okba Sous-Lieutenant
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| Sujet: Hommage au militant Frantz Fanon Jeu 6 Déc 2012 - 12:13 | |
| Hommage au militant et intellectuel Frantz Fanon au Forum de la Mémoire : Le chantre de la libertéPUBLIE LE : 06-12-2012 | 0:00 «L’évocation du parcours de Frantz Fanon a d’abord pour fonction de rappeler, à tous ceux qui seraient tentés d’oublier, deux caractéristiques essentielles de notre Révolution nationale : sa dimension internationale, d’abord, et sa capacité à attirer l’attention ; la sympathie et le soutien de la planète, y compris au cœur même de la métropole coloniale française.» - Citation :
- «L’évocation du parcours de Frantz Fanon a d’abord pour fonction de rappeler, à tous ceux qui seraient tentés d’oublier, deux caractéristiques essentielles de notre Révolution nationale : sa dimension internationale, d’abord, et sa capacité à attirer l’attention ; la sympathie et le soutien de la planète, y compris au cœur même de la métropole coloniale française.»
C’est dans l’esprit de cet extrait de la préface d’Abdelaziz Bouteflika de la réédition, en 2006, du livre de Frantz Fanon, l’An V de la Révolution algérienne, que le Forum de la Mémoire a consacré, hier, un hommage à ce militant intellectuel né martiniquais le 20 juillet 1925 et mort algérien le 6 décembre 1961. http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/35585- Spoiler:
Une année avant l’indépendance de notre pays, disparaissait un homme né avec l’âme d’un combattant. Un homme qui, en 1953, avait rencontré l’Algérie et en a fait sa passion, au point de choisir la nationalité algérienne et de mentionner sur son testament sa volonté d’être enterré en terre algérienne. Un vœu honoré par ses compagnons. Sa dépouille est inhumée au cimetière des «Chouhada», près de la frontière algéro-tunisienne, dans la commune d'Aïn Kerma (wilaya d'El-Tarf). Le moudjahid Reda Malek, qui l’ a connu et côtoyé, est revenu, hier, sur l’engagement de ce militant intellectuel qui avait épousé la cause algérienne, adhéré à sa révolution et s’était fait son porte-voix à traver le monde. Devant des élèves du lycée qui porte le nom de cet illustre psychiatre thérapeute et essayiste, l’ex-chef de gouvernement a rapelé que Frantz Fanon reste le symbole du mouvement mondial de la lutte anticolonialiste. Et lui rendre hommage relève du devoir de mémoire. La conférence de Reda Malek, qui a duré plus d’une heure, a suscité l’intérêt des lycéens, qui ont suivi, tout en prenant des notes, avec grand intérêt, le conférencier qui a emmené les présents plus de 50 ans en arrière. Le voyage valait bien le détour, et un grand silence régnait dans la salle, bien que quelquefois intérrompu par des sonneries de téléphones très rapidement «éttoufées».
La colonisation entraîne la dépersonnalisation
Frantz Fanon a vécu 36 ans. À priori, cela paraît court dans une vie, mais l’homme était très actif et sa vie était bien remplie. Son premier contact avec les Algériens a eu lieu en France. Avec l’émigration algérienne, il avait découvert la maladie de l’exil qu’il avait surnommé le syndrome nord-africain. Et quand on lui annonça qu’un poste était libre en Algérie, à l’hôpital psychiatrique de Bilda, il accepta sans rechigner, contrairement à ses collègues qui avaient refusé la mutation. En 1953, il devient médecin-chef d'une division de l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville, baptisé à l’indépendance en son nom, et y introduisit des méthodes modernes de sociothérapie ou psychothérapie institutionnelle qu’il adapte à la culture des patients algériens. Il s’oppose farouchement à l’utilisation de la camisole et ira jusqu’ à utiliser la chanson comme thérapie. De ce contact avec des patients algériens vivant dans un pays colonisé et spolié de sa liberté, il déduira que c'est bien plutôt la colonisation qui entraîne une dépersonnalisation, qui fait de l'homme colonisé un être «infantilisé, opprimé, rejeté, déshumanisé, acculturé, aliéné». Avec le déclenchement de la Révolution, le psychiatre comprend que seule la violence révolutionnaire reste l’unique recours pour briser les chaînes de la servitude. Il se démarque des Noirs africains qui se revendiquaient français et prônaient l’assimilation. Pour eux, ils restaient des Noirs avec un masque blanc. Aussi, il entra en contact avec la direction du FLN, notamment Benyoucef Benkhedda, Abane Ramdane, et s’était mis à abriter des moudjahidine, à l’image d’Ouamrane. Au mois de novembre 1956, il remet au gouverneur Robert Lacoste sa démission. En janvier 1957, il se voit expulser d’Algérie.
Le porte-voix de l’Algérie
En France, la Fédération du FLN le prend en charge. Il est envoyé à Tunis, pour rejoindre l’équipe de Résistance algérienne. En cette période il y avait l’unification des journaux algériens. Et El Moudjahid, organe central du FLN, est installé à Tétouan au Maroc. Il rejoindra l’équipe rédactionnelle et deviendra le rédacteur en chef de l’édition française. Après la formation du GPRA, il sera nommé ambassadeur à Accra, et se déplaçait dans tout le continent africain pour faire connaître la Révolution algérienne. Il voulait que la Révolution algérienne devienne la tête de pont des changements sur le continent. En revenant à Tunis, les signes de la maladie commençaient à paraître. La direction du FLN lui propose alors d’aller aux USA, pour une prise en charge médicale. Il refuse, en raison du racisme qui y régnait à l’époque. Il préfère partir en Union soviétique. Mais ce pays ne dispose pas des moyens de traitement de la leucémie. Reda Malek se souvient de ce jour où il l’avait accompagné chez le médecin. Il fallait pratiquer une ponction, et il l’avait subi, sans anesthésie, avec grand courage. Il se souvient encore du jour où il l’avait accompagne à l’aéroport pour prendre l’avion à destination de Washington, pour suivre des soins. C’était la dernière rencontre entre les deux hommes. Le 12 décembre 1961, sa dépouille est rapatriée à Tunis. Il sera enterré dans un village à la frontière algéro-tunisienne. L’oraison funèbre sera lue par le défunt moudjahid Krim Belkacem. Nora Chergui
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