Il est temps d’effectuer un « recensement » des léopards pour connaître chaque animal « personnellement » afin de mieux protéger chacun d’eux, estiment les experts. L’une des méthodes pour calculer leur population – ce sont les pièges photographiques spéciaux qui capturent les motifs sur la peau de ces animaux. Chaque léopard possède un dessin sur sa peau qui lui est propre. Une autre méthode qui n’est pas moins fiable – c’est une ballade sur les sentiers des léopards. Les animaux sont recensés pendant l’hiver d’après les traces qu’ils laissent sur les sentiers. On les voit bien dans la neige. Ces traces seront mesurées et cela permet aux chercheurs de comprendre dans quelle zone ils habitent.

« En 2010, Vladimir Poutine a ordonné d’organiser un programme de protection du léopard extrême-oriental », explique le représentant du Département de supervision de la chasse de Primorié Alexeï Sourovy. « Au cours des deux premières années qui ont suivi, nous n’avons pas pu effectuer ce recensement à cause du manque de neige. Nous nous sommes servis essentiellement des pièges photo et des résultats d’analyse de l’ADN. Cette année la neige est tombée et nous avons l’intention de compter le nombre d’animaux dans les régions frontalières. Nous allons inviter des experts chinois qui veulent participer à notre projet pour acquérir de l'expérience et procéder au recensement dans leur pays ».

Les léopards sur le territoire chinois seront comptés d’après les méthodes russes. La Russie possède dans ce domaine une riche expérience qui compte presque 40 ans. Et une partie des félins ont « une double nationalité » : ils se déplacent constamment entre la Russie et la Chine. D’où – l’importance pour les deux pays d’assurer une protection conjointe de cette espèce.

Ce recensement permettra de comprendre si les efforts déployés pour la protection des léopards sont suffisants pour sauver cette espèce. Et comment augmenter radicalement leur nombre? Toutefois un pas décisif a été franchi : cette année, un parc national « Zenlia leoparda » (Terre de léopard) d’une superficie de 260 hectares a été créé au Primorié. Il couvre 60 % du territoire où habitent les léopards, analyse Sergueï Aramilev, le coordinateur du Fond mondial pour la nature (WWF).

« Ainsi, du point de vue des zones naturelles protégées, le léopard est l’un des animaux les plus heureux sur le planète. La question principale – c’est de faire fonctionner cette zone naturelle efficacement pour qu’elle puisse justifier son statut. Son financement contribue également à réaliser des projets scientifiques, notamment la recherche des problèmes qui subsistent au sein de la population des léopards. Et de mettre en place une protection efficace, ce qui devrait empêcher la disparition de l’animal et la disparition du milieu naturel qui lui apporte la nourriture ».

Pour protéger la population des léopards, il faut prévenir la disparition des bosquets de cèdres. Ce sont les cerfs, les chevreuils et les sangliers qui mangent les pignons de pain, et ces animaux représentent la nourriture principale des léopards. La protection des cèdres – c’est un mérite commun de l’Etat et des écologistes.

Les méthodes de protection des léopards utilisés en Russie ont reçu une haute estimation à l'étranger. En septembre, l’écologiste extrême-oriental Iouri Darman a reçu le prestigieux Fred Packard Award pour sa contribution dans ce projet. Il est l'un des auteurs du projet « Terre des léopards » - une réserve où les léopards d'Extrême-Orient peuvent se sentir en sécurité.