Drapeau noir géant
Distantes seulement de 140 km, les deux villes ne peuvent être plus dissemblables. A Misrata, où des milliers de personnes ont assisté la semaine dernière dans un stade aux funérailles de Chaban, l’émotion est intacte.
Dans le centre-ville, un drapeau noir géant a été mis en berne et des photos du héros sont placardées un peu partout sur les murs et les vitres des voitures. Des tentes ont été installées devant la résidence de la famille Chaban pour accueillir les centaines de visiteurs venus présenter leurs condoléances.
Le père du milicien, Giuma Abdallah Mohamed Chaban, dit avoir reçu pendant la détention de son fils de nombreux appels, dont certains avaient pour objet de négocier sa remise en liberté. “Un message disait : ‘Si vous voulez revoir Omran, dites-nous où est enterré Kadhafi’”, raconte-t-il.
Les nouvelles autorités libyennes n’ont pas révélé le lieu de sépulture de l’ancien dictateur. Dans ce contexte tendu, l’impuissance publique est patente. Avec un appareil judiciaire décapité, une police quasiment absente, et des armes circulant dans tout le pays, de nombreux Libyens ont choisi de régler eux-mêmes leurs comptes.
Les affrontements sont courants entre anciens combattants rebelles et des clans qui ont soutenu Kadhafi ou n’ont pas pris parti. “Le problème, ce n’est pas entre Misrata et Bani Walid. C’est un problème libyen. Il y a des gens là-bas (à Bani Walid) qui sont opposés au nouveau gouvernement, qui soutiennent encore Kadhafi. C’est aux dirigeants, au Congrès de décider ce qui doit se passer”, estime Ramadan Ali Zarmoh, responsable du conseil militaire de Misrata.(Afp)