La radio espagnole souhaite rapprocher les deux pays en diffusant des émissions sur le sol marocain
Un vent de réconciliation souffle sur le Maroc. Après que la polémique sur la souveraineté des enclaves de Ceuta et Melilla a été relancée, le média espagnol Punto Radio joue la carte de la diplomatie. Il diffuse sur les ondes, depuis lundi et en direct de Rabat, dix heures d’émissions consacrées au Maroc.
Citation :
« S’approcher de la réalité du pays voisin, au-delà de la politique, et découvrir le Maroc du XXIe siècle », tel est l’objectif de la radio espagnole Punto Radio qui, forte de sa popularité, compte œuvrer pour le rapprochement entre la péninsule ibérique et le Royaume chérifien, en cette période troublée. Punto Radio diffusée sur la bande FM, joue les diplomates sur le sol marocain, en diffusant, à partir de lundi et depuis Rabat, une partie de ses programmes (au total dix heures d’émissions) consacrés au Maroc.
Pour attirer le plus grand nombre d’auditeurs, la chaine a amené dans ses valises Luis Del Omo qui a accepté d’animer, en direct de la capitale, sa célèbre émission « Protagonistas ». Dans un article publié sur le site espagnol Diariocritico, le journaliste vedette, visiblement heureux de participer à cette initiative, s’est montré particulièrement inspiré sur le Maroc. C’est « un lieu privilégié où se fondent l’Islam et l’Occident, l’Afrique et la Méditerranée, la mer de Homère et l’océan de Christophe Colombe. Nous (..) avons beaucoup à apprendre : son respect des traditions, son attitude cosmopolite, son attachement à ses racines millénaires, sa prodigieuse capacité à faire du désert un verger et des dunes un océan de sables profond et animé », s’enthousiasme-t-il.
Tendre la main
Une ferveur communicative puisque Youssef Amrani, le secrétaire marocain d’Etat aux Affaires étrangères, invité lundi de l’émission « Protagonistas », n’a pas tari d’éloges sur « les rapports de coopération et de partenariat » entre les deux pays. « Rabat et Madrid ont réussi à entreprendre plusieurs initiatives conjointes notamment dans le cadre de l’Union Pour la Méditerranée (UPM), dans le rapprochement avec l’Europe, ainsi que dans des thèmes plus généraux comme l’immigration et la lutte contre le terrorisme », explique-t-il dans le quotidien gouvernemental Le Matin.
En dépit du vocabulaire employé par Youssef Amrani, les relations entre Rabat et Madrid ne sont pas au beau fixe. L’Espagne et le Maroc ont relancé, il y a plus d’une semaine, une polémique vieille de 50 ans, en revendiquant chacun sa souveraineté sur deux localités stratégiques d’Afrique du Nord, Ceuta et Melilla. Des propos acerbes ont d’ailleurs été échangés entre la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, et Abbas El Fassi, le Premier ministre marocain, qui a appelé l’Espagne à « engager un dialogue » pour « mettre fin à l’occupation » des deux enclaves.
Même si Luis Del Oma assure que la radio « ne va pas occulter les questions brûlantes dans les relations bilatérales », il rappelle néanmoins les réelles motivations de Punto Radio « tendre la main et répondre, avec des mots, à cette main que le Maroc nous tend chaque jour ». Difficile dans ces cas-là de parler réellement des sujets qui fâchent.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Mar 8 Juin 2010 - 12:21
LES PRINCIPALES ZONES CONTESTEES SONT LES SUIVANTES :
1 - L'îlot Leila dit « îlot du Persil »: Situé à 200 mètres de la côte marocaine, au pied du mont Moussa. Selon les Espagnols, l'île serait une extension du territoire municipal de Ceuta, une enclave espagnole située plus à l'est sur la côte.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Mar 8 Juin 2010 - 12:30
2. L'enclave de Ceuta : Ancienne colonie phénicienne, Ceuta est située dans le détroit de Gibraltar, sur la côte marocaine. D'abord conquise par les Portugais en 1415, Ceuta devient une possession espagnole en 1580.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Mar 8 Juin 2010 - 12:38
3. L'enclave de Melilla : D'une superficie de 14 km carrés, Melilla se situe au nord-est de la vile de Nador, sur la côte marocaine. On y retrouve également une base navale espagnole et une garnison de 3500 soldats.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Mar 8 Juin 2010 - 12:48
4. Presqu'île Velez de la Gomera : Petit bras de terre de 1 kilomètre carré où résident 71 habitants et une garnison de 30 à 50 soldats espagnols. Possession espagnole depuis 1508.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Mar 8 Juin 2010 - 12:54
5. Îles d'Al-Hoceima : Petit archipel de la côte marocaine composé de six îles où résident une soixantaine d'habitants et une garnison de 30 à 50 soldats. Possession espagnole depuis 1673.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Mar 8 Juin 2010 - 12:57
6. Îles Chafarinas : Petit archipel de treize îles situé le long de la côte marocaine, tout près de la frontière algérienne. Les Chafarinas hébergent environ 200 habitants espagnols en plus d'une garnison de 30 à 50 soldats. Possession de l'Espagne depuis 1848.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Mar 8 Juin 2010 - 13:02
7. **Gibraltar : Péninsule de 6,5 kilomètres carrés située sur la côte espagnole, en face du Maroc. Occupé par les Britanniques depuis la guerre de Succession d'Espagne en 1704, Gibraltar, aussi surnommé « Le Rocher », est depuis longtemps la source de nombreuses tensions entre Londres et Madrid.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Jeu 24 Juin 2010 - 22:12
Rabat reste zen face à Mariano Rajoy
Citation :
24 juin 2010 - La visite du leader du Parti populaire espagnol Mariano Rajoy les 17 et 18 juin dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla n’a pas été sans créer un malaise à Rabat.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Jeu 8 Juil 2010 - 13:15
Maroc - Espagne : Une crise ? Quelle crise ?
08 juillet 2010
Le Maroc et l’Espagne sont-ils au bord de la crise diplomatique ? Certains médias espagnols en semblent convaincus.
Citation :
Dans l’édition du 27 juin du quotidien El País, Ignacio Cembrero revient sur la nomination controversée d’Ahmed Ould Souilem, membre fondateur du Polisario, comme ambassadeur à Madrid. Selon lui, la diplomatie espagnole a mis plus de trois mois à donner son agrément à cette nomination. Citant des sources autorisées, il soutient par ailleurs que le Maroc tarde à officialiser l’entrée en fonction d’Alberto Navarro, le nouvel ambassadeur à Rabat. Ancien secrétaire d’État auprès de l’Union européenne, ce proche de José Luis Zapatero, le président du gouvernement espagnol, est actuellement en poste à Lisbonne. « Il n’y a aucun problème, les choses suivent normalement leur cours », dément le ministère marocain des Affaires étrangères.
Quoi qu’il en soit, El País regrette que les questions liées à l’intégrité territoriale du Maroc continuent de dominer les relations entre les deux voisins. En décembre 2009, la grève de la faim de la militante sahraouie Aminatou Haidar avait ému l’opinion espagnole et remis la question du Sahara occidental sur le devant de la scène. Ces dernières semaines, c’est le statut de Ceuta et Melilla qui fait l’actualité. Le 28 juin, lors d’une visite à Madrid, Salaheddine Mezouar, le ministre de l’Économie et des Finances, a confié au journal en ligne l’Expansion.com que « les Espagnols savent que Sebta [Ceuta, NDLR] et Melilla sont deux villes marocaines ». Il se déclare favorable à l’ouverture de négociations « tranquilles et sereines », afin de rétablir cette vérité « à la fois géographique et historique ».
Ces propos font écho à ceux du Premier ministre Abbas El Fassi devant le Parlement, le 17 mai : lui aussi souhaite « mettre fin à l’occupation de Sebta et Melilla » par le dialogue. Un discours qui a dû plaire au Comité de libération de Sebta, Melilla et des îles occupées, qui, au cours du week-end du 19 juin, a apposé à l’entrée des deux « présides » sur une vingtaine de panneaux de signalisation des affiches – aussitôt arrachées par la police marocaine – portant la mention « territoires occupés ».
« Nous ne cautionnons pas ce type de comportement, confie un diplomate. Nous avons d’excellentes relations avec notre voisin espagnol et c’est précisément pour cela que nous pouvons lui parler franchement. Il n’est pas question d’entrer dans une logique de crise comme lors de l’affaire de l’îlot Leïla-Perejil, en juillet 2002. »
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Jeu 8 Juil 2010 - 13:20
commentaires déposés sur l'article :
Belagha K - 07/07/2010 à 16h:07
Eh oui, il y a et il y aura toujours des cireurs de bottes et brosseurs dans le sens du poil royal pour applaudir aux traitrises de quelques brebis galeuses. Ce n'est pas le départ d'un félon qui arrêtera la marche du Sahara Occidental militairement occupé par le Maroc vers la liberté..
Observateur - 07/07/2010 à 18h:07
La nomination de Ould Souilem a été un coup dur pour les deux ennemis du peuple marocain :la droite colonialo-raciste et ses alliés les généraux d'Alger. Quant au polisarion, il n'est ni plus ni moins qu'une bande au service des protagonistes algèro-espagnols. Les deux sont liés par une alliance contre le Maroc! .
Boubakeur - 07/07/2010 à 19h:07 @observateur:
laisse donc l'Algérie en dehors de celà! car si vous n'êtes pas capable de liberer vôs enclaves, se n'est surement la faute à l'Algérie.C'est plutôt la lacheté dont fait preuve vôtre roitelé face aux espagnoles! Nous sommes un grand peuple qui a versé le sang pour sa liberté! et toi?....
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Lun 11 Oct 2010 - 18:34
Maroc-Espagne : Suite et fin de l'incident de Melilla?
11.10.2010 | 18h05
L'incident de la sardine à Melilla est-il définitivement clos ? Les voix les plus virulentes du côté espagnol - celles du Partido Popular - semblent s'affaiblir. Une délégation de ce parti a même rencontré le premier ministre Abbas El Fassi vendredi dernier. Cependant, les discussions entre les deux parties qui ont duré une quarantaine de minutes, n’ont pas touché les questions liées à Melilla et Sebta ainsi qu’au conflit du Sahara.
Nizar Baraka et Abbas El Fassi de l’Istiqlal, Jorge Moragas. Photo La Razón
Citation :
Pour rappel, Mariano Rajoy, le président du PP s’était rendu à Melilla le 16 septembre dernier. Quelques heures avant ce voyage, le Parti de l’Istiqlal (PI) avait qualifié cette future visite de « provocatrice ». Abbas El Fassi, secrétaire général du PI, a même adressé une lettre à Mariano Rajoy, dans laquelle, il a indiqué que la visite à la « ville marocaine occupée Melilla », est une « atteinte criarde à la dignité et au sentiment national ». En Espagne, le gouvernement a également critiqué ce voyage qui intervenait dans un moment de tensions entre les deux Royaumes. Difficile d'entrevoir une approche constructive dans ce voyage de Rajoy.
Aujourd'hui, son parti semble changer de cap. En marge du congrès de l'Internationale démocratique du centre (IDC) qui s’est tenu à Marrakech du 8 au 11 octobre, le premier ministre Abbas El Fassi a reçu vendredi, une délégation du Parti Populaire (PP) espagnol.
Ce tête-à-tête avait pour objectif de tourner la page et « regarder vers l'avenir » selon des sources du PP, citées par La Razón. Une rencontre entre le premier ministre marocain et le PP, une formation traditionnellement hostile au Maroc, est en soi un signe de détente.
D'ailleurs, la réunion s’est déroulée dans une atmosphère très constructive pour les deux parties, d'après Jorge Moragas, qui dirigeait la délégation espagnole. Le coordinateur de la présidence et des relations internationales du PP n’a pas hésité à paraphraser Mariano Rajoy, qui avait déclaré durant sa visite à Melilla, que les deux pays doivent « travailler ensemble » et que ce qui unit le Maroc et l’Espagne est « plus important que ce qui les sépare ».
Toutefois, les discussions ont porté sur la lutte contre l’immigration clandestine, la lutte contre le terrorisme, la coopération économique et culturelle, d’après Jorge Moragas. Pas un mot donc sur Sebta et Melilla, qui étaient pourtant au centre de la récente crise entre les deux voisins, ni sur le Sahara. S'il y a détente sur un plan personnel, elle ne s'étend pas aux sujets épineux.
Sur le plan personnel, la détente pourrais d'ailleurs aller plus loin. A l’issue de cette rencontre, Jorge Moragas a laissé entendre que le PP n’exclut pas à l’avenir, une entrevue entre Abbas El Fassi et Mariano Rajoy. La dernière rencontre entre ces deux hommes, remonte au temps où Rajoy était ministre de l’Intérieur de son pays. Reste à savoir si lors d'une telle rencontre, les deux hommes politiques reviendront sur la lettre envoyée par El Fassi à Rajoy. Ou s'ils préfèreront éviter pour garder le sujet de Melilla et Sebta uniquement pour leurs électorats respectifs.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Lun 11 Oct 2010 - 19:35
Les deux parties évitent soigneusement les sujets qui fâchent afin de préserver un marchandage abjecte. Des terres marocaines (Sebta, Melila et bien d'autres...) sont ouvertement et lâchement sacrifiées par le Makhzen dans le seul but d'acheter le silence du courant politique espagnol le plus dur (Parti Populaire) autour de l'occupation par le Maroc de terres non marocaines celles-là, à savoir le Sahara Occidental.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Jeu 28 Oct 2010 - 19:20
Citation :
Reprise des affrontements à melillia entre la police espagnole et des jeunes manifestants
MAP - 28/10/2010
Les affrontements entre la police espagnole et des jeunes manifestants ont repris, mercredi au préside occupé de Melillia, et se sont étendus à plusieurs quartiers de la ville, a-t-on appris de source bien formée.
Outre les revendications sociales notamment le droit à l'emploi et à l'égalité des chances, les manifestants exigent aussi la libération des huit personnes interpelées suite aux incidents de mardi, précise la même source.
Cette situation de tension est sans précédent depuis des années.
Sujet: Re: Ceuta et Melilla Jeu 28 Oct 2010 - 19:20
Le makhzen est pris à son propre piège. Au sud il occupe le Sahara occidental par la force, au nord ses sujets subissent la force. Au Sud, il se joue des résolutions de l'ONU, au nord il ne peut se plaindre à la même ONU du fait qu'il ignore ses résolutions.
Une problématique à laquelle Azoulay n'a pas encore trouvé de solution.
"Un principe ou une «arme dissuasive» aux mains de Rabat ?"
Citation :
06/12/2010 - e Sénat marocain a voté, samedi soir, une résolution dans laquelle il demande au gouvernement de Abbas El Fassi d’agir pour faire inscrire la question de Ceuta et Melilla, en plus des quelques rochers des alentours sous souveraineté espagnole, dans l’agence du Comité de Décolonisation des Nations unies (la IVe commission) chargé des territoires coloniaux.
- Report de la «marche vers Ceuta» - La chambre haute, demande que soit établi désormais le visa obligatoire d’entrée au Maroc pour les ressortissants espagnols, - Prudence à Madrid - Manque de conviction chez les Marocains - un référendum – encore inimaginable à ce stade – consacrerait l’«hispanité» des deux présides à 90%… parmi la population d’origine marocaine.