Le triple attentat à la voiture piégée s'est produit mercredi au cœur d'Alep, deuxième ville de Syrie que se disputent depuis plus de deux mois rebelles et forces gouvernementales.

Deux voitures ont d'abord explosé à une minute d'intervalle dans deux rues proches du club des officiers et donnant sur la célèbre place Saadallah al-Jabiri.

Une troisième voiture a explosé à 150 mètres de la place place, dans le quartier de Bab Jnein, à l'entrée de la vieille ville, théâtre d'âpres combats le week-end dernier.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les attaques, qui visaient les forces du régime, ont fait au moins 40 morts et 90 blessés.

Le bilan pourrait s'alourdir si des cadavres sont découverts dans les décombres.

«On a entendu deux explosions énormes, c'est comme si les portes de l'enfer s'ouvraient», a raconté Hassan, un employé d'hôtel de 30 ans. «Je suis sorti, j'ai vu une fumée épaisse puis je suis venu en aide à une femme, grièvement blessée aux bras et aux jambes», a-t-il ajouté.

La chaîne de télévision al-Ikhbariya a montré au moins deux immeubles totalement détruits sur la place et des corps ensanglantés recouverts de débris et de poussière évacués. «Il y a encore des gens vivants sous les décombres», hurlent des hommes sur les images diffusées par la télévision.

«J'ai retiré des décombres un enfant de moins de dix ans qui a perdu une jambe», a indiqué un commerçant dont l'échoppe est située à une rue du club des officiers et qui s'est précipité vers l'endroit de l'explosion après les déflagrations.

Les nombreux bâtiments gouvernementaux situés dans le secteur ont été fermés.

Les énormes cratères faits dans la chaussée par les explosions témoignent de leur violence.

Le journal officiel al-Watan affirmait lundi que de «nouveaux renforts» militaires avaient été dépêchés à Alep.

De violents affrontements ont eu lieu ces derniers jours dans les quartiers de Hanano City, Bab al-Nasr et Seif al-Dawla, ainsi que les localités d'al-Atareb, Labesmo et Kaframa.