Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Mer 20 Oct 2010 - 13:38
Citation :
Le Mistral et ses concurrents : quel constructeur sera choisi par Moscou ?
Novosti - 20 Octobre 2010 - Nikolaï Makarov, le chef de l’Etat-major général des Forces armées de Russie, a rendu publique la liste des pays qui participeront à l’appel d’offres pour la fourniture des bâtiments de débarquement pour la marine russe. Hormis la France qui propose les bâtiments de classe Mistral, les constructeurs navals espagnols, hollandais et russes se battent pour cette partie du budget militaire russe. Qu’ont-ils à proposer à la marine ?
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Mar 26 Oct 2010 - 18:39
Citation :
Mistral : la France livrera le navire sans aucune restriction (DCNS)
RIA Novosti - 26/10/2010
Le constructeur de porte-hélicoptères de type Mistral, la Direction des Constructions Navales et des Services et Systèmes (DCNS), ne connaît pas de limitations quant aux technologies qu’elle est en droit de transférer à la Russie, a déclaré mardi à RIA Novosti Pierre Legros, du groupe d’armement naval français DCNS.
"Ce sera un navire doté des mêmes systèmes que les navires de la Marine française. Il n’y a aucune restriction", a indiqué le responsable en évoquant une éventuelle livraison du Mistral à la Russie.
Auparavant, certains médias russes et étrangers annonçaient que le porte-hélicoptères Mistral serait vendu à la Russie sans son système ultramoderne de direction de combat.
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Mar 26 Oct 2010 - 18:43
Avec les conséqueces désastreuses de la crise financière et même sociale qui s'est abattue sur toute l'Europe, la France n'a plus le choix. Elle doit trouver des solutions adéquates et répondre aux attentes de ses clients potentiels, comme la Russie pour le Mistral.
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Ven 24 Déc 2010 - 23:17
Mistral: la France remporte l'appel d'offres (Kremlin)
Citation :
Le président russe Dmitri Medvedev a annoncé à son homologue français Nicolas Sarkozy qu'au terme d'un appel d'offres sur la construction de porte-hélicoptères, Moscou avait retenu le consortium formé par les industriels français DCNS et les chantiers navals russes OSK.
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Ven 24 Déc 2010 - 23:18
Mistral: la Russie assurera 20% de la construction du premier navire
Citation :
La Russie assurera 20% des travaux de construction du premier bâtiment de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral sur les chantiers STX de Saint-Nazaire (France), a indiqué le porte-parole des chantiers navals russes OSK, Igor Riabov.
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Ven 24 Déc 2010 - 23:20
La France livrera quatre navires Mistral à la Russie (officiel)
Citation :
Les autorités russes ont retenu le consortium formé par les industriels français DCNS et STX et les chantiers navals russes OSK au terme d'un appel d'offres sur la construction de quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC), a annoncé vendredi l'Elysée par voie de communiqué.
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Jeu 10 Fév 2011 - 20:08
Le porte hélicoptère Mistral de la Marine française en démonstration
En avril 2010, la Russie a signé un contrat pour l'acquisition d'un navire de combat porte hélicoptère fabriqué par la société française DNCS. En décembre 2010, Rosoboronexport a fait savoir à l'agence presse RIA Novosti que DCNS pourrait fabriquer son premier bateau pour la Marine Russe entre 2013 et 2014. Le navire porte hélicoptère polyvalent de 21.000 tonnes et de 21 mètre de long peut parcourir une distance maximum de 20.000 milles, a une vitesse maximum de 18 nœuds. Il emporte un équipage de 160 marins et 450 personnels. Il transporte 16 hélicoptères, dont 6 peuvent être déployés sur le pont. (Mise à jour 7 février 2011, 13:20)
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Mar 14 Fév 2012 - 17:50
French Navy Mistral LHD during Bold Alligator 2012
The French projection and command ship (BPC) FS Mistral (L9013) during Bold Alligator 2012. Bold Alligator 2012 is a multi-national amphibious exercise in the USA involving the navies of the US, Australia, Canada, France, Italy, Netherlands, New Zealand, Spain and the United Kingdom.
Sujet: Les « Mistral » à Vladivostok Lun 8 Oct 2012 - 23:50
Autant en emportent les « Mistral » à Vladivostok
Alexandre Artamonov - 8.10.2012, 15:03
Citation :
Une fois leur construction terminée, les bâtiments de guerre français du type Mistral sont censés mettre le cap sur Vladivostok. Cette information sent vraiment le roussi. Le porte-aéronefs Mistral long de 210 mètres avec une vitesse de croisière de plus de 18 nœuds représente le joyau de la pensée militaire française.
Ce navire de projection et de commandement peu couvrir jusqu’à 20 mille miles nautiques sans se fatiguer. Mais il ne faut pas se tromper, les bateaux de ce type-là sont à cent lieues de la vieille Jeanne d’Arc, le porte-aéronefs français à vapeur, qui s’amusait à clapoter au large des côtes de l’Amérique Latine histoire de montrer le pavillon à qui veut. Non, les Mistral, eux, sont de véritables navires de guerre modernes, des unités de combat qui ont une capacité d’emport de 450 marsouins plus 13 chars d’assaut ou 70 blindés légers.
En 2011, les Russes ont eu l’heureuse idée de signer un contrat de coproduction de ces navires avec la France pour couvrir les besoins de la flotte russe. L’enveloppe pèse 1,2 Milliards d’euros mais Moscou ne trouve pas la note salée et pour cause. C’est que, les années eltsiniennes obligent, les Russes ont pris du retard dans le domaine de l’électronique maritime militaire et l’utilisation des Mistral est appelée à la combler. En plus les Mistral collent parfaitement avec les Alligators marinisés c'est-à-dire les hélicoptères d’assaut russe de la marque de Kamov. La Russie entend disposer 8 K-52K de combat à usage polyvalent plus huit K-29 cargo militaires par bâtiment ce qui nous ramène à 16 libellules par bateau.
Si 2 Mistrals sont en construction à Saint Nazaire avec la découpe du métal pour la coque amorcée le 11 février denier, deux autres unités seraient construites consécutivement sous licence dans la région Baltique. Les éléments de la coque auraient été déjà fournis aux Russes par le Groupe français. Le commandant des forces navales de la Russie l’amiral Vladimir Vissotski a déjà assigné les Mistral à résidence. Ainsi une fois le rodage terminé ils partiront en direction d l’Extrême Orient russe pour trouver gîte et couvert dans la base de Fokino à 119 kilomètres de Vladivostok où mouillent déjà le lourd croiseur nucléaire Amiral Lazarev, le croiseur avec des missiles Varyag et 4 destroyers du projet 956.
Et là notre intérêt a augmenté d’un cran. En fait pourquoi cette région-là ? On a tenu à interroger Philippe Migault qui est chercheur à l'IRIS, Institut des Relations Internationales et Stratégiques, spécialisé dans l'étude des partenariats entre Russes, Français et Européens en matière d’armement, d’aéronautique, d’espace et d’énergie. Anciennement grand reporter au Figaro, il a traité des questions de défense pour le journal de 1999 à 2006.
La Voix de la Russie. Monsieur Philippe Migault, vous êtes un expert de la géopolitique et de la géostratégie russes et est-européennes. On aimerait vous entretenir sur la marine russe et française cette fois-ci. Selon l’information fournie par les représentants de l’Etat Major russe et de source sûre, les 2 porte-aéronefs du type mistral construits en France à Saint Nazaire et sensés être livrés à la Russie, Sebastopol et Vladivostok, seraient envoyés en Extrême Orient à la base navale de Fokino. D’après vous, pourquoi la Russie a-t-elle décidé d’envoyer ces bâtiments dans cette région ? Quelles tâches stratégiques pourraient-ils remplir là-bas ?
Philippe Migault. Je pense que c’est une tâche stratégique que la France connaît très bien. L’avantage de ce genre de grand bâtiment que ce soit un porte-avions ou un porte-aéronefs c’est que ça permet de pratiquer ce qu’on appelle de la diplomatie navale. Bien entendu ce sont des bâtiments militaires. Mais si l’on prend l’exemple de Mistral, ce sont des porte hélicoptères qui seront faiblement armés et qui seront surtout là pour marquer la présence et la souveraineté de la Russie dans la région.
De même que la France a envoyé le Clemenceau faire des rondes dans l’eau comme on dit au large du Liban ou dans les pays où les intérêts étaient menacés. Mais je pense que ces deux bâtiments quand ils seraient basés à Vladivostok ont vocation à signifier la souveraineté de la Russie sur son Extrême Orient par rapport à un certain nombre d’autres pays de la région. Il est bien évident que la présence des Mistrals russes n’est pas destinée à dissuader une quelconque action de la Septième Flotte américaine : ne serait-ce parce qu’ils n’en ont pas le potentiel du point de vue des capacités de combat. En revanche, ce sont deux porte hélicoptères qui sont tout à fait de nature à signifier au Japon dans le cas du conflit sur les Kouriles ou à signifier à la Chine dont le premier porte avions vient de rentrer en service que la Russie est chez elle dans l’Extrême Orient et que les provinces qui sont dans l’Extrême Orient sont bien russes et ont vocation à le rester. Et je pense que c’est surtout ça la mission de ces deux porte hélicoptères.
LVdlR. Merci infiniment. On parle beaucoup du déplacement du centre économique et politique du monde dans la région du Pacifique. D’après vous, l’envoi des Mistrals russes dans la région serait-il une preuve tangible, un facteur indicateur du changement du pôle d’attraction de la Russie en faveur de l’Orient ?
Philippe Migault. Il y a deux éléments de réponse. Il y a un élément de réponse, j’ai envie de vous dire, qui va venir du cerveau et un élément de réponse qui va venir du cœur. Le premier et l’on l’a bien vu lors du dernier sommet de l’APEC à Vladivostok : la Russie a beaucoup insisté sur le fait qu’elle avait vocation à se recentrer sur le bassin de l’Asie-Pacifique. Effectivement le cœur du commerce mondial est en train de se déplacer. Et donc c’est quelque chose qui s’inscrit dans ce cadre-là.
Maintenant si le cœur doit davantage parler de ma part, j’ai envie de vous dire que la Russie par sa culture est une nation européenne et que j’espère bien que ce recentrage ou plutôt ce rééquilibrage de la géopolitique de la Russie en Extrême Orient n’implique pas que la Russie a définitivement renoncé à se rapprocher de l’Europe tout simplement parce qu’elle a essuyé un certain nombre de rebuffades de la part de l’UE. L’Union Européenne ce n’est pas l’Europe. Il existe d’autres possibilités de concevoir l’Europe et de la concevoir notamment avec la Russie. Et j’espère que la Russie ne se tourne pas définitivement vers l’Asie parce que ce serait dommage aussi bien pour elle que pour nous.
Tels ont été les commentaires du spécialiste chevronné Philippe Migault, féru en la matière des armements russes et français. Ceci dit nous croyons, à titre purement subjectif bien sûr, que les Mistral anciennement français vont monter vers des latitudes beaucoup moins clémentes par rapport à Vladivostok pour protéger la voie maritime qui longe la côte arctique de la Russie. Du point de vue des marins, cette direction représente un raccourci considérable pour les bateaux désireux de se rendre de l’Europe à l’Asie. Comparée à la voie qui passe par le détroit de Malacca, la voie arctique est à l’abri du danger de la piraterie internationale et fait économiser le combustible aux bateaux. Cette région a été fermée par la banquise polaire éternelle mais le réchauffement de la planète oblige, les Russes entendent en faire bon usage pour ouvrir l’autoroute maritime à la circulation et, qui plus est, ravitailler leurs villes clairsemées le long de la ligne côtière.
Si les Mistral croisaient dans les parages, ils pourraient appuyer les intérêts russes souvent mis à mal par les prétentions canadiennes et américaines. Ne serait-ce pas la véritable raison pour laquelle Obama a été très réticent à la vente de ces forteresses flottantes à la Russie qui continue méthodiquement à renforcer son dispositif de défense ?
Le Mistral, un navire russe avec un accent français?
13.09.2012, 00:44
Citation :
Les navires de débarquement de type Mistral sont déjà les plus discutés parmi les nouveautés attendues par la Marine de guerre de Russie. La construction du premier bâtiment, baptisé Vladivostok, a commencé en février 2012 sans que tout soit clair à propos de son aspect et de ses armements. Du moins, on ne trouvera pas de réponse dans les sources publiques.
« Nous n’avons pas besoin de navires de transport privés d’armements »
C’est l'un des principaux reproches visant le projet d'origine. Et il est à bien des égards juste : la variante de base du Mistral de construction française n’a pour protection anti-aérienne qu’une rampe double « Simbad » (2 missiles Mistral) et plusieurs mitrailleuses de gros calibre. Selon une information, la défense anti-aérienne du navire sera renforcée par des canons mer-air de 30 mm « AK-630 » et peut-être avec des lanceurs de missiles. La défense anti-sous-marine du navire, qui n’est pas prévue dans le projet de base, sera assurée, selon certaines données, par un ensemble embarqué anti-sous-marin et un contre-torpilleur de faible encombrement, le « Paket-NK ».
Quels appareils seront embarqués
Le parc d’hélicoptères embarqués par les futurs navires russes pose le moins de questions. La variante nominale prévoit 16 appareils : 8 Kamov-52K d’assaut et 8 Kamov-29 de transport et de combat.
La situation est moins claire avec les vedettes de débarquement pour les Mistral russes. En ce moment deux vedettes de type Serna ou une du type Diougon peuvent être embarqués.
Que faire avec ?
C’est en fait la principale question qui se pose au sujet des Mistral. Quelles fonctions doivent-ils accomplir dans la Marine de guerre russe ? Son système informationnel de bord « SENIT-9 » permet de l’utiliser comme navire de commandement, ce qui accroît considérablement ses atouts : des navires de ce type n’existent pas dans la Marine de guerre de Russie. D’autres options des Mistral, notamment, sa capacité de servir d’hôpital navigant, pour lequel tout l’équipement est prévu, sont un supplément non négligeable.
Dans les conditions de la Russie les navires du type Mistral peuvent offrir à la Marine de guerre des possibilités d’opérations d’expédition qu’elle n’avait pas. Dans ce sens les navires de type Mistral s'intégréront avantageusement dans la composante de la flotte russe.
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Sam 27 Oct 2012 - 8:16
Des nouvelles des BPC russes via le site "rusnavy.com"
26/10/2012
Citation :
Si l'on en croit le site runsvay.com, les BPC Vladivostok et Sevastopol en construction aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire seront lancés à partir de septembre 2013 et rejoindront Toulon pour les derniers aménagements. L'amirauté russe espère que ces deux navires rejoindront la flotte du Pacifique en 2014 et 2015.
Dans le même article, on apprend que, le 1er octobre, le chantier naval Baltiysky Zavod Shipbuilding Ltd (Sait. Petersburg) a commencé l'assemblage, après les premières découpes en août, du premier des deux autres BPC que la France a vendus à la Russie. Par ailleurs, l'armée russe a commandé un nombre indéterminé de Ka-52, l'hélicoptère qui équipera les BPC.
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Mar 6 Nov 2012 - 21:11
La Russie envisagerait d'acheter 8 L-CAT de la société CNIM pour équiper les 4 BPC achetés à la France
Citation :
La marine russe envisagerait d’acquérir le nouvel engin français de débarquement L-CAT (Landing Catamaran) pour équiper les futurs BPC de type "Mistral" également achetés à la France.
La Russie pourrait ainsi acheter 8 unités pour les quatre futurs navires (chaque bâtiment pouvant en accueillir deux). Les caractéristiques de ce "système de projection maritime" aurait impressionné les responsables militaires russes.
Fabriqué par la société CNIM, Le L-CAT est un navire totalement innovant basé sur l'intégration d'une plateforme de chargement mobile dans une coque de catamaran. En position haute, le L-CAT est un catamaran qui se transforme en navire à fond plat en déplaçant sa plateforme en position basse, permettant ainsi le débarquement sur toute plage en l'absence d'infrastructure portuaire.
Il est destiné à la mise à terre de troupes, de véhicules et de matériels à partir des bâtiments amphibies de la marine nationale (BPC et TCD). D’une longueur de 30 mètres et d’une largeur de 12, il offre une capacité d’emport maximale de 80 tonnes à une vitesse d’environ 18 nœuds, la vitesse à vide est de 25 nœuds.
Sujet: Re: BPC Mistral pour la Russie Mer 7 Nov 2012 - 21:36
Moscou s’offre deux navires de guerre français Mistral supplémentaires
Publié le 7 novembre 2012
Citation :
De passage à Paris la semaine dernière, le ministre de la Défense russe, Anatoli Serdioukov, qui a été limogé mardi par le président Vladimir Poutine, avait confirmé son intention d’acquérir deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de la classe Mistral supplémentaires auprès de DCNS, en dépit d’une forte opposition d’une partie de l’armée et du lobby des fabricants d’armes russes. Après l’acquisition de deux BPC, Moscou a levé l’option sur les deux derniers. Le départ d’Anatoli Serdioukov peut-il remettre en cause ce projet ?
Sujet: L’achat des BPC Mistral critiqué en Russie Mer 6 Fév 2013 - 23:00
L’achat des BPC Mistral critiqué en Russie
6 février 2013 – 18:19
Lire la suite :
Citation :
Maintenant que le ministère russe de la Défense a changé de titulaire, avec le remplacement d’Anatoli Serdioukov, impliqué dans une affaire de corruption, par Sergueï Choïgou, il semble de moins en moins question d’acquérir du matériel militaire à l’étranger et les achats qui avaient été faits sous la présidence de Dmitri Medvedev auprès de pays appartenant à l’Otan sont dorénavant critiqués.
“En ce qui concerne l’équipement étranger, je ne veux offenser personne, mais nous avons besoin de soutenir notre industrie. Il faut donc être à la hauteur et répondre aux exigences”, a déclaré Sergueï Choïgou, lors d’un entretien accordé à Rossiya TV, le 26 janvier dernier.
Ainsi, le contrat portant sur la livraison de VTLM Lince (Light Tactical Multirole Vehicle) italiens Lince par Iveco a du plomb dans l’aile. Le commandant en chef des forces terrestres russes, le génétal Vladimir Tchirkine, a en effet annoncé, le 23 janvier, qu’il n’y aurait pas de nouveaux achats. Selon lui, si ce blindé n’est “pas mauvais, ses caractéristiques sont aucun doute inférieures à celles du Tigre de fabrication russe.”
Idem pour les véhicules Centauro produits par l’industriel italien Oto Melara. Deux exemplaires avaient été livrés à la Russie à des fins d’essais en 2012. “Ces blindés sont certains avantages mais aussi beaucoup d’inconvénients. Je crois que l’on va vers un refus poli” a affirmé le général Tchirkine.
Et les Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC) de type Mistral ne sont pas épargnés par les critiques, lesquelles sont parfois bizarres… Quand l’on veut tuer son chien, l’on dit qu’il a la rage… Pour rappel, la Russie a commandé deux exemplaires de cette classe de porte-hélicoptère en 2011, avec deux autres en option.
Le premier navire, le Vladivostok, est en cours de construction à Saint-Nazaire, au chantier naval STX France et doit être livré en 2014, tandis que le second, le Sebastopol, le sera l’année suivante.
Déjà, en décembre dernier, il a été avancé que Moscou déciderait finalement de ne pas lever l’option d’achat des deux autres BPC, lesquels devraient être construits par un chantier naval russe. Pour le moment, cette information n’a pas été confirmée.
Cela étant, l’un des premiers à ouvrir le feu contre l’achat des BPC est Ivan Kharchenko, le vice-président de la commission militaro-industrielle. Et il n’y est pas allé par quatre chemins. “Nous avons discuté de l’absurdité de cette décision. Il s’agissait d’une initiative de Serdioukov. Ce n’est pas le seul dégât qu’il a provoqué au gouvernement et à l’industrie”, a-t-il affirmé à ce sujet, le 24 janvier.
Qui plus est, un rapport remis récemment à cette commission militaro-industrielle a fait part de doutes au sujet des transferts de technologie, en particulier ceux concernant le système de commandement SIC 21 et celui de gestion de combat SENIT 9 (Système d’informatisation de la situation tactique). “S’agit-il de les livrer dans leur version complète ou réduite et dans ce dernier cas, de quelle réduction est-il question? Les équipements seront-ils remis comme des “boîtes noires” ou révèlera-t-on leur algorithme, transférant ainsi réellement les technologies?” se sont interrogés les auteurs de ce document.
Mais le plus actif pour critiquer l’achat des BPC est Dmitri Rogozine, le vice-Premier ministre en charge des question de défense. Même si les navires en question seront modifiés afin de satisfaire aux besoins exprimés par la marine russe, ce responsable a affirmé, le 27 janvier, que les Mistral ne peuvent pas naviguer dans des conditions de très basses températures.
“Il est très étrange que des bâtiments, supposés débarquer une force par nos latitudes, ne puissent être mis en œuvre par des températures inférieures à -7°”, a-t-il affirmé, lors d’une rencontre à l’Académie des Sciences Militaires. “[les concepteurs français] ont peut-être imaginé que nous allions opérer en Afrique, ce qui a peu de chance d’arriver”, a-t-il encore ironisé.
Et le même Dmitri Rogozine n’en est pas resté là en affirmant, le 5 février, que les carburants russes ne sont pas adaptés aux BPC français. “Il se peut que nos spécialistes en chimie mettent au point des dispositifs spéciaux afin de contourner ce problème”, a-t-il avancé.
Auparavant, un expert russe avait expliqué que l’exploitation des BPC Mistral exigeait environ 50 sortes d’huiles et de combustibles de facture européenne que l’on ne trouve pas en Russie. L’on pourrait cependant penser que, si cela est exact, ceux qui négocièrent le contrat étaient au courant. A noter que les navires en question sont construits selon des normes civiles…
Plus tard, Dmitri Rogozine a cherché à rectifier le tir, en évoquant des propos “mal interprétés.” Il a ainsi indiqué que certains problèmes liés aux BPC, dont celui du carburant, seraient évoqués lors de consultation franco-russes pour la coopération militaire et technique les 14 et 15 février prochains.
“Je voudrais souligner une fois de plus que la Russie s’acquittera indiscutablement de tous ses engagements selon les contrats déjà signés, aussi nos amis français ne doivent-ils pas avoir peur, au moins concernant les navires en construction sur les chantiers navals français”, a-t-il assuré.
La France a toujours l'intention de fournir à la Russie le système de gestion de combat Senit-9 dans le cadre du contrat sur la construction de bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral, a annoncé mercredi à RIA Novosti un responsable du Groupe unifié de construction navale russe (OSK).
"La France respecte tous les accords. Elle n'a pas refusé d'équiper les Mistral en système Senit-9" (Système d'Exploitation Navale des Informations Tactiques), a indiqué le responsable.
Certains médias ont antérieurement rapporté que la France ne fournirait pas le système Senit-9 à la Russie et qu'elle pourrait même suspendre la construction des navires de classe Mistral commandés par la Russie en raison de la situation autour de l'Ukraine.
Dérivé du Senit-8 du BPC français Charles de Gaulle, le système Senit-9, conforme aux normes de l'Otan, dispose d'un module de gestion de la batellerie, d'après une fiche technique publiée par le ministère français de la Défense.
Le groupe français DCNS et l'Agence russe d'exportation d'armements (Rosoboronexport) ont signé un contrat de 1,2 milliard d'euros prévoyant la construction de deux BPC de classe Mistral pour la Marine russe en juin 2011. Le premier BPC de type Mistral, le BPC Vladivostok, a été mis à l'eau en octobre dernier à Saint-Nazaire, en France.
Porte-helicopteres Mistral
Les chantiers navals de la Baltique ont mis à l'eau mercredi à Saint-Pétersbourg la poupe du deuxième BPC de classe Mistral, le Sébastopol, qui sera envoyée en juin à Saint-Nazaire en vue de la jonction avec la partie avant du navire.
D'une longueur maximale de 210 mètres, d'un déplacement de 22.000 tonnes et d'une vitesse supérieure à 18 nœuds, le BPC Mistral est capable de porter 16 hélicoptères, quatre vedettes de débarquement ou deux navires sur coussin d'air de faible tonnage. Son pont d'envol permet la mise en œuvre simultanée de 6 hélicoptères. Sa distance franchissable est de 20.000 milles nautiques. Le navire peut embarquer, outre ses 160 hommes d'équipage, un commando de 450 hommes.