Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Lun 19 Avr 2010 - 13:58
Commémoration : 20 Août 1955—20 Août 1956
Deux dates, un tournant dans l’histoire
Citation :
Une haine criminelle jamais rencontrée dans les actes barbares de l’histoire de l’humanité
C’est le gouverneur général Soustelle lui-même qui donna l’ordre de fusiller et d’incendier les mechtas et de détruire au mortier les villages. La haine a été telle que les colons se livraient avec l’aide de la légion étrangère et de la gendarmerie à exterminer toutes les familles dont ils connaissaient le lien avec la Révolution. C’était d’abord une répression et une tuerie sélective qui toucha presque toutes les grandes familles du village soupçonnées d’intelligence avec les Moudjahidine. Les civils européens (colons) se sont associés aux militaires et la chasse à l’Arabe commença. Les victimes ont été abattues sous les yeux de leurs enfants dont certains se souviennent de l’atrocité avec laquelle leurs parents avaient été fauchés.
Il y avait en tout 750 martyrs sur une population qui ne dépassait guère le millier de villageois sans compter les dechras avoisinantes. Il va falloir dresser un mémorial qui inscrira en lettres d’or les martyrs du 20 août 1955 sur la place centrale du village pour que les générations n’oublient pas le mépris de la civilisation coloniale française sur le genre humain. Cela s’est passé à Aïn Abid.
Aïn Abid-Village martyr : Des familles entières décimées
Nous ne saurions, sous peine d’oublier les nombreux martyrs de ce crime sanguinaire, citer pour exemple quelques familles qui ont été dans leur totalité liquidées :
- les Hadef Bel Okki où 16 personnes dont 4 femmes ont été abattues - les Agoun 13 dont cinq filles, - les Lakhdara dix dont une femme, - les Benboualia sept dont une mère, - les Mansouri cinq personnes, - les Belmokhi trois, - les Temmoussi quatre personnes, - les Mechri quatre, - les Ayat deux personnes, - les Belhannachi deux personnes, - les Hattab six personnes, - les Bélaridi cinq personnes, etc.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Lun 19 Avr 2010 - 14:07
Témoignage : La sœur d’Ali la Pointe dévoile “ses” vérités
El-hadja Aïcha a tenu à “libérer sa conscience” en dévoilant des pans de la vie du héros de La Bataille d’Alger. De sa tendre enfance à son assassinat, en passant par sa rébellion à coups de larcins contre les Américains, elle dira tout. Ou presque.
D’emblée elle s’est voulue claire et sans ambiguïté. “Je ne veux rien d’autre que faire éclater la vérité et éclaircir les zones d’ombre qui existent depuis plus d’un demi-siècle.” Elle c’est Aït Amer Aïcha, 80 ans, et sœur de lait d’Ali la Pointe. Nous l’avons rencontrée sur les hauteurs d’Alger, non loin de son domicile actuel qui se trouve du côté de Bouzaréah. “Son père est le frère de ma mère. Nous étions très liés Ali et moi et j’ai suivi sa vie de très près jusqu’à son assassinat par les Français.” Une année sépare el-hadja et Ali (elle est née en 1929 et lui en 1930). “Je n’ai rien voulu dire jusqu’à maintenant parce que j’ai toujours eu peur d’être manipulée ou que l’on déforme mes propos. Je ne peux plus me taire ; je suis arrivée à un âge avancé et je veux dire à tous les Algériens des vérités qu’on a omis, volontairement, de dire sur Ali, mon frère.”
“Moudjahid dès 1944 et il n’a jamais été un truand”
Sur son image de “petit malfrat multirécidiviste” d’avant la guerre de Libération, el- hadja nous répétait à plusieurs reprises que son frère “n’a jamais été un bandit ou un truand, comme beaucoup l’ont dit depuis des années et des années”. Même le film La Bataille d’Alger “est à moitié faux. Ali a combattu pour la libération bien avant le début de la Révolution”. Elle nous relatera ses “débuts” dans sa ville natale, Miliana (à 119 km au sud-ouest d'Alger). “Le point de départ de son combat c’était en pleine Seconde Guerre mondiale, alors qu’il n’avait que 14 ans. Il faisait ses coups en prenant des armes aux convois américains qui passaient à Miliana. Une fois les Américains l’ont poursuivi, lui et trois autres copains qu’ils n’ont pas hésité à tuer. Ali, a dû ainsi s’enfuir et les Américains sont rentrés à la maison avec leurs mitraillettes et nous ont fait beaucoup peur. Recherché, Ali se faisait de plus en plus rare.” Un “état d’éveil” qu’el-hadja explique par un fait qui aurait transformé la vie du jeune Ali.
“Le grand-père à son père s’appelait Abdelkader Ammar. Il a été déporté par la France à l’île de Cayenne où il est enterré. Il faut savoir que les Français n’ont pu entrer à Miliana qu’après 15 ans de l’envahissement du pays. Ali voulait tout savoir sur ce qui s’était passé pour son grand-père et il demandait, chaque nuit, à ma mère de lui raconter les aventures de ce combattant et ce qu’il avait fait contre les Français lorsqu’ils sont venus dans la ville.” Toujours à propos de l’enfance du héros de La Bataille d’Alger elle dira qu’“il avait la haine des colons très jeune. Quand il était à l’école, il ne ratait aucune occasion d’en découdre avec les enfants des colons et c’est la raison pour laquelle il a été exclu de l’école.” Selon Nana Aïcha, c’est grâce à la bravoure et au courage qu’il avait montrés avec les Américains que les nationalistes l’ont recruté.
“Il ne s’était pas marié”
Le premier point qu’elle a voulu “rectifier” touche à la vie privée d’Ali la Pointe. “Avant tout, je tiens à dire et à crier même que Ali ne s’était jamais marié. Tout a été fait après l’Indépendance dans des conditions très bizarres et à l’insu de toute la famille. Du jour au lendemain, on a entendu parler d’une Fatiha, de chouhoud (témoins, ndlr).” Pour elle, la meilleure preuve, en plus de celle des témoignages des autres membres de leur famille, reste une certaine “Fatiha”, chez qui il se cachait dans La Casbah. “Elle-même m’avait dit que Ali ne pouvait pas être marié sans qu’elle ne le sache et elle m’a répété qu’elle était prête à le dire à qui voulait le savoir. D’ailleurs elle est encore vivante pour confirmer mes dires”.
“Chacun sera jugé sur ce qu’il a fait”
Revenant sur les conditions dans lesquelles a été assassiné Ali la Pointe, elle nous donnera des détails qu’elle affirme “très sûres et qu’aucune personne sensée et honnête ne peut les nier”. L’histoire nous “dit” que les paras ont fait exploser le 8 octobre 1957 la cachette dans laquelle se trouvaient, en plus d’Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, Yacef Omar (appelé petit Omar et qui était le neveu de Yacef Saâdi) et de Mahmoud Bouhamidi. Le quatuor était à la fameuse adresse du 5, rue des Abderames, dans La Casbah. “Ce n’était que la seconde cachette d’Ali et les autres membres de son groupe”, indique el-hadja en soulignant que “tout avait changé avec l’arrestation de Yacef Saâdi. Fatiha, qui hébergeait Ali et les autres, m’a tout raconté.
Une femme, dont j’ai oublié le nom, est venue voir Ali et l’informer que Yacef Saâdi a été arrêté. Ali lui avait alors répondu qu’il n’avait pas à craindre d’une quelconque trahison et qu’il faisait une confiance aveugle à Saâdi. Tout ce qu’il a décidé sur le coup, c’était de changer de lieu et de rejoindre l’autre cache du groupe”. Comme relaté après par Yacef Saâdi lui-même, ce dernier a été arrêté lors de la prise d’assaut des parachutistes du 3, rue Caton à La Casbah. Il s’est avéré, d’ailleurs, que la première cache d’Ali la Pointe et de Hassiba Ben Bouali se trouvait juste en face, au 4, rue Caton. Néanmoins, nous avons remarqué qu’el-hadja s’était montrée subitement mal à l’aise dès qu’on lui a demandé si elle pensait qu’Ali la Pointe avait été trahi. Elle s’était contentée. “Je ne suis sûr de rien mais tout ce que je peux vous dire c’est que chacun va assumer et que sera jugé sur ce qu’il a fait.”
“Son frère est abandonné à Miliana”
Tout au long de notre entretien avec el- hadja Aïcha, elle ne cessait de revenir sur le cas du jeune frère d’Ali, Mohamed. “Il est totalement abandonné à Miliana et personne ne se penche sur son cas. Pourtant il est très malade”. Elle nous parlera aussi d’autres membres de la famille “a qui il faut rendre hommage”. Elle évoquera ainsi le cas de la sœur du héros de La Bataille d’Alger, Yamina. “Elle est morte il y a quatre ans dans le plus grand anonymat. Déjà lors de la Révolution, elle a été emprisonnée par les Français parce qu’elle ne voulait rien dire sur son frère”. Elle citera également le cas du cousin, Omar Ammar, “qui a été noyé par les Français dans une piscine alors qu’il n’avait que 18 ans”.
Nous n’avons pas pu nous empêcher de noter qu’elle a tout fait avec nous pour éviter de se prononcer, ou d’évoquer même à demi-mot, le “statut” de proxénète d’Ali la Pointe qui avait défrayé l’actualité en 2000 après les déclarations tapageuses du journaliste tunisien Tewfik Ben Brick.
Avant de nous quitter el-hadja Aïcha nous a encore rappelé le “but” de son témoignage. “Je n’aspire qu’à libérer ma conscience et rien d’autre” avant de lâcher, après un long soupir, une phrase valant mille discours. “La vérité n’est pas ailleurs, mais juste en face de nous ; c’est comme si personne ne veut la connaître.”
Bataille d’Alger
Évoquer Ali la Pointe, c’est avoir à l’esprit les images du film devenu mythique qu’est “La Bataille d’Alger” et qu’el-hadja Aïcha nous présenta comme une œuvre “qui n’a montré que la moitié de la vérité”. Réalisé par Gillo Pontecorvo en 1965 (et coproduit par Yacef Saâdi), il a eu un parcours des plus atypiques. Si la référence essentielle reste ses distinctions (Lion d’Or à Venise en 1966, primé à Cannes en 1966, à Moscou en 1967 et nominé aux Oscars pour la catégorie “Meilleur film étranger”, il y a également une “autre” facette. En France, il a été interdit par la censure lors de sa sortie en 1965. Il n’a obtenu son visa d’exploitation qu’en 1970 avant d’être retiré de l’affiche après les agressions contre les salles où il était programmé.
Tatouages
Recherché dans les années 1950, Ali la Pointe était présenté sur les affiches avec des indications qui, vraisemblablement, beaucoup n’ont pas attaché d’importance. Il s’agit des tatouages qu’il avait sur le corps. On pouvait ainsi lire que pour le “reconnaître” Ali la Pointe avait les tatouages suivants. Sur la main gauche, il y serait inscrit : “Zoubida-Cheda-Felah” ; sur le téton gauche : “Marche ou crève” et sur le dessous de son pied droit : “Tais-toi”.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Lun 19 Avr 2010 - 14:08
Farid MAGHRAOUI - assassiné par les soldats français à l’âge de 10 ans
lors des manifestations du 11 Décembre 1960 à Clos Salembier (El Madania)/Alger
Lors des manifestations du 11 Décembre 1960 à Alger, la répression a été d’une rare violence et l’histoire retiendra que le premier Algérien, tué de sang-froid par les soldats français, s’appelait Farid Maghraoui. Le chahid qui n’avait que 10 ans narguait les militaires français en scandant « Algérie Musulmane », il brandissait le drapeau à l’effigie du croissant et de l’étoile qu’il avait réussi à reprendre des mains d’un officier français. Il a été fauché en pleine course, par une rafale de mitraillette, au moment où il rejoignait les manifestants. Il tomba à terre le drapeau lui enveloppant le corps. Les faits se sont déroulés à Clos Salembier (El Madania).
Gloire à nos chaouhadas
Farid Maghraoui était de la même génération que le petit omar Yacef, mort à la Casbah avec Ali la pointe, Hassiba Ben Bouali et Mahmoud Bouhamidi, le 08 Octobre 1957.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Lun 19 Avr 2010 - 14:10
Ourida MEDDAD la martyre de la bataille d'ALGER
assassinée par les soldats français en 1957 à l'âge de 16 ans
La Chahida de la guerre d’ ALGERIE, Ourida MEDDAD, défenestrée par les paras tortionnaires à l’école SARROUY de SOUSTARA le jeudi 29 août 1957 a été victime des tortionnaires Schmitt, Fleutiot et consorts qui ont bafoué et la Déclaration des droits de l'homme et la Convention de Genève.
À l'entrée de la Casbah, l'école SAROUY (débaptisée au nom des frères ZOUBIR), bâtisse de la fin du XIXe siècle, de quatre étages, contiguë à l’école (cours complémentaire) de GAMBETTA est située dans le quartier de SOUSTARA à la limite de l’entrée à la CASBAH par la rue MEDEE. L'école a été réquisitionnée par la 10e DP (division parachutiste). Les salles de classes transformées en lieux d'interrogatoire
Une jeune fille de 16 ans, militante de l'indépendance nationale, agent de liaison d'un important responsable de la Zone autonome d'Alger, arrêtée quelques jours auparavant, vient d'entrer pour la énième fois dans la salle de tortures où officient les lieutenants SCMITT, chef de la compagnie d'appui, et FLEUTIOT. Il est environ 23 heures, c'est la quatrième séance de tortures qu'elle subit depuis le début de la matinée. Gégène, baignoire, insultes…
Fatiguée, éreintée, essorée, Ourida MEDAD résiste. Mieux que cela, elle se moque, elle se joue de ses tortionnaires. A chaque fois, elle les mène en barque faisant mine de céder. Eux jubilent croyant qu'ils vont arrêter leur cible. En vérité, Ourida cherche des moments de répit, une bouffée d'air pur. Alors elle fait mine d'accepter de les conduire au refuge du responsable politique de la Zone autonome d’ALGER (ZAA).
Une fois sur les lieux, les parachutistes du 3e régiment de parachutistes coloniaux se rendent compte qu' Ourida, leur victime, se moque d'eux. Fous de rage, ivres de haine, ils la conduisent aux tortures. Pour la énième fois depuis sa récente arrestation due à la dénonciation d'un "bleu", c'est-à-dire un rallié. FLEUTIOT la précède de quelques pas et lance à l'adresse de SCHMITT: "L'oiseau s'est envolé". SCHMITT est excédé, touché dans sa vanité. Il ordonne une nouvelle séance de tortures. Ourida hurle, crie, crie, hurle … puis c'est le silence … SCHMITT fixe FLEUTIOT qui fixe un autre, un deuxième, puis un troisième parachutiste.
Un Algérien, militant lui aussi, assiste à la scène. Des murmures, des chuchotements, puis l'un des parachutistes quitte la salle en criant "elle s'est défenestrée, elle s'est jetée par la fenêtre, …". Les Algériennes et Algériens détenus dans les autres salles, qui ont déjà subi les tortures, avalent la couleuvre même après l'indépendance. SCHMITT a réussi son coup. Un mensonge, bien concocté mais qui n'a pas résisté à la vérité grâce à des témoignages de rescapés.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Dim 25 Avr 2010 - 17:50
Didouche Mourad
tout en travaillant comme cheminot à la gare centrale d'Alger et Militant de la CGT, il fut nommé responsable des quartiers d'El Mouradia, El Madania, et Birmandreis, créant en 1946, la troupe de Scouts « Al-Amal
RAMA EL MOURADIA JUDO creé par didouche mourad en 1947
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Jeu 6 Mai 2010 - 10:49
COLONEL SI M’HAMED BOUGARA (1926-1957) :algerie2: :afro:
Gloire aux chouhada
51E ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU COLONEL SI M’HAMED BOUGARA
Ould El Hocine se souvient du chahid - 06 Mai 2010
Les festivités commémorant le 51e anniversaire de la mort du colonel Si M’hamed Bougara, grand combattant de l’ex-Wilaya IV, ont débuté ce 1er Mai à Khemis Miliana où le comité des fêtes a mis sur pied du 1er au 8 mai, un riche programme culturel et sportif. Le coup d’envoi a été donné par le maire de la ville, en l’occurrence M.Kebbah Mustapha, avec une conférence sur la vie du colonel et l’histoire de la Révolution algérienne.
C’est le moudjahid Mohamed Chérif Ould El Hocine, ancien officier de l’ALN, qui se consacre à la rédaction de témoignages sur la Révolution du 1er Novembre 1954, qui a animé cette journée en présence des étudiants au niveau du centre universitaire de Khemis Miliana, des moudjahidine et des amis de combat de la région. L’orateur a parlé de la vie du chahid et ses qualités durant son parcours révolutionnaire. Pour lui, Bougara était comme un père ou grand frère, sa modestie et ses qualités de noblesse lui ont donné une place supérieure dans les rangs des moudjahidine.
«Le colonel Bougara, cet homme aux qualités multiples, était un être exceptionnel. Homme pondéré, franc, rationnel, bon organisateur, meneur d’hommes et vaillant combattant. Il était aussi d’un abord agréable et facile, et d’une simplicité telle qu’on a parfois du mal à le distinguer au milieu des djounoud. Il avait, en outre, une plume très subtile, et était ouvert à la critique. Ce personnage pieux et entièrement dévoué à la cause nationale était vénéré de tous ses proches qui trouvaient auprès de lui assurance et réconfort.»
Pour l’histoire, Bougara est originaire d’Affreville (Khemis Miliana), il était issu d’une famille modeste. Né en 1928, il est mort le 5 mai 1959 au champ d’honneur au lieudit Ould Bouachra, dans la wilaya de Médéa. Interrogés sur le défunt, de nombreux étudiants diront ignorer beaucoup de la vie maquisarde du martyr et voudraient que les historiens algériens s’intéressent sérieusement à ce sujet. D’autres moudjahidine ont témoigné durant cette rencontre comme Hadj Saïki Mohamed et Bouali Abdelkader.
Lors de cette journée, le moudjahid a distribué aux étudiants plus de 700 livres de son ouvrage Au coeur du combat. Les étudiants ont apprécié ce grand travail de Ould El Hocine, qui se consacre à écrire l’histoire de la Révolution du 1er Novembre 1954. Son ouvrage se veut un témoignage sous forme de récits authentiques portant sur des actions menées par deux unités d’élite (le commando Si Zoubir et la Katiba el Hamdania) de l’ALN en wilaya IV de 1956 à 1959. Le livre est une contribution précieuse à l’écriture de l’histoire de la guerre de Libération nationale en général, et de l’ALN en Wilaya IV historique, en particulier.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Mar 2 Nov 2010 - 10:16
Arrestation de Yacef Saadi et Zohra Drif le 24 Septembre 1957 :algerie2: :afro:
Le 23 septembre, les gendarmes dAlger arrêtent un homme nommé Djamel : ce dernier fut interrogé par le GRE : il avoua connaître Yacef Saadi (En mai 1956, désigné comme chef FLN de la Zone autonome d'Alger (ZAA) et le bras droit de Larbi Ben M'Hidi, chef du FLN pour la zone militaire d'Alger ) et ajouta quil lavait rencontré rue Caton N°3. Ces deux renseignements qui se recoupent donnent la convection que Yacef Saadi loge bien dans cette rue. Le lendemain, mardi 24 septembre, à 2h30, une opération est lancée, les paras du 1er REP sous le commandement du colonel Jean Pierre et les « bleus » du capitaine Léger bouclent totalement la rue Caton. Les hommes pénètrent dans la maison au n° 3. La propriétaire protesta énergiquement contre cette intrusion et prétendit être une informatrice des services français. Mais quelques « bleus » la reconnurent : cétait la veuve dun chef FLN nommée Fatiah Bouhired ; elle participait également à la chaine de soutien aux hommes de la ZAA.
La fouille de la maison commença. Yacef Saadi était effectivement présent dans limmeuble avec sa compagne et sa collaboratrice Zohra Drif. Ils se cachèrent dans un petit réduit au fond dune salle de bain. Les paras eurent vite repéré la planque. Yacef Saad, il a sans doute compris qu'il avait été trahi, pour les faire reculer, lança une grenade dans le couloir. Les éclats blessèrent le colonel Jeanpierre. Les paras disposèrent alors une importante quantité dexplosifs dans les couloirs afin de faire sauter limmeuble si Yacef Saadi ne se rendait pas.
Informé de la situation, le colonel Godard arrive sur les lieux à 03H40 et prend la direction des opérations. Il faut encore de longues heures de négociations avec Saadi, ce dernier veut bénéficier le statut de prisonnier de guerre.
Il fallut attendre jusqu'à 6 heures du matin pour que Yacef Saadi et Zohra Drif, qui partageait la cachette, se rendent et sortent du réduit enfumé où se consument des documents de la ZAA. Fatiah Bouhired a servi un dernier café à ses amis, puis ceux-ci ont récIamé des vêtements et jeté leurs armes par la lucarne, avant de se rendre au colonel Godard et ils ont fait des aveux détaillés plus de cent pages. Condamnés à mort.
Le général Paul Aussaresses a prétendu que, Yacef Saadi pendant sa détention, il fournit aux forces françaises l'endroit où se cachait son adjoint, Ali la Pointe. Cette version est cependant démentie par Marie-Monique Robin, qui affirme qu'Ali la Pointe a été repéré par les « bleus-de-chauffe » grâce à Zerrouk.
Tandis qu'il était en prison, Yacef Saadi écrivit ses mémoires de la bataille, qui furent publiés en 1962 sous le titre Souvenirs de la Bataille d'Alger.
Il vit sa peine de mort commuée, après le retour de Charles de Gaulle au pouvoir, en 1958. Libéré après les accords d'Évian du 18 mars 1962, et proche de Ben Bella.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Ven 3 Déc 2010 - 5:44
Bedj Messaouda - dite meriem
Bedj Messaouda dite Meriem, l'une des soeurs Bedj. Martyres de la Revolution Algérienne.
C'est l'une des deux jeunes filles bien élevées au sein d'une famille honorable originaire de Laghouat (Algérie) installée a Orleansville (Chlef) où elles sont nées et ont vecu. Leur conduite était appréciée de tous. Messaouda, l'aînée des deux soeurs a pris le maquis en 1956 après l'appel du FLN a la grève des etudiants. Elle rejoint les rangs de l'ALN dans la zone 1 de la wilaya 4 où était acheminée la majeure partie des etudiants grevistes qui avaient opté pour la lutte armée.
Elle a traversé les monts de Blida, puis le Zaccar pour se fixer dans le Dahra dans le Djbel Bissa en automne 1956. Elle était la principale animatrice du 1 er service de santé organisé par le Dr Harmouche ( Si Said) aidé par Khatib Youcef ( Si Hassan), plus tard colonel de l'ALN. Courageuse, dynamique , elle n'a jamais failli a sa tâche.
Dans le Dahra, elle a laissé le souvenir d'une djoundia qui honore la femme Algérienne. C'est là qu'en 1958, elle tomba au champ d'honneur. Elle a tout abondonné : le confort dans lequel elle vivait, ses études alors qu'elle allait avoir son diplôme de sage femme à Alger. Messaouda était la première femme à Orleanville a rejoindre le maquis. Elle a tout sacrifié pour l'honneur. Elle a choisi la mort pour l'amour et la liberté de son cher pays.
Bedj Messaouda est au milieu, elle porte un tablier blanc avec une croix dessus
Dernière édition par Admin le Lun 14 Mai 2012 - 4:54, édité 1 fois
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Ven 3 Déc 2010 - 5:51
«Les 80 martyrs sans sépulture» de Sfisef, :algerie2: :afro:
l'inhumanité de la France
Citation :
A Abbad - La Voix de l'Oranie : 07 - 07 - 2009 «Les 80 martyrs sans sépulture» de Sfisef est le sujet d'un travail de recherche réalisé par un groupe d'étudiants sous la direction du Pr. Medjaoud Mohamed, directeur du laboratoire de recherche «Algérie: histoire et société» de l'université Djillali-Liabès de Sidi Bel-Abbès.
L'intérêt d'une telle recherche réside surtout dans le fait qu'elle s'inscrit pour la première fois, à Sidi Bel-Abbès, dans le cadre de la micro-histoire et recourt ainsi aux outils de ce nouveau courant historiographique majeur né «au cours des années 1970, des réflexions d'un groupe d'historiens italiens rassemblés autour de la revue Quaderni storici et d'une collection éditoriale d'Einaudi, Microstorie».
Pour le professeur Medjaoud Mohamed, outre le fait qu'il constitue en lui-même une modeste contribution qui a permis de faire le point sur un sujet aussi brûlant, celui des "oubliés de la tragédie coloniale", qui a laissé des traces profondes dans la conscience des familles algériennes, ce travail original s'inscrit dans le champ de cette nouvelle discipline qu'est la micro-histoire qui ouvre de véritables "chantiers" de recherche centrés sur l'étude des faits et des événements historiques qui caractérisent l'histoire d'une région ou d'une localité en tentant de faire la lumière sur le rôle et la contribution de ses hommes illustres dans la vie politique, sociale, économique, culturelle et religieuse».
«A l'instar de la plupart des villes et villages de l'Algérie, explique l'historien, Sfisef (anciennement Mercier Lacombe) a pris une part active dans le mouvement national et la révolution algérienne et donné les meilleurs de ses enfants pour l'indépendance de notre pays. Parmi les dizaines de chouhada qui s'y sont sacrifiés pour l'Algérie, 80 ont été exécutés sommairement par la soldatesque coloniale, après avoir été torturés, et sans qu'ils soient traduits devant une cour de justice. Leurs lieux d'enterrement restent encore à ce jour inconnus.»
«La France coloniale, poursuit notre interlocuteur, a refusé de remettre les corps de ces martyrs à leurs familles afin qu'ils puissent au moins être enterrés dignement dans leur localité.»
«Pourquoi une attitude, aussi condamnable, tend de nos jours encore à priver des familles entières d'avoir la possibilité de se rendre et de se recueillir devant les tombes de leurs êtres chers disparus» s'interroge le chercheur. «C'est un déni de l'autre, un acte amoral qui ne peut se concevoir que comme une nouvelle forme de torture psychologique infligée aux familles de ceux qui ont pris les armes pour libérer leurs pays du joug colonial.» «Ce précédent révèle encore une fois au grand jour, lâche-t-il, le vrai visage, ignoble et inhumain, de la France coloniale qui prétendait être un état de droit, de justice et d'égalité.»
Résumant l'objet de l'étude, le chercheur souligne: «A la faveur des photos et archives d'époque ainsi que l'écoute de ceux qui ont vécu la période de la Révolution algérienne et des proches des familles de chouhada, nous avons pu recueillir une masse de données essentielles sur la vie et le parcours de quatre d'entre eux pouvant en somme constituer un échantillon représentatif des combattants, sans le sacrifice desquels, le processus n'aurait pu évoluer vers la libération du pays.»
«Il s'agit, dira-t-il, de Arbaoui Ahmed qui rallia le FLN en 1956, et qui fut arrêté par l'armée française le 10 mai 1957, torturé et froidement assassiné le lendemain de son arrestation; de Bouhend Yahia qui prit le maquis en 1957 et fut emprisonné et exécuté le 31/08/1958 à Oued El-Mebtouh; de Boukhoulda AEK qui rejoignit à 17 ans les Moudjahidin en 1957, arrêté en 1958 transféré à la prison de Hammam Bouhadjar avant d'être exécuté le 30/04/1959 sur les hauteurs du Djebel Bouhnach; Arras Rekia qui milita dans une cellule féminine FLN, dirigée par chahida Bouhriz Riach Yamina, et tomba au champ d'honneur en 1960 à Hassasna dans la wilaya de Saida.»
«Dans ce premier essai conduit selon les méthodes d'approche et d'investigation de la micro-histoire, les sources orales et documentaires recueillies sur les quatre martyrs cités ont pu être extrapolés sur les 80 autres qui restent malheureusement encore sans sépultures à ce jour. En parcourant ‘le fil du destin' de chacun de ces quatre acteurs de la révolution, pris dans leurs individualités propres mais intégrés dans un tissu de liens, un meilleur éclairage a pu être porté sur le milieu et le contexte socio-historique de l'époque», tiendra à souligner le professeur Medjaoud Mohamed.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Mer 4 Jan 2012 - 5:33
Abderrahmane Taleb : le symbole d’une jeunesse en lutte pour l'indépendance
Le Matin DZ
Citation :
Abderrahmane Taleb, l'enfant studieux de Bir Djebbah, fils d'un père ouvrier pâtissier, est mort sur l'échafaud, le 24 avril 1958, à l'aube, à la prison de Serkadji, dans la Haute Casbah. Il avait 28 ans.
Né le 5 mars 1930, rue des Sarrazins, près de djamaa Sidi Ramdane, face à cette prison où il a laissé sa vie pour l'indépendance de l'Algérie, il entre à l'âge de six ans à l'école Braham Fatah, boulevard de la Victoire. Admis à l'examen de sixième, il passe au cours complémentaire Sarrouy, rue Montpensier, en haut de l'impasse des Zouaves, de la rue des Abderrahmanes, et de la rue de l'Ours, le quartier de Bir Djebbah. Il mène de bonnes études malgré un ecxéma qui le perturbe et l'oblige souvent à rater des cours.
Le brevet (BEPC) en poche, il entre, en 1948, en classe de seconde du collège moderne du boulevard Guillemin, dans le quartier de Bab El-Oued. Il rencontre Nour Eddine Rebah qui est en classe de Première, la classe où se prépare la première partie du baccalauréat. Ils deviennent vite copains. Après un bref passage ensemble dans les groupes El Islah et El Kotb des Scouts musulmans (SMA), les deux copains se retrouvent au cercle El Mokrani de l'Union de la jeunesse démocratique algérienne (UJDA), au 44, rue Ben Cheneb, face à la Médersa d'Alger, dans la Basse Casbah, où ils ont des amis communs : Ahmed Ould Amrouche, Abderrahmane Akkache (cousin germain d'Ahmed Akkache),Tayeb Bouheraoua, Hadj Omar, comédien de la troupe El Mesrah El Djazaïri fondée par Mustapha Kateb. Le cercle était également fréquenté par le célèbre humoriste Mohamed Zinet. A l'université d'Alger, Abderrahmane Taleb et Nour Eddine Rebah fréquenteront l'important groupe des étudiants marxistes.
Dans ces années cinquante où le mouvement national se déploie, Abderrahmane Taleb est en contact avec Hamid Méraoubi, Ahmed Laghouati, H'didouche Bouzrina, Sadji, Ahcène Laskri. Il les rencontre au café Tlamçani, face à l'Amirauté. L'été 1954, il est très affecté par la crise qui fractionna le PPA-MTLD en deux parties et a vu des militants, qui avaient longtemps milité ensemble, regardant dans la même direction, durement s'affronter.
Pendant les vacances universitaires de l'été 1955, il organise, pour les djounouds de l'ALN naissante, un stage d'artificiers, dans la forêt d'Azzefoun, le pays de ses ancètres. Omar Gaitouchen, son voisin de la Casbah, est à ses côtés. Suite à la grève du 19 mai 1956, il quitte les bancs de l'Ecole de chimie de l'Université d'Alger où il était en deuxième année, et rejoint le maquis des monts de Blida où le futur colonel de la wilaya IV, Amar Ouamrane, l'affecte à une infirmerie. Il prend le nom de guerre de Mohand Akli. Sur instruction du commandant militaire, Slimane Dehilès, il quitte le maquis pour Alger où il intègre l'atelier de fabrication de bombes créé par la Zone autonome d'Alger. Il retrouve son jeune camarade de quartier, Salah Bazi. H'didouche Bouzrina, à qui Ahmed Laghouati avait parlé, l'introduit chez son beau-frère Yacef Saadi, alors chef de la zone autonome, témoigne Youcef Zani dont la maison familiale servait de refuge.
Yacef Saadi charge Abderrahmane Taleb de fabriquer des explosifs. Abderrahmane Taleb accepte à la condition que les cibles soient exclusivement militaires, témoigne Yacef Saadi. L'atelier est installé impasse de la Grenade, au coeur de la Casbah chez un vieux militant du PPA et de l'OS (Organisation Spéciale clandestine paramilitaire créée en 1947 par le MTLD légal), Abdelghani Marsali, menuisier de son état. Celui-ci fabriquera les caissettes servant à contenir les bombes. Il y avait avec ce premier groupe, Tayeb Khemsan. Par mesure de sécurité, ce laboratoire fut transféré chez les Bouhired puis au quartier de La Scala, à la villa des Rosiers, chez Smaïl où Salah Bazi et Rachid Kouache, mécanicien à Bab El-Oued, renforcèrent l'équipe. Suite à une erreur de manipulation, le laboratoire a sauté. Rachid Kouache est mort déchiqueté par l'explosion. Salah Bazi et Abdelghani Marsali furent blessés. Abderrahmane Taleb était absent. De nouveau, la maison des Bouhired à la Casbah abrite l'atelier dirigé par Abderrahmane Taleb. Un réseau est constitué pour l'approvisionnement en produits chimiques (nitrate, ...).
Dans le réseau de la Zone autonome, les frères Bouchouchi étaient chargés, entre autres, de l'acheminement des bombes, raconte Youcef Zani. Fin janvier 1957, passant à travers les mailles du filet tendu par le général Massu, qui avait les pleins pouvoirs, Abderrahmane Taleb quitte la Casbah et rejoint de nouveau le maquis de Blida, au djebel Beni Salah.
Sur dénonciation, il est capturé au mois d'avril par les parachutistes. Il venait d'échapper à une embuscade tendue la nuit dans une clairière par les mêmes parachutistes. Cette nuit-là, il était en compagnie de Hamid Allouache qui, sans arme, était dans les parages. Ils devaient, avec deux autres compagnons d'armes, traverser la clairière, l'un après l'autre, Abderrahmane taquinait un âne qui refusait d'avancer. Au moment où les parachutistes s'étaient mis à tirer sur eux, il n'avait pas encore traversé la clairière. Ses camarades qui avaient échappé à la fusillade étaient déjà loin devant. Se trouvant seul dans la nuit noire, il demanda l'hospitalité au premier gourbi rencontré au-dessus d'une dechra de Derdara, pas loin de Sidi El-Kebir. Le lendemain, au petit matin, son hôte d'un soir, courut au poste militaire français et signala sa présence. Conduit à la ferme Chenu, au faubourg de Blida, il fut identifié après avoir été sauvagement torturé. L'homme qui l'a vendu à l'ennemi, démasqué par le chef de secteur de l'ALN, paya de sa vie sa traîtrise, me raconta Hamid Allouache qui traça pour moi le schéma des lieux en me disant : "Tu es le seul à qui je fais le récit de la capture d'Abderrahmane Taleb et de l'exécution du montagnard qui l'a vendu". Hamid Allouache et Nour Eddine Rebah avaient rejoint ensemble le maquis de l'Arba-Palestro, au mois de juillet 1956. Nour Eddine Rebah devait tomber au champ d'honneur le 13 septembre 1957, à Bouhandés, au flanc sud de djebel Beni Slah.
Trois fois condamné à la peine capitale, Abderrahmane Taleb fut exécuté le 24 avril 1958, à l'aube, malgré les pressantes démarches effectuées auprés du président de la République française, René Coty, par d'éminentes personnalités françaises comme Jean-Paul Sartre, François Mauriac, Henri-Lévy Bruhl, Francisque Gay, Maurice Duverger, Henri Laugier, Maurice Haudiou, Pierre Emmanuel et par de grands écrivains et publicistes. Réunies à Londres, vingt-deux associations nationales d'étudiants de différents pays avaient demandé, en vain, la révision du procès. Son nom et son parcours furent présentés au Collège de France, dans les Instituts de recherche, les facultés et dans les Grandes Ecoles. Le journal L'Humanité, organe central du PCF, titrait : "Taleb ne doit pas mourir".
Le jour de son exécution, il dit au Cheikh, désigné par l'administration coloniale pour lire la fatiha : "Prends une arme et rejoins le maquis!". Aucun mot ne sortit de la gorge nouée du taleb, raconte Hamid Guerrab, un rescapé de la guillotine. Le soir, les parachutistes firent irruption chez le vieil homme, à la rue des Chameaux, à la Casbah, le traînèrent dans les escaliers jusqu'à la terrasse d'où ils le jetèrent dans le vide.
Les lunettes qu'avait retirées à Aberrahmane Taleb, Fernand Meyssonnier ("l'exécuteur des arrêts criminels"), se trouvent toujours en France, à Fontaine-de-Vaucluse. "Je les ai gardées en souvenir", a dit son bourreau.
Mohamed Rebah
Auteur du livre Des Chemins et des Hommes (préface Ahmed Akkache), Alger, 2009
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Dim 12 Fév 2012 - 19:53
Hommage au martyr algérien Fernand Yveton
12.02.2012
«Je vais mourir mais l’Algérie sera indépendante.» C’est la prophétie faite par Fernand Yveton, quelques minutes avant d’être guillotiné par l’armée française en février 1957, à la prison de Serkadji.
Citation :
Le parcours de ce héros engagé dans la libération de l’Algérie a été retracé avec beaucoup d’émotion, lors d’une conférence de presse organisée hier. En effet, les séquelles et les injustices du système colonial français font toujours mal aux Algériens. A chaque fois qu’on évoque l’une de ces milliers de victimes, on ne peut s’empêcher d’avoir des larmes aux yeux. C’était le cas lors d’une conférence-débat organisée hier, au centre de presse d’El-Moudjahid par l’association Machaâl Echahid, en hommage à Fernand Yveton.
En présence de l’ancien ministre de moudjahidine, Brahim Chibout, et des amis de combat de Fernand Yveton, ainsi que des moudjahidine, cette rencontre était l’occasion de rappeler l’injustice dont était victime Fernand Yveton ainsi que d’autres martyrs de la guerre de libération. «L’exécution de Fernand Yveton relève de la pure injustice du système colonial français, car ce dernier n’avait tué personne. Il a été condamné pour tentative de pose d’une bombe», a déclaré Mohamed Rabbah, un des moudjahidine présents à la rencontre.
En effet, après la déclaration du 1er Novembre 1954, Fernand Yveton est chargé, le 14 novembre 1956, de déposer deux bombes pour faire sauter le tuyau à gaz d’une usine d’Alger, raconte-t-il. «Il l’ont repéré, arrêté et torturé à la prison de Barberousse (Serkadji). Dix jours après son arrestation, il est jugé au tribunal permanent des forces de l’armée coloniale à Alger et condamné à mort dans un climat de haine», souligne notre interlocuteur. Yveton a été guillotiné en compagnie de deux autres frères d’armes : Mohamed Ouenouri et Ahmed Lakhnache, le 11 février 1957.
«La France a été pressée de l’exécuter», déclare Ammar Benkhoudja, chercheur dans la révolution algérienne. L’exécution a eu lieu vers 4 h. Les autorités [françaises] avaient peur de la mobilisation des gens. Il fallait donc agir vite», témoigne-t-il.
«La vie d’un homme, la mienne, compte peu, ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir et l’Algérie sera libre demain», déclarait Fernand Yveton au greffe de la prison avant sa mort.
«Il était un véritable combattant de la cause algérienne. Aujourd’hui il mérite toute notre reconnaissance», a ajouté Ammar Benkhoudja.
Il évoque lors de son intervention le rôle des Européens dans la révolution algérienne, qui, selon lui, n’est pas abordée suffisamment par les historiens en termes d’écriture.
Les débats autour du sujet étaient riches. Des amis et des proches de Fernand Yveton ont tous donné leurs témoignages.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Mar 21 Fév 2012 - 1:59
Actualités : Témoignage
Pourquoi et comment le colonel Chaabani a été exécuté ?
Par Mahdi Chérif . 21.02.2012
Citation :
Mohamed Chaabani a été suppliciés à l’heure des clartés incertaines du petit jour. Il a regardé sans trembler les visages impavides des exécuteurs commis à ses fins dernières. Pour lui et pour les autres qui ont été suppliciés seuls, dans le noir des cachots, je dédie ces lignes.» M. C.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Mar 17 Avr 2012 - 23:32
Le chahid Souidani Boudjemâa
Il y a 56 ans tombait au champ d’honneur Souidani Boudjemâa
Par La Rédaction | 17/04/2012 | 23:26
Citation :
Le chahid Souidani Boudjemâa, dont le 56ème anniversaire de sa mort a été commémoré mardi à Koléa (Tipasa), est un révolutionnaire de la première heure qui s’était engagé pour la libération de l’Algérie du joug colonial bien avant le déclenchement de l’étincelle de Novembre 1954, dont il était un des artisans.
Souidani Boudjemaa, tombé au champ d’honneur le 17 avril 1956 près de Koléa, à l’âge de 34 ans, a été un brillant organisateur aussi bien dans sa région d’origine, Guelma, que dans la Mitidja, qui l’a adopté pendant la guerre de libération.
Appartenant à l’aile révolutinnaire du mouvement nationaliste, partisan de l’action armée, membre fondateur du Comité Révolutionnaire de l’Unité et de l’Action (CRUA), Soudani Boudjama est également membre du groupe historique des »22 » qui a décidé de la date du déclenchement de la guerre de libération.
Né le 10 février 1922 à Guelma, il a fréquenté l’école française jusqu’au baccalauréat. Fils unique d’une famille modeste, il a abandonné ses études en 1939 pour travailler dans une imprimerie à Guelma. Il effectue ses premières armes de militant en confectionnant tracts et documents pour le PPA.
Auparavant, il avait adhéré à l’organisation des Scouts Musulmans Algériens (SMA), au sein du groupe »Ennoudjoum » (les Etoiles) de Guelma. Son cheminement naturel le mène en 1942 au Parti du Peuple Algérien (PPA), où il devient rapidement chef de groupe et puis chef de section.
Ce sportif, passionné de football, rejoint entre 1941 et 1945 »l’Espérance Sportive de Guelma » où il est connu sous le nom de »L’express ». Emotif, très sensible, il lui arrivait souvent de pleurer en parlant de la situation de l’Algérie à cette époque.
Il est témoin des massacres du 8 mai 1945, durant lesquels des milliers d’Algériens ont été exécutés. Il connaît une première fois la prison pour avoir participé aux manifestations. Sa condamnation à trois ans de prison est la première d’une longue série.
La violence coloniale renforce ses convictions nationalistes et finit par le convaincre de la nécessité de passer à l’action. Il devient un des animateurs les plus connus de l’aile radicale du PPA-MTLD.
Grâce à l’aide d’un militant, responsable du magasin d’armement dans une caserne de l’armée française, il se procure des armes et des munitions, qu’il entrepose dans des caches. Cette activité se poursuit jusqu’en juillet 1946. Il est alors arrêté et condamné à dix huit mois de prison.
Lors de son procès, il déclare que »les armes sont destinées à la lutte armée que doit engager le peuple algérien contre l’occupant étranger ».
A sa sortie de prison, en janvier 1948, il reprend ses activités politiques et opte pour l’Organisation Secrète (OS). Il y est chargé de la formation militaire et du transfert d’armes et de munitions de Guelma vers d’autres villes.
Il s’installe de 1949 à 1951 dans la région de la Mitidja, au douar Halouia, à Soumaa, près de Blida, où il prend le surnom de »Si Djillali ». L’Organisation Secrète le mute ensuite à Oran où il participe, le 4 avril, en compagnie de Ahmed Ben Bella, Hocine Aït-Ahmed et Ahmed Bouchaïb notamment, à la célèbre attaque de la poste d’Oran, une opération destinée à réunir les fonds nécessaires au déclenchement de la lutte armée.
Il participe à une autre attaque à Boudouaou, durant laquelle est abattu le commissaire Cullet. En 1953 il est au cœur d’une opération contre la Société de l’Ouenza. Les condamnations pleuvent. Il est condamné à la prison aux travaux forcés à perpétuité par un tribunal d’Oran , et condamné à mort par un tribunal d’Alger.
Souidani Boudjemaa a alors totalement basculé dans la clandestinité. Ce lettré se retrouve alors très éloigné des luttes d’appareils qui paralysent le MTLD. Durant l’été 54, il fait naturellement partie du groupe des »22 » qui a décidé de la date du déclenchement de la révolution armée.
Au déclenchement de la guerre de libération, il est désigné comme un des adjoints de Rabah Bitat, premier responsable de la zone (wilaya) IV. Il est responsable de la Mitidja.
Le 1er novembre 1954, Souidani Boudjemaa et ses compagnons lancent plusieurs opérations armées dans la Mitidja et l’Atlas blidéen. Lui-même fait partie de l’unité qui attaque la caserne de l’armée française à Boufarik.
La région qui lui est confiée, la Mitidja, est le symbole de la colonisation française, avec de puissants colons et une forte concentration d’unités de l’armée coloniale. Il organise et structure les maquis algérois, met en place des réseaux, aménage des caches, recrute des hommes pour encadrer les commandos et fabriquer les bombes, en vue d’assurer une présence de longue haleine.
Le 17 avril 1956, il tombe au champ d’honneur lors d’un accrochage à Magtaa Kheira, près de Koléa. Il se rendait à moto à un rendez-vous avec des journalistes quand il est intercepté par un barrage de l’armée coloniale. Il est tué dans les armes à la main, comme il le souhaitait.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Dim 6 Mai 2012 - 8:49
M’hamed Bougara, chef de la Wilaya IV historique
Citation :
La wilaya de Médéa a commémoré, hier, le 53e anniversaire de la mort du colonel M’hamed Bougara, tombé au champ d’honneur le 5 mai 1959 après avoir opposé une résistance farouche aux troupes coloniales.
Une cérémonie de recueillement a eu lieu dans la commune d’Ouled Bouachera où il a été procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du chahid et à la lecture de la fatiha. La commémoration de l’événement s’est déroulée en présence de Saïd Abadou, secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), des autorités locales et des compagnons d’armes du martyr. Dans son allocution, le secrétaire général de l’ONM a rappelé les hauts faits d’armes du chahid et son parcours en qualité de chef militaire et d’homme politique qui a su mener la résistance au niveau de la région et diriger la Wilaya IV historique.
De son vrai nom Ahmed Bougara, Si M’hamed est né le 2 décembre 1928 à Khemis Miliana. Après avoir fait des études à l’école primaire et appris les préceptes de la religion dans sa ville, il continua ses études à la Zéïtouna. De retour dans sa ville natale, il pratiqua le métier de soudeur et occupa un emploi au centre de formation professionnelle. Formé à l’école du scoutisme, il adhéra au Parti du peuple algérien (PPA) puis au MTLD. Il connut la prison coloniale le 8 mai 1945 pour avoir participé aux manifestations qui ont eu lieu à travers plusieurs régions du pays. L’homme était de ceux qui avaient la ferme conviction que seule la voie armée pouvait mettre fin à l’ordre colonial. Il rejoignit la Révolution dès les premières heures de son déclenchement et fut promu à différentes responsabilités et au grade d’adjoint politique en 1955.
Son nom est cité dans les nombreuses batailles auxquelles il a pris part, lui valant la reconnaissance des chefs historiques et sa promotion au grade de capitaine. Il assista au congrès de la Soummam le 20 août 1955 qui lui reconnut le rôle de chef politique au sein de la Wilaya IV. Il est promu au rang de colonel et chef de la Wilaya IV en 1958.
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Lun 14 Mai 2012 - 4:47
Des baptisations aux noms de personnes ayant porté atteinte à l’Algérie
Par La Rédaction | 13/05/2012 | 23:06
Citation :
Le ministre des moudjahidine, Cherif Abbas a affirmé dimanche que la pension des moudjahidine sera transférée aux ayants droits (veuves et filles célibataires) après leur décès.
Lors d’une visite effectuée à la direction des moudjahidine de la wilaya d’Alger, le ministre a annoncé de nouvelles mesures qui concernent directement les moudjahidine, à savoir le transfert de leurs pensions aux ayants droits après leur décès.
« La pension du moudjahid qui en a bénéficié pour une durée de plus de 20 ans sera transférée après son décès aux ayants droits », a déclaré le ministre, en marge de cette visite. « 9310 moudjahidine sont décédés depuis 1997″ a indiqué un responsable à la direction des moudjahidine de la même wilaya, relevant qu’il « existe des dossiers de moudjahidine décédés qui n’ont pas été enregistrés à ce jour ».
250 quartiers et établissements portent des noms de personnes qui ont porté atteinte à l’Algérie
S’agissant de la rebaptisation de certains quartiers des noms de chouhada et de moudjahidine décédés, Mohamed Cherif Abbas a indiqué qu’un recensement réalisé par son département, en coordination avec les services de la gendarmerie nationale a révélé que « 250 quartiers et établissements à Alger portent depuis l’indépendance des noms de personnes qui ont porté atteinte à l’Algérie, dont 20 cas uniquement dans la seule commune de Bab El Oued.
Une campagne de baptisation et de rebaptisation de rues et d’établissements sera lancée à partir du 5 juillet 2012 et durera une année complète. En dépit des difficultés rencontrées lors de cette opération, la direction des moudjahidine de la wilaya d’Alger a pu recenser 42 centres de torture au niveau de la wilaya d’Alger, grâce aux témoignages de moudjahidine. Dans le cadre du recensement des centres de torture et des cimetières de chouhada à travers la wilaya, le ministre a donné des instructions aux services locaux de son département pour travailler en coordination avec les APC.
La vente aux enchères des instruments de torture du colonialisme français en Algérie suspendue
A une question sur la récupération de France des archives de la guerre de libération nationale, il a indiqué que « les archives qui se trouvent en France ne représente qu’une partie de l’histoire ». Pour ce qui est des instruments de torture utilisés par le colonialisme français contre les Algériens et qui devaient être vendus aux enchères en France, opération suspendue grâce à la mobilisation du mouvement associatif et de plusieurs autres parties, le ministre a souligné que la mentalité du colonisateur part du principe que « ce qui a été pris par la force est considéré comme un butin de guerre ».
Sujet: Re: Héros de la Guerre d'Algérie Sam 19 Mai 2012 - 21:45
Abane Ramdane et Krim Belkacem
Les Maisons d’Abane Ramdane et de Krim Belkacem proposées au classement comme patrimoine national
> Par La Rédaction | 16/05/2012 | 21:53
Citation :
La direction de la culture de Tizi- Ouzou vient d’introduire un dossier au niveau de la commission nationale de sauvegarde et de gestion des biens culturels, proposant le classement en « patrimoine national » , les maisons parentales des deux héros de la Révolution, en l’occurrence Abane Ramdane et Krim Belkacem , a indiqué , mercredi, le responsable du patrimoine au niveau de la direction locale de la culture.
Selon Mouloud Hachour, Les maisons de ces deux historiques situées , respectivement, à Larbaa Nath Irathène et Ait Yahia Moussa, «ont fait l’objet, en 2007, d’un classement en tant que patrimoine de wilaya».
Par ailleurs, pour la valorisation du legs ancestral, la direction de la culture fait état de la finalisation, en cours, d’un projet de classement des villages typiquement berbères d’Aourir et de Moknéa dans la commune d’Ifigha, daira d’Azazga. La zaouia de Sidi Abderrahmane , dans la commune de Bounouh, ainsi que la grotte préhistorique d’Ifigha, figurent également parmi les monuments projetés pour leur classement comme patrimoine culturel.
Evoquant d’autres actions de sauvegarde du patrimoine dans la région, la même source a fait cas du recensement de plus de 200 sites et monuments historiques disséminés à travers le territoire de la wilaya, dont , entre autres, le village berbère d’Ait El Kaid, situé dans la commune d’Agouni Gueghrane, dont un bureau d’étude a été chargé de mettre au point un plan permanent quant à la sauvegarde de ce pittoresque site.
La Maison des Ait Kaci , implantée au chef lieu de wilaya, ainsi que le bordj turc de Boghni ont bénéficié d’opérations de restauration d’ «urgence », a-t-on signalé à la direction de la culture.