La Chine veut éviter un conflit avec le Japon

27.09.2012, 14:51

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La crise autour des îles Diaoyu (Senkaku) suscite des appels à l’utilisation de la force dans les médias des deux pays. Cependant, cette crise est actuellement loin du passage à la phase militaire. Les deux parties font tout leur possible pour exclure une telle tournure des événements.

La Chine évite d'envoyer vers les îles Diaoyu (Senkaku) non seulement des navires de la marine militaire, mais aussi des bateaux de la garde côtière. Les navires militaires et les forces armées chinoises pourraient être perçus comme un signe d’agressivité, ce qui peut aboutir à un conflit armé.

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Voilà pourquoi des bateaux non armés du contrôle maritime, faisant partie de l’Administration océanologique de la RPC sont envoyés vers les îles contestées. Il est difficile pour eux d’influer sur la situation, même si les commandants des navires prennent la décision de passer à l’attaque. D'autre part, ces navires peuvent aider à montrer symboliquement la souveraineté chinoise sur les îles Diaoyu (Senkaku).

La RPC se rend compte que le Japon est lié avec les Etats-Unis par un accord de sécurité, et les Américains se sont dits prêts à soutenir le pays du Soleil levant en cas de conflit. Et outre ces conditions politiques, la Chine ne possède pas les capacités militaires nécessaires pour établir le contrôle sur ces îles.

Jusqu’aux années 1980, la Chine s’est concentrée principalement dans le développement de son armée de terre. La flotte chinoise était en train de se développer, étant donné que la « défense active du littoral » chinois était nécessaire aux yeux du gouvernement de la RPC. Mais la flotte chinoise avait pour principale mission d’empêcher un possible atterrissage des troupes aéroportées de la force navale américaine ou soviétique sur le sol chinois.

A l’heure actuelle, la marine chinoise est composée principalement des contre-torpilleurs lance-missiles, des vieux sous-marins, des bateaux de l’artillerie côtière et des bateaux lance-roquettes. La Chine n’a pas pu accumuler l’expérience nécessaire et préparer ses forces armées pour des manœuvres en mer sans le soutien des aéronefs de combat basés à terre et les systèmes de défense côtière.

Au milieu des années 1980, le commandement chinois a proposé un projet de construction d’une grande flotte militaire. Mais ce projet n’a commencé à être réalisé qu’à partir de la deuxième moitié des années 1990. Ce n'est qu’au cours de ces dernières années que la flotte chinoise s’est considérablement améliorée, en construisant notamment plusieurs séries de navires militaires modernes. Toutefois, même actuellement, le rapport des forces entre la flotte chinoise et la flotte japonaise n’est pas à l’avantage de l’Empire du Milieu, notamment dans la sphère technique.

Le Japon reste l'une des flottes les plus puissantes et les mieux préparés au monde, et son point fort est la lutte anti-sous-marine. C’est exactement dans ce domaine que la marine de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise possède des difficultés en termes d’équipement et de préparation militaire.

« Par son nombre, la force militaire chinoise dépasse largement l’armée japonaise », souligne Konstantine Sivkov, capitaine du premier rang et premier vice-président de l’Académie des problèmes géopolitiques.

« En temps de paix, la Chine entretien une armée qui compte 2,5 millions de soldats, alors que l’armée japonaise ne compte que 250 000 militaires.Toutefois la guerre pour ces îles serait menée principalement par la marine et les forces aériennes ».

Si le conflit autour des îles Diaoyu (Senkaku) dégénère en conflit armé, il se terminera par la défaite humiliante de la flotte chinoise. La plupart des experts estiment qu'à ce stade, les japonais ont un avantage majeur en termes de préparation de l’armée au conflit militaire. Quant aux Chinois, ils n’ont pas encore testé leurs nouveaux systèmes et le degré de préparation de leur flotte suscite des interrogations.

Il ne faut pas exagérer le rôle de la reconstruction du porte-avion Variag : ce navire ne jouera pas un rôle militaire important dans les années à venir, selon les experts. L’expérience de la construction de la flotte océanique soviétique des années 1960-1970 montre que ce travail doit être réalisé constamment pendant un certain nombre d'années avant qu'il puisse apporter des résultats concrets. La Chine a besoin d'une marine forte pour protéger ses voies maritimes et ses eaux territoriales, mais il faudra du temps avant que cette marine devienne efficace.