"La Chine entend détrôner la puissance militaire navale du Japon"
25/09/2010
Jean-Pierre Cabestan, directeur de recherche au CNRS et auteur de "La Politique internationale de la Chine", sorti en 2010 aux éditions des Presses de Sciences-Po, dirige le département de science politique et d'études.
Citation :
Les Chinois – ainsi que Taïwan – revendiquent la souveraineté des îles Diaoyu (Senkaku en japonais), qui sont sous administration japonaise et que les Japonais considèrent comme partie de leur territoire. Sur quelles bases s'appuient leurs revendications ?
Jean-Pierre Cabestan : Les Chinois avancent de nombreux arguments historiques : leur inclusion dans le système de défense côtière de l'Empire, leur mention sur des cartes et, surtout, le don de trois de ces îles par l'impératrice Cixi à l'un de ses herboristes, Sheng Xuanhuai en 1893, c'est-à-dire deux ans avant la prise de possession physique des îlots par les Japonais.
Mais le problème est que les Chinois n'ont jamais occupé les îles Diaoyu. L'édit de Cixi ne constituait qu'une simple "prétention de souveraineté". Ces îles étaient donc, au regard du droit international, une terra nullius ["territoire sans maître"]. Les Japonais, qui étaient très au fait du droit occidental à la fin de l'ère Meiji, l'ont très bien compris. En pleine guerre sino-japonaise, et quelques mois avant le traité de Shimoneseki (1895), ils ont annexé ces îles à la demande.
La position chinoise sur les îles Diaoyu est donc assez faible. Les Japonais les occupent physiquement depuis plus de cent ans. En 1945, les Chinois, quand ils reprirent possession de Taïwan après la défaite nippone, n'ont pas demandé le retour dans leur giron des îles Senkaku, qui seront placées avec Okinawa sous administration américaine jusqu'en 1972. Les Américains les utilisent alors comme champ de tir. Il faudra attendre la fin des années 1960 pour qu'une revendication chinoise – et taïwanaise – prenne forme.
Lors de la rétrocession de l'administration d'Okinawa au Japon en 1972, les Américains adopteront une position de neutralité sur la question de la souveraineté. Mais il était inimaginable que les Etats-Unis séparent les îles Senkaku des Rykyu et honorent la revendication chinoise, ou plutôt taiwanaise, Washington ayant encore des liens officiels avec Taipei.
A l'époque, comme aujourd'hui, la priorité pour les Etats-Unis était l'allié japonais. Et, de fait, les îles Senkaku sont incluses dans le périmètre du traité de sécurité nippo-américain. Toute attaque de ces îles de la part de la Chine contraindrait en théorie les Américains à intervenir.
Par conséquent, même si depuis 1972 les revendications de la Chine ont pris de l'ampleur, il n'y a jamais eu de sa part tentative de récupération par la force, mais juste quelques actions symboliques de la part d'activistes de Taïwan, de Hongkong et, plus récemment, de la République populaire de Chine, qui tentent d'y accoster pour y planter le drapeau chinois auquel ils s'identifient, et se font immanquablement arrêter par les garde-côtes japonais.
Comment peut-on décrypter la crise diplomatique entre la Chine et le Japon autour de ces îles, provoquée par la détention par les autorités japonaises d'un capitaine de chalutier chinois qui aurait percuté intentionnellement un navire des garde-côtes nippons ?
L'impression qui prédomine, c'est que, à travers ce conflit, la Chine cherche à réactiver sa revendication sur les îles Diaoyu, et plus généralement à affirmer sa puissance. Peut-être aussi tenter, de manière indirecte, d'intégrer ces îles dans ce qu'elle appelle "ses intérêts fondamentaux". Car il est avéré que le chalutier chinois ne se trouvait pas dans la zone de pêche agréée par les deux pays en 1997, distante de plus de 50 milles des îles Senkaku, mais a tenté de pénétrer dans la limite des 12 milles de cet archipel, et donc dans des eaux considérées comme territoriales par le Japon.
Le chalutier a refusé d'obtempérer aux injonctions des garde-côtes japonais et a percuté l'un d'entre eux. En outre, d'après des sources japonaises, le capitaine du bateau chinois était ivre lors de son arrestation.
Quant aux Japonais, on peut dire que, s'ils sont intervenus de manière aussi déterminée cette fois, c'est parce qu'ils considèrent qu'il y a une augmentation très nette du nombre de bateaux de pêche chinois dans les eaux poissonneuses proches des îles Senkaku depuis le début de l'année.
Ils auraient donc voulu mettre un coup d'arrêt à cette tendance, si on en croit un rapport présenté récemment à la Diète japonaise qui signale une recrudescence d'incidents entre garde-côtes nippons et pêcheurs chinois.
On constate toutefois que les Japonais gèrent l'affaire de manière assez flegmatique et ont évité d'envenimer les choses. Leur ambassadeur à Pékin s'est rendu sans délai aux six convocations du ministère chinois des affaires étrangères. Ils jouent la force tranquille. Mais la force quand même, puisque le capitaine du bateau chinois a été arrêté et fait l'objet de poursuites judiciaires.
Quels sont les enjeux de ces îles pour la Chine, en plus de leurs réserves potentielles en hydrocarbures ?
Ils sont stratégiques et économiques. D'un côté, la marine chinoise est de plus en plus active à l'intérieur de ce qu'on appelle la première chaîne d'îles, car elle veut pouvoir accéder plus facilement à la haute mer, pour satisfaire ses nouvelles ambitions océaniques.
Le problème est que la Chine est enclavée par de nombreux archipels : pour accéder à l'espace océanique, elle doit passer notamment par la zone d'Okinawa ou le détroit de Malacca.
C'est la raison pour laquelle les Chinois cherchent à imposer aux Japonais un droit de "passage innocent" dans leur zone économique exclusive (ZEE) située autour d'Okinawa, en s'appuyant sur une interprétation du droit de la mer qu'ils ne respectent pas pour eux-mêmes.
En effet, ils refusent d'accorder ce droit aux navires de la 7e flotte américaine en mer de Chine méridionale. D'un autre côté, la Chine et le Japon sont en conflit sur la délimitation de la ZEE en mer de Chine orientale dans une zone censée posséder d'importantes réserves en hydrocarbures, appelée par Pékin "Chunxiao", et par Tokyo "Shirakaba".
Les deux pays sont parvenus à un accord de principe sur l'exploitation en commun de cette zone contestée en 2008, mais, concrètement, il n'a jamais été mis en application et les négociations n'avancent pas. Au contraire, au printemps 2010, un hélicoptère chinois s‘est approché à moins de 100 mètres d'un bateau de guerre japonais qui s'était aventuré dans cette zone. On assiste donc à une intensification des gesticulations stratégiques de part et d‘autre.
La Chine entend se doter d'une marine moderne, océanique, dotée d'une capacité de défense et de projection sans précédent. Le symbole en sera un premier porte-avions aujourd'hui en construction, dont la mise en service est prévue pour 2014-2015.
Son grand rival est la marine japonaise, essentiellement défensive certes, mais dotée de bateaux extrêmement modernes et de systèmes anti-missiles très sophistiqués (Aegis). Les Japonais ont aujourd'hui la meilleure marine d'Asie, et la Chine a évidemment l'ambition de les détrôner. Certaines de ces démonstrations de la nouvelle puissance maritime chinoise sont bien accueillies, comme sa participation aux opérations anti-piraterie dans le golfe d'Aden.
On note aussi une présence croissante et remarquée de la marine chinoise dans l'océan Indien. Tout cela correspond aussi à une volonté de mieux protéger les intérêts chinois à l'extérieur.
Mais il y a des limites à cette montée en puissance : la marine chinoise n'a pas pour objectif d'atteindre une quelconque parité avec la marine américaine, et d'ailleurs elle ne le pourrait pas. Celle-ci continue de contrôler de fait un certain nombre de détroits, comme celui de Malacca.
La Chine a montré son ambition de se doter d'armes "tueuses de porte-avions", c'est-à-dire capables de neutraliser un groupe aéronaval américain, mais une telle capacité n'est développée que pour faire face à la 7e flotte dans le cadre d'un conflit autour de Taïwan.
En outre, cette stratégie de défense asymétrique est loin d'avoir fait ses preuves. Le futur porte-avion chinois sera avant tout un symbole de puissance. La Chine est encore loin de posséder un groupe aéronaval véritablement opérationnel, comprenant bateaux de ravitaillement, destroyers et sous-marins.
Quelle stratégie la Chine poursuit-elle vis-àvis des pays d'Asie du Sud-Est ?
Les Chinois sont très sourcilleux quant à la défense de leurs zones. Ils sont très actifs et il y a des conflits réguliers avec ces pays, notamment dans le domaine de la pêche. Petit à petit, les Chinois veulent étendre et faire accepter par leurs voisins ce qu'ils estiment constituer leur ZEE en mer de Chine du Sud.
Ils ont ainsi récemment soumis un certain nombre de cartes délimitant cette zone à l'ONU. Afin d'étendre sa ZEE, la Chine a été tentée de multiplier les implantations permanentes. En 1995, elle a construit des installations sur l'archipel des Mischief, revendiqué également par les Philippines.
Néanmoins, en 2002, à Phnom Penh (Cambodge), le gouvernement chinois a accepté avec les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) de mettre de côté les questions de souveraineté, de respecter le statu quo des occupations respectives et d'exploiter en commun la mer de Chine méridionale.
Une initiative qui n'a pas été suivie d'effets : aucun projet conjoint de développement ou même d'exploration n'a été mis sur pied.
Les Chinois s'efforcent de diviser pour régner, et privilégient systématiquement les accords bilatéraux qui les placent en position de force.
Comment les pays du Sud-Est asiatique voient-ils la montée en puissance chinoise ?
Ils sont très ambivalents : d'abord parce qu'ils font beaucoup de commerce avec la Chine. Certes, non sans problèmes : certains ont des doutes sur la zone de libre-échange entre la Chine et l'ASEAN [entrée en vigueur en 2010], car celle-ci contribue à accroître leurs déficits et leur dépendance vis-à-vis de la Chine. Ensuite, nombre de ces pays ont aussi d'importantes communautés chinoises, ce qui les oblige à la retenue, du moins de façade. Car on peut dire qu'ils font tout pour que les Américains restent !
De plus, cet ensemble de pays est loin d'être homogène, certains sont plus pro-Chinois que d'autres, à l'instar de la Birmanie. Mais cette dernière s'applique aussi à cultiver ses relations avec l'Inde afin de faire contrepoids à la Chine.
D'autres pays sont directement liés aux Américains, telles les Philippines et la Thaïlande, par des accords de sécurité. Les pays musulmans ont des relations plus compliquées avec la Chine, notamment la Malaisie et, surtout, l'Indonésie.
En juillet, à Hanoï, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré que les Etats-Unis concevaient comme leur "intérêt national, la liberté de navigation, l'accès aux parties maritimes communes asiatiques, ainsi que le respect de la loi internationale en mer de Chine méridionale". Que signifie cette prise de position ?
Il s'agit d'une mise en garde adressée aux Chinois. Pour Washington, garantir la liberté de navigation dans une zone où passe une grande partie des approvisionnements pétroliers du Japon, de la Corée du Sud et de Taïwan est essentiel. Les Etas-Unis demandent aussi à la Chine de tenir compte des positions différentes des pays riverains en matière d'application du droit de la mer et notamment sur la question des ZEE.
Cette connivence entre les Etats-Unis et l'ASEAN est évidemment mal accueillie par la Chine, qui y voit la constitution d'une ligue, voire d'un "complot" contre ses intérêts.
Propos recueillis par Brice Pedroletti
Source de l'entretien : LE MONDE
Dernière édition par Admin le Dim 9 Déc 2012 - 6:35, édité 1 fois
Sujet: Re: Tensions Sino-japonaises îles Diaoyu Ven 1 Oct 2010 - 10:24
La tension reste vive entre la Chine et le Japon
REUTERS/Xinhua/Chen JianliPar RFI - 25/09/2010
En plus des excuses, la Chine demande un dédommagement après la libération du capitaine Zhan Qixiong (c), ici à l'aéroport de Fuzhou avec sa femme et son fils, le 25 septembre 2010.
Citation :
Les tensions entre le Japon et la Chine n'ont pas été apaisées samedi 25 septembre par la libération du capitaine d'un chalutier chinois détenu pendant deux semaines sur l'archipel nippon, Pékin exigeant des excuses et un dédommagement que lui refuse Tokyo. Arrêté le 8 septembre après une collision entre son chalutier et deux vedettes de la garde-côte nippone en mer de Chine orientale, près d'îlots revendiqués par les deux pays, le capitaine Zhan Qixiong a pu quitter le Japon samedi pour se rendre à Fuzhou, ville côtière chinoise.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Acculé à l’impasse, Tokyo a perdu la face. « Il faut en profiter pour réaffirmer la souveraineté de la Chine sur les îles Diaoyu », estiment à Pékin de nombreux commentateurs. La Chine a marqué un point avec la libération du capitaine, alors elle demande maintenant des excuses de la part du Japon et une indemnisation pour le marin.
L’illégalité, ou en tout cas supposé telle par Pékin, de la détention du capitaine, a donc été martelée encore ce samedi 25 septembre toute la journée sur les radios et les télévisions chinoises ; la fibre patriotique étant aussi un moyen commode pour rassembler l’opinion et les cadres à la veille du plénum du Parti communiste prévu le mois prochain.
Pour l’instant, l’ensemble des mesures de rétorsion annoncées la semaine dernière restent donc en place : suspension des réunions interministérielles et pression sur les tour-opérateurs pour qu’ils retirent de leurs promotions les voyages vers l’archipel.
En demandant des excuses et une compensation financière, pour un geste qui a gravement violé les droits de l’homme d’un citoyen chinois, selon le ministère des Affaires étrangères à Pékin, la Chine entend profiter de son avantage, au risque d’effrayer un peu plus certains pays voisins et notamment au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, malgré les yeux doux de la porte-parole de la diplomatie chinoise, qui a une nouvelle fois prôné ce samedi une résolution pacifique des conflits territoriaux en mer de Chine méridionale.
Sujet: Re: Tensions Sino-japonaises îles Diaoyu Ven 1 Oct 2010 - 10:26
Le Japon rejette la demande «d'excuses» de la Chine
Reuters/KyodoPar RFI - 26/09/2010
Citation :
Le Japon ne s'excusera pas auprès de la Chine pour l'arrestation du capitaine d'un chalutier chinois le 7 septembre 2010, et relâché le 24 de ce même mois. Il n’accordera pas non plus de compensation financière. Ainsi, après le ministre des Affaires étrangères, c’est au tour de Naoto Kan, le Premier ministre de réitérer ce refus. Pour Naoto Kan, les îles Senkaku, où le marin a été arrêté, font partie du territoire japonais. En conséquence, la requête chinoise est rejetée.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Premier ministre japonais Naoto Kan rejette ce dimanche 26 septembre 2010 une deuxième demande d’excuse, en l’espace de vingt-quatre heures, de la part de la Chine. Au sein même de son parti de centre-gauche, un député fait cette observation : la Chine ne va pas cesser de mettre sous pression le Japon. La libération du capitaine du chalutier chinois est un aveu de faiblesse de la diplomatie japonaise.
Cela va décourager les pays d’Asie du sud-est, qui comme le Japon, ont des disputes territoriales avec la Chine. Ces pays savent qu’ils ne peuvent pas compter sur le Japon pour maintenir la sécurité de la région.
Une « capitulation » sous pression américaine
Ces mêmes voisins se doutent que le Japon a capitulé devant la Chine, sous la pression des Etats-Unis. Les voisins du Japon se retrouvent aujourd’hui dans la position embarrassante de défendre leurs intérêts nationaux face à la Chine, sans savoir s’ils peuvent s’appuyer ou non sur les Etats-Unis.
Katsuya Okada, l’ancien ministre japonais des Affaires étrangères, rejette les accusations de défaite diplomatique totale pour le Japon. « C’est une défaite pour la Chine », ajoute-t-il. « Elle a montré son vrai visage ».
Un peu plus tôt, le même Katsuya Okada assurait que la décision de libérer le capitaine du chalutier chinois permettait d’apaiser les tensions avec la Chine.
Sujet: Re: Tensions Sino-japonaises îles Diaoyu Ven 1 Oct 2010 - 10:29
Le nationalisme japonais alimenté par l'affaire Senkaku/Diaoyu
le 1/10/2010 à 11h26 par Anthony Rivière (Aujourd'hui le Japon)
Le drapeau nationaliste japonais
Citation :
Les tensions entre la Chine et le Japon semblent s'adoucir. Mais l'affaire de l'équipage chinois arrêté au large des îles Senkaku (Diaoyu pour les Chinois), affaiblit le gouvernement de Naoto Kan et alimente le sentiment nationaliste au Japon. Une manifestation anti-Chine est prévue ce samedi.
Le drapeau nationaliste japonais Manifestations dans les grandes villes chinoises, menaces de boycott des produits japonais, l'affaire des îles Senkaku (en japonais) / Diaoyu (en chinois) a réveillé un sentiment anti-japonais chez les Chinois. Au Japon, l'inverse se produit : le nationalisme est alimenté par cette querelle.
En cause : la libération du capitaine que le Japon avait mis en détention début septembre pour avoir percuté, deux bateaux de gardes côtes dans les eaux des îles Senkaku, revendiquées par le Japon, la Chine et Taiwan.
Malgré de vives protestations de Pékin, le gouvernement avait refusé de libérer le capitaine, déclarant vouloir le juger "selon la loi japonaise". Mais après que Pékin ait haussé le ton, le Japon a finalement relâché le capitaine, ce qui a permis d'apaiser les tensions, mais a été considéré par certains comme un aveu de faiblesse.
Trois des quatre Japonais qui étaient détenus en Chine pour avoir pris des photos d'installations militaires dans la province chinoise du Hebei viennent d'être relâchés, et les exportations de métaux rares vers le Japon ont repris. Elles avaient été interrompues en septembre, alors que ces matériaux sont indispensables aux entreprises japonaises de haute technologie.
Autre signe d'apaisement, le porte-parole du ministère chinois des Affaires Etrangères n'a pas renouvelé de demande d'excuses et de compensation pour l'arrestation de l'équipage chinois, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, d'hier.
Naoto Kan pointé du doigt par la presse et les conservateurs
Les Etats-Unis ont applaudi Naoto Kan pour avoir relâché le marin chinois, et adouci les tensions avec Pékin. Mais au Japon, cette décision n'est pas accueillie de la même façon. Les partis d'opposition reprochent au Premier ministre de s'être incliné devant le voisin chinois.
Mardi, lors d'une séance au Parlement, une centaine d'hommes politiques conservateurs, menée par l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, a adopté une déclaration critiquant vivement la libération du capitaine du chalutier chinois, alors que celui-ci avait percuté les gardes-côtes japonais.
« Nous déclarons que nous sommes résolus à renverser l'administration Kan qui a endommagé les intérêts, la confiance et la dignité de notre nation », peut-on lire dans le texte que s'est procuré le Wall Street Journal. La déclaration est signée Sosei Nihon, que l'on peut traduire par « Genèse du Japon ».
Le Premier ministre n'est pas le seul visé. La semaine dernière dans une chronique, le journal Yomiruri, réputé conservateur, s'en prenait à Renho, secrétaire d'Etat en charge de la revitalisation du gouvernement et des réformes administratives.
« Elle a ouvert une boîte de Pandore sur les îles Senkaku le 14 septembre, lorsqu'elle parlait d'un 'problème territorial'. Certains membres du gouvernement ne sont visiblement pas à la page sur la question », pouvait-on lire.
Le journal de centre-droite vise plus généralement le parti de centre-gauche du Premier ministre Naoto Kan en parlant notamment d'un « manque de connaissance de la part du Parti démocrate du Japon au pouvoir sur les questions de souveraineté de l'Etat ».
L'article, titré « Les îles japonaises de Senkaku--Pourquoi tout ce remue-ménage ? », veut démontrer par A plus B que les îles Senkaku appartiennent au Japon et que personne ne peut le contester.
Une manifestation anti-Chine samedi à Tokyo
En dehors de la politique, les organisations nationalistes acceptent également mal que le Japon s'incline devant la Chine. « Le gouvernement japonais avait totalement tord sur ce point », déclare Toshio Tamogami au Wall Street Journal.
Ancien général des Forces aériennes japonaises d'auto-défense, il est devenu un leader du mouvement nationaliste au Japon, depuis la sortie de son livre en 2008 dans lequel il nie l'agression de la Chine par le Japon durant la Seconde Guerre Mondiale. Le livre lui avait alors coûté son poste.
Toshio Tamogami organise ce samedi une grande manifestation anti-Chine dans le quartier animé de Shibuya à Tokyo. Il confie dans le Wall Street Journal vouloir rassembler « des milliers de personnes ». L'ancien Premier ministre Shinzo Abe et l'ancien ministre de la Défense Yuriko Koike, actuel leader de l'opposition à la Diète japonaise, pourraient être présents.
Certains Japonais n'ont pas attendu l'appel des organisations pour manifester leur opposition à la Chine et se montrent plus violent. Deux hommes ont été arrêtés pour avoir jeté des explosifs dans des consulats chinois au Japon.
Le premier, âgé de 20 ans, avait fait le coup dans le consulat de Nagasaki dimanche dernier. Il a été imité par un homme de 39 ans à Fukuoka ce mardi. Personne n'a été blessé, rapporte le Japan Times.
Dirigée pour le moment vers la Chine, la colère pourrait également monter contre la Russie. Après un entretien à Pékin avec son homologue chinois Hu Jintao, le président russe Dmitry Medvedev a affirmé en début de semaine vouloir visiter les îles Kouriles du Sud, avant de se raviser.
Les quatre îles méridionales de l'archipel des Kouriles sont également revendiquées par le Japon, qui les appelle Territoire du Nord, « Hoppo Ryodo ».
Sujet: Re: Tensions Sino-japonaises îles Diaoyu Ven 29 Oct 2010 - 17:41
Les déclarations japonaises violent la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine (officiel chinois)
2010-10-29 22:43:00
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Hu Zhengyue, a accusé les représentants japonais vendredi à Hanoi de violer l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Chine à travers des déclarations aux médias pendant les rencontres du sommet entre l'Association des nations d'Asie du sud-est (ASEAN) et ses partenaires.
Sujet: Re: Tensions Sino-japonaises îles Diaoyu Mar 27 Mar 2012 - 15:27
Chine-Japon : la guerre des porte-avions aura-t-elle lieu ?
Par Edouard Pflimlin, chercheur associé à l’IRIS - le 26 mars 2012
Citation :
Le nouveau porte-hélicoptères japonais dont la taille démesurée serait susceptible de faire apponter les F-35 à décollage vertical, commandés aux USA, effraie la Chine.
En effet, ce nouveau navire est le plus grand vaisseau de guerre jamais construit depuis la fin de la Seconde guerre mondiale dans l’Archipel. Lancé en 2011, il devrait entrer en service dans les Forces d’autodéfense maritimes (FAD) – la marine japonaise - vers 2014-2015.
Chine : manœuvres militaires, en mer de Chine orientale
10/07/2012
Citation :
IRIB- Les forces navales chinoises commencent, mardi, des manœuvres de six jours, en mer de Chine orientale. Les exercices comprendront des tirs d'artillerie et se dérouleront, sur fond d'aggravation des litiges territoriaux nippo-chinois, autour des îles Diaoyu (Senkaku).
Selon les analystes militaires, les manœuvres visent à améliorer la capacité de surveillance et de réaction, en cas d'urgence, pendant les missions de patrouille, ainsi que les exercices de débarquement des troupes.
L'Ambassadeur du Japon en Chine a été rappelé à Tokyo pour des consultations sur l'incident autour des îles Senkaku dans la mer de Chine orientale, qui sont longtemps l'objet de litiges entre deux pays.
Le gouvernement japonais a présenté une protestation à la Chine dans le cadre de l'entrée des navires chinois dans les eaux des îles Senkaku il y a plusieurs jours. La Chine a répondu que les îles font partie intégrante du territoire chinois depuis l'antiquité, et que la Chine possède une « souhttp://french.ruvr.ru/2012_07_15/Japon-Ambassadeur-Chine/veraineté incontestable » sur ces îles.
La Chine prête à mener une guerre contre le Japon pour les îles (sondage)
19.07.2012, 21:19
Citation :
52% de Chinois et 40% d’habitants de Taïwan considèrent que l’utilisation de la force armée pour la défense de quatre îles Diaoyu, qui sont révendiqués par le Japon, serait une mesure appropriée, ont rapporté les médias locaux jeudi, citant des données d’une enquête.
Le sondage a été mené par le quotidien taïwanais China Times et le journal Global Times édité en Chine continentale. En tout 1500 personnes âgées de plus de 18 ans ont été interrogées.
La situation autour des îles est devenue plus tendue après que le gouvernement japonais a ait affirmé son intention de nationaliser ces territoires, en les achetant aux particuliers. La déclaration a provoqué la protestation de la Chine, qui croit que Tokyo cherche à renforcer ses droits sur les îles Diaoyu.
Nouvelles tensions sino-japonaises en mer de Chine méridionale
Des militants chinois arrêtés par les japonais reconduits hier à Pékin
LE SAMEDI 18 AOÛT 2012 À 16:21
Citation :
Les tensions territoriales ne s'apaisent pas entre la Chine et le Japon. Malgré les protestations de Pékin, une flottille d'une vingtaine de bateaux japonais est partie pour les îles Senkaku, en mer de Chine. Tokyo et Pékin se disputent la souveraineté de ces îles depuis cinquante ans, sur fond de tensions liées à l'occupation japonaise entre 1937 et 1945.
C'est justement pour commémorer les victimes de la 2de guerre mondiale que 150 Japonais souhaitent accoster sur les îles Senkaku. Pékin a adressé une protestation officielle à Tokyo. Les Chinois prétendent que le but de ce voyage est d'affirmer la souveraineté du Japon qui, de fait, contrôle l'archipel. "La Chine a exhorté la partie japonaise à empêcher immédiatement cette action visant à saper la souveraineté territoriale chinoise", écrit l'agence de presse officielle, citant le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Qin Gang
La tension n'a fait que monter cette semaine entre Pékin et Tokyo
Citation :
La tension n'a fait que monter cette semaine entre Pékin et Tokyo à propos de cet archipel situé à environ 200 km au large de Taïwan, qui elle aussi revendique cet archipel. Outre sa valeur stratégique, cet archipel inhabité représente un enjeu économique : les eaux environnantes sont très poissonneuses et les fonds marins de la zone pourraient receler des hydrocarbures.
Hier, 14 militants pro-chinois arrêtés deux jours plus tôt par la police japonaise sur l'une des îles de l'archipel ont été reconduits. Pékin s'est félicité de leur retour, mais a adressé une nouvelle mise en garde à Tokyo.
Japon: arrivée d'une flottille nationaliste japonaise devant les îles Senkaku
Publié le 18/08/2012 à 23:19
Citation :
Une flottille d'une vingtaine de bateaux japonais est arrivée dimanche à l'aube devant les îles Senkaku pour réaffirmer la souveraineté du Japon sur cet archipel disputé par Pékin, a constaté un journaliste de l'AFP à bord.
La flottille, avec quelque 150 personnes (parlementaires, militants nationalistes) est arrivée au lever du soleil (05H30 heure locale, 20H30 GMT) devant Uotsurijima, la principale île de ce petit archipel nommé Diaoyu par la Chine.
Un élu municipal de Tokyo à bord, Eiji Kosaka, a indiqué à l'AFP que les membres de l'expédition comptaient accoster sur l'île, malgré l'interdiction formulée avant leur départ par la police nippone.
La Chine et le Taiwan ont protesté contre les actions des Japonais
19.08.2012, 18:58
Citation :
La Chine et le Taïwan, qui également revendique les îles contestées dans la mer de Chine méridionale, ont protesté contre le débarquement des nationalistes japonais sur l'île inhabitée de l'archipel des Senkaku.
A la veille, 10 nageurs chinois qui ont atteint l'île à la nage, ont été interrogés par les autorités japonaises. Le Japon n'a pas permis à un groupe plus grand de Chinoise de débarquer sur les îles.
Plus d'un millier de Chinois participent aujourd'hui aux manifestations anti-japonaises à Rizhao, dans la province de Shandong, sur fond du litige territorial exacerbé relatif aux îles Senkaku (Dyaoyuydao).
Les manifestants circulent dans les rues de la ville arborant les drapeaux nationaux chinois et scandant « Dyaoyuydao appartient à la Chine ». Ils appellent à boycotter les produits japonais.
Certains manifestants sont très agressifs. Un restaurant japonais a été attaqué et les vitres y ont été brisés. Les informations sur des blessés ne sont pas parvenues.
La Chine lance un avertissement au Japon au sujet d'un archipel disputé
Citation :
VLADIVOSTOK (Russie), 08 sept 2012 (AFP) - La Chine a averti samedi le Japon qu'elle ne réviserait pas sa position au sujet d'une dispute territoriale en mer de Chine orientale qui s'est encore avivée depuis que des médias ont rapporté que le gouvernement japonais prévoyait d'acheter des îles contestées.
Le porte-parole de la diplomatie chinoise, Qin Gang, a souligné devant des journalistes "la ferme résolution et détermination du gouvernement chinois à préserver la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale", lors du sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), qui se tient cette année à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe.
"Le Japon devrait prendre des actions concrètes pour retrouver la Chine à mi-chemin afin de réduire les tensions", a-t-il ajouté.
Les relations entre la Chine et le Japon se sont singulièrement détériorées en août après que des activistes pro-Pékin eurent débarqué sur une des îles Senkaku, contrôlées par le Japon et appelées Diaoyu par Pékin. Ils ont été arrêtés par les autorités et expulsés.
Quelques jours après, une dizaine de nationalistes japonais ont hissé le drapeau nippon sur l'île, pour réaffirmer son appartenance au Japon.
Des médias japonais ont rapporté cette semaine que le gouvernement avait décidé d'acheter à des particuliers japonais ce groupe d'îles.
Le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda a dit vendredi qu'il n'aurait de discussions bilatérales ni avec la Chine, ni avec la Corée du Sud, avec laquelle Tokyo s'oppose sur d'autres îles, en marge du sommet de l'Apec.
Il a en revanche rencontré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui achève à Vladivostok une tournée dans le Pacifique.
"Tenant compte de la situation actuelle en Asie, il est très important que le Japon et les Etats-Unis aient des occasions pour des discussions à de très hauts niveaux", a-t-il dit.
Le gouvernement du Japon a entériné aujourd'hui la décision sur la nationalisation des îles Senkaku revendiquées par la Chine. Il a été annoncé que les îles seraient achetées à leurs propriétaires pour 2, 05 milliards de yens (quelque 26 millions de dollars).
Etant donné la situation financière du gouvernement japonais à l'heure actuelle, l'argent de leur achat sera prélevé sur le fonds de réserve.
La Chine insiste sur le fait que le Japon a occupé illégalement les îles à la fin du XIXe s. après avoir remporté la victoire dans la guerre contre la Chine impériale. Les revendications de la Chine se sont intensifiées à la suite de la prospection à proximité des îles d'importants gisements de gaz naturel.
Le PM japonais enjoint les forces d'auto-défense à se tenir prêtes à toute éventualité
11/09/2012
Citation :
TOKYO, 11 septembre (Xinhua) -- Mardi matin, le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda a donné l'ordre aux Forces d'auto-défense du Japon (FAD) de se préparer à toute situation d'urgence eu égard à l'actuelle situation difficile en matière de sécurité dans les zones périphériques.
M. Noda a passé en revue la garde d'honneur des FAD au ministère de la Défense, puis, accompagné du ministre de la Défense Satoshi Morimoto, il a assisté à une réunion de hauts commandants des FAD.
Lors de cette réunion, M. Noda a prononcé un discours devant environ 180 commandants des FAD.
Dans son discours, M. Noda a indiqué que les incertitudes quant à l'environnement de sécurité dans les zones périphériques du Japon étaient au plus haut niveau du fait que l'activité militaire des pays voisins, notamment de la République populaire démocratique de Corée, de la Chine et de la Russie, s'était intensifiée, et que par conséquent, les Forces d'auto-défense devaient surveiller et analyser ces pays de près.
Il a en particulier mentionné le fait que la Chine était devenue de plus en plus active dans les zones maritimes périphériques.
Mardi matin, malgré les vives protestations de la Chine, le gouvernement japonais a signé le contrat officiel d'achat de trois des cinq îles Diaoyu avec la famille Kurihara, qui prétend posséder ces îles de la mer de Chine orientale.
Le gouvernement japonais débloquera ainsi 2,05 milliards de yens (26,15 millions de dollars) de son fonds de réserve pour payer la famille Kurihara.
Pour réaffirmer la souveraineté incontestable de la Chine sur ces îles, deux navires de la Surveillance maritime de Chine (SMC) ont rejoint les eaux des îles Diaoyu mardi matin.
La SMC a élaboré un plan d'action pour la sauvegarde de la souveraineté territoriale du pays et prendra des mesures en fonction de l'évolution de la situation.
Le secrétaire général du gouvernement japonais Osamu Fujimura avait déjà annoncé lundi après-midi que le gouvernement espérait que l'achat de ces îlots n'allait pas nuire aux relations sino-japonaises.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hong Lei avait à ce moment immédiatement réagi, déclarant que l'achat par le Japon de ces îles était illégal et dénué de validité, et que la Chine s'opposait fermement à cette soi-disant transaction.
Dimanche déjà, en marge de la réunion des dirigeants de la Coopération économique de l'Asie-Pacifique (APEC), le président chinois Hu Jintao avait rencontré le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda, à qui il avait clairement exposé la position de la Chine sur les relations sino-japonaises et sur la question des îles Diaoyu.
A cette occasion, M. Hu avait souligné que les relations sino-japonaises étaient depuis quelques temps confrontées à une situation de crise en raison du contentieux qui les oppose sur les îles Diaoyu. Il avait réaffirmé les positions claires et inchangées de la Chine sur cette question.
Chine : deux navires de patrouille atteignent les eaux des îles Diaoyu
2012/09/11 - Agence de presse Xinhua
Citation :
Deux navires de la Surveillance maritime de Chine (SMC) ont atteint les eaux des îles Diaoyu mardi matin pour réaffirmer la souveraineté du pays. La SMC a déjà élaboré un plan d'action pour sauvegarder la souveraineté du pays et prendra des mesures en fonction de l'évolution de la situation, selon des sources de la SMC.
Tensions entre la Chine et le Japon sur fond d'archipel
14-09-2012
Citation :
Six navires chinois de surveillance se sont approchés vendredi plusieurs heures d'un archipel de mer de Chine orientale nationalisé par le Japon, une démonstration de force de Pékin qui affiche ainsi sa volonté de faire respecter ses droits.
"Deux groupes de navires de surveillance chinois sont arrivés dans les eaux entourant les îles Diaoyu et les autres îles adjacentes (...) afin de commencer à patrouiller et à faire respecter la loi". Ces activités (...) sont destinées à démontrer la juridiction de la Chine sur les îles et à préserver ses intérêts maritimes", a annoncé un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.
Diaoyu est le nom donné par la Chine à cet archipel appelé Senkaku par le Japon. Ce groupe d'îles inhabitées, mais dont les fonds marins pourraient receler du pétrole et du gaz, est à 400 km à l'ouest de l'île d'Okinawa (sud du Japon) et 200 km au nord-est de Taïwan qui les réclame également.
Pour Tokyo, il s'agit d'un fait "sans précédent" et les autorités ont immédiatement convoqué l'ambassadeur chinois pour protester. Ce dernier, Cheng Yonghua, en a profité pour répéter la revendication chinoise.
Le Premier ministre Yoshihiko Noda a mis sur pied une cellule spéciale pour gérer la crise et prévenu que les autorités nippones "allaient tout faire pour surveiller les navires".
Plus tôt dans la matinée les garde-côtes japonais avaient annoncé l'arrivée de six navires chinois dans "les eaux territoriales japonaises", soit à moins de 22 km de distance d'une des cinq îles de l'archipel.