En raison de la dégradation de la situation sécuritaire
Le tourisme à Tamanrasset se meurt

Conséquence de la dégradation de la situation sécuritaire aux frontières sud, avec le terrorisme, la guerre en Libye et l’instabilité au Nord‑Mali, le tourisme dans la capitale du Hoggar, l’une des destinations les plus prisées en Algérie, se meurt.

Depuis une dizaine d’années, l’activité touristique se réduit comme peau de chagrin.

Selon le directeur du tourisme dans la wilaya de Tamanrasset, cité ce mardi par l'APS, le nombre de touristes recule d’année en année.

En 2012, seuls 643 touristes, pour la plupart des Français et des Allemands, ont été recensés. Ils étaient 1 807 touristes en 2011.

Outre la dégradation de la situation sécuritaire, la fermeture de certains sites et itinéraires a également contribué au reflux des touristes.

« La situation a pris de l'ampleur après la fermeture de plusieurs itinéraires touristiques les plus fréquentés dont celui du Tassili‑Ahagar et l'itinéraire Tamanrasset‑Djanet », a précisé le même responsable, estimant nécessaire d'engager « une réflexion sérieuse pour la réouverture des sites fermés ».

Face à cette situation, les agences de voyage, au nombre de 79, ont lancé un SOS en direction des autorités pour les sauver de « la situation désastreuse » dont elles souffrent. «

Ces agences souffrent de l'arrêt de leur activité face au net recul du nombre de touristes étrangers lors des dix dernières années, en raison des conditions sécuritaires qu'a connues l'Algérie et la dégradation par la suite de la situation au Sahel, région frontalière de l'Algérie », explique à l’APS, le président de l'Association des agences de tourisme et de voyages de la wilaya de Tamanrasset, Azzi Addi Ahmed.

Lui aussi déplore la fermeture des plus importants sites en 2011.

« Notre souci majeur, à l'heure actuelle, est de prendre en charge la situation des agences et nous réclamons l'effacement des dettes cumulées liées au paiement d'impôts, comme ce fut le cas pour d'autres secteurs autrefois en difficulté, à l'instar de celui de l'agriculture », a‑t‑il affirmé.

Autres problèmes rencontrés par ces agences et qui freinent le tourisme : le problème du transfert d’argent, les lenteurs dans les procédures pour l’obtention de visas aux touristes et la cherté des billets d’avion. Pour booster le secteur, le responsable du tourisme de la wilaya préconise la relance des festivals saisonniers. Mais là aussi, il déplore le manque d’implication du ministère de la Culture. Ce cri de détresse intervient à la veille des fêtes de fin d’année durant lesquelles Tamanrasset connaît d’ordinaire un flux important de touristes.