Ishak Modérateur
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| Sujet: Comment Kadhafi a été exécuté Mer 17 Oct 2012 - 23:32 | |
| Comment Kadhafi a été exécuté - un rapport accablant d'HRWUn rapport d'Human Rights Watch décrit en détail les éxécutions sommaires commises par les insurgés au moment de la mort du dictateur..Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Mercredi 17 Octobre 2012 à 15:00 - Citation :
- L'organisation humanitaire Human Rights Watch publie un rapport extrêmement documenté sur les circonstances de la mort de Kadhafi, le 20 octobre 2011. On peut le lire, en anglais, sur le site de HRW.
Intitulé "Death of a Dictator. Bloody Vengeance in Sirte" (La mort d'un dictateur. Vengeance sanglante à Syrte), le document de 58 pages décrit ce qui peut être qualifié de crimes de guerre et dénonce l'absence d'enquête de la part des nouvelles autorités libyennes.
Voici les faits, tels qu'ils ont été reconstitués par HRW à la suite d'une longue enquête sur le terrain, sur la base notamment de témoignages, d'enregistrements vidéos (téléphones portables) et d'une présence à Syrte au moment des faits.
Après la chute de Tripoli, le 28 aout 201, Muammar Kadhafi trouve refuge à Syrte, la ville dont il est originaire. Il y vit alors, entouré de ses derniers fidèles et de son fils Mutassim (responsable de la défense de la ville) dans des conditions extrêmements précaires, sous les tirs des insurgés de Misrata, à l'ouest, et de Benghazi à l'est. Au cours des dernières semaines, il réside dans le "deuxième district", un quartier en bord de mer.
Le 20 octobre au matin, la décision est prise de fuir. Un convoi d'environ 50 véhicules, des 4x4 armés, est formé. A bord, environ 250 personnes : le colonel Kadhafi, des fidèles et des proches, mais aussi des civils et des blessés. Le convoi part vers l'ouest et, avant la sortie de la ville, tombe sur la brigade Tigre - les miliciens de Misrata. Après des échanges de tirs, le convoi tourne à gauche, sur une route en direction du sud. Un drone (américain) tire un missile sur le convoi, et celui-ci explose à proximité de la voiture de Kadhafi, sans gros dommages. Le convoi tourne alors à droite (vers l'ouest) s'engageant dans des ruelles. Il est alors frappé une nouvelle fois par deux bombes GBU-12 (larguées par un Mirage 2000D français, jdm) qui explosent au-dessus des véhicules. Le choc est violent : HRW recensera le lendemain 14 véhicules détruits et 53 corps - 28 carbonisés et 25 touchés par des éclats.
Kadhafi et ses proches sortent indemnes de cette seconde frappe aérienne. Ils s'enfuient à pied et gagnent un batiment pour y trouver refuge. Les miliciens de Misrata sont à leurs trousses. Le groupe d'une quinzaine d'hommes cherche alors à s'enfuir pour gagner une autre maison, de l'autre côté de la rue (vers l'ouest) en passant par un conduit souterrain d'irrigation.
A la sortie, ils sont pris sous le feu des miliciens et un garde du corps de Kadhafi lance des grenades contre les assaillants. L'une d'elles rebondit sur un mur en béton et retombe parmi les fuyards. Le garde du corps essaie de la relancer mais elle lui explose dans les mains. Kadhafi est blessé sur le côté gauche de la tête et saigne abondamment. C'est à ce moment là qu'il est capturé vivant. Immédiatement le situation dégénère: Kadhafi reçoit un coup de baionnette dans les fesses, puis il est roué de coups de pieds et de poings. Son corps est transporté dans une ambulance. Est-il déjà mort à ce moment là ? On l'ignore. Deux heures plus tard, le véhicule arrive à Misrata : pour HRW, le dictateur était "presque certainement" décédé à ce moment-là.
Il n'est pas le seul à avoir été éxécuté par les miliciens de Misrata. Le lendemain de l'attaque, les enquêteurs de HRW trouvent 103 corps à proximité du lieu de la capture. Certains ont été tués lors des frappes aériennes, d'autres au cours des combats, mais certains semblent avoir été liquidés froidement. Les choses sont plus claires concernant les prisonniers, transportés à l'Hotel Mahari, en bord de mer, juste à côté du cantonnement de la brigade Tigre. HRW estime à 53 (et possiblement à 66) le nombre de prisonniers abattus à l'arme légère (AK-47 ou FAL) sur le pelouse de l'hotel, face à la mer. HRW document également la mort de Moutassim, le cinquième fils de Kadhafi, capturé vivant et mort le soir même, avec des traces de plaies à la gorge.
L'exécution d'un prisonnier est un crime de guerre. L'organisation humanitaire a entrepris des démarches auprès des nouvelles autorités libyennes, pour que des enquêtes soient ouvertes et que les responsables de ces crimes soient jugés. Pour l'instant, sans aucun succès. Ce qui n'étonnera que les naïfs... http://www.marianne.net/blogsecretdefense/ |
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