Trafics. Les armes stockées dans les dépôts libyens ont été pillées pour alimenter les groupes terroristes au Sahel.

Publié le 20/10/2012 à 06:00 - RRaymond Couraud

http://www.leprogres.fr/france-monde/2012/10/20/les-armes-de-kadhafi-destabilisent-l-afrique

Des milliers de missiles sol-air, des tonnes d’explosifs et des quantités énormes d’armes légères et de munitions ont « disparu » des arsenaux libyens, avant même la chute de Kadhafi.

Les rapports de l’ONU et ceux de l’Otan insistent depuis des mois sur les dangers de cette prolifération.

Une inquiétude étayée par les saisies d’armes effectuées dans le désert algérien comme au Niger.

Dans ce pays, les forces de sécurité ont mis la main sur six tonnes de Semtex, un explosif très prisé par les terroristes.

Sous couvert d’anonymat, un important responsable de l’Otan avait confié, voici quelques mois, au magazine allemand Der Spiegel que 10 000 missiles sol-air ont été « perdus » en Libye.

Toujours selon le journal allemand, une réunion des chefs d’état-major de l’Otan, à laquelle assistaient des élus allemands avait souligné les dangers de la dissémination des armes libyennes en Afrique.

En janvier dernier, un rapport détaillé de l’ONU exposait les dangers que représentent les stocks d’armes disparus en Libye.

Selon les enquêteurs des Nations unies, les armes avaient été volées par les milliers de mercenaires touaregs ou originaires de pays africains.

La chute du régime libyen les avait privés d’emploi.

Condamnés à retourner chez eux pour vivre dans la misère, un certain nombre de ces soldats perdus a choisi de renforcer les rangs des groupes terroristes qui sévissent au Sahel.

Mais les missiles et autres kalachnikov pourraient être utilisés bien plus au sud de l’Afrique.

La secte fondamentaliste Boko Haram s’est également servie.

Après avoir sévi au Nigeria, elle a étendu ses activités jusqu’au nord du Mali.

Les Nations unies ne sont pas seules à se préoccuper des trafics d’armes d’origine libyenne.

L’ancien ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, inquiet de l’offensive islamiste au nord du Mali, constatait en début d’année que « la situation en Libye et la circulation des hommes et des armes, ont ravivé ce conflit et favorisé l’offensive de la rébellion ».

De son côté, Claude Guéant, ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy signalait « l’infiltration » d’armes, mais aussi de véhicules armés en provenance de Libye.

La puissance de feu des groupes de terroristes islamistes leur a permis de mettre la main sur le nord du Mali.

Forts de leurs armes, souvent sophistiquées, ces mouvements présentent un réel danger pour les forces qui, éventuellement, tenteraient de les chasser des territoires conquis.

Des milliers de missiles sol-air, des tonnes d’explosifs et des quantités énormes d’armes légères et de munitions ont « disparu » des arsenaux libyens, avant même la chute de Kadhafi.

Les rapports de l’ONU et ceux de l’Otan insistent depuis des mois sur les dangers de cette prolifération. Une inquiétude étayée par les saisies d’armes effectuées dans le désert algérien comme au Niger. Dans ce pays, les forces de sécurité ont mis la main sur six tonnes de Semtex, un explosif très prisé par les terroristes.

10 000 missiles... égarés

Sous couvert d’anonymat, un important responsable de l’Otan avait confié, voici quelques mois, au magazine allemand Der Spiegel que 10 000 missiles sol-air ont été « perdus » en Libye. Toujours selon le journal allemand, une réunion des chefs d’état-major de l’Otan, à laquelle assistaient des élus allemands avait souligné les dangers de la dissémination des armes libyennes en Afrique.

En janvier dernier, un rapport détaillé de l’ONU exposait les dangers que représentent les stocks d’armes disparus en Libye.

Selon les enquêteurs des Nations unies, les armes avaient été volées par les milliers de mercenaires touaregs ou originaires de pays africains.

La chute du régime libyen les avait privés d’emploi.