Les Britanniques éprouvent un sentiment de soulagement, lié au fait que leur pays est resté par précaution en dehors de la zone euro. La crise conduit progressivement à une réévaluation de l’Europe ».

Au début des années 90 du siècle dernier la proportion d'eurosceptiques était 10 fois moins importante.

Alors il semblait qu’on avait fondé un Etat supranational capable de résoudre les problèmes sur le continent.

Les problèmes majeurs de l’UE demeurent en souffrance. Prescrite à tous les pays en crise, l’austérité financière ne s’est pas avérée une panacée.

Elle n’a fait que ralentir la croissance économique et provoquer des actions de protestation sociale. Y compris en raison du taux énorme de chômage parmi les jeunes, remarque la psychologue française Isabelle Guéret :

« La génération montante a été éduquée dans l’esprit de la globalisation perçue naturellement.

Les frontières littéralement largement ouvertes et les programmes de mobilité étudiante entre les Universités, comme le célèbre « Erasmus ».

A la fois le sentiment d’inquiétude, causé par la crise, a déjà gagné toute l’Europe.

Les jeunes comprennent bien que tout le mécanisme de l’Europe unie, s’il n’est pas condamné, est en grande difficulté.

On peut même parler de grave psychose du système européen, laquelle, tel un virus, contamine les jeunes esprits ».

Tous ces facteurs aggravent les contradictions internes de l’UE.

L’organisation de l’UE se déroulait dans la foulée d’une croissance économique.

Alors que l’aménagement de la zone euro est tombé sur la fin des années 90, lorsque la crise venait de prendre fin. Les leaders européens doivent montrer aux marchés qu’ils savent s’entendre sur les questions essentielles. Mais pour le moment les dirigeants de l’UE ne peuvent se mettre d’accord sur le fonctionnement d’un mécanisme bancaire européen.

La décision à ce sujet a été reportée du sommet de juin à celui d’octobre.

Euro-dollar : la guerre des dettes

Stéphane Denis le jeudi, 04/10/2012

http://www.valeursactuelles.com/parlons-vrai/parlons-vrai/euro-dollar-guerre-des-dettes20121004.html

Parlons de choses sérieuses et rébarbatives ; en fait elles ne le sont pas du tout. Derrière la crise des dettes et des déficits qui affecte les pays d’Europe se déroule une bataille qui lui est liée et qui n’est jamais évoquée par les dirigeants de ces États.

Elle date d’hier, précisément de 2009, quand les Américains ont décidé de laisser tomber la zone euro. À leur hostilité de principe à une monnaie européenne, affichée dès sa création, s’ajoutait jusqu’ici le scepticisme des milieux d’affaires anglo-saxons, qui ne voyaient pas comment une monnaie commune à des États gérés différemment pourrait exister.

C’est donc une vieille affaire qui aurait pu le rester, chacun campant sur ses certitudes, si l’explosion des dettes souveraines n’avait pas déclenché les hostilités.

Le marché de la dette américaine est énorme, le premier du monde, mais le marché de la dette européenne n’est pas mal non plus.

Il reste le dollar et l’euro, et c’est un de trop pour les Américains qui pensent à leurs considérables besoins de financement dans les années à venir.

Aussi ne faut-il pas s’en tenir aux déclarations vertueuses des dirigeants américains quand ils adjurent les Européens de mettre de l’ordre dans leurs affaires après avoir rendu l’Europe responsable des difficultés des États-Unis. On chercherait en vain un texte, une déclaration, qui soit positif.

Aucun officiel américain, qu’il s’agisse du président, du secrétaire au Trésor ou des observateurs venus à Bruxelles, n’a dit son soutien à la zone euro.

La politique américaine, ce sont les fonds qui la mènent en attaquant l’euro dans ses places faibles.

Un des premiers résultats qu’ils ont obtenus est la déstabilisation des banques européennes, alors même que les banques américaines étaient absoutes de leurs péchés et consolidées à coups de mil liards de dollars émis par la planche à billets.