est primordiale, notamment pour les Etats-Unis qui y disposent d'une base militaire essentielle au déploiement des troupes américaines en Afghanistan
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Dim 13 Juin 2010 - 17:48
Kirghizstan : les violences ont fait au moins 97 morts et 1.200 blessés - 13 juin 2010
La Russie a dépêché un bataillon de parachutistes arrivé dimanche à bord de trois avions, afin de renforcer la protection des installations et du personnel militaires russes.
Citation :
Le Kirghizstan a étendu dimanche 13 juin l'état d'urgence dans le sud, mobilisé son armée et ordonné à ses forces de "faire feu à volonté" pour endiguer des violences ethniques qui ont fait au moins 97 morts et 1.200 blessés depuis vendredi.
Sur le même sujetChronologie : les événements depuis le renversement du régime Trois avions militaires russes transportant des parachutistes sont arrivés en renfort pour protéger la base et le personnel militaires russes dans ce pays d'Asie centrale en proie à des violences, a annoncé dimanche 13 juin une source au sein des forces russes.
Les bataillons de parachutistes doivent "renforcer la protection des installations militaires russes et garantir la sécurité des militaires et des membres de leurs familles", a indiqué cette source citée par l'agence Interfax.
Mobilisation des réservistes
Le ministère de la Défense a annoncé la mobilisation des réservistes de l'armée âgés de 18 à 50 ans. Les forces de l'ordre ont, elles, été autorisées à tirer sans sommation samedi soir.
"Le ministère de la Défense appelle tous les réservistes âgés de moins de 50 ans à se présenter aujourd'hui, 13 juin, avant 15h (9h GMT) aux points de recensement", a indiqué le ministère dans un communiqué qui annonçait le début de "l'organisation de la mobilisation partielle de la population civile".
Le ministre de l'Intérieur par intérim, Bolot Cher, a indiqué dans un communiqué que les policiers devaient "recourir aux armes de service et faire feu à volonté".
Signe que la situation se détériorait, un couvre-feu de 24 heures sur 24 à été décrété à Och, deuxième ville du pays, et dans deux districts avoisinants. Cette mesure était auparavant en vigueur seulement la nuit.
L'état d'urgence a aussi été étendu à l'ensemble de la région voisine de Djalal-Abad, bastion du président déchu Kourmanbek Bakiev, où les violences se sont propagées samedi depuis Och.
Situation "hors de contrôle"
Les affrontements ethniques entre Ouzbeks et Kirghiz ont gagné en intensité dans le sud, alors que le bilan provisoire a été porté à 97 morts et plus de 1.200 blessés.
Au regard de témoignages rassemblés par bon nombre de médias, le bilan pourrait bien être beaucoup plus lourd. "On ne nous laisse pas ramasser les corps dans les rues. Les autorités cachent l'ampleur de la tragédie et la vérité. Le centre ville est sous le contrôle de bandits enragés", a raconté un habitant de Och, sous couvert d'anonymat.
Dans la ville de Djalal-Abad et sa région, des fusillades nourries et des incendies ont éclaté dimanche, selon des témoins et des médias locaux. L'ex-président Bakiev, réfugié au Bélarus, a assuré n'avoir aucun lien avec ces nouvelles violences.
Un journaliste, Jalil Saparov d'un journal local, a raconté que "beaucoup de cafés, de restaurants et un grand centre commercial étaient en feu. Au centre-ville (de Djalal-Abad), les tirs ne s'arrêtent jamais. Les autorités locales et la police ne contrôlent rien". Le médecin chef de l'hôpital Djalal-Abad, Abdy Chamchiev, joint par téléphone, a indiqué que des bandes armées se tiraient dessus autour de l'hôpital depuis plusieurs heures.
La communauté internationale et les ONG ont multiplié les appels au calme, alors que des milliers de réfugiés ont fui les affrontements, se rassemblant à la frontière ouzbèke.
"Depuis hier (vendredi), la situation est devenue hors de contrôle", a renchéri la présidente par intérim du Kirghizstan, Rosa Otounbaïeva, après une deuxième journée de violences. Celles-ci ont au total fait au moins 97 morts et 1.200 blessés dans la région d'Och, selon un nouveau bilan.
"Empêcher la guerre civile"
Le gouvernement provisoire, qui s'est emparé du pouvoir après un soulèvement populaire début avril à l'origine de la fuite du président Kourmanbek Bakiev, a appelé les officiers retraités de la police et de l'armée à se rendre dans la région d'Och, afin d'"empêcher la guerre civile".
"Les autorités seront reconnaissantes envers tous les volontaires qui sont prêts à aider à prévenir la guerre civile dans le sud du Kirghizstan", a déclaré Azimbek Beknazarov.
La Russie, qui a une base militaire à Kant (nord), a de son côté refusé d'envoyer des troupes. Des avions du ministère russe des Situations d'urgence ont atterri dimanche, a indiqué dimanche l'agence kirghize 24.kg
Aux yeux du président russe, Dmitri Medvedev, "il s'agit d'un conflit interne et la Russie ne voit pas, pour le moment, les conditions pour participer à sa résolution", a déclaré sa porte-parole, Natalia Timakova, en allusion à l'assistance militaire sollicitée plus tôt dans la journée par Rosa Otounbaïeva.
"Profonde inquiétude"
Sur le terrain, "les policiers et les militaires déployés sur place tombent déjà de fatigue, ils dorment sur les routes qu'ils surveillent (...). Nous n'aurons pas assez de forces (pour assurer la sécurité, ndlr) dans les deux jours à venir, si on n'a pas d'aide supplémentaire", a-t-il affirmé.
Des milliers de femmes et d'enfants ouzbeks ont fui les violences en se rendant à Markhamat à la frontière proche de l'Ouzbékistan voisin, ce qui pourrait déboucher sur une crise humanitaire. Tandis que l'Ouzbékistan se disait "extrêmement alarmé", le comité international de la Croix rouge s'est déclaré "profondément inquiet".
L'ambassade des Etats-Unis à Bichkek a de son côté de nouveau fait part de "sa profonde inquiétude" et appelé les parties "à renoncer à la violence". La stabilité du Kirghizstan est primordiale pour Washington qui dispose près de Bichkek d'une base importante pour ses troupes en Afghanistan.
L'ONG de défense des droits de l'homme, Amnesty international a appelé le gouvernement à protéger "tous les citoyens kirghiz, en particulier ceux d'origine ouzbèke". Elle appelle aussi l'Ouzbékistan à ouvrir ses frontières pour accueillir les réfugiés, qui seraient entre 2.000 et 6.000, alors que Tachkent s'est dit samedi "extrêmement alarmé". Par ailleurs, au moins 32.000 adultes et des milliers d'enfants, qui ont préféré quitter le pays, se sont déjà réfugiés en Ouzbékistan voisin, a annoncé dimanche le chef du ministère ouzbek des Situations d'urgence pour la région d'Andijan (est), Abror Kossimov.
Quant à l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), basée à New York, celle-ci a appelé la communauté internationale à soutenir le gouvernement kirghiz, pour empêcher que les troubles ethniques ne dégénèrent.
"Il n'y a pas de temps à perdre", a dit Andrea Berg, une responsable de HRW retranchée dans une maison à Och depuis le début des violences.
De très nombreux blessés
"Il y a de nombreux blessés dans les quartiers mahallas (ouzbeks) d'Och. Leur nombre pourrait atteindre plusieurs milliers", a-t-elle dit dans un communiqué.
Les violences à Och ont commencé dans la nuit de jeudi à vendredi par des bagarres entre Ouzbeks et Kirghiz qui ont dégnéré. Des voitures ont été cassées et brûlées, des immeubles d'habitation incendiés.
La stabilité du Kirghizstan est primordiale, notamment pour les Etats-Unis qui y disposent d'une base militaire essentielle au déploiement des troupes américaines en Afghanistan.
Ces affrontements sont les pires violences depuis la révolution d'avril (87 morts) qui a chassé Bakiev et porté au pouvoir l'actuel gouvernement provisoire.
Des affrontements avaient déjà ensanglanté en mai la région de Djalal-Abad.
Historiquement, les relations entre la minorité ouzbèke (15 à 20% de la population du Kirghizstan) et les Kirghiz sont tendues, notamment en raison de disparités économiques qui frustrent en particulier les Ouzbeks. De puissants groupes mafieux sont également actifs dans cette région.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Dim 13 Juin 2010 - 21:39
Mobilisation générale au Kirghizstan - 13 juin 2010
Mobilisation d’une partie de l’armée, puis d’officiers à la retraite et maintenant de tous les hommes disponibles. Le gouvernement intérimaire du Kirghizstan ne sait comment gérer les émeutes interéthniques qui secouent le sud du pays depuis deux jours. Malgré des appels à l’aide de la communauté internationale, personne ne veut intervenir militairement.
Citation :
Déjà plus de 80 morts et plus de 1000 blessés d’après la dernière dépêche AFP de ce matin. Des groupes de civils Kirghizes affrontent la minorité ouzbèke dans la région d’Och au sud du pays. Ces affrontements ont viré en pillages et en règlements de comptes.
Le gouvernement provisoire craint une guerre civile et a appelé à l’aide internationale pour éviter que la situation ne « dégénère en un conflit régional » selon un communiqué. Face à l’explosion des violences, les autorités du sud ont tenté de se montrer rassurantes, ce qui contraste avec le discours officiel. Un responsable de la sécurité a ainsi déclaré devant la télévision nationale que « la situation était plus calme » à Djalal-Abad.
Les troupes sont cependant en train d’être mobilisées progressivement. Dés samedi, le gouvernement prévoyait le déploiement d’une partie de l’armée et donnait l’autorisation aux forces de police d’ouvrir le feu sans sommation sur des groupes armés. L’état d’urgence et un couvre-feu ont été déclarés dans plusieurs districts du sud. Un appel a également été lancé envers les officiers de l’armée et de la police à la retraite, leur demandant de se rendre dans la zone de tension pour se rendre utile. Enfin, ce sont les réservistes qui ont été mobilisés ce matin, tous ses membres de 18 à 50 ans devant se rendre aux points de recensement pour lutter contre les violences selon un communiqué du ministère de la Défense.
La communauté internationale hésite
Malgré les appels à répétition du gouvernement intérimaire, la communauté internationale reste prudente. La reconnaissance de ce dernier depuis la destitution du président Kourmanbek Bakiev dans de violentes manifestations qui ont fait 87 morts en avril dernier n’a toujours pas abouti.
Moscou, directement concernée du fait de son influence sur la région et de la présence d’une base militaire à Kant a refusé de s’impliquer militairement. La Russie a malgré tout mobilisé un avion médicalisé à bord duquel se trouvent une dizaine de médecins. Il est tout de même intéressant de se souvenir qu’en avril, au moment où la situation a été la plus difficile, le Kremlin avait choisit d’envoyer 150 parachutistes protéger sa base.
L’aide humanitaire est aussi la solution privilégiée par l’Union européenne et les Nations unies qui ont dépéché des experts pour évaluer les besoins. Washington, qui dispose également d’une base aérienne militaire à Manas, dans le nord du pays, indispensable aux opérations en Afghanistan a choisit de se ranger derrière ces deux administrations.
Pour la Russie comme pour les États-Unis, la situation du Kirghizstan reste stratégique, chacun disposant d’une base militaire importante. Les deux pays cherchent à protéger ces installations en maintenant une influence suffisante sur le gouvernement. Les crises successives de ces derniers mois rendent complexes les choix diplomatiques, l’avenir politique restant particulièrement incertain.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Mar 15 Juin 2010 - 23:07
La Russie et des pays d'ex-URSS n'excluent pas une intervention au Kirghizstan - 14 juin 2010
Citation :
Novosti - Une alliance dirigée par la Russie et regroupant plusieurs pays de l'ex-URSS n'exclut pas une intervention militaire au Kirghizstan pour mettre fin aux violences interethniques meurtrières qui ensanglantent cet Etat d'Asie centrale, a indiqué l'un de ses membres.
Au cours d'une réunion d'urgence lundi à Moscou, l'Organisation du traité de sécurité collective (ODKB) n'a "pas exclu le recours éventuel à tous les moyens" à la disposition de cette alliance pour intervenir au Kirghizstan "en fonction de l'évolution de la situation", a déclaré le président du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, cité par les agences russes.
"Nous avons mis au point des mesures qui seront soumises aux présidents des pays membres" de cette organisation à laquelle appartient aussi le Kirghizstan, a-t-il ajouté, sans préciser lesquelles.
La réunion des secrétaires de l'ODKB a été convoquée par le président russe, Dmitri Medvedev.
Cette organisation, qualifiée par certains experts de pendant aux forces militaires de l'Otan qui cherche à renforcer l'influence russe dans la région, a par le passé créé une force de réaction rapide.
De son côté, un membre du gouvernement provisoire du Kirghizstan, Temir Sariev, a dit espérer que l'ODKB y enverrait "un bataillon de la force de réaction rapide" pour participer au rétablissement de l'ordre.
Samedi, la présidente par intérim du Kirghizstan, Rosa Otounbaïeva, avait sollicité une assistance militaire russe pour tenter de rétablir l'ordre dans ce pays stratégique d'Asie centrale, où les Etats-Unis et la Russie ont chacun une base militaire.
Mais Moscou a estimé qu'il s'agissait d'un conflit intérieur et n'a accordé qu'une aide humanitaire au Kirghizstan, selon le Kremlin.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Mar 15 Juin 2010 - 23:08
Les violences entre Kirghiz et la minorité ouzbèke, qui ont commencé dans la nuit de jeudi à vendredi, ont fait au moins 124 morts, selon un bilan très provisoire du ministère kirghiz de la Santé.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Mar 15 Juin 2010 - 23:16
Suivre les violences ethniques du Kirghizstan sur le net
france24 — 14 juin 2010 — La bloggosphère témoigne des violences éthniques qui secouent le Kirghizstan. Les critiques en ligne continuent de s'attaquer à la marée noire dans le Golfe du Mexique. Lost revisité par un internaute.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Mer 16 Juin 2010 - 23:52
Vers un nouveau Kosovo en Asie centrale ? - 16 juin 2010
Les problèmes linguistiques et de représentation des Ouzbeks, principale minorité du pays, sont la toile de fond des affrontements sanglants dans le Sud. Des dizaines de milliers d’Ouzbeks sont contraints de fuir le pays.
Citation :
Au Kirghizistan, le statut de la langue ouzbèke constitue l’une des pierres d’achoppement entre l’élite politique kirghize et les responsables de la communauté ouzbèke. Cette question est revenue sur le devant de la scène le 1er juin, deux semaines après les événements de Jalalabad, quand le Centre national ouzbek de la ville d’Och a distribué un tract dénonçant les “atteintes au droit des Ouzbeks à utiliser leur langue maternelle”. Les auteurs de ce texte soulignaient que “selon diverses estimations” le Kirghizistan compterait un million d’Ouzbeks, qui considèrent ce pays comme “leur patrie historique”, et ajoutaient : “La discrimination linguistique d’un aussi grand nombre de citoyens est bien réelle. Les chaînes de télévision KTR et ELTR ne proposent aucune émission en ouzbek et les stations de radio qui émettaient en ouzbek depuis Och et Jalalabad ont cessé leurs programmes.”
Le Comité national aux statistiques évaluait le nombre d’Ouzbeks vivant au Kirghizistan à 766 700 personnes au 1er janvier 2009, soit 14,5 % de la population totale du pays. Le statut de l’ouzbek et du russe fait l’objet de discussions interminables. La Constitution qui devrait être soumise à référendum le 27 juin ne mentionne même pas la langue ouzbèke, tandis que le russe y demeure “langue officielle”. Le 2 juin, le site kirghiz 24.kg publiait un sondage qu’il venait de réaliser sur la question. Il en ressortait que 35 % des 800 personnes interrogées avaient opté pour “la nécessité de conserver le multilinguisme” ; 28 % avaient préféré une formulation plus restrictive, à savoir “il ne faut soutenir que les principales langues – kirghiz, russe et ouzbek” ; 11 % estimaient qu’il fallait “développer uniquement le kirghiz”, tandis que 9,7 % se déclaraient en faveur de l’affirmation selon laquelle “tout le monde doit parler uniquement la langue nationale”. Cela faisait près de 21 % de personnes hostiles à un Kirghizistan “multilingue”.
Certains experts réfutent ces résultats. Jyrgalbek Kasabolotov, qui a coopéré plusieurs années avec la Fondation pour la tolérance interethnique, juge que ce sondage ne reflète pas l’état de l’opinion. “Les utilisateurs de ce site sont surtout des russophones de Bichkek et de la région de Tchouï. Si on avait interrogé un échantillon plus représentatif socialement, couvrant l’ensemble du pays, on aurait trouvé un pourcentage bien inférieur de gens souhaitant conserver le russe dans le pays.” Pour Jyrgalbek Kasabolotov, “le problème linguistique vient d’une politique erronée des dirigeants. Il faut s’atteler à la création d’un Etat de citoyens, au lieu d’un Etat ethnique. Dans les années 1990, lorsque la politique officielle a consisté à diviser la population en nationalités, chacune de celles-ci a commencé à réclamer un statut particulier pour sa propre langue. En outre, quand des responsables politiques cherchent à mobiliser des intérêts ethniques pour les mettre au service d’ambitions politiques, cette question est la plus commode à instrumentaliser.”
Les Ouzbeks de tous bords revendiquent des quotas
Autre problème fréquemment soulevé, le manque de représentation des “petits peuples” dans les instances dirigeantes. Des Ouzbeks aux opinions politiques opposées se retrouvent tout à fait sur ce sujet. Ainsi, le directeur du centre culturel ouzbek Davr de Jalalabad, Sabyrjan Mazaïtov, du parti Ak-Jol, participait le 14 avril dernier à un meeting de soutien au président renversé, Kourmanbek Bakiev, dans son village natal de Teyyit. Il y a parlé de “quotas réservés aux Ouzbeks dans les institutions gouvernementales”. Deux jours auparavant, devant des journalistes, Kadyrjan Batyrov, son principal adversaire idéologique, avait énoncé la même revendication, quasiment mot pour mot.
Pour le pouvoir officiel, c’est d’ailleurs la diffusion de cette interview sur deux chaînes de télévision d’Och, Mezon TV et Och TV, qui aurait déclenché les affrontements du 19 mai à Jalalabad. Le 24 mai, les directeurs de ces deux chaînes étaient convoqués par le procureur de région, sans doute pour avoir passé ces propos à l’antenne. “Désormais, les Ouzbeks ne resteront plus terrés dans leurs maisons à regarder l’Etat se bâtir sans eux. Nous avons activement soutenu le gouvernement provisoire et devons tout aussi activement prendre part à tous les processus politiques”, affirmait entre autres Batyrov.
Abdoumalik Charipov, défenseur des droits de l’homme à Jalalabad, estime que “par rapport à son poids relatif dans la population totale”, la communauté ouzbèke, regroupée dans le sud du Kirghizistan, est effectivement lésée dans son “droit à participer à la gestion du pays”. Selon lui, “que ce soit à l’échelon régional ou national, l’Etat est monoethnique dans les trois branches du pouvoir [exécutif, législatif, judiciaire]. Seules les institutions nationales et régionales accueillent quelques Ouzbeks ‘décoratifs’.” Il juge qu’il faudrait “des quotas, comme tous les experts internationaux en font régulièrement la recommandation au gouvernement”.
Mais, pour le pouvoir, le problème n’existe pas. Bektour Asanov, gouverneur de la région de Jalalabad, déclare que “par rapport à d’autres pays de la CEI le Kirghizistan mène une politique très libérale envers les minorités” et que “les Ouzbeks représentent déjà 10 % à 15 % des responsables dans toutes les institutions du pouvoir”. Le Comité national aux statistiques a calculé que l’accroissement naturel de la population ouzbèke avait représenté 0,2 % depuis quatre ans, ce que dément avec force Vakhidjan Ergachev, un homme d’affaires de Jalalabad impliqué dans la vie publique. “Pourquoi est-il impossible de connaître la composition ethnique des régions ? Cela permettrait de voir aussitôt où se concentrent les Ouzbeks, dont le nombre croît en réalité plus vite que ce que laissent penser les données officielles.”
Mais, pour les spécialistes, la composition ethnique du sud du pays connaît un bouleversement plus profond. Expert en développement national et régional, Asylbek Kechikbaev pense que l’une des raisons de l’augmentation de la population ouzbèke dans le sud vient du reflux de la population kirghize de souche. “Ces dernières années, de nombreux Kirghiz ont quitté la vallée de Fergana pour gagner Bichkek et la région de Tchouï. L’espace ainsi libéré se remplit d’Ouzbeks ou de réfugiés.”
Un journaliste kirghiz qui a souhaité rester anonyme est persuadé que “le sud du pays est en train de devenir un second Kosovo”. Un de ses confrères européens qui a travaillé dans l’ex-Yougoslavie confirme ses craintes. “En un certain sens, le sud du Kirghizistan rappelle le Kosovo. La population non-kirghize s’y développe et la question de la langue, insoluble, dégénère régulièrement en conflits dans la vie quotidienne.” De nombreux experts et organisations ont avancé des propositions afin de régler ces problèmes interethniques. La Fondation pour la tolérance interethnique suggère ainsi de supprimer la mention de la nationalité sur les papiers d’identité, d’élaborer une politique de bonne intelligence interethnique et de changer le nom officiel du pays en “République du Kirghizistan”, au lieu de “République kirghize”.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Jeu 17 Juin 2010 - 0:32
Kyrgyz violence well planned, orchestrated - UN panel
RussiaToday — 16 juin 2010 — The violent clashes in Kyrgyzstan were well-planned and orchestrated. That's the view from the UN Commission for Human Rights, which says the conflict was sparked by coordinated attacks of armed men in the city of Osh. Rupert Colville, who's a spokesman for the commission, believes there is enough evidence to support the claims.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Jeu 17 Juin 2010 - 17:55
US base threatened, 400,000 flee violence, Kyrgyzstan sends SOS
RussiaToday — 17 juin 2010 — The UN says that up to 400 thousand people have fled from the ethnic violence in Kyrgyzstan. It also warns that many are facing shortages of food, water and medical supplies. Meanwhile, Kyrgyzstan's interim government says it could close the U.S. Manas air base in the country if the UK doesn't extradite Maksim Bakiev, the son of the ousted President.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Jeu 17 Juin 2010 - 18:06
Bakiev clan paid stolen cash for clashes in Kyrgyzstan - ex-president
RussiaToday — 17 juin 2010 — Criminals and unemployed youth of Kyrgyzstan were paid in suitcases of cash to start bashing people up and set everything on fire, says Askar Akayev, the country's president from 1990 to 2005, in his interview to RT.
Sujet: Re: Conflit éthnique au Kirghizstan Ven 18 Juin 2010 - 0:05
Kirghizstan : le nombre de victimes pourrait atteindre 2.000 (renseignement)
RIA Novosti 17 juin 2010
Citation :
Le nombre de personnes tuées dans les affrontements interethniques dans le sud du Kirghizstan pourraient s’élever à 2.000, a annoncé jeudi à RIA Novosti une source du renseignement d’un pays de la CEI.
"Primo, selon les traditions locales, la famille enterre les morts avant le coucher du soleil. Secundo, les autorités locales surchargées ne sont pas en mesure d’annoncer la mort des gens. En outre, dans certains quartiers des familles entières ont été massacrées lors des affrontements, personne ne pouvant par conséquent annoncer les décès", a indiqué l’interlocuteur de l’agence.
Cette information, nettement plus pessimiste que les données officielles, est basée sur un monitoring de la situation et un sondage mené auprès de témoins, a ajouté l’interlocuteur de l’agence.
Selon les dernières données officielles, le nombre de morts au sud de la république a été porté à 191 personnes.
Le chef du nouveau gouvernement kirghiz Roza Otounbaïeva avait déclaré elle aussi que le nombre de victimes dans les troubles pourrait être supérieur. Les ONG locales tablent également sur un bilan plus lourd.