Sujet: Re: Bouclier antimissile en Europe Mar 22 Mai 2012 - 21:06
ABM européen: la Russie pas visée (Obama)
> RIA Novosti - le 22 mai 2012 à 4:35
Citation :
La mise en place du bouclier antimissile européen ne vise pas à saper la sécurité nationale de la Russie, a déclaré mardi à Chicago le président américain Barack Obama.
« Ce système n’étant pas destiné à affaiblir les capacités défensives de la Russie, je continue d’espérer que Moscou coopérera avec nous dans le domaine de la défense antimissile », a indiqué le numéro un américain au cours d’une conférence de presse tenue au terme du sommet des pays de l’Otan.
Dimanche 20 mai, le secrétaire général de l’Alliance atlantique Anders Fogh Rasmussen a annoncé la fin de la première phase de l’implantation du bouclier antimissile de l’Otan en Europe.
Le président américain a pour sa part expliqué que le radar installé en Turquie serait placé sous le contrôle du commandement de l’Otan. L’Espagne, la Roumanie et la Pologne ont quant à elles accepté à accueillir les éléments clés du futur bouclier, tandis que les Pays-Bas se sont engagés à moderniser quatre frégates de défense aérienne censées faire partie de l’architecture de défense antimissile de l’Otan en les équipant de systèmes radars à portée étendue.
« Nous attendons à ce que d’autres pays y apportent leur contribution », a poursuivi le chef de la Maison Blanche.
La Russie et l’Otan avaient convenu de coopérer sur le bouclier antimissile en Europe lors du sommet de Lisbonne en 2010. Les négociations se sont cependant retrouvées dans l’impasse, les Etats-Unis refusant de fournir des garanties écrites attestant que ce système ne serait pas dirigé contre la Russie.
Sujet: Re: Bouclier antimissile en Europe Mar 22 Mai 2012 - 21:15
Objectivement, ce bouclier est ostensiblement dirigé contre plusieurs pays dont les plus importants sont : Russie - Chine - Inde - Pakistan - Corée du Nord - Iran.
Sujet: Re: Bouclier antimissile en Europe Mar 22 Mai 2012 - 21:36
C'est vrai que les Polonais ont une position très ambiguë car ils sont directement concernés par les retombées éventuelles de ce projet :
Citation :
Varsovie prône la poursuite du dialogue avec la Russie sur le déploiement du bouclier antimissile de l'Otan en Europe, mais conteste le droit de Moscou de peser sur une décision de l'Alliance, a déclaré Bogdan Borusewicz, président de la chambre haute du parlement polonais.
Sujet: Re: Bouclier antimissile en Europe Mar 22 Mai 2012 - 22:01
Otan : François Hollande ne s'est pas opposé au bouclier antimissile
> Jean-Dominique Merchet - Mardi 22 Mai 2012
Citation :
Comme l'explique un bon connaisseur des sommets internationaux, "on ne peut y faire valoir qu'un seul sujet" et, pour François Hollande, ce sujet, au sommet de l'Otan de Chicago, c'était l'Afghanistan. Le bouclier antimissile est donc passé comme une lettre à la poste. Pourtant, lors de sa campagne, le candidat socialiste s'était déclaré "réservé", estimant que ce projet "méritait réflexion". "Mes réserves ont pu être levées" a-t-il indiqué dimanche.
La première des 4 étapes du programme lancé lors du sommet de Lisbonne de 2010, dite de "capacité interimaire" a donc été officiellement achevée. Les trois autres autres suivront leur cours jusqu'en 2020. Pour l'instant, il s'agit d'un radar (en Turquie), d'une frégate américaine équipée de missiles SM-3 et d'un centre de commandement à Ramstein (Allemagne)
Sujet: Re: Bouclier antimissile en Europe Mer 23 Mai 2012 - 21:10
La Chine condamne les pays déployant le bouclier antimissile en tant qu'intimidation
> 23.05.2012, 17:56
Citation :
La Chine n'accepte pas la position des pays qui déploient le système de défense antimissile pour intimider d'autres Etats, a déclaré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Chen Gopin ayant ajouté que le président de Russie Vladimir Poutine et le président de Chine Hu Jintao discuteraient du bouclier antimissile en Europe lors de leur prochaine rencontre. « Les positions de la Chine et de la Russie là-dessus convergent entièrement », a-t-il ajouté.
Sujet: Re: Bouclier antimissile en Europe Ven 25 Mai 2012 - 20:46
Bouclier antimissiles : le dangereux « Oui, mais » d’Hollande
> 25 mai 2012 - 15:45
Citation :
25 mai 2012 (Nouvelle Solidarité) – Lors du sommet de l’OTAN des 20 et 21 mai à Chicago, le Président français François Hollande a, après qu’il eut annoncé que la France retirerait ses troupes d’Afghanistan comme prévu, malheureusement donné son accord à la première phase du bouclier antimissiles américain pour l’Europe, dont l’activation immédiate est considérée comme casus belli par la Russie.
Cette première phase est composée d’un puissant radar en Turquie, plusieurs frégates armées de missiles SM3 en Méditerranée, et d’intercepteurs (des batteries de missiles patriote) déjà installées en Pologne et en Roumanie.
Hollande, qui avait fait part avant le sommet de ses fortes réticences à l’égard de ce plan, s’est finalement déclaré rassuré et a fini par donner son accord après avoir imposé certaines conditions :
Afin de sanctuariser la « force de frappe » française, le bouclier antimissiles devrait être considéré seulement comme un « complément » et non pas un substitut à la dissuasion nucléaire classique. Hollande veut que le bouclier antimissiles soit placé sous contrôle « politique », et espère que la France soit en position de co-décideur via un système d’avertissement précoce. La France, qui est censée contribuer 2 à 3 milliards d’euros à ce système, devait bénéficier des retombées industrielles, technologiques et scientifiques. Seuls les Etats-Unis devaient jusqu’à maintenant bénéficier de ces retombées. Hollande a lourdement insisté sur le fait qu’une reprise du dialogue avec la Russie est obligatoire et que le système ne devrait pas déstabiliser l’équilibre stratégique. Hollande a refusé jusqu’à maintenant d’apporter sa caution pour les trois prochaines phases, et l’ensemble de sa mise en service fera l’objet d’une réévaluation approfondie en France avant d’aller plus loin. Le Figaro commente que le sommet de l’OTAN s’est conclu avec une « unité de façade » par rapport à ce bouclier antimissiles. L’article conclut que la « France ne s’est cependant pas beaucoup engagée sur le bouclier à Chicago. La participation française aux prochaines étapes fera l’objet d’une longue réflexion en France, où de nombreux obstacles l’attendent : la crise financière et l’attachement français à la dissuasion nucléaire. L’impulsion politique et financière devrait donc encore, à court et moyen terme, revenir aux Américains. »
Politiquement, la décision de François Hollande est surtout un cadeau politique à Barack Obama, pourtant connu pour avoir soutenu vivement la réélection de son adversaire, Nicolas Sarkozy.
Obama, sous les attaques d’une opposition républicaine belliqueuse, se doit d’apparaître comme déterminé face aux menaces iraniennes et russes contre la sécurité des Etats-Unis.
Peu importe les motivations et les petits calculs des uns et des autres, tous se comportent comme des pions aveugles incapables de voir l’ensemble du grand échiquier britannique où l’on joue avec la paix mondiale.
Sujet: Re: Bouclier antimissile en Europe Mer 6 Juin 2012 - 19:50
Le bouclier antimissile de l'Otan va-t-il mettre l'Europe sous influence militaire américaine?
Les industriels européens hors jeu ?
01/06/2012 | 16:39 - Reuters - Michel Cabirol
Citation :
Au sommet de l'Otan à Chicago les 20 et 21 mai, la France a fait entendre sa musique sur le bouclier antimissile. Elle doit maintenant tenter de fédérer les Européens en vue de proposer une contribution industrielle commune à ce projet très coûteux guidé par l'administration américaine et les industriels.
La France empêchera-t-elle un hold-up des Etats-Unis sur son budget de la défense pour payer le bouclier de défense anti-missile, qui doit être déployé en Europe via l'Otan ? Au moment où la contrainte budgétaire risque de s'accentuer, Paris devra faire un choix crucial : apporter une contribution en nature en fournissant à l'Otan tout ou partie des systèmes d'armements développés par les industriels français, notamment MBDA, qui seront compatibles avec le bouclier antimissile (BMD), développé aujourd'hui en grande partie par les industriels américains- - ou bien payer ces systèmes achetés par l'Otan. C'est-à-dire faire un chèque estimé entre deux et trois milliards d'euros sur une dizaine d'années.
D'abord très réticent au bouclier de défense antimissile lors de sa campagne présidentielle, François Hollande a quelque peu changé son fusil d'épaule au sommet de l'Otan à Chicago (20 et 21 mai), soucieux d'avoir une approche consensuelle avec les Etats-Unis car son sujet prioritaire était bien le retrait des troupes françaises d'Afghanistan. Une décision irrévocable, qui s'est pourtant assouplie avec un rapatriement des seules "troupes combattantes". Comme le résume le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, "le sommet de Chicago devait être un sommet de consensus, cela l'a été".
Cela n'explique pas tout non plus. Et mérite un décryptage sur le lancement d'une capacité intérimaire de défense antimissile balistique, "première étape de la mise en place d'un système de défense antimissile de l'Otan" en Europe... qui devait être lancée conformément aux conclusions du sommet de Lisbonne en 2010. "Elle l'a été
La machine "otanienne", orientée par Washington, continue d'avancer
Jean-Yves Le Drian, qui avait déminé le sommet de l'Otan auprès de alliés des mois avant sa tenue - il était en mars en Washington -, a rappelé mercredi qu'il ne fallait "pas donner une ampleur considérable à ce qui a été décidé" à Chicago. Selon lui, "la suite n'a pas été décidée ni plus, ni moins"... La déclaration de l'Otan en 65 points à l'issue de la première journée du sommet de Chicago est d'une relative discrétion sur les équipements nécessaires au déploiement d'une capacité intérimaire de défense antimissile balistique.
C'est évoqué mais très sommairement dans le 60ème point : "dans le contexte de la capacité Otan de défense contre les missiles balistiques, la Turquie héberge un radar avancé de détection lointaine". Un peu court. "Cela étant la machine otanienne, orientée par Washington, continue d'avancer, rappelle un expert. Les Américains à l'œuvre, administration et industriels, poussent pour que les Européens acquièrent des radars et surtout des intercepteurs américains". Les Etats-Unis insistent pour installer leurs missiles SM3 sur les frégates américaines compatibles. Un moyen de les faire payer par les pays européens, qui profiteraient de cette protection.
Aussi, on a du mal à imaginer que l'Otan s'arrête à la capacité intérimaire après avoir acquis certains équipements de la future capacité de défense active multicouche contre les missiles balistiques de théâtre (ALTBMD) élargie... Bien sûr, Paris a obtenu satisfaction sur les quatre points qui lui posaient problème, a expliqué Jean-Yves Le Drian. D'abord la déclaration a pris en compte la position française sur la dissuasion nucléaire. "La défense antimissile peut venir compléter le rôle des armes nucléaires dans la dissuasion mais elle ne peut pas s'y substituer. Cette capacité est purement défensive", a effectivement précisé la déclaration des Alliés (point 59).
Les industriels européens hors jeu ?
Paris voulait également à tout prix un contrôle politique sur le système. Concrètement, qui prendra la décision d'appuyer sur le bouton pour intercepter un missile balistique menaçant? "Comme pour toutes les opérations de l'Otan, un contrôle politique total des Alliés sur les actions militaires entreprises au titre de cette capacité intérimaire sera assuré", précise la déclaration (point 61). Troisième revendication de François Hollande, la maîtrise des coûts. Là aussi, la France a obtenu satisfaction : "Le but de cette capacité est d'assurer la couverture totale et la protection de l'ensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de l'Otan (...) sur la base du partage équitable des risques et des charges, ainsi que de la demande raisonnable, compte tenu du niveau de la menace, de la soutenabilité financière et de la faisabilité technique, et en fonction des dernières évaluations communes de la menace agréées par l'Alliance".
Dernier point, la participation des industriels français à l'édification du système voulue par François Hollande. Jean-Yves Le Drian a confirmé que Paris ne voulait pas d'un "abonnement" à un système américain comme "solde de tout compte". "Nous n'y sommes pas favorables". L'Otan en a pris acte dans sa déclaration mais sans véritablement s'engager. La question des contributions nationales reste donc posée et "la France ne pourra retarder la réponse au-delà de quelques mois", reconnait un bon connaisseur du dossier.
Pourtant, la France avait peut-être la possibilité d'aller beaucoup plus loin même si certains savent gré à François Hollande d'avoir obtenu des concessions des Américains à ses positions qu'il "était souvent seul à oser défendre". Dans un des projets de déclaration, l'ancien gouvernement avait toutefois obtenu, selon des sources concordantes, d'y faire figurer le SAMP/T, un système franco-italien développé par le missilier MBDA et qui est destiné à la défense antiaérienne contre tous les types de cibles aériennes modernes y compris les missiles balistiques tactiques de type SCUD et les missiles de croisière, grâce à son missile sol-air moyenne-portée Aster - notamment la future version B1 qui doit être lancée dans quelques mois. "Cela a été retiré. Peut-être François Hollande ne voulait-il pas s'engager tout de suite", soupire-t-on dans les milieux industriels.
Le SAMP/T principale contribution de l'Europe au bouclier antimissile ?
Pourtant, c'est la principale contribution franco-italienne à la première capacité du programme Otan de défense contre les missiles balistiques de théâtre ALTBMD. Le système SAMP/T pourrait d'ailleurs être le programme permettant de fédérer les Européens sur une contribution en nature. Paris doit en être le moteur. A suivre. Car la déclaration du sommet de Chicago est peu engageante sur ce point : "Nous prenons note des possibilités éventuelles de coopération en matière de défense antimissile, et nous encourageons les Alliés à étudier les possibilités de contributions volontaires supplémentaires, y compris par la coopération multinationale, à fournir les capacités concernées, ainsi qu'à exploiter les synergies potentielles en matière de planification, de développement et d'acquisition, et de déploiement" (point 60). Certains experts décodent entre les lignes que les Américains veulent que bien les Européens se regroupent mais pour acheter ces équipements très coûteux.
Chez les industriels, le Conseil des Industries de Défense Françaises (Cidef) devrait monter au créneau en rappelant l'enjeu industriel de cette question. "Nous ne voulons pas que les Etats-Unis imposent leurs standards et assèchent les budgets de défense comme ils l'ont fait dans un passé récent avec le F-35", dont le développement a été financé en partie par les Européens (5 milliards de dollars environ). Sous prétexte que "l'Europe baisse la garde en matière des budgets de défense". C'est là l'un des enjeux majeurs du bouclier antimissile européen. Va-t-on vers une vassalisation de l'Europe vis-à-vis des Etats-Unis via l'Otan ?
D'ici 2018, la Russie aura mis au point un nouveau missile balistique intercontinental lourd à combustible liquide, a annoncé lundi à RIA Novosti le commandant des Troupes de missiles stratégiques (RVSN), le général Sergueï Karakaïev.
"La mise au point du missile se poursuit. Les travaux seront terminés en 2018", a indiqué le général.
Les hauts responsables du ministère russe de la Défense ont déclaré auparavant que si les Etats-Unis n'abandonnaient pas leur projet de déployer leur bouclier antimissile en Europe, la Russie prendrait des mesures de riposte, en créant notamment un nouveau missile lourd à combustible liquide.
Le nouveau missile sera destiné à remplacer le missile balistique lourd R-36M2 Voevoda, connu en Occident sous le nom de Satan.