Le navire du projet 677 a un grand potentiel. Pour qu’il puisse être exploité à 100%, le sous-marin doit être équipe d’une centrale électrique moderne indépendante de l’air (ce qui peut augmenter le temps de mission du sous-marin sous l’eau) et d’un système sonar moderne. Selon les récents rapports, tous ses problèmes hydroacoustiques ont été résolus. Quant aux problèmes liés à l’énergie, ils devront être résolus au cours de l’année prochaine. Cela permettra de terminer la construction de deux sous-marins modernisés de génération suivante - Kronstadt et Sébastopol. Les concepteurs n’excluent pas une possible modernisation du sous-marin principal lors de sa réparation.

En même temps, les caractéristiques hydrodynamiques du sous-marin, sa profondeur de plongée, l’armement et d'autres paramètres sont d’un niveau très élevé, ce qui a suscité l’intérêt des clients étrangers.


L’intérêt de la Chine

La flotte sous-marine chinoise s’est développée grâce aux technologies soviétiques et russes, comme ce fut le cas dans ses autres secteurs technologiques. Ayant reçu à l’armement un certain nombre de sous-marins soviétiques des projets 613 et 633 dans les années 1950, la Chine a commencé par fabriquer ces navires sous licence. Ensuite, les chantiers navals chinois se sont lancés dans la production de leurs propres sous-marins sur la base de ces modèles soviétiques d’après-guerre. Les navires des projets 033 et 035 font d’ailleurs toujours partie de la Marine militaire de l’Armée populaire de Libération de la Chine (APL). En RPC, à la différence des autres pays, la flotte n’est pas une entité indépendante des forces armées.

Dans les années 1998 – 2006, la RPC a reçu des sous-marins russes de troisième génération. 10 navires du projet 636 ont ainsi intégré la Marine chinoise, complétant par leurs fonctionnalités les sous-marins Song du nouveau projet 039. Les sous-marins chinois de quatrième génération présentent de nombreux défauts. Selon certaines sources, le principal défaut des navires Yuan du projet 041, c’est qu’ils sont facilement repérables par l’ennemi. Par ailleurs, la Chine a du mal à effectuer la maintenance des sous-marins russes par ses propres moyens.

Le choix d'un projet étranger dans ce secteur de la marine chinoise s’avère ainsi être une nécessité. Et outre la Russie, aucun autre pays ne serait prêt à partager avec la RPC ses technologies de construction des sous-marins. Le projet de livraison des sous-marins à propulsion diesel-électrique en Chine pose aux constructeurs russes moins de problèmes qu’un contrat potentiel sur la livraison des chasseurs. Le « copiage » d’un sous-marin prend beaucoup de temps et nécessite largement plus d’efforts que la réalisation de la copie d’un chasseur. Grâce au développement rapide de ses technologies d’armement, la Chine serait en mesure de construire les navires du projet 677 avant qu’une copie du sous-marin russe soit réalisée.

Le renforcement de la marine chinoise reste favorable à la Russie, car elle représente une menace pour le Japon et les Etats-Unis.

L’Amur est la version export des bâtiments du type Lada, commandés à trois exemplaires par la marine russe. Longs de 66.8 mètres et présentant un déplacement de 2650 tonnes en plongées, ces sous-marins sont dotés d’une propulsion diesel-électrique, à laquelle s’ajoute un système de propulsion anaérobie (AIP), permettant d’augmenter significativement l’autonomie en plongée. Les Lada sont conçus pour être mis en œuvre par un équipage d’une quarantaine de marins. Dotés de six tubes de 533mm, ils doivent pouvoir embarquer 18 torpilles lourdes et missiles antinavire.

Alors que la Russie présente depuis plusieurs années l’Amur sur le marché export, le proposant notamment à l’Inde, la mise au point de la tête de série du programme Lada, le Sankt Petersburg, a rencontré des difficultés et le bâtiment, lancé en 2004 et officiellement admis au service en 2010, ne semble toujours pas opérationnel. Quant à son premier sistership, le Kronshtadt, mis sur cale en 2005 (soit 8 ans après son aîné), aucune date de lancement n’est avancées mais sa livraison est prévue en 2015, alors que celle du troisième de la série, le Sevastopol, est programmée un an plus tard. Il est d’ailleurs permis de se demander si la Chine ne récupérerait finalement pas ces deux sous-marins. Ils devraient en effet intégrer des améliorations consécutives aux difficultés rencontrées sur le prototype. Selon Flottes de Combat, la construction des Kronshtadt et Sevastopol aurait d'ailleurs été interrompue par Moscou jusqu’en 2013, en attendant que leur concepteur solutionne le manque de performance du système AIP.
Quant à la marine russe, à défaut de disposer de ces nouveaux sous-marins, elle a finalement décidé de relancer la production du modèle précédent, le Kilo, dont six exemplaires supplémentaires doivent être livrés à partir de 2014.