Quelques jours avant, M. Hollande avait insisté sur les "deux devoirs" de la France: "libérer nos otages et libérer le Mali des terroristes".
"Il semble qu'il y a un changement de braquet. A l'époque Sarkozy, l'accent était mis sur les otages, et là on parle davantage intervention" militaire, note Pierre Boilley, historien et chercheur spécialisé sur le Sahel et le Sahara.
Ce discours de fermeté a d'ailleurs entraîné des réponses d'Aqmi ou de ses affidés, qui depuis un mois "se sont rappelés au bon souvenir de l'Etat français" avec des messages menaçants ou la diffusion d'une vidéo d'otages, souligne M. Boilley.
Les otages "sont dans une bonne situation", a ainsi déclaré lundi soir à France 2 un homme présenté par la chaîne comme un porte-parole d'Aqmi qui a accusé les autorités française de "manquer de sérieux" dans les négociations en ne répondant pas à des "demandes pourtant légitimes et raisonnables".
Les familles ont, elles, "du mal à comprendre ce qui se trame. Quel est l'objectif d'une mission militaire au Nord Mali ? A-t-on l'intention d'éliminer les chefs d'Al-Qaïda ? Et dans ce cas, le gouvernement a-t-il prévu une mission simultanée pour sauver les otages ?", demande Pascal Lupart, président du comité de soutien des otages Philippe Verdon et Serge Lazarevic.
"Je conçois, en tant que citoyen, le discours de fermeté. Mais les familles se demandent, elles: où cette fermeté va-t-elle nous mener ?", poursuit-il.